Chapitre 4

Par Cerise
Notes de l’auteur : Où, enfin (!) on pénètre dans La Villa!
Remarque: dans ce chapitre, je reprends et détourne certaines croyances religieuses (les anges et les démons) de manière moqueuse. Je ne souhaite pas démarrer de polémique, ni heurter des convictions. Je puise mon inspiration dans ce qui est, j’estime, passé dans la culture commune. Malgré tout, si c’est un sujet sensible pour vous, n’hésitez pas à passer votre chemin !
 
 
 
 

Vampire : n.m. LITTÉRATURE : créature fantastique apparue au début du XVIIIe siècle. Décrite comme mort-vivant se nourrissant de sang humain, il fait l’objet d’un folklore détaillé persistant jusqu’au début du XIXe siècle. Plusieurs œuvres majeures de science-fiction utilisent le personnage du vampire comme pivot central du récit : Dracula, de Bram Stocker ; Entretien avec un vampire, de Anne Rice.

DEPUIS 2015 : Sous-espèce de chimère de forme anthropoïde, au vieillissement extrêmement ralenti, aux besoins protéinés très élevés et à une sensibilité caractéristique à la lumière. Les vampires jouissent d’une popularité importante alimentée par les nombreux mythes dont ils ont fait l’objet durant de longues années, entrant en conflit avec leur nature secrète, nécessaire par le passé. Les vampires sont présents sur toutes les aires géographiques occupées par le genre homo sapiens.

 

 

Mila jubilait. Sans chercher à cacher son sourire victorieux, elle exhiba son butin et disposa un à un ses clichés face à ses interlocuteur. La chouette ne bougea pas, jetant de furtif coups d’œil au Commandant Chardonnet. Celui-ci attendit patiemment que Mila ai déposé la dernière photo pour s’en approcher, sans pour autant les toucher.

Un silence plein de voix étouffées, de crachotements de cafetières asthmatiques et de pas plus ou moins pressé emplit ses oreilles. Comme elle l’avait déjà fait une dizaine de fois, Mila détailla les photos. À l’envers, elle prenait une autre allure, mais rien cependant qui ne permettait d’en déduire quoi que ce soit.

D’un geste de joueur de carte émérite, le Commandant ramassa les photos, les rapprochant tout près de lui, puis les éloignant de nouveau. Les tendant à bout de bras, il questionna :

– Avez-vous la pellicule ?

– Oui, euh, attendez…

Elle repartit à la pêche dans son sac, et du fond de l’enveloppe renforcée en sorti un petit tube de plastique. Elle s’interrogea un instant : les termes de leur contrat officieux ne mentionnait que les photos. Devait-elle en tirer avantage ? Mais elle renonça, et lui tendit l’objet.

Le directeur d’enquête le déposa posé droit dans une bannette en plastique dont elle ne parvint pas à lire l’intitulé : l’écriture en était par trop fine et penchée, comme celle des lettres d’antan écrite à la plume sergent-major. Reportant son attention sur ses interlocuteurs, elle les trouva penchés près des clichés, pour elle marmonnant à voix basse, pour lui quadrillant de ses iris vert d’eau chaque parcelle de papier.

– Je penche pour un djinn, finit-elle par lâcher.

Comme escompté, deux paires d’yeux se braquèrent sur elle. Sa mixture de sorcière une fois bien bouillie, décantée et filtrée, elle en avait extrait l’essence même de ses connaissances. Et de ce qu’elle savait, les seules chimères capables de modifier les perceptions visuelles qu’on avait d’elles étaient les djinns. Cela expliquait à la fois son trou de mémoire, son invisibilité, et le fait qu’il apparaisse sur son argentique, et pas sur les autres clichés.

Pour dire vrai, ce petit détail, elle ne le savait pas. Elle l’avait déduit durant le trajet en métro. Mais elle se garda bien de le leur en faire part.

Au lieu de cela, prenant sans le vouloir une pose professorale, elle leur détailla comment les djinns pouvaient, s’ils en avaient le désir, se rendre invisibles, ou bien emprunter une forme différente de la leur propre.

Elle cita de tête la date d’apparition probable des premiers djinns, leur localisation initiale, la première mention faite d’eux dans un ouvrage écrit. Elle passa aux djinn célèbres, vivants ou décédés – Michael Jackson pour ne citer que lui, dont la transformation aux cours des années ne reflétait qu’un alzheimer précoce l’empêchant de maintenir une apparence constante. Elle s’arrêta au beau milieu d’une phrase lorsqu’elle eut l’impression désagréable d’entendre par sa bouche son professeur tant détesté.

