Chapitre 4 : À la recherche d'une bataille d'eau

Notes de l’auteur : 4e jour du mois du guépard - 17e jour du mois du guépard
Le mois du guépard est le quatrième mois de printemps, entre le mois de la mouette et le mois du dragon d'argent

Dans les temps anciens, un dragon gigantesque terrorisait le monde. Personne ne trouvait le courage de l’affronter. Personne, sauf une jeune magicienne, une fée du sud résolue à débarrasser le monde de ce péril. On lui répéta que sa mission était vouée à l’échec, mais elle ne voulut rien entendre. Elle défia le monstre ; ce dernier, averti de son projet, lança une flamme sur la portion de forêt où elle se trouvait. Le monde se retrouva brûlé sur une large zone. Par chance, la magicienne survécut et parvint à vaincre le dragon ; on la surnommait à présent la Bonne Fée. Mais le monde garda la brûlure du dragon. Une bande de plusieurs centaines kilomètres de large, stérile, sans feuilles pour ombrager le sol et sans eau pour rafraîchir l’air. Le désert Talocoh.

 

Ce ne fut pas tout de suite le désert. Au petit matin, lorsqu’ils reprirent leur route, ils ne tombèrent pas sur de vastes étendues de sable sans prévenir. Il n’y avait pas, comme sur la carte, de frontière bien définie. Mais au fur et à mesure de leur marche, la forêt se raréfiait. Il y avait de temps en temps des grands arbres ; mais au fil des heures, chênes, pins et saules laissaient place à des fougères, des arbustes, des…

« Esteban, c’est quoi cette plante ?

- Alors là, aucune idée ! Je ne l’avais jamais vue auparavant. On dirait le croisement entre une rose et un hérisson…

- Tu crois que c’est comestible ?

- Mieux vaut ne pas prendre de risques. Nous n’en sommes pas réduits à manger n’importe quoi. »

Elle acquiesça, puis sectionna délicatement une fleur avec une dague pour l’examiner plus tard. Esteban crayonna rapidement la rose-hérisson ; puis ils rejoignirent les deux autres.

Ils prirent une pause pour déjeuner sous l’un des derniers bosquets. Ce serait leur dernier repas de viande et légumes frais. Ils s’étaient, par ailleurs, chargés de toute l’eau qu’ils avaient pu emporter ; Ana avait même accepté de sacrifier certaines de ses potions magiques pour avoir des récipients supplémentaires. Et ils avaient confectionné de grandes ombrelles avec leurs vêtements et des branches fines. Alain avait rechigné à ce que l’on accroche ses précieuses chemises sur des bouts de bois, mais il avait convenu que cela était nécessaire. Il espérait juste que ce serait suffisant.

Au bout d’une heure, ils foulaient une herbe clairsemée sur un sol sec. Loin du couvert des arbres, le soleil tapait avec ardeur. Il ne restait comme animaux que des serpents, des phénix, des renards à grandes oreilles et des singes des terriers. Deux heures après, l’herbe était jaune et la terre, friable. Le vent soufflait, rien ne l’arrêtait, il soulevait de la poussière, parfois jusqu’à leurs visages. Et en fin d’après-midi, il n’y avait plus rien. Plus d’herbe, plus de plantes, plus de vie. Seulement le sable jaune, sous leurs pieds, autour d’eux et jusqu’à l’horizon. C’était le désert Talocoh.

 

Le paysage était monotone, sans arbres ni rivières pour s’approvisionner. Ouvrir la bouche pour parler leur asséchait la gorge, et très vite, ils abandonnèrent les bavardages dont ils avaient coutume dans la forêt Mora. Les glissements de terrain n’étaient pas rares, et escalader une dune s’avérait bien plus ardu qu’une simple colline ; car pour deux pas qu’ils faisaient vers le haut, ils redescendaient de trois.

Mais le plus cruel était le soleil. Il les éblouissait à travers leurs ombrelles, il les cuisait sous leurs vêtements, leur brûlait la peau, tiédissait leurs provisions jusqu’à faire pourrir les fruits et rancir la viande. La température était aussi élevée que dans un four, et Esther s’épuisait à la rendre supportable. Lourdement chargés, fatigués, ils transpiraient à grosses gouttes.

« Pause pour boire, décréta Alain.

- Attention tout de même, rappela Ana. Il faut économiser l’eau.

