CHAPITRE 30

CHAPITRE 30

 

1.

Le tourment d’un Semblable anxieux en voyage : à peine remis de la peur d'être détruit dans l’explosion d’un avion, affronter la lente angoisse qui précède le moment de montrer son passeport. Un faux évidemment, et au 21eme siècle, ce faux doit néanmoins être authentique - trop de technologies contribuent à sa création - donc acquis à grand frais auprès de l’administration qui délivre officiellement ces documents.

Je ne peux pas en dire plus ici, bien sûr, si ce n’est : Dieu soit loué pour les massifs besoins d’argent de certains hauts fonctionnaires et leurs intermédiaires. Un contact valable vaut son pesant d’or, coûte tout autant, et, de Semblable à Semblable, on échange ces informations avec la conscience qu’on communique un trésor.

Je suis en possession d’un passeport français. J’ai aussi une carte verte américaine qui me permettra de revenir à Seattle. Pourquoi les agents japonais seraient-ils plus sourcilleux que leurs collègues des USA ? Je ne sais pas mais mon cœur résonne dans ma poitrine. Et s’ils remarquaient un minuscule détail révélant que Maximilienne Dubois n’existe que depuis quelques mois ?

Mais non, après un regard rapide et un tampon sur une page du passeport, je suis invitée à continuer mon parcours. J’entre officiellement au Japon.

Haneda, l'aéroport où j’ai atterri suivant les instructions d’Akira, est plus proche de Tokyo que Narita, qui reçoit la plupart des vols internationaux. De plus, une liaison directe avec Seattle existe. L'aéroport est pimpant. J’ai l’impression d'évoluer dans un hôtel ou un grand magasin de luxe. Les couloirs sont spacieux, avec des étages de boutiques et restaurants au-dessus de ma tête.

A ma droite, les carrousels de tapis roulants amènent les bagages, je ne ralentis pas, et, tirant la petite Samsonite derrière moi, je passe la douane sans encombre. Je parviens aux larges portes coulissantes derrière lesquelles attendent ceux qui sont venus chercher des passagers.

Je ne peux m'empêcher d'espérer qu’Akira soit là, tout en sachant qu’il n’a certainement pas commis cette imprudence. Nous ne pouvons plus être vus ensemble, surtout dans un aéroport. Je suis morte à Paris récemment, je ne dois pas risquer d'être reconnue à ses côtés, identifiée par sa présence. Apercevoir mon ami Stanislas à Seatac est un rappel clair que le passé peut surgir au moment où on s’y attend le moins.

Les portes coulissantes s’ouvrent, je retiens mon souffle. Tous les visages sont inconnus. Beaucoup d’uniformes bleu marine, des chauffeurs qui attendent leurs clients, une affichette à la main avec le nom de la personne attendue, en signes kanji ou lettres européennes.

Je traverse l’attroupement, indécise. Et puis je m’immobilise : “Akira’s Sister” dit une affichette. Elle est tenue par un jeune homme un peu à l'écart, presque un adolescent, appuyé sur un des larges piliers recouverts de photos publicitaires. Il semble faire partie de la photo. Une impression de nonchalance chic se dégage de la façon dont il se tient, les jambes croisées. Il regarde autour de lui, attentif mais nullement inquiet.

Et au fur et à mesure que je m’approche de lui, je remarque des mèches bleues parsemant sa chevelure noire.

Katsumi me voit finalement et sourit.

- Je suis la sœur d’Akira, annonce-je.

Bien sûr, il l’a deviné avant que je ne parle. Il s’incline devant moi.

- Bonjour Xavier, dit-il. Bienvenue au Japon.

 

2.

En France, nous nous serions embrassés sur les joues. Aux USA, une “hug” aurait eu lieu, accolade plus qu’étreinte puisque nous ne nous connaissons pas encore. Je m’incline comme il l’a fait.

- Bonjour Katsumi-san, merci d'être venu me chercher.

Il réprime un sourire.

- Katsumi, dit-il. Juste Katsumi.

Il regarde un instant son affichette, la chiffonne et elle disparaît dans une poubelle.

- Vos cheveux, dis-je. Les mèches bleues, c’est exprès ? Vous saviez que c’était la couleur des miens ? Ou c’est une coïncidence ?

Il me regarde, fait un geste de ses mains.

- Une incroyable coïncidence ! clame-t-il en riant, avant de rectifier : je savais. C’est ma façon de vous souhaiter bienvenue.

- C’est si gentil à vous ! Un peu bizarre… et adorable !

Nous parlons anglais qu’il maîtrise parfaitement. En français, nous nous serions vouvoyés lors de cette rencontre. Il sourit, des fossettes se forment sur ses joues. Il est irrésistible et je perçois qu’il le sait, il veut me charmer. Une attitude très Semblable, paradoxalement.

- Je suis bizarre… dit-il, et il fait une pause avant d’ajouter : … et adorable !

Nous rions tous les deux. Tout Akira dans cette réplique. Ça, ça me le fait aimer. Nous voici en marche, il a proposé de tirer ma valise, j'étais tentée de décliner mais j’ai craint de l’offenser.

