Avec Manon, tout est parfait. Trois semaines d’intense bonheur. Je suis sur un putain de nuage depuis que nous nous sommes retrouvés dans sa bibliothèque et que l’on a décidé d’avancer à notre rythme. La conversation avec le coach après qu’il nous ai surpris a été particulièrement gênante. J’ai eu le droit à quelques menaces tournant autour de : “tu fais du mal à ma fille, je te transforme en filet de volley-ball”.
Dès que l’on se retrouve seuls, l’alchimie est au rendez-vous et je me trouve dans l’incapacité de ne pas la toucher. Même regarder une série avec elle est devenue mission impossible, ma bouche se glissant toujours dans son cou, déposant des baisers mouillés partout. Qui a vraiment besoin de voir l’intégralité de ces séries coréennes ? Et je réussis un miracle : détourner son attention de Song Joong-Ki.
Toutes les surfaces de mon appartement, les moindres recoins de notre université et de notre salle d’entrainement tout a été mis à rude épreuve. Je crois que je ne pourrais jamais me lasser de la voir se donner complètement à moi, arquer son dos lorsque le plaisir devient insoutenable et la rougeur de ses joues lorsqu’elle atteint le plaisir. Le seul endroit où nous n’avons rien fait est sa maison. Puisque les visites sont interdites lorsque son père n’est pas là.
Je reste comme un con devant la porte de sa maison. Le bras levé en pause avant de toquer définitivement. Sauf qu’elle n’en avait pas besoin, la porte s’ouvre sur son visage lumineux et elle me tire la main en m’arrachant le bras pour me faire rentrer. Une fois rentré, je me rends compte du silence dans lequel je me trouve. Je la fixe, mes yeux se baladent sur ses cheveux attachés rapidement, son sweatshirt trop grand qui tombe sur une épaule, C’est elle qui rompt le contact visuel et qui colle ses lèvres au miennes. Je suis sur elle en un rien de temps.
Mon corps se colle au sien et je la pousse contre la porte et sa bouche ne cesse de me torturer en faissant bien plus que m’embrasser, elle m’embrase, me mord, me marque. Mes doigts impatients s’enfoncent dans ses hanches tandis que ses seins s’écrasent contre mon torse. Un désir incandescent monte en moi et j’ai la plus grande des difficultés à ne pas la prendre tout de suite et faire glisser ses jambes autour de ma taille. Mon nez se glisse dans son cou et je me force à me calmer. Sans aucune délicatesse, elle agrippe une poignée de mes cheveux pour me forcer à la regarder.
- Je t’interdis de te stopper.
Elle reprend sa respiration alors qu’elle halète sous moi.
- Je ne devrais pas…
- On a la maison pour nous seuls donc maintenant embrasse-moi, dit-elle en déposant délicieusement lentement ses lèvres contre les miennes.
- Et la règle de : pas de garçon à la maison quand tu es toute seule ?, dis-je contre ses lèvres.
- Il n’a pas besoin de le savoir.
Je soupire.
- T’embrasser ne sera jamais assez, dis-je en fondant sur ses lèvres alors que ma retenue par en voyage.
Je la dévore, comme si c’était la meilleure des gourmandises, parce que ça l’est putain. Et elle se colle à moi, supprimant tout espace entre nous. Je deviens fiévreux et mon cas ne s’arrange pas lorsqu’elle passe ses mains froides sur mes abdos avant de descendre sur le tissu tendu de mon jean. Putain, je vais déjà jouir.
- Man-Man !
Elle a complètement perdu la tête.
Et moi aussi.
Je presse une nouvelle fois ses hanches et par automatisme elle glisse ses jambes autour de ma taille. Si je m’écoutais, je la prendrais sur cette putain de porte. Maintenant. Tout de suite. Ce changement de position permet à mon sexe en érection de se placer parfaitement contre elle. Et je la porte jusqu’à l’étage et sa chambre en la mordant dans le cou. Un rapide coup de pied dans la porte et nous sommes isolés. Mais je m’oblige à stopper notre frénésie, la faisant se reculer.
