Chapitre 30 : Une petite étincelle
Elvire
– Père, enfin !
Le rempart de courage qu’Elvire avait péniblement entretenu céda à la vue de Godmert qui sursauta. Elle l’attendait dans le salon de leur villa depuis la veille. La tension nerveuse l’avait empêchée de dormir ou de manger, malgré l’insistance des domestiques. Il eut tout juste le temps de lâcher son épée qui tomba sur les dalles avec un fracas métallique pour recevoir sa fille dans ses bras.
– Ma chérie ! s’écria-t-il d’une voix inquiète. Qu’est-ce que tu fabriques là, en dehors du château ?
– Père ! Ils le torturent ! sanglota-t-elle. Il m’a dit de partir pour ne pas me faire tuer !
– Quoi ? Mais de qui parles-tu ?
– De Themerid ! Un Érudit le retenait dans nos appartements, il y avait un couteau et du sang partout ! Il a pu me chuchoter qu’ils l’interrogeaient à propos des résistants. Ils ont laissé entendre qu’ils essayeraient aussi avec moi, j’ai dû fuir les Cimiantes !
Godmert l’avait écartée de lui et la dévisageait maintenant avec des yeux écarquillés.
– Les résistants ? Mais pourquoi lui ? Ou toi ?
Elvire rougit.
– Je ne sais pas… dit-elle en se mordant les lèvres.
Les extrémités de la grosse moustache pointèrent vers le bas tandis qu’il lui adressait un regard sévère. Puis ses traits s’adoucirent.
– Cet homme le torturait, dis-tu ? Tu en es sûre ?
– Oh, Père ! Si vous aviez vu comme moi la souffrance sur son visage, vous n’en douteriez pas.
Les pleurs la submergèrent à nouveau au souvenir de la scène.
– Il faut le tirer de là, hoqueta-t-elle sur la large épaule de Godmert. Mais j’ai essayé d’aller au repaire et il n’y avait personne. En plus, il y a des pélégris partout !
– Le repaire ? Quel repaire ?
– Où étiez-vous ? cria-t-elle en le frappant faiblement du poing. J’avais tellement besoin de vous !
Godmert lui tapota le dos, puis l’entraîna vers une causeuse où il se laissa tomber avec un soupir d’épuisement.
– J’ai encore cherché ta sœur dans les faubourgs. Je n’ai aucun indice, je sais que ça ne rime à rien, mais je ne peux pas renoncer. Cela m’a mené vers la porte de Correuse. C’était… terrible. Des morts partout, du feu, les pauvres masures écroulées…
Ses yeux fixaient le vide avec tristesse.
– Je n’ai pas pu m’empêcher de me trahir : j’ai combattu contre les pélégris aux côtés des habitants du quartier. J’en ai tué plusieurs, mais j’avoue que j’ai fui avec les autres quand la situation est devenue insoutenable.
Elvire faillit se remettre à pleurer tandis qu’elle le dévisageait avec admiration.
– Maintenant, il faut que je me cache. Si quelqu’un m’a reconnu, je suis bon pour me faire exécuter. Je pensais que tu ne craignais rien en tant qu’épouse du prince, mais d’après ce que tu me racontes, rien n’est moins sûr. Tu vas venir avec moi. Le problème c’est que je ne vois pas où…
Elvire pesa un instant le pour et le contre, mais il n’était plus temps de raisonner en fillette égoïste.
– Moi je sais, répondit-elle.
Une heure plus tard, ils descendaient l’escalier qui menait au quartier général. Godmert serrait convulsivement le nœud du sac qu’il portait sur le dos — il avait emporté l’arbalète de chasse au maniement de laquelle il excellait. Elvire en déduisit que malgré la cachette parfaite qu’elle leur fournissait, il ne décolérait pas d’avoir appris l’appartenance de sa fille au réseau. Et encore, elle n’avait pas trop insisté sur la part active qu’elle avait prise dans les opérations.
Il sembla pourtant oublier ses griefs lorsqu’il reconnut la silhouette de Conrad depuis la porte de la seconde salle. Il ouvrit la bouche sous le choc, puis la referma en distinguant les cicatrices impressionnantes qui ravageaient le visage de l’Hiverinien. Elvire dut l’entraîner par la main pour qu’il se décide à bouger.
– Seigneur Godmert ! s’écria le géant. C’est parfait ! Voici longtemps que nous hésitions à vous contacter, mais nous ne voulions pas vous mettre en danger et risquer de vous faire perdre votre poste au ravitaillement. Vos filles nous racontaient que vous réussissiez à augmenter les envois de blés.
– Mes filles ? souffla Godmert qui donnait toujours l’impression d’avoir reçu le plafond sur la tête.
Conrad s’écarta en désignant le fond de la pièce. Iselmar terminait de bander les côtes d’une jeune femme aux cheveux noirs qui relevait sa chemise jusqu’en dessous de la poitrine.
– Flore ! cria Elvire en se précipitant sur elle, les bras ouverts.
Elle s’immobilisa pourtant lorsque sa sœur se retourna. D’abord, elle ne voulait pas lui faire mal et surtout, ce qu’elle lut sur son visage la gifla. Les grands yeux pâles cernés de violet semblaient vides, la bouche se pinçait en un pli dur.
– C’est grave ? demanda-t-elle, le souffle court, en désignant le pansement.
– Non, c’est superficiel, répondit Iselmar.
N’y tenant plus, Elvire enlaça son aînée qui mit quelques instants avant de refermer à son tour les bras sur elle. Quand elles s’écartèrent l’une de l’autre, Godmert se trouvait tout près d’elle. Il dévisagea longuement Flore qui lui rendit son regard. Enfin, le père leva sa grosse main qu’il posa tendrement sur la joue de sa fille.
– J’avais si peur pour toi, ma toute petite, murmura-t-il avant de l’attirer contre lui.
Elle appuya la tête contre sa poitrine et ferma les paupières ; son expression ne changea pas, mais Elvire perçut un infime soupir. Ils restèrent longtemps ainsi, la silhouette menue de la jeune femme engloutit par l’étreinte paternelle.
– J’ai pu avoir des nouvelles : il se trouve aux Cimiantes, soigné dans ses appartements ! Je vous avoue que je suis soulagé.
La voix de Warin d’Erens brisa l’émotion de la scène que tout le monde avait suivie des yeux. Tête-d’or se laissa tomber sur un siège.
– Vous parlez de Themerid ? l’apostropha Elvire. Il n’est pas du tout soigné, ils le torturent !
Lorsqu’elle se fut expliquée, Warin voulut aussitôt repartir vers les Cimiantes. Comme celle de Godmert, sa présence là-bas était devenue dangereuse depuis sa participation en plein jour aux émeutes, mais il décréta que c’était par sa faute si le prince se trouvait dans cette situation et qu’il prendrait le risque. Conrad, qui le toisait avec contrariété depuis son arrivée, ne contredit pas son aveu de culpabilité et ne s’opposa pas à son départ.
– Je vous accompagne, dit Godmert en se levant. Après tout, rien ne dit que quiconque m’ait reconnu avec la fumée qui régnait à la porte de Correuse.
Comme les deux hommes se dirigeaient vers la sortie, Elvire chercha sa sœur du regard pour partager sa fierté quant à l’attitude de son père, mais ne la trouva pas.
– Elle avait annoncé en arrivant qu’elle repartirait dès sa blessure pansée, lui glissa Iselmar avec une moue d’excuse.
La déception et l’incompréhension empêchèrent la jeune femme de répondre. Elle envisagea un instant de se lancer à la poursuite de sa sœur, mais le seigneur Julius de Bazas fit irruption sous le nez de Warin au moment où celui-ci ouvrait la porte.
– Une exécution massive ! Sur l’esplanade du marché ! Ils viennent de l’annoncer dans toute la ville. Tous ceux qui ont été arrêtés hier à la porte de Correuse vont passer sur le billot dans moins d’une heure.
Il reprit son souffle avec difficulté.
– Et il y a autre chose : ils détiennent Lancel de Kelm.
***
Alix
La traversée des lignes ennemies s’était avérée relativement facile. Le ciel couvert rendait la nuit particulièrement sombre et les trois compagnons avaient suivi les voies indiquées par les éclaireurs, à travers un petit bois que les pélégris avaient laissé désert, à l’exception de quelques sentinelles somnolentes dont le sort avait été réglé d’une flèche. Pour franchir le pont, en revanche, c’était une autre histoire. Non seulement son accès était contrôlé, mais il débouchait sur la porte d’Altamonte, fermée pendant le couvre-feu comme toutes celles de la ville. Alix, Ensgarde et Pique-Cerle attendirent l’aube pour entrer dans la capitale. Ils en profitèrent pour cacher l’arc, les flèches et le glaive court qu’ils avaient emportés dans un fagot qu’ils ficelèrent en découpant des chiffons que la rebouteuse dénicha dans sa besace. Dès l’ouverture des immenses battants, une circulation dense composée de paysans, de voyageurs et de marchands que les deux armées postées sur l’autre rive du fleuve ne semblaient pas troubler s’établit malgré le froid piquant, si bien qu’il devint envisageable de se fondre dans la foule. Ensgarde accentua son air revêche et sa démarche raide, Pique-Cerle regardait ses pieds, abattu, en portant d’une main le fagot et en soutenant de l’autre Alix qui bavait et louchait sur les nuages de buée de ses propres expirations comme si elle n’avait pas toute sa tête. Les pélégris les laissèrent avancer en restant à l’écart, craignant sans doute une contagion.
– Le quartier général se trouve près du grand marché, par ici, indiqua Alix en essuyant la salive qui inondait son menton quand ils eurent pénétré dans la capitale.
Refermant leurs capes autour d’eux, ils suivirent le flot des passants qui se dirigeaient en majeure partie dans la même direction.
– Il doit y avoir un grand marché, non ? demanda Pique-Cerle au bout d’un moment en constatant que la foule se densifiait à mesure qu’ils approchaient du but.