- Nous allons prendre le train, annonce-t-il, c’est le plus rapide. Nous avons acheté une maison, Akira a dû vous le dire ? Enfin, il a acheté une maison. Mais j’y vis aussi, alors c’est notre maison.

Bien sûr que c’est leur maison, Akira a dû la mettre au nom de Katsumi. Ou alors il a créé une société immobilière, si ça existe au Japon, comme il l’a fait plusieurs fois en Europe ? Il ne m’a pas parlé de ses projets japonais. Tout en marchant aux côtés de Katsumi, une vague inquiétude me traverse, probablement nourrie par toute cette anxiété qui a voyagé avec moi, à présent inemployée. Nous faisons patrimoine commun mais il ne me parle pas de ses nouveaux investissements ? Commence-t-il à séparer nos avoirs ? Je laisse cette pensée flotter en moi puis se dissiper. Je suis au Japon à sa demande ! Ce n’est pas un signe avant-coureur de séparation ! A moins qu’il ne veuille me le dire en face ?

Katsumi, avec sa silhouette toute en longueur, évolue avec grâce - sans aucun maniérisme - on pourrait l’imaginer danseur professionnel.

Nous voici dans le train, impeccablement propre et silencieux, les passagers parlent entre eux en chuchotant presque. Les confortables fauteuils beiges donnent presque le sentiment d’un salon.

Une fois assis l’un à côté de l’autre, nous continuons à parler tout en nous observant discrètement. Je me demande si je corresponds à l'idée qu’il se faisait de moi. Lui porte une chemise blanche dont le col est ouvert, un foulard dans les tons verts étroitement enroulé autour de son cou. J’imagine bien Akira passer son accoutrement en revue, changer un détail ici et là, comme il le faisait avec moi dans le temps.

Katsumi m’explique qu’Akira ne se souvenait pas de mon prénom actuel. Mon prénom actuel…

- Donc vous savez… dis-je en souriant comme si c’était de peu d’importance. Vous êtes au courant de notre… petite particularité ?

Katsumi sourit.

- Oui, je sais tout, Akira m’a raconté, dit-il avec assurance.

Dieu fasse que, le moment venu, Greg prenne les choses avec la même désinvolture.

- Et qu’en pensez-vous ? Quel effet ça vous a fait au début ?

Katsumi fait une petite moue accompagnée d’un mouvement de tête qui ne veut dire ni oui ni non.

- Ce n’est pas banal… dit-il. Ça a un côté rassurant, il ne peut pas mourir…

Il reste silencieux un moment, regardant le paysage défiler, avant de poursuivre avec le même air détaché :

- Mais d’un autre côté, vu son… enfin, depuis le temps, il a déjà tout vécu. Qu’est-ce que je peux apporter de nouveau ? Je suis un grain de sable dans sa vie.

Je suis touchée qu’il partage ses sentiments si ouvertement, un peu surprise aussi. Nous venons de nous rencontrer. Akira lui a peut-être assuré qu’on pouvait « tout me dire » ? C’est sans doute la première fois qu’il rencontre quelqu’un qui peut comprendre la complexité d’une relation entre un Semblable et une personne normale. Je veux être à la hauteur et le réconforter.

- Mais pas du tout ! Lui et moi, les gens comme nous… Nous vivons dans le présent. Souvent j’oublie même ce… cet aspect de ma vie, je suis dans le quotidien. Par exemple, mon boyfriend, mon fiancé…

- Greg.

- C’est vrai que vous savez tout !

Katsumi émet un petit rire.

- Je vis notre relation telle qu’elle se présente, chaque matin, chaque nuit. Le passé…

Je fais un geste de la main, comme si je jetais quelque chose par-dessus mon épaule. Je poursuis :

- Le passé n'interfère pas. C’est le présent qui compte. Et le présent, pour Akira, c’est vous. 

Bien sûr que le passé interfère. Mais je voudrais le rassurer.

- Comment vous êtes-vous rencontrés ? Akira ne m’a jamais vraiment dit.

Le jeune homme se détend et sourit.

- Vous savez que je peins ? Aquarelle, principalement. Acrylique parfois. Enfin, voilà… J’exposais avec des amis dans une galerie, et il y avait cet homme qui regardait mon travail. On a parlé… Ce qui m’a plu, oui évidemment, son physique, je ne peux pas le nier mais il posait de bonnes questions. Ça l'intéressait, ce n’était pas un prétexte pour me draguer. On a continué à parler, il m’a demandé conseil parce qu’il voulait peindre lui aussi.

Il regarde mon expression surprise.

- Il ne vous l’a pas dit ?

Mon ignorance semble lui faire plaisir.

- Il s’y est mis, très différent de ce que je fais. Lui il peint à l'huile, beaucoup de substance… pas le travail d’un débutant, c’est puissant, ça impressionne. Enfin, il vous montrera. Probablement.

Probablement, qu’il dit.

 

3.

Quand nous arrivons à notre destination - la station Nippori - Katsumi m’a parlé de sa vie avec abondance et c’est clair, si nous parlions français, nous serions passé au tutoiement.

Je lui ai posé une question simple sur son prénom, et il a poursuivi presque sans pause, avec le même air détaché, le regard au loin, juste un coup d'œil rapide dans ma direction de temps à autre.  

