Chapitre 31 : Payer ses dettes

Par Isapass

Chapitre 31 : Payer ses dettes

 

Venzald

 

La maison était vide quand le prince y avait trouvé refuge. Courant à perdre haleine pour semer les sentinelles de la porte d’Altamonte qui l’avaient reconnu, il avait aperçu des pélégris qui en sortaient. C’était pour ça qu’il l’avait choisie, parce qu’elle avait déjà été fouillée. En bas, ils avaient retourné les chaises, renversé la vaisselle et les bûches, mais ils n’avaient pas dû monter, car les trois pièces de l’étage étaient intactes. Il avait observé longtemps par les petites fenêtres blanchies de givre le sac systématique du quartier. Les soldats pénétraient dans les maisons pour confisquer les rares denrées qui subsistaient encore dans les garde-manger, ils chassaient les quelques habitants qui n’avaient pas déjà fui, cassaient ce qu’ils pouvaient, puis recommençaient plus loin. Les uniformes verts pullulaient dans la rue.

Il avait tenté de parler à son frère, mais celui-ci n’avait pas répondu. Il avait ensuite échangé quelques mots avec Calur. Le devineur s’en était tenu aux faits : sous le commandement d’Albérac, les hommes étaient préparés au combat. Aucun signe des pélégris venant du sud, cependant. Venzald n’en avait pas demandé plus, mais il imaginait la fébrilité grandissante à mesure que les heures défilaient. Pour la centième fois, il pria le sort de ne pas avoir quitté ses hommes pour rien.

À présent, pour tromper l’interminable attente, Venzald arpentait les petites chambres. Il aurait pu s’y déplacer les yeux fermés à force d’étudier chaque mur, chaque recoin, jusqu’aux motifs sur les rideaux ou aux marques sur le plancher. N’importe quoi pour ne pas laisser ses pensées vagabonder. Il ouvrit machinalement un bahut de bois noir. Une bouffée de lavande séchée et de savon émergea des entrailles du meuble. Des effets modestes, un peu élimés, reposaient en piles propres et soigneusement pliées comme en attente de leurs propriétaires. Il referma le couvercle avec l’impression de violer l’intimité des habitants du lieu. Avaient-ils simplement fui ? Est-ce qu’ils étaient toujours en vie ?

Le parfum qui flottait encore dans la pièce lui fit monter les larmes aux yeux. Pourquoi cette nostalgie soudaine ? Parce qu’il y avait presque deux ans qu’il n’avait rien vu d’aussi réconfortant que ces vêtements rangés. Parce qu’il avait été un chef de guerre pendant plusieurs lunes et qu’il se retrouvait à présent seul, vulnérable comme un nourrisson, incapable de se sortir par ses propres moyens de ce piège où il s’était fourré. Et parce qu’il allait revoir Flore.

Sans trop savoir comment, il sentait que les appels qu’il renouvelait régulièrement arrivaient jusqu’à elle. Elle avait dû aller chercher du renfort. Conrad et ses hommes réussiraient sans doute à se frayer un chemin parmi les pélégris.

 Il ne fut pas très loin de crier lorsqu’un grincement lui parvint du niveau inférieur. Immobile, il écouta le second couinement de la porte qui se fermait, puis des pas hésitants. Une seule personne.

– Flore ? Si c’est toi qui viens d’entrer, tape deux fois du pied.

Un instant s’écoula en silence pendant lequel il se crut piégé là, puis deux coups de talons nets chassèrent sa frayeur, sans pour autant que son rythme cardiaque ralentisse. Comment avait-elle pu passer, sans aucune aide ? À présent, Flore montait une à une les marches de l’escalier. L’intervalle infini qui séparait chaque craquement du précédent mettait le prince à la torture, sans qu’il sache vraiment qui de l’attente ou de son terme il redoutait le plus. À en croire la lenteur de son ascension, Flore aussi appréhendait ces retrouvailles. Soudain, les deux dernières années n’existaient plus ; peu importaient les lieues parcourues, les batailles, les milliers d’hommes sous son commandement. Même… oui, même son frère et l’objectif de sa présence à Terce lui parurent bien lointains. Le combat qui se présentait semblait beaucoup plus périlleux que tous ceux qu’il avait vécus jusqu’alors. Il avait rêvé de Flore tant de fois qu’elle en était devenue irréelle. Finalement, il était préférable qu’elle soit venue toute seule. Qu’allait-il ressentir quand elle passerait la porte ? Il était bien capable de se mettre à pleurer ! Et elle surtout, qu’éprouverait-elle ? L’avait-elle jamais aimé autant que lui ? Avait-il peuplé ses pensées comme elle avait occupé les siennes ? La moindre déception, d’un côté ou de l’autre, risquait bien de signer sa mort. Peut-être pas physique, non, mais son cœur se pétrifierait, il en aurait juré.

Enfin, sa silhouette émergea de l’ombre et son regard croisa celui de Venzald. Tandis qu’elle s’immobilisait sur le seuil de la pièce, la gorge du garçon se serra au point que l’air sifflait en y passant. Aucun de ses fantasmes ne l’avait préparé au choc qu’il éprouva en tombant dans les lacs bleus de ses prunelles. Au fond de l’eau immobile et glacée dans laquelle il plongea bouillonnait un courant brûlant. Cette intensité-là, sauvage, tellurique, il la reconnut aussitôt. Même ses rêves les plus parfaits n’avaient pas su la restituer ; la source était unique. Dire qu’il avait eu peur de l’idéaliser…

Le souffle court, il s’approcha lentement d’elle. Les lèvres de Flore se mirent à trembler, ses yeux se remplirent de larmes. Elle avala les derniers pas pour se jeter entre ses bras ouverts. Il la serra contre lui, le corps et l’esprit bouleversés par cette proximité. Par cette fragilité qu’il ne lui connaissait pas. Par l’odeur de ses cheveux, la tiédeur qui émanait d’elle. Par ses mains plaquées dans son dos et ses petits seins contre lui. Elle enfouit son visage dans son cou, glissa les doigts dans ses boucles et l’enlaça plus fort. Il y avait de l’urgence dans ses gestes, comme un appel au secours. Comme si l’énergie grondante qu’il sentait croître en elle menaçait de faire éclater son enveloppe fissurée. Il l’étreignit plus étroitement, caressa sa joue et, de fil en aiguille, ils s’embrassèrent avec une tendresse timide. Puis très vite, leurs baisers devinrent avides, goulus, pressés. Presque violents. Ils se séparèrent pantelants, agrippés l’un à l’autre autant pour l’équilibre que pour prolonger le contact, et leurs yeux ne se lâchaient pas. Venzald avait l’impression qu’une mer déchaînée venait de le recracher sur un rivage inconnu.

Enfin, il cligna plusieurs fois des paupières pour sortir de la transe dans laquelle leurs baisers l’avaient jeté.

– Je dois rejoindre les Cimiantes. Et Themerid.

Elle hocha la tête sans le quitter du regard. Elle le fixait gravement, avec une intensité telle qu’il en fut presque mal à l’aise.

– Je… je ne m’attendais pas à ce que tu viennes seule. Comment es-tu arrivée jusqu’ici ?

Elle ne répondit pas, mais s’avança vers la fenêtre.

– Il va falloir patienter pour partir, dit-elle en scrutant la rue. Ils sont trop nombreux pour le moment.

Surpris par le ton affirmatif, Venzald nota enfin les gouttes de sang qui tachaient sa veste de laine, sa posture contractée, sur le qui-vive, et la dague attachée à sa ceinture. Il n’osa pas protester. Après tout, il l’avait appelée pour qu’elle l’aide et son instinct lui soufflait qu’elle était en mesure de le faire. Elle revint vers lui et, après une hésitation, l’enlaça de nouveau. Sa main glissa de sa nuque à son coude, effleurant l’épaule mutilée comme si elle explorait une terre inconnue.

– Tu as beaucoup grandi, murmura-t-elle. Tu me dépasses presque d’une tête, maintenant.

– Nous avons changé tous les deux, répondit-il en se rappelant le froid qu’il avait d’abord ressenti en la voyant. J’ai cru pendant deux ans que je ne pouvais pas t’aimer davantage, mais je sais maintenant que c’est faux.