Sylvestre Chardonnet la dévisageait, la tête un peu penchée. Laissant s’enfuir une ou deux secondes, il lui demanda :

– Souhaitez-vous boire quelque chose ? Café, thé ? Eau fraîche ?

Un peu prise de court, elle bredouilla :

– Un café, s’il vous plaît.

– Un café, très bien. Vous devez avoir bien soif, à tant parler.

Elle s’apprêtait à répliquer, mais resta coite. Elle le suivit des yeux jusqu’à ce qu’il sorte, et c’est à ce moment-là que lui vint la seule pauvre réplique que son cerveau parvint à trouver  : « Moins soif qu’un vampire pourtant ! », mais c’était trop tard. Au lieu de cela, Mila se retrouva face à la muette, qui ne faillit pas à son nouveau surnom.

Se caressant l’arrête du nez avec l’auriculaire – signe d’une intense concentration chez elle – elle tentait de comprendre ce qu’un djinn pouvait bien faire, en mode invisible activé, juste derrière ce gros ponte de Cadaral. Et surtout, si cela avait à voir avec son assassinat supposé. C’était un fait par trop inattendu pour que cela soit une simple coïncidence, elle en était certaine.

L’ouverture de la porte dans son dos la fit sursauter, et elle se retourna à demi pour voir entrer un plateau chargé de trois contenants dépareillés. Une tasse format expresso remplie d’un liquide sombre et odorant se déposa devant elle. Il semblait qu’on savait faire le café dans ce commissariat, pourvu qu’on sache où demander. La chouette se vit gratifiée du même traitement, tandis qu’un mug jaune canari orné d’un slogan « team brocoli », et duquel pendait une étiquette de thé, prit place à table en même temps que son propriétaire.

Le commandant Chardonnet et le lieutenant Chouette semblaient presque avoir oublié sa présence. Mila, à moitié vexée, se taisait. Le Commandant avait eu tort : elle savait aussi parfaitement écouter.

– C’est sur cette photo qu’on le voir le mieux, dit le lieutenant.

– On le distingue mal. Vous pensez que Jérémie saurait…

– Je ne sais pas, ça doit faire une éternité qu’il n’a pas vu d’argentique. C’est un crack en informatique, mais en photo papier…

– Avec la pellicule, peut-être, en la faisant numériser ?

– Il faut essayer, c’est une piste solide. On trouverait quelqu’un qui saurait faire ça ?

La Muette ne répondit pas, et son supérieur soupira, approchant la photo tellement près de son visage qu’elle touchait presque le bout de son nez. Il poursuivit :

– Pourquoi à votre avis se rendre invisible si c’est pour parader sous les yeux de dizaines de personnes ?

– Il ne pensait pas être vu. C’est peut-être le seul moment où il a pu approcher Cadaral ?

– Oui, mais pourquoi faire ?

– Regardez, sur celle-là, pointa-t-elle, on dirait qu’il met la main dans sa poche. Pourquoi ?

– À nous de trouver. Et là…

Tout cela passionnait Mila. Elle regrettait de ne pas avoir son usuel saucisson, comme chez elle devant toute bonne série policière (elle préférait de loin le gras de cochon au beurre de cacao).

Le commandant trempa les lèvres délicatement dans son mug, et la tira de ses grasses pensées en recrachant violemment sa gorgée par le nez. À son grand effarement, un parfait demi-cercle se retrouva moucheté, englobant les photos, mais épargnant fort heureusement sa personne.

– Je… je suis confus. Je n’ai rien pu faire. C’est de la verveine, c’est épidermique, je suis allergique, si j’en bois… Vous voyez le résultat. J’ai du me tromper de boîte en salle de pause, ou bien…

Sa belle prestance l’avait un peu quitté. Il tira d’une poche un mouchoir en tissu immaculé, et entreprit d’essuyer le papier glacé et la table autour, à petits gestes précipités. Mila, éberluée, regarda la Chouette qui refoulait une grimace. Finalement, il plia son mouchoir, hésita une seconde, le plia encore en deux, et le glissa dans sa poche.

– Mme Ploust ? Encore toutes mes excuses, j’espère vous avoir épargné. Tout ceci doit vous ennuyer, je vais vous raccompagner.

Encore un peu sous le choc, elle protesta que non, pas du tout, et gigota des neurones tant qu’elle put, mais ils paraissaient pris dans de la gelée. Elle ne trouva aucune bonne excuse pour justifier de rester.

