Chapitre 3 - Rencontre avec la Nymphe

Les deux amies regagnèrent le réfectoire en silence, où elles dévorèrent hâtivement leur plat. Comme menu aujourd’hui : de la viande de bœuf et des herbes qui ne poussaient qu’autour d’Algar.

Le regard perdu dans le vide, Calya croqua dans sa viande, sous les yeux amusés de son amie.

— Tes canines ne te gênent pas ? lui demanda-t-elle.

Même si Calya lui en voulait toujours un petit peu d’avoir pris du plaisir à pourchasser ce pauvre Elfe, l’atmosphère entre elles s’était un peu détendue. La jeune fille devait simplement se plier aux règles même si ces dernières ne lui plaisaient pas. Elle n’avait pas le choix si elle ne voulait pas éveiller plus de soupçons.

Voyant que Calya semblait perdue dans ses pensées, Hermine reprit vivement la parole.

— Sérieusement, n’as-tu jamais envisagé de te les faire retirer ?

— Et pourquoi le ferais-je ?

Hermine reposa son verre vide sur la table.

— Disons que… aucune autre personne que toi ne possède des canines. Ne trouves-tu pas cela étrange ?

Calya détourna le regard, pour le poser sur l’ensemble du réfectoire. Il était vrai qu’elle était la seule à posséder cette particularité physique, mais cela ne l’avait jamais dérangé.

— Non, rétorqua-t-elle. Elles font partie de moi. Puis, ce n’est pas comme si elles ne m’étaient d’aucune utilité !

Hermine était bien consciente d’avoir vexé son amie. Elle hésita un léger instant avant de reprendre la parole, sur un ton de plaisanterie.

— Tu as raison, cela fait tout ton charme après tout !

Elle replaça quelques mèches de cheveux capricieuses derrière son oreille.

Calya ne répondit pas. En y repensant, elle n’avait jamais complexé sur ses « canines » comme aimait si bien lui faire remarquer Hermine, toujours sur le ton de la plaisanterie. Ses parents non plus n’y faisaient guère allusion. Les canines de la rousse étaient un peu comme la tâche de naissance que possédait Hermine. Tout autant que son amie, Calya avait elle aussi souffert de moqueries sur son physique, ce qui les avait rapprochées depuis leur enfance. Malgré leurs désaccords, une profonde amitié les liait. Leurs personnalités se complétaient.

— Je meurs d’impatience de rencontrer la Nymphe ! s’exclama Hermine d’une voix enjouée.

Calya ramena son regard vers son assiette. Elle n’avait plus très faim. En réalité, elle ne souhaitait pas voir la Créature complètement apeurée par les Humains. L’idée de l’observer piégée derrière des barreaux de fer, lui tordait l’estomac.

La cloche sonna à l’instant même où Madame Buckette rentra dans la pièce. C’était enfin l’heure : pour la première fois de leurs vies, les jeunes filles allaient voir une Nymphe. Elles se mirent aussitôt en rang par deux avant de quitter sans un bruit le réfectoire. Hermine sautilla sur place tant elle ne parvenait plus à contenir son impatience. Calya la trouva très agaçante sur le moment.

Après avoir traversé la moitié du Zoo, elles passèrent devant l’enclos des Panthères. Effrayées, elles accélérèrent le pas avant d’arriver à destination.

— Approchez ! Approchez mes petites ! N’ayez crainte ! croassa le corbeau en leur faisant de grands signes de la main.

Calya laissa Hermine passer devant elle puis elle se glissait le long de la clôture. Elle préférait rester en retrait. De grandes exclamations retentissaient alors, et la jeune fille n’avait nul besoin de se hisser sur la pointe des pieds pour comprendre que la Nymphe leur faisait face. Instinctivement, elle baissa la tête. Elle détournait son attention, scrutant le chemin broussailleux et sans intérêt, plutôt que de croiser le regard de la Créature.

Comme à son habitude, leur professeur se lançait dans un grand monologue, décrivant par étape sa capture et vantant les mérites de l’élite des chasseurs de Créatures.