Pour la plupart, les gens marchaient d’un pas décidé, le visage fermé ou franchement amer. Certains cachaient avec plus ou moins de succès des bâtons sous leur pelisse. Alix aperçut même une dague qui dépassait de la manche d’un jeune homme. À proximité de l’esplanade, l’assemblée devint si compacte qu’ils durent se frayer un chemin pouce par pouce à grand renfort d’excuses et de jeux de coudes. Enfin, ils parvinrent jusqu’à la périphérie de la place. Celle-ci était noire de monde, excepté en son centre où l’on avait dressé une immense estrade sur laquelle trônaient un billot et un pilori. Deux cents pélégris, arbalètes en joue, tenaient le public en respect à cinquante pas tout autour. Vingt de plus gardaient un groupe d’hommes encordés massés au pied de la plate-forme.
– Une exécution, gémit Alix.
– Il y a plusieurs dizaines de condamnés, ajouta Pique-Cerle en secouant la tête, incrédule.
Lorsqu’un Érudit monta sur l’estrade, un silence total s’abattit sur la foule, mais Alix sentit la tension qui augmenta d’un cran, comme si les corps qui se touchaient généraient quelque mystérieuse énergie. Autour d’elle, les visages et les poings rougis par le froid se crispaient. L’assemblée se rapprocha imperceptiblement des pélégris dont plusieurs resserrèrent leur prise sur leur arme.
– Qui est-ce ? demanda la jeune fille à son voisin, un homme immense et maigre au regard noir et à la mâchoire contractée.
– Keil Fadom, cracha-t-il sans lâcher l’Érudit des yeux. Le grand prévôt du royaume. Un monstre…
Au centre de l’esplanade, Fadom s’éclaircit la gorge.
– Les condamnés qui vont être exécutés ce jour ont été jugés et reconnus coupables de sédition, destruction, meurtre, annonça-t-il d’une voix puissante qui accentuait le froid malgré ses inflexions chantantes. Ils seront mis à mort par décapitation.
À son signal, un homme fut hissé sur l’estrade ; même de loin, on pouvait voir que tout un côté de son visage était couvert de sang et d’ecchymoses et qu’il tenait à peine sur ses deux jambes. Un pélégri déchira sa chemise avec un couteau et jeta le vêtement à terre. Il passa ensuite la corde liée aux poignets du prisonnier dans l’anneau haut placé du poteau, tirant ses bras au-dessus de sa tête.
– Lancel de Kelm a été reconnu coupable des mêmes crimes, auxquels s’ajoute la haute-trahison.
À l’énoncé du nom, Alix attrapa la main de Pique-Cerle.
– Son titre de Maître-Erudit lui est retiré et il sera puni sur-le-champ de cinquante coups de fouet. Il restera au pilori durant les autres exécutions, puis sera à son tour décapité.
Le pélégri qui avait attaché Lancel déroula une mèche plus épaisse que le pouce du pêcheur. Il se positionna sur sa gauche, leva lentement le bras, puis abattit le premier coup qui cingla la peau en laissant une estafilade sanglante. Écœurée, Alix déglutit et détourna les yeux. Un frémissement passa sur la foule. Un second claquement résonna contre les murs qui entouraient la place. Un troisième, un quatrième… À chaque nouveau coup, une zébrure rouge et suintante ornait le dos du condamné ; le public sursautait comme un seul homme, des gémissements se faisaient entendre, les premiers rangs se rapprochaient de plus en plus des pélégris. Alix s’obligea à regarder, par respect pour le supplice de cet homme qu’elle ne connaissait pas, mais à qui elle aurait accordé sa confiance sans l’ombre d’une hésitation, puisque c’était un ami de maître Elric.
Au vingtième coup, les jambes de Lancel de Kelm se dérobèrent. Il resta suspendu par les bras, sans donner aucun signe de vie. Son dos n’était plus qu’une plaie à vif d’où le sang s’écoulait en détrempant son bouffetin. La toile en était noire et luisante jusqu’aux genoux. L’odeur qui planait sur l’esplanade, à la fois métallique et organique, donna la nausée à la jeune fille. Elle se rendit compte qu’elle pleurait.
– Courage, petite, lui souffla son voisin dont les yeux lançaient des éclairs.
Sa main se contracta sur quelque chose qu’il tenait dans sa manche.
Sur l’estrade, le pélégri laissa tomber son bras, fit jouer son épaule, puis tendit le fouet à un second soldat qui l’avait rejoint. Ce passage de relais déclencha une nouvelle rumeur dans le public. Un long sifflet perça le silence. Des poings brandis apparurent au-dessus des têtes.
– À mort, Fadom ! hurla une voix à l’opposé de l’endroit où se tenait Alix.
– À mort, les pélégris ! renchérit quelqu’un d’autre.
– Laissez-les en vie ! Laissez-nous en paix !
Le grand prévôt ne bougea pas. Le vingt-et-unième coup de fouet fut asséné avec tant de force que la mèche se gorgea de sang. La gerbe écarlate qui jaillit à plusieurs pieds de haut lorsqu’elle serpenta vers l’arrière interrompit les bravades. Alix observa son voisin à la dérobée, puis tous les visages autour d’elle. L’assemblée tout entière bouillait ; qu’attendaient-ils pour se réveiller ? La moitié d’entre eux portait des armes, non ? Une petite étincelle, c’était ce qui manquait pour tout faire basculer. Pour que la rage prenne le pas sur la peur qui retenait encore les Terciens. Sans certitude, elle se mit à chantonner à mi-voix la chanson de Themerid. Derrière elle, Pique-Cerle l’imita tandis que le voisin aux yeux plein de colère la dévisageait, étonné. À son tour, il entonna le refrain.
Entends-tu la terre qui gronde
Sous les pas du peuple affamé ?
Saisis ta fourche ou bien ta fronde
Il est temps de se libérer
Peu à peu, rythmée par les claquements sinistres du fouet, la chanson se propagea comme une onde, reprise par des centaines de bouches, filtrant entre les dents serrées, sourde, menaçante. Alix récupéra arc et flèches dans le fagot que Pique-Cerle tenait devant lui, puis tendit le glaive à la guérisseuse.
– Mettez-vous à l’abri, chuchota-t-elle.
– Où vas-tu, petite ? demanda le pêcheur affolé en tentant de la retenir.
D’un signe du menton, Ensgarde la dispensa de répondre. Elle se tourna encore une fois vers son voisin.
– J’ai besoin de votre aide, dit-elle.
L’homme avisa son arc, hocha la tête. Elle l’entraîna vers la maison la plus proche. Au pied de la façade opposée à l’esplanade, il la hissa sur ses épaules où elle se mit debout. Il lui saisit les chevilles et la souleva à bout de bras, comme dans un numéro de saltimbanques, pour qu’elle atteigne une fenêtre à l’étage. En quelques mouvements supplémentaires, elle grimpa sur le toit, rampa jusqu’au faîtage. De là, elle avait une vue imprenable sur la plate-forme. Elle ajusta sa flèche, visa. Le tir était long, impossible en restant à plat ventre. Il lui faudrait se mettre à genoux pour avoir l’ampleur nécessaire, ce qui signifiait qu’elle n’aurait que très peu de temps. Elle respira profondément en essayant d’ignorer le douloureux spectacle de la chair en lambeaux sur le dos de Lancel de Kelm.
Voilà, calme, s’encouragea-t-elle, comme à la chasse.
Elle se mit à genoux, banda sa corde au maximum, bloqua sa respiration. Et tira. La flèche émit un bref sifflement, puis se planta dans le cou du bourreau qui tomba en arrière. Des cris de stupeur, puis de joie montèrent de la foule pendant qu’Alix encochait un second trait. Elle ajusta le grand prévôt qui croisa son regard au moment même où elle lâchait. Il se jeta à terre pour éviter le projectile. La jeune archère arma une troisième flèche. Le temps qu’elle vise, Fadom se redressa en hurlant un ordre, le doigt tendu dans sa direction. Il reçut la pointe en pleine poitrine, s’écroula. Alix entendit un carreau d’arbalète passer tout près de son oreille. Elle poussa un cri de triomphe mêlé de frayeur qui réveilla l’assemblée stupéfaite, avant de s’aplatir sur les ardoises glacées.
Avec un rugissement, des milliers de personnes envahirent la place. Quelques-unes tombèrent sous les tirs d’arbalètes, mais les pélégris furent balayés sans avoir pu réarmer. Ceux qui restaient dégainèrent leurs épées en se rassemblant autour de l’estrade.
D’où elle était, la jeune fille vit un groupe compact conduit par un géant — assurément Conrad de Bran — fendre la foule jusqu’aux soldats. Elle reconnut son père qui abattit successivement deux gardes par des tirs d’arbalète impeccables. À ses côtés, Elvire, épée en main se jeta sur l’ennemi avec résolution. Bientôt le public imita les résistants et en quelques instants, les pélégris disparurent dans la marée humaine. Les prisonniers libérés furent portés en triomphe, tandis que le seigneur Conrad détachait les bras de Lancel.
La chanson résonnait partout, entonnée à pleins poumons. Conrad et Warin d’Erens grimpèrent sur l’estrade pour haranguer les Terciens. Bientôt, la foule se scinda en plusieurs groupes, bien décidés à profiter de la mort de Fadom pour en découdre avec le reste de l’Ordre. Ils se répandirent dans la ville en brandissant des poings rageurs. Dans une heure, la capitale entière serait transformée en champ de bataille.
Alix entreprit de regagner la terre ferme. Elle cherchait du pied l’appui de la fenêtre par laquelle elle était montée, lorsqu’une énorme voix faillit lui faire lâcher prise.
– Descends de là tout de suite, espèce de grignolette ! Je t’apprendrai à faire des peurs pareilles à ton père !
