Chapitre 4

Chapitre 4

    Lorsque la police arriva sur les lieux, elle trouva Fred assis sur son divan, accompagné de l'avocat de la société familiale, maître Edward Standford. Standford était toujours là pour sortir Fred de mauvaises situations, en général, chaque fois qu'il allait trop loin en affaire pour satisfaire les désirs paternels. C'était plus qu'un avocat pour lui et, bien qu'ils ne se côtoyaient pas en dehors du bureau, Fred le considérait comme un ami et un confident. Il ne lui cachait rien, surtout lorsqu'il faisait une action limite malhonnête dont le seul but était de gagner toujours plus d'argent. C'était la première personne à qui il avait pensé et qu'il avait appelée, face à cette situation surréaliste. L'avocat lui dit de ne toucher à rien et arriva dans le quart d'heure qui suivit. Et après un bref constat de la situation, il avait appelé la police.


Tout se bousculait dans la spacieuse et luxueuse cuisine. La police municipale, le photographe, le médecin légiste, la police scientifique, la morgue, tout le monde attendait son tour pour mener à bien sa fonction. Fred se sentait extrêmement mal, dans sa tête c'était le chaos. Il ne lui était plus possible de réfléchir et devait faire des efforts surhumains pour comprendre et accepter la situation.
L'inspecteur Crow entra dans l'appartement d'un pas assuré. Fred le regarda et sentit que cet homme d'une cinquantaine d'années avait déjà bien roulé sa bosse. 1,70 m, 70 kg, Cheveux mi-long, brun où quelques mèches blanches s'entrecroisent naturellement, athlétique et charismatique. "Un vrai look de baroudeur des scènes de crime", se dit Standford.
Crow progressait dans la pièce, regardant tout autour de lui. Ses yeux faisant office de lasers passaient en revue tout ce qui se trouvait dans son champ de vision. Ce qu’il voyait était immédiatement scruté et analysé. Le résultat était aussitôt réceptionné et traité par son cerveau aiguisé. À peine arrivé près de Fred, Crow s'était déjà fait une idée du lieu et de son habitant.
“Inspecteur Crow, du commissariat principal de police de Manchester, dit-il en tendant la main à Fred.
– Fred Slater" répondit Fred, lui tendant la main également. 
La poigne de Crow surprit le jeune homme qui eut la main molle. Il sentit ses os se resserrer les uns sur les autres. En temps normal, c'est lui qui aurait écrasé des mains, mais, depuis ce matin, plus rien n'était normal et Fred sentait le sol s’ouvrir sous ses pieds. Le temps de ses réflexions, Crow avait déjà salué Standford.
L'inspecteur démarra son interrogatoire de routine : 
“Monsieur Slater, nous sommes ici chez vous, c'est exact ?
– Oui.
– Je souhaiterais vous poser quelques questions, si vous voulez bien ?"
La politesse de Crow surpris Slater qui se redressa : “Oui, bien sûr.
– Habitez-vous seul ?
– Oui.
– Que s'est-il passé ?
– Je crains de ne pas le savoir, inspecteur. Je me suis couché hier soir et, lorsque je me suis réveillé ce matin, j'ai découvert mon ami Gorges gisant sur le sol de ma cuisine.
– Qui est Georges ?
– Georges Wagner, c'est mon ami d'enfance et mon collègue de travail.
– Vous êtes en train de me dire que ce n'est pas vous qui avez tué monsieur Wagner ? Et que vous n'avez pas vu ce qui s'est passé ?
– C'est exact.”
Crow marqua un temps de pause, puis reprit : “Quelqu'un d'autre que vous aurait-il les clés de votre appartement ?
– Ma femme de ménage. Mademoiselle Olivia Roberts.
– Personne d'autre ?
– Non.”
Fred se prit la tête entre les mains et regarda le sol. Il ne comprenait rien à ce qui se passait, mais voyait nettement où l'inspecteur voulait en venir avec ses questions. Si personne d'autre que sa femme de ménage n'avait les clés de chez lui, alors soit c'était elle, soit c'était lui. Cela ne lui avait pas encore effleuré l'esprit qu'il pourrait être accusé du meurtre de son ami.
Crow continuait : “Monsieur Fred Slater, je vous informe que vous allez être placé immédiatement en garde à vue pour une durée de 24h avec une possibilité de prolongation de 24h. Vous êtes suspecté d'avoir assassiné monsieur Georges Wagner par arme blanche. Cette garde à vue a pour but de vous poser de plus amples questions afin d'éclaircir cette affaire. Vous avez le droit de demander à être examiné par un médecin, de passer un coup de fil à un proche et de bénéficier de l’assistance d’un avocat choisi par vous-même ou commis d’office. Avez-vous un avocat ?
– Oui et je l'accompagne", répondit Standford.


