Chapitre 4 : Si il devait m'arriver quelque chose

Notes de l’auteur : J’ai mis un peu plus de o à love mais c'est parce que la chanteuse insiste beaucoup sur le son o quand elle chante.

Le matin vient de se lever mais ce n'est pas une belle journée pour le capitaine Walker, il a les nerfs en pelote car il vient de lire le rapport de l'un de ses inspecteurs, celui de Peter Rodes.

 

    Walker : — Mais où il est ce petit con ?

 

    Hank Dawkins : — Si vous parlez de Rodes, il était en mission l'autre nuit.

 

    — Et alors, il est neuf heures trente. Les jeunes de nos jours manquent d'énergie ?

 

    — Lui n'en manque pas Patron !

 

    — Vous avez vu son rapport et tous les frais qu'il fait. 

 

    —  Vous savez qu'on ne fait pas d'omelette sans casser d'œufs ! 

 

    — Je vais lui faire changer son régime.

 

    — Chef, ne parlez pas comme ça ! Il n'est même pas encore de retour et si il lui était arrivé quelque chose ! Vous regretteriez vos paroles.

 

    Dix bonnes minutes plus tard, Rodes arrive tranquillement au commissariat, Dawkins l'informe de l'humeur du capitaine.

 

    Rodes : — Tu lui as fait le coup du si il devait m'arriver quelque chose !

 

    Dawkins : — Oui, mais j'aime pas jouer de cette carte. 

 

    — C'est que notre capitaine est un gars sensible.

 

    — Et toi, tu en profites !

 

    — C'est toi qui m'a filé l'astuce.

 

    — Oui mais moi je l'utilise avec parcimonie. Je parie que tu t'en es aussi servi avec ta dernière conquête.

 

    — J'avoue lieutenant, je suis coupable, vous êtes trop doué.

 

    — J'ai pas besoin de cirage de pompe Pluto et je te connais bien. Alors raconte-moi ta soirée !

 

    — Tout s'est bien passé, j'ai appris que la victime aimait bien la musique, le billard et les hommes, c'est confirmé. Tracy lui a fait connaître le monde de la nuit, mais je n'ai pas trouvé un autre client à soupçonner.

 

    — C'est bien dommage pour toi, surtout que te connaissant t'as dû charger la maison et le capitaine ne va pas être content. T'as rien pour lui ?

 

    — En fait, j'ai peut-être un truc pour lui.

 

    — Et ta fameuse Tracy ? Tu ne la suspectes pas ?

 

    — Non elle était la bonne copine de Janis, c'est franchement pas elle que je mettrais en premier sur ma liste de suspects.

 

    — Et pourquoi tu lui as joué la carte, si il devait m'arriver quelque chose !

 

    — En gros, on est au lit tout les deux et c'est la deuxième fois qu'elle se retrouve là en peu de temps, j'ai pas envie qu'elle se fasse des idées. Elle me sort une phrase du genre, j'aimerais bien qu'on continue à se voir, du genre je veux une vraie relation avec des sentiments. Je sais que dans sa tête, elle espère quelque chose de moi comme dans cette chanson qui fait : « Let me looove you ! Let me looove you ! »  

 

    — C'est quoi ton problème ? C'est un beau brin de fille !

 

    — Je critique pas la marchandise, mais je connais la philosophie de ces nanas, si on ne les arrête pas vite, elles s'imaginent des contes de fées.

 

    — Alors, c'est fini ?

 

    — Pas vraiment ! J'ai gardé sa carte, elle pourra toujours me servir, mais elle sait maintenant que je fais un métier dangereux et que je me refuse à avoir une histoire sérieuse car si il m'arrivait quelque chose, je ne me pardonnerai pas de la faire souffrir. J'ai un grand cœur après tout.

 

    — Vas raconter tes salades au patron !

 

    — J'y vais de ce pas.

 

    Rodes entre dans le bureau de son supérieur.

 

    Rodes : — Bonjour monsieur.

 

    — Vous avez encore des notes de frais pour moi Rodes.

 

    — Monsieur les investigations sont parfois coûteuses mais j'ai obtenu un énorme tuyau hier soir.

 

     — C'est quoi l'info qui vaut de l'or ?

 

    — Capitaine, hier soir, j'ai fait le tour des boîtes que notre victime fréquentait et dans cette boîte, ( il pose un papier sur le bureau du capitaine avec le nom et l'adresse de la boîte ) la  barmaid m'a affirmé que le patron deal en grosse quantité.