Il caressa sa joue de la pulpe du pouce, d’un geste qu’il n’avait jamais fait et qu’il ne s’était jamais imaginé faire. Un geste d’homme.

– Je t’aimais seulement d’un amour d’enfant.

Les doigts de Flore cessèrent de jouer avec les mailles de son surcot. Elle crispa la main sur la laine, juste à hauteur du cœur de Venzald.

– Pourquoi ? demanda-t-elle d’une voix douloureuse. Pourquoi m’aimais-tu ?

La question semblait importante et elle l’avait posée au passé. Fermant les yeux, il s’efforça d’ignorer son odeur, la chaleur de son corps et ce qu’elles agitaient en lui. Il retrouva ses douze ans, l’époque où il quêtait l’approbation de Themerid pour chaque phrase qu’il prononçait. Où il n’était que la moitié d’un tout indissoluble. Le Venzald d’alors lui sembla étranger. Il revit Arc-Ansange, le castel, les collines couvertes d’herbes folles. Et Flore qui marchait au sommet, bras écartés, face à la brise.

 – Je te dévorais du regard, souffla-t-il. Sans désir, sans convoitise aucune, mais avec la conviction que je ne verrais jamais rien d’aussi beau que toi. Ce n’était pas seulement tes longs cheveux ou la couleur saisissante de tes yeux qui te rendaient magnifique. C’était la force que tu dégageais, sous ta douceur, surtout quand nous étions dehors. Comme si elle te venait de la terre ou du ciel. Ta transparence aussi me fascinait. Lorsque Themerid, Elvire ou moi, nous calculions pour remporter une victoire ou l’approbation de ton père, lorsque Alix tapait du pied ou jouait de ses charmes, toi tu ne cachais rien. On pouvait lire ton âme rien qu’en croisant ton regard.

De l’index, il releva son visage vers lui.

– C’est toujours le cas, d’ailleurs, dit-il en contemplant gravement ses prunelles. Tous tes tourments sont là.

– Et maintenant ? demanda-t-elle en détournant les yeux. Comment m’aimes-tu ?

Toute l’aisance qu’il avait éprouvée tant qu’il voguait dans ses souvenirs disparut. Il rougit, déglutit, puis articula timidement :

– De la même manière, l’envie en plus.

Dans les iris pâles, une flamme apparut, presque effrayante d’intensité. Flore glissa ses mains sous les épaisseurs de vêtements, contre sa peau. Elle l’embrassa en le mordant un peu, s’écarta un instant pour ôter d’un seul coup laine, cotte et chainse, puis se pressa à nouveau contre lui. Une vague de désir et de peur gronda au fond de lui. Elle lui donnait son corps comme elle offrait son esprit : entièrement et sans fard, presque brutalement. Cette force dont il avait parlé, cette puissance débordait d’elle, prête à l’aspirer. Il se laissa déshabiller, en équilibre sur un fil. Au contact de sa peau nue contre la sienne, il fut emporté dans un tourbillon où il ne contrôlait plus rien.

Ils tombèrent sur le lit qu’il n’avait pas osé toucher, étroitement enlacés. Le froid mordait leur dos alors que des coulées de lave leur consumaient le ventre. Venzald se laissa conduire, hypnotisé, cherchant seulement son souffle entre les eaux changeantes qui l’entraînaient. Elle lui fit l’amour sans le lâcher des yeux, tandis que l’incendie au fond de ses prunelles passait du bûcher au feu de veillée, puis aux braises couvantes lorsqu’elle se laissa aller contre lui, essoufflée.

Au bout d’un instant, il l’entendit chuchoter :

– Je savais que j’étais devineuse. Ou tout comme.

 Épuisé d’émotions et de sensations, le prince observa à la dérobée son visage aux paupières closes. Pour la première fois depuis qu’elle était apparue, un sourire y flottait. Il se demanda dans quelle mesure il pouvait s’en attribuer le mérite.

 

***

 

  Elvire

 

Après la libération des condamnés sur la place du marché, Conrad avait organisé les volontaires en régiments qu’il avait lancés à l’attaque des différents quartiers. Godmert, Warin et leurs hommes avaient été chargés de prendre le contrôle des portes de la ville et des ponts sur la Carenfère pour couper le passage des renforts du Haut-Savoir. Lui-même, à la tête d’une cinquantaine de combattants, s’était dirigé vers les Cimiantes pour porter secours à Themerid. Profitant de ce que leur père était déjà loin, Elvire et Alix avaient suivi l’Hiverinien. Celui-ci avait lancé la charge, mais leur bataillon s’était vite révélé insuffisant pour affronter les nombreuses troupes de pélégris qui tenaient le château. Ils avaient perdu plus d’une vingtaine d’hommes quand, à la nuit, le géant ordonna la retraite. Il avait raccompagné Elvire blessée au bras droit vers le repaire avant de partir vers le sud pour chercher des renforts.

– J’ai bien vu que tu étais une excellente combattante, avait-il dit à Alix qui voulait le suivre, mais vois-tu, ma petite fille qui est morte te ressemblait beaucoup. Si je te sais sous mes ordres, je ne pourrai pas mener mes hommes correctement. J’aurai trop peur pour toi. Reste au repaire pour soigner ta sœur et ceux qui en ont besoin. Fais ça pour moi.

Elle avait obéi. Depuis, les occupants du quartier général n’avaient plus eu de nouvelles du géant, ni de Godmert ou de Warin.

La blessure d’Elvire l’empêchait de tenir son arme correctement, mais elle s’était révélée sans gravité. Durant toute la nuit, les deux sœurs et Pique-Cerle avaient aidé Iselmar et Ensgarde à soigner les blessés qui venaient des quatre coins de la ville, puis repartaient se battre aussitôt pansés. Les résistants avaient dû faire passer le mot que deux guérisseurs se trouvaient là ; ils n’avaient pas été trop de cinq pour faire face à l’afflux. Depuis le matin cependant, un ou deux hommes seulement s’étaient présentés, puis avaient disparu une fois soignés. Alix et Pique-Cerle s’étaient assoupis dans un coin sur de simples couvertures, insensibles à l’inconfort. Malgré l’angoisse qui lui tordait le ventre, Elvire ne pouvait s’empêcher de sourire chaque fois que ses yeux tombaient sur la tache rousse que formait la chevelure de sa petite sœur. Excepté les ronflements du vieux pêcheur et les tintements de verre produits par les manipulations d’Iselmar, le silence régnait.

Le médecin s’affairait sur le plan de travail qui lui servait de laboratoire. Un bouquet de la précieuse pistre dentelée qu’Ensgarde avait sortie de sa besace reposait à côté des creusets et des fioles dans lesquelles le guérisseur opérait de savants dosages, attendant d’être incorporé à la potion censée être le dernier espoir du royaume. Elvire avait du mal à croire que les jumeaux pourraient sauver Cazalyne par la seule force de l’esprit, mais Alix lui avait rétorqué que c’était uniquement parce qu’elle n’avait pas vu Venzald à l’œuvre. Encore fallait-il qu’ils puissent se réunir. Que devenait Themerid ? Alix lui avait rapporté l’intervention d’Abzal qui l’avait délivré de son bourreau, mais que pourrait le régent si vraiment les soldats ou les Érudits du château avaient reçu l’ordre d’exécuter le prince ou de le torturer encore ? Elle aurait voulu se jeter dans les rues pour le secourir elle-même, mais elle savait très bien qu’elle ne réussirait qu’à se faire tuer.

Enfin, Ensgarde passa le rideau qui séparait la salle principale de la pièce voisine. Elle lança un regard à Elvire et désigna l’ouverture du pouce, par-dessus son épaule.

– Il demande à te voir, ma grande, lâcha-t-elle en s’essuyant les mains sur un linge, avant de rejoindre Iselmar.

La jeune femme se précipita, écarta la tenture, puis se figea sur le seuil. Lancel gisait sur un brancard de fortune, sur le ventre. Son dos était recouvert de bandages imbibés d’onguent cicatrisant, mais le sang suintait au travers et on devinait aux boursouflures les lambeaux de peau arrachés, les plaies béantes laissées par la mèche du fouet. Ce n’était pourtant pas ce qui préoccupait le plus les deux guérisseurs. Sur les flancs, les marques des coups qu’il avait subis pendant sa détention formaient des tâches bleu sombre. Elvire savait qu’elles se prolongeaient sur le ventre et qu’Ensgarde craignait des lésions internes. Pour couronner le tout, Lancel avait reçu un carreau d’arbalète dans la cuisse gauche lorsqu’il avait été arrêté à la porte de Correuse. La plaie avait commencé à s’infecter.