Elle eut l’occasion quelques jours plus tard de s’installer sur son clic-clac avec un saucisson à peine entamé. Le décès de Cadaral n’avait pas provoqué l’annulation de son émission, bien au contraire. La chaîne HQTV s’était attelée en urgence à la refonte complète de sa grille de programme : flairant le filon, ses dirigeants s’étaient vite rendu compte que deux heures par semaine serait par trop peu pour contenter la curiosité malsaine des spectateurs.

Au lieu de cela, tous les soirs, de 19h à 20h, les français auraient l’immense plaisir de retrouver les douze participants pour un show ininterrompu. Le dimanche soir, cette plage s’étendrait de 20h à 22h, et pour ceux qui le souhaitaient, l’appli correspondante proposerait une diffusion au contenu amplifié, avec chat en ligne, vote interactif sur les défis à imposer aux participants, et questions – tout cela suivant des règles tarabiscotées que Mila ne comprenait pas.

Tout cela s’annonçait honteusement passionnant. Depuis plusieurs jours déjà, la bande annonce saturait l’écran à intervalles réguliers, placardé d’un énorme CHIMERAFFAIRS en capitales rose fuschia. D’ici quelques minutes, enfin, commenceraient les réjouissances.

Elle s’enfonça dans sa banquette, prenant garde d’orienter son saucisson sur la planche de façon à ce qu’il ne finisse pas par terre. À la réflexion, elle en profita pour se couper quelque tranchettes d’avance en laissant les dernières publicités en toile de fond. On n’était jamais trop prudent concernant la pénurie de saucisson.

À 20h02, l’écran devint noir, barré seulement du logo rose et gras, et la même musique que celle entendue lors de la conférence de presse monta crescendo. Rapidement, le titre disparut, l’écran s’élargit par le centre, en un curieux effet grossit, donnant l’impression de tomber dans un tunnel. L’image continua de s’élargir, investissant une luxueuse villa, au travers de laquelle la caméra zig-zagua quelques temps telle une mouche folle, toujours sur fond de musique criarde, avant de se poser enfin. L’image se stabilisa, et le son s’apaisa.

Face à la caméra, une porte sur la droite s’ouvrit. Mila, sans quitter l’écran des yeux, piocha à tâtons une tranche de saucisson, et la grignota sans même se rendre compte qu’elle n’avait pas enlevé la peau.

La première candidate entra : hésitante, ses longues jambes fuselées sanglées dans des chaussures de soirée naviguèrent à travers la pièce. Juste derrière elle venait une jeune femme plus petite, plus vive, et derrière elle encore une troisième. Elles se retournèrent en sursautant, manquant de se faire tomber mutuellement lorsqu’une seconde porte à gauche s’ouvrit.

C’était celle des garçons : le premier, avisant les occupantes, leur adressa un sourire carnassier. Derrière poussaient d’autres carrures d’athlètes, de beaux et jeunes corps bronzés malgré le soleil d’hiver des mois derniers.

Les douze participants s’écoulèrent par les deux portes et se répandirent dans la pièce. Un drôle de jeu commença alors, à base de gloussements, de présentations et de positionnement stratégique sur l’immense canapé semi-circulaire de la pièce. Mila attrapa quelques prénoms au vol, Chloé – la plus petite de toute, fine comme une herbe aux longs cheveux noirs, Nino, gueule d’ange et mèche rebelle, Gwen, qui semblait glisser sur une mince couche d’air plus que marcher. Celle-là, pensa-t-elle, ne ferai pas long feu si elle n’y prenait pas garde. Trois filles s’affalèrent dans le canapé, les trois autres partant à l’assaut du comptoir de la cuisine.

Laissés dans le flou, les petits groupes entamèrent une conversation, lançant sans y croire des affirmations concernant les secrets de chacun. Nathan, un grand blond au nez légèrement de travers, se jeta sur le premier groupe de fille lorsqu’on l’appela « vampire », les faisant piailler de plaisir. Il s’apprêtait à jouer du comique de répétition sur le deuxième trio, lorsqu’un bruit de tonnerre les figea sur place.

Une musique angélique lui succéda bientôt, suivit d’une voix tintante et androgyne :

– Bienvenue… Bienvenue dans cette villa des secrets, villa des délices, villa des enchantements. Je m’appelle Gabriel.

Les douze tournaient la tête en tout sens, mais ne virent personne, jusqu’à ce que, petit à petit, au centre même du canapé, au dessus de la table en verre, n’apparaisse un hologramme.