Ainsi, c’était la cinquième fois que les filles assistèrent à l’arrivée d’une Créature.

Calya se souvenait relativement bien de chacune d’entre elles : la première restait la plus traumatisante. Elle concernait la capture d’un Nain à Queue, surnommé Olin, qui avait été tellement amoché durant la capture, que les hommes avaient fini par lui couper la queue. Par la suite, il avait contracté une infection, décédant un mois seulement après sa capture. Olin était un Nain à la barbe et aux cheveux blonds, les sourcils épais et mal taillés. Sa queue était également blonde, et elle lui servait à se défendre et à maintenir son équilibre. Elle était dotée d’une force incroyable dont aucun Humain ne pouvait résister. À moins de la couper, ce qui était malheureusement son cas. Pour les plus courageux d’entre eux, ou ceux qui avaient vécu un drame, leurs queues pouvaient être dotées de piques, qui transperçaient facilement la peau de n’importe quelles autres Créatures, même celles des Panthères. Mais les Nains à Queues à Piques restaient tout de même très rares. Madame Buckette avait expliqué à ses élèves qu’il y en avait un dans le Zoo lorsqu’elle avait à peine onze ans. Mais il était décédé depuis plusieurs années, malgré le fait que les Nains à Queues pouvaient vivre jusqu’à cent ans. Calya ne l’avait vu que deux fois, mais le visage d’Olin resterait à jamais gravé dans sa mémoire.

Les chasseurs qui l’avaient capturé ont été humiliés par la Chef des Humains : Hildegarde Hellvoutante. Une sacrée femme aux cheveux blancs comme la neige. Elle n’avait jamais inspiré confiance à Calya. Cette femme d’un âge mûr, qui méprisait toutes les Créatures, effrayait même les Humains. Chaque année, elle avait pour rituel de passer dans la classe des filles le premier lundi du mois ; de façon à faire le point sur leur apprentissage. L’arrière-grand-père d’Hildegarde était lui-même leur Chef pendant près de cinquante ans, jusqu’à ce qu’il se fasse mordre par un Chien Sauvage ; morsure mortelle l’ayant emporté en quelques heures seulement. Le Zoo Fairy ainsi que la vie de chaque Humain avaient par la suite été confiés à Hildegarde. Elle était au pouvoir depuis presque vingt-trois ans, et tout le monde lui devait un profond respect. Pourtant, Calya n’éprouvait rien à son égard hormis du dégoût.

La deuxième Créature à avoir été capturée était une Panthère, et l’adolescente avait treize ans. Les Panthères étaient de redoutables Créatures, car, à la base, ce n’était rien d’autre que des personnes qui possédaient la faculté de pouvoir prendre la forme de l’animal quand bon leur semble. Elles étaient facilement reconnaissables grâce à leurs yeux jaunes et au maquillage noir qui les entouraient, qu’ils gardaient même lorsqu’ils étaient sous leur forme humaine. Mais ils n’en restaient pas moins des félins, et se nourrissaient essentiellement des animaux domestiques. Les chats, les chiens et les lapins disparaissaient rapidement dans la nature. Le plus féroce et dangereux était le chef du clan, qui avait été capturé il y a plus de vingt ans. Si le chef du clan décidait de prendre l’apparence de la Panthère, c’est tout le clan qui se verrait ensuite transformé, et ce jusqu’à ce que le chef décide de reprendre sa forme initiale. Beaucoup de légendes touchèrent les Panthères. Calya, avait elle-même baigné dans celles-ci depuis son enfance. Et ce n’était pas pour rien que l’on disait qu’elles étaient les Créatures les plus difficiles à chasser, puisque le chef, en prenant l’apparence du félin, avait nettement plus d’avantages sur les chasseurs de Créatures qui ne possédaient que leurs armes comme seule défense. Calya se souvenait juste que la Panthère qui avait été capturée était une jeune femme plus âgée qu’elle. Jadis, elle avait appris que ces Créatures avaient servi d’expérimentations pour les Humains ; qui n'avaient jamais su expliquer pourquoi ces Créatures étaient à la fois Humaines et félines. Les livres d’écoles n’enseignaient rien là-dessus et c’est pour cela que ça attirait la curiosité de Calya.