 

    — Rodes, vous savez à qui appartient cette boîte ?

 

    — Non, mais je peux connaître le nom du propriétaire en cinq minutes.

 

    — Pas la peine, cette boîte appartient à notre maire, vous n'avez rien entendu, c'est compris, vous êtes de la criminelle pas des stupéfiants, alors on passe l'éponge avec vos frais pour cette fois. Vous m'avez bien compris !

 

    — C'est compris, capitaine.

 

    Rodes ressort du bureau du capitaine et Dawkins vient à sa rencontre.

 

    Dawkins : — Tout va bien ?

 

    — Je gère.

 

    — Qu'est-ce que t'as raconté au capitaine ?

 

    — Hier soir, j'ai été dans une boîte.

 

    — Et voici la note ! J'en reviens pas que tu sois sorti de ce bureau indemne !

 

    — Tu ne me laisses pas finir mes phrases.

 

    — Vas plus vite à l'essentiel Pluto !

 

    — Bon comme je te disais hier je suis allé dans cette boîte et la barmaid m'a affirmé que son patron dealait de la drogue. Tu me connais, la drogue j'y touche pas d'habitude, on est de la crime donc ça ne nous regarde pas.

 

    — Mais comme t'avais besoin que le capitaine oublie tes notes de frais, t'étais prêt à faire une exception.

 

    — Le capitaine a accepté mes notes de frais néanmoins il m'a demandé d'oublier l'affaire de drogue.

 

    — C'est pas le genre du capitaine de laisser une affaire comme ça.

 

    — En effet, ce que tu ne sais pas c'est que le propriétaire de la boîte n'est autre que notre charmant maire, qui a demandé expressément à notre capitaine qu'on fasse tout notre possible pour résoudre le meurtre de Janis Martin.

 

    — Intéressant !

 

    — On devrait peut-être commencer par interroger le maire.

 

    — Je ne pense pas, on a pas mal d'autres suspects à interroger avant d'en arriver à de tels extrémités et si il devait m'arriver quelque chose professionnellement, je ne te donne pas trois semaines pour me rejoindre à l'agence pour l'emploi.

 

    — Tu joues cette carte.

 

    — J'ai toujours été un bon stratège et tu vois là, c'est le parfait moment pour jouer cette carte avec toi.

 

    — Et n'oublie jamais que si il devait m'arriver quelque chose je te laisserai mes chaussettes sales avec une machine à laver, j'ai jamais su la faire marcher cette maudite machine.

 

    — Tu sais que tu n'es pas drôle.

 

    — Mais si je suis drôle, la preuve c'est que tu souris.

 

    — Je ne souris pas et on n'a pas que ça à faire. Je te rappelle qu'une femme est morte et il lui est arrivé quelque chose à elle. Alors que vas-tu faire ?

 

    — Casseur d'ambiance !

 

    — Je vais appeler nos suspects pour qu'on puisse les interroger plus sérieusement. T'as un favori avec qui on pourrait commencer ?

 

    — Pas vraiment !

 

    — Alors je te propose de commencer avec le docteur Julien Jascard, alias Jay Jay, alias papa_gâteau2, je pense avoir bien situé le gars mais en face à face il ne fera pas son malin, comme devant les autres et dans son hôpital, il se la joue mais enfermé entre quatre murs, il va tout nous déballer, crois moi.

 

       — Pas si il vient accompagné d'un avocat, les médecins ont du blé et avec le blé t'as de bons avocats.

 

       — C'est juste une discussion au commissariat, il a pas forcément besoin d'un avocat.

 

    — Si tu le dis. Mais c'est quoi le plan pour l'interrogatoire ? Gentil flic, méchant flic !

 

    — Depuis quand les flics sont gentils, on lui fout la trouille de sa vie.

 

    Après un coup de fil reçu du lieutenant Dawkins, le docteur Julien Jascard arrive deux heures plus tard au commissariat sans son avocat, il est invité dans un petit bureau face à notre duo de choc.

 

    Dawkins : — Alors docteur, ceci n'est qu'une conversation informelle entre nous, vous avez le droit de garder le silence.

 

    — J'ai déjà vu des policiers à la télévision, je connais la phrase par cœur.

 

    — Non, on ne vous arrête pas, vous êtes certain de ne pas vouloir vous faire assister par un avocat.

 

    — Non, je n'ai rien à cacher à la police.

