Chapitre 34

Les paupières encore lourdes, Lyne laissa échapper un long bâillement et gratta le front de Zmeï. Moins dérangé qu’elle par leur réveil aux aurores, celui-ci lui donna un coup de museau pour l’encourager à se remettre au travail.

— Ne t’inquiète pas, grommela-t-elle en bouclant les sangles de sa selle, on y va bientôt.

Attachée à côté de son camarade, et tout autant empressée de quitter les écuries, Apalla renâcla joyeusement. La garde royale lui adressa un sourire furtif, caressa une dernière fois son cheval, et se dirigea vers elle.

— Je vais aussi m’occuper de toi ma belle. Soreth est tombé dans une embuscade politique.

La jument lui jeta un regard dénué de malveillance, qu’elle interpréta positivement, et elle lui flatta l’encolure avant de se mettre à la brosser.

Elle terminait d’ajuster sa selle lorsque Beorthne entra dans le bâtiment. Il salua le trio d’un bref signe de tête, puis avança vers eux d’un pas rythmé par les claquements de son bâton. Lyne regretta un instant que Soreth ne soit pas là pour le dérider, puis décida de s’y essayer par elle-même.

— Bonjour, messire. Belle mâtinée n’est-ce pas ? Soreth ne devrait pas tarder à nous rejoindre, mais il s'entretient avec Trisron. C’est à jurer qu’il nous attendait au rez-de-chaussée.

Si le galweid entendit la remarque, il ne le fit pas savoir et préféra demander.

— As-tu pu lui parler hier soir ?

— Oui, acquiesça la jeune femme en se remémorant à sa discussion avec le prince, je pense que ça lui a fait du bien.

Cette fois, Beorthne hocha plus longuement la tête. Il se dirigea ensuite vers le stable de Moïnne, sa jument grise au caractère docile.

— Merci. J’espère que ça l’aidera.

Lyne le dévisagea tandis qu’il sortait sa monture et l’accrochait avec les autres, puis succomba à la curiosité et l’interrogea à son tour.

— Pourquoi ne vous en êtes-vous pas occupé vous-même ? Vous êtes plus doué que moi avec les gens.

— C’est difficile pour ceux dans la position de Soreth de s’exprimer. Ils ont besoin d’avoir une grande confiance dans leur interlocuteur.

— Alors, vous estimiez qu’il y avait plus de chance qu’il me parle à moi qu’à vous.

Beorthne acquiesça tout en brossant sa jument.

— Il ne faudrait pas que tu sois la seule à l’écouter à l’avenir, mais vous avez créé un lien très fort tous les deux.

Lyne sentit la chaleur lui monter aux joues. Annelle avait raison ; il était au courant pour leur relation. Elle passa une main dans la crinière de Zmeï, mal à l’aise et hésitant à changer de sujet, puis décida d’entendre ce qu’il avait à en dire.

— Si cela a pu l’aider, tenta-t-elle pour le pousser à continuer, je suppose que c’est une bonne chose.

Hélas, le galweid ne mordit pas à l’hameçon et partit plutôt chercher sa selle de l’autre côté des écuries. Il en revint alors que la guerrière réfléchissait un nouvel angle d’attaque, posa son harnachement sur sa monture, et laissa échapper un soupir songeur. Il se tourna ensuite vers Lyne, un sourire discret sur les lèvres.

— C’est une bonne chose, oui. Je l’attendais depuis plus de quinze ans.

Tout aussi surprise par sa réponse que curieuse d’entendre ses explications, la garde royale resta muette pendant qu’il poursuivait.

— Même si le gamin connaît beaucoup de gens, il n’a jamais pu développer une relation stable avec qui que ce soit. Alors peut-être que je suis gâteux, mais je suis content qu’il ne soit plus seul.

Une lueur amusée traversa le regard de Beorthne, et Lyne, soulagée qu’il soit de leur côté, demanda.

— Cela ne vous dérange-t-il pas que l’on soit… plus qu’amis ?

Il haussa les épaules.

— Je ne sais pas ce que vous y trouvez, mais vous faites bien ce que vous voulez si ça vous rend heureux. Je ne suis pas un noble. Je n’ai pas besoin de me mêler des affaires des autres pour exister.

Terminant sa phrase avec une pointe d’agacement dans la voix, il grommela contre l’aristocratie erellienne en tirant sur le sanglon de sa selle, puis releva les yeux vers son interlocutrice.

— En tout cas, si qui que ce soit vous ennuie avec ça vous n’avez qu’à venir me voir. Ils ont déjà séparé la petite Sassianne et son amoureuse, je ne vais pas les laisser faire s’ils recommencent avec leurs foutues traditions.

