Loup-garou :n.m. Aussi appelé lycanthrope. Sous-espèce de chimère présentant la caractéristique principale de perdre leur forme anthropoïde pour une apparence de loup durant la nuit de la pleine lune. Lors de cette transformation, le loup-garou dispose d’une force colossale et une grande férocité qui, associé à une perte partielle de ses repères humains, peut le conduire à des actes violents s’il est libre de ses mouvements.
[Confirmé : décès de Cadaral d’origine non accidentelle. Ouverture d’une enquête officielle. Info délivrée à l’AFSAP dans 1/2h.
Bonne journée.
Commandant C.]
Mila jura, se leva précipitamment pour s’étaler de tout son long, les pieds emmêlés dans le drap qu’elle avait repoussé dans la nuit. Elle rugit de plus belle, sa réception au sol laissait à désirer. Sa cheville accusait le choc, elle n’était toujours pas complètement remise.
L’heure du message indiquait 8 h 58.
L’heure de son téléphone indiquait 11 h 14.
Merde, merde, merde !
Assise par terre, à moitié recouverte de son drap, et l’esprit encore un peu brumeux, elle lança son application d’actualité : même pas besoin de mots-clefs ou de filtre, en premier fil à suivre clignotait en grosses lettres : « Cadaral assassiné : les détails de l’affaire ».
Elle pestait. Qui, mais qui donc se levait avant 9 h un samedi matin ! Sûrement quelqu’un n’ayant pas passé sa soirée à : petit un – convaincre son meilleur ami d’enfin sortir de chez lui au lieu de se morfondre au fond de son lit après une rupture douloureuse; petit deux — voir ce même meilleur ami partir au bras d’un beau latino dont elle regrettait qu’il ne l’invite pas, elle ; petit trois — se coltiner à la place un mec plus entreprenant qu’un témoin de Jéhovah ; petit quatre — finir par se faire sortir de la boîte après l’avoir arrosé de son bébé-vodka faute de lui retourner un revers. Ah, oui, et petit cinq — rentrer à pied parce que le métro avait eu « un incident indépendant de notre volonté, nous vous prions de bien vouloir accepter nos excuses. ». Elle aurait mieux fait de consentir à rester sur leur programme habituel, le trio de choc : pizza — fibre – canapé. Surtout fibre.
Rien, et surtout pas son téléphone, n’aurait pu la tirer du sommeil à 8 h 58. Et c’était maintenant qu’elle en faisait les frais.
Puisque c’était ainsi… Elle appuya sur le combiné vert, et rappela le numéro.
Qui sonna. Sonna. Jusqu’à tomber sur un répondeur anonyme, une voix féminine et impersonnelle, lui enjoignant de laisser son message après le bip.
L’impression de s’être fait rouler grandit au fur et à mesure qu’elle achevait son réveil. Qui lui disait que ce commandant Pinson n’avait pas planifié de lâcher à cette heure-ci cette nouvelle, espérant qu’elle ne soit pas en état de le recevoir ? Il avait bien insisté, tout par message, pas d’appel. Une petite part d’elle lui chuchotait qu’elle était injuste, et qu’il avait probablement bien d’autres préoccupations. Genre un meurtre sur les bras. Mais quand même. Ils n’avaient pas juré-craché pour leur accord, mais c’était tout comme !
Elle s’habilla, s’enfila un café, une tartine de fromage frais — à cette heure-ci, les Princes chocolat ne passaient plus — et glissa dans ses spartiates nouvellement acquises. Semelles plates, les spartiates.
En une petite demi-heure elle rejoignit le commissariat. Dans le métro, elle put constater avec frustration que tous les médias titraient déjà sur la dépêche du matin. Les spéculations allaient bon train, mais personne ne savait quoi que ce soit, malgré les titres racoleurs.
Sur place, une belle agitation régnait, et elle dut jouer des coudes pour atteindre le comptoir d’accueil. Là, une fonctionnaire désabusée d’avoir raté le concours de police, mais réussi son BTS secrétariat refusa d’appeler le commandant sous prétexte qu’il était occupé. Bien sûr, qu’il était occupé, on ne se levait pas aux aurores un samedi matin pour venir se tourner les pouces loin de son lit douillet. Mais ce qui l’importait, c’est qu’il fut occupé avec elle.