Soudain, la voix stridente de Madame Buckette la ramena brusquement à la réalité :

— Permettez-moi de vous introduire la Nymphe !

Elle laissa clairement apparaître son enthousiasme, écœurant davantage Calya qui se retenait de grimacer.

— Où te cachais-tu pendant tout ce temps ?

La Nymphe resta silencieuse.

— Pourquoi ne parle-t-elle pas ? demanda Victoire. Est-elle muette ?

Préférant faire abstraction de ce qu’il se passait, Calya replongea aussitôt dans ses souvenirs, en évitant soigneusement de croiser le regard de la Nymphe.

La troisième Créature à avoir été capturée était un Elfe. Ah les Elfes ! Sûrement les Créatures que Calya affectionnait le plus. Et pour cause ? La jeune fille trouvait en eux une beauté majestueuse et un charisme que nulle autre Créature ne possédait. Depuis son plus jeune âge, elle avait toujours adoré les étudier. Les Elfes possédaient une agilité surprenante. C’est pour cette raison que leur enclos était limité par un plafond de verre, à cinq mètres de hauteur du sol. Ils étaient facilement reconnaissables grâce à leurs peaux pâles et à leurs longs cheveux. Les Elfes avaient, pour la plupart, les yeux toujours clairs. Calya se souvenait parfaitement du jour, où avec sa classe, elles avaient pu observer la Créature tout juste capturée. C’était un enfant. Mais les Elfes vivaient généralement entre deux cents et trois cents ans. Ils n’étaient considérés comme adultes qu’à partir d’un siècle. L’Elfe capturé avait donc moins de cent ans, et c’était une jeune femme brune au regard transperçant, des yeux bleus presque transparents, nommés Laureline Lineril, qui en langage elfique, se traduit par « l’ami des Elfes ». Actuellement, elle vivait toujours enfermée dans le Zoo.

L’avant-dernière capture avait eu lieu lorsque Calya avait dix-sept ans, et cette fois-ci, elle avait eu le droit d’observer un Cheval. C’était le sixième captif qui formait par la suite, le troisième couple de Chevaux. Les trois couples avaient permis au Zoo d’agrandir le troupeau, passant ainsi de six à vingt membres. C’était de loin la Créature la plus fertile. Les Chevaux étaient des êtres fascinants même s’ils étaient beaucoup moins impressionnants que toutes les autres Créatures que comptait le Zoo. À savoir qu’ils avaient eux aussi leur apparence Humaine ; on les reconnaissait facilement puisqu’ils étaient très pâles, les cheveux toujours de couleur or et les yeux blancs. On les reconnaissait notamment grâce à leurs oreilles pointues comme celles d’un Cheval qu’ils gardaient même sous la forme Humaine. Ils n’étaient guère dangereux. Durant les cours de Madame Buckette, Calya avait appris que les Chevaux étaient bien souvent porteurs de maladies graves pour les Humains. En étudiant le caractère de ces mammifères, Calya avait pu observer qu’ils adoraient jouer des tours et qu’ils étaient les gardiens d’éternelles énigmes. La particularité des Chevaux c’était de ne pas maîtriser leurs transformations, puisque leur métamorphose dépendait uniquement du soleil. Ainsi, le jour ils étaient Humains, et la nuit, ils se transformaient. Il était bien plus facile pour les chasseurs de les capturer de nuit, car leurs formes animales les rendaient vulnérables.

Et la dernière arrivée à laquelle Calya assistait était celle d’aujourd’hui.

La voix désagréable de sa professeure résonna dans ses oreilles. La jeune fille lui accorda enfin son attention.

Les cheveux noirs de Madame Buckette coupés au carré fouettaient ses joues lorsqu’elle tourna la tête dans la direction de ses élèves. Son sourire malsain tordit sa bouche sur le côté droit. Jamais Calya n’avait vu ses yeux aussi pétillants et brillants qu’à cet instant. C’est à ce moment précis qu’elle se rendit compte de l’affreux personnage qu’elle était. Elle la détestait en tout point. C’était réciproque, puisque sa professeure le lui rendait bien. Ses deux petites fentes de serpent en guise de vision se plantèrent dans ceux de Calya.