Il m'a expliqué que Katsumi est un prénom désuet aujourd’hui “je ne me souviens d’aucun autre garçon qui le portait pendant toute ma scolarité". C’était le nom de son grand-père, dont il se souvient à peine. Ce nom lui avait été donné, m'explique-il, pour montrer la claire continuité à venir des dirigeants de la compagnie créée par ce grand-père, développée magnifiquement par son père.

- Ce n’est pas une tradition japonaise de donner le nom d’un ancêtre, d’un grand-père, à un enfant, m’explique-t-il. En général, s’il y tient, un père donne à son fils un nom qui comporte une ou deux syllabes du sien, ça indique le lien de parenté. Et puis les parents ajoutent une ou deux autres syllabes pour compléter. Mais mon père voyait loin… Mon grand-père était chimiste. Il a inventé cette matière qui sert d’isolant dans les cloisons des immeubles, ça ne s’enflamme pas donc ça prévient les incendies, sans être cancérigène comme l’amiante, et c’est souple. Ça ne s'émiette pas et garde sa cohérence en cas de tremblement de terre. Au moment de ma naissance, mon père était en train de gagner des parts de marché aux Etats Unis. Mon grand-père y était connu et respecté des professionnels et scientifiques. Alors voilà, mon père voulait montrer la continuité à venir de son entreprise.

Il reste silencieux avant de poursuivre d’un ton toujours aussi neutre :

- Je suis son plus grand échec.  J’ai toujours su que je le décevrais, ses ambitions pour moi étaient explicites. J’ai eu conscience depuis ma petite enfance que ma passion c’était l’art, le dessin. Comme ma mère.

Le père de Katsumi avait épousé une jeune fille qui faisait de l’aquarelle.

- Il trouvait ça charmant. Evidemment, il pensait que c’était un passe-temps, et non les forces vives de sa vie. Année après année, je suis devenu pleinement le fils de ma mère, jamais le fils de mon père. Les moments les plus heureux de ma vie, je les ai vécus quand ma mère m’emmenait avec elle dans ses cours de dessin. L’école d’art se trouvait dans le quartier de Yanaka, au nord de Tokyo. Je me souviens des étudiants qui travaillaient derrière leur chevalet, l’odeur de la peinture. Elle m’installait sur une petite chaise, dans un coin, avec un tabouret comme table et de quoi dessiner, c’était merveilleux. Un jour, son professeur, un vieux monsieur très connu, a regardé ce que j’avais fait et il a posé la main sur ma tête. Il a dit “voici l'étudiant le plus doué de toute cette classe.” Je ne sais pas s’il était sérieux, je crois qu’il voulait doucher un peu l’ego de certains de ses élèves… Mais ma mère était très fière ! C’est bien qu’elle ait eu ce moment. Elle est morte quelques années plus tard.

Katsumi laisse le souvenir flotter entre nous pendant quelques instants. Il semble considérer avec attendrissement et une certaine tristesse l’enfant qu’il était. Puis il me pose des questions sur ma vie sur la côte Pacifique américaine. Il aimerait voir la Californie, me dit-il et aussi les parcs nationaux, peindre des séquoias.

- Je ne suis encore jamais allé aux Etats Unis, commente-t-il, j’ai visité l’Europe un été quand j’avais 20 ans…

L’occasion d’apprendre qu’il en a 32, ce qui me surprend. L’adolescent en lui est si présent.

Finalement, nous voici dans des rues calmes, bordées de petites maisons en bois qui sont autant de boutiques traditionnelles, restaurants et cafés, beaucoup de végétations. Au-dessus de nos têtes, de multiples câbles électriques suspendus.

- Sommes-nous encore à Tokyo ? demande-je, un peu désorientée.

Où est la ville si moderne avec ses gratte-ciels et ses immenses boulevards bondés ? Mon compagnon sourit avec indulgence.

- Nous sommes dans le quartier de Yanaka, c’est le vieux Tokyo...

- Mais c’est le même… celui où tu me disais que ta mère…

- Oui, le quartier de son école d’art. L'école a fermé il y a quelques années. J’ai vu récemment qu’elle était en vente, nous sommes allés la visiter, Akira et moi. Elle avait été transformée en maison d’habitation pour une famille occidentale. Akira m’a demandé si je voulais y vivre, et j’ai dit oui. Alors voilà. Nous habitons dans mon souvenir d’enfance.

 

4.

Nous montons une côte qui me paraît interminable et nous nous arrêtons devant une maison étroite de plain-pied aux larges fenêtres. Katsumi grimpe les quelques marches qui mènent à son perron.

- C’est plus grand que ça n’en a l’air, explique-t-il tout en sortant son trousseau de clefs. Il y a une grande pièce en contrebas, c’était la salle de classe. On en a fait notre atelier. Et ça donne sur un jardin, avec un portail et une entrée indépendante, sur une autre rue.

Malgré mon épuisement, je sautille presque sur place. Akira est si proche ! Je suis sûre que le jardin en contrebas est passionnant mais ça ne devrait pas empêcher Katsumi de se dépêcher d’ouvrir cette porte.