Elle ne parvint pas à lui faire entendre raison. Tant pis, elle avait essayé. Elle remercia la jeune femme, fit volte-face, et partit.
– Madame ? Madame ! La sortie c’est par là !
Elle ne fit pas l'effort de se retourner vers son interlocutrice :
– Pas la peine, je ne sors pas !
Et profitant de l’agitation bourdonnant tout autant que de sa petite taille, elle disparut au milieu des uniformes, se faufilant vers le bureau du commandant.
Elle n’eut aucun mal à retrouver la porte. Arrivée devant, elle déverrouilla son téléphone, et rappela le dernier numéro composé. Elle attendit sagement de tomber sur le répondeur, en profitant pour vérifier que personne ne s’était lancé à ses trousses.
Raté ! Un chemisier rose pâle se détachait sur le bleu marine omniprésent, grandissait, surmonté d’un visage virant au pourpre. Sans hésiter, elle posa la main sur la poignée, et inspirant profondément, plongea.
Elle manqua de tomber sur le bureau du commandant. Elle avait oublié à quel point la pièce était petite. Ou bien peut-être avait-elle pris un peu trop d’élan.
Celui-ci la regarda, ouvrit la bouche, la referma. Il se leva, tandis que Mila refermait la porte derrière elle – qui sait, peut-être que l’Autre n’oserait pas entrer ?
Il lui demanda :
– Madame Ploust, c’est toujours un plaisir de vous voir, mais je me dois de vous informer qu’il est tout à fait illégal de pénétrer dans les bureaux d’un commissariat sans y être con…
– Téléphone. J’ai appelé. Vous n’avez pas répondu. MOI, au moins, j’ai eu cette politesse que d’appeler.
Elle agitait son appareil ostensiblement à côté de sa tête.
– En effet, je n’ai pas répondu, je…
On toqua à la porte. Trois coups. Brefs, et forts, mais pas trop. Le visage de Mila se barra d’un grand sourire. Une bataille de gagnée. La secrétaire n’osait pas pénétrer librement dans le Saint des Saints.
– Entrez ! claironna Sylvestre.
La fonctionnaire gérait mal sa déconvenue. Mila ne put s’empêcher de se dire qu’elle manquait de sang-froid. Si ça se trouve, c’était pour cela qu’elle avait été recalée.
– Je suis désolée commandant, commença-t-elle, je lui ai bien interdit de continuer, mais…
– Et bien, il semblerait qu’on rentre ici comme dans un moulin ? Où est Edgar ?
– Il prend une pause, avec sa prostate…
Le commandant fit un vague geste de la main :
– Je lui parlerais. Je me charge de raccompagner Mme Ploust...
– Pourrez-vous lui expliquer…
–… et de lui rappeler les règles élémentaires de savoir-vivre.
Ce fut au tour de Mila de virer à l’écarlate. Cela faisait deux fois qu’il pointait ouvertement chez elle une soi-disant impolitesse ! À son avis, cela frôlait la goujaterie.
Il referma la porte et se tourna vers elle :
– Bien, vous parliez de téléphone, je crois ?
Il se réinstalla à son bureau, lui désignant la chaise en face de lui. Elle planta ses yeux droit dans les siens, tentant de se redresser autant que possible sur son assise trop basse, et déclara :
– Plus de messages. Que des appels. Pour notre accord, j’entends.
Elle maintint son air de défi, espérant pouvoir par la seule force de sa volonté imposer à cet homme trop poli ses conditions modifiées. Il la regarda, sourit, et elle ne put se défaire de l’impression que c’était un peu à ses dépens.
Il décroisa les mains qui soutenaient son menton, et lui demanda :
– Un café peut-être ?
Quoi ? Encore ?
– Encore ?
Ses paroles courraient plus vite que ses pensées. Déjà la dernière fois il avait botté en touche de la sorte. Elle se reprit, et répondit, plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu :
– Merci, non. Pas de café.
– Très bien. Le réveil a été difficile, non? J’ai supposé qu’un café vous aurait rendue plus coopérative.
– Plus coopérative pour quoi au juste ?
– Et bien, pour retrouver la sortie !
Elle s’apprêtait à protester, lorsqu’une sonnerie se fit entendre. Le commandant Chardonnet saisit son smartphone, avisa l’interlocuteur, et répondit. Mila ne put s’empêcher de grommeler :
– Et bien, c’est pas joli de filtrer ses appels.
