Chapitre 33 : Les héritiers.
Un tic agite le coin de la bouche de Rebecca.
— Adopter Solène ? répète-t-elle d’une voix tremblante. Vous êtes complètement fou ?
Elle se tourne vers moi et je la sens furieuse, comme si j’avais moi-même suggéré l’idée. Je prends sur moi et essaye de résister à l’envie de me défendre devant son accusation silencieuse.
— Je ne suis pas fou, grande-duchesse, rétorque Achille Byron. Je suis pragmatique. Je comprends que cette idée puisse vous rebuter quelque peu, étant donné les circonstances… Mais ce serait pourtant le plus simple. Je suis surpris d’ailleurs que ce bon vieux Robert ne l’ait pas déjà suggéré.
Je jette un œil au ministre. Il se tord les mains, l’air embarrassé. Je comprends instantanément qu’il a déjà eu l’exacte même idée. C’est une intuition, plus qu’un fait avéré, mais je peux le lire dans son expression. Il n’a pas dû oser le suggérer lui-même à Rebecca.
Hypocrite.
On pensera ce qu’on veut du paternel, mais jamais qu’il est lâche.
— En quoi pourrait-ce être judicieux ? interroge Rebecca d’une voix glaciale.
— Eh bien… Votre époux était l’homme le plus riche de la cité. Aujourd’hui, c’est donc vous, grande-duchesse, qui tenez la place de numéro un à Délos. Loin devant notre jeune impératrice, si je ne m’abuse.
Il se tait un instant. Il semble chercher ses mots.
— Me permettrez-vous d’être absolument franc, grande-duchesse ?
Elle plisse les yeux d’un air mauvais. Devant une telle expression, le plus brave se méfierait. Rebecca est bel et bien la femme la plus puissante de Délos. Elle est liée par le sang à la famille impériale. Probablement a-t-elle elle-même du sang impérial, si l’on remonte assez loin dans l’arbre généalogique. Il faudrait être fou, pour ne pas la craindre.
Je fais un léger mouvement, me penchant en avant, et son regard vient me trouver. Je suis curieux d’entendre ce que le paternel a à dire, et j’espère qu’elle le comprendra en croisant mon regard.
Elle observe encore une minute de silence, avant de toiser de nouveau Achille Byron.
— Je vous écoute.
Il inspire longuement.
— L’empereur Marcelin n’était pas le meilleur gestionnaire, reprend-il. Pas le pire, mais pas le meilleur. Je crois savoir qu’il a souvent emprunté des sommes importantes à votre époux…
— Comment pouvez-vous savoir une telle chose ? s’insurge le ministre de la justice.
Mon paternel a un sourire placide. Il s’apprête à reprendre la parole mais Rebecca l’interrompt :
— Je ne vois pas en quoi cela changerait les choses. Quel rapport avec l’argent ? Quand bien même Solène serait ma fille légale, qu’est-ce qui empêcherait que Typhus veuille s’en mêler ? Elle ne sera pas réellement impératrice avant ses dix-huit ans. Après tout, si Marcelin était mort et qu’Élisa avait survécu, elle n’aurait pas été davantage impératrice….
— Je ne suis pas tout à fait d’accord, la coupe Achille Byron. Si l’impératrice consort Élisa avait survécu, Typhus n’aurait pas eu son mot à dire, car on ne peut placer sous tutelle quelqu’un qui a ses parents.
Rebecca plisse les yeux, l’air intriguée. Mon paternel reprend :
— Comme je le disais, votre époux était l’homme le plus riche de la cité, ce qui vous positionne à présent dans cette même position. Il y a aussi un fait que nous ne pouvons ignorer, et qui est qu’à ce jour, vous n’avez plus aucune descendance.
Une sueur glaciale vient se plaquer contre mon cou. Je jette un bref regard vers Rebecca. Elle a blêmi.
— Je vous présente mes condoléances à ce sujet, ajoute mon père sur un ton qui me semble sincère. Personne ne devrait avoir à traverser une si terrible épreuve. Je ne cherche pas à vous éprouver davantage, grande-duchesse. Juste à établir des faits… Juridiquement, vous êtes sans héritiers. Si vous adoptez la jeune impératrice, vous lui épargnez non seulement qu’on accapare son autorité, mais vous rendez également au Sommet sa gloire d’antan. Qui pourrait s’opposer à un tel projet ?
— Et si je la désignais simplement comme légataire universelle… ?