Une créature diaphane, aux cheveux longs, étrangement vêtue de voiles recouvrant presque tout son corps, se matérialisa. Impossible de savoir s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme, tantôt le tissu semblait galber un sein, tantôt la mâchoire trop carrée paraissait couverte de poil. Dans son dos, de longues ailes duveteuses se balançaient légèrement dans un courant d’air improbable.

Passé le premier instant de surprise, une fille se redressa vivement et, dans une exclamation, passa le bras au travers de la vision. Ce fut rapidement la débandade, et tout s’amusèrent quelques secondes à se glisser au travers de l’illusion.

Brutalement, les lumières s’éteignirent, et un second coup de tonnerre, encore plus tonitruant que le premier, résonna. Tous se figèrent, revenus au creux du canapé, visages bleuis par l’illusion, regards fixés sur l’ange qui se tourna lentement sur sa gauche.

À côté du premier hologramme un deuxième apparut, brutalement. Alors que Gabriel brillait d’un éclat azuréen, celui-ci rougeoyait. Là où Gabriel n’était que voiles et tissus, celui-ci se présentait presque nu. Musculeux, cornu, poilu, une queue pointue se faufilait on ne savait comment en dehors d’un short en cuir luisant moulant son postérieur musclé.

Mila ne put s’empêcher de soupirer.

– Ils nous font encore le coup. On n’a jamais pu prouver que les anges et les démons existaient. Ce doit être les seules créatures enfantées par l’imagination humaine qui, vraiment, n’existent pas. Et puis, quand même, se baser encore sur les vieilles croyances chrétiennes, c’est complètement éculé.

Pour la peine, elle piocha une autre tranche de saucisson. Un peu blasée, elle détailla les costumes. Celui du démon en particulier criait de réalisme, et elle plaignit un moment le présentateur devant s’astreindre à de longues heures de maquillage avant de faire le pitre. À moins que les techniciens n’aient réussit à intégrer directement dans l’hologramme les modifications corporelles de base – poils, cornes, sabots, et tutti quanti. C’était bien possible.

Tandis que la voix de Gabriel résonnait pure et cristalline, la voix du démon prit la suite du grondement de tonnerre comme s’il n’avait jamais cessé :

– Je suis Belphégor. À tour de rôle avec Gabriel, nous prendrons le contrôle de cette villa. Pour le meilleur, et surtout pour le pire.

Elle s’attendait à un rire démoniaque, mais il ne vint jamais. Au lieu de cela, les lumières se rallumèrent peu à peu, et les deux hologrammes pâlissant commencèrent à déclamer sentencieusement les règles de la villa : ne pas parler de son identité de chimère, bien sûr, ne pas chercher à la faire deviner, mais aussi respecter le leader hebdomadaire, s’astreindre aux défis qu’il pourrait lancer, répondre une fois par semaine aux questions des spectateurs dans La Boîte – aussitôt, une image holographique d’une minuscule pièce plus haute que longue et pourvue pour tout mobilier d’un petit coussin rond se matérialisa – et tout un tas de détails tortueux et torturant dont elle perdit le fil tout autant que les participants.

Mila les plaignit quelques secondes, avant de repartir à l’assaut du saucisson.

Lorsque, deux heures plus tard, elle éteignit l’écran, ses oreilles bourdonnaient. Finalement, elle n’en avait pas tant apprit que cela. Oh, elle avait bien ses doutes, chez les filles notamment. Elle imaginait bien la petite Chloé en fée, ou quelque chose comme ça, ou bien Nino en satyre – il ne pouvait s’empêcher de reluquer les postérieurs féminins, c’en était presque maladif. Mais concernant Cadaral, rien.

Pour la peine, elle se coucha, emportant dans son lit sa tablette. Pas pour parcourir les premières hypothèses qui envahissaient déjà la toile, non, mais bien pour relire les quelques sites sérieux de sa connaissance sur lesquels, peut-être, se trouvaient une pépite : une information, n’importe laquelle, qui aurait pu lui permettre de remonter jusqu’à ce mystérieux djinn.