Mais il ne l’écoutait pas. Ses yeux verts fixaient le plateau de son bureau sans le voir, traduisant une intense concentration et une attention tout entière portée sur la conversation. Son visage aimable se statufia, comme privé de toute respiration, de tout ce qui aurait pu le distraire en cet instant. La jeune femme crut entendre son interlocuteur prononcer le nom Chimeraffairs, mais aussi bien son esprit à l’affût lui jouait des tours.
Au bout d’une demi-minute, il releva la tête. Ses yeux accrochèrent un instant les siens, et au travers de ses iris clairs, elle ressentit tout le poids du personnage devant elle. Son titre de commandant prenait une ampleur qu’elle n’avait pas perçue jusqu’ici, toute masquée qu’elle était sous une enveloppe affable.
Changeant son combiné de main, il déporta son attention vers son écran d’ordinateur. Il pianota d’une main preste tout en posant des questions mini-syllabiques :
– Quand ? … Mmh... Bien. Qui d’autre ? ... Noté.
Elle tendit l’oreille autant qu’elle put, mais ne récolta qu’un regard de semonce. Elle pinça les lèvres et fit mine de s’intéresser à la couleur du mur. Puis à celle du bureau. De l'affiche face à elle. Rien à faire, elle ne les voyait pas, alors que ses oreilles, elles, lui faisaient mal à trop se tendre.
Il raccrocha, enfin. Soupira. Cela la surprit : il ne lui semblait pas qu’il soit du genre à soupirer.
– Madame Ploust : vous souhaitiez des nouvelles, en voici pour vous. Vous vous souvenez de la dernière émission en vogue chez la jeune génération ? Celle annoncée par M. Cadaral lors de sa dernière conférence de presse ?
Mila s’abstint de lui dire qu’elle n’avait raté presque aucune diffusion, que ce soit en direct ou en replay. Si le commandant lui avait posé la question, elle aurait argué qu’elle espérait pouvoir détecter, grâce à sa longue expertise des chimères et du monde des médias, quelque chose qui clochait, en relation peut-être avec la disparition subite et nouvellement considérée comme suspecte de Cadaral.
Mais officieusement, elle se régalait de ce petit plaisir inavouable qui consistait à regarder une poignée d’êtres humains — enfin, façon de parler — chercher à se mettre en avant de manière ridicule. Certes, la prod en rajoutait sans doute un peu. Mais cela ne gâtait rien, bien au contraire.
Elle opina :
– Oui. Je vois bien.
– Il y a eu sabotage. Cette nuit. On a forcé la porte et peinturé les murs pendant que tous dormaient. Les caméras n’ont rien vu, c’est un comble, vous en conviendrez. Le salon est orné de messages à teneur, disons, plutôt vindicative.
Les rouages de son cerveau tournaient à toute vitesse. Qu’est ce que cela voulait dire ? La sécurité devait être démentielle, comment parvenir à entrer dans la Villa ? À moins que…
– Vous aussi, vous pensez au djinn ?
– Pas vous ?
Elle réfléchit, et tenta d’imaginer la scène, les murs blancs du salon recouverts de graffitis. Son esprit peinait, et lorsqu’elle comprit pourquoi, elle interrogea vivement le commandant :
– Ces messages, ils disent quoi ? Qu’est-ce qu’il y a d’écrit sur les murs ?
Il se levait déjà, ramassant quelques affaires pour les glisser dans ses poches.
– Je n’ai pas tous les détails. Lorsque j’en saurai plus, il faudra probablement que j’émette une nouvelle note. Vous tenez là votre chance de rattraper votre raté de ce matin, je doute d’être capable de donner la moindre information à la presse avant au moins deux heures.
– Attendez ! Vous ne m’avez rien dit, pour Cadaral, comment vous savez qu’il a bien été assassiné ? Et là, vous allez où au juste ? Pourquoi vous ne direz rien à la presse avant au moins deux heures ? Et moi, ajouta-t-elle après une hésitation, comment voulez-vous que je ponde l’article du siècle avec les miettes d’infos que vous me donnez !
