Nous sommes arrivés chez le père d'Isaac, sa maison est littéralement une villa, cliché des riches. Elle est assez moderne, ce qui m'étonne quand on voit la maison d'Isaac. Ça a sûrement été une libération quand mon futur beau-père a laissé sa maison pourrie pour cette villa. En parlant de lui, il avait la soixantaine, étonnamment, ses cheveux étaient bruns. Je le soupçonne même de se faire des colorations pour paraître plus jeune. Sa chevelure était d'ailleurs placée en arrière et il portait un costard, semblable à celui de son fils. Les deux se ressemblaient, il n'y avait pas photo, ils étaient bien père et fils.
Le vieux monsieur nous a acceuilli avec un grand sourire et m’a fait la bise. Il avait un parfum assez fort, je m'efforçai de tousser, je n'abuse pas, loin de là. Le soixantenaire a serré la main de son fils avant de nous avoir laissé entrer dans sa sublime maison.
L'intérieur était aussi immense que l'extérieur. Les murs étaient blancs, les meubles gris. C'était le cliché des maisons modernes, mais j'aimais bien quand même. Ce n'était pas non plus affreux, et puis qui suis-je pour juger ? Je ne suis pas décoratrice d'intérieur.
Nous nous sommes mis à table et l'interrogatoire commença par « Où vous êtes-vous rencontré ? » J'ai décidé de répondre bien qu'Isaac avait commencé à le faire. Je voulais simplement lui montrer que j'avais révisé. Cela marcha, le père d'Isaac n'y a vu que du feu. Il semblait d'ailleurs enthousiaste à l'idée de m'avoir comme belle fille. Quand le vieil homme nous demanda pourquoi on ne lui avait pas dit plus tôt, mes jambes se mirent à trembler, nous n'avions pas prévu ces questions. Et on aurait dû y penser, surtout Isaac. Il connaissait son père, il devait s'en douter qu'il allait poser ce genre de questions. Isaac se mit à caresser ma jambe pour me calmer, cette attention fit bondir mon cœur, même si ça me gênait quand même. Je n'aimais pas vraiment le contact physique, surtout quand c'est mon patron. Mais je devrais m'y habituer, après tout, au mariage, j'aurais l'obligation de l'embrasser.
Isaac a donc pris la parole et a expliqué qu'on attendait le bon moment pour lui dire. Il goba le mensonge, il était plutôt content en fait. En réalité, nos réponses étaient tellement naturelles que même l'homme le plus intelligent au monde nous croirait. En fait, on fait une bonne équipe quand même. Même si j'avais du mal à l'accepter.
Le repas continua et les questions aussi, en fait, son père était assez drôle, j'avais peur que ce ne soit que des questions réponses, mais nous avons quand même beaucoup rigolé. Mon futur beau-père m'a aussi raconté son mariage avec la femme de sa vie, la mère d'Isaac. Ils s'étaient rencontrés lors d'un mariage arrangé, mais ils étaient tombés amoureux. Isaac a dû s'inspirer de ses parents pour notre couple, c'est bizarre que Steven, le père d'Isaac, ne l'ait pas remarqué. Mais je pense que c'est courant chez les riches de se rencontrer de la sorte. Ils n'ont vraiment pas d'originalité. Personnellement, j'aimerais rencontrer l'amour de ma vie dans un concert de rock. Mon rêve a toujours été de sortir avec un rockeur, d'être choisie par quelqu'un de célèbre. J'aimerais me sentir importante auprès de quelqu'un.
Quand le repas fut terminé, nous sommes allés faire une balade en bateau, c'était tout aussi sympa que le repas. Bien que j'aie un peu peur de l'eau pour la simple et bonne raison que je ne sais pas nager, cette balade était très agréable. Le père d'Isaac me parla de la grande sœur d'Isaac, Rosie. Isaac n'a pas parlé d'elle dans son dossier, pourtant, c'est sa famille, la chose qui devrait être la plus importante à ses yeux. Peut-être qu'il a oublié d'en parler, bien que je doute fort de ça. Apparemment, sa grande sœur a 25 ans, ils ne se parlent plus, car elle a épousé quelqu'un de classe moyenne. Je pense que, secrètement, Isaac lui parle encore ou du moins, il pense beaucoup à elle. Je l'ai remarqué grâce aux étoiles qu'il avait dans les yeux quand il se mit à parler d'elle. Pendant qu'ils parlaient, mes pensées étaient tournées vers Tiff, elle est sûrement dans son lit d'hôpital à se demander où elle est. Parce que ça fait 2 jours que je ne l'ai pas vu et je ne sais même pas quand je vais pouvoir la revoir. En réalité, je suis son seul repère, c'est grâce à moi qu'elle garde les pieds sur terre. Elle me manque terriblement, je ne passe pas une minute sans penser à elle.