Un policier décrocha la paire de menottes qui pendait à sa ceinture et ordonna froidement à Fred : “Tournez-vous.”
Il le menotta. Fred se laissa faire en silence. Une voiture les emmena, toutes sirènes hurlantes. Fred sentit la honte et l'incompréhension envahir tout son être. En peu de temps, ils arrivèrent au commissariat. Une grande bâtisse en brique rouge et aux cadres de fenêtres de couleur bleue. Des fois, Fred passait devant et trouvait que le bâtiment avait du style. Il ne pensait pas y entrer un jour menotté. Il devait réfléchir vite, il le savait. Il avait l'obligation de se ressaisir et d'affronter cet événement de front. Dans les affaires, il savait le faire. Il rebondissait toujours et en ressortait plus fort. Il se devait de réagir sans quoi cette institution carcérale ne ferait qu'une bouchée de lui.


Standford arriva à la suite des voitures de police. Ils entrèrent tous dans le commissariat. Fred et son avocat furent installés dans une pièce de 25 mètres carrés. Au centre se tenait une table avec deux chaises d’un côté et une de l’autre. Un grand miroir sans teint, sur un des murs, faisait face aux deux chaises.
Standford dit à son client : “Pour la suite, il faut que tu te trouves un avocat qui fait dans le pénal. Tu connais quelqu'un ?”
Fred pensa immédiatement à Nora, mais il se reprit, jugeant sa pensée utopique : "Non, je n’en connais pas, répondit-il. Et toi?"
Standford n'en connaissait pas personnellement, mais il avait un réseau et promit à Fred de lui en trouver un bon.
Un policier pria Fred de le suivre et releva ses empreintes. Il revint à la salle avec Crow. Un secrétaire se tenait là, devant une machine à écrire, prêt à encrer cette tragique histoire. Ils s'installèrent et l’interrogatoire commença.
“Monsieur Fred Slater, il est 9h23, votre garde à vue commence maintenant. Racontez-moi vos dernières vingt-quatre heures", dit l'inspecteur.
Les dernières 24 heures. Fred réfléchit rapidement, il devait reprendre depuis le dimanche matin.
"J’ai passé le week-end chez un ami et collègue de travail, au lac Windermere. Je suis rentré hier vers 18h30. J’ai passé la soirée chez moi.
– Comment s'appelle ce collègue?
– Carl Lewis.
– Vous étiez seuls ?
– Non, sa petite amie était là."
Crow semblait légèrement agacé : “Ne jouons pas au chat et à la souris. Essayez de me donner le plus de précisions possible sans que j’aie à vous tirer les vers du nez, voulez-vous ?”
Slater se sentit gêné et en fut décontenancé : “Oui, bien sûr, inspecteur, je suis désolé. Son amie s'appelle Martine Toker.
– Vous m’avez dit tout à l’heure que, seuls, vous et votre femme de ménage possédiez les clés de votre appartement. C’est exact ?
– Oui.
– Pensez-vous que votre femme de ménage ait quelque chose à voir avec ce meurtre ?
– Non, c’est impossible.
– Comment s’appelle-t-elle et où habite-t-elle ?
– Olivia Roberts, elle habite au 21 bis Bland Street à Moss Side.
– Depuis combien de temps la connaissez-vous et comment l’avez-vous rencontrée ?
– Elle travaille pour moi depuis 6 ans. Elle a répondu à une petite annonce que j’avais passé dans le journal local. Je suis très content de ses services et de notre relation.
– Pensez-vous que quelqu’un pourrait vous en vouloir ?
– Non, enfin, je ne sais pas. Je ne suis pas ce qu’on appelle quelqu’un de facile en affaire, mais, de là à tuer mon meilleur ami dans le but de me mettre le meurtre sur le dos, non, je ne vois pas qui pourrait m’en vouloir à ce point.
– Parlez-moi de monsieur Georges Wagner.
– Je le connais depuis le collège. Nous sommes de très bons amis. Il travaille avec moi.
– Quelle était sa fonction ?
– Il me secondait.
– C’est-à-dire ? Quelle est votre fonction exacte à vous et quelle était la fonction exacte de monsieur Wagner ?
– Je suis responsable d'une équipe de "business developer" dans l'entreprise de mon père "MecaWorld". Je dirige des projets qui ont pour but de faire progresser l’entreprise. Parfois, j'assiste aussi mon père avec certains gros clients. Georges me secondait dans ma fonction.
– Soyez plus précis, monsieur Slater, je ne comprends toujours pas en quoi pouvait bien consister une journée type de monsieur Wagner, dit crow sur un ton agacé.
– Je ne vois pas en quoi ce genre de question peut s’avérer utile pour cette enquête. Vous recherchez un meurtrier, pas un boy !" dit Standford s'impatientant sur sa chaise.
Crow le fixa d'un air surpris : “Un boy ?”
Puis il regarda Slater droit dans les yeux dans l’attente d’une réponse.
“Georges me rendait toute sorte de services dont je n’avais pas le temps de m’occuper. Il était mon chauffeur, des fois mon secrétaire. Il me faisait des courses ou bien encore m’accompagnait à des rendez-vous.”