– Pour Cadaral, je ne peux rien vous dire. Pour l’instant. J’ai donné les instructions pour la suite ce matin, j’attends des retours dès cet après-midi. D'ici là, je vais sur place, à la Villa. Les collègues y sont déjà. Le temps d’y être et de faire un état des lieux, je compte au moins deux heures. C’est tout ?
Il tenait la porte ouverte en la regardant. Elle n’avait pas bougé, et brandissait toujours à la main son téléphone.
Et en cet instant, elle sut. Toutes ces années de crânerie, de fanfaronnades, de culot, pour cette flèche lancée droit, en pleine cible :
– Je viens.
Joignant le geste à la bravoure, elle se leva. Le commandant la regarda, interdit. Pour une fois, c’est lui qui resta sans voix.
Le menton fier dressé, la poitrine en avant, elle passa devant lui, mais une fois dehors, ne poursuivit pas sa route. Comme le commandant Chardonnet n’avait toujours pas prononcé une parole, elle se retourna, fit un pas pour se replacer face à lui, et presque hissée sur la pointe des pieds lui déclara :
– Je sais tout ce qu’il y a à savoir des chimères. Et même ce qu’on ne sait pas. Je baigne dans les médias comme un requin dans l’eau.
Il n’était qu’à moitié convaincu. Cela faisait déjà la moitié du chemin de fait. Elle embraya :
– Je sais me faire toute petite, en fait, je n’ai pas le choix, regardez-moi...
Elle écarta les bras, et il sourit, brièvement. Elle acheva :
– … et puis vous m’en devez une pour ce matin. Avouez, 8 h 58, un samedi matin, vous l’avez fait exprès non ? Juste pour m’embêter ?
Il rit, franchement. Homme qui rit à moitié… consenti ?
– Madame Ploust, il est évident qu’au regard des événements passés, la seule chose qui me soit venue à l’esprit était de personnellement vous ennuyer.
Elle se retint de tout commentaire. Il continua :
– Cependant, je dois admettre que j’étais curieux de savoir quelle allait être votre réponse à mon message. Et finalement, votre absence de réponse m’en a appris tout autant.
Elle grimaça. Pas pour longtemps. Il acheva :
– Venez, suivez-moi. Vous resterez en arrière, mais malgré tout, vous aurez la primeur.
Elle poussa un petit cri intérieur qu’elle retint à grand-peine en se mordant la lèvre. Seule sa cheville douloureuse l’empêcha de danser une gigue de joie.
Le policier ne lui doit rien, contrairement à ce qu’elle semble croire, et elle a de la chance qu’il n’ait pas appelé la sécurité pour la mettre à la porte. Il est bien gentil, en somme. (Cette dernière remarque n’a rien de négatif.)
Face au nom « Pinson », je suis aussi restée perplexe ; remplacer un nom d’oiseau par un autre est amusant, mais comme il s’appelle Chardonnet et que l’oiseau s’appelle le chardonneret, ça vient d’un peu trop loin. À moins que tu n’ajoutes une phrase dans leur première rencontre qui montrerait clairement qu’elle fait la confusion entre le nom du commandant et celui de l’oiseau.
L’abondance de dialogues dans ce chapitre n’est pas dérangeante. Au contraire, c’est dynamique et ça te permet de glisser des informations l’air de rien.
Coquilles et remarques :
— Sous-espèce de chimère présentant la caractéristique principale de perdre leur forme anthropoïde pour une apparence de loup [sa forme / pour prendre une apparence]
— le loup-garou dispose d’une force colossale et une grande férocité qui, associé à une perte partielle de ses repères [« et d’une grande férocité » ; mais « disposer d’une grande férocité », c’est bizarre, alors je propose « possède », qui convient aussi bien à la force qu’à la férocité]
— Assise par terre, à moitié recouverte de son drap, et l’esprit encore un peu brumeux [Pas de virgule avant « et ».]
— même pas besoin de mots-clefs ou de filtre, en premier fil à suivre clignotait en grosses lettres [« le premier fil » ou « en premier, le fil »]
— Qui, mais qui donc se levait avant 9 h un samedi matin ! [Neuf heures]
— le trio de choc : pizza — fibre – canapé. [Tirets asymétriques ; des tirets courts suffiraient.]
— Pinson n’avait pas planifié de lâcher à cette heure-ci cette nouvelle, espérant qu’elle ne soit pas en état de le recevoir ? [n’avait-il pas / de la recevoir (il s’agit de la nouvelle, non ?)]