Elle s’agenouilla près de lui, écarta d’un doigt tremblant une mèche qui barrait la joue de l’ancien commandant. Elle se mordit la lèvre pour retenir ses larmes lorsqu’il ouvrit ses yeux cernés de noirs.

– Elvire… souffla-t-il en tentant de sourire.

– Je suis là.

Il voulut lui prendre la main, mais renonça, le visage déformé par un rictus de douleur.

– J’ai beaucoup pensé à vous, poursuivit-il péniblement.

Elvire aurait aimé pouvoir en dire autant, mais à la vérité, elle avait surtout songé à Themerid. De honte, ses larmes redoublèrent.

– Je crois que le ciel m’a puni, reprit Lancel avec un sourire qui se voulait ironique, mais qui arracha un sanglot à Elvire.

– Qu… quoi ?

– J’avais déjà fait bien assez de mal en me donnant à l’Ordre toutes ces années. J’ai commis la faute de trop en vous embrassant. Je ne vous mérite pas et vous êtes mariée à un autre. Le destin s’est vengé.

Elvire secoua la tête.

– Alors pourquoi ne m’a-t-il pas fait payer, moi aussi ? C’est moi qui ai voulu ce baiser.

Le regard de Lancel se posa sur le bandage autour du bras de la jeune femme.

– Vous avez beaucoup moins de dettes.

Il leva de nouveau sa main pour prendre celle d’Elvire. Cette fois, il termina son geste et serra tendrement ses doigts entre les siens.

– Ne vous méprenez pas, murmura-t-il encore. Je chérirai ces instants passés avec vous aussi longtemps que je vivrai. Mais je dois réparer mes torts. Je m’y astreindrais avec d’autant plus d’ardeur que je ne vous en cause aucun, n’est-ce pas ? Ce n’est décidément pas moi que vous aimez.

Elvire ne répondit pas, mais pleura de plus belle. Elle porta la main de Lancel à sa joue et la garda là jusqu’à ce qu’il s’assoupisse sous l’effet de la drogue que lui avait administrée la guérisseuse.

 

Lorsqu’elle repassa dans la grande salle, les dormeurs s’étiraient. Ensgarde humait le contenu d’une fiole sous les yeux attentifs d’Iselmar. Elle en fit couler une goutte sur son index qu’elle porta à la bouche.

– Vous… vous le testez sur vous-même ? souffla Alix, impressionnée.

Ensgarde haussa les épaules, puis attendit l’effet, les paupières plissées par la concentration.

– C’est mieux, dit-elle, mais il faudrait quelque chose pour empêcher que ça endorme.

– De l’herbe-à-voler, s’écria Pique-Cerle. Ça avait bien marché, pour Venzald !

Alix et lui éclatèrent de rire, mais le vieil homme se décomposa sous le regard noir de la rebouteuse.

– C’était pour plaisanter, hein ?

– En fait, c’est une très bonne idée. Malheureusement, il ne m’en reste plus.

Le pêcheur, encore penaud, fouilla dans la blague qui pendait à sa ceinture de corde. Il en extirpa un petit chiffon qu’il déplia avec précaution, dévoilant des feuilles effritées. Ensgarde lâcha un bruit de gorge entre le rire et le jappement de canite et lui prit des mains la précieuse trouvaille.

Alors qu’elle s’apprêtait à en prélever un fragment pour l’introduire dans sa potion, on frappa à la porte. Pas le signal habituel, mais des coups frénétiques. Le défilé des blessés ayant prouvé que le secret du repaire avait fait long feu, Elvire déverrouilla le battant. Malgré le visage noir de suie, elle reconnut Aénor qui soutenait tant bien que mal une Renaude sale et épuisée, dont les jambes la portaient à peine. Iselmar se précipita pour lui avancer un siège.

– Nous sommes partis des Cimiantes cette nuit, par le passage souterrain, expliqua Aénor avec de grands gestes pendant que la nourrice reprenait son souffle. Nous avons d’abord cru que nous pourrions couper au plus court parce que la ruelle où se situe le puits était déserte, mais il y a des barricades tout autour du château. Nous avons dû les longer pour trouver comment les franchir. Heureusement, il faisait nuit, on a pu éviter les pélégris. On est tombées sur un endroit où ils ont entassé des tables et des chaises et toutes sortes d’objets, on peut se faufiler par en dessous.

À l’idée de la vieille nourrice rampant sous une pile instable de meubles, Elvire s’agenouilla près d’elle pour lui prendre la main. Malgré la fatigue et la crasse, il lui sembla déceler un soupçon de fierté sur le visage ridé.

– Ensuite, poursuivit la jeune devineuse, deux rues plus loin, nous sommes tombées en pleine échauffourée. Nous avons dû nous réfugier dans une écurie. C’est seulement ce matin que nous avons pu en sortir. Nous avons couru jusqu’ici. Et encore, ça brûle de partout, nous avons fait des détours. En plus, nous n’étions jamais venues ni l’une ni l’autre, alors nous avions peur de nous tromper.

– Mais pourquoi avez-vous pris ce risque ? s’exclama Elvire.

– Themerid est prisonnier, dit Renaude d’une voix tremblante.

– Non ! cria la jeune femme comme pour se convaincre elle-même. Abzal l’a libéré de ses appartements, il le protège.

Renaude secoua la tête.

– Des pélégris ont enfermé Abzal et emmené le prince. Je crois qu’ils le gardent dans une des tours.

– Il faut y aller, affirma Alix.

Elvire acquiesça. Les deux sœurs s’équipèrent en silence d’arcs et d’épées sous le regard hésitant des autres. Pique-Cerle ouvrit la bouche, mais avant qu’il ait pu parler, Alix l’interrompit :

– Non, vous ne venez pas. Et c’est inutile d’essayer de nous dissuader.

Il referma les lèvres en une moue désolée.

– Mais merci, ajouta-t-elle avec un sourire.

– Expliquez-nous l’endroit exact où vous avez passé la barricade, demanda Elvire.

Aénor lui donna les indications, puis Ensgarde brandit sous son nez un flacon de terre cuite emmailloté dans un linge.

– Emportez la potion, dit-elle. Il l’aura quand son frère le rejoindra.

La confiance que la rebouteuse semblait placer en elle aiguillonna Elvire. Alix aussi sans doute, puisqu’elle jeta ses bras autour du cou épais de la vieille femme. Elles se dirigèrent vers la sortie, mais un cri les arrêta. Aénor s’était figée, le corps raide comme pétrifié en plein élan. Ses yeux agrandis de stupeur fixaient le vide.

– Le prince… souffla-t-elle.

Une vision, elle avait une vision de Themerid ! Elvire poussa un gémissement, puis se précipita vers la porte sans prêter attention à la fin du murmure d’Aénor.

– … il nous appelle !

 

***

 

Abzal

 

Les doigts en sang, les genoux douloureux, Abzal souffla pour la millième fois sur l’encoche pour en chasser la sciure. Après des heures à creuser copeau par copeau l’épais montant de chêne de la pointe d’un petit couteau, il commençait enfin à distinguer le pêne. Ce travail, interminable et laborieux, l’avait empêché de trop se focaliser sur ses échanges avec Themerid. Quelle déception sur le visage du garçon…  Qu’aurait-il pu attendre d’autre ? Une sorte d’amour spontané qui lui aurait fait oublier le reste, les parjures, les lâchetés ? Simplement parce qu’il lui avait donné la vie ? Mais même cette paternité découlait d’une trahison. Eh bien oui, il avait espéré que ce lien le rendrait moins coupable aux yeux de son fils. Toute son existence avait consisté à fuir le jugement de ses proches, dût-il commettre quelques crimes. Hier soir, il avait compris son échec : tous les châtiments qu’il avait voulu éviter auraient été préférables à ce qu’il avait lu sur le visage de Themerid.