Elle se laissa glisser jusqu’au rez-de-pavé en éclatant de rire.
***
Abzal
Renaude rabattit le drap sur le prince endormi, puis rassembla les linges tachés de sang qui traînaient à côté du lit.
– Comment va-t-il ? demanda le régent.
– Il est faible. J’ai peur que son cœur ait mal supporté ce qu’il a subi. Quant à sa jambe, il gardera une cicatrice, au mieux. J’espère surtout qu’il pourra remarcher, mais rien n’est moins sûr. Ce genre de blessure dépasse mes maigres compétences.
Abzal regarda le jeune visage. Le sommeil l’avait apaisé, mais l’ombre de la souffrance s’y devinait encore.
– Je ne le quitterai pas. Allez vous reposer, Madame.
La nourrice parut réfléchir, soucieuse.
– Je ne suis pas certaine qu’il soit en sécurité, ici… Je sais que vous ne lui voulez aucun mal, précisa-t-elle en voyant son sursaut, mais vous ne pourrez pas le défendre longtemps, tout seul.
– Le défendre ? Personne n’oserait entrer dans les appartements du régent !
– En êtes-vous si sûr ?
Abzal se remémora sa dernière conversation avec Fadom. Il n’était qu’un accessoire dans le plan de l’Ordre, c’était vrai, mais un accessoire indispensable. En outre, ce qu’il voyait par la fenêtre depuis le matin risquait fort de changer la donne. Jusqu’au pied des remparts du château, des rixes agitaient les rues de la capitale. La nuit était tombée, pourtant la ville était illuminée par les flambeaux des combattants et des incendies de plus en plus nombreux.
– Regardez, dit-il, les yeux tournés vers l’extérieur. Terce s’est réveillée. S’il le faut, demain, le Haut-Savoir sera chassé. Ma peau ne vaudra pas bien cher, alors, mais celle de Themerid sera sauve.
– Ou bien les milliers de pélégris qui campent au pied de la colline vont venir en renfort, comme pour la porte de Correuse. Et en attendant, c’est toujours la loi de l’Ordre qui prévaut aux Cimiantes. Il faut aller chercher de l’aide.
Le régent la dévisagea, affolé.
– Vous n’y pensez pas. Vous n’allez pas vous risquer dans les rues, maintenant !
Renaude ne répondit pas. Elle rassembla les derniers pansements, puis se dirigea vers la porte.
– Veillez sur lui, dit-elle avant de sortir.
Une heure s’écoula en silence. Abzal osait à peine respirer de peur de réveiller le garçon. Son garçon. Craignait-il simplement qu’il ne récupère pas ? Ou redoutait-il surtout ce qui se passerait lorsqu’il ouvrirait les yeux ? Lui-même avait fui toute sa vie — les vérités, les responsabilités, les questions —, mais s’il y avait bien une chose qu’il n’avait pas transmise en héritage à ses fils, c’était sa lâcheté. La confrontation viendrait dès l’instant où le sommeil se dissiperait. Est-ce que c’était si grave après tout ?
Il regarda de nouveau par la fenêtre, essayant de déchiffrer dans le tableau en noir et feu qui s’étalait devant lui ce qui se passait dans la ville. Quels quartiers, quels faubourgs étaient tenus par les Terciens ? Où les pélégris résistaient-ils encore ? La Carenfère et ses ponts étaient plongés dans l’obscurité. Pouvait-on en déduire que le Haut-Savoir n’avait toujours pas envoyé de troupes supplémentaires ?
Quel que soit le sort du royaume, le sien était déjà écrit. Perdant. Condamné. Probablement exécuté, par un camp ou par l’autre. Il ne lui restait plus beaucoup de temps pour se racheter. Peut-être pourrait-il laisser l’ombre d’un souvenir positif aux princes, au milieu de toutes ses fautes. C’était sans doute trop demander.
Le bruissement des draps accéléra son cœur. Les yeux toujours fixés sur la nuit, il guettait la première question. Aurait-il le courage nécessaire ? Themerid gémit un peu, bougea encore, puis le silence revint. Abzal sentait le regard du garçon sur sa nuque.
– Pourquoi m’avoir secouru ?
Le régent soupira et lui fit face. Celle-ci était facile.
– Parce qu’il était temps que je répare mes fautes. Ou plutôt, que je cesse d’en faire. Elles sont si lourdes que je n’arrive plus à les porter. Particulièrement devant toi.
Le prince ignora la dernière phrase.
– Pourquoi vous être fourvoyé ainsi, alors ?
– Par jalousie, par lâcheté. J’enviais Einold pour tout ce qu’il était et que je n’étais pas : un enfant légitime, l’aîné, le roi. Un homme intègre, un époux exemplaire. Il a connu notre mère et je n’ai aucun souvenir d’elle. Pourtant, je désirais plus que tout son affection et sa fierté. Le pire, c’est que je crois qu’il me les a données. S’il avait su…
– Su quoi ? Que vous aviez séduit sa femme ? Que ses fils étaient les vôtres ?
Abzal hocha lentement la tête. Themerid avait prononcé les derniers mots d’une voix dure, mais elle n’avait pas tremblé. Avait-il accepté l’idée ?
– À ses yeux, répondit-il, j’ignore quel crime aurait été le pire. Celui-ci ou celui d’être un bouchevreux.
Cette fois, le prince se troubla. Abzal voyait passer sur sa figure la même question qu’il s’était lui-même posée : Einold aurait-il été capable d’accepter ? Il ne le laissa se torturer plus longtemps.
– Nous ne saurons jamais ce qui aurait pu se produire s’il avait appris pour moi ou pour vous. Ce que je devine, par contre, c’est que si vous aviez découvert la vérité avant sa mort, Venzald et toi, vous la lui auriez dite, n’est-ce pas.
– Je pense que oui, approuva Themerid après réflexion. Pour essayer de faire évoluer les choses. Pour nous et pour les autres devineurs.
Le régent laissa échapper un rire triste.
– Moi je n’ai pas pu m’y résoudre. J’avais tellement peur qu’il l’apprenne que j’en suis arrivé à trahir le royaume entier.
Themerid le dévisagea avec étonnement. Son visage était si ouvert, si honnête, si beau… Abzal céda à l’envie d’être aimé, même un tout petit peu.
– Tu sais, j’ai essayé de me rattraper un peu : j’ai envoyé un bateau à ton frère et à Albérac pour les aider à s’échapper. Je t’ai révélé l’existence des résistants et l’adresse de leur repaire, aussi.
– C’était vous, ces lettres ? s’exclama Themerid en se redressant dans le lit.
Puis il secoua la tête, mécontent.
– Mais ça ne suffit pas à vous faire pardonner ! Vous avez livré le royaume à l’Ordre ! Des milliers de gens sont morts, depuis ! Ils m’ont séparé de mon frère !
– C’était moi, murmura Abzal en regardant le sol.
Il releva les yeux pour affronter son fils. Themerid ouvrait la bouche en cherchant l’air, comme s’il l’avait frappé au ventre.
– C’était le seul moyen pour vous protéger, reprit-il précipitamment. Je savais que la Loi Régalienne vous obligeait à régner ensemble ou pas du tout, sauf si l’un d’entre vous mourait. En vous séparant, je vous empêchais de monter sur le trône, donc vous n’étiez plus un danger. On vous aurait laissés tranquille. J’ai posé des questions à Iselmar qui m’ont donné la certitude que vous pouviez survivre l’un sans l’autre. Comme tu n’étais pas transportable, je voulais mettre Venzald à l’abri, j’avais tout prévu. Sauf qu’Albérac s’en mêlerait. Mais je crois que finalement, c’était une bonne chose.
Le prince était figé comme une statue. Abzal n’arrivait pas à déchiffrer ses émotions, excepté la surprise.
– Je savais que vous m’en voudriez toujours pour ça. Et pas seulement pour la douleur physique que je vous ai infligée. Mais je venais de comprendre que vous étiez mes fils et tout ce qui m’importait, c’était que vous restiez en vie. Ensemble à Terce, l’Ordre aurait pu vous tuer au moment opportun.
Enfin, Themerid émergea de sa torpeur.
– Opportun ? Expliquez-vous !
– Le Haut-Savoir a besoin d’un souverain qui soit acquis à sa cause. Ils ont trouvé leur candidat, mais l’ordre de succession est très précis. Il fallait…
– Qui est-ce ? cria presque Themerid.
Abzal inspira douloureusement, luttant contre la peur qui le paralysait depuis des années. Comme si l’autre pouvait l’entendre d’ici…
Il n’eut pourtant pas le loisir de se décider : la porte de la chambre s’ouvrit avec fracas, livrant passage à une dizaine de pélégris, qui se ruèrent vers le prince, le soulevèrent et l’emmenèrent malgré ses cris et ceux d’Abzal. Après quelques instants d’effroi, celui-ci tenta de les suivre, mais deux gardes le repoussèrent sans ménagement dans ses appartements. Le régent était prisonnier.
***
Flore
La peau rougie, Flore lâcha le linge avec lequel elle venait de se frotter jusqu’à se faire mal. Il tomba dans l’eau glacée du baquet en lui éclaboussant les pieds. Elle regarda sans les voir les gouttes qui reflétaient l’éclat de sa lanterne, puis s’aperçut qu’elle grelottait. Elle ne sentait pourtant pas le froid. L’un après l’autre, elle enfila des vêtements un peu moins crasseux que ceux qu’elle portait en rentrant à l’entrepôt. Quelques traces de sang tachaient son pansement ; la plaie avait dû se rouvrir. Tant pis.