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Fannie
Posté le 29/09/2020
Après le coup de la verveine, la « chouette » me semble également suspecte. En effet, qui d’autre aurait pu échanger les sachets de tisane ? C’est curieux, cette allergie à la verveine ; je me demande aussi si c’est une caractéristique d’une chimère.
L’émission de téléréalité a l’air grandiose. Si je l’apprécie dans un roman, c’est tout ce que je déteste dans la vraie vie.  :-)
Ah, le saucisson ! Elle s’entendrait bien avec mon fils.  ;-)
Coquilles et remarques :
— D’abord le commandant/Commandant : il ne prend pas de majuscule ; à corriger partout.
— Je ne souhaite pas démarrer de polémique, ni heurter des convictions. [Le verbe « démarrer » est intransitif, sauf quand il veut dire détacher les amarres d’un bateau ; je propose « lancer » ou « déclencher ».]
— Vampire : n.m. LITTÉRATURE : créature fantastique apparue au début du XVIIIe siècle. Décrite comme mort-vivant se nourrissant de sang humain, il fait l’objet d’un folklore détaillé [comme un mort-vivant / Il faut harmoniser les accords : Décrit/il fait l’objet (le vampire) ou Décrite/elle fait l’objet (la créature).]
— au vieillissement extrêmement ralenti, aux besoins protéinés très élevés et à une sensibilité caractéristique à la lumière [« et doté d’une sensibilité caractéristique » ou « et qui présente une sensibilité caractéristique »]
— et disposa un à un ses clichés face à ses interlocuteur [ses interlocuteurs]
— La chouette ne bougea pas, jetant de furtif coups d’œil [furtifs]
— Celui-ci attendit patiemment que Mila ai déposé la dernière photo [ait disposé]
— de crachotements de cafetières asthmatiques et de pas plus ou moins pressé [pressés]
— Mila détailla les photos. À l’envers, elle prenait une autre allure [elles prenaient]
— et du fond de l’enveloppe renforcée en sorti un petit tube [sortit / après « du fond de l’enveloppe », « en » est de trop]
— les termes de leur contrat officieux ne mentionnait que les photos [ne mentionnaient]
— Mais elle renonça, et lui tendit l’objet. [Pas de virgule avant « et ».]
— Le directeur d’enquête le déposa posé droit dans une bannette [déposa posé ?]
— comme celle des lettres d’antan écrite à la plume sergent-major [écrites]
— Cela expliquait à la fois son trou de mémoire, son invisibilité, et le fait qu’il apparaisse sur son argentique, et pas sur les autres clichés. [Pas de virgule avant « et pas »]
— Pour dire vrai, ce petit détail, elle ne le savait pas [elle ne le connaissait pas]
— elle leur détailla comment les djinns [Il y a déjà « détail » un peu plus haut ; je propose développa, expliqua, précisa...]
— Elle passa aux djinn célèbres [djinns]
— ne reflétait qu’un alzheimer précoce [Alzheimer ; c’est un nom propre, une ellipse de « maladie d’ Alzheimer.]
— et c’est à ce moment-là que lui vint la seule pauvre réplique que son cerveau parvint à trouver  [vint / parvint ; ça sonne comme une répétition]
— Se caressant l’arrête du nez avec l’auriculaire [l’arête ; avec un seul « r », contrairement au verbe « arrêter »]
— L’ouverture de la porte dans son dos la fit sursauter, et elle se retourna [Je ne mettrais pas la virgule avant « et ».]
— Une tasse format expresso [de format ; oui, je milite en faveur des prépositions  ;-)]
— C’est sur cette photo qu’on le voir le mieux, dit le lieutenant [qu’on le voit]
— Oui, mais pourquoi faire ? [pour quoi ; en deux mots dans ce cas (pour faire quoi ?)]
— J’ai du me tromper de boîte en salle de pause [J’ai dû]
— Mme Ploust ? Encore toutes mes excuses, j’espère vous avoir épargné [épargnée]
— que deux heures par semaine serait peu [seraient]
— Au lieu de cela, tous les soirs, de 19h à 20h, les français auraient l’immense plaisir [les Français ; majuscule pour le substantif]
— de retrouver les douze participants pour un show ininterrompu [« show » en italique ou mieux : un spectacle ininterrompu, une émission ininterrompue]
— une diffusion au contenu amplifié, avec chat en ligne [Miaou ! Il faut mettre « chat » en italique.]
— Depuis plusieurs jours déjà, la bande annonce saturait l’écran à intervalles réguliers, placardé d’un énorme CHIMERAFFAIRS en capitales rose fuschia [la bande-annonce / « placardée » (si c’est la bande-annonce), « le placardant » (si c’est l’écran) / fuchsia]
— prenant garde d’orienter son saucisson sur la planche de façon à ce qu’il ne finisse pas par terre [de façon qu’il ; voir ici : http://www.academie-francaise.fr/de-maniere-ce-que]
— elle en profita pour se couper quelque tranchettes d’avance [quelques]
— la même musique que celle entendue lors de la conférence de presse monta crescendo [en crescendo]
— en un curieux effet grossit, donnant l’impression [grossi]
— L’image continua de s’élargir, investissant une luxueuse villa [« investir » veut dire assiéger, cerner, pas entrer dedans ; je propose « en pénétrant dans ». Voir ici : http://academie-francaise.fr/investir-au-sens-denvahir]
— la caméra zig-zagua quelques temps telle une mouche folle [zigzagua ; en un mot / quelque temps ; ici « quelque » veut dire « un certain » (pas « plusieurs »), donc il est invariable]
— L’image se stabilisa, et le son s’apaisa. [Pas besoin de virgule avant « et ».]
— piocha à tâtons une tranche de saucisson, et la grignota [Pas de virgule avant « et ».]
— de présentations et de positionnement stratégique sur l’immense canapé [placement, pas « positionnement » ; voir ici : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9P3575]
— Chloé – la plus petite de toute [de toutes]
— Celle-là, pensa-t-elle, ne ferai pas long feu [ne ferait]
— se jeta sur le premier groupe de fille lorsqu’on l’appela « vampire » [de filles]
— Une musique angélique lui succéda bientôt, suivit d’une voix tintante et androgyne [suivie / « tintant(e) » ne semble pas exister en tant qu’adjectif ; je propose perçante ou stridente]
