Le ciel était gris. Les villes étaient dévastées, les rues, vides. Les maisons n’existaient que sous forme de ruines. Les habitants, tous, pleuraient la mort de leurs proches, de leur famille, qui furent sacrifiés. Le ciel était gris, il pleurait avec tous les hommes, ses larmes s’écoulaient vers le sol dans une danse macabre.
Au Centrale, une seule salle était ouverte, on y passait un interrogatoire capital, celui de l’homme responsable de tout cela. Loys se tenait assis devant lui depuis déjà un bon moment, il récoltait les réponses. Ses réponses, il les transmettra ensuite à son supérieur et celui-ci en aviserait les dirigeants. Ces événements seraient à jamais inscrit dans les livres, dans l’histoire, pour que, plus jamais, cela ne se reproduise.
Des pages étaient déjà noircies et l’homme n’en était qu’à ses débuts. Il lui restait tellement de chose à dire. L’histoire retiendra son nom à jamais ; le nom de l’homme qui a fait plus de victimes que toutes les guerres réunies. Il voulait que le futur connaisse son nom, pour ne jamais être oublié.
Loys cessa de lui poser des questions et, un fin sourire dissimulé derrière sa barbe, l’homme racontait son histoire, sans discontinuer, sans oublier aucuns détails. Ces scènes, il les avait préméditées tellement de fois dans son esprit, il les avait imaginées, et puis il les avait revues. Il ne faisait qu’exprimer par les mots ce qu’il voyait. Ses yeux regardaient dans le vide tandis qu’il se revoyait faire ses gestes qui changèrent à jamais la vie de tous.
Bien vite, il se fit tard. Les hommes avaient cessé de pleurer depuis longtemps. Ce qu’ils voulaient, désormais, c’était la justice. La justice pour tout ce que cet homme a commis. La justice pour toutes ces vies qu’il a prise. Alors, Loys posa sa dernière question :
-Regrettez-vous le moindre de vos actes ?
-Non. Je ne regrette absolument aucunes décisions et aucuns actes. Je ne regrette rien.
Et tout fut notés sur cette feuille.