Elle écarta le rideau de fortune qu’elle avait installé des lunes auparavant, pour conserver un peu d’intimité. Aujourd’hui elle aurait pu le laisser ouvert : l’immense cave était vide. Pour ce qu’elle en savait, les devineurs étaient peut-être tous morts. Le moindre de ses mouvements résonnait sous les voûtes avec un écho lugubre. Elle envisagea de s’étendre sur sa paillasse avant d’y renoncer. Elle ne dormirait pas de toute façon. Quelle heure pouvait-il être ? Elle s’approcha du minuscule soupirail, unique accès vers l’extérieur. Le petit carré de ciel qui apparut se teintait du gris de l’aube naissante. Dehors, on entendait des cris, des cavalcades. Le couvre-feu n’existait plus, semblait-il. D’autres émeutes s’étaient sans doute déclenchées. Elles seraient réprimées dans le sang et le feu, comme celle de la porte de Correuse. À quoi bon ?
C’était la seconde fois que le jour se levait depuis que le petit garçon était mort dans ses bras. Pourtant le visage noirci troué par les yeux pâles la hantait. Elle avait cru le protéger, mais c’était son corps minuscule qui lui avait servi de bouclier. Un frisson la secoua ; elle s’écarta du soupirail. Finalement, elle s’allongea sur sa couche en fixant le plafond. Elle allait rester là, sans bouger, à l’abri. Loin des combats, des incendies, des corps d’enfants sans vie, des pendus…
– Flore ! Où étiez-vous, nous vous avons crue morte !
Marden et quatre devineurs venaient d’entrer. Elle s’assit sur la paillasse.
– Je suis tombée sur le seigneur Warin, expliqua-t-elle en se forçant à sourire. Comme j’étais blessée, il m’a emmenée au quartier général.
– Blessée ? s’écria le bouchevreux. Où ?
Comme elle ne répondait pas, il s’approcha et lui toucha la main.
– Vous êtes gelée ! Et vous ne portez qu’une chemise !
Il lui mit une couverture sur le dos et l’emmena près du foyer. Peu après, les cinq hommes avaient allumé du feu dont la fumée rampait paresseusement sous les voûtes, jusqu’au soupirail.
– Il y a des combats dans toute la ville ! raconta Marden avec enthousiasme en tendant à Flore un quignon de pain. Nous tenons déjà l’ouest. Il n’y aura bientôt plus de pélégris ! Tous les habitants de Terce ont pris les armes.
– Mais l’Ordre va envoyer des renforts, marmonna Flore en regardant les flammes.
– Ils pourront toujours essayer de rentrer ! Le seigneur Conrad et ses troupes ont réussi à prendre le contrôle des portes à l’ouest de la ville. Ils auront bientôt les autres. La plupart des pélégris restants sont maintenant groupés autour des Cimiantes et dans les quartiers est et sud-est. Oh, et Fadom est mort ! Savez-vous qui l’a tué ?
– Et nos compagnons où sont-ils ? l’interrompit Flore.
Marden perdit son sourire.
– Quatre d’entre eux sont tombés à la barricade de la porte de Correuse. Un autre hier soir, porte de Listène.
Flore hocha la tête. Elle attendit les larmes, mais rien ne vint. Ce n’était pas très surprenant : elle n’avait pas pleuré pour le petit garçon.
– Alors ? Qui a tué Keil Fadom ? demanda-t-elle.
– Votre sœur ! répondit le devineur en éclatant de rire. Quelle famille !
– Elvire ? Mais comment…
– Non, l’autre, la rouquine !
Pour la première fois, elle tourna les yeux vers Marden.
– Alix est à Terce ?
Il se lança dans le récit des exécutions de la veille. Quand il mentionna le supplice de Lancel, Flore replongea dans son puits intérieur en s’étonnant un peu : elle devrait avoir envie de courir à travers la ville pour retrouver Alix, non ? Mais pour quoi faire ? Lui parler de Johan, pendu et mutilé ? Des yeux bleus du petit garçon ? Des érudits qu’elle avait torturés ? Non, pas à elle. Tout comme elle avait préservé Elvire en quittant le repaire, elle ne voulait pas la salir avec toutes ces horreurs. Le rire étincelant d’Alix était sacré. S’il s’éteignait, le monde s’écroulerait. Il fallait qu’elle reste loin d’elle.
– Flore ? Demoiselle ?
Marden la dévisageait d’un regard préoccupé.
– Vous n’avez vraiment pas l’air bien. Vous tremblez de partout !
Il l’entraîna vers sa paillasse, la força à s’allonger, puis disposa sur elle plusieurs couvertures. Elle n’avait pas froid, pourtant. Elle ne sentait plus rien.
– Flore ! Est-ce que tu entends ma voix ?
Elle continua de fixer le plafond. Voilà qu’elle délirait maintenant.
– Flore, c’est Venzald ! J’ai besoin de ton aide ! J’ai été reconnu en entrant dans la ville. Je suis caché, mais il y a des pélégris partout, ici. Je ne savais pas à qui m’adresser, et puis… je veux te voir. Je donnerais n’importe quoi pour te voir.
La jeune femme écarta ses couvertures et se dressa sur sa paillasse.
Quel rythme, quelle intensité !
Bon je laisse ma remarque originelle sans reformuler :
"– Et il y a autre chose : ils détiennent Lancel de Kelm." ahhhhh nonnnnnnn pas lui !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
La scène des coups de fouet était vraiment horrible, heureusement que tu n'as pas été plus loin... Le chant d'Alix revient, cette fois je l'ai trouvé encore plus convainquant que la première. Ca coulait presque de source et ça donne une très très belle scène. Je l'ai même fredonnée dans ma tête (pâle mélange du chant de merry / bella cio, enfin on s'ambiance comme on peut hein ^^).
"C’était moi, murmura Abzal" whhhattttttt Bon, heureusement que tu précises qu'il s'était renseigné auprès d'Iselmar avant^^ Et puis, il en sait plus sur le HS que nous et devait avoir d'excellentes raisons d'agir...
Godmert rejoint seulement maintenant la résistance donc à priori pas manteau bleu. Renaude non plus vu qu'Abzal lui fait confiance. Lancel paraît de plus en plus hors de cause. Si j'avais su j'aurais fait une liste de persos dès le tome 1 parce que là je n'ai plus de suspects (à part l'éternel Baudri hihi). J'aurais dû aussi noter toutes les indications sur la généalogie pour m'aider, mais bon trop tard^^
Ah, évidemment Abzal s'apprête à révéler la vérité quand arrivent les pélégris. Classique et sadique, un bon cocktail^^
Fadom mort, malgré la 2e armée, le HS me paraît de moins en moins menaçant. Ce qui fait plus peur c'est le manteau bleu, mais ça ^^
Hâte de découvrir ces 5 derniers chapitres...
A bientôt !
La scène des coups de fouet m'a été inspirée par la série Outlander (à déconseiller aux âmes sensibles, même si c'est de la romance). Il y a une scène où le héros reçoit 100 coups de fouets... c'est une boucherie, vraiment très très dure. Et ce n'est pas la pire scène de la série, loin de là... Mais bon, je fais du young adult, je suis supposée ne pas faire trop dark quand même ! Et j'avoue que j'ai mes limites aussi, hein.
Ah, contente que tu aies aimé cette nouvelle intervention d'Alix. Quand je te disais que c'était une petite héroïne ! J'aimerais bien t'entendre fredonner la chanson ! J'ai essayé l'air de Bella ciao, je n'y suis pas bien arrivé XD
C'est bien Abzal qui a séparé les jumeaux. "Et puis, il en sait plus sur le HS que nous et devait avoir d'excellentes raisons d'agir..." : il les donne, ses raisons, il n'y en a pas d'autres. Il a voulu protéger ses fils et il n'a vu que cette solution.
En effet, la conversation interrompue par les méchants au moment crucial, c'est un classique, mais là je ne pouvais pas faire autrement : Themerid doit poser la question puisqu'il soupçonne depuis longtemps qu'il y a un homme que le HS veut placer sur le trône, mais je ne voulais pas encore révéler l'identité du MB.
Le HS te paraît moins dangereux ? Malgré ce que soupçonne Albérac ?
"J'aimerais bien t'entendre fredonner la chanson " Comme je prends au premier degré je peux m'enregistrer et te l'envoyer stv ^^ Mais tu risques d'être déçue ahah
Oui le HS me paraissait moins menaçant que dans le tome 1, surtout qu'il n'y avait plus de personnage dangereux à leur tête de connu. (Un pdv interne au HS aurait empêché ça)
Voilà Godmert inclus dans la résistance. Cela m’a juste semblé étrange qu’Elvire attende son père sans rien faire depuis la veille, alors qu’on torture Théméride (enfin c’est ce qu’elle croit).
Bien vu de la part D’Alix d’entamer le chant (ça me fait penser au chant des partisans !) pour enflammer la foule. Et après c’est elle qui tue le méchant prévôt ! Une vraie héroïne, à présent !
Que de révélations du côté d’Abzal. Alors c’est lui qui a séparé les jumeaux. Si le but était de les sauver, c’était quand même vachement risqué, surtout que Théméride n’était pas au meilleur de sa forme, si je me souviens bien ! j’ai été surprise d’apprendre qu’il ne savait pas avant que c’étaient ces fils. Il avait bien dû s’en douter, quand même ? (dans le tome 1, justement ?)
Bon, évidemment, on n’aura pas encore le nom de l’héritier. Sa-di-que !
Si je ne m’abuse, le piège dont il était question au chapitre précédent, c’était le supplice de Lancel, pour faire revenir Baudry alias Albérac ?
Chouette, Flore vole au secours de Venzald ! Il fallait bien ça pour la sortir de sa torpeur mortifère !
Elvire qui attend son père sans rien faire, même moi ça ne me convainc pas tellement, mais d'un autre côté ça m'embêtait de lui faire brasser de l'air. Elle dit quand même qu'elle est allée chercher de l'aide au repaire de la résistance mais n'a trouvé personne. Bref, il faudrait que je trouve mieux. Et en effet, elle révèle enfin l'existence du réseau à Godmert...