L’évocation de l’intendante royale la projetant dans ses souvenirs, Lyne se rappela de sa onzième année et d’une poignée de mois durant lesquels toute la capitale avait comméré sur la vie privée de la princesse. Chacun considérant qu’il était de son devoir de savoir si elle se marierait avec le noble qui lui était promis, perpétuant ainsi la descendance d’Erell, ou si elle suivrait ses sentiments. Trop jeune pour s’en préoccuper à l’époque, Lyne n’avait compris l’affaire que des années plus tard. Même si Sassianne était alors heureuse avec son époux, elle n’en avait éprouvé que davantage de rancœur vis-à-vis des aristocrates avides de protéger leurs privilèges. Tout en s’efforçant de contenir sa colère, elle interrogea Beorthne.

— Est-ce les parents de la princesse qui l’ont obligé à rompre ?

— Oui. Ils n’ont rien voulu entendre.

— Pensez-vous qu’ils s’opposeront aussi à notre relation ?

— Je ne sais pas, répondit le galweid en plongeant ses yeux gris dans les siens. Que ferais-tu si c’était le cas ?

Lyne hésita. Quelques mois auparavant, elle n’aurait jamais osé désobéir à un ordre de ses souverains. Depuis, elle s’était rendu compte que même s’ils faisaient leur possible pour le royaume, ils étaient loin d’être infaillibles. Thescianne avait sacrifié sa fille pour l’entre-soi de la noblesse et son cadet pour un avantage stratégique. Même pour préserver la paix, ce n’était pas pour cela que leurs ancêtres avaient fondé l’Erellie. Elle-même ne participerait pas à cette comédie. Tant pis si cela l’obligeait à retourner patrouiller dans les ruelles de Lonvois.

— J’aime mon pays et ses dirigeants, déclara-t-elle en sentant son cœur s’emballer dans sa poitrine, mais je ne permettrai pas qu’ils nous prennent plus que ce que nous leur donnons au quotidien. Soreth et moi sommes des soldats, pas leur propriété.

Les lèvres du vieux conseiller se plissèrent, puis il acquiesça.

— Sassianne était jeune à l’époque. Elle n’avait pas votre détermination. S’il y a le moindre problème, je suis sûr que vous le surmonterez.

Lyne se détendit, quelque peu réconfortée par ces paroles, puis, entendant des pas qu’elle reconnaîtrait entre mille, se tourna vers la porte des écuries et apostropha Soreth alors qu’il entrait.

— Ce n’est pas trop tôt !

Celui-ci esquissa en sourire dans sa direction, salua son maître, et s’avança vers Apalla.

— Vous savez comment est Trisron. Il souhaitait que tout soit prêt pour notre rencontre avec Riil.

La mention du diplomate fit lever les yeux au ciel à Boerthne, puis il détacha sa jument et se dirigea vers la sortie. Derrière lui, les prétoriens échangèrent un clin d’œil complice avant de lui emboîter le pas, curieux de savoir où il avait prévu de les emmener.


 

Déjà mal en point quelques jours auparavant, le quartier nord avait continué de décliner à cause de l’absence de vivres. Les boutiques étaient toutes fermées, le nombre de mendiants avait doublé, et seuls les bénévoles chargés de la distribution de nourriture atténuaient le silence glacial des lieux. Organisées par la conseillère Keynes, celles-ci servaient plus de palliatif qu’autre chose et, à en juger par les regards que les habitants et habitantes lançaient aux gardes en patrouille, n’effaçaient pas les erreurs de leurs dirigeants.

Une fois le secteur traversé, le cœur lourd de ce qu’ils y avaient vu, les trois cavaliers quittèrent Hauteroche par le nord et grimpèrent dans les monts d’Argents en empruntant un chemin aux talus enneigés. Ils le suivirent une quarantaine de minutes, puis l’abandonnèrent pour un sentier qui montait vers l’ouest. Il les entraîna alors vers un grand plateau blanc, qu’ils mirent presque une heure à franchir, avant les faire longer une rivière qui plongeait entre deux falaises.

Tandis que le trio descendait prudemment la pente rendue glissante par le gel, Lyne profita de sa proximité avec Beorthne pour l’interroger sur les berdaris et, plus particulièrement, la raison pour laquelle elles n’impactaient que Soreth. Secouant la tête pour relever son erreur, le galweid lui expliqua qu’en nombre suffisant elles pouvaient contaminer n’importe quel être vivant, mais que les humains attribuaient ces malaises à la mémoire des lieux où elles se trouvaient, théâtres de carnages ou de tragédies passées. La sensibilité du prince était, elle, due à son don. Son corps attirait inconsciemment toutes les lignes d’Eff pour se renforcer, même les berdaris, s’y rendant du même coup plus vulnérable.

Sa curiosité satisfaite, et de nouvelles inquiétudes pour Soreth gagnées, Lyne remercia le Beorthne alors qu’ils atteignaient le bas de la descente, puis, tandis qu’ils s’aventuraient sur un large chemin bordé par la rivière et deux falaises, se demanda quels souvenirs la corruption engendrerait chez elle.

Elle n’eut cependant pas beaucoup de temps pour y réfléchir, car ils arrivèrent bientôt devant le gigantesque monument de marbre qui commémorait la bataille de Nagard.