— Quelle âge avez-vous ?
Rebecca fronce les sourcils.
— J’ai trente-… J’aurai trente-cinq ans demain.
— Et quel âge a notre jeune impératrice ?
La bouche de ma maîtresse s’entrouvre.
— Onze ans, mais…
— Elle sera donc majeure dans sept ans, quand vous n’aurez quant à vous que quarante-deux ans. Je ne vous souhaite pas de trépasser d’ici là. Mais je doute donc qu’elle puisse hériter votre fortune avant de se trouver dans la position officielle d’impératrice. Le ministre m’appuiera là-dessus, j’ose le croire, mais je vous rappelle que si vous désignez une légataire universelle, elle ne pourra obtenir ce qui vous appartient avant votre propre décès…
— Je pourrais simplement lui donner de l’argent, si elle en a besoin, non ?
— Cela ne résoudrait pas le problème de tutelle, et je vous rappelle qu’il y a des taxations qui s’appliquent lorsqu’on donne à d’autres qu’à ses descendants. Observez les livres de compte de votre mari et de l’empereur, vous verrez que les donations ont été largement élaguée.
— Peu importe, si mon mari le faisait…
— Votre mari pouvait difficilement adopter l’empereur, grande-duchesse. Et je vous le répète ; ça n’empêcherait pas Typhus de s’intéresser à l’affaire, si vous donniez simplement jusqu’à votre dernier pèze à l’impératrice Solène. J’ajoute à cela qu’en vous liant ainsi à la jeune impératrice, vous resteriez maîtresse de votre fortune.
— Je serai donc… pour moitié maîtresse du Sommet en adoptant Solène, est-ce cela que vous tentez de me dire ? interroge Rebecca d’une voix blanche.
Le paternel hoche la tête.
— Votre statut protègerait l’impératrice, grande-duchesse. Mettre une jeune fille de onze ans sous tutelle est une chose… Une adulte comme vous, première fortune de Délos… Voilà qui serait bien plus compliqué.
J’observe l’expression d’Achille Byron. Il offre à présent sa mine la plus sérieuse. Il est convaincu, encore plus qu’il ne veut convaincre. Il donne à Rebecca les armes que personnes n’avaient osé ou voulu lui montrer…
— Pourquoi Typhus consentirait-il à me laisser adopter Solène ? relance Rebecca. En quoi est-ce si différent de la tutelle ?
— Tout simplement parce qu’il ne pourrait pas s’y opposer. Vous êtes la plus proche parente de l’impératrice, grande-duchesse. La seule validation qu’il vous faudrait pour acter la chose serait celle du ministre de la justice… Et oh, tiens, ce bon vieux Robert est justement présent !
Il lance un regard sournois au ministre qui a pris une teinte écarlate.
— Pourquoi ne pas m’en avoir parlé avant ?
Rebecca s’est vivement tournée vers lui. Il paraît se ratatiner sur place.
— Je doutais que vous acceptiez une telle…
— Aurait-on peur de Typhus ? suggère Achille Byron d’un faux air innocent.
Je songe qu’il a sûrement raison. Peut-être doutait-il que Rebecca accueillerait la suggestion à bras ouverts, mais s’opposer trop frontalement à Typhus a dû lui faire peur.
— Je ne vous permets pas, Achille… ! lance-t-il en réponse à mon père.
— Oh, taisez-vous donc, le coupe Rebecca avec mauvaise humeur.
Il referme aussitôt la bouche. Elle fait de nouveau face à mon père :
— Y aurait-il un moyen de le maquiller ?
Je tourne la tête vers ma maîtresse. Son expression est indéchiffrable, mais je comprends le sens de sa question. Ne pas rendre la chose officielle… ?
— J’en doute, répond-il. Le Gouvernement devra savoir, afin de pouvoir relâcher toute prétention dans les affaires du Sommet.
— Solène a-t-elle besoin de le savoir ?
Je vois un sourcil mesquin s’élever sur le front d’Achille Byron. Un silence s’installe. Rebecca a entendu ses arguments. Elle les accepte. Pour autant, elle ne peut séparer complètement les affaires d’État de ses attaches familiales.
— Vous n’y pensez pas, grande-duchesse ! intervient le ministre. Tout cacher à l’impératrice ?
— Je ne prendrai pas la place d’Élisa, réplique Rebecca avec sauvagerie. Si je dois faire ça, alors Solène ne doit pas savoir de quoi il s’agit.
