Chapitre 3 : Un mythe bien réel

J’ai toujours cru au fruit du destin, c’est mon côté romantique peut-être. Ce qui m’a joué des mauvais tours. A chaque fois que je rencontrais mon futur partenaire, je me disais qu’une puissance extérieure m’avait mise sur sa route pour une bonne raison et qu’il fallait que je m’ouvre à lui.

En effet, dans la majorité des relations il y a toujours quelque chose à apprendre. Après tout, la nature est tellement parfaite qu’elle ne laisse rien au hasard. Tout a un sens. Je crois que l'un des sens de la vie est celui d'évoluer. Tout évolue, change, s’adapte pour survivre.

Mais là en l’occurrence, je crois que je n’ai toujours pas appris la leçon ! Que voulez-vous ? Après tous mes déboires avec les « hommes », j’ai eu la prétention de penser que j’avais tout vu, que j’étais forte, intelligente et qu’il était temps d’être heureuse. Grave erreur …

Adam, lui aussi ne semblait pas croire au hasard. Parce qu’il savait. Il savait déjà tout à l’avance, car il avait déjà tout calculé. Il m’avait repérée des années auparavant sans même que j'aie connaissance de son existence. La seule chose qu’il attendait c’était le bon moment…

 

***

 

Après quatre ans de célibat bien mérité, je commençais à me connaitre et à m’apprécier. J’étais une fille qui aimait apprendre, comprendre, ressentir. J’étais plutôt humaine quoi ! Je remplissais mon existence de livres, de films, de questions et de théories sur la vie, l’amour, la mort ou l’univers. Sans me rendre compte que j’échappais du coup à la pratique. Peut-être était-ce un moyen de me protéger ?

Cet effort fut vain. Car lorsque je me suis cru renaitre de mes cendres, quelqu’un a remarqué ce qui se ravivait en moi. Adam était resté discret, tapis dans l’ombre. Pourtant j’ai dû souvent le voir mais sans le regarder, car nous habitons le même immeuble. ( Un conseil: ne sortez JAMAIS avec votre voisin ! )

Adam me dévorait des yeux en attendant son heure. Oui, cet individu a le don de percevoir le bon et la joie de vivre chez les autres.

Non, il n’est pas bienveillant pour autant. Il désire simplement ce qu’il ne peut avoir.

C'est un être vide, mort de l'intérieur.

C’est un vampire !

 

Vous vous dites que j’ai trop regardé Buffy contre les vampires ! Ce qui est vrai, mais les vampires existent ! Evidemment le sang est une métaphore pour la vie. Les vrais vampires se nourrissent de joie de vivre et d’amour car ils sont incapables d’en avoir. Ils sont morts au fond, car aimer c’est la vie. Attention, ils peuvent simuler l’amour pour mieux vous séduire. Les vampires sont bien connus pour être irrésistibles, regardez Twilight !

Mais ne vous trompez pas, leurs larmes sont aussi froides que leurs colères et n’oubliez pas, leurs peaux sont glaciales... S’ils vous laissent en vie c’est uniquement pour faire durer le plaisir. Ils adorent voir gémir de douleur leurs proies. C’est pour cela qu’ils n’aiment pas l’ail, car cela fluidifie le sang.

Autre métaphore : le vampire n’a pas de reflet. C’est vrai, c’est une coquille vide sans aucune personnalité. Attention, il est aussi habile qu’un caméléon (encore une dédicace pour une série de mon enfance). Bizarrement, vous vous retrouverez entièrement en lui et vous penserez que c’est un coup de ce cher cupidon ! Que nenni. C’est une illusion, il devient simplement celui que vous attendez.

De plus, les vampires ne tolèrent pas la lumière. En effet, ils détestent les personnes qui rayonnent. Eux ne connaissent que l'obscurité. Cela me fait penser à cette célèbre phrase : " Il est impossible d'apprécier correctement la lumière sans connaître les ténèbres ."

Ah oui ! Et pour finir les vampires n’ont pas d’âme. Bien évidemment.

Ils n’ont aucune conscience. Bien sûr, ils ont absolument conscience du mal qu’ils provoquent! Mais s’en réjouissent ou au mieux s’en moquent. Ils soulagent leur mal-être en nous le transmettant. La culpabilité, les regrets, les remises en questions ne sont pas dans leurs natures.

Comment s'en débarasser ?

Un pieu dans le coeur ? Oui, il faut toucher leurs coeurs, très fort. Et si cela ne suffit pas, fuyez !

Je sais c’est difficile de croire en un mythe pas vrai ?

C’est toujours dérangeant de penser qu’un être humain n’ayant aucune humanité puisse exister parmi nous. Sans même que l’on ne s’en aperçoit.

Est-ce pour cela que les prisons et la peine de mort existent toujours dans ce monde ?

En tout cas, méfiez-vous des monstres qui rodent dehors car lui vous a peut-être repéré depuis longtemps…

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Erwel.le
Posté le 07/03/2023
La métaphore filée du vampire est très chouette. Très convaincante : tout à fait farfelue, et tu la défends si bien, que l’on ne peut, d’après moi, qu’être convaincu-e-s.

Je retrouve ton style oral – je ne suis pas du tout spécialiste des circulations entre la fiction (le conte) et l’auto-fiction, mais j’ai l’impression que ça marche. Tu passes avec rapidité et fluidité d’une pensée à l’autre. Je pense que c’est ton style et ça fait aussi la saveur de ton texte. Parfois, je me perds un peu quand même. Ce n’est que mon avis, je pense qu’il te faudrait vraiment d’autres retours si tu veux retravailler tous ces petits passages de digressions (dans ce chapitre et les autres). Par exemple, quand tu parles d’un des sens de la vie qui est d’évoluer, j’aurais envie que tu en dises plus peut-être, parce que c’est un propos fort – placé au passage, comme ça, sans développement, ça me perd un peu, ça m’éloigne de l’histoire principale. Mais bon, comme je disais, je te fais ce retour-là, il vaut ce qu’il vaut, peut-être que d’autres lecteurices diraient tout autre chose.

En tous cas, avec une telle introduction de ce personnage, on attend vraiment la suite (qui, je suppose, est moins drôle que l’histoire du vampire?!)

Je me permets de t’indiquer les coquilles suivantes :
« Il m’avait repérée »
« sans même que j’aie » ou « sans que je n’aie »
« je me suis cru renaître » : la tournure serait peut-être plutôt : « j’ai cru renaître »
« Bien sûr »
« leur mal-être »
« un pieu »
« s’en aperçoive »
Le_coin_lecture
Posté le 19/08/2023
Je ne suis pas spécialiste non plus je te rassure ! C'est vrai que cela chauffe dans ma tête et ça donne ça. Ce n'est pas toujours très clair ni cohérent.
Ton avis et tes corrections me sont très utiles !
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