 

    Rodes : — C'est ce que tu veux nous faire croire ! On les connaît les types dans ton genre, ils se croient plus malin que nous, plus malin que tout le monde, mais j'ai une nouvelle pour toi, c'est faux. Tu vas nous parler je te l'assure et tu vas tout nous dire !

 

    Docteur Jascard : — Mais justement, je suis venu pour vous parler.

 

    Rodes : — Tu vois Jay Jay, je ne te crois pas, parce que tu vois, soit tu es l'assassin de Janis et tu n'es pas si bête pour tout déballer, soit tu as des informations et si tu parles, tu passes pour une balance. Et tu sais ce que les meurtriers font aux balances ? Ils les tuent et crois moi la police a beau essayer de protéger ses témoins, on ne vous protège pas éternellement, surtout si le gars contre qui tu témoignes est condamné en prison. Après avoir passé un peu de temps en taule, ces types se font des relations et ces relations savent s'occuper des témoins gênants. On y peut rien, les taulards ne pensent qu'à une chose, se venger du gars qui les a mis ici, alors t'es sûr de vouloir nous parler.

 

    Dawkins se dit à lui-même : — Mais quel boulet !

 

    Rodes à l'oreille de Dawkins : — Je lui ai foutu une sacrée frayeur.

 

    Dawkins : — Ne vous focalisez pas sur ce que vient de dire mon collègue. Je vais simplement vous poser quelques questions sur votre emploi du temps du jour du meurtre.

 

    Docteur Jascard : — Vous me rassurez un peu lieutenant.

 

    Rodes : — Pourquoi ? Tu connais le nom de l'assassin ?

 

    — Non.

 

    — Vous avez tué Janis ?

 

    — Non, je n'ai rien fait.

 

    Dawkins : — Revenons-en à votre emploi du temps. Que faisiez-vous le jour du meurtre ? Commencez depuis votre réveil !

 

    Docteur Jascard : — Le jour précédent le meurtre, j'étais rentré vers les vingt-deux heures chez moi suite à une opération qui a traîné un peu à l'hôpital du coup je me suis fait réchauffé un plat vite fait au micro-onde et une demi-heure plus tard, je me suis endormi devant les infos à la télé, j'ai dormi jusqu'à sept heures et quarante-cinq minutes plus tard je partais pour une partie de tennis avec une demoiselle de mon club.

 

— Vous vivez seul ?

 

— Vous vous rappelez de mon altercation avec le docteur Alan Parrish, c'est grâce à lui que j'ai divorcé, alors oui je vis seul. 

 

    Rodes chantant : — Lonely, I'm Mr. Lonely, I've nobody for my own.

 

    Docteur Jascard : — Il se moque de moi !

 

    — Tu commences seulement à comprendre ce qui t'attends l'assassin ! Et dans ta cellule, tu rêveras de te retrouver seul, mais les prisons sont surpeuplées.

 

    Dawkins à l'oreille de Rodes : — T'arrête maintenant !

 

    Rodes à l'oreille de Dawkins : — Il va craquer, je le sens.

 

    Dawkins : — Vous voulez faire une petite pause ?

 

    Docteur Jascard : — Non, j'aimerais en terminer au plus vite.

 

    Rodes : — Pourquoi ? Tu penses qu'il pourrait vous arriver quelque chose. Tu veux faire ton testament en vidéo. Je peux te filmer disant : si il devait m'arriver quelque chose...

 

    — C'est une menace !

 

    — La police ne menace pas les honnêtes citoyens, seulement les criminels.

 

    Dawkins : — Je crois que mon collègue et vous, êtes un peu tendu. Pour finir notre entretien, j'aurais juste besoin du nom de votre partenaire de tennis, si elle confirme votre alibi, je serais heureux de rayer votre nom de notre liste de suspects potentiels.

 

    Docteur Jascard : — J'ai encore plus simple pour vous, demander à mon club de tennis leurs vidéos de surveillance, il y a une caméra à l'entrée, vous verrez que j'ai dû arriver vers les huit heures et repartir vers les onze heures.

 

    Après avoir noté le nom du club de tennis du docteur, il le laisse repartir, le lieutenant gueule un peu sur Rodes puis il se charge d'aller au club pour leur demander l'accès à leurs vidéos de surveillance en montrant son insigne, il arrive facilement à ses fins et il visionne les vidéos de surveillance du club, ce qui disculpe le docteur Jascard. De retour au commissariat trois heures plus tard l'air dépité, le lieutenant va voir son collègue.