 

Tout en contemplant les soldats qui y étaient sculptés avec un réalisme talentueux, à jamais prisonniers de leur dernier combat, Lyne balaya les environs du regard. Il n’était pas difficile d’imaginer le carnage qu’avait été l’embuscade. Bloquée au fond du ravin, l’avant-garde de Hauteroche n’avait eu aucune chance de s’en tirer. Quant aux autres, ils ne devaient leur salut qu’à la réactivité de leurs commandants, Yllan et Ailine, qui, dès qu’ils avaient compris la trahison des éclaireurs, avaient envoyé leurs cavaliers dénicher les troupes d’Ostrate sur les hauteurs. Plus d’un millier de soldats étaient morts ce jour-là et, si Beorthne les avait emmenés ici, une partie de leurs pensées et de leurs émotions devaient encore hanter les lieux. Un frisson parcourut Lyne à cette idée, puis elle mit pied à terre et se joignit aux galweids pour une courte prière aux disparus.

Beorthne termina l’oraison en frappant trois fois le sol de son bâton, puis releva les yeux sur son apprenti.

— Cela sera plus dur qu’au cimetière, mais rien à côté de ce que nous réserve Mascarade. Viens me voir quand tu seras prêt.

Il se tourna ensuite vers Lyne et ajouta.

— Nous ne serons pas conscients du monde extérieur pendant les exercices. Notre protection est entre tes mains.

— Vous pouvez compter sur moi, répondit-elle en sanglant son bouclier à son bras.

Le galweid acquiesça d’un air satisfait et s’éloigna en direction d’un large pin courbé par le vent.

Restés seuls, les prétoriens échangèrent un regard amoureux avant que, devant le visage anxieux de son équipier, Lyne demande.

— Comment te sens-tu ?

— Mieux qu’hier, mais j’espère que cela ne va pas recommencer. Il faut que je réussisse cette fois.

— Tu vas y arriver, répondit la guerrière d’un ton confiant. Tu es le deuxième meilleur galweid que je connaisse.

Soreth s’esclaffa et secoua la tête.

— Es-tu sûre que tu en as rencontré plus de deux ?

— Au moins trois, mais ce n’est pas l’important.

Elle inspira profondément et plongea les yeux dans ceux de son ami.

— Depuis que nous travaillons ensemble, tu as toujours été là pour me réconforter, me calmer ou me remonter le moral. Je ne sais pas comment tu te débrouilles, mais cela fonctionne à chaque fois. Si j’étais morte et en colère, j’aurais beaucoup de chance de tomber sur toi.

Soreth la dévisagea un instant, incrédule, puis sembla se détendre. Elle serra sa main dans la sienne et l’embrassa tendrement afin de l'encourager. Ils échangèrent ensuite un dernier sourire déterminé, et le prince tourna les talons pour rejoindre son maître. Lyne le regarda s’éloigner, certaine de son succès. Elle n’y connaissait rien aux lignes d’Eff, mais elle savait qu’il ne partirait pas tant qu’il n’aurait pas réussi.


 

Pendant que les galweids méditaient à l’ombre du pin, Lyne patrouilla plus d’une heure le long du sentier. Protéger un endroit aussi propice aux embuscades ne l’enchantait guère, mais elle comprenait le choix de Beorthne. Peu de lieux tragiques pouvaient se prévaloir d’une telle beauté, ce qui signifiait qu’il y avait sans doute assez de flux ici pour que les berdaris ne les déstabilisent pas complètement.

Cette idée la rassura pendant qu’elle parcourait des yeux les plateaux au-dessus d’elle, cherchant à distinguer des silhouettes humaines entre les rochers et les arbres qui les parsemaient. Elle ne repéra toutefois rien en dehors d’un bouquetin, d’un couple de lagopèdes et d’un loup solitaire, qu’elle n’eut aucun mal à effrayer. Ce n’était pas étonnant. Les prétoriens eux-mêmes ne savaient pas où le galweid les emmènerait, alors il y avait peu de chance que Mascarade l’ait deviné. Quant aux bandits, ils étaient aussi rares que les marchands sur cette route isolée.

Pour autant, cela n’empêcha pas Lyne de jeter une trentaine de regards inquiets à Soreth. À chaque fois le visage de ce dernier avait une expression différente : nerveuse, peinée, furieuse, mais le jeune homme ne bougeait pas, immobile et stoïque malgré les épreuves. Au fond d’elle, la prétorienne mourrait d’envie de prendre son ami dans ses bras et de lui dire d’arrêter de se torturer. Hélas, ils n’avaient pas le choix. Il était l’un de leurs meilleurs atouts contre Mascarade, ils ne pouvaient se passer de lui.