Le dernier fragment se détacha avec un léger craquement. Par la serrure, le régent vérifia que le garde adossé à la porte n’avait rien entendu. Il le soupçonnait de dormir. Quoi qu’il en soit, il n’avait pas bougé. Il n’y avait plus qu’à repousser le pêne à l’aide de son couteau pour ouvrir le battant — en espérant qu’il se laisserait faire.

Abzal se redressa en s’étirant. Il prit le temps de rincer ses mains écorchées dans la bassine de toilette et de laver son visage couvert de sciure, puis testa sa prise sur la poignée de son épée. Ils l’estimaient si peu qu’ils la lui avaient laissée ! Le contact de la corne et du métal dans sa paume le rassura. Lorsqu’il tirerait le panneau, il faudrait agir vite, d’autant que le pélégri qui dormait debout n’était peut-être pas seul à monter la garde.

Il sursauta soudain, persuadé d’avoir entendu un cri. Un bref appel interrompu. Dans le couloir, pourtant, rien ne bougeait. À peine s’était-il convaincu qu’il avait rêvé, qu’une voix puissante résonna dans sa tête. Une voix qu’il connaissait.

– Devineurs de Terce et tous ceux qui m’entendent, je suis le prince Venzald ! J’ai besoin de votre aide pour délivrer mon frère, prisonnier aux Cimiantes ! Rejoignez-moi au château, emmenez tous ceux qui voudront bien vous suivre ! Nous allons attaquer !

Abasourdi, Abzal porta la main à sa tempe. Venzald ! Il avait la voix d’Einold, en plus jeune, légèrement plus grave que celle de Themerid.

« Devineurs de Terce »…

Les yeux fixés sur la quatrième ligne dans sa paume, il revit les échafauds où pendaient les corps aux iris bleu ciel et aux paupières coupées.

Il était temps de racheter ses fautes.

 

***

 

Flore

 

Venzald légèrement en retrait derrière elle, Flore les conduisit de la maison de la porte d’Altamonte à la zone contrôlée par les Terciens, puis jusqu’à la limite nord de celle-ci, à quelques rues des Cimiantes. Il fallut plusieurs heures pour éviter les incendies, les affrontements, les barricades et les escadrons de pélégris qui surgissaient partout dans les quartiers encore tenus par l’Ordre. Venzald ne connaissant de Terce que les Cimiantes et ses environs, il s’en remettait à elle pour les guider. Vingt fois, elle changea leur itinéraire, à travers des jardins ou par-dessus des murs, dans les ruelles noyées d’une fumée stagnante qui arrachait des larmes et fardait le visage de noir. La main confiante de son compagnon accrochée à la sienne lui procurait un soulagement si intense qu’il était presque douloureux. Même la surprise mêlée d’effroi qui traversa les yeux bleu sombre du prince quand elle frappa un soldat surgi devant eux à la gorge sans aucune hésitation ne diminua pas la joie sauvage qui grandissait en elle, au contraire. Il l’avait appelée, elle, pour qu’elle lui permette d’accomplir sa mission. Il lui avait remémoré ce qu’elle était : entière et libre. Enfin, le chemin qu’elle avait suivi prenait un sens ; elle n’avait plus honte. La dette qui pesait sur sa conscience depuis des lunes s’effaçait. Elle avait agi sans pitié, guidée par la colère, d’accord, mais à présent elle comprenait que c’était pour en arriver là.

Une enceinte de barricades érigée par les Terciens encerclait le quartier des Cimiantes, marquant la limite entre les deux camps. Les deux jeunes gens la longèrent pour s’approcher le plus possible du vieux puits et se dissimulèrent sous le porche d’une villa aux portes béantes. La riche habitation avait été vidée de ses meubles qui s’entassaient maintenant parmi des milliers d’autres, sur le rempart improvisé. Il restait trois cents pas d’ici au souterrain ; il fallait parcourir la moitié d’une large rue jusqu’à l’entrée de la venelle où se trouvait le puits.

Leur position en contrebas les empêchait de voir au-delà de la barricade, mais d’après ce qu’ils entendaient, il ne faisait aucun doute que les uniformes verts étaient présents en nombre.

– Vas-y, nous allons avoir besoin de renforts, suggéra Flore.

Venzald hocha la tête, ferma à demi les paupières et lança son appel aux bouchevreux. De nouveau, Flore vibra au son de cette voix jaillissant dans son esprit ; d’autant plus, cette fois, qu’elle n’était pas seule à l’entendre. Devant elle se tenait le garçon qu’elle connaissait depuis l’enfance, dont les airs conquérants, même après tout ce qu’il avait accompli, s’assombrissaient de doutes. C’était ce qui l’avait toujours émue, chez lui, cette faille qui persistait malgré son rang et sa naissance, malgré tous les atouts dont il était doté et qu’il ne voyait pas. Il n’en avait que plus soif de prouver sa légitimité et sa valeur. Mais la voix qui résonnait dans son esprit, elle ne la reconnaissait pas. C’était celle d’un chef, sans incertitudes, sans peur. Quand le silence revint, elle l’embrassa à pleine bouche en lui arrachant un rire nerveux.

– Pourquoi ne pas leur dire où nous rejoindre ? demanda Flore.

– Je ne veux pas donner notre position dans un appel général, car il reste peut-être des devineurs aux ordres du Haut-Savoir. Si quelqu’un me répond et si j’ai confiance, je pourrai peut-être le révéler. Mais comme je ne les vois ni ne les connais pas, je ne peux pas m’adresser à eux individuellement.

Après un interminable moment d’attente, le visage de Venzald s’éclaira.

– Un nommé Marden vient de me répondre. Il n’est pas loin, au marché. Il arrive avec cinq autres, mais malheureusement, il ne reste à Terce que très peu de bouchevreux ou de désespérites. Je lui ai dit d’entraîner avec lui tous les Terciens qui le voudraient.

Son visage s’assombrit.

– S’il ne se passe rien quand je rejoindrai Themerid, ou si je n’arrive pas jusqu’à lui, j’aurais peut-être sacrifié Terce pour rien.

Flore lui adressa un sourire confiant.

– Je connais très bien Marden, tu peux lui révéler où nous sommes.

Le prince s’exécuta.

– Il raconte que Conrad et ses hommes tiennent toutes les portes de la ville, rapporta-t-il avec enthousiasme. Aucun pélégri ne pourra plus venir de l’extérieur !

– Rentrons dans la maison pour attendre Marden et les autres.

Ils grimpèrent à l’étage pour surveiller les allées et venues des pélégris, au-delà de la barricade. Flore écarquilla les yeux sur le spectacle qui s’offrait à eux.

– Je crois que tu avais raison de ne pas dire où nous étions. Les bouchevreux de l’Ordre ont entendu ton appel.

Un flot ininterrompu de soldats venus de l’est — probablement des quartiers encore aux mains du Haut-Savoir — défilait le long de la barrière de fortune pour renforcer les rangs. Certains d’entre eux étaient équipés d’arbalètes ou de lances.

– La plupart continuent vers l’ouest, remarqua Flore, sans doute pour défendre la grande porte des Cimiantes, mais ils en restent trop par ici pour espérer atteindre le souterrain, même avec le renfort que Marden va nous amener.

Venzald ne répondit pas. Les yeux rivés sur les tours du château, il frottait nerveusement son épaule gauche, un léger sourire sur les lèvres.

– Je sens la présence de Themerid, souffla-t-il, je peux presque entendre son cœur.

Un frisson traversa la nuque de Flore. Pour rien au monde, elle ne voudrait rater ce qui allait se produire.

 

***

 

Themerid

 

La voix de son frère traversa la brume en premier, puis tous les sens du prince se remirent en marche en même temps, comme s’il venait de crever la surface d’une eau agitée.

Venzald comptait attaquer le château ? À la tête de la poignée de devineurs qui n’avaient pas quitté la ville ou qui avaient échappé aux exécutions ? L’enceinte des Cimiantes était imprenable, il n’y parviendrait pas. En revanche, il connaissait l’existence du souterrain ! Bien sûr, ce qu’il voulait, c’était dégagé suffisamment le quartier pour l’atteindre. Ça, c’était sans doute réalisable !