Enfin… je fais deux pas dans l'entrée et Akira apparaît. Il porte une chemise claire qui évoque un kimono avec des pans croisés sur sa poitrine, mais qui s'arrête à la taille et il flotte dans des pantalons sombres fait d'étoffe légère. Ses cheveux sont rassemblés en un de ces men-buns qu’on voit souvent sur les Japonais, des gravures de samouraïs aux jeunes que j’ai vus aujourd’hui dans le train et dans la rue.

L’instant où nos yeux se croisent, sa joie et aussi le soulagement de me voir sont évidents. Un instant que je vais garder en mémoire pour d’heureuses réminiscences plus tard, ou pour écarter mes inquiétudes habituelles. Puis il se tourne vers Katsumi, l’entoure de ses bras, murmure quelque chose. Je ne parle pas Japonais mais je devine qu’il le remercie d’être allé me chercher. Katsumi me jette un regard amusé et répond quelque chose qui les fait rire tous les deux.

- Il dit que tu es super cool ! lance Akira.

- Je n’ai pas dit super cool, proteste son compagnon. J’ai dit “pretty cool”.

- Ça change tout, évidemment…

Katsumi rit, ôte ses sandales avant de descendre l’escalier que je découvre immédiatement sur notre gauche.

 - Ma chérie. Ma courageuse, courageuse chérie… murmure Akira en me serrant contre lui.

Seigneur, ça valait la peine. Les tourments de ce long voyage pour ces retrouvailles, et, en plus de mon bonheur, contempler sa propre joie. Dans ce court instant, j’ai rechargé mes batteries pour des décades de possibles grisailles à venir.

Tout en maintenant son bras autour de mes épaules, Akira me montre la cuisine bien équipée, dotée d’une petite table ronde pour repas rapides. Il fait ensuite coulisser la porte de la pièce voisine, ou, seul meuble, une table basse incrustée de nacre trône, posée sur un sol en bambou.

- Salle à manger traditionnelle… on ne s’en est encore jamais servi mais bon, pas question de s’en passer !

- Au cas où le beau-père viendrait dîner ? Ça n’a pas l’air d'être simple, entre Katsumi et son père…

Akira me jette un regard sombre dont je note la gravité.

- Il t’en a parlé ?

- Il a mentionné son enfance…

- C’est pire que ce que tu peux imaginer. Je te raconterai.

La pièce suivante, c’est la chambre d’amis.

- Ta chambre, dit Akira. Et la salle de bains est à côté, tu vois ? Cette porte. Si tu veux prendre une douche avant le dîner…

- Oui, peut-être… cette chaleur si humide ! Mais il fait bon ici.

- Oui, nous avons l’air conditionné, chaque pièce a son système individuel, comme ça tu le mets en marche seulement quand tu t’y trouves. Économies d'énergie ! Je te montrerai comment ça marche pour ta chambre.

- Et vous ? votre chambre ?

- En bas, à côté de notre atelier. Et nous avons notre propre salle de bains. Katsumi te fait savoir que si tu veux dormir avec nous, pas de problème, le lit est large…

Je ne peux m'empêcher de rire.

- Tu lui as raconté ? C’est gentil de sa part mais je ne suis pas sûre d’accepter. 

- Oui, ce serait un peu le malaise... Si on n’a pas vécu au Moyen Age, le partage du lit, ça ne vient pas naturellement...

- Sauf pour Iain… en plein 20ème siècle !

- Iain a connu le Moyen-Age… Ca fait toute la différence !

Nous échangeons quand même un regard à la fois embarrassé et complice.

 

5.

La chambre d’amis est minimaliste. Son dénuement m’apaise. Un petit bureau placé sous la fenêtre qui donne sur le jardin, un lit avec une table de nuit, une étagère, c’est tout.

- Je sais que tu voyages léger. Pas la peine de te dénicher une commode avec des dizaines de tiroirs ! Mais si tu veux acheter des vêtements pendant ton séjour, demande à Katsu, il connaît les meilleurs magasins. Et il a beaucoup de goût.

- Ses mèches bleues, c’est si gentil ! Ça m’a vraiment touchée.

Akira s’assoit sur le bout de mon lit et m’invite à ses côtés.

- Oui, il voulait te montrer que vous pouviez avoir une ressemblance, tu vois, comme frère et sœur…  A propos, j’ai quelque chose à te demander à son sujet. Il a préparé tout un parcours touristique pour ton séjour. Evidemment, je ne peux pas vous accompagner…

Il me dit ça alors que je suis si fatiguée après mon voyage… Bien sûr que je veux visiter, un peu, mais je suis venue voir Akira, pas Tokyo. Il devine mes pensées et pose sa main sur la mienne.

- Il s’en fait une joie. S’il te plaît, joue le jeu. Je te promets, nous aurons aussi du temps tous les deux.

Je lui souris.

- Bien sûr. Et ça me donnera l’occasion de mieux le connaître !

Un portrait au crayon dans un cadre sur l'étagère, attire mon regard.

- Mais… c’est moi ?

Je m’approche et saisis l’objet. C’est un croquis que je n’ai jamais vu, représentant ma silhouette, les cheveux courts tels que Nathalie les portait du temps de l’Oursin. On me devine en pleine action, on peut imaginer que j’arrive près d’une table pour parler avec les dîneurs, souriante et passionnée.