Elle s’est tournée si vite vers lui qu’il se ratatine sur son siège.
— Maîtresse Rebecca…
Lentement, elle tourne la tête vers moi. Je vois dans son regard qu’elle espère du soutien.
— Elle ne vous en voudrait pas…
— Tais-toi.
Elle est sèche. Au bord de l’implosion, et elle n’hésitera pas à se déverser sur moi.
Je lui adresse un regard contrit. Sa colère est mal dirigée, mais elle ne s’en apercevra que plus tard.
— J’imagine que l’impératrice n’a pas besoin de connaître tous les détails dès à présent, finit par dire Achille Byron.
Rebecca le scrute de nouveau.
— Le gouvernement, en revanche, doit savoir, insiste-t-il.
Rebecca soupire.
— Monsieur le ministre, j’aimerais que vous sortiez à présent, lance-t-elle. Ajax… Toi aussi.
Ma bouche s’entrouvre. Elle veut rester en tête-à-tête avec Achille Byron… ? Je lève un regard vif vers elle, mais elle semble déterminée. Je me sens trahi.
— Maintenant.
Je jette un œil à mon père et à son expression goguenarde. Mon rythme cardiaque s’est élevé. Pourquoi veut-elle… ?
Elle pose un regard insistant sur moi, alors que le ministre s’est déjà levé.
— S’il te plaît, Ajax. Je te rejoindrai après.
Sa voix est douce. Elle a masqué sa colère. Je ne peux lui faire affront et la diminuer maintenant.
Je me lève lentement. Ignorant mon paternel, je m’incline vers ma maîtresse, puis je quitte la pièce.
***
— Tu ne m’as jamais dit pourquoi tu ne t’entendais pas avec ton père.
Tobias me dévisage. J’essaye de contenir mon agacement, parce que je suis conscient qu’il ne s’agit pas de curiosité malsaine. Pas de sa part. Non, il s’inquiète, plutôt.
— C’est compliqué.
— Quand on s’est rencontré, Ajax, tu m’as dit que tu voulais qu’on soit amis, et je t’ai tout dit à mon sujet… En revanche, je ne sais rien de toi. Presque rien.
Je laisse un soupir m’échapper. Tobias continue de me dévisager.
— Me trouverais-tu idiot, si je te disais que je ne sais pas vraiment pourquoi je le déteste ?
Nous sommes assis sur des divans, l’un face à l’autre. Il ne baisse pas les yeux, l’air peu convaincu par ma réponse.
— Comment pourrais-tu ne pas savoir ? Je crois qu’il y a une bonne raison, pour que tu le haïsses à ce point.
— Ah bon ? Sur quoi te bases-tu pour décider ça ?
Devant son air grave, une pointe d’amusement me traverse. J’ai bien fait de choisir Tobias comme ami. J’ai une sincère affection pour lui. On pourrait croire que c’est parce que je lui permets d’échanger des lettres avec sa Sharon qu’il se comporte ainsi avec moi, mais je connais trop bien Tobias pour savoir qu’il n’est pas ce genre de personne.
— Je… te vois mal haïr quelqu’un sans raison.
Je hausse les épaules.
— Ah oui ?
Mes lèvres se scellent quelques secondes. Tobias se lève de son divan et vient prendre place à mes côtés. Il attend que je parle. Je me sens un peu embarrassé. Ça fait deux fois qu’on me pose cette même question aujourd’hui, et maintenant pas plus que tout à l’heure, je ne sais exactement y répondre.