Encore désorienté, il regarda autour de lui. Il gisait sur les dalles d’une pièce vide en quart de cercle. Une des tours des Cimiantes. Il se souvint que les pélégris l’avaient jeté là comme un ballot après l’avoir traîné sans ménagement à travers le château ; sa tête avait dû cogner le sol. D’ailleurs, une douleur sourde à l’arrière de son crâne venait maintenant s’ajouter à celle de sa jambe, beaucoup plus vive, et de son cœur. Il avait appris à vivre avec la dernière ; pour l’heure, rien d’alarmant, ça restait supportable.

Il se traîna jusqu’à l’étroite fenêtre. Des volutes de la fumée qui planait sur la ville depuis plusieurs jours grimpaient le long des murs en apportant une odeur de fin du monde. À droite et à gauche, il distingua les toits de deux autres tours. En se contorsionnant, il put apercevoir leurs girouettes qui paraissaient énormes vues d’ici. La première, en forme de couronne, était celle de la tour du Roi et la seconde, un gigantesque épi, celle de la tour des Blés. Il en déduisit l’emplacement de sa geôle.

Une main sur le cœur comme contenir la douleur qui allait forcément s’accroître, Themerid prit une grande inspiration et projeta sa voix vers son jumeau.

– Je suis prisonnier en haut de la tour Sylvestre.

La pointe brûlante et familière s’enfonça dans sa poitrine.

– J’arrive ! répondit Venzald. Mais le quartier grouille de pélégris, il faut d’abord que nous atteignions le vieux puits.

Themerid s’interrogeait sur ce « nous » employé par son frère, lorsqu’un bruit sourd lui arracha un sursaut.

– Themerid, c’est Abzal ! entendit-il. Je t’ai cherché dans tout le château ! J’ai tué les gardes, mais ils n’ont pas les clés. Je vais essayer d’enfoncer la porte.

Quelques instants plus tard, le son d’un objet lourd projeté sur le bois retentit. Il fut suivi de plusieurs autres coups, accompagnés de ahanements. Plaqué contre le mur, le prince guetta le résultat, mais le battant clouté tremblait à peine. Au bout d’un moment, le silence revint.

– Je vais tenter de trouver autre chose. En attendant, essaie de dégager le pêne.

Un minuscule couteau, un de ceux qui se dissimulaient dans une manche ou une ceinture, glissa sous la porte.

– Je vais m’en sortir, dit Themerid. Allez plutôt aider Venzald, si vous le pouvez. Il va tenter d’entrer par le souterrain.

– Le souterrain ?

Themerid lui expliqua où débouchait le passage, puis il entendit les pas d’Abzal qui s’éloignaient à vive allure. Soudain, il repensa à leur dernière conversation.

– Abzal, cria-t-il, dites-moi qui est le traître !

Mais le régent était déjà trop loin.

Themerid s’attaqua au montant de la porte avec le petit couteau. Il en avait pour des heures, mais de toute façon, il ne pouvait rien faire d’autre. Il creusa le bois un moment, puis retourna à la fenêtre et guetta les sons qui lui parvenaient de la ville. Le combat s’était-il déjà engagé ? Il entendait des cloches, des grondements, des cris, mais ils semblaient beaucoup trop loin pour un affrontement autour du château. Les doigts crispés sur le rebord à hauteur de menton, il se hissa sur la pointe des pieds en serrant les dents pour essayer d’apercevoir les remparts, contre toute logique. Évidemment, la perspective ne plongeait pas assez ; il ne vit que la limite des faubourgs, le fleuve, les tentes des pélégris et…   Le cœur du prince accéléra encore en lui coupant douloureusement le souffle. À plusieurs lieues de la rive sud de la Carenfère, au-delà des campements du Haut-Savoir et de ceux de l’armée de Cazalyne, une masse mouvante s’étalait sur la plaine, océan de métal et de cuir ponctué d’étendards vert sombre.

– Venzald, dépêche-toi, lança-t-il dans un ultime effort. Les pélégris du sud, ils arrivent

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Edouard PArle
Posté le 01/02/2022
Coucou !
Retrouvailles entre les héros, séparés depuis un bon bout de temps maintenant. La scène entre Flore et Themerid avec des interactions presque "violentes" montre bien la dureté de leur longue séparation et la joie de se revoir. C'est une très belle scène, très douce, Flore semble revenir à la vie.
Lancel est en piteux état (mais en vIIIIEEEE !!), il s'excuse de s'être fait embrasser ahah c'est lunaire et ça correspond tellement bien au perso. Hâte de voir ce qu'il va devenir...
"Il était temps de racheter ses fautes." vamosss. Je l'avais dit qu'il aurait sa rédemption !! ça fait plaisir... même si j'ai un peu peur que ça se finisse mal pour lui.
"– Abzal, cria-t-il, dites-moi qui est le traître ! Mais le régent était déjà trop loin.", du sadisme à l'état pur de nous refaire ce coup-là une 2e fois ahah
Et l'armée du sud qui arrive ça promet du sang des tripes et des boyaux, bref que du bonheur^^
Ptite remarque :
" c’était dégagé suffisamment " -> dégager
J'enchaîne ...
Isapass
Posté le 03/02/2022
En ce qui concerne la relation Flore/Venzald, j'ai encore des réglages à faire : d'abord, je n'ai pas réussi à faire passer ce que je voulais (cf. mes réponses aux commentaires de Rachael) et ensuite, je vais peut-être changer mon fusil d'épaule.
Ah ah ! Je ne t'ai pas tué ton Lancel, rassure-toi ! XD D'ailleurs je vais enlever ses regrets et lui faire dire exactement le contraire : qu'il ne regrette rien. L'honneur c'est bien, mais c'est chiant, au final !
Ca m'a fait bien rigolé de refaire une seconde fois le coup de themerid qui pose la question et Abzal est trop loin pour entendre (#auteuresadique)
Edouard PArle
Posté le 03/02/2022
"qu'il ne regrette rien. " ah oui ça pourrait être très sympa pour ajouter du piquant au perso xD
Rachael
Posté le 26/12/2021
Mince, décidément, on ne saura pas encore qui est l’héritier et le traître ! J’aime bien ce mouvement centripète qui ramène tous nos héros au château. C’est là que va se jouer le dernier acte, on dirait bien. Alors Théméride fait confiance à Abzal ? ce dernier n’est quand même pas très fiable ni courageux, est-ce prudent de lui révéler l’emplacement du souterrain ? que se passerait-il s’il était de nouveau arrêté ?
La scène entre Flore et Venzald est très belle, on sent que l’un comme l’autre se régénèrent littéralement dans ce contact, surtout Flore qui reprend goût à la vie.
Oups, voilà les pélégris qui arrivent en renfort, le temps est compté !
Détails :
c’était dégagé suffisamment le quartier : dégager
Isapass
Posté le 29/12/2021
Non, on ne saura décidément pas qui est le traitre avant le dernier moment, hé hé !
Le dernier acte se déroule au château, entre autre. Comme c'est le décor de la plus grande partie de la saga, ça me paraissait logique, mais c'est surtout parce c'est le lieu symbolique du pouvoir.
Themerid fait confiance à Abzal parce qu'il n'a pas trop le choix. Et puis surtout, comme le dit Abzal lui-même dans le chapitre précédent, il n'a plus grand chose à perdre parce que quels que soient les gagnants, il va devoir sérieusement rendre des comptes. Et enfin, Themerid a dû sentir de la sincérité dans les regrets d'Abzal (il EST sincère, d'ailleurs).