Le personnage d'Alix qui devient une héroïne... C'est vrai que comme tu me le disais plus tôt, ça vaudrait peut-être le coup que je m'attarde un peu sur ses motivations ou son ressenti dans un pov à elle, et pourtant... je ne sais pas, je trouve que pour elle ça coule de source : elle est intrinsèquement héroïque, elle n'y réfléchit même pas. Je voulais que chez elle, l'héroïsme soit un mélange de responsabilité et d'inconscience. Je veux dire, elle est tout à fait consciente de la gravité de la situation et du danger, mais pour elle, toutes ces aventures ne sont pas si loin des jeux et des défis de son enfance. Je ne sais pas si on ressent tout ça, mais c'est comme ça que je la vois.
Côté Abzal, en effet, c'est le moment des révélations. C'était effectivement risqué de séparer les jumeaux, mais il y a une scène dans le tome 1 où il pose des questions à Iselmar avant de le faire (bien sûr on ne comprend pas forcément à ce moment-là que ses questions sont liées à la séparation).
Il savait depuis le tome 1 que les jumeaux étaient ses fils. Il le comprend quand il vient de prendre la régence et vient leur annoncer qu'ils seront enfermés dans leurs appartements. Mais en effet, il aurait pu s'en douter avant... Là j'avoue que je ne vois pas comment je peux évacuer cette question. Peut-être en lui faisant dire qu'autant qu'il le sache, aucune de ses maîtresses n'est jamais tombé enceinte, donc il se croyait stérile ? C'est un peu foireux, non ?
Ah ah ! Ben non, je n'allais pas révéler le nom du Manteau bleu maintenant ! C'est l'enjeu majeur, je le garde pour la fin ! Mais comme il me paraissait difficile que ce sujet ne soit pas évoqué entre Abzal et Themerid, j'ai soulevé la question et ensuite j'ai utilisé le bon vieux truc de l'évènement poids lourd qui interrompt la conversation... ;p
Oui, bien vu, le piège évoqué entre le manteau bleu et Fadom, c'est bien le supplice/condamnation de Lancel, dans l'espoir que son frère Baudry viendra le secourir.
Enfin, Flore ressucite, en effet.
Je note le rythme sur lequel tu as enchaîné tes lectures, ces derniers jours. J'espère que c'est parce que tu es bien embarquée, pas pour t'en débarrasser le plus vite possible XD !
Merci pour tous tes commentaires, en tout cas !
Pour Alix, oui on peut le comprendre comme tu le dis, mais ce n'est pas non plus totalement évident. Je persiste à penser qu'un détour par son POV permettrait de mieux le sentir.
Pour Abzal, en effet, on se demande pourquoi il ne s'en est pas douté plus tôt. Est-ce que tu ne peux pas lui faire dire qu'il s'en doutait mais n'avait jamais eu de preuve ni voulu considérer la question (déni) ?
Le coup de la stérilité ça peut passer mais dit comme ça, c'est vrai que c'est moyennement convaincant. Mais cela pourrait faire partie de son complexe d'infériorité par rapport à son frère et justifier un déni ? Bon, je ne sais pas, mais il y a à creuser un peu là dessus.
Elvire, qui finit par emmener son père dans la résistance, yes !
Et hop ça part pour aller sauver l'amoureux, sauf que, sauf que ! C'est Alix la pitchoune qui s'en charge, bravo miss !
Et Ensgarde du coup, elle fait son chemin jusqu'au château ??
Abzal... ouch, la confession qui fait mal ! Et puis c'est quoi d'être interrompu en pleine révélation ? C'est sadique ! (j'hésite entre mon côté auteur en mode "bravo" et mon côté lecteur "c'est méchant :'( " ^^).
Flore... on voit qu'elle est jeune et que toutes ces horreurs lui pèsent :s Venzald, va falloir la sauver de sa détresse mentale ! Je vois bien les gros sanglots libérateurs à un moment ! Elle est au fond du gouffre, la pauvre.
Lancel.... autant de coups, ça craint, c'est un coup (ah ah) à se retrouver infirme ou mort en sursis... bon, y'a Iselmar ou Ensgarde dans les parages normalement, mais...
Et Themerid aux mains de l'ennemi. Moche, ça. Le manteau bleu va-t-il bientôt se révéler ?
Rah, je suis obligée d'attendre, maintenant :p
Non, Ensgarde est toujours avec Alix et Pique-Cerle. D'ailleurs (je l'expliquerai plus clairement), ils n'essaient pas d'aller directement au château, mais de rejoindre le repaire des résistants où ils pensent trouver Iselmar. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils se retrouvent sur l'esplanade du marché, car le repaire se trouve dans ce quartier.
Ah oui, pardon, le cliché de l'interruption juste au moment où Abzal va donner le nom du manteau bleu... C'est facile, j'avoue, mais là, j'avais pas d'autre solution :)
Flore... est-ce que Venzald va réussir à la sauver de sa détresse, comme tu dis si bien ? On le saura au prochain chapitre ;) j'en ai écrit la moitié... mais pas la plus difficile !
J'ai été un peu méchante avec Lancel, j'avoue. C'est parce que j'ai regardé la série Outlander, je me suis dit que le fouet, ça faisait son petit effet. Tu as raison, il y a deux guérisseurs pas trop loin.
Et oui, tu es obligée d'attendre... toutes mes excuuuuuses ! L'accouchement de la fin est un peu difficile, mais j'avance petit à petit ! Le prochain chapitre ne devrait pas sortir dans trop longtemps (un ou deux jours).
Encore une fois, un énorme merci pour ta lecture à fond les ballons et tes commentaires enthousiastes ! Ça fait hyper plaisir ! Et quelle acuité ! Tu remarques plein de petits détails dont personne ne m'avait parlé, c'est très bien.
Merci !
Mais prends le temps qu'il te faut, hein, je saurais me montrer patiente ^^
Dans la première partie du chapitre, Elvire m’a semblée un peu trop « à court de ressources » alors que c’est un personnage qui a évolué et qui est devenu plus déterminé. La façon dont elle s’adresse à son père m’a semblée un peu trop désespérée, comme si elle-même n’était capable de rien. C’est peut-être moi mais ce dialogue-là ne m’a pas semblé très naturel. Vu l’urgence de la situation, j’ai trouvé que les deux tardaient un peu à se mettre en route pour se mobiliser et aider Themerid. Si Godmert a des explications à faire, il pourrait les faire pendant qu’ils courent rejoindre telle personne ou endroit, ça rendrait la scène plus dynamique à mon avis 😉
“cet homme le torturait, dis-tu ? Tu en es sûre ? » -> J’ai trouvé que cette remarque coupait l’élan et l’énergie de la scène (Elvire veut trouver de l’aide pour Themerid le plus vite possible, vu qu’il est en danger). Je ne comprends pas bien non plus pourquoi il douterait des propos d’Elvire, dans la mesure où les deux personnages sont lucides et intelligents.
Oooooh ce pauvre Lancel, c’est horrible, quelqu’un a dû le dénoncer… C’est triste mais maintenant on peut être sûr que c’est réellement quelqu’un avec de bonnes intentions vu qu’il s’est mis le Haut-Savoir à dos ☹ D’ailleurs, que lui arrive-t-il à la fin, les pélégris l’emmènent avec eux ou ils le laissent juste comme ça ? J'ai mal au coeur pour lui...
D’ailleurs, est-ce que les pélégris comptaient faire les exécutions après avoir fouetté Lancel ? Ou est-ce qu’ils comptaient le fouetter jusqu’à la mort ? Ou alors le fouetter, puis l’exécuter ? Ce n’était pas très clair pour moi.
Alix est tellement badass ! Je n’en attendais pas moins d’elle, c’est très satisfaisant de la voir en action, même si elle a pris un risque de fou ! Elle a carrément réveillé la foule qui attendait…je ne sais pas. Ils semblaient tous prêts à agir, armés, mais ça ne faisait pas partie du plan d’Alix. Est-ce qu’il y a un autre groupe rebelle ?
J’aime bien le fait qu’elle arrive à viser Fadom (à chaque fois je me trompe et j'écris Fandom hahah) qu’au deuxième coup ; ça joue avec nos attentes de lecteur et à la fin, on se retrouve à applaudir :D J’ai eu très peur à la fin du PDV d’Alix, quand son père se pointe xD J’ai cru que c’était un soldat ou un érudit xD
Ohh la partie d’Abzal amène des réponses (par exemple pour le bateau mystérieusement prêt pour Venzald et compagnie). Par contre j’ai un trou de mémoire : comment Abzal a-t-il su que Themerid était au courant pour leur lien de parenté ? À mon avis, les jumeaux ne vont pas lui pardonner ou faire la paix avec lui de sitôt après tout ce qu’il a fait subir au royaume… et à eux. Il les a quand même séparés sans leur consentement, c’est obscène, je n'en reviens pas que ça a été lui d'ailleurs ! Et il essaie constamment de se justifier. Franchement, à leur place, je voudrais qu’il soit le plus loin possible de moi ^^’
Le PDV de Flore est fascinant. Avec elle, on explore une dimension plus sombre, froide, solitaire (je la présente à Eleonara ? xD). On sent qu’elle ne s’intègre plus parmi ses sœurs comme avant. On sent comme un décalage ou une gêne quand elle recroise Elvire et le fait que Flore ne veuille plus s’approcher d’Alix pour ne pas « souiller » ou corrompre son rire innocent en dit long sur comment elle se perçoit. Elle est consciente de son changement et un retour en arrière est impossible. Son incapacité de pleurer, son engourdissement, c’est très réaliste. J’espère qu’elle pourra s’accrocher à la vie et retrouver une stabilité émotionnelle. J’ai espoir parce que VENZALD A ENFIN UNE BONNE CONNEXION WIFI/MENTALE !!! ça promet!
Détails :
« Vous la lui auriez dite, n’est-ce pas. -> il manque un point d’interrogation
à bientôt !