— Je suis son fils préféré. Il me l’a toujours dit. Je suis pourtant le seul qui n’enviait pas cette position… Je crois. Mais je me demande, parfois, si c’était vrai. Mon père a toujours eu de l’ambition me concernant… Il pensait que pour moi, il ne serait pas plus difficile de monter les étages de Délos que les marches d’un escalier… Et à chaque étape de ma vie, je lui ai donné un peu plus raison, jusqu’à aujourd’hui. C’est un peu comme si je n’avais jamais réussi à lui échapper. Comme s’il était toujours là, dans ma tête, à guider mes pas, et à applaudir chacun de mes exploits involontaires. Ou volontaires ? Parfois, je ne sais plus. Je sais d’où c’est parti, en tout cas. L’envie de me différencier de lui. Parce que petit, je l’admirais vraiment… Jusqu’au jour où je l’ai vu battre ma mère au point qu’elle ne pouvait plus se lever. Enfin, pas tout à fait. Disons que c’est venu après ça… Je n’étais pas proche de ma mère. Elle me semblait faible, elle avait toujours peur de tout. Je ne comprenais pas pourquoi… Ce jour-là, j’ai compris. Mais au lieu d’aller la voir, je l’ai laissée là, sur le sol froid du hall du manoir. Je n’ai pas tenté de la consoler… et quelques jours plus tard, elle a disparu pour toujours. C’était pendant les émeutes des années quatre-vingt-dix… Quelqu’un l’a reconnue, on a su qu’elle était une Byron, et elle s’est fait piétiner par la foule en colère du Cinquième. Elle est morte comme ça. Et je n’ai rien fait pour l’aider… Mes frères, eux, ils l’ont aidée. Ils savaient qu’elle voulait fuir, ils l’ont couverte. Mon père leur a fait payer leur courage, il les a détruits en retour. Ils ont mal tourné, ils ont rabattu leur colère sur tout le reste.
Je me tais un instant, le regard braqué sur le vide en face de moi. J’inspire lentement, je me concentre sur ma propre respiration. C’est comme si le vide se créait en moi. Je n’entends que ma respiration, pas même celle de Tobias, qui retient peut-être son souffle.
— Je l’ai laissée sur le sol froid… Elle m’a regardé partir, alors qu’elle pleurait, là, toute seule. Elle m’a appelé, je ne me suis même pas retourné… Et quand elle nous a quitté, elle ne m’a pas dit qu’elle partait… Elle l’a dit à mes frères, mais pas à moi.
Ma voix est devenue murmure. Je n’avais jamais raconté ça à personne. Sans le regarder, je suis parfaitement conscient que Tobias est là, pendu à mes lèvres.
— Je pense que c’est moi qui lui ai porté le coup ultime. Ça fait plus mal qu’un poing dans les côtes, que d’être abandonné par ceux qui comptent, non ? Alors j’ai passé le reste de ma vie à essayer de fuir Achille Byron, que j’admirais tant. Pour qu’il m’abandonne, et pour qu’il ressente ce que ça fait d’être abandonné et haï, alors qu’on a rien fait pour le mériter. Je crois. Je ne suis pas sûr, parce que je n’y ai jamais vraiment réfléchi. Mais j’étais devenu une tornade prête à tout détruire… Tous ceux qui ont été proches de moi, j’ai voulu leur gâcher la vie. Mon père un peu plus que les autres, mais il est invincible. Même maintenant, il m’admire. Il dit que c’est mon ambition qui m’a poussée ici, jusque sous les jupes de Rebecca. Il lui a fallu moins de deux secondes pour comprendre ce qu’il y avait entre elle et moi, je l’ai vu à son regard…
Je me tais. Tobias ne souffle pas mot. Je lui jette un coup d’œil. Il me regarde d’un drôle d’air.
— Ce qu’il y a entre elle et toi… ? répète-t-il, l’air un peu méfiant.
Ma bouche s’entrouvre. Ah… Ça lui avait échappé, à lui, par contre.
J’ai un bref sourire, et il secoue la tête.
— Excuse-moi, ça n’est pas le plus important. En tout cas… Si ça peut te rassurer, je comprends que tu le haïsses, et que tu culpabilises. Mais tu étais un gosse quand ta mère… Enfin, ça s’est passé au début des années quatre-vingt-dix, tu étais jeune. Peut-être est-il temps d’aller de l’avant, et de te pardonner de ne pas avoir aidé ta mère à ce moment-là. Tu ne pouvais pas savoir qu’elle allait mourir, et tu…
— J’étais pas un gosse. J’étais jeune, mais pas un gosse. Je savais parfaitement ce que je voyais.
— Et tu n’aurais probablement pas pu l’empêcher pour autant. Parce que tu étais face à un adulte, à ton père, et tu dis toi-même qu’à cette époque tu l’admirais. C’est difficile, de destituer son héros…
J’entrouvre la bouche.
— Me trouverais-tu fou, si je te disais qu’une partie de moi l’admire encore et toujours ?
Sa main se pose sur mon épaule et la presse doucement.
— Je ne crois pas que tu sois fou… Mais je crois que tu dois faire la part des choses, à présent. Tu n’es pas ton père… Tes accomplissements sont les tiens et…
— Mes accomplissements ? Qu’ai-je réellement accompli ?