Crow prit un ton suspicieux : “Effectivement. Ne serait-il pas plus juste de dire que monsieur Georges Wagner travaillait pour vous… plutôt qu’avec vous ?”
Fred comprit l’allusion, mais ne répondit pas. Il estima que la fatigue de la situation lui était suffisamment pénible sans avoir besoin d’y ajouter des remarques qui ne valaient pas la peine qu’on y prête attention.
Crow continua : “Avez-vous suivi le même cursus scolaire ? Au lycée ? À la faculté ?
– Oui."
Crow restait perplexe sur la relation entre les deux amis : “Bien... Monsieur Standford à raison. Mettons de côté ce point, pour l’instant, nous y reviendrons plus tard. Qui sont ces amis avec qui vous avez passé le week-end ?”
Fred n'aimait pas ça. Il se sentait déjà juger alors que ce n’était que le début de l’enquête.
Il prenait sur lui pour rester le plus calme possible : “Carl Lewis est un collègue de travail avec qui je joue au tennis une fois par semaine. C'est le seul moment où je le vois en dehors du bureau. Il est chef de projet dans l’entreprise depuis 4 ans. Il m’a présenté sa fiancée vendredi, à la fin d'un match, et il se trouve que c’est une ancienne amie de la fac de droit. Carl m’a invité pour le week-end, pensant que cela nous plairait, à Martine et moi de reparler du passé.
– Cela a-t-il été le cas ?”
Slater fut déstabilisé. Il ne pensait pas que Crow rebondirait sur ce détail et la question le dérangea : “Je ne comprends pas ?
– Vous êtes-vous rappelé le bon vieux temps avec mademoiselle … ?
– Toker. Mademoiselle Martine Toker.
– ... avec mademoiselle Toker ?
– Non.
– Et pourquoi ça ?"
Crow enchaînait ses questions rapidement et avait une façon de tourner celles-ci, qu’elles lui paraissaient pleines de sous-entendus et Fred n'aimait pas ça du tout. Il sentait monter en lui un agacement dont il ne voulait pas.
Standforf s'interposa : “Inspecteur, cela n’a rien à voir avec l’enquête.
– Vraiment ? Et qu’en savez-vous, Maître ? Nous voici avec un homicide volontaire sur les bras, et tout porte à croire que le coupable est monsieur Slater. Pensez-vous que nous puissions nous permettre de passer à côté du moindre détail, aussi insignifiant soit-il ?
– Non, bien sûr que non ! se sentit obligé de répondre Standford.
– Parce que nous n’avons pas de bons souvenirs de cette époque, mais ça, mon collègue ne pouvait pas le savoir, avoua Fred à contrecœur.
– Pourquoi être allé à ce week-end si cela ne vous faisait pas plaisir de revoir mademoiselle Toker ?"
Slater, le regard perdu, ne répondait pas. L’inspecteur gardait le silence en l’observant. Il vit un homme gêné et embarrassé. Standford s’impatientait et ne comprenait pas que Fred soit si long à répondre. «Une question, une réponse», pensait-il. Il finit par lui dire : "Tu n’es pas obligé de répondre.
– En effet, monsieur Slater, vous n’êtes pas obligé de répondre. Mais plus les questions auront de réponses, plus nous aurons de chances d’élucider cette affaire et, je suppose que, c’est ce que vous souhaitez ?"
Les deux hommes se regardèrent. Fred avait les yeux brillants et Standford compris que son client allait devoir révéler des choses qu'il ne souhaitait pas. Pendant ce temps, Crow l’observait. Il le croyait sincère dans ses réponses. Il ne fuyait pas son regard. Il faisait preuve de sensibilité. Il avait, apparemment des secrets, mais qui n’en a pas ? L’inspecteur avait envie de percer ce mystère et de résoudre cette enquête en trouvant la vérité et le coupable. Se contenter de faire incarcérer un innocent ne l’intéressait pas.
L'avocat demanda à parler seul à seul avec son client, ce que Crow accepta. Lui et le secrétaire sortirent, laissant tout en plan.
“Il te faut un avocat pénal de suite, dit-il. Je ne sers pas tes intérêts en restant près de toi, au contraire, par moment, je pense que ma présence te dessert plus qu'autre chose !  Prend celui commis d'office pour l'instant, je m'occupe de t'en trouver un au plus vite.
– Tu as raison, mais je ne veux pas de commis d'office. Je n'ai rien à cacher et j'ai l'intention de jouer franc jeu avec l'inspecteur. Je crois qu'il cherche à m'aider. Je vais devoir étaler ma vie et mettre des mots sur des intentions ou peut-être même sur des actes et ça me fait flipper.”
Standford lui rappela qu'il pouvait garder le silence s'il le jugeait préférable. Il lui souhaita bon courage et l'informa qu'il s'occupait de prévenir ses parents. Il se dirigea vers la porte et la frappa de trois coups. L'inspecteur l'ouvrit et Standford lui expliqua la situation. Crow lui fit un léger sourire et lui dit : “Sage décision Maître.”
L'avocat le regarda et pensa “Quel con !”