 

Finalement, alors que le soleil montait de plus en plus haut dans le ciel, le maître et l’élève se relevèrent. Curieuse de savoir s’ils avaient réussi, Lyne scruta Soreth avec attention pendant qu’il revenait vers elle. Il était fatigué et couvert de sueur, comme s’il venait de se battre pendant plusieurs heures, mais ses yeux avaient retrouvé l’éclat malicieux qu’elle aimait tant chez lui, et sa bouche plissée s’efforçait de ne pas sourire, ce qu’il faisait à chaque fois qu’il tentait de dissimuler sa fierté.

Heureuse et soulagée, la jeune femme rayonnait lorsque les galweids arrivèrent devant elle.

— Mes félicitations mon prince !

— Comment as-tu deviné ? s’étonna ce dernier.

Un air amusé passa sur le visage de Lyne et elle haussa nonchalamment les épaules.

— Peut-être que certaines personnes ne sont pas aussi mystérieuses qu’elles voudraient le croire.

Beorthne hocha la tête, un sourire à la commissure des lèvres, et ajouta.

— C’est qu’elles oublient souvent qu’on les connaît mieux qu’elles ne le pensent.

— Mais ! se réjouit le prince. Vous n’allez tout de même pas vous y mettre à deux.

— Comme si toi, ton frère et ta sœur ne vous étiez jamais mis à plusieurs contre m…

— D’une part, nous n’avons jamais rien fait qu'un ronchon comme toi n’ait mérité. D’autre part, merci à vous deux pour votre aide. Je suis content de pouvoir compter sur vous.

Soudainement troublé par la déclaration de son apprenti, le vieux galweid baissa les yeux et lui tapota nonchalamment l’épaule.

— Je n’allais pas laisser mon meilleur élève dans le besoin.

— Et puis, ajouta Lyne d’un ton chaleureux, ce n’est pas comme si nous pouvions nous passer de toi.

Ils échangèrent un rire léger, satisfait de cette réussite, et retournèrent vers leurs montures. La journée était loin d’être finie, mais au moins elle avait bien débuté.


 

Il était un peu plus de onze heures quand le trio rentra à l’ambassade. Beorthne déclara qu’il allait travailler de son côté sur les berdaris, les prétoriens allèrent pour leur part se changer dans leur chambre.

Lyne y enfila une cotte de mailles et un tabard erellien, Soreth un vêtement de soie pourpre, puis ils retrouvèrent Trisron et Riil pour le déjeuner. Ancien militaire et second candidat à la succession de Harien, ce dernier tenait un discours similaire à celui de Darsham, son principal soutien. Il parla donc à n’en plus finir d’unir Hauteroche derrière des valeurs de respect, d’égalité et de liberté, et défendit, plus encore que son mentor, le renforcement des contrôles dans les quartiers nord et sud. Les premiers propos n’avaient rien d’étonnant pour quelqu’un qui prétendait croire dans la méritocratie, mais Lyne ne put s’empêcher de grincer des dents aux seconds. Elle se rappelait trop bien des soldats qu’ils avaient rencontrés près des docks. Il fallait être idiot ou hypocrite pour penser qu’ils apaiseraient la population en la terrifiant.

En dépit de son envie de confronter son interlocuteur, la prétorienne s’efforça pour une fois d’imiter les coutumes locales, elle avait déjà trop de combats à mener, et profita des déclarations sécuritaires de Riil pour l’interroger sur l’assassinat d’Harien. Après une brève hésitation, laissant croire qu’il avait des informations importantes, il leur confia suspecter que le meurtre soit lié aux récentes attaques, et soupçonner des brigands des quartiers nord ou sud. Il ajouta ensuite qu’il estimait que ces pillages étaient dus au laxisme des dirigeants de ces secteurs, et qu’elle ne serait résolue que par le renforcement des effectifs militaires. L’ironie de la situation manqua de faire rire Lyne, mais elle réussit à se contenter de hocher poliment la tête. Avant de réembaucher des troupes, il allait déjà falloir que le conseil apprenne à contrôler celles qui travaillaient pour lui.

Étrangement plus disposés à énerver l’ancien soldat qu’elle, Soreth et Trisron se ruèrent dans la brèche de ses questions pour le convaincre de ne pas exploiter les malheurs de la cité, l’enjoignant à ne pas monter les habitants les uns contre les autres. Ils n’y parvinrent hélas pas, et le déjeuner se termina sans que les politiciens ne trouvent un terrain d’entente, Riil refusant de reconnaître qu’il accusait injustement les quartiers pauvres de la ville.

Afin de conclure l’entrevue sur une note moins conflictuelle, et sans doute pour tempérer ses ardeurs, Soreth assura son interlocuteur qu’il réfléchirait à soutenir sa candidature. Celui-ci le remercia, sans que Lyne sache s’il imaginait vraiment que l’Erellie pourrait épauler quelqu’un comme lui, puis ils le raccompagnèrent à l’entrée de l’ambassade.