- Quelques gorgées seulement, alors. »

Mais ce n’était pas facile de s’en tenir à quelques gorgées. Finalement, la moitié de la gourde fut vidée. C’était une gourde d’un litre et demi. S’ils buvaient une telle quantité quatre fois par jour, ils tiendraient une bonne semaine. Esteban estima que c’était raisonnable. En espérant qu’ils parviennent à s’en tenir à de telles quantités.

« On devrait faire une pause, suggéra Esther. On essaie de dormir, et on reprendra la marche ce soir, quand il fera moins chaud.

- Tu peux dormir, toi, avec une température pareille ?

- Parce que toi, tu te sens capable de marcher ? »

Alain haussa les épaules.

« Je ferais bien une sieste, moi aussi, renchérit Esteban. Tu n’as qu’à monter la garde, Alain. On se partagera tes veilles pendant la nuit, si ça te va Ana. »

Alain regarda ses trois comparses s’allonger sur leurs sacs de couchage. Lui-même s’assit en tailleur, à l’abri du soleil sous les ombrelles, et laissa ses pouvoirs télépathiques s’étendre à la recherche d’une âme qui vive. Il croisa quelques insectes, quelques reptiles enfouis sous le sable en attendant une saison un peu moins sèche. Rien de bien menaçant.

Il tira tout de même son épée pour se donner une contenance. Enfin, il essaya. Parce que même s’il s’agissait d’une épée magique, conservée dans un fourreau avec une très bonne isolation thermique, il n’en restait pas moins qu’elle était faite de glace. Le trajet dans la forêt Mora, en plein été, pendant lequel elle avait essuyé bon nombre de coups de crocs, sans armurier qualifié pour en prendre soin régulièrement, l’avait déjà bien fatiguée. Et maintenant, elle commençait à fondre.

Alain soupira. Il ressortit la gourde entamée, y transvasa l’eau qui stagnait au fond de son fourreau, et rengaina ce qui restait de sa lame. Elle fondrait plus tard. Après tout, en ce moment, ils avaient plus besoin d’eau que d’armes.

Il reporta son attention sur ses camarades. Esteban, enroulé sur lui-même, la tête enfouie sous ses anneaux, dormait paisiblement. C’était tout de même pratique, se dit Alain, de pouvoir se transformer en serpent lorsqu’il faisait trop chaud pour les humains et les elfes. Esther, étendue de tout son long sur son sac de couchage ouvert, ronflait comme un petit cochon. En plus, avec son bustier rose couvert de sable et de transpiration… Enfin, il médisait. Après une demi-journée dans le désert, aucun d’eux ne sentait la rose. Et évidemment, hors de question de gaspiller l’eau pour des lessives ! Le sommeil d’Ana semblait moins paisible. La rouquine était recroquevillée sur elle-même, tremblante et l’air effrayé. Elle devait faire un cauchemar. Cela arrivait à tout le monde, mais il était tout de même un peu inquiet : il n’avait jamais vu personne rêver aussi violemment ! Alain espéra que sa camarade jeteuse-de-sorts réussirait tout de même à se reposer.

Tous les trois étaient très différents des gens dont il avait l’habitude. Avec Mathilde, Charles, Jean-Luc, Youna et Ernest, ce n’était pas compliqué : il suffisait de connaître la dernière chanson du troubadour le plus populaire, de porter des vêtements à la mode, d’avoir des bonnes notes mais pas trop, et de repérer les élèves et les professeurs qui, par un trait atypique ou un autre, sortaient suffisamment du lot pour que l’on puisse se moquer d’eux. Mais Esteban et Ana ne fonctionnaient pas de cette manière. Ana bidouillait. Elle ne suivait pas les recettes de potions pré-établies dans les livres, mais inventait ses propres sortilèges, même si le succès laissait parfois à désirer. Alain n’avait jamais pu s’offrir ce luxe. Une erreur en escrime et ton adversaire en profitait pour te blesser ; une erreur en société et ta réputation était fichue. Esteban, de son côté, faisait preuve d’une extrême attention pour ce qui l’entourait : il repérait chaque bruissement, chaque frémissement, chaque souffle, et savait dire d’où ils venaient. Le prince, lui, ne se croyait pas capable de traiter tant d’informations sans une feuille et un crayon. Et puis, même avec une feuille et un crayon, il dessinait comme un pied.