L'inspecteur et le secrétaire reprirent leur place respective et crow dit : “Reprenons monsieur Slater, je vous écoute.
– Vendredi, lorsque j'ai revu Martine, sa meilleure amie, Nora, était là aussi, Nora Becker. Je connais aussi Nora depuis la fac. À cette époque, j’étais amoureux d'elle, mais ce n’était pas réciproque. Lorsque je l'ai revu, mes sentiments sont remontés à la surface et en allant à ce week-end, je pensais, j’espérai que je la reverrai peut-être, mais elle n'est pas venue. J'ai appris, par Carl et Martine, qu'elle était en couple avec Greg Husman, un ancien camarade de collège et de fac aussi.”
Crow parut surpris. Il marqua une pause, semblant réfléchir, puis reprit : “Quelles sont vos relations avec eux ?
– Nous n'avons aucune relation. On s'est tous perdu de vue à la fin de la dernière année de fac de droit.
– J'en déduis que mademoiselle Martine Toker, mademoiselle Nora Becker et monsieur Greg Husman connaissaient aussi Georges Wagner, est-ce exact ?
– Oui.
– Leurs relations étaient-elles bonnes … à l’époque de la fac ?
– Non, enfin, ça dépend. Il y avait d'un côté Nora, Martine et Greg, et, de l'autre, moi et Georges.
– Bien. Parlez-moi de vos affaires. Qui pourrait vous en vouloir et quelles en seraient les raisons ?
– Je fais des affaires. Comme mon père, mon seul objectif est qu'elles soient bonnes pour l'entreprise. Il peut arriver que le client soit perdant, mais moins que s'il ne faisait pas affaire avec nous, enfin, nous profitons du fait qu’il soit coincé, qu’il pense qu’il n’ait pas le choix. Il peut arriver que, lorsque nous quittons le client, l'ambiance soit froide, voire glaciale.
– Hum... vous êtes, ce qu'on appelle un requin ?"
La voix de Crow était moqueuse et ironique et Slater ne répondit pas. Crow continua : “Perdant comment ? Leur arrive-t-il de tout perdre ?
– Oui. C'est déjà arrivé.
– Vous établirez une liste de nom de ces clients dont vous avez détruit l'existence ..., ainsi que de leurs coordonnées les plus précises possibles accompagnées de toute information que vous jugerez utile.”
Crow exaspérait Fred qui retenait ses nerfs.
– Qui d’autres pourrait vous en vouloir, monsieur Slater ? Dans votre cercle amical peut-être ?
– Non, je ne pense pas. Georges était mon véritable ami. Je pratique des activités sportives et culturelles que je partage avec des personnes, mais je dirais plus volontiers que ce sont des connaissances.
– Vous établirez aussi une liste de ces… connaissances.
– Et du côté des femmes ? Une ancienne petite amie peut-être ?
– Non, je n'ai pas de petite amie.
– Actuellement, mais essayez de vous souvenir. Peut-être avez-vous blessé une jeune femme dans le passé ?
– Je n'ai pas eu de petite amie. Je n'ai jamais rencontré de femme qui me plaisait." Fred se sentit obligé de se justifier. Il vit dans le regard de l'inspecteur qu'il aurait aimé le questionner plus longuement sur le sujet. Mais heureusement pour lui, ce n'était pas nécessaire pour l'enquête.
Un policier entra dans la pièce, remit un document à Crow en lui glissant un mot à l'oreille, puis ressortit sans prêter la moindre attention au suspect.
Crow le consulta et dit : “Les résultats d'empreintes viennent de tomber. Les empreintes retrouvées sur le couteau sont uniquement les vôtres.”
Slater encaissa cette information du mieux qu'il put. Il regarda Crow et lui dit d'une voix posée : “Je n'ai pas tué Georges, inspecteur. Je l'aimais. Il était comme un frère pour moi. Si j'ai voulu qu'il me seconde comme il le faisait, c'est parce que j'avais une confiance totale en lui et que l'on était souvent ensemble. On aimait être ensemble, on se complétait. Il suffisait que l'on se regarde pour se comprendre. Il connaissait tout de ma vie et je crois connaître tout de la sienne. J'ai toujours pensé qu'il était heureux de sa vie dans l'entreprise et que jamais il ne jugeait sa fonction comme un sous travail, comme vous paraissez le laisser sous-entendre. Personne d’autre que lui n’aurait pu remplir cette fonction basée sur une confiance et une amitié hors norme, construite sur des années.”