 

Pendant que le coche de Riil s’éloignait, Soreth déclara qu’il devait se préparer pour son rendez-vous avec la capitaine Solveg et s’éclipsa rapidement. Lyne s’apprêtait à le suivre, espérant que la salle d’armes lui fournisse de quoi passer sa colère contre les conseillers, mais s’arrêta lorsque Trisron tourna un regard intrigué vers elle.

— N’est-ce pas la deuxième fois que Son Altesse et dame Solveg se rencontrent en privé ?

— Je crois, acquiesça la prétorienne, mal à l’aise à l’idée de son mensonge. Il doit apprécier de la voir.

Le diplomate eut une moue dubitative, mais hocha lentement la tête.

— Je suppose que, parfois, on ne me demande qu’une expertise exempte de curiosité.

Incertaine de savoir où il voulait en venir, Lyne opina silencieusement.

— Ce n’est pas vraiment naturel pour moi, continua son interlocuteur, même si c’est mon devoir. Ne pas poser de questions… ne pas m’interroger. Surtout dans la situation actuelle. Enfin, si besoin était, soyez-sûre que vous pourrez toujours compter sur mon aide et ma discrétion.

La garde royale dévisagea un instant le noble, se demandant ce que son esprit acéré avait déduit des allées et venues des prétoriens, puis décida de mettre leur querelle de côté.

— Merci pour votre soutien. Je crois qu’il ne sera pas de trop.

— Bonne chance alors. Puissent mes ancêtres veiller sur vous.

Il clôtura là la conversation, salua son interlocutrice et rentra dans le hall. Il avait lui aussi beaucoup à faire pour garder Hauteroche unie.


 

Assise dans la pénombre, Lyne balaya la voûte poussiéreuse qui l’empêchait de se tenir debout du regard et esquissa un sourire. Elle avait eu raison, seule la bibliothèque du cabinet royal pouvait cacher un passage secret. Lorsqu’elle était petite, elle avait passé de nombreuses soirées dans des lieux confinés, à raconter des histoires effrayantes à ses frères, mais n’avait jamais pensé que cela lui servirait professionnellement. Entre les égouts, les grottes et les tunnels, la vie d’une prétorienne ressemblait plus à celles d’une chauve-souris que d’une soldate.

Installée en face d’elle, Morgane laissa échapper un long soupir.

— J’espère qu’ils vont bientôt arriver. J’ai l’impression d’être ici depuis des heures.

Intimidée par la présence de la capitaine, la garde royale approuva d’un bref hochement de tête. Il fallait reconnaître que si elle avait l’occasion incroyable de travailler avec l’une de ses héroïnes, la réciproque n’était pas vraie.

— Votre vie doit généralement être plus trépidante, hasarda-t-elle pour occuper sa compagne.

— Pas vraiment. Je passe un quart de mon temps en réunion et deux fois plus à rédiger de la paperasse et à donner des ordres. Cela ne laisse pas beaucoup de place pour les choses intéressantes.

— Pourquoi avez-vous accepté ce poste alors ?

La militaire haussa les épaules, faisant discrètement tinter sa cotte de mailles.

— Il fallait quelqu’un de sérieux et d’honnête. Vous avez dû remarquer que ce n’est pas la spécialité par ici.

— C’est vrai, je pensais que vous auriez été plus soudés face aux difficultés que vous rencontrez. Comme lors de la dernière guerre contre l’empire.

— Hélas, les inégalités se sont accrues tandis que la cité prospérait. L’égoïsme est devenu le credo des riches pour garder ce qu’ils avaient, et celui des pauvres pour survivre. Sans entraide, il n’y a pas de résilience. Mascarade n’a eu qu’à gripper notre mécanique pour que tout s’écroule.

Morgane soupira à nouveau, puis dévisagea Lyne dans l’obscurité et ricana avec amertume.

— Vous, les Erelliens, vous vous mêlez de tout comme si vous étiez parfait, et c’est insupportable… mais, parfois, j’aimerais que nous soyons plus comme vous.

Surprise par la confession, la prétorienne sentit la chaleur lui monter aux joues et secoua la tête pour détromper son interlocutrice.

— Croyez-moi, j’ai conscience que nous sommes loin d’être des modèles. Seulement, si l’on attend d’être irréprochable pour aider les autres, on ne le fait jamais.

Un sourire traversa le visage de Morgane, qui sembla s’adoucir.

— Je suppose que c’est déjà un début de savoir se remettre en question.

Lyne allait ouvrir la bouche pour répondre, mais s’arrêta en entendant grincer la porte du bureau.

Soudainement attentives, les deux soldates oublièrent leurs discussions pour se concentrer sur la pièce voisine. Il y eut d’abord des bruits de pas, puis quelques rires étouffés, et finalement le ton enjoué de Soreth.

— Nous y voilà, capitaine, le cabinet de la reine ! Enfin, celui de son fils pour le moment.

— La décoration est charmante. Est-ce votre mère qui la choisit ?