Une heure s’était écoulée, à peu près. Le jour commençait à décroître. Il allait être temps de reprendre la route. Il espérait pouvoir continuer jusqu’à une heure avancée de la nuit. Mais avant de réveiller les autres, il y avait une chose qu’il devait faire.

Il vérifia que leurs yeux étaient bien fermés et ôta ses vêtements. Il épongea la sueur de son corps avec l’aide de sa chemise sale, puis fourra le linge au fond de son sac et se rhabilla avec un caleçon, un T-shirt et un bermuda secs. C’était déjà pénible de ne pas pouvoir se laver, mais en plus, on n’avait aucune intimité pour se changer ! Bon, il avait réussi la manœuvre sans exposer sa nudité à des yeux étrangers. Il soupira de soulagement et s’affaira à secouer Esteban, Ana et Esther.

 

De longues heures plus tard, sous les étoiles naissantes, les envoyés des Îles civilisées marchaient toujours. Les jambes moulues par les kilomètres parcourus, les épaules tenaillées par leurs sacs chargés d’eau, la tête rendue douloureuse par les heures d’ensoleillement, la peau rouge et la gorge sèche, ils ne souhaitaient cependant pas s’arrêter. Esteban préférait marcher le plus loin possible tant que ses jambes le porteraient, Ana avait trop peur de ses cauchemars pour fermer l’œil ; quant à Alain et Esther, ils étaient beaucoup trop fiers pour s’avouer vaincus.

Au moins, avec les étoiles, ils pouvaient suivre la direction du bec du macareux sans se tromper.

Finalement, lorsque même les moins brillantes des étoiles se furent allumées et que l’on put voir les douze points blancs de la constellation qu’ils suivaient, Alain accepta de laisser la fatigue prendre le dessus.

« Bon allez. Je suis à bout. Vous trois, vous avez fait la sieste, mais moi je ne peux pas continuer. »

Les trois autres acquiescèrent en silence. Esteban dressa les ombrelles, Esther étendit les sacs de couchage et Ana sortit la nourriture du sac.

« Il faut manger les pêches. Elles ne tiendront pas longtemps. »

Le dîner fut donc constitué de pêches tièdes, accompagnées de quelques lanières de viande séchée et de pain sec ramolli dans l’eau. Esther et Esteban mangèrent à belles dents, mais Alain grignota seulement du bout des dents avant de se précipiter dans les bras de Morphée. Ana, elle, garda à côté d’elle sa maigre pitance pour se tenir éveillée en mangeant : elle prenait le premier tour de garde.

 

On se leva aux aurores. Tout le monde était d’accord sur ce point : moins longtemps ils resteraient dans le désert, mieux ils se porteraient. Une poignée de nounours en gélatine et une gorgée d’eau, et ils étaient repartis.

C’était toujours la même galère. Marcher dans le sable, dans un paysage monotone. Yeux plissés, gorge sèche et chaussures pleines de grains de sable, ils regrettaient unanimement la forêt Mora. Dire que ce n’était que le deuxième jour ! Ils ne savaient pas combien de temps il leur faudrait pour traverser, mais ce ne serait pas une partie de plaisir.

Lorsque le soleil devint trop insupportable, ils s’arrêtèrent. Esther monta une sorte de tente, aussi hermétique que possible, pour les protéger des vents chauds ; puis elle laissa ses camarades se reposer tandis qu’elle s’affairait à faire redescendre la température à des hauteurs décentes.

 

Cinquième jour du mois du Guépard

Pas facile de gérer la chaleur. Je ne dois pas m’épuiser. Je vais écrire : quand j’écris, ça me détend et quand je suis détendue, j’ai moins tendance à abuser de mes pouvoirs. Voire même, je n’arrive pas bien à les utiliser. Bon, a priori, refroidir une atmosphère, même la moi-calme-et-détendue peut le faire.

Ah bah non, ça ne marche pas. J’ai l’impression que la moi-calme-et-détendue préfère quand il fait moins chaud.

Bon, pas grave. Je vais réécrire ce qui s’est passé au cours des deux derniers jours. Pour une fois, je me souviens plutôt bien de ce qui s’est passé.

 

« Il fait toujours aussi chaud », constata Alain, trois ou quatre heures plus tard.

Même si tous avaient convenu de ne pas traîner, il fallait tout de même reconnaître que marcher sous les rayons brûlants du soleil fatiguait beaucoup plus que sous la brise vaguement fraîche du matin.