- Qui a dessiné ça ? Ça me rappelle un peu… comment il s’appelle… Robinson, tu sais, l’ami de Sylvie ?

- C’est bien Robinson. Stanislas n’avait pas de photo pour illustrer l’article qu’il a écrit sur toi, tu sais, il y a quelques temps… Il ne voulait pas utiliser un de ces clichés pris à la sauvette sans ton accord. Alors il a demandé à Robinson.

Je le regarde.

- Quel article ?

- Tu n’as pas vu son article, dans le Monde ? C’était début juin. Évidemment, il te croit morte, alors il se sent délié de toute obligation de discrétion. Ce qu’il écrit est émouvant, très flatteur mais plein de détails. Il parle même de moi.

- Oh non….

- Et comme le Monde tourne un peu à vide pendant ce mois d'août, ils ont publié l’article à nouveau dans leur édition du weekend, avec une mise à jour sur l’arrestation de Michel.

Le cadre m'échappe presque des mains. Je m’approche d’Akira, le cœur battant.

- Michel ? Michel qui ? Pas Michel mon sous-chef ?

- Si, Michel ton sous-chef ! Xavier, il faut que tu suives un peu ce qui se passe dans ton passé… je sais bien qu’on conseille aux nouveaux Semblables de tourner la page quand ils commencent une nouvelle vie, mais là, tu vas trop loin ! Une enquête criminelle qui te concerne, ça vaut le coup de s’informer!

Je reste silencieuse, sous le choc.

- Ce n’est pas lui, dis-je finalement en reposant le cadre sur l'étagère. Je ne dis pas qu’il ne pourrait pas tuer, qu'est-ce que j’en sais, mais une bombe… Ce n’est pas son genre du tout ! Il est impulsif, vantard, il serait venu me confronter devant témoins, la presse au besoin ! Quelque chose de minutieux et secret, ce n’est pas lui…

- Il a avoué…

- Quoi ??

- Je te donnerai l’article. Il a dit qu’il visait Leila, qui souvent était la dernière à partir, mais que c’était bien plus satisfaisant de t’avoir atteinte.

Je n’arrive pas à me faire à l'idée. Cette histoire ne cadre pas avec Michel.

- Pourquoi avouerait-il si ce n’était pas lui, intervient Akira, comme s’il suivait le cours de mes pensées, ce qu’il fait souvent. Et on a trouvé ses empreintes sur les débris de la bombe.

Avec la fatigue du décalage horaire, je suis sonnée comme si j’avais reçu un coup.

- Comment a-t-il pu fabriquer une bombe ? C’est plus compliqué qu’une sauce béarnaise, quand même…

- Il dit qu’il a appris sur internet….

Je lève les yeux au ciel.

- Non, il n’a pas fabriqué cette bombe. Si c’est vraiment lui (mouvement d’impatience d’Akira) on la lui a fournie.

Le visage de Guillain apparaît dans mes pensées. Guillain, assis près de Milo, souriant, soulagé m’avait-il semblé de l’issue de notre conversation de l'après- midi.

- J’ai aussi pensé à Guillain, ajoute Akira qui continue à suivre mes réflexions intérieures. Tout ce que tu m’as raconté de la guerre le montre, c’est lui l’expert, côté bombe, et il était dans ton restaurant. Et voilà que tu le retrouves à Tacoma, comme s’il t’avait suivi.

Je me sens oppressée. Akira poursuit :

- Et maintenant tu me dis que ce Bergaud est aussi là-bas ? Ce monstre qui t’a fait tant de mal ? Donc un Semblable ! Et Aemouna a disparu ?

Respirer soudain requiert un effort.

- Rien ne dit que tout ça est lié.

Akira hoche la tête et soupire.

- Rien ne le dit, mais moi je le sens. Je ne peux pas te dire pourquoi, mais je sens que Tacoma, toute la région, est dangereuse pour toi. Toxique. Comme un piège prêt à se refermer. J’ai essayé de te convaincre de partir, peine perdue. Et voilà, chaque nouvelle information confirme mes craintes. J’ai peur pour toi. Tu ne te rends pas compte, tu es passée tout près de la destruction avec cette bombe. Tu étais quasiment déchiquetée. Pendant deux jours, Milo s'est demandé si tu pourrais cicatriser. J'étais dans un état, ici… Tu es ma famille. Je ne supporterais pas de te perdre.

Il serre mes deux mains. Je le regarde, émue.

- Je t’ai demandé de venir, non pas parce que j’avais des choses à te dire… j’ai toujours des choses à te dire.

Il a un petit rire sans joie.

- Je voulais te serrer dans mes bras. Sentir que tu étais vivante. Et puis te convaincre de rester en Asie. Ne retourne pas aux Etats Unis, Xavier.

Ma tête tourne.

- Tu m’as demandé de venir ici pour me garder ? 

Akira se lève soudain et fait un geste irrité du bras.

- Te garder ? … Non, pas contre ton gré, comme si c’était mon genre ! Tu me connais, non ?

Son mouvement d’humeur me prend au dépourvu. Lui toujours si calme, détendu… Je baisse les yeux.