En entendant la voix de Solveg, Lyne serra les poings tandis que sa compagne grinçait des dents. Il leur tardait de neutraliser la traîtresse, mais elles devaient attendre le signal du prince pour être sûres qu’elle ne s’enfuirait pas.

— C’est possible, acquiesça Soreth de l’autre côté de la bibliothèque, peut-être avec mon père. Je ne me souviens pas que cet endroit ait jamais ressemblé à autre chose. J’aime beaucoup ces tableaux d’ailleurs, même si je les ai tellement vu que je pourrais les refaire de tête.

Les jeunes gens s’esclaffèrent à nouveau, puis des pieds de chaises raclèrent le sol.

— Quitte à être ici, reprit finalement le prétorien, vous devriez tester le fauteuil.

— Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Je n’ai rien de régalienne.

— Vous êtes intelligente, compétente et vous vous battez pour protéger Hauteroche. Ce sont des qualités appréciées dans la royauté erellienne. Si cela peut vous rassurer toutefois, je vous promets que je n’en parlerai à personne. Cela sera notre secret.

Le silence retomba dans la pièce, puis les soldates entendirent Solveg s’asseoir. Lyne esquissa un sourire dans l’obscurité. Son équipier était doué pour mettre les gens en confiance, y compris ceux dont la place était en prison.

— Il n’est pas mal, apprécia la capitaine du quartier ouest après quelques secondes, et ses gravures sont magnifiques. Il m’en faudrait un pareil à la caserne, mais je suis sûr que mes officiers l'abîmeraient.

Elle marqua ensuite de pause, inspira fortement et demanda d’une voix incertaine.

— Puis-je vous parler franchement, Votre Altesse ?

— Bien sûr, répondit Soreth avec une surprise non feinte, nous sommes entre amis après tout.

— Vous… vous êtes quelqu’un de charmant, Soreth. Une vraie bouffée d’air tandis que les problèmes s’accumulent. Alors, je sais que cela va vous paraître étrange, mais j’aimerais que vous quittiez la ville le plus rapidement possible.

Toujours tapies dans le passage secret, Lyne et Morgane échangèrent un regard étonné. La conversation prenait une tournure inattendue. Jusqu’à maintenant, la prétorienne estimait que Solveg n’avait approché le prince que pour lui soutirer des informations et le manipuler, mais son ton laissait penser qu’elle était dépassée par les évènements et, peut-être, qu’elle s’inquiétait réellement pour lui.

— Ma foi, improvisa Soreth, voilà qui est inopiné. Je croyais que nous nous entendions bien.

— Justement ! Hauteroche est sur le point d’exploser. Peut-être que vous imaginez pouvoir l’arrêter, vous n’allez réussir qu’à vous faire emporter.

— Allons, inutile d’être aussi pessimiste. Il est vrai que les temps sont durs, mais je suis sûr que nous pouvons arranger cela.

— Non ! s’exclama Solveg à la limite de la panique. C’est ce que j’essaye de vous dire ! Vous pensez avoir compris ce qu’il se passe, mais vous avez tort ! Il faut que vous partiez ! Avant qu’il ne soit trop tard ! Avant que vous ne vous fassiez tuer.

Pendant plusieurs secondes Lyne et Morgane n’entendirent plus que la respiration haletante de la capitaine, puis il y eut un bruissement de tissu et Soreth répondit.

— Très bien, je vous crois. Allons-nous-en d’ici. Chez moi nous serons en sécu…

— Je ne viendrai pas avec vous. Mon destin est lié à cette ville. C’est une punition que je mérite amplement.

Un nouveau raclement indiqua que Solveg s’était levée.

— Je ne pense pas que nous reverrons un jour, Votre Altesse. Alors, merci pour tout ce que vous avez fait.

— Attendez ! répliqua Soreth tandis qu’un fracas métallique retentissait dans la pièce. Je ne vais pas vous abandonner si vous risquez d’être incarcérée.

Le signal sonna comme une corne dans la brume aux oreilles de Lyne, et elle attrapa la porte du tunnel pour la tirer vers elle de toutes ses forces. Le bois racla bruyamment contre la pierre, mais le bas du meuble ne résista pas et s’ouvrit en inondant de lumière le passage obscur. Morgane s’engouffra dès qu’elle le put. La garde royale la suivit aussitôt, inquiète de ce que ferait Solveg quand elle découvrirait que le prince l’avait dupé.

Au milieu du bureau, Soreth tenait le poignet de la capitaine, dont le corps était tourné vers la sortie et le regard en direction de la bibliothèque et des soldates qui s’en extirpaient. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ce qu’il se passait et, moins pour s’enfuir que pour se venger, elle balança un crochet rageur au prince. Il l’esquiva par réflexe, puis raffermit sa prise autour de la renégate.

— Ordure ! vociféra celle-ci, les yeux emplis de colère. Dire que j’ai voulu te sauver !