 

    Dawkins : — Je déteste me taper les vidéos de surveillance, enfin on a un suspect en moins.

 

    Rodes : — C'est ce que tu crois, pendant que tu n'étais pas là, j'ai pensé à l'alibi parfait fourni par notre docteur. C'est trop parfait et je me suis rappelé que c'est un médecin qui t'a donné l'heure approximative de la mort de Janis Martin.

 

    — Oui, le légiste !

 

    — Tu ne vois pas le lien, les médecins connaissent les autres médecins. Et si ils avaient prévu son alibi, il demande au légiste de modifier l'heure de la mort et il nous balance son parfait alibi ensuite, ni vu, ni connu, je t'embrouille.

 

    — Bien sûr un complot de médecins ! Tu trouves tes théories sur le net ?

 

    — Je ne néglige aucune piste, c'est tout.

 

    — Non, tu vas trop loin ! On passe à un autre suspect sur notre liste.

 

    — J'espère que si il m'arrivait quelque chose, tu serais plus soupçonneux.

 

    — D'accord si il t'arrive un jour quelque chose, mon premier suspect sera le légiste mais en tout cas pour le moment je lui laisse le bénéfice du doute.

 

    — C'est quoi le nom de notre légiste ?

 

    — T'es sérieux !

 

    — Ce type est malsain.

 

    — D'où tu tires cela ? Tu ne connais même pas son nom.

 

    — Y'a que des malades pour devenir légiste. Il touche des morts toute la journée après avoir fait des études de médecine, je parle sérieusement, bon sang des études de médecine. Bosser aussi dur pour en arriver là, c'est à se demander mais qu'est-ce qui cloche chez cette personne. Un médecin ça donne la vie ou ça te sauve la vie, un légiste c'est un type malsain.

 

   — T'as franchement des préjugés mais je ne vais pas me battre avec toi, pour tout et n'importe quoi, notre légiste s'appelle Joe Anders. Amuse-toi avec ça ! Tu es libre d'enquêter sur lui, je te donne carte blanche.

 

   — C'est noté, Joe Anders. Vous n'échapperez pas à la justice de l'inspecteur Rodes.

 

   La journée de travail de notre duo d'enquêteurs arrivant à son terme, Dawkins va au bureau de Rodes.

 

   Dawkins : — Ça avance ton enquête sur le légiste ?

 

   — Elle est finie.

 

   — Alors ?

 

   — J'ai vérifié si il y avait une relation entre le docteur Jascard et lui, la différence d'âge d'une dizaine d'années fait qu'ils n'ont pas fait leurs études ensemble et bien qu'ils soient tous les deux médecins, ils ne se sont jamais croisés apparemment, j'ai aussi vérifié si ils avaient communiqué par téléphone, mais je n'ai trouvé aucun coup de fil de l'un vers l'autre.

 

   — Donc, on peut enfin passer à autre chose ?

 

   — Ils auraient pu se contacter secrètement, mais je n'ai aucun moyen de le prouver.

 

   — Tu lâches l'affaire ?

 

   — Pour l'instant mais Joe Anders est un type louche et je le prouverais un jour !

 

   — Je vois, mais on piétine avec cette affaire, je pense que demain on devrait interroger la famille de notre victime.

 

   — Je te suis sur ce point et je pense qu'on devrait commencer avec la mère, j'ai des tas de questions à lui poser.

 

   — Je pensais plus à la sœur et son ex, mais la mère nous apprendra peut-être des choses. Je vais passer des coups de fil pour organiser ces entretiens pour demain. Tu peux rentrer, si tu veux.

 

   — Je vais pas me gêner, à demain.

 

   — Bonsoir, à demain.

 

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Bleumer
Posté le 02/06/2022
Tracy est au-dessus de tout soupçon, donc c'est la coupable!^^
J'aime beaucoup la façon de Rodes de mener les interrogatoires, c'est très instructif!^^
haroldthelord
Posté le 03/06/2022
Merci pour ton commentaire, la fin étant écrite je te laisse vérifier ton hypothèse.
Hugo Melmoth
Posté le 02/08/2021
Note de l'auteur : J’ai mis un peu plus de o à revoilà mais c'est parce que je suis un copieur.

Coucou !

Me revooooilà pour te féliciter de nouveau pour ce super chapitre, très amusant ! Je vais de ce pas lire la suite !

H. M.
haroldthelord
Posté le 03/08/2021
Je suis content que le chapitre te plaise Hugo, j’espère que la suite de l’histoire te conviendra également.
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