— Tu plaisantes, n’est-ce pas ?
Je lui jette un regard interrogateur. Il a un sourire désabusé.
— Tu es l’ombre de Rebecca. C’est presque toi qui tiens Délos, depuis des mois. Tu protèges la grande-duchesse, et l’impératrice… Tu tiens le palais impérial… Et je ne dis pas ça dans un mauvais sens, je trouve que ce que tu fais est admirable… D’autant plus que tu ne cherches pas à te mettre en avant. Il y a une raison à ce que Rebecca te fasse autant confiance… Tu es digne de confiance, tu as la mienne aussi.
— Mmh.
Les mots ne soignent pas. Ils apaisent, parfois. Ce que dis Tobias m’apaise, légère pommade sur la tranchée à vif. Peut-être ai-je accompli une chose. J’ai quand même laissé ma mère crever. J’ai quand même tout fait pour bousiller mes frères. Je me suis vengée sur Delilah parce qu’elle ne m’avait pas laissé la protéger d’Achille Byron.
J’ai protégé Flora, par contre. Enfin, je ne peux pas m’en attribuer tout le mérite… Sans Ulysse et Hector, Flora aurait souffert, par ma faute.
Je n’ai pas su protéger les enfants de Rebecca. J’aurais dû me méfier. J’aurais dû soutenir Rebecca, lui dire qu’elle avait raison de vouloir les laisser rester au manoir.
Je la trouvais trop protectrice. Rebecca était une mère aimante, une louve qui aurait laisser le monde brûler avant qu’il ne leur arrive quoique ce soit. Si différente de ma propre mère…
Je prends le mouchoir que m’a tendu Tobias d’un geste à demi-conscient. Je m’essuie les yeux. Je peux craquer maintenant, ça ne me gêne pas. Tobias ne me juge pas, c’est un ami. Je ne pense pas que Rebecca me jugerait, mais je refuse de craquer devant elle, quand elle a tant besoin de moi.
— Merci, Tobias.
Il me tapote le dos.
— Au fait, Ajax, tant que j’y pense… L’esclave qui est venue avec ton père a dit qu’elle aimerait te voir.
Je laisse le mouchoir retomber et tourne vivement la tête vers lui.
— L’esclave qui est venue avec mon père… ?
— Oui… Euh, Flora ? Elle a dit qu’elle… Ça va ?
Quel salaud. Mais quel salaud. Il l’a emmenée ici ?
Mon cœur bat à tout rompre.
— Où… ? Où est-elle ?!
J’adore, le ministre qui a tellement les flips qu’il envoie Byron à sa place comme messager… dommage pour lui Achille ne se laissera jamais tirer dessus eheheh (mdr Flora, il ose tout quand même le paternel “niou niou niou enterrer la hache de guerre niou niou- ah oui au fait, tu te souviens de ton ex? Et bien comme je pouvais pas t’avoir comme esclave et bien je l’ai repris elle. Anyway, pourquoi tu m’aimes pas d’ailleurs?”
Je me demande bien ce qu’elle va dire à Achille, j’aurais presque aimée qu’Ajax écoute aux portes pour suivre ce combat de géants. Mais bon la discussion entre Ajax et Tobias est très touchante (par contre Ajax qui culpabilise de “pas avoir de raison”, c’est non, chaton, tu as juste TELLEMENT de raisons que tu ne sais pas laquelle citer (NE LE LAISSE PAS RENTRER DANS TA TÊTE)).
C’est terrible ce qui est arrivée à sa mère…
À bientôt!
Oui, c'est plus facile de faire passer le message quand on est Achille Byron ceci dit xD Le ministre n'aurait pas osé faire cette proposition, d'autant plus après la scène à laquelle il a assisté avant les funérailles impériales, où pour rappel, Rebecca lui a demandé si il n'y avait pas quelqu'un d'autre pour s'occuper de Solène (elle était en état de choc, mais ça l'a marqué !).
Et sinon, oui, il ose tout. Mais je te laisserai découvrir les détails exacts autour du sujet Flora au chapitre suivant ^^
Contente que tu aies apprécié le passage entre Ajax et Tobias ! Oui, il a des raisons d'en vouloir à son père, mais le problème est que tout ça est lié à sa propre culpabilité, c'est pourquoi il a du mal à trouver précisément ce qu'il lui reproche.
Affaire à suivre.
À bientôt ! :D