MILA
J’ai passé les deux premières heures sur ma serviette à la plage, pendant que les autres se baignaient. Ils m’ont demandé si je voulais les rejoindre mais j’ai poliment refusé. Alors me voilà sur la plage, ne sachant pas quoi faire à part bronzer pendant que les autres s’amusent et se rafraîchissent. Tout ça parce que je ne sais pas nager. Parce que je suis encore traumatisée par ce qu’Anna m’a fait. Je ne bouge pas d’un poil, je ne veux pas aller dans l’eau. Et si je me fais emporter par les vagues ? Et si je me noie ? Je soupire et pose ma tête entre mes bras, toujours allongée sur le ventre tout en bronzant. C’est alors que quelques minutes après je sens un poids sur moi qui me mouille et un souffle caressant mon oreille. Je devine tout de suite qui c’est. Alex.
- Tu ne viens pas nous rejoindre ?
Je secoue la tête sans me retourner pour le regarder. Je le sens s’enlever pour ne pas m’écraser et il pousse une mèche de cheveux qui couvre mon visage. Il souffle puis reprend la parole.
- Je sais que tu ne sais pas nager, Mila, mais tu ne veux pas te mouiller un peu au moins ? On n’est pas obligés d’aller si loin si tu…
- J’ai dit non, j’ai coupé sèchement, je vais rentrer.
Je ne lui ai pas laissé le temps de me répondre que j’étais déjà debout avec ma serviette dans les mains. Je me dirige vers la maison sans dire un seul mot, laissant Alex là, tout seul sur la plage.
*.·:·.โง โฆ โง.·:·.*
Quand je suis rentrée, j’enfile un paréo blanc et des claquettes, j’attache mes cheveux avec une pince avant de descendre pour grignoter un truc puisque nous n’avons pas mangé ce midi. Je me fais des toasts à l’avocat avec une bonne limonade avant de me poser sur la terrasse, profitant encore un peu du soleil.
Quelques temps après, les autres arrivent, complètement exténués. À force de s’exciter comme des enfants, tu m’étonnes qu’ils soient tous fatigués. Ils me rejoignent aussitôt sur la terrasse après s’être aussi prit quelque chose à grignoter, mangeant tous ensemble. Je ne dis pas grand-chose lorsqu’ils discutent, divaguant plutôt dans mes propres pensées. Je reviens à moi quand je sens une main sur ma cuisse couverte de mon paréo, qui est la main d’Alex. Je relève le regard pour croiser le sien et je souris pour le rassurer et il fait de même tout en caressant ma cuisse.
Quelques heures plus tard, nous sommes dans le jardin, assis par terre avec une couverture sous les fesses pour ne pas nous salir. Luna a commandé des pizzas pour ce soir et nous avons pensé qu’il serait agréable de manger dehors autour d’un Uno qu’elle a ramené. Avant de commencer la partie, je me suis rendu compte que j’avais oublié mon portable au salon, alors je m’éclipse un bref instant afin de le récupérer. Quand je l’ai enfin récupéré, je vois Alex au milieu de la pièce. Il a dû me suivre. Je ne dis rien et je reste plantée là, le regard plongé dans le sien. Lui et moi nous ne nous sommes pas vraiment parlés depuis notre mini « dispute », je ne lui ai pas expliqué pourquoi j’ai agi comme ça alors c’est un peu tendu entre nous. Je le sens s’approcher de moi et je ne recule pas alors qu’il écarte doucement une mèche de cheveux de mon visage, la pousse derrière mon oreille, puis caresse ma joue du bout de son pouce. Je le laisse faire. J’ai rêvé de ce contact, je voulais qu’il me touche mais je n’oserais jamais le dire. Il m’a manqué.
- Tu es toujours en colère contre moi ? murmure-t-il, si près que je sens son souffle sur ma peau.
- Peut-être que oui, peut-être que non… j’essaie de paraître encore énervée mais je ne peux pas m’empêcher de sourire…
Il sourit, il sait très bien que je veux juste l’embêter. Je l’observe regarder autour de lui comme s’il voulait être sûr que personne n’était dans les alentours avant qu’il se penche et m’embrasse. Son bras passe autour de ma taille et il m’attire vers lui. Je ne le repousse pas. Je pose mes mains sur ses joues et lui rends son baiser, l’attirant encore plus près, si c’est encore possible. Il m’avait tellement manqué. Tout ça m’a manqué.
Quand il rompt le baiser pour reprendre son souffle, je pose ma tête contre son torse et écoute son cœur battre. Il me serre contre lui, dépose un baiser sur mon front, puis me prend doucement le menton pour que je lève les yeux vers lui.
- Et maintenant ? Toujours en colère ?
Un sourire étire mes lèvres à cette question idiote. Je secoue la tête et l’embrasse sur la joue. J’aime cette proximité entre nous. J’aime à quel point on est devenus proches. Quand je m’éloigne de lui, il me retient, me soulève dans ses bras et me fait tournoyer, me faisant rire. Puis il me repose et relâche lentement son étreinte. Son contact me manque aussitôt. Il m'ébouriffe les cheveux et je gémis de protestation.
- Viens, on va rejoindre les autres, propose-t-il avec un sourire éclatant.
J’opine du chef et le rejoint dehors où les autres ont finalement commencé la partie sans nous.