- Si je reste, ça veut dire que je quitte Greg. Il ne peut pas franchir les frontières, je te l’ai dit.

- Eh bien quitte Greg, qu’est-ce que tu veux que je te dise ! Tu ne vas pas te laisser détruire par Bergaud ou Dieu sait qui parce que ton mec est un félon qui ne peut pas avoir de passeport !

Je le regarde. Je suis saisie de la hargne avec laquelle il vient de parler mais je ne réagis pas. Ce qu’il dit de Greg est injuste. Et si différent de ses paroles au téléphone, il n’y a pas si longtemps ! Mais je ne trouve pas de mots. Akira soupire et ferme les yeux.

- Parfois je peux être un diplomate habile. Aujourd’hui… pas tant que ça. Écoute, on a le temps de reparler de tout ça.

J'émets un rire sarcastique qui me surprend moi-même.

- Oui, j’ai hâte.

Nous nous regardons. Entre nous, des émotions de surprise, ressentiment, déception, regret, naviguent. Je voudrais dire quelque chose qui amène un peu de légèreté, qui fasse disparaître cette amertume en moi, entre nous. J'étais si heureuse en arrivant… Mais c’est comme si mon esprit fonctionnait à vide. Et Akira semble avoir le même problème.

- Prends donc une douche, dit-il finalement d’un ton las. Et viens nous rejoindre, nous serons dans la cuisine.

 

 

5.

Même si mes pensées restent tourmentées, après être passée sous le jet d’eau fraîche, je me sens bien mieux, de nouveau en possession de mes moyens.

Avant de sortir de la chambre, j’envoie rapidement un email à Greg, confirmant mon arrivée en bon état. Je lui dis à quel point il me manque.

C’est le soir tard pour lui - je ne peux pas appeler et c’est mieux ainsi. Mes émotions sont trop à vif pour que je me risque à entendre sa voix. L'expérience au cours des siècles m’a montré que les intuitions d’Akira sont à prendre au sérieux. C’est ce qui fait de lui l’habile investisseur qu’il est. Il devine où sont les opportunités à saisir, celles à éviter.  J’avais sans doute besoin de son avertissement, c’est vrai que j’ai tourné le dos à ce qui m’était arrivé à Paris. Mais ne pas revenir à Tacoma… je ne suis pas prête à prendre cette décision.

Après l’envoi de mon message, je vois le nom de Greg dans ma boîte de réception. Il m’a écrit. Son email est substantiel, de longs paragraphes, et même s’il me dit des choses très chaleureuses et tendres, il décrit la réunion des trustees avec d’abondants détails dont je n’avais pas forcément besoin. Il ajoute qu’il a aussi repris ses notes pour son livre sur le pardon. Je souris. Comme il est heureux, dans cette nouvelle vie, ces responsabilités qui remplissent ses journées. Je touche l'écran du bout du doigt, une façon de l’embrasser de loin. Si je ne rentre pas, il ne s’en rendra peut-être pas compte ?

 

6.

Katsumi a préparé une soupe au miso et un curry de légumes - préparé ou simplement réchauffé, je ne sais pas et peu importe. Quel délice, cette soupe ! La saveur salée, profonde, me réconforte. L’umami personnifié. Parfait après un voyage de plus de 10 heures, un décalage horaire de 16 heures, et une conversation exaspérante pour couronner le tout, en d’autres termes aucun appétit.

Katsumi est animé et parle gaiement de nos expéditions touristiques des jours à venir. Je pose quelques questions sur les magasins de vêtements, ce qui semble le ravir. Comme il est différent de moi ! Si un invité me disait qu’il voulait faire les boutiques, quelle que soit la ville, je serais consternée…

Akira sourit en nous écoutant mais il est d’humeur sombre et parle peu. Est-il mécontent de lui après notre échange ou furieux de ma résistance à accepter son point de vue ? Les deux, qui sait…

Quand je vais me coucher peu de temps après, des pensées pleines de colère me submergent. Il m’a menti pour me faire venir ! Il sait pourtant l’effort qu’un tel voyage requiert… Mais peut-être devrais-je l’écouter ? S’il a raison et que je repars à Tacoma, je risque la fin de mon existence de Semblable, et je mets en danger ceux que j’aime… D’un autre côté, si le danger m’a suivie de Paris à Tacoma, il me poursuivra au Japon. J’aurai perdu l’homme que j’aime sans raison… Et toute sa famille - dont Vilma pour qui mon retour est si important. Et c’est Akira et son amoureux que je mettrai en danger. J’entends la voix d’Akira au téléphone. “Viens me voir, j’ai des choses à te dire”. Dois-je commencer à soupçonner qu’il n’est pas sincère quand il me parle ainsi ? A-t-il mis fin à des siècles de confiance absolue ?

Je sombre dans un sommeil profond, pesant. C’est un soulagement d’en sortir… Il est 3 heures du matin et je suis éveillée comme en plein jour. Je vais visiter la salle de bains, et, revenue dans ma chambre, je retourne au lit et appelle Greg, dans son bureau à Trinity.