Elle leva à nouveau la main pour le frapper, mais cette fois Lyne l’attrapa et la plia dans son dos. Sa prisonnière grogna de douleur et essaya de se débattre jusqu’à ce que la voix glaciale de Morgane la fige sur place.

— Il suffit ! Si tu quittes cette pièce maintenant, ton visage et ton nom seront sur tous les murs de la ville dans moins d’une heure, et nous ne pourrons plus rien pour toi.

La capitaine marqua ensuite une pause, afin de laisser son interlocutrice appréhender la situation, puis ajouta sur le même ton.

— Ta seule chance, c’est de cesser de te comporter comme une idiote et de coopérer.

Consciente qu’elle avait raison, Solveg se détendit et considéra avec mépris les prétoriens qui l’immobilisaient.

— Lâchez-moi et nous pourrons discuter.

Lyne chercha le regard de son équipier, peu pressée de rendre sa liberté à la traîtresse, et n’obtempéra que quand il hocha discrètement la tête. Elle recula alors d’un unique pas, et ne quitta pas sa cible des yeux, prête à bondir au moindre mouvement suspect. Toutefois, Solveg se contenta de rajuster son uniforme et de se tourner vers Morgane.

— Je ne sais pas ce que tu me veux, mais tes manières ne sont pas dignes d’une conseillère. Si tu avais besoin de me parler, tu n’avais qu’à venir me voir.

D’abord surprise par ce changement d’attitude, Lyne se rappela que la capitaine du quartier ouest appréciait les jeux de bluff et supposa qu’elle essayait de tester la solidité de leurs preuves. Même prise au piège, elle refusait de faire ce qui était juste.

— Ce que je veux ? répondit froidement Morgane. Disons des laissez-passer pour des cargaisons d’armes… ou plutôt, je préférerais que tu n’aies pas été assez stupide pour les écrire !

Les couleurs quittèrent le visage naturellement pâle de Solveg et ses lèvres se pincèrent. Indifférente, l’héroïne de Hauteroche continua.

— Si cela ne tenait qu’à moi, tu serais déjà en train de croupir dans une cellule pour trahison. Les Erelliens m’ont convaincu qu’il serait plus utile de t’interroger avant, alors estime-toi heureuse.

— Trahison, répéta la capitaine avec tout l’aplomb qu’il lui restait. Ce n’est pourtant pas ton genre d’exagérer.

Tandis que Morgane serrait les poings, Lyne scruta leur interlocutrice livide. Elle était terrorisée, mais refusait de parler, comme pour éviter de se compromettre. Ce n’était pas logique. Elle allait être jugée pour défection, il y avait peu de chance que cela empire. À cela s’ajoutait la question de la fuite. Elle n’avait pas voulu partir avec Soreth, mais semblait se savoir condamnée ici. Cela n’avait pas de sens. Du moins, si c’était sa personne qui la préoccupait.

— C’est normal de s’inquiéter pour ses proches, tenta finalement la garde royale. Cependant, ce n’est pas en refusant de parler que vous les protégerez.

Une lueur de panique traversa les yeux de Solveg, et Lyne sut qu’elle avait vu juste.

— Si vous êtes au courant, s’indigna la capitaine, arrêtez avec vos questions ! Il va se faire tuer si vous continuez.

Malgré sa colère, Lyne sentit son cœur se serrer. Leur prisonnière n’était pas aussi égoïste qu’elle l’imaginait.

— Alors il menace ton père, conclut froidement Morgane. C’est cela ta défense ? Cela qui justifie la mort de dizaines de personnes sans que tu ne fasses ri…

— Qui voulais-tu que j’aille voir ?! Le conseil est inepte, nos soldats sont corrompus, et même Tolvan ne peut rien faire ! Je dois tout à mon père ! Je n’allais pas l’abandonner à ses bourreaux. Je ne suis pas l’héroïne sans failles de Hauteroche, moi. Juste une gamine… avec un grade trop haut pour elle.

La réponse jeta un froid dans la pièce, même si elle ne sembla guère convaincre Morgane, puis Soreth sortit de son mutisme.

— De toute façon, il est trop tard maintenant. Mascarade sait que nous avons des informations sur vous et ses espions ont dû lui rapporter notre rendez-vous. Que vous nous aidiez ou non, il supposera que vous l’avez fait.

Solveg le contempla un instant, le visage défiguré par la peur et l’incompréhension, puis une larme roula sur sa joue et ses lèvres se mirent à trembler.

— Pitié…

Incapable de rester de marbre devant sa détresse, Lyne considéra tour à tour ses partenaires.

— Nous pourrions peut-être escorter votre père dans l’une de nos cachettes.

— Il y sera plus en sécurité qu’ailleurs, acquiesça Soreth. L’ennemi n’a pas encore découvert nos abris. Nous devrions même pouvoir l’exfiltrer de la ville.

Une lueur s’alluma dans les yeux de la jeune capitaine, qui tourna un regard plein d’espoir vers sa consœur aux bras croisés.