La scène entre Venzald et Flore, je me suis bien mis la pression en l'écrivant : j'avais tellement peur qu'elle soit tarte ! D'ailleurs il y a une ou deux répliques qui le sont un peu. En revanche, il faudra quand même que je la retravaille parce que je n'ai pas fait passer tout à fait ce que je voulais. Je veux qu'on comprenne que Venzald est un peu dépassé par l'intensité de Flore et que (comme elle le craignait) elle n'est pas tout à fait conforme à ses fantasmes. Et ensuite, dans le pov de Flore, les excuses qu'elle se trouve sont un peu trop faciles ("Enfin, le chemin qu’elle avait suivi prenait un sens ; elle n’avait plus honte. La dette qui pesait sur sa conscience depuis des lunes s’effaçait. Elle avait agi sans pitié, guidée par la colère, d’accord, mais à présent elle comprenait que c’était pour en arriver là."). Or, je crois que c'est un peu trop subtil et que personne n'a compris ça.
Rachael
Posté le 29/12/2021
Hum, en effet, on a du mal à comprendre tout ce que tu dis dans cette scène. Venzald semble un peu dépassé, mais je n'ai pas senti que cela lui déplaisait. Et pour les excuses de Flore, certes, c'est un peu facilement se dédouaner, mais n'est-ce pas ce qu'elle ressent réellement ?
Vincent
Posté le 20/10/2020
Bravo pour la pureté du style, superbe maîtrise de la syntaxe !
J'adore "le sac systématique du quartier" parce que je m'intéresse aux nominalisations qui ne sont pas dérivées d'un verbe attesté (?? saquer un quartier).
Isapass
Posté le 22/10/2020
Bonjour Vincent,
Je t'avoue que ton commentaire me surprend un peu. A la fois par son "emplacement" (as-tu lu le tome 1 et les chapitres précédents de ce tome-ci ou as-tu choisi un chapitre au hasard ?), et par son contenu (je ne suis pas linguiste et j'écris un peu "à l'instinct").
Ceci dit, j'apprécie les compliments ! Quant à ta remarque, j'ai adapté l'expression "sac d'une ville" ou "mettre à sac", mais je ne saurais pas dire si cela dérive de "saquer" ou non ! Je te laisse le soin de le déterminer si besoin ;)
Merci pour ta lecture et le partage de tes réflexions !
Jowie
Posté le 05/07/2020
Je suis contente pour les retrouvailles entre Venzald et Flore, je me demandais comment elles allaient se passer mais on dirait que grâce au fait que les deux personnages ont mûri, leur relation pourra aller dans une direction plus soudée. On dirait que Flore a retrouvé un peu d'espoir aussi, ce qui fait vraiment plaisir !
Par contre... ils ont couché sur le lit d'inconnus sans trop se poser de questions xD ?

Je suis vraiment heureuse d'enfin avoir des nouvelles de Lancel, même si ça me fend le coeur de le voir dans ce piteux état et surtout de voir qu'Elvire, après avoir “joué” avec lui, ne lui accorde aucune pensée. J'ai bien peur qu'il ne succombe à ses blessures, ça a l'air plutôt grave... Isa pourquoi me fais-tu ça ??

On dirait qu'Abzal a décidé d'être gentil maintenant et même si ça me rassure pour les princes, je crois que je n'arriverai pas à lui pardonner ses anciennes bêtises. Ils change vite de côté je trouve, en plus d'être rapidement influencé. Bref, Abzal je te tiens à l'oeil jusqu'à la fin de tes jours. Et sinon, les pélegris ont vraiment oublié de contrôler qu'il avait une épée ou un couteau sur lui ? C'est vrai que ça peut arriver d'être discret, mais une épée est difficile à cacher. Je pense que ça m'a marquée aussi parce qu'en plus, le garde devant sa cellule s'est endormi et ne l'entend pas alors qu'il essaie de déverrouiller la serrure. Ça fait peut-être un peu trop d'éléments en sa faveur. Écrire les évasions c'est vraiment dur, je compatis beaucoup avec toi, là !

Oh, Themerid a réussi à envoyer une vision à Elvire ! D'ailleurs, je me demandais: c'est une coïncidence que les deux frères envoient un appel au même moment (bon d'accord, ils sont les deux dans une situation de crise différente mais on ne sait jamais)
Ahhh mais comme la tension augmente dans la deuxième moitié du chapitre ! On sent que Venzald et Themerid sont tout près de se retrouver, c'est à la fois stressant et émouvant ! Je sens le dénouement qui arrive!


Remarques:

les appels qu’ils renouvelaient → qu'il renouvelait
il pouvait s’en attribuait le mérite. → s'en attribuer
Isapass
Posté le 07/07/2020
Hello Jowie !