— Les douze tournaient la tête en tout sens [en tous sens]
— au centre même du canapé, au dessus de la table en verre [au-dessus de]
— Ce fut rapidement la débandade, et tout s’amusèrent quelques [tous s’amusèrent]
— en dehors d’un short en cuir luisant moulant son postérieur musclé [Je propose « qui moulait »]
— À moins que les techniciens n’aient réussit à intégrer [n’aient réussi]
— et les deux hologrammes pâlissant commencèrent [pâlissants]
— et tout un tas de détails tortueux et torturant dont elle perdit le fil [« torturant » n’existe pas officiellement en tant qu’adjectif, mais je comprends que tu veuilles jouer avec les sonorités ; il faut donc l’accorder : torturants]
— Finalement, elle n’en avait pas tant apprit que cela [appris]
— sur lesquels, peut-être, se trouvaient une pépite [se trouvait]
Tac
Posté le 17/05/2019
Rerererere
Du coup, c'est établi que le monsieur habillé en vert est un djinn ?
Il y a quelques petites fautes qui trainent, j'ai vu un ou deux s oubliés au niveau des accords, et à un moment tu dis "il avait tort" par rapport à Chardonnet mais avant tu parles pas de lui, mais de lui et sa collègue, donc logiquement ce il devrait être au pluriel. Ah et la voix tentant, je ne suis pas sûre que ça veuille dire quelque chose... une voix tentantE, je ne suis pas sûre de comprendre ce que ça veut dire, d'imaginer la chose, peutêtre une voix tentatrice ? Je ne sais. Désolée de ne pas te dire où c'est dans le chapitre, je fais ça de mémoire parce que je suis très flegmatique en ce qui concerne la relève des fautes. Mais je ne voulais pas juste faire un com pour te houspiller par rapport à la suite non postée et que je voudrais avoir dans les cinq prochaines minutes, alors voilà.
Je me pose aussi des questions sur Mila. On sait un peu ce qu'elle aime, ça la rend assez réelle, accessible, mais en dehors du travail, "existe"-t-elle ? J'aime beaucoup comment tu lâches des infos très discrètement sur ses manies, mais j'ai envie d'en savoir plus, si elle a des amis, si elle est proche de sa famille.
Sinon je suis complètement mordue, et je vais laisser ton histoire me vampiriser, à quand la suite ? 
Cerise
Posté le 17/05/2019
 Re!  Pour les fautes oubliées, c'est vrai que selon mon état de fatigue au moment de l'écriture et des relectures, c'est certain que je passe au travers de cetaines, malgré le correcteur ortho qui aide aussi beaucoup.  Pour le "il avait tord", non, je parle bien seulement du Commandant, rapport à sa remarque précédente lui indiquant qu'elle parle beaucoup. Mais c'est vrai que vu que sa collègue s'immisce dans une phrase entre les deux, ce n'est pas clair, il faut impérativement que je reformule.  Pour la voix, c'est une voix tintant, je voulais écrire tintante mais il semble que cela ne s'accorde pas. Du coup, oui, c'est bizzare à la lecture, et il faut que je modifie.  Ton retour sur Mila est précieux. Il faut que je lui donne du corps, mais vu que je n'ai pas bossé des masses le perso, c'est plus difficile. J'ai pas mal d'infos sur son background dans ma tête, mais pas tant sur sa vie de tous les jours. Et j'en suis cruellement consciente. Je vais essayer de rectifier un peu ça dans les prochains chapitres, mais l'intrigue ne s'y prête pas trop (car oui oui! j'ai le chapitre 5 de prêt, plus qu'à bien le relire, et aussi l'intrigue des deux suivants de ficelée! Je n'ai jamais eu autant d'avance sur cette histoire, yipee!)   PS: pour le monsieur en vert... jocker :P <br />
Aliceetlescrayons
Posté le 15/05/2019
Alors, je vais tricher un peu et commenter 2 chapitres d’un coup ^^
Dans l’ensemble, je continue à être emballée par ton histoire. J’ai cependant une ou deux réflexions à te soumettre :
- pour la scène du commissariat, j’ai eu, tout le long, une impression de malaise, dans le sens où il était clair pour moi que quelque chose allait mal tourner pour Mila et que les deux flics n’étaient pas clairs. Ce qui est plutôt une bonne chose si c’est bien l’impression que tu voulais distiller. Par-contre, ce qui m’a posée problème, c’est que, dans les chapitres précédents, Mila apparaissait comme futée,combative et un peu revêche , j’ai donc eu un peu de mal avec le fait qu’elle donne l’impression de trouver complètement normale l’attitude du commissaire. 
- de même, le coup de la verveine est à la fois intrigant et totalement incongru. Même chose que précédemment, pourquoi Mila ne réagit pas plus?
Pour finir, le début de l’émission est vraiment bien rendu, même si je me suis sentie un peu comme Mila, larguée :D 
Cerise
Posté le 15/05/2019
Coucou!
Alors, zut pour les deux flics, non ils ne sont pas sensés être louches! Surtout pas Sylvestre! Tu saurais pointer ce qui t'as mis mal à l'aise?
Pour la verveine, oui, c'est bizzare, et non, je n'en dirais pas plus :) Mais je note d'accentuer la réaction de Mila.
Merci en tout cas de ta fidélité!
VavaOmete
Posté le 18/06/2019
Hey hey ! Coucou !<br />J'ai vraiment beaucoup aimé ce chapitre, et parce qu'on a des éléments concernant l'enquête, et parce qu'on en apprend un peu plus sur Mila ^w^
J'aime bien le fait que tu ai axès une grosse partie sur son visionnage de la série télé réalité. Je la voyais plus sérieuse, moins blasée/ironique, et moins mangeuse de saucisson, du coup... j'ai vraiment l'impression de la découvrir, de voir son épaisseur et ses manies. On sent d'ailleurs très bien son obsession pour les Chimères quand elle donne son cours magistral à Sylvestre =D<br /><br />Le pauvre avec la verveine d'ailleurs... j'ai beau me creuser la tête, je n'arrives pas à me souvenir s'il y a une créature fantastique qui craint cette plante... je sais qu'on s'en sert pour pas mal de trucs en magie, en médecine médiévale et en herboristerie, mais d'un point de vue créatures surnaturelles... rien >.> suis curieuse du coup.
 