— Si nous t’aidons, demanda cette dernière sans se départir de sa colère, accompliras-tu enfin ton devoir ?

— Oui ! Si vous le sauvez, je jure devant mes ancêtres que je ferai tout ce que vous voudrez.

Lyne hocha la tête, soulagée par ce dénouement, puis ses camarades en firent de même. Protéger le père de Solveg serait une tâche difficile, mais ils avaient bien besoin d’une alliée supplémentaire et n’escomptaient pas laisser une victime de plus à Mascarade.

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Camille Octavie
Posté le 12/03/2023
Bonjour :)

J'aime bien ce chapitre, les divers fils se poursuivent et ça avance bien :)

Par contre je ne me souvenais pas d'avoir lu des choses sur le père de Solveg, donc l'avoir ici en "révélation" ne me frappe pas autant que ça pourrait. Et j'ai du mal à croire que, si son père est menacé, mais pas "séquestré", Solveg n'ait pas elle-même pensé à le planquer et le faire partir dès le début des pressions, qui je pense datent d'il y a looongtemps, quand Mascarade n'avait peut-être pas autant de poids dans la ville.

Sur la forme, j'ai noté pas mal de petites choses, je te soumets tout tu verras comment revoir (ou pas) :)

> "Belle mâtiné n’est-ce pas ?"
>> "matinée" ;)

> "sangles de sa selle"
>> tu mentionnes plusieurs fois Lyne et Beorthe qui équipent leurs montures, du coup j'ai eu la sensation de beaucoup lire "serrer la sangle". Je n'ai pas pris le temps de relire pour compter mais si tu vois des répétitions tu peux chercher dans le vocabulaire technique "ressangler", "serrer d'un trou", "tirer sur le sanglon"... je peux t'en trouver d'autres si besoin.

> "Même si le gamin connaît beaucoup de gens, il n’a jamais pu développer une relation stable avec qui que ce soit. Alors peut-être que je suis gâteux, mais je suis content qu’il ne soit plus seul."
>> J'ai trouvé ça curieux parce que au début de l'histoire tu l'as présenté comme quelqu'un à la réputation "sulfureuse", qui la laisse courir et s'en amuse, certes, mais pas comme un éternel célibataire ou un monsieur histoire-pas-sérieuse. Du coup la question qui s'impose, pour moi, c'est "ah ? pourquoi ?". Si tu as prévu des réponses creusées et en lien avec ton intrigue, je me tais et j'attends de lire ^^, mais sinon méfie-toi, on aime bien noircir les "background" des personnages, mais si ça n'apporte rien et que c'est justifié par rien, ça peut faire un effet calimero et faire qu'on a du mal à s'attacher à eux.

> "La guerrière secoua la tête en se retenant de rire. Apalla prit un air consterné. Le galweid grommela d’un ton plus amusé qu’il ne voulait le faire croire.
— Si tu as le temps d’être idiot, c’est que nous pouvons nous mettre en route."
>> Deux petits points :) Ici tu as trois phrases sujet-verbe-complément, ça donne un effet un peu litanique à la lecture, pas très agréable. L'autre point c'est que je me suis dit exactement comme Beorthne : "ah, ben enfin, ils peuvent partir au lieu de raconter des niaiseries", du coup peut-être que ce passage "d'attente" est légèrement long ?

> "et la seule chose qui atténuait le silence glacial des lieux était les bénévoles chargés de la distribution de nourriture"
>> ta construction t'oblige à avoir "était" au singulier juste avant "bénévoles" au pluriel, c'est perturbant. Tu pourrais inverser: "Seuls les bénévoles chargés de ... brisaient le silence..."

> "Es-tu sûre que tu en as rencontré plus deux  ?"
>> il te manque un "de" ;)

> "Beorthne hocha la tête, un sourire à la commissure des lèvres, et ajouta."
>> la fin de phrase m'a fait tiquer, peut être que c'est le point, je ne sais pas.

> "— Mais ! se réjouit le prince. Vous n’allez pas vous y mettre tous les deux tout de même."
>> chapeau pour le "se réjouit", je trouve qu'on ne l'utilise pas assez hahaha :) je pense que la fin mériterait un deuxième "!"

> "de ne pas exploiter les malheurs de la cit"
>> "cité"

A bientôt :)
Vincent Meriel
Posté le 12/03/2023
Bonjour !

Merci pour tes retours, très intéressants. Pas mal de petites choses à corriger de mon côté en effet .

Tu as bien raison pour la réputation de Soreth, il faudrait que je revois comment je parle de lui au début du roman.

Pour le père de Solveg, c'est moins une révélation qu'une déduction pour l'obliger à parler. Il est mentionné avant je crois, mais on ne connait pas grand chose d'elle de toutes façons. "Menacé" n'est peut-être pas un terme assez fort, en effet. Je veux bien ton avis là-dessus lorsque j'aurai publié le prochain chapitre (mardi ou mercredi normalement ^^).

Bonne soirée !
Vous lisez