Ah ah, j'adore ta remarque ! Oui, ils ont couché ensemble sur un lit inconnu, et s'ils se sont posés des questions, ce n'était pas à propos de ça ;) Que veux-tu : temps de guerre, mesures extrêmes, tout ça... XD
Plus sérieusement, j'espérais aussi montrer un certain décalage entre Flore et Venzald, même s'ils sont effectivement très émus de se retrouver. Au final, Flore est peut-être un tout petit peu trop intense pour Venzald qui se sent un peu... submergé ? Tu n'as pas du tout senti ça ? Et en plus dans le pov de Flore, je voulais qu'on voit qu'elle se cherche un peu des excuses pour ce qu'elle a fait. Comme si c'était son destin. Moi je ne crois pas qu'on puisse avoir pour destin de torturer ou tuer des gens... :)
Je reviendrai un peu sur ce décalage dans le chapitre suivant.
Oui, désolée, je n'ai pas épargné Lancel... Ce n'est pas vraiment qu'Elvire ne pense pas à lui, hein, c'est plutôt que décidément, c'est pour Themerid qu'elle s'inquiète. Mais très honnêtement, j'hésite à changer ça : pourquoi pas garder l’ambiguïté, après tout ? Bon, c'est vrai que la santé de Lancel va peut-être régler le problème... (oui je suis encore plus sadique dans mes réponses à tes commentaires que dans mes textes, désolée, c'est trop tentant :) ).
Pour Abzal, il a un couteau et une épée parce qu'il n'est pas en prison : en fait les pélégris l'ont juste enfermé dans ses appartements quand ils ont emmenés Themerid. Mais je vais insister là-dessus, parce que tu n'es pas la seule à m'avoir fait la remarque. Et il n'essaye pas de déverrouiller la serrure, en fait il creuse le bois du chambranle pour dégager le pêne. Pareil, si tu ne trouves pas ça crédible, je réfléchirai à autre chose. C'est vrai que c'est compliqué, les évasions !
Et la fin, oh la la, non, non non ! Themerid n'envoie pas du tout une vision à Elvire ! En fait, c'est Aénor qui entend le message de Venzald (celui qu'Abzal entend aussi après). Mais en la voyant, Elvire croit qu'elle a une vision qui lui montre Themerid en danger. Je retravaillerai la scène, parce que si ça donne l'impression qu'Elvire a une vision, ça ne va pas du tout : Elvire n'est pas devineuse, ni même désespérite comme Flore, elle ne peut pas avoir de vision.
Ça sent le dénouement, en effet. Mais finalement j'ai rajouté un chapitre à mon plan, donc il en reste encore 3 + l'épilogue.
Oups, les coquilles moches comme tout ! Elles sont corrigées !
Merci pour ta lecture et ton commentaire enthousiaste :)
AudreyLys
Posté le 02/07/2020
Coucou ! Ce chapitre est excellent, vraiment !
La partie de jambes en l'air m'a laissée sceptique, mais pas parce que ce n'est pas vraisemblable, plutôt parce que "ah, ces jeunes, ils s'occupent de ça alors qu'ils sont au milieu d'une guerre civile". Ils ont le sens des priorités les loulous. Bon après je pense que tu pourrais quand même insister sur le fait qu'ils doivent attendre longtemps avant de partir et que la maison où ils sont est safe.
Sinon j'ai eu un peu de mal à situer Alix et la bande dans Terce, ils sont au quartier général ?
À part ça, rien à dire, c'est du beau travail ! Ça fait plaisir de retrouver Abzal, enfin il se bouge les miches !
Petite coquilles : c’était dégagé suffisamment le quartier pour l’atteindre. -> dégager
Isapass
Posté le 04/07/2020
Contente que le chapitre t'ait plu !
Et ta remarque est intéressante : d'ailleurs je me suis noté de rajouter une petite introspection de Venzald pour qu'il se pose la question. Genre "est-ce que c'est vraiment le moment ?". Autant y aller carrément, qu'en penses-tu ?
Alix, Elvire et compagnie sont bien au quartier général (=au repaire), oui. Il me semblait que c'était clair, mais je vérifierai.
Oui, Abzal se bouge un peu ! En même temps, il est temps : il n'aura plus vraiment l'occasion de le faire.
Merci pour la coquille, pour ta lecture et ton retour !
Des bises
AudreyLys
Posté le 04/07/2020
Je pense que ce serait bien qu’il se pose la question oui^^
Bisouilles !
Cocochoup
Posté le 02/07/2020
Alors...
Aucun doute... Je t'ai complètement retrouvé dans ce chapitre !
Quelle puissance !
Mes poils de bras se sont dressés d'émotion, j'ai les larmes aux yeux. Y'a un sentiment d'urgence absolu qui me fait accélérer le cœur.
Ce chapitre est juste dingue...!!
Isapass
Posté le 04/07/2020
Ah ben dis donc, à ce point ? C'est fou parce que je ne l'ai pas senti à ce point en écrivant, mais sans doute que l'approche du grand final m'a fait écrire plus "intensément" sans m'en apercevoir. En tout cas, ça me fait plaisir que ça te fasse de l'effet !
Merci pour ta lecture et ton retour qui me fait super plaisir ! Et aussi pour le petit mot sur mon JdB ;)
Tac
Posté le 02/07/2020
J’AI AIME LE CHAPIIIIIIITRE ! LE BATEAU EST REVENU AU POOOOOOOOORT !!!!
J’ai vraiment la trouille de pas aimer la fin de ton roman, c’est fou, je suis vraiment ultra nerveuse quand je te lis ! j’avais plein de rires nerveux, c’est terrible :’) mais je suis très contente car je ne me suis pas sentie détachée cette fois, et ce dans aucun des pdvs, j’ai trouvé que ça s’enchaînait bien et que les ambiances étaient de nouveau là, l’intensité était au rdv. Je m’attends presque à ce que la fiole contenant la potion fortifiante se brise et que les princes doivent improviser un truc malgré tout, histoire d’aller au bout des catastrophes :’) Et Abzal qui s’en va sans dire l’identité du traître ! Ce boulet ! Bon j’étais trop accaparée par ce qui se passait dans les autres pdvs pour me rappeler cette affaire de traître, mais je suis quand même dég, mais bravo car tel que c’est fait c’est aussi humoristique et cette petite touche est bienvenue, ça contrebalance bien avec le petit coup de pression de la fin. Je crois que j’ai d’autant plus apprécié le chapitre que j’ai eu du mal avec les précédents et du coup j’ai bien moins de remarques de fond car je prenais plus de plaisir à lire aussi. du coup je suis plus soft qu’avant ! Mais bravo pour le taf, je sais pas si c’est la pause qui t’a fait cet effet, mais clairement là j’ai retrouvé l’intensité et la légèreté simultanées qui m’avaient manquées dernièrement.
Je dirais que le point faible du chapitre c’est le pdv d’Elvire, je suis un peu triste – ce n’est pas spécifique à ce chapitre d’ailleurs ça pourraitêtre ailleurs – que les retrouvailles des sœurs soient éludées et j’ai trouvé que tu aurais pu condenser ; tu profites de ce pdv pour faire un point de la bataille et reparler d’Elvire obnubilée par le sauvetage de Themerid, chose qui est pas une découverte, donc pour moi tu pourrais condenser le tout. de plus, j’ai pas beaucoup adhéré au passage avec Lancel, j’ai trouvé que c’était un peu too much (toutes ses blessures qui le mettent à la torture mais il ne va mourir parceque c’est Lancel mais il fait vœu de heu… droiture ?), son retour full valeurs ça m’a un peu laissée de marbre. Après je m’y attendais aussi, comme je te l’avais dit dans un précédent commentaire dans ce cas de triangle amoureux généralement la sortie dudit triangle c’est la mort de l’un.e, ou pour le coup ce genre de réflexion : ooh ce qui m’arrive c’est un signe du ciel pour mes péchés je vais maintenant être sage comme une image, bon j’ai trouvé que c’était trop pathos ce passage.
C’est juste ce passage que j’ai moins apprécié comparativement aux autres, mais je l’ai trouvé quand même bien plus à mon goût que les autres chapitres où j’étais détachée. Bon, mes remarques au fil de ma lecture :
« Comment avait-elle pu passer, sans aucune aide ? » comment peut-il savoir qu’elle n’a pas reçu d’aide ?
J’ai assez apprécié les retrouvailles Flore/Venzald ; j’ai trouvé ça pas mal. J’ai adoré l’utilisation de l’adjectif tellurique (c’est très détail mais voilà). Y a un truc que j’ai un peu redouté quand ils ont commencé à s’embrasser, c’est qu’ils couchent ensemble, parce que je trouve que c’est très cliché et c’est souvent décalé par rapport à la situation (les gens sont dans une situation très précaire avec tout le monde qui meurt autour d’eux mais ils ne pensent qu’à s’envoyer en l’air), puis mon soulagement a été de courte de durée puisqu’ils couchent ensemble MAIS en fait je peux même pas râler parce que je trouve que ce que tu y as instillé est ultra intéressant et je pense que tu as plutôt bien réussi à exploiter ledit cliché. A partir du moment où Flore se tourne vers la fenêtre j’ai vraiment été captivée ; le côté un peu niais est vraiment laissé de côté alors que je l’ai trouvé quand même un peu présent auparavant (« dire qu’il avait eu peur de l’idéaliser » ; « je pensais ne pas pouvoir t’aimer plus » ; ces phrases comme ça). Mais ensuite, je trouve qu’on sent que Flore semble utiliser un peu Venzald, elle semble ne pas ouvrir son cœur, chercher une forme d’approbation, ou de confirmation de son identité, mais j’ai la sensation qu’elle ne trouve pas vraiment réponse à sa quête… je ne sais pas si j’ai raison, dans tous les cas, j’ai adoré que cette coucherie ne soit pas une coucherie de « maintenant tout va bien on est ensemble on est in love et plus rien de mal ne nous arrivera et Flore va arr^ter de déconner maintenant qu’elle est complète (complète puisque son homme est de retour, uuurgh) ».
Le pdv d’Elvire j’ai pas grand-chose à dire dessus (enfin avant que je m’étale dans mon com global haha) ; la fin avec Elvire qui veut sauver Themerid et ensuite l’idée qu’il va falloir que les frères se retrouvent, ça m’a rappelé Mario Party, un jeu vidéo auquel j’ai joué un peu avec mon frère et dans l’un des mini-jeux chaque joueur doit trouver un objet dans un labyrinthe puis rejoindre son coéquipier avant l’équipe adverse ; ça me fait le même effet :’D (je tiens à préciser que ce jeu me stressait à mort mais que je l’aimais beaucoup, donc c’est positif, même si la comparaison me fait un peu rire parce que du coup j’imagine Venzald et Themerid courir dans leur labyrinthe à la place de Mario et Luigi huhuhu)
Abzal : je crois qu’à chaque pdv de lui tu précises qu’il a toujours voulu fuir le jugement de ses proches, ou en tout cas c’est l’impression que j’ai. Peut-être que tu pourrais ne pas le rappeler systématiquement ? ça me donne l’impression qu’on tourne en rond dans la psychologie d’Abzal (oui c’est moi qui dit ça, ouiouioui, oui je sais que Marion tourne en rond, ouiouioui). En soit, je trouve que c’est intéressant qu’il ne dépasse pas ce tournage en rond, et c’est important qu’il tourne en rond et ne le dépasse pas. Mais que ce soit précisé aussi souvent, hum… j’ai envie de te dire : est que ce tu pourrais être plus créative ? rappeler sa psychologie sans chaque fois réécrire noir sur blanc « toute ma vie j’ai voulu fuir le jugement de mes proches, pauvre de moiiiii je suis une victiiime de mes erreuuuuurs » (pardon je m’emballe mais j’ai envie de lui filer des tartes aussi ! (je vais finir par le prendre comme une attaque personnelle, je sens que je ressens ce que toi tu ressens pour Marion, quoiqu’en bien moins fort) Enfin je comprends que rappeler sa peur du jugement peut sembler nécessaire pour amener la réflexion d’après (le jugement de Themerid est pire), mais non seulement il me semble que cc’était déjà très clair auparavant, mais en plus je pense que c’est pas si nécessaire que ça, du moins je pense que tu pourrais condenser. Ça ne m’a pas paru long au niveau formel, mais niveau contenu ça me paraît redondant.
D’ailleurs, d’où Abzal a un couteau en prison ? c’est quand même une erreur basique, pour moi l’ordre qui ne laisse rien au hasard, même s’il estime peu Abzal, ne commettrait pas cette erreur – ou alors je serais très déçue de l’ordre, que tu présentes comme un rottweiler dans le T1 et finit par ressembler à un chihuahua au cours du T2 (je pense à mes remarques concernant les troupes qui battent en retraite en se rassemblant autour de Terce)
« Il avait la voix d’Einold, en plus jeune » -> la voix qu’avait Einold dans sa jeunesse, du coup (la formulation laisse entendre qu’Einold a toujours eu 50 ans :’) )
« Venzald légèrement en retrait derrière elle, Flore les conduisit » : le conduisit non ? c’est elle qui conduit Venzald et il est tout seul non ?
Flore : bon je me suis plantée en pensant dans la partie pdv de Venzald qu’elle ne trouve pas réponse à ses questions ; mais je suis quand même satisfaite, dans le sens où du coup ça veut dire qu’elle trouve ses réponses mais que possiblement elles ne plairont pas à Venzald, ou du moins remettront en question sa vision de Flore enfant. Enfin, dans tous les cas il y a un décalage entre elle et lui, pas un ravin mais quand même un écart, ce n’est pas l’harmonie avec les cœurs à la place des pupilles, donc ça me va, c’est cohérent je trouve et surtout à l’encontre des clichés.
« Aucun pélégri ne pourra plus venir de l’extérieur ! » oui euh à moins qu’ils ne vous tuent tous, les enfants
Même quand j’ai bien aimé je fais des coms super longs :’(
Plein de bisous ! Bravo pour ce chapitre ! Bon courage pour la suite !
Isapass
Posté le 04/07/2020
Alors déjà, tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir que tu aies aimé ! Ouf !
Quant à tes craintes sur la fin, je peux comprendre : j'ai les mêmes :) Comme je te le disais, j'hésite encore sur la façon d'ordonner les derniers événements, tout en sachant que ça peut complètement changer la perception de la fin... Bref, je sens bien que c'est encore en train de "processer" dans ma tête, et que je n'ai pas encore trouvé la bonne solution !
Pour le coup d'Abzal qui se barre sans dire le nom du traitre, j'ai préféré le traiter comme ça parce que bien sûr, c'est trop tôt pour que Themerid ET le lecteur l'apprennent, mais c'est un sujet majeur donc je ne pouvais pas simplement l'ignorer. En revanche, dans le feu de l'action et par déni, je pense que ce n'est pas incohérent qu'Abzal néglige ce point.
Le pov Elvire, je comprends qu'il t'embête un peu, car il ne me convainc pas totalement non plus. Mais moi c'est surtout à cause du passage au plus-que-parfait : ce n'est jamais terrible parce que ça équivaut à raconter un passage au lecteur sans le lui montrer, comme du discours rapporté, donc ça éloigne de l'histoire. Ceci dit, je ne voyais pas comment ne pas faire un point sur les combats, ni montrer (encore, certes) qu'Elvire n'était pas très préoccupée par le sort de Themerid. Donc, je retravaillerai sans doute la forme, mais pas forcément ces éléments-là. En revanche, je trouve ta remarque sur l'aspect "attendu" du discours de Lancel très intéressant, et ça me donne envie de prendre le contrepied. Après tout, il pourrait très bien dire qu'il ne lâchera rien. La décision finale reviendrait à Elvire, du coup, et c'est peut-être pas mal. Je vais y réfléchir.
Les retrouvailles Venzald/Flore, on a déjà un peu échangé sur le sujet, je suis ravie qu'elles te plaisent. Je vais encore insister sur le décalage entre eux dans le chapitre suivant. J'ai bien noté tes remarques sur le côté "niais" : je retravaillerai.
Je note aussi ton impression de redondance pour l'introspection d'Abzal. Je n'avais pas l'impression de l'avoir dit tant que ça, mais je retravaillerai ça aussi. En plus il y a peut-être d'autres choses plus concrètes à expliquer par rapport à ses choix dans le tome 1.
Abzal n'est pas en prison : ils l'ont juste enfermé dans ses propres appartements après avoir emmené Themerid. C'est pour ça qu'il a un couteau et son épée sous la main. Ainsi qu'une bassine de toilette, qu'il n'aurait effectivement pas eu dans un cachot !
L'aspect "chihuahua" du Haut-Savoir, je prends aussi en compte : je me suis noté de retravailler cette aspect. Le truc c'est que maintenant que j'ai tué Bréol ET Fadom, ce n'est pas si facile d'avoir le pov de l'Ordre. Il faut que je retravaille l'intégralité des pov du manteau bleu, du coup, pour retrouver l'effet de "piège inexorable" que tu avais tant aimé dans le tome 1.
Oui, tu as bien vu ce que je voulais faire dans le pov Flore : elle se trouve des excuses toute seule en surinterpretant les paroles de Venzald. Et c'est censé montrer le décalage.
Pour la suite, je crois que je vais tenter une des solutions possibles en mode crashtest, pour voir l'effet que ça vous fait. Si ça passe pas, je réécrirai.
Merciiiiiiii pour ta lecture, ton comm, et la foi que tu gardes en moi (malgré tes craintes !)
Plein de bisous
Notsil
Posté le 02/07/2020
Coucou !