Il ne s’attendait pas à m’entendre.  Au ton de sa voix, la surprise est bonne. Il me demande des détails sur le Japon - je n’ai pas encore grand-chose à raconter… La conversation me fait du bien, comme si je reprenais contact avec le quotidien, le réel. Nous rions ensemble et je me sens si proche de lui… Je l’imagine à mes côtés, dans ce lit.

Je regarde rêveusement mon téléphone après la fin de notre conversation, laissant mes pensées flotter. Où est ma petite Sainte ? Parfois, elle donne des réponses précises à mes dilemmes. J'espère qu’elle m’a suivie au Japon. Je me sens loin de tout.

La porte de ma chambre s’entrouvre.

- Je peux… ?

Sans discerner le visage d’Akira dans le noir, je devine qu’il me sourit.

- Bien sûr, tu peux. C’est ta maison !

- C’est ta chambre.

- Ma chambre t’est toujours ouverte.

J’imite le ton qu’il a pris quelques heures plus tôt.

- “Tu me connais, non ?”

Il baisse la tête et rit.

- Je mérite ça. Je suppose que ça va me poursuivre un certain temps…

Je pose le téléphone sur ma table de nuit et l’invite à s'asseoir près de moi. Il devine mon geste malgré l'obscurité et me rejoint. Il porte son habituel pyjama de soie, la veste grande ouverte en cette nuit d’été.

- Je ne t’ai pas menti, commence-t-il. J’avais vraiment besoin de te voir. Pas d’une façon rationnelle, c’est vrai…

Du bout de son doigt, il caresse le dos de ma main.

- J’avais besoin de te voir aussi, dis-je, surprise de discerner cette certitude en moi alors que la colère est encore présente. Je sais bien qu’on pouvait se parler sans que je prenne l’avion. Je ne regrette pas d’avoir fait ce voyage. Mais soyons clairs. C’est vrai, on va devoir parler de ce qui se passe en ce moment, la bombe à Paris, Aemouna, Bergaud… Nous avons besoin de réfléchir à tout ça. J’ai bien compris que tu voulais que je reste. J’ai une décision à prendre. Je ne suis pas prête. Alors ne reviens pas là-dessus.

Akira hoche la tête et pousse un soupir. En général, il n’a pas besoin d’insister. Je m’aligne instinctivement sur ce qu’il souhaite, ses désirs priment. C’est peut-être la première fois que ce n'est pas le cas.

- Ensuite, je n’aime pas la façon dont tu as parlé de Greg. Oui, il est un félon. Il n’est pas que ça.

- C’est vrai. Et ce que je pense de lui ne se réduit pas à ça. Mais si tu es détruite à cause de lui…

Je me raidis. Il s’interrompt.

- Tu sais ce que j’en pense. Tu as raison, pas besoin d’insister.

Léger flottement. Et puis je reprends avec un engouement un peu forcé : 

- Alors dis-moi, qu’est-ce qu’il pense de moi, ton chéri ?

- Tu lui plais beaucoup. Il est impatient de passer plus de temps avec toi. Je le sens aussi un peu inquiet… ces liens que nous avons, toi et moi, depuis si longtemps…

- Vous avez l’air très proches ! Pour le peu que j’ai vu…

- Oui, c’est le cas. J’aime qu’il soit un artiste - et il est doué ! Il fait beaucoup de portraits, il a vraiment un don pour capturer les ressemblances, c’est comme ça qu’il gagne sa vie. Et pas que les ressemblances, les expressions, les émotions… Et au-delà, tout son esprit est tourné vers une façon de voir le monde, sa beauté, partager ce qu’il ressent par le pinceau… Toi et moi, les Semblables, nous devons nous cacher, mentir… En peignant - ou avec la musique, ou tout ce qui est artistique - on peut exprimer ce qu’on ressent profondément, sans se trahir pour autant. J’ai eu envie de peindre dès le moment où je suis arrivé au Japon. C’est pourquoi j’allais à ces expositions, où j’ai fini par le rencontrer. Je nous vois dans une relation à long terme, lui et moi. Mais ce n’est pas toujours facile. Nous avons des hauts et des bas. Parfois, j’ai l’impression qu’il voit sa mère à travers moi, tu vois, réconfortant, protecteur, lui donnant tout ce qu’il veut. Mais parfois - et ça me surprend à chaque fois ! Si nous ne sommes pas d’accord, même sur des petites choses, il réagit comme si j'étais hostile, déterminé à le contrarier, à le contraindre d'être ce qu’il n’est pas… je me dis qu’il me perçoit alors comme si j'étais son père. J’ai dû mettre des limites à la façon dont il me traitait. Non, tu ne peux pas me parler sur ce ton, non je n’accepte pas tes insultes, ta colère… parfois il se conduit comme un enfant de 4 ans, je t’assure ! Et puis, ça passe. Je retrouve l’homme que j’aime.

- Ça ne doit pas être simple…

- Pas toujours, c’est vrai. Et je crois que ça a influencé la façon dont je me comporte, m’exprime. J’ai vu ta surprise, tout à l'heure, lors de cette discussion, et j’ai réalisé que j’avais changé. Je vais vite dans le registre de la dispute, ce n’était pas le cas avant…

Je touche son bras, l’attire vers moi. Il répond à mon invitation, se couche à mes côtés. Nous aimons ces moments où nous sommes si proches l’un de l’autre, ces moments qui remontent à notre première rencontre, où nous avons appris à nous connaitre, nous faire confiance en dormant ensemble.