— Mademoiselle Tororgnor, auriez-vous la gentillesse de nous rappeler quelles sont les particularités des Nymphes ? Qu’est-ce qui les différencie entre elles ?

Rapidement, Hermine leva le doigt avant de jeter un coup d’œil à Calya. Elle préféra l’ignorer ; tandis que le regard de leur professeure dévia lentement sur la brune.

— Mademoiselle Martins, cette question ne vous est guère adressée. Vous pouvez d’ores et déjà baisser votre main.

De son côté, Calya n’avait pas la réponse en tête. Alors, plutôt que de dire une bêtise, elle resta silencieuse. Nul ne pouvait nier que son mutisme agaçait fortement leur institutrice.

— Allons, mademoiselle, je suis sûre que vous avez révisé votre cours sur les Nymphes. N’avez-vous dont pas une petite idée ?

— Pas la moindre, avoua Calya d’un ton parfaitement neutre.

Madame Buckette était outrée de sa réponse. La veille, elle leur avait demandé de bien réviser leurs cours qui portaient sur les Créatures disparues. Ses élèves savaient qu’elles risquaient d’être interrogées par hasard. Pour le coup, ses yeux cessèrent de pétiller. En trois enjambées seulement, elle se pointait devant Calya qui n’avait pas bougé.

— Vous me voyez là, obligé de prévenir vos parents que vous ne vous investissez pas suffisamment dans vos cours. Je suis certaine qu’ils seront ravis d’apprendre vos maigres connaissances au sujet des Nymphes !

En réalité, elle n’attendait qu’une chose, c’était que Calya fasse un faux pas pour pouvoir la dénoncer à Hildegarde. Depuis près de onze ans qu’elle était sa professeure, elle connaissait relativement bien son élève. Elle savait qu’elle était très impulsive, et c’était sur ce défaut qu’elle allait jouer. Malheureusement pour elle, Calya lui servit cette occasion sur un plateau d’argent.

— Vous semblez bien mieux informée sur les façons de contredire mes arguments au sujet des Créatures, plutôt que d’apprendre leurs facultés, leurs lieux de vies, leurs nourritures.

— Pour être tout à fait honnêtes avec vous, mes parents sont déjà au courant de ce que vous me rapprochez, affirma Calya, le plus calmement possible.

— Quelle insolence dont vous faites preuve ! Je ne me gênerais guère pour avertir Hildegarde de votre cas !

— Sincèrement, ne croyez-vous pas qu’elle ait autre chose de mieux à faire dans le Zoo, que de surveiller une pauvre adolescente sans défense comme moi ?

Visiblement, sa réplique cinglante laissa perplexe sa professeure. Les lèvres entrouvertes, elle ne rétorqua pas sur le coup.

Effrayée, Hermine lança un regard de reproche à Calya, qui ne comptait pas se radoucir.

— Vous êtes comme ces vermines de Créatures, en fin de compte…

— Je croyais, sauf excuses de ma part, qu’aucun jugement en rapport avec les Créatures ne devait interférer avec nos connaissances et notre conscience, rappela Calya en reprenant les paroles exactes de son institutrice.

Des exclamations s’élevèrent autour de la jeune fille. Stupéfaites par son courage, certaines élèves portèrent machinalement leurs mains devant leurs bouches. Calya savait que sa réponse n’était pas appropriée à la discussion, et connaissait déjà la punition. Plus que jamais, elle se sentit différente des autres filles de sa classe, qui étaient toutes choquées par ses propos. Mais, n’en déplaise à certaines, Calya défendrait ses idées coûte que coûte. Du moins, c’est ce que lui dictait son instinct.

— Espèce de misérable ! De quelle manière, vous permettez-vous…

— Un problème, Madame Buckette ? intervint le professeur Adams.

Derrière lui, Calya observa les garçons, eux aussi en rang par deux. Sans le savoir, le professeur venait d’arriver pile au bon moment. La jeune fille n’avait jamais été aussi heureuse de voir quelqu’un qu’en cet instant.