Mais qu'il est puissant, ce chapitre !!

Venzald et Flore... leurs appréhensions, leurs craintes, leur émotion... tout y est ! Même le ptit bisous et plus ;) Flore, égale à elle-même, libre et fière. Sa culpabilité qui s'efface encore un peu, elle n'est pas rejetée comme elle l'avait craint.

Elvire, un peu de repos ^^ La scène avec Lancel est touchante. Je pressens que la prochaine fois qu'elle va voir Themerid elle va l'embrasser direct (ou lui déclarer son amour, mais peut-être pas en 1er :p)

Abzal, le retour du courage ! Ca a fait mal la déception dans les yeux du fiston, et il fait de son mieux pour rattraper le coup. Mieux vaut tard que jamais, c'est sûr. Pour lui je pressens un sacrifice rédempteur, tiens.

Flore et Venzald au secours de Themerid, ils sont déterminés, et Venzald réalise qu'elle est douée au combat, la petite Flore ^^

Themerid... lui aussi il combat comme il peut. Pratique la pêche aux info mentales !
Nous aussi on veut savoir qui est le traitre, reviens, Abzal !!

Et le piège qui se referme sur la ville pour conclure.
Eh bien, ça promet ! Bon courage pour l'écriture de la suite :)
Isapass
Posté le 04/07/2020
Salut Notsil !
Puissant ? C'est marrant, tu n'es pas la seule à le dire, mais je ne l'ai pas forcément senti en l'écrivant. En tout cas, je n'avais pas cette volonté en tête en l'écrivant. J'ai dû lui donner inconsciemment de l'intensité parce qu'on approche du grand final. Quoi qu'il en soit, je suis ravie que ça fasse cet effet !
Flore et Venzald, il fallait des retrouvailles à la mesure des fantasmes de Venzald (que je compte intensifier en correction, pour montrer qu'il pense vraiment très souvent à elle tout au long du tome). Et puis je voulais aussi montrer qu'il y avait un décalage entre eux, même s'ils ne le percevaient pas vraiment comme tel eux-mêmes. Flore se convainc qu'elle n'est pas si coupable que ça en surinterprétant la déclaration de Venzald, et lui est un peu dépassé par l'intensité qu'elle dégage. J'en reparlerai un peu dans le prochain chapitre.
Tac, dans son commentaire ci-dessus, n'a pas été convaincue comme toi par la scène entre Lancel et Elvire. C'est vrai qu'il me fallait un prétexte pour "rompre" le triangle amoureux, mais j'y réfléchis encore. Après tout, pourquoi pas prendre le contrepied de ce qu'on attend ?
Pour Abzal, c'est un peu le dernier moment pour lutter contre sa propre lâcheté ! Je note ton hypothèse sur le sacrifice :)
Le piège se referme sur la ville et sur l'armée populaire, en effet. D'ailleurs, je modifierai légèrement cet arc, en correction, pour qu'on sente plus le piège.
Merci pour ta lecture et ton retour toujours encourageant ;)
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