Nous nous serrons l’un contre l’autre aussi étroitement que possible, comme nous le faisons toujours, surtout après une séparation, comme si nos corps avaient besoin de se retrouver de la tête aux pieds, avec un contact le plus étendu possible, pas de distance, pas le moindre espace entre nous.

Nous nous embrassons légèrement, multiples baisers sur nos visages, nos mains, nos cous. J’ai bien fait de venir. Que la destruction vienne ou pas, je n’aurais jamais trop d’occasions d'être dans un lit avec lui, aimée avec cette tendresse chaste qui est la nôtre depuis plus de cinq siècles.

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Edouard PArle
Posté le 20/09/2022
Coucou !
Ca fait plaisir d'enfin rencontrer Akira dans la partie présente, son petit ami est un personnage intéressant également avec ses talents artistiques et son impulsivité adolescente. Je ne m'attendais pas à la dispute sur le fait que Max doive ou non rester au Japon, mais elle est finalement assez logique. Les arguments sont bien amenés et la réconciliation rapide me semble assez fidèle à la relation entre Max et Akira.
Un sacré dilemme se pose désormais, c'est vrai que tous ses dangers qui ressurgissent en même temps, c'est assez louche. J'ai néanmoins du mal à voir Max abandonner sa nouvelle vie, notamment sa relation avec Greg. Peut-être tentera-t-elle un compromis ?
J'avoue que je ne me rappelle plus quel est le premier chapitre de ton histoire mais une idée m'est venue. Ce serait de commencer par montrer la "fin" de la vie parisienne de Max, pour montrer le bouleversement d'une couverture créée pendant des années s'effondrer brusquement et montrer que son arrivée en Amérique est une manière de se reconstruire. Ca pourrait aussi donner de la valeur aux éléments que tu donnes dans ce chapitre, notamment l'enquête. Quitte à faire une ellipse. Je ne sais pas ce que tu en penses.
Mes remarques :
"- Je suis la sœur d’Akira, annonce-je." -> annoncé-je
"nous serions passé au tutoiement." -> passés
"demande-je, un peu désorientée." -> demandé-je
"Si je ne rentre pas, il ne s’en rendra peut-être pas compte ?" je ne comprends pas trop ce qui peut amener Max à penser ça, enfin j'ai dû mal à la suivre sur ce coup là^^
Un plaisir,
A bientôt !
annececile
Posté le 23/09/2022
Merci de ton retour, ca aide tellement d'avoir ce regard exterieur, a la fois chaleureux et qui pose de si bonnes questions ! Et je crois que nous sommes sur la meme longueur d'ondes en ce qui concerne la vie precedente de Max dans le restaurant. J'ai relu les premiers chapitres apres avoir lu ton commentaire - j'ai ecrit ces chapitres il y a un certain temps ! Il y a plusieurs scenes consequentes - des souvenirs qui se passent dans le restaurant, tout ce qui concerne Sylvie la rockeuse, et aussi Guillain qui vient rendre visite a Nathalie dans son restaurant. Elle parle aussi de son ami critique gastronomique, et raconte plusieurs de ses visites. Donc je crois que sa vie d'avant est decrite suffisamment sans que j'ajoute une introduction.
Ceci dit, je serai certainement amenee a retravailler tout ca, car a l'epoque, je ne savais pas trop ou j'allais. C'est plus clair maintenant ! :-)
Merci de tes remarques !
Yannick
Posté le 01/11/2021
Hello !
On rencontre enfin Akira ! J’ai d’ailleurs bien cru un moment qu’il allait encore se défausser, comme dans le chapitre précèdent. Une rencontre assez conforme aux attentes, avec ce nouvel aspect un peu impulsif et colérique, expliqué à la fin, qui met du piment. Même les semblables changent en fonction du quotidien et de leur entourage. C’est rassurant.

Je me rends compte qu’une grande partie de la trame vient en fait de cette tentative d’assassinat. Pourtant, on en sait très peu, voire presque rien. Ou en tout cas, moi, je ne l'ai pas perçu comme un élément principal, jusqu'à maintenant. Ça pourrait être un peu plus présent peut-être, comme une sorte d’angoisse en second plan, ou le fameux objectif de Max qui, personnellement, me manque un peu dans cette histoire : découvrir qui et pourquoi on veut la faire disparaitre ?

« Dieu soit loué pour les massifs besoins d’argent de certains hauts fonctionnaires et leurs intermédiaires. » : alors celle-là elle m’a vraiment plus ! Du sarcasme religieux ? Une droite pour Dieu, une gauche pour les corrompus, me voilà comblé ! Si tu n’avais pas mentionné être pasteure, je ne l’aurais vraiment jamais deviné !

Au plaisir.
annececile
Posté le 03/11/2021
Merci de ton commentaire ! Et ta remarque m'a bien amusee. Les pasteurs ne correspondent pas toujours a l'idee qu'on se fait d'eux... Dieu, non plus, qui sait? A bientot!
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