Oui tu n'es pas la première à me dire que le comportement d'Elvire dans ce chapitre ne lui ressemble pas. Je reverrai tout ça, parce que réflexion faite, je suis assez d'accord. Il y a des choses à garder, mais je trouverai un autre moyen de les mettre. Je note aussi pour le fait qu'il prenne leur temps et que ça parait bizarre.
Pour Lancel, je vais changer ça aussi : dans ma tête, ils le fouettaient, le laisser là pendant qu'ils exécutaient tous les autres, puis l'exécutaient à son tour. Mais je vais dire qu'ils le condamnent à rester deux jours au piloris avant d'être exécuté.
Dans le pov avec Abzal, effectivement, il y a des réponses, mais je vais rajouter des choses. Notamment pour expliquer comment il s'est aperçu qu'il était le père des jumeaux (c'était tout au début de la régence, au moment où il vient leur dire qu'il les enferme "pour leur bien". Il voit la marque dans la main de Venzald qui essaie de le retenir. C'est à ce moment que Themerid tombe définitivement dans le coma. A partir de là, les motivations d'Abzal changent, même s'il s'y prend toujours comme un pied pour les protéger). Je vais aussi introduire une discussion sur les pouvoirs "atrophiés" d'Abzal, où Themerid va lui dire que pour utiliser les pouvoirs, il faut s'assumer comme bouchevreux.
Il sait que Themerid est au courant qu'il est son père suite à une discussion avec Renaude (chapitre 27). Tu as raison, les princes ne vont probablement pas lui pardonner comme ça.
Tac a trouvé que le pov de Flore "enfonçait des portes ouvertes". Ça ne t'a pas fait cet effet ? En tout cas, c'est vrai que le petit garçon mort dans ses bras, c'était pas vraiment ce qui lui fallait. Mais comme tu dis, Venzald a trouvé la connexion !
Merci pour ta lecture et ton commentaire ! Ils me font toujours du bien et je te cache pas que là, c'est utile parce que j'ai du mal à trouver les mots pour la fin !
A bientôt !
Courage pour la fin ! C'est terriblement exitant mais tout aussi angoissant à la fois ! J'ai hâte de découvrir tout ça ^^
Je suis contente qu'on avance dans l'histoire et je suis de plus en plus impatiente de connaître le dénouement.
Je t'avoue ne pas avoir oser poster mon comm avant parce que... Parce que je me disais que ça venait peut être de moi.
Il y a un petit quelque chose qui manque dans ce chapitre. Je ne retrouve pas ton style habituel. Les dialogues sonnent un peu bizarrement. J'ai du mal à trouver ça véridique.
Mais je ne doute pas que tour ça sera largement corrigé à la ré écriture 😉
Je ne vais pas te renvoyer vers le commentaire de Tac et ma réponse ci-dessous parce que c'est très long, mais pour te faire le résumé, il se trouve que je peine énormément sur cette fin et que je n'arrive plus à savoir si je fais de la merdouille ou pas. Il semblerait que oui. Mais je pense que j'ai été un peu gourmande sur ce tome et il est possible que j'ai un peu présumé de mes forces ! Là, je ne pense plus qu'à finir. Je vais faire de mon mieux pour écrire les chapitres restants, et je réécrirai/améliorerai en correction après avoir fait une loooooongue pause. Je m'en veux beaucoup de vous "gâcher" la fin en écrivant en-dessous du reste, mais pour ma santé mentale, je vais continuer quand même comme je peux. Quoi qu'il en soit, vous aurez le dénouement, même dans un style un peu dégradé.
N'hésite jamais à me dire quand tu trouves que quelque chose ne va pas : c'est pour ça que je suis sur PA, pour avoir des retours sans concession ! Je les digère et je les gère ;)
Je t'avoue que j'ai eu un peu peur que mon histoire ne t'intéresse plus et que tu te soies lassée en ne voyant pas de commentaires de ta part. Du coup, j'aime autant que tu viennes me dire que c'est pas top, plutôt que rien du tout !
Merci pour ta franchise et ta persévérance, du coup !
Des bises
Mon com est long et plein de petites récriminations, c’est globalement quand même du détail, dans l’ensemble je trouve que ça se tient, c’est fluide, c’est plutôt cohérent (à part de trois trucs que j’ai relevé, mais rien de grave non plus), c’est dans la continuité avec ce qui vient avant, je ne suis pas trop détaché des événements (put-être un peu plus qu’au chapitre précédent, mais ça va quand même). Mais un ressenti ressort de façon prégnante de ma lecture, je l’avais aussi au chapitre précédent et un peu auparavant mais dans ce chapitre-ci c’est plus fort – je ne sais plus si j'en ai déjà parlé ou non, désolée si je radote ! - : j’ai la sensation qu’à vouloir avancer dans l’histoire, tu commences à commettre des petites erreurs (les petites incohérences que j’ai noté, par exemple, ou le rire d’Alix, que j’ai trouvé déplacé) et des négligences, en particulier au niveau du style que je trouve dans l’ensemble moins soigné. Des petites choses comme le « tableau en noir et en feu » (dans le pdv d’Abzal) sont des petites sucreries qui deviennent à mon goût beaucoup trop rare dans ton texte. Ce n’est pas grave dans le sens où tu as la matière de ton chapitre et tu pourrais améliorer le tout plus tard, mais cela reste mon ressenti de lecture et je ne peux pas ne pas te le partager. Je trouve que l’accent est trop placé sur l’action pure et que le texte perd sur les autres plans. Notamment la psychologie des personnages, je trouve que les seules fois où elle est encore apparente c’est pour enfoncer des portes ouvertes, dans l’ensemble je trouve qu’elle a perdu en finesse par rapport à avant et c’est encore plus renforcé par la perte de poésie et de délicatesse que je ressens au niveau du style d’écriture. Et je pense en particulier à Flore en écrivant cela, mais même aussi Elvire, dont le comportement m’a surprise (elle va attendre son père après avoir échoué à trouver de l’aide au repaire, pour sauver Themerid ? Je l’ai connue plus combattive et transgressive – au début du tome, elle allait en cachette s’entraîner de nuit à l’épée !). Je ne sais pas si c’est vrai, mais je crains que tu ne sois trop obnubilée par l’avancée de l’intrigue et la peur de trop t’emballer sur le nombre de mots et donc sur la longueur du T2, pour vraiment prendre le temps d’aller au fond des choses et de ne pas y aller au tractopelle (je grossis le trait).
Maintenant je temporise : c’est mon ressenti, je le détaille parce que j’ai peur de ne pas être claire, mais la situation n’est pas dramatique : c’est un premier jet (même si je sais que tu préfères avoir un premier jet aussi bon que possible du premier coup pour n'avoir qu’à corriger sans réécrire), mes impressions demeurent globales, elles concernent surtout ce chapitre-ci où les tendances que je ressentais vaguement auparavant se confirment véritablement ici (pour moi). Je pense qu'elles ne sont pas non plus à leur puissance maximale, disons que c’est un feu orange : important mais pas mortel. Ton texte a de bonnes qualités (même si j’en parle peu, part sans doute la première ligne de mon com), que je le lise toujours le prouve. Et si je te dis tout cela c’est aussi parce que je sais que tu es capable de mieux, si je ne t’en pensais pas capable, je ne perdrais pas mon temps ;)
Bon, sur ce, mes remarques :
« La tension nerveuse l’avait empêchée de dormir ou de manger » et hop le cliché de la fille qui ne mange pas dès qu’elle est nerveuse ! Et pourquoi ne mangerait-elle pas justement parce qu’elle est stressée ?
Ça me fait bizarre de parler de villa alors que c’est pas un terme très moyennâgeux.
« Warin voulut aussitôt repartir vers les Cimiantes. Comme celle de Godmert, sa présence là-bas était devenue dangereuse depuis sa participation en plein jour aux émeutes, mais il décréta que c’était par sa faute si le prince se trouvait dans cette situation et qu’il prendrait le risque. Conrad, qui le toisait avec contrariété depuis son arrivée, ne contredit pas son aveu de culpabilité et ne s’opposa pas à son départ. » j’aurais bien aimé avoir ça en discours direct, là je trouve que ça fait trop détaché.
« une circulation dense composée de paysans, de voyageurs et de marchands que les deux armées postées sur l’autre rive du fleuve ne semblaient pas troubler » cette phrase me dérange dans sa formulation car elle laisse un peu sous entendre que les gens continuent leur vie en mode rien à foutre, mais en fait, ces gens n’ont probablement pas le choix, sinon ils vont mourir de faim ou autre. Je trouve la formulation peu empathique et présentant les gens en une masse très indistincte, totalement détachée de ce qui se passe, égocentrée et grégaire. Je pense à la Fileuse d’Argent de Naomi Novik que j’ai lu dernièrement, et c’est quelque chose que j’ai apprécié dans son texte : la pluralité des points de vue et une grande finesse dans la psychologie qui lui permet d’éviter ce genre d’écueil. Ayant cette référence en tête, il est difficile pour moi de faire l’impasse sur ce détail-ci. (je te précise mon contexte parce que si je n’avais pas lu la fileuse d’argent, je n’aurais peut-^tre pas tiqué en te lisant)
« Certains cachaient avec plus ou moins de succès des bâtons sous leur pelisse. Alix aperçut même une dague qui dépassait de la manche d’un jeune homme. » Alix n’a pas l’air surprise du tout ; le manque de réflexion autour de ça m’étonne. On est très dans le factuel et le descriptif, ça me donne l’impression que les personnages ne se posent aucune question sur ce qui se passe, vu qu’ils sont censés chercher Themerid mais que c’est pas du tout mentionné (assister à l’exécution c’est une perte de temps pour eux, non ? le plus pressant n’est il pas de donner la plante à Themerid ?), j’en ai presque l’impression qu’ils ont oublié totalement pourquoi ils sont là et qu’ils suivent juste la foule.