Une fois que nous sommes partis du bateau, Steven nous avait raccompagné à la voiture, il avait l'air triste que ce soit le moment des aurevoirs. Il m'avait adopté, il accepterait tout ce que je pourrais lui demander. Je pensait qu'il cherchait une nouvelle fille comme la sienne l’avait trahit, bien que je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle n'avait pas le droit d'épouser qui elle voulait.
Une fois dans la voiture, le chauffeur demarra, je fis un signe de la main à Steven à travers la fenêtre avant de mettre mes écouteurs, je n'avais pas l'intention d'écouter les banalités d'Isaac et de son chauffeur. Mais quelqu'un arracha mes écouteurs de mes oreilles, je tournai la tête et vis Isaac. Il avait l'air de vouloir me dire quelque chose. Je savais très bien ce qu'il allait me dire : « Mon père t'aime trop, tu as fait n'importe quoi, bla-bla-bla ».
— Tu as été parfait. Ely
J'étais étonné, c'est la première fois qu'Isaac me complimente, c'était plaisant, j'aimerais que ça continue. Enfin... J'ai le droit de rêver. Je me suis contenté de le remercier, sans le complimenter. De toute façon, aucun compliment ne me venait à l'esprit. Ce n'est pas qu'il était moche, au contraire, mais c'est simplement que je ne sais pas comment faire de compliments. Ils sont toujours embarrassants et la dernière chose que je veux est de paraître gênante.
Quand nous sommes arrivés à la maison, Isaac m'ordonna de m'habiller : « Cette tenue me donne envie de vomir », alors que c'est lui qui a choisi la tenue. Une tenue qui ne me correspondait pas, je préférais largement porter un sac poubelle plutôt qu'une tenue de coincé. Dans tous les cas, je comptais me changer. Je n'ai pas besoin d'Isaac pour me dire ce que je devrais faire. Je suis donc partie me changer et remettre mon piercing à l'arcade que j'ai dû retirer pour faire bonne impression. Une fois descendu, Isaac s'approcha de moi, énervé. Je ne comprenais vraiment pas ce que j'avais fait de mal. Il y a 20 minutes, il me complimentait, et maintenant, je le mets en rogne ? Il est vraiment imprévisible.
— Tu étais censé juste répondre aux questions, voilà que mon père t'adore.
Je ne comprenais pas, le but était qu'il m'aime, non ? Sinon, le mariage ne serait pas accepté. Pourquoi est-il aussi énervant ? Décidément, il ne m'aime pas, il cherche juste une excuse pour déverser sa haine sur moi. Il est pire qu'un hater lui. Je ne savais pas vraiment quoi répondre, aucun mot n'était assez puissant pour exprimer mon étonnement.
— Bah, n'était pas ça le but ?
Le jeune homme prit une chaise et la balança de l'autre côté de la pièce, ce qui me fit sursauter. Il s'approcha de moi et me montra le message de son père qui disait : « Je prépare le mariage, vous allez vous marier dans une semaine. » Mes yeux s'écarquillent, j'étais heureuse, car j'allais avoir l'argent plus tôt, je vais pouvoir sauver Tiff dans les prochaines semaines. En réalité, c'était ça mon plan : faire en sorte que son père m'aime pour pouvoir se marier le plus vite possible. Malheureusement, Isaac n'était pas content, il ne voulait pas m'épouser, et ça, c'était clair. En vrai, ça me faisait quand même quelque chose, je ne suis pas si dégueu que ça, alors pourquoi il ne voulait pas m'épouser ? Oui, je sais, il voulait un mariage par amour, mais on s'en fou, il pouvais m'aimer après le mariage.
— J'ai juste répondu à ses questions, ce n'est pas de ma faute si je suis extraordinaire.
Isaac s'approcha de moi, les poings serrés, allait-il me frapper ? Je ne sais pas, mais je préférais le regarder dans les yeux et faire semblant d'être confiante. Après tout, il ne me faisait pas peur, il pouvait me frapper autant qu'il le souhaitait, je n'aurais jamais peur de lui. Il est comme un chien, il aboie beaucoup, mais ne mord pas.
— Bah, aller, frappe-moi. Dis-je avec confiance.
Isaac desserra les poings et m'ordonna d'aller dans ma chambre, ce que je fis avec plaisir. J'avais pensé à mon lit toute la matinée. En arrivant dans ma chambre, je m'installai dans mon lit et me mit à ma lecture du moment.
🐝
J'ai donc fini la journée dans ma chambre à lire mon livre. C'était de la romance. Habituellement, je n'aimais pas ce genre littéraire, mais ce livre était une pépite. Et puis, je n'avais pas ramené d'autre livre, ma valise était trop petite. Quand fut le moment de manger, j'ai mangé dans ma chambre étant donné qu'Isaac ne voulait pas me voir. Étant exténué, je me suis endormi quelques secondes après le repas.
J'ai bien aimé ce chapitre, continue comme ça.
J'aime bien l'idée que ton écriture ait un vocabulaire assez familier, ça change des autres histoires qui en ont un, plutôt soutenu.
Vivement que la suite sorte !