— Ils n’avaient pas juré-craché pour leur accord, mais c’était tout comme ! [juré, craché]
— à cette heure-ci, les Princes chocolat ne passaient plus [les Prince ; c’est une marque, donc c’est invariable]
— que tous les médias titraient déjà sur la dépêche du matin. / malgré les titres racoleurs. [Répétition titraient/titres ; d’ailleurs, le verbe « titrer » devait avoir un complément.]
— Là, une fonctionnaire désabusée d’avoir raté le concours de police, mais réussi son BTS secrétariat refusa d’appeler le commandant [La phrase n’est pas claire ; je propose : « Là, une fonctionnaire – désabusée d’avoir raté le concours de police, mais réussi son BTS secrétariat – refusa d’appeler »]
— Mais ce qui l’importait, c’est qu’il fut occupé avec elle [ce qui lui importait / qu’il soit occupé ; d’ailleurs, au subjonctif imparfait, ce serait « fût », mais il détonnerait complètement ici]
— Et profitant de l’agitation bourdonnant tout autant que de sa petite taille [bourdonnante ; ici, c’est un adjectif]
— Arrivée devant, elle déverrouilla son téléphone, et rappela le dernier numéro composé. [Pas de virgule avant « et ».]
— elle posa la main sur la poignée, et inspirant profondément, plongea. [Il faudrait placer la virgule après « et ».]
— La fonctionnaire gérait mal sa déconvenue [« gérait » ne convient pas ici : je propose « maîtrisait » ; voir ici : http://academie-francaise.fr/gerer]
— Si ça se trouve, c’était pour cela qu’elle avait été recalée. [Cette expression au présent détonne.]
— Et bien, il semblerait qu’on rentre ici comme dans un moulin ? [Eh bien / pas de point d’interrogation]
— Je lui parlerais. Je me charge de raccompagner Mme Ploust… [parlerai ; futur simple / Madame]
— qu’il pointait ouvertement chez elle une soi-disant impolitesse ! [prétendue ; « soi-disant, c’est pour ce qu’on dit de soi-même]
— Un café peut-être ? [Virgule après « café ».]
— Elle se reprit, et répondit, plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu [Pas de virgule avant « et ».]
— Et bien, pour retrouver la sortie ! [Eh bien]
— Elle s’apprêtait à protester, lorsqu’une sonnerie se fit entendre. [Je ne mettrais pas la virgule.]
— Le commandant Chardonnet saisit son smartphone, avisa l’interlocuteur, et répondit [Le verbe« aviser » peut être compris comme « avertir » et d’ailleurs, il n’est pas synonyme de « regarder » / Pas de virgule avant « et ».]
— Et bien, c’est pas joli de filtrer ses appels. [Eh bien]
— alors que ses oreilles, elles, lui faisaient mal à trop se tendre [à force de se tendre]
— que ce soit en direct ou en replay [Italique pour « replay ».]
— qu’elle espérait pouvoir détecter, grâce à sa longue expertise des chimères et du monde des médias [expérience, pas expertise ; voir ici : http://www.academie-francaise.fr/expertise-experience]
— Le salon est orné de messages à teneur, disons, plutôt vindicative. [Je dirais plutôt barbouillé ou maculé.]
— Qu’est ce que cela voulait dire ? [Qu’est-ce]
– Attendez ! Vous ne m’avez rien dit, pour Cadaral, comment vous savez qu’il a bien été assassiné ? Et là, vous allez où au juste ? [Il faudrait mettre un point-virgule ou un point après « Cadaral » / virgule avant « au juste »]
— Elle n’avait pas bougé, et brandissait toujours à la main son téléphone. [Pas de virgule avant « et ».]
— elle passa devant lui, mais une fois dehors, ne poursuivit pas sa route. [Il faudrait placer la virgule après « mais ».]
— elle se retourna, fit un pas pour se replacer face à lui, et presque hissée sur la pointe des pieds lui déclara [Il faudrait mettre la virgule après « et » de manière à placer « hissée sur la pointe des pieds » entre deux virgules / j’enlèverais « lui » ; « déclara » suffit]
— Je sais tout ce qu’il y a à savoir des chimères [sur les chimères, à propos des chimères]
— Il n’était qu’à moitié convaincu. Cela faisait déjà la moitié du chemin de fait. [Répétition de « moitié ».]