« a été reconnu coupable des mêmes crimes » dans la plupart des récits d’exécution que j’ai rencontrés, la liste des crimes étaient répétées à chaque fois, je n’ai jamais vu quelqu’un dire « idem que le précédent ». J’avoue que ça fait perdre un peu de panache à la scène, je trouve que ça fait un peu « ah j’ai eu la flemme de réécrire les mots ».
La sentence destinée à Lancel me laisse un peu de marbre. Pourquoi une mise au pilori pendant la sentence d’un autre bonhomme ? On parle de plusieurs exécutions, mais on ne voit que Lancel et le premier homme, je m’attendais à une dizaine de condamnés. Et mettre lancel au piloris pour les cinq minutes que va prendre la décapitation de l’autre condamné, ça me paraît se donner beaucoup de mal pour pas grand-chose. Et pourquoi le changement de garde pour fouetter ? j’ai cru un instant qu’il allait ne pas fouetter Lancel et déclencher le mouvement de révolte, mais non. Du coup, ça me paraît très superflu.
« Ensgarde la dispensa de répondre. Elle » Ensgarde ou Alix ? Parce que là je comprends que c’est Ensgarde, sauf qu’Ensgarde jamais elle monte sur le toit d’une maison. Ou alors y a vraiment un truc que j’ai pas compris.
« des milliers de personnes envahirent la place » ….Y a déjà une foule dense sur la place, comment d’autres personnes peuvent-elles arriver ? ce n’est pas cohérent, je trouve
« Elle se laissa glisser jusqu’au rez-de-pavé en éclatant de rire. » au vu de la situation, alors que sa sœur est en danger de mort (elle est au combat) et qu’il va y avoir des milliers de morts, en dépit de sa joie de rerouver son père, je trouve l’éclat de rire très inapproprié.
Hahaha encore une fois, même la vieille Renaude a plus de cran qu’Abzal
Je trouve que, pour quelqu’un qui a littéralement vendu sa famille pour éviter qu’une de ses visions devienne réalité, Abzal n’a pas l’air particulièrement marqué par ce qui se passe à Terce en ce moment… Au lieu de réinterpréter sa vision (en fait, la vision à feu et à sang est une promesse de libération), de se dire que tout ce qu’il a mit en œuvre pour l’éviter y a inévitablement mené, l’autre s’apitoie sur son sort et ne veut que se racheter pour apaiser sa conscience. Egocentrique jusqu’au bout !
« des questions à Iselmar qui m’ont donné la certitude » Des questions à I dont les réponses m’ont donné…
Ah mais Abzal savait pas que les princes étaient ses fils ? (si c’est marqué texteullement dans le texte à un enroit je m’excuse mais j’ai oublié) pour moi il l’avait toujours su ! Bon c’est moins grave que ce que je croyais, dans un sens, son comportement aurait vraiment été bâtard s’il l’avait su tout du long
« Le régent était prisonnier. » ohlala, mais que c’est étonnant, il n’a pas eu le temps de finir sa phrase, je suis vraiment surprise par la tournure des événements ! (à lire sur un ton blasé ;-* ) – je tiens à préciser que c’est pas grave d’employer ce trope, il ne m’a pas paru hors de propos ou insupportable, mais bon, à titre personnel, je ris d’à quel point il était attendu.
Mon com est déjà ultra relou et je m’apprête à enfoncer le clou, je m’excuse d’avance ! Concernant Flore : en soit je n’ai rien à redire au niveau du contenu. C’est plutôt au niveau de la forme, j’ai trouvé que c’était un peu simple. J’ai trouvé que stylistiquement, ça manquait de quelque chose. De poésie, de saveur, d’une patte, je ne sais pas trop, mais ça ne m’a pas faite vibrer. J’étais trop en terrain connu, son état est cohérent, c’est la suite logique de tout ce qui s’est passé : la seule chose qui pourrait pimper cela serait le style, et là j’ai trouvé que c’était pas très développé, en tout cas, trop peu développé pour que je trouve vraiment plaisir à lire la scène.
J’espère que tu n’es pas morte de la taille de mon com !
Plein de bisous, j’attends la suite !
En revanche, je ne suis pas d'accord avec elle sur les "à mort machin". Dans les révoltes un peu pacifistes (je sais que c'est pas le cas là) mais c'est souvent qu'on oppose des chants aux armes, et j'ai trouvé très belle la scène avec lancel qui se fait fouetter pendant que les gens chantent. Finalement, je crois que c'est ce qui m'a le plus touchée, et à mesure que j'écris ça je me dis que j'aurais adoré voir des révoltes pacifiques à la Gandhi et à la Mandela dans Terce. pour le coup, tu aurais vraiment pris le contre-pied de tous les romans de ce style, qui finissent en révoltes sanglantes et avec leurs lots de morts exprès pour faire pleurer dans les chaumières. j'aurais vachement aimé.
Bref, j'arrête là, promis 0:-)
Bisous !
Pour tout te dire, je n'en peux plus : je n'ai qu'une envie, c'est d'arriver à la fin. Je n'arrive même pas à comprendre comment j'ai pu écrire jusqu'à 4 chapitres par semaine pendant le confinement ! Alors que là, la moindre phrase est un souffrance. JE VEUX FINIR !
Donc oui, je ne suis pas surprise que ça se voit. Ça ne se voit pas dans les autres commentaires, ça pourrait me rassurer que toi seule le relèves, mais je note quand même que les lecteurs (lectrices, en fait) ne se précipitent plus sur mes chapitres comme avant. Je sais que je ne fais pas de la merde, mais je vois bien que je suis un peu en dessous du reste... Le pire, c'est que je ne suis même pas capable de le voir : je ne vois plus rien, je ne vois plus que la ligne d'arrivée, qui pourrait paraître proche mais qui me paraît encore à des années-lumières.
Et ce qui me rend le plus triste, c'est que tu sois déçue, alors que je sais que tu m'as suivie avec attention, parfois frénésie et, j'espère, avec plaisir. Du coup j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur de ton soutien. Bouuuuuh pardooooon ! (Bon j'arrête c'est n'importe quoi XD). Ne va pas culpabiliser, hein ! Ce n'est pas du tout le but : parce que tu fais très bien de me botter les fesses ! Mais bon, je crois que je vais quand même garder tes précieux coups de pieds pour plus tard, et finir ce premier jet la tête dans le guidon.
Pour finir sur ce sujet : Zeno vient d'ouvrir le sujet sur les tomes 2, et ça m'a quand même donner à réfléchir. Parce que si, de mon côté, j'avais déjà l'intégralité de l'histoire dès le départ et qu'il n'y a pas d'assombrissement de l'histoire ou des thèmes (enfin je pense), en revanche, je pense que j'ai totalement changé la façon d'écrire. J'ai fait de l'efficace. Or, je sais que ça convaincra plus de lecteurs (ce qui est complètement con pour un tome 2, hein), mais ça peut aussi décevoir ceux qui avaient aimé mes choix du tome 1. J'ai un copain qui me lit hors PA, et qui m'a dit récemment qu'il trouvait dommage que le tome 2 ne prenne pas autant son temps que le 1, et que c'était parfois au détriment du style... Il pense même que j'aurais pu faire trois tomes pour développer certains thèmes (mais c'est hors question pour moi, je ne me sens pas capable ni de faire plus, ni de faire de la philosophie, moi je voulais juste écrire un roman d'aventure sympa).
Donc au final, j'ai quand même un peu trahi mon tome 1, non ? D'autant que j'aurais dû faire de l'efficace dans le 1, et prendre mon temps dans le 2, j'aurais peut-être convaincu plus de ME...
Bon, comme tu le vois, je ne suis pas mega sereine en ce moment, petite crise de doutes, toussa toussa...
Ok et noté pour : le style à affiner, la psychologie des persos, les questionnements.
Le fait qu'Elvire aille attendre son père, je note ta remarque et je verrai comment ajouter des trucs pour montrer qu'elle a cherché d'autres solutions avant d'arriver là, mais c'est aussi pour les besoins de l'histoire.
Pardon pour le cliché, mais je me suis inspirée de mes propres réactions : j'aurais plutôt tendance à ne pas manger dans une situation de stress ou de déprime extrême que le contraire. Ceci dit, je peux effectivement faire l'inverse.
Le terme villa était utilisé au moyen-âge, car issu du monde gallo-romain. Je l'utilise depuis le tome 1, d'ailleurs.
Noté aussi pour la gestion globale des gens qui continuent à essayer de survivre malgré la guerre, très bonne remarque.
Alix, Pique-Cerle et Ensgarde ne cherchent pas Themerid, ils cherchent à rejoindre le quartier général pour trouver Iselmar. Or, ils doivent passer par la place, donc ils sont bloqués. Mais je vois que ce n'est pas clair, donc, je corrigerai.
Pour la sentence de Lancel, je n'ai pas dit qu'il restait au piloris juste pendant une exécution, mais pendant toutes les autres, et il y a vingt gars qui attendent de passer sur le billot. Mais je peux le condamner à rester au piloris pendant un jour ou deux avant d'être exécuté.
Je te confirme que c'est Alix qui monte sur le toit, et pas Ensgarde, en effet :)
Elvire n'est plus en train de se battre quand Alix éclate de rire : les résistants et la foule ont dézingué les pélégris et libérés les prisonniers. Certes, des groupes armés s'éparpillent dans la ville pour aller combattre les autres, mais elle vient quand même d'atteindre son but et elle retrouve son père et sa sœur qu'elle n'a pas vus depuis plus d'un an. Donc je ne pense pas que son rire soit déplacé.