Crow détecta une touche de tristesse dans la voix de Fred et lui dit gentiment : “Vous allez pouvoir vous reposer un peu.”
Le policier responsable de la saisie plaça la déposition devant lui. Crow demanda à Fred de la lire, de parapher chaque page et de signer au bas de la dernière. Il l'informa à nouveau qu'il pouvait passer un coup de fil s'il le souhaitait, mais Fred n'avait aucune envie de parler à qui que ce soit, préférant s'en remettre à Standford qui devait sûrement avoir déjà fait le nécessaire auprès de ses parents. Une fois la déposition signée, l'accusé présumé fut conduit en cellule.
Fred était fatigué. Il sentait que ce n'était que le début. Qui pouvait lui en vouloir au point de commettre un meurtre pour lui faire porter le chapeau ? A-t-on tué Georges pour se venger de lui ou pour se venger de Georges ? Y a-t-il quelque part un ancien client dont il aurait bousillé la vie au point qu'il veuille le détruire ? Fred ne trouvait aucune réponse sensée à ces questions qui l'obsédaient.

 

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ABChristLéandre
Posté le 24/08/2025
« Vous êtes en train de me dire que ce n’est pas vous qui avez tué Monsieur Wagner ? » Drôle de question ! La subtilité de l'inspecteur n’est clairement pas flagrante. ^⁠_⁠^
Mis à part ça, pour le reste, l’interrogatoire policier était plutôt correct, même si je pensais Fred plus intelligent que ça dans de tels instants (de là à faire la pipelette avec l’inspecteur). Je vois qu’on décèle un peu plus d’humanité chez lui, maintenant...
Outre tout cela, j’ai trouvé ce chapitre plutôt constructif. Il annonce une suite avec enfin un peu d’action. Pour moi, le titre commence à prendre du sens.
Même si je m’attendais à ce que l’élément déclencheur de ce récit apparaisse un peu plus tôt dans l’œuvre - au début, par exemple - je reste confiant et optimiste pour la suite.

A.B C
Anne Bénète
Posté le 25/08/2025
Merci.
Vous lisez