Surprise par cette nouvelle intrusion, Madame Buckette sursauta d’abord avant de faire face au professeur des garçons.

— Voyez-vous, je corrigeais mon élève.

— Oh ! Je vois que vous avez déjà fait la connaissance de Cassiopée, la coupa-t-il sans écouter ce qu’elle disait. Quelle belle Créature ! N’est-ce pas mes garçons ?

Il se retourna vivement vers sa classe. Tous les regards semblèrent affirmer ses dires, puisque tous étaient orientés en direction de la belle Cassiopée. La beauté de la Nymphe en question ne pouvait nullement être remise en cause. Elle était carrément fascinante.

Toutefois, Calya surprit le regard d’Azurtan posé sur elle. Quelle surprise ! Elle le reconnaissait rapidement grâce à ses cheveux bleus peu communs. Il était situé à l’opposé d’elle, mais elle parvenait tout de même à lire l’expression qui était affichée sur son visage ; un mince sourire pris alors place sur ses lèvres.

— Eh bien, c’est à notre tour d’observer la Créature, remarqua le professeur Adams à l’intention des filles. Si cela ne vous dérange pas, bien entendu.

— Regagnons notre classe, mes petites, lança Madame Buckette d’un ton cinglant.

Elle passait à côté du professeur Adams sans même lui accorder un sourire, mais cela ne sembla pas le déranger le moins du monde. Calya baissa le regard tandis qu’Hermine marchait à ses côtés.

— As-tu perdu la tête ? s’exclama-t-elle précipitamment. Quel est ton problème ?

— Je n’ai pas envie de discuter, répondit-elle sèchement.

Elle n’avait guère envie de se prendre la tête. Sous le coup de la colère, la jeune fille savait qu’elle avait agi de manière impulsive et qu’elle n’aurait jamais dû manquer de respect à sa professeure, même si elle était loin de la porter dans son cœur. Mais d’un autre côté, sa petite voix intérieure ne cessait de la rassurer, lui murmurant qu’elle avait bien fait d’écouter son instinct.

— C’était époustouflant ! s’émerveilla Harrison.

Elle se planta du côté libre de Calya, tout en faisant attention de ne pas faire trop de bruit. Car, elle pourrait être punie si leur professeure la voyait dispersée.

— Je ne l’aurais pas fait, ajouta-t-elle. Tu as vraiment beaucoup de courage.

— Du courage ? répéta Hermine, la voix tremblante tant elle était en colère. Vous vous entendez parler ? C’était du suicide ! Elle risque une punition des plus terrifiantes ! Quand Hildegarde en entendra parler…

— Honnêtement, je ne crois pas qu’elle aura vent de cette histoire, répliqua Harrison.

Elle désigna du regard Madame Buckette qui commençait à parler toute seule. Excédée, Hermine grimaça avant de reprendre la parole.

— Qu’est-ce que tu en sais ? souffla-t-elle, d’un air suspicieux.

— Ce qu’a dit Calya n’est pas grave en soi. C’est même Madame Buckette qui nous a répété maintes et maintes fois cette phrase ! Elle ne va pas se dénoncer elle-même à notre Chef, uniquement parce que Calya a retourné son propre argument contre elle ?

Hermine réfléchissait un instant, et finalement, à la surprise générale, elle finissait par acquiescer. Harrison reprit de nouveau place à côté de Victoire.

Mentalement, Calya se sentit épuisée. Il ne lui tardait plus qu’une chose : que la journée prenne fin. Muette, elle se repassait la journée en mémoire : d’abord l’épisode du Chien Sauvage dans la forêt, puis son altercation avec son institutrice.

— Tu ferais mieux de t’excuser auprès de notre professeure, lui souffla Hermine tandis qu’elles regagnaient leur classe.

« Même pas en rêve » pensa Calya. 

Elle ignora son conseil. De son point de vue, la jeune fille n’avait pas à s’excuser. En soi, elle n’avait rien dit de méchant.