— Je sais me faire toute petite, en fait, je n’ai pas le choix, regardez-moi… [À quoi se rapporte « en fait » ? Je propose : « Je sais me faire toute petite, en fait. Je n’ai pas le choix : regardez-moi… » ou « Je sais me faire toute petite. En fait, je n’ai pas le choix : regardez-moi... »]
— vous l’avez fait exprès non ? Juste pour m’embêter ? [Virgule avant « non »]
— Homme qui rit à moitié… consenti ? [conquis ; un homme ne peut pas être consenti]
— Elle se retint de tout commentaire [Elle s’abstint de]
— Elle grimaça. Pas pour longtemps. Il acheva [Il y a déjà « Elle acheva » un peu plus haut ; je propose « Il conclut ».]
Mes petites remarques et corrections :
le loup-garou dispose d’une force colossale et une grande férocité qui, associées à une perte partielle de ses repères humains, peuvent le conduire à des actes violents s’il est libre de ses mouvements
un mec plus entreprenant qu’un témoin de Jéhovah (MDR !!! Je suis fan !)
Qui lui disait que ce commandant Pinson (alors j'ai eu du mal à saisir pourquoi Pinson alors qu'il s'appelle Chardonnet. Et puis j'ai compris que tu devais faire référence à l'oiseau... Mais en fait, en cherchant, l'oiseau est un Chardonneret... Par contre le Chardonnay est un très bon vin, si tu veux rester dans le jeu de mot ! A moins que tu n'aies voulu faire référence à autre chose, auquel cas, je n'ai pas bien compris ^^)
malgré les titres racoleurs.
Ses pensées débordaient dans ses paroles. (L'expression me plaît beaucoup, mais dans l'un des chapitres précédents, c'était le mobilier de la salle d'attente qui débordait dans le bureau du commissaire. Une expression si inattendue et si imagée, qu'elle m'a bien marquée ! Peut-être essayer d'en trouver une autre tout aussi imagée pour moins faire "répétition" ?)
Le réveil avait été difficile, non ? (la formulation me dérange, peut-être le temps employé ? Le réveil a été difficile ? Je n'arrive pas à déterminer...)
Je note que la blague sur les témoins de Jéhovah passe aussi bine que celle sur Mickael Jackson, alors que c'est tout aussi limite. Si ça passe pas pour certains, manifestez-vous!
Pour le commandant Pinson, oui, Mila confond Chardonnet et Chardonneret (elle le fait déjà plus tôt en parlant de comparaison bucolique, c'était déjà une référence à l'oiseau), et du coup vu qu'elle n'a pas toujours la mémoire des noms, elle bascule sur des surnoms. Si c'est trop confusant je modifierai.
J'ai noté et modifié l'expression redondante, c'est un peu moins chouette mais moins répétitif!
Il y a un rythme de dialogue qui se créé entre eux et que je n'avais pas aussi bien senti auparavant :)
Contrairement à tes inquiétudes, je trouve que ce grand dialogue passe très bien ! C'est très rythmé, il y a des bonnes insertions de narration, tu peux être rassurée ! J'aime beaucoup comme tu reprends à ta sauce les expressions : le requin dans l'eau, homme qui rit à moitié consenti.
"Son esprit peinait, et lorsqu’elle comprit pourquoi," : j'espérais qu'on aie l'explication dans le chapitre !
"elle sut. Toutes ces années de crânerie, de fanfaronnades, de culot, pour cette flèche lancée droit, en pleine cible" : j'ai un peu buté ici, parce qu'elle montre beaucoup de culot depuis le début, elle est assez sûre d'elle même, mais la formulation entre "elle sut" m'a préparée à une grande révélation, sauf que ce n'est pas une révélation du tout, ça ne fait que décrire ce que tu montres depuis le début. En soit ce n'est pas dérangeant, mais c'est le caractère grandiloquent qui m'a perturbée. C'est du pinaillage, hein, je n'ai que ça à dire, j'aime beaucoup trop ton chapitre x)
C'est quand qu'on a la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiite?
Oui, pour les expressions, je m'éclate, je me fais rire toute seule (à défaut de faire rire les autres... on va dire que c'est un début!). Et tant mieux si le format dialogue passe, il devrait moins y en avoir dans les chapitres suivants