Notes en passant :
"Plusieurs œuvres majeures de science-fiction utilisent le personnage du vampire" Dracula et Entretient avec un Vampire sont du Fantastique ;) le terme "science-fiction" n'existait pas au moment de l'écriture de Dracula, et Entretient avec un Vampire à tous les codes du fantastique et aucuns de la SF =)
" Il semblait qu’on savait faire le café dans ce commissariat, pourvu qu’on sache où frapper.La chouette se vit gratifiée du même traitement, tandis qu’un mug jaune canari orné d’un slogan « team brocoli », et duquel pendait une étiquette de thé, prit place à table en même temps que son propriétaire." /OoO pauvre personne qui s'est faite frapper pour faire du café ! Du coup on a aussi l'impression que la Chouette se fait taper dessus pendant que son supérieur s'assoit, la pauvre xD
 
"La première candidate entra : hésitante, ses longues jambes fuselées sanglées dans des chaussures de soirée naviguèrent à travers la pièce. Juste derrière elle venait une jeune femme plus petite, plus vive, et derrière elle encore une troisième. Elles se retournèrent en sursautant, manquant de se faire tomber mutuellement lorsqu’une seconde porte à gauche s’ouvrit.<br />C’était celle des garçons : le premier, avisant les occupantes, leur adressa un sourire carnassier. Derrière poussaient d’autres carrures d’athlètes, de beaux et jeunes corps bronzés malgré le soleil d’hiver des mois derniers.<br />Un drôle de jeu commença alors, à base de gloussements, de présentations et de positionnement stratégique sur l’immense canapé semi-circulaire de la pièce.[...]<br />Laissés dans le flou, les douze participants entamèrent une conversation, lançant sans y croire des affirmations concernant les secrets de chacun. Nathan, un grand blond au nez légèrement de travers, se jeta sur un premier groupe de fille lorsqu’on l’appela « vampire », les faisant piailler de plaisir. Il s’apprêtait à jouer du comique de répétition sur le deuxième trio, lorsqu’un bruit de tonnerre les figea sur place."
Ce passage est assez confus pour moi @_@ j'ai eu du mal à tout saisir... comme tu ne parles que des 3 premières filles, on a l'impression que y'a que 3 filles et trois garçons. Surtout que Mila ne retient apparement que les noms des 3-4 évoqués juste avant. Ensuite tu reprécises qu'ils sont 12, mais on a pas vu l'arrivée des autres. Ensuite tu dis que Nathan saute sur un "premier groupe de fille" puis du second trio... sauf qu'on a pas parlé d'un premier trio avant @_@bref, j'ai dû relire pour être sûre.
 