Je reverrai le pov d'Abzal parce qu'il y a quelques infos manquantes, notamment à propos de ta question : Abzal ne savait pas que les jumeaux étaient ses fils, jusqu'à la fin de la partie 3 du tome 1. En fait, quand il vient leur annoncer qu'il va les garder enfermés dans leur chambre ("pour leur bien"), ce qui fait tomber définitivement Themerid dans le coma, il voit la main de Venzald et il comprend. A partir de là, ses objectifs changent, mais évidemment c'est le genre de trucs qu'on ne peut comprendre qu'en relisant éventuellement. C'est ce détail là que je vais rajouter dans ce pov. Et je veux aussi qu'ils parlent des pouvoirs "atrophiés" d'Abzal. (Encore une preuve que j'ai été trop vite).
Et oui, c'est un trope, l'interruption juste avant qu'il puisse parler mais là vraiment, je n'ai pas le choix. Et puis j'avais préparé le terrain avec la remarque de Renaude qui pensait qu'ils n'étaient pas en sécurité...
Et enfin concernant le pov de Flore, je prends en compte tes remarques sur le style, mais même si ça enfonce un peu des portes ouvertes, ce passage est nécessaire pour la suite.
Bon, voilà, encore pardon de te gâcher la fin. J'espère que tu garderas quand même un peu d'affection pour mon histoire :)
Merci pour ta lecture et tes comm précieux car sans concession ! Je sais que ce n'est pas facile à faire.
Plein de bisous ♥
Je ne sais pas si j’aurais écrit ça à tout le monde ; quand j’ai des choses à dire, je les dis, mais je crois que j’ai d’autant plus de choses à dire qu’on se connait bien… c’est même pas conscient, je pense. Je sais que tu vas prendre mon com, qu’il va y avoir de la réflexion commune… je sais pas, c’est une conjoncture qui délie mon esprit d’analyse. Et puis ton texte est assez fourni en matière pour être sujet à analyse, aussi. quand j’étais au lycée j’aimais beaucoup décortiquer les textes, donc je pense que c’est ce goût-là qui ressort aujourd’hui (mais heureusement à d’autres visées que celles scolaires et éducatives !) Enfin bon. De toute façon d’avoir tout ça qui m’est venu, ça m’aurait frustrée de pas les dire.
Je comprends absolument que tu aies envie d’en finir ! C’est aussi intéressant, je crois, de voir ce qui ressort quand on se concentre sur le fait d’avancer. Je suis triste d’apprendre que l’écriture de la fin est une souffrance, par contre. C’est parce que tu n’en peux plus de cette histoire ? parce que tu trouves que ça traîne ? tu veux passer à autre chose ?..
Je ne suis pas méga déçue non plus, hein, n’en fais pas trois mille pataquès ! Je ne suis pas déçue au point d’arrêter, par exemple. Et puis je suis déçue à quelques chapitres de la fin ; ça reste correct, je trouve ! Et puis bon, c’est un premier jet, avec toutes les circonstances de tête dans le guidon etc ; je ne sais pas si on peut vraiment parler de déception à propos d’un brouillon.
La réflexion de ton ami est ultra pertinente, je trouve. Il a mis le doigt sur un point que je ressentais mais que je n’avais pas réussi à mettre en mots. Je ne pense pas que ce soit un problème d’avoir accéléré dans le T2. Mais ça fait plusieurs chapitres que je te dis que j’aurais aimé, à titre strictement personnel, que tu ralentisses et que tu ailles au bout des choses (pas forcément au point d’aller dans la philo, mais de ne pas donner la sensation – que j’ai reçu de façon subjective – d’écourter les choses. C’était comme si tout à coup, tout ça ne t’intéressait plus , et en fait je crois que des fois j’aurais eu envie de te dire que si tu n’avais pas envie d’aller au bout de la chose, autant ne pas la mentionner du tout, car à lancer des pistes dans tous les sens, ça me donnait l’impression d’avancer avec des œillères afin de ne le plus les voir et de se concentrer sur le fil que tu avais tracé pour l’intrigue, à savoir une action effrénée qui a très peu pris le temps de faire des pauses réflexives.
Concernant Elvire et le stress : j’imagine bien que tu t’es inspirée de toi-même et je ne te jette pas la pierre, cependant pour une fois je peux dire quelque chose en voyant ledit cliché, alors j’en profite ! Je n’ai jamais vu un personnage féminin manger sous le coup de l’émotion dans un livre – à part les personnages établis « gros » qui sont forcément les sidekicks ou le personnage drôle ou quelque autre rôle absolument ridicule et stigmatisé et stigmatisant. Or, je ne me souviens plus des chiffres, mais les cas de mangeage émotionnel, ou le fait de manger ses émotions, comme on dit, sont en fait ultra répandus, et mon cœur saigne de ce manque de représentation. Donc voilà, tu en fais ce que tu veux, mais au moins, ce sera en toute conscience ;)
Pour la sentence de Lancel : pourquoi faire monter un gars sur la scène, sans le décapiter si j’ai bien compris, puis lancel ? pourquoi ne pas aligner tous les gars sur la scène, en mode grosse exhibition, commencer par lancel, qu’on met direct au piloris, puis décapiter tous les mecs en chaîne ? c’est surtout cet intercalage d’un mec puis lancel que je trouve bizarre. Soit tu t’occupes de lui en premier, soit en dernier, tu le mets pas au milieu de tous ceux qui ont la même condamnation – dixit mon sens logique.
Pour l’éclat de rire : pour moi, la bataille faisait encore rage. « Dans une heure, la capitale entière serait transformée en champ de bataille » c’est cette phrase qui m’a induite en erreur. Pour moi, personne n’est encore en sécurité parmi l’entourage d’Alix. Je ne suis pas convaincue, mais bon.
Ah mais oui je m’en souviens de ce passage de la main avec Abzal ! merci pour le rappel ! <3
Pour le pdv de Flore, je ne me plains pas tant de l’enfonçage de portes ouvertes que du style ;)
J’ai encore de l’affection pour ton histoire, ‘cest vrai que là en y reréflechissant à tête froide, je constate que mon enthousiasme est effectivement bien moindre qu’auparavant. Mais tu connais mon amour pour la psychologie et voir que ça disparaît du texte (ce qui en reste est trop cousu de fil blanc, et surtout, de fil grossier, pour vraiment m’intriguer), ça me chagrine et l’action pure perd de sa saveur, parce que l’action pur, c’est pas ma tasse de thé. Je suis désolée car ce n’est pas facile pour toi non plus de le lire ! Mais pour le coup, ça, je n’ai pas (trop) de scrupule à le dire car on se connait bien, pour le coup, donc je sais que je peux me le permettre, et sache que je vais quand même lire jusqu’au bout.
Bon courage pour l’écriture de la suite ! <3 si tu as besoin de coups de pied je peux venir aussi te voir ;)
Quelques détails m'ont un peu gênée dans le chapitre 29 : tout d'abord je trouve le dialogue des princes pendant la torture de Themerid assez mélo, en particulier les exclamations du type "oh ! mon frère !" et peu naturel. Je l'avais déjà remarqué mais c'est vraiment dans cette scène que c'est ressorti. Ton univers est très réaliste, mais je trouve que la manière de parler des personnages ressemblent plus à une pièce de théâtre. Par exemple les princes ne disent jamais de gros mots, ne jurent pas...
En fait la scène de torture m'a laissée dubitative en elle-même. Themerid est libre de ses mains mais ne tente rien pour se défendre ? Même s'il est blessé, il devrait avoir le réflexe de se défendre, d'autant que l'adrénaline dans ce genre de cas inhibe la douleur et permet justement de continuer à se battre. Je pense que tu devrais, à la limite, montrer que Themerid est rendu anémique par sa blessure et que donc, malgré l'adrénaline, il n'a pas assez de force pour lutter. Ensuite, pour torturer, trifouiller dans la profondeur des chairs n'est pas le plus efficace. Il me semble (c'est à vérifier) qu'il y a peu ou pas de nocicepteurs (récepteurs de la douleur) à l'intérieur des chairs. En revanche on peut provoquer une vive douleur en abimant un nerf (c'est le nerf sciatique le gros canal dans la jambe) mais c'st avec risque de paralysie.
Sinon, pour ce chapitre, dans la scène du l'exécution avortée, j'ai trouvé étrange que des gens se mettent à crier "à mort machin !" sans rien faire. Normalement ce type d'élément montrent que la braise est en train de prendre et d'enflammer la foule, mais là tout se calme.
Allez, j'arrête de t'embêter, j'ai trouvé le reste excellent.
Coquillettes chap 29 :
>Je ne veux pas vous priver de l’usage de la jambe si peux l’évit… -> je peux
Chap 30 :
>mais il décréta que c’était par sa faute si le prince se trouvait dans cette situation -> « par sa faute que » ou « sa faute si »
À bientôt !
Je note pour le dialogue, mais je reconnais que j'arrive peut-être au bout de mes capacités là-dessus ! J'ai essayé de me projeter pour que ça reste naturel mais je n'ai (heureusement) jamais été confrontée à une telle situation ! XD
En revanche, globalement, la façon dont parlent les princes me convient (et les autres persos aussi, d'ailleurs). Je ne tiens pas du tout à ce qu'ils disent des gros mots (je pense même que ça ne correspondrait pas à l'univers ni à leur position sociale). Regarde dans les séries genre GoT : les personnages n'en disent pas vraiment, même les persos jeunes. Mais je suis d'accord avec toi que dans cette scène et celles qui ressemblent, ça mérite d'être un peu retravaillé.
Ensuite pour la torture, en fait, Themerid est affaibli, déjà, mais surtout, il est allongé sur le ventre et l'Erudit lui appuie sur le dos pour l'empêcher de se retourner. Ensuite, quand il le lâche, il parvient à se retourner et essaie de l'attaquer, mais l'autre s'est éloigné.
Toujours est-il que je prends ta remarque (je prends toute les remarques, de toute façon :) ) et j'y réfléchirai en correction.
Ok également pour les "A mort machin", je regarderai (j'avoue que je me suis posé la question en écrivant XD), et pour les coquilles !
Contente que le reste t'ait plu en tout cas !
Merci pour ta lecture et ton retour.