Je dois lui parler.
Cela me trotte dans la tête depuis un moment et je ne peux plus me contenir. Une frisson d’anticipation parcours mon dos. Je suis bien trop audacieux, je le sais. Pourtant, je deviens complètement con quand elle est dans les parages. Je glisse un sourire confiant sur mon visage et je me lance :
- Manon, il faut qu’on parle.
- Maintenant ? dit-elle en me faisant les gros yeux.
Oui, c’était maintenant ou jamais. Je saisis le maillot que j’avais négligemment mis dans ma poche arrière et lui tends.
- Mon maillot.
Elle fronce les sourcils alors que je n’ai pas encore terminé ma phrase.
- Est-ce que tu veux mettre mon maillot pour les prochains matchs ?
Pitité pas une Denis Brognart.
La bouche ouverte, elle me regarde l’air hébété. Le silence s’installe entre nous, tandis qu’elle ne cesse de me fixer avec ses yeux écarquillés. Une lueur d’hésitation passe.
Bon, finalement le ah n’était pas si mal.
- Porter ton maillot ? elle répète, incertaine.
J’hoche la tête souhaitant me montrer confiant même si je suis proie à un stress intense. Ma question est beaucoup trop dangereuse. Manon sourit mais je vois bien qu’elle est mal à l’aise.
- Euh, c’est une idée sympa. On en reparle d’accord ?
- Man-Man, je sais très bien que quand tu dis qu’on en reparle c’est que tu espères que je vais oublier notre conversation et jamais revenir dessus.
Prise la main dans le sac entrain de faire l’autruche, qu’elle clame ne pas faire, elle rougit violemment.
- Tu ne veux pas le porter ? je reprends en le posant sur sa chaise de bureau.
Elle passe sa langue sur ses dents, prenant son temps pour me répondre.
- Ce n’est pas que je n’ai pas envie de le porter. Tu connais mon opinion sur les maillots des joueurs, ça fait groupie si tu n’es pas la copine du joueur. Et on est d’accord pour être seulement Owen et Manon, je ne suis pas assez stupide pour imaginer que tu m’aimes.
Elle m’adresse un petit sourire timide avant de continuer sa tirade :
- Maintenant que la conversation sérieuse a eu lieu, est-ce que je peux t’embrasser ? Parce que là c’est de la folie dans mon cerveau, j’ai des petits bonhommes qui partent partout en courant et en hurlant que j’ai fait une connerie d’être honnête et que tu vas me détester.
Si je disais que je ne m’attendais pas à une réponse différente, je mentirais. Un oui enthousiaste était tout ce que je souhaitais. La déception m’envahit rapidement mais je ne m’en formalise pas. Je sais que nous avons encore du chemin à faire, elle n’a pas suffisamment confiance entre notre relation pour s’y lancer yeux fermés. Très bien. Je lui donnerais toutes les clés en mains pour la faire croire en nous, en moi. Parce que même si elle ne veut pas l’entendre, ni l’envisager : je l’aime. Et cela depuis des années, sans jamais que ce sentiment s’altère.
- Bien sûr que je comprends. On marche et quand tu seras prête on se mettra à courir.
- C’est vrai ? Tu ne trouves pas que je suis la personne la plus horrible de la Terre ?
Instinctivement ma main caresse doucement sa joue ayant pour effet immédiat Manon qui ferme les yeux à son contact.
- Quand est-ce que tu comprendras que tu es la personne la plus belle que je connaisse ?
- Arrête les flatteries, j’ai déjà sauté dans ton lit. Et si tu ne m’en avais pas empêché avec ton “il faut qu’on parle” tu serais dans le mien.
- Pourtant la conversation sérieuse me semble terminée et je suis toujours complètement vêtu, lui dis-je en haussant excessivement les sourcils.
- C’est parce que tu as gâché l’ambiance.