Cerise
Posté le 18/06/2019
Re! Cool si tu as bien aimé ce chapitre en deux parties. Le coup de rentrer dans l'émission, c'est un peu casse gueule, ça arrivera plusieurs fois, j'spère réussir à me renouveler!
J'ai repris les passages confus, notamment celui de l'entrée des candidats. Tu as raison, cela méritais d'être éclaircit! 
Bonne suite de lecture!
Anna Ferju
Posté le 03/06/2019
Enfin la découverte de la villa, j'aurais presque envie de regarder cette télé-réalité !!
Le caractère un tantinet irritant de Mila me plaît, elle est très humaine et me rappelle des gens que je connais. 
Mes remarques et corrections en gras pour ce chapitre :
Celui-ci attendit patiemment que Mila ait déposé la dernière photo
Sa mixture de sorcière une fois bien bouillie, décantée et filtrée, elle en avait extrait l’essence même de ses connaissances.  (Je n'ai pas compris cette phrase... ^^)
alzheimer précoce (la réf à MJ m'a fait bien rire, je me suis dit "nooooon, elle n'a pas osé !!!")
prit place à table en même temps que son propriétaire. 
Le commandant avait eu tort
ça doit faire une éternité qu’il n'a pas vu d’argentique
On trouverait quelqu’un qui saurait faire ça ? 
qu’elle touchait presque le bout de son nez.
gigota des neurones (ses ?)
Passé le premier instant de surprise
nous prendrons le contrôle de cette villa  
Cerise
Posté le 03/06/2019
Heu, alors, en fait, la télé réalité, j'ai jamais trop regardé, donc j'invente un peu et je me documente (la page wiki de Loft Story est extrêmement fournie!).
 
Et bien noté les fautes, merci de faire le relevé! J'ai tout bien corrigé m'dame, sauf le "gigota des neurones", vu qu'elle ne peut pas gigoter de ceux des autres!
Et tant mieux si la référence à Mickael Jackson t'a fait rire, j'ai vraiment hésité, je me suis dit que c'était trop, mais bon, tant pis, c'était trop tentant. Pardon pardon si j'ai froissé / choqué des gens. 
AudreyLys
Posté le 05/06/2019
 Coucou^^
J’aime bien ce chapitre, la scène du début est drôle, rythmée et très bien écrite, avec une petite dose d’absurde savoureuse. La suite permet de voir ce qu’on nous a teasé depuis le chapitre 1, c’est intéressant d’explorer ce nouvel aspect de l’histoire !
Le seul point négatif que j’aurais à soulevé serait la description un peu longuette de l’émission. Peut être faudrait-il la raccourcir ou mettre plus d’ironie dedans. Bien sûr c’est très subjectif et rien de très grave.
Une dernière chose : à un moment tu écris « Le commandant trempa les lèvres délicatement dans son mug » le jusqu’à présent tu avais écrit le Commandant, avec un C majuscule.
Voila, c’est à peu près tout, je poursuivrai ma lecture bientôt ^^ 
Cerise
Posté le 05/06/2019
Coucou! Merci de ton passage!
Tu verras (ou pas!) que la touche d'absurde a sa raison d'être! 
Pour la description de l'émission, on va y revenir ponctuellement, car ce qui s'y passe aura un rôle à jouer, donc ce n'est pas "que" pour répondre au teaser. Même si, oui, je me suis un peu fait plaisir... Peut-être raccourcir un peu le tout début, générique, etc?
Bine noté pour le Commandant, j'avais essayé de me mettre d'accord avec moi même pour pas de majuscule, mais il faut croire que je n'ai pas corrigé partout. Il faudra que je reprenne ça!
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