Lorsque Madame Buckette regagna à nouveau son bureau, ses yeux noirs de serpent lancèrent des éclairs à Calya. Un frisson la parcouru. Peut-être allait-elle le regretter…

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Libellya
Posté le 17/08/2024
Ah ! J'adore le fait qu'on en apprenne un peu plus sur les créatures qui peuplent l'univers de Calya ! Les Humains n'ont vraiment aucune pitié envers eux (en même temps, ça ne m'étonne pas tant que ça, ce sont des humains...)

Heureusement que Calya est la pour apporter un peu d'humanité de part sa bienveillance et sa témérité 😊
shannaraclara
Posté le 17/08/2024
Hello !

Merci pour ton commentaire, cela me ravie que tu apprécies ce chapitre. 😊 Exactement pour l'histoire des humains, hélas.

Et oui, heureusement qu'elle est là 🥹
Papayebong
Posté le 22/02/2024
J'ai l'impression qu'Hermine et Calya ne sont pas en si bon terme que ça.
Les infos sur les créatures sont bien menées. Par contre, ça me paraît étrange que vu le "peu" de créatures qu'ils étudient, ils ne sachent pas tout sur le bout des doigts. Surtout si ça fait 7 ans (ou plus, il y a une autre durée indiquée dans ce chapitre) qu'ils étudient.
shannaraclara
Posté le 22/02/2024
Ça je ne peux rien sur leur entente, mais j'adore lire les impressions d'autrui. 😊

En effet, cela peut paraître étrange, mais dans les chapitres à venir, en vue du gouvernement mis en place, tu comprendras mieux la raison pour laquelle ils ne savent pas tout à propos des Créatures.
Malodcr
Posté le 05/02/2024
Ce chapitre était dense en informations mais je l'ai trouvé assez lisible dans le sens où Calya repense à des événements pour ne pas à avoir à regarder la Nymphe.
Je dois aussi avouer que j'ai eu une pensée pendant toute la lecture : quand bien même Calya est de leur côté, je pense que si les Créatures se rebellent ils n'auront que faire de ses avis sur la question... À moins qu'elle ne soit l'une d'entre-elle au vu des canines ?
C'est très complet comme approche je trouve !
shannaraclara
Posté le 14/02/2024
Oui c'est exactement ce que j'ai voulu traduire au mieux.

C'est une bonne remarque que tu fais-là, et une fois de plus je ne peux rien dire oops.

Merci beaucoup, cela me fait drôlement plaisir !
Emmy
Posté le 31/01/2024
Le détail des canines (pointues, je suppose, pour qu'elles soient remarquées ) et très intéressant. On comprend que Calya a bien une particularité. D'ailleurs, j'aime beaucoup que ce soit la différence et les moqueries subies qui aient rapprochés les deux amies, même si on se doute que cela n'aura pas les mêmes conséquences : il y a des signes qui laissent penser que Calya n'est pas complètement humaine...

La remarque que je ferai pour ce chapitre concerne les cinq paragraphes qui développent la capture des créatures. Si j'aime bien l'idée qu'ils apparaissent au fur et à mesure que les filles avancent (et voient ces créatures ?), il y a beaucoup d'informations et je me suis un peu perdue. Peut-être qu'une caractéristique/anecdote suffirait à ce moment et que le reste apparaitre lorsque Calya sera confrontée plus précisément à chacune d'entre elles (je suppose que cela va arriver en tout cas). Je souligne malgré tout que ton univers est accrocheur avec cette idée de zoo que tu développes.
shannaraclara
Posté le 02/02/2024
Merci, cela me fait très plaisir. C'est exactement ce que j'ai voulu transmettre à travers ce détail qui a toute son importance.

Je reconnais que des informations peuvent être diluées pour permettre une meilleure compréhension et surtout ne pas être perdu pendant la lecture, je vais rectifier cela. Encore merci de me le faire remarquer. 😊

Merci infiniment pour ta dernière phrase qui m'a fait excessivement sourire. Je suis ravie que cela te plaise. J'espère que tu as passé un bon moment à découvrir cet univers qui m'est très cher.
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