Elle se contente de lever les yeux au ciel, de me contourner en prenant bien soin de me frôler faisant trembler tout mon corps par la même occasion, avant de ramper sur son lit pour aller se saisir de son livre. Me donnant une vue parfaite sur son postérieure. C’est faux. Nous le savons tous les deux. L’ambiance électrique est toujours là. Mais je la laisse jouer avec ma patience si elle en a envie. Je jouerais plus tard, avec ses cordes vocales.
Elle ne prend pas même pas la peine de quitter son livre des yeux lorsque je m’approche d’elle. Son visage passe par milles et une émotions alors qu’elle se concentre sur les différentes lignes. C’est incroyable de voir à quel point un livre peut la transporter, elle entrouve légèrement la bouche avant de remuer les orteils. A tâtons, elle atteint sa table de chevet et son lot de post-it qu’elle pose délicatement sur son lit. Elle s’en saisit d’un rose alors que ses joues se colorent de la même teinte.
- Qu’est-ce que tu fais ? je ne peux m’empêcher de lui demander alors que je lui fais signe de se décaler en avant pour me laisser passer derrière elle.
A l’inverse de ce que je pensais, elle me laisse m’installer sans batailler et appuie son torse contre ma poitrine. Mon menton trouve automatiquement sa place sur le haut de son crâne et son odeur m’enivre une nouvelle fois.
- J’annote mon roman, dit-elle en faisant preuve d’une immense délicatesse lorsqu’elle pose le post-it sur la ligne qui l’intéresse.
- Je ne t’avais jamais vu faire ça, c’est pour faire quoi ? ma main se glisse sous son t-shirt et je dessine des cercles sur son ventre.
- J’ai vu ça sur TikTok et je voulais tester. Chaque couleur a une signification, par exemple le bleu c’est pour les moments tristes.
- Et le rose ? Il signifie quoi ?
Elle halète sous moi alors que ma main se dirige plus haut. Sa tête se repose sur mon épaule me donnant pleinement accès au point sensible qu’est son cou. Ma question est passée aux oubliettes, je répète donc :
- Manon, réponds-moi le rose, il signifie quoi ?
- C’est les scènes de smut, me dit-il en soupirant d’aise contre moi.
- De quoi ?, mes mains froides continuent l’explloration de son corps.
- Des moments où la tension romantique va exploser, comme les scènes dans les placards.
A cette évocation, je suis automatiquement renvoyé au voyage et notre propre scène du placard. Je me souviens de tout, la douceur de sa peau, ses gémissements, son goût quand je l’ai goûté sur mes doigts… Et je suis dur contre elle. Sans le vouloir, elle se frotte contre mon entrejambe et je m’efforce d’éttoufer un grognement. Elle se retourne vivement en posant son livre sur le côté, faisant glisser mes mains sur sa poitrine. Elle me chevauche maintenant. Son regard est brillant et un léger sourire se forme sur son visage.Sans me contrôler, je joue avec la lisière de son soutien-gorge, lui arrachant une chair de poule qui se répartit partout.
- Je peux la lire ? dis-je en tentant de cacher ma voix rauque.
Son sourire mutin se glisse sur ses lèvres roses. Qu’est-ce qu’elle manigance encore ?
- Je pensais plutôt te la montrer.
Avant que les mots ne percutent mes derniers neurones, elle se penche en avant, embrassant tendrement ma mâchoire avant de glisser vers mon cou. Mon érection se frotte contre elle à chacun de ses mouvements. J’ai la bouche trop sèche pour lui parler, je me contente donc d’hocher vigoureusement la tête. Satisfaisante par ma réponse, elle continue son exploration. Sa main froide soulève mon t-shirt et sa bouche prend le relais, léchant, embrassant mes abdos et mordillant la peau juste en-desous de mon nombril. N’y tenant plus, je retire mon t-shirt et le lance à l’autre bout de la pièce. Je frissonne complètement, lui laissant le pouvoir sur la situation. Parce que c’est elle qui décide. Comme toujours. Je frissonne sous elle, sous son attention et je ne peux m’empêcher de contracter les muscles.