« On peut manger, en attendant que ça se calme un peu. »

Quelques herbes, croûtons et morceaux de viande dans une noix de coco remplie d’eau leur ferait un semblant de soupe. Au moins, la cuisson n’allait pas poser problème. Ce n’était pas mauvais, pour un repas à base de vieux restes et de plantes racornies. Au moins avaient-ils encore à boire et à manger.

« Je vais aller voir s’il nous reste encore beaucoup de chemin, proposa Esteban. Ou alors, s’il y a des endroits qui sont un peu plus hospitaliers que celui-ci. »

Il prit sa forme d’oiseau et sortit de leur abri. Le vent soufflait plutôt fort. Il écarta les ailes en vue de décoller, mais une rafale le ramena aussitôt à terre. Ses nouvelles tentatives furent tout aussi infructueuses.

N’essaie pas de lutter contre le vent, fit alors la voix de sa mère dans sa tête. Tu dois glisser le long des courants d’air, pas t’acharner à passer là où tu ne peux pas.

Siv avait toujours été une excellente professeure de vol. Après tout, elle-même était une dragonne. Esteban cessa de lutter et ferma les yeux, essayant de ressentir où le vent soufflait.

Rapidement, il comprit. L’air suivait des boucles de convection. Il se trouvait à l’endroit où les vents rafraîchis des hauteurs redescendaient vers le sol brûlant.

Mi-marchant, mi-volant, il se dirigea vers l’autre extrémité de la boucle. Sitôt qu’il l’eut atteinte, un courant d’air ascendant s’engouffra sous ses ailes, et il s’éleva de plusieurs dizaines de mètres sans presque aucun effort.

Esteban rouvrit les yeux.

Il planait tranquillement, trente mètres au-dessus du sol. Le désert, doré sous le soleil, s’étendait sous ses yeux : des kilomètres et des kilomètres de dunes, de mers de sable et de spirales tracées par le vent. Il s’éleva encore. Les motifs se troublaient, floutés par la distance et la distorsion de la lumière. Mais il ne se souciait pas de cela. Il cherchait du VERT.

Esteban ? fit la voix d’Alain dans sa tête. Redescends ! Tu es en train de dévier, si tu continues tu ne vas pas pouvoir nous retrouver.

Mince ! Le télépathe avait raison. Esteban obliqua vers le bas et se laissa glisser en direction du sol.

« Alors ?

- Rien. Que du sable, sur des centaines ou des milliers de kilomètres.

- Peut-être un peu moins, corrigea Ana. L’air est chaud, au niveau du désert. La réfraction de la lumière est très importante. Encore amplifiée par les résidus de magie du souffle du dragon.

- Euh, tu peux parler en langue civilisée s’il te plaît ? »

Ana fit semblant de bouder, mi-amusée par la répartie d’Alain, mi-déçue que ses camarades n’aient pas ces notions de base de physique optique.

« La chaleur et la magie dévient les rayons de lumière vers le sol. Ce qui fait qu’on ne peut pas voir à l’infini devant soi. Nul doute que ce phénomène est particulièrement prononcé dans le désert Talocoh. Donc on voit moins loin dans le désert que, disons, dans la banquise par exemple. »

Ce cours de physique leur redonna un peu d’espoir, et ils se relevèrent pour partir.

 

Malheureusement, la distorsion de la lumière ne cachait ni plantes, ni cours d’eau. Pas le moindre brin d’herbe, pas la moindre gouttelette fraîche. Mais du sable, du sable et encore du sable.

 

Sixième jour du mois du guépard

Toujours rien. Nos réserves d’eau commencent sérieusement à baisser. Ce n’est que le troisième jour que nous passons dans ce désert. Combien en restera-t-il ? Il nous reste encore assez d’eau pour quatre jours. Et après ? Aurons-nous trouvé un refuge d’ici-là ? Ou serons-nous condamnés à périr dans le désert ?

Je ne sais pas quoi faire, alors je prie. Mais je ne suis qu’une petite fille de treize ans et quinze mois… Les dieux m’écouteront-ils ? Ou bien ai-je offensé le Ciel, comme me le disaient mes parents, en pratiquant la magie ? Ana n’est pas d’accord : selon elle, nos pouvoirs ne sont ni bons, ni mauvais, tout dépend de la manière dont on s’en sert. Ne pas s’en servir est du gâchis. Je préfère la croire, elle.

De toute façon, la lumière aveuglante du soleil est bien loin des ténèbres des Enfers que l’on m’a décrites !

 

Un cri aigu fit sursauter Esther. Elle fit un mouvement incontrôlé avec son bras, et des gouttelettes d’encre furent projetées un peu partout sur la page de son carnet.

« Ana ! Tu m’as fait peur. Qu’est-ce qu’il y a ? »

Ana se redressa en position assise, livide. Elle tremblait comme une feuille. De toute évidence, elle se réveillait d’un cauchemar. Esther farfouilla dans son sac pour retrouver la potion anxiolytique.

« Tiens, prends ça. »

Ana déboucha la fiole et laissa les vapeurs relaxantes gagner son organisme. Inspirer, un, deux, trois. Expirer, un, deux, trois. Petit à petit, son rythme cardiaque s’apaisa.

« Ça va mieux ? Tu veux en parler ?

- Depuis qu’on est dans le désert… Je n’arrête pas de voir les flammes du bûcher autour de moi…

- Tout va bien, la rassura Esther. Ils n’iront pas te chercher ici. »

Sur Touseque, l’île natale d’Ana, les magiciens n’étaient pas les bienvenus. Autant les voisins d’Esther avaient une certaine tendance à empoisonner les puits des maisons soupçonnées d’héberger ces dangereux prêtres des dieux du Mal, autant, à Touseque, on pratiquait couramment la crémation. Ana avait régulièrement assisté à des bûchers montés sur la place publique, en se disant que ça aurait pu être elle. Pas la meilleure méthode pour éviter les cauchemars.

« Tu veux en parler ?

- Bah, c’est comme d’habitude. Des flammes, de la chair brûlée, rien de plus.

- Allez, il faut se changer les idées. Ça te tente, un Dessine-Devine sur sable ? »

Le sable sec n’était pas le support idéal pour se faire deviner des dessins, mais Ana parvint tout de même à lui faire reconnaître successivement un escargot, une citrouille à pattes et la planète Vesta. Dans l’autre sens, cela se passa moins bien : Ana était beaucoup plus sensible aux couleurs qu’aux formes, et Esther avait des idées bien trop tarabiscotées pour les dessiner facilement.

« Quoi ? Un cornet de glace ? C’est Maître Caroline ! »

 

Deux jours passèrent, sans changement notable. Ils marchaient le matin et dans la soirée. Pendant la pause de midi, c’était Esther qui montait la garde, rafraîchissant l’air pour offrir aux autres un semblant de repos ; sauf quand elle était trop fatiguée pour cela, où Alain la remplaçait. Les nuits, seules, leur permettaient de récupérer après leurs dures journées. Mais elles se faisaient de plus en plus courtes, tant ils étaient pressés de quitter le désert.

Il fallait dire que, sous l’effet de la fatigue et de la chaleur, les quatre adolescents montraient de moins en moins d’entrain dans leur marche. Ils devaient s’arrêter souvent, brisés par l’épuisement. Seule leur ténacité et leur volonté de fer leur permettaient de continuer aussi longtemps.

 

Neuvième jour du mois du guépard

Toujours rien. Enfin, il ne faut pas baisser les bras. Allez, on y retourne !

 

Malheureusement, ces belles paroles ne purent être mises à exécution. À peine avaient-ils endossé leurs sacs qu’un vent violent se leva. Un nuage de sable et de petits cailloux s’abattit sur eux, les mitraillant de fragments de roche. Les quatre adolescents, pris par surprise, tentèrent comme ils pouvaient de se protéger de cette attaque des éléments. Mais le vent se faisait de plus en plus fort, et bientôt, ils n’étaient que des corps de chair tendre à la merci des éléments.

Le vent souffla sans discontinuer pendant vingt bonnes minutes.

Finalement, les dieux de l’air se calmèrent et le sable retomba.

Esther se releva. Légère, elle avait été soulevée du sol par les bourrasques, et elle était retombée violemment sur le sol. Elle essuya son visage et ses vêtements couverts de sable et recoiffa rapidement ses cheveux ébouriffés. Sa joue était rouge, meurtrie par l’impact, mais elle n’avait pas l’air d’en être particulièrement affectée. Ana, de son côté, avait pris la précaution de remonter son T-shirt pour couvrir son visage et le protéger. Alain détourna les yeux de la jeune fille pendant qu’elle se débarrassait des grains de sable qui s’étaient infiltrés dans son soutien-gorge. Lui-même s’était tenu accroupi, genoux fléchis et mains au sol pour assurer sa stabilité, le visage protégé derrière ses genoux. Ainsi n’avait-il pas trop souffert.

Mais il en allait tout autrement d’Esteban.

Le jeune elfe à la peau brune se tenait au sol, recroquevillé sur lui-même, les épaules agitées de sanglots. Les pierres avaient griffé ses avant-bras, qui étaient à présent couverts de sang. Le reste de son corps semblait indemne.

Ana examina les blessures et les trouva superficielles.

« Ne t’en fais pas, ça va cicatriser. J’ai du désinfectant. »

Elle nettoya ses plaies avec un mouchoir humecté d’eau avant de les asperger d’antiseptique.

« Voilà. Tu ferais mieux de mettre des manches longues, maintenant. Ça va les protéger. »

Esteban hocha la tête et se retourna pour se changer rapidement. Après quoi ils repartirent.

 

Neuvième jour du mois du guépard – après-midi

Je crois que j’étais optimiste, ce matin. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je ne me souviens plus du tout de ce qui a pu me faire écrire cela. À présent, je ne vois vraiment pas comment nous pourrions nous en sortir. Il nous reste à peine assez d’eau pour ce soir. Et après ? Qu’allons-nous devenir ?

 

« Ne dis pas ça, fit Esteban derrière son dos. Il faut garder espoir.

- Tiens, tu ne dors pas, toi ?

- Bof, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je pense que je vais faire un tour en volant. »

Il se changea en vautour, comme d’habitude, et déploya ses ailes. Esther resta à regarder son vol, rendue apathique par la chaleur. Elle n’avait même pas la motivation de se remettre à son carnet. Son corps se chargeait tout seul de rafraîchir les environs, machinalement, juste assez pour les laisser respirer sans épuiser ses réserves d’énergie. Heureusement qu’on était dans le désert : si elle avait dû monter la garde au beau milieu de la forêt et des bêtes sauvages, un ours aurait pu surgir qu’elle ne se serait rendue compte de rien.

Soudain, Esteban réapparut devant elle.

« Esther ! Esther ! Et les autres. Réveillez-vous ! J’ai repéré une oasis. Allez ! Ana, Ana, debout !

- Quoiquestcequilyalaissemoidormir, grommela Ana en se retournant sur le côté droit.

- Une oasis ! J’ai repéré une oasis. Avec de l’eau et des arbres. À boire et à manger ! »

Ana ouvrit un œil. Le temps que l’information se fraye un chemin jusqu’à son cerveau, elle s’était déjà redressée en position assise et commençait à s’étirer. Soudain, le déclic se fit :

« Une oasis ?

- C’est ce qu’il répète depuis tout à l’heure, se moqua Alain.

- Allons-y ! Qu’est-ce qu’on attend ?

- Que tu te réveilles », continua-t-il avec un sourire narquois.

Esther lui lança un regard agacé, mais elle était trop heureuse de la nouvelle pour entamer une querelle. Et puis, elle n’allait pas dépenser de l’énergie à des fins si futiles. Elle avait la flemme, voilà.

Ils prirent une dernière gorgée d’eau, remballèrent gourdes et sacs de couchage, endossèrent leurs sacs et coincèrent leurs ombrelles dans les lanières. Puis, animés d’un regain d’énergie, ils se mirent en route dans la direction indiquée par Esteban.

 

Une heure plus tard, ils étaient toujours en train de marcher.

« C’est encore loin ?

- Je ne sais pas trop. »

Esteban se changea de nouveau en vautour et s’éleva, cherchant des yeux l’oasis qu’il avait repérée précédemment. Finalement, il se retransforma, la mine sombre :

« Oui. C’est encore loin. »

 

L’après-midi s’écoula, lentement. Le soleil tapait toujours aussi fort. Nos quatre adolescents étaient épuisés. Mais plus que jamais, ils refusaient d’abandonner. Une oasis était là, à quelques dizaines de kilomètres à peine, ils allaient bientôt pouvoir se reposer, alors hors de question de se laisser mourir au milieu du désert !

Seulement, la volonté ne faisait pas tout. Ça peut aider, mais à partir d’un moment, le corps atteint ses limites. Esther fut la première à en faire les frais. Elle était la plus frêle de tous ; elle se fatiguait doublement, puisqu’elle devait aussi s’occuper de la température extérieure ; et pour ne rien arranger, sa peau très pâle était particulièrement sensible aux coups de soleil, et les parties de son corps qui n’étaient pas protégées par ses larges vêtements avaient depuis longtemps viré au rouge écrevisse.

L’après-midi touchait à sa fin quand elle s’écroula. Sa chute ne fit pas plus de bruit que celle d’une feuille morte. Elle avait tenu si longtemps, et à présent, elle lâchait.

« Esther ! »

Ana s’accroupit à côté d’elle, pour vérifier si elle allait bien.

« Tu m’entends ? Serre-moi la main si tu m’entends. »

Esther réunit toutes ses forces et serra faiblement le bout des doigts de son amie.

« Qu’est-ce qu’on fait ? On ne peut pas la laisser là ! »

Une vague de remords submergea Alain. Il avait effectivement, l’espace d’une seconde, envisagé de la laisser et de revenir la chercher une fois qu’ils auraient trouvé l’oasis. À la place de cela, il se débarrassa de son sac.

« Je vais la porter. Ana, Esteban, vous pouvez vous partager mes affaires et celles d’Esther ? »

Heureusement, ils n’avaient plus grand-chose dans leurs sacs. La plupart des écorces de fruits qui leur servaient de gourdes étaient vides. Ils abandonnèrent ce dont ils n’avaient pas besoin et se répartirent ce qui restait.

Une fois le tri terminé, Alain hissa Esther sur son dos. Elle n’était pas bien lourde ; en vérité, elle ne pesait guère plus qu’une enfant de dix ans. C’était tout de même beaucoup pour un garçon costaud, mais épuisé. Enfin bon, cela restait lui le plus à même du groupe à se charger d’elle.

Une nouvelle gorgée d’eau, quelques bonbons pour se donner un supplément d’énergie, et c’était reparti.

 

Alain tint bon, vaillamment. Pendant une heure, il avança, péniblement, Esther sur son dos. Celle-ci restait presque immobile, bras et jambes pendant mollement de part et d’autre de son porteur, la tête dodelinant tantôt à gauche, tantôt à droite. Le seul signe de vie qui provenait d’elle était le bruit discret de sa respiration.

Ce léger souffle lui rappelait qu’il transportait un être vivant. Vivant et sensible. Pas juste une espèce de truc bizarre qui l’embêtait de temps en temps et dont on pouvait se moquer sans conséquences. Et même si lui-même n’avait jamais été au-delà de quelques taquineries, il n’avait jamais envisagé auparavant de prendre en compte ses sensibilités à elle dans ses calculs.

À présent, il refusait de la laisser tomber.

Mais encore une fois, toute la volonté du monde ne suffisait pas ; et alors que le soleil entamait sa descente, Alain, lui aussi, fut forcé de s’arrêter. Il laissa glisser Esther de son dos, puis s’affala à genoux dans le sable chaud.

Ana et Esteban étaient à bout, eux aussi. Ils décidèrent de s’accorder une pause pour dîner. Il ne leur restait pas grand-chose. Les derniers fruits avaient complètement pourri, et la viande n’était clairement pas dans un meilleur état ; mais il y avait toujours une boîte de gâteaux secs qu’ils avaient gardée en dernier recours. Il leur restait aussi un demi-litre d’eau, qu’ils se partagèrent. Esther avait à peine la force d’ouvrir la bouche.

Ana se recroquevilla sur elle-même pour mieux réfléchir. Elle aurait aimé serrer ses genoux contre elle avec ses bras, mais il faisait trop chaud pour cela, alors elle se contenta de courber le dos et de rentrer la tête dans ses épaules. Il devait y avoir une solution, non ? Un genre d’idée de génie qui résoudrait miraculeusement tous leurs problèmes. Et soudain, elle trouva. Elle fouilla dans le sac d’Esther, et retrouva, tout au fond, à moitié fondu dans son emballage, un petit morceau de chocolat. Elle y ajouta un minuscule grain de sel de larme de phénix, concentra ses pouvoirs magiques, et une petite étincelle se dégagea de la mixture. Ana glissa ensuite le