Elle relève les yeux, m’interrogeant du regard alors qu’elle joue avec la fermeture de mon jean. Je suis complètement crispé, me retenant pour ne pas bouger et la retourner contre le lit avant de l’embrasser partout. Lorsqu’elle descend mon jean et mon boxer, je ne peux m’empêcher de saisir le coussin et de le caler derrière moi pour m’occuper les mains. Je suis complètement nerveux et pourtant ça n’a m’est jamais arrivé avant le sexe. Je suis terrifié, bordel. De faire un mouvement de travers, de dire quelque chose qu’il ne faut pas, de la faire fuir. J’ai toujours été celui aux commandes et je veux que ce soit autant amusant pour elle quand elle fait le premier pas.
Je ne sais pas à quoi je ressemble alors qu’elle libère mon érection, je dois problèment avoir la bouche ouverte et les yeux écarquillés. Lorsqu’elle me caresse comme une plume, j’ai l’impression d’avoir rêvé. Je n’y tiens plus. Mes mains se posent sur ses hanches pour la serrer plus fort, je suis certain qu’elle sent que mes doigts temblent. Mes doigts sont animés par leur seule volonté, se glissant sous son haut et le tirant pour l’en débarrasser. Ma bouche trouve son cou et descend vers ses seins.
Elle soupire et repousse mon torse avec le plat de sa main :
- Arrête, je veux être concentrée.
Je grommelle, elle va me rendre cinglé.
- Tu es une si bonne élève, trés…
Ma petite provocation meurt dans ma gorge, alors qu’elle effleure mon gland. Son regard m’analyse, me scrute alors qu’elle continue la découverte de mon corps.
- Dans les livres, ils disent qu’il faut faire comme ça, dit-elle en commençant à bouger sa main.
Des petites rides se forment sur son front alors qu’elle se concentre tout en accélerant le rythme.
- Putain, trésor. Tu vas m’achever.
Son regard ne me lâche pas. toutes mes réactions face aux mouvements de son poignet sont étudiées avec minutie. Je respire bruyamment, son bruit saccadé étant le seul son présent dans la pièce. Mes mains me démangent et je ne tiens plus, j’ai besoin de la toucher. Ma main saisit sa nuque, la forçant à se pencher pour me laisser goûter ses lèvres. Elle grommelle quand j'approfondis notre baiser et que je lui arrache un soupir d’aise lorsque ma main passe sur son sein. Son téton durcit sous l’attention que je lui porte, je le presse, joue avec, laisse une trainée de baisers mouillées. Et l’autre m’appelle tout aussi intensément, je suis incapable de résister, je n’arrive toujours pas à me remettre de la douceur de sa peau, de son goût.
Je l’entends reprendre son souffle lorsque mes pouces se frottent contre leur rigidité. Son front se pose sur le mien alors que mes doigts s'infiltrent dans son bas.
- On avait dit que c’était que pour toi, râle-t-elle alors que je découvre avec joie l’humidité de ses plis.
Elle resserre l’étau que forme sa main et accélère la cadence pour se caler sur le rythme que mes doigts suit en elle. Nos hanches accompagnent respectivement les mouvements de l’autre. Je mordille son cou en fermant les yeux, je lutte pour ne pas me laisser aller à chaque fois qu’elle passe la main sur mon gland. J’ajoute un doigt et le courbe pour atteindre son point sensible, ce qui a pour effet immédiat de la faire se cambrer contre ma main. Sa main ne lâche toujours pas le rythme et la pression qu’elle impose. Je baise sa main et elle mes doigts.
- Manon, bordel.
Notre rythme ne s’interrompt pas, sa main aggripe mon épaule et je ne ressens pas les griffures qu’elle m’inflige.
Je n’en peux plus.
Il m’est impossible d’attendre une seconde de plus.
Je dois la posséder.
Ma respiration est courte alors que je parle dans son cou.
- Arrête trésor, j’ai besoin d’être en toi, lui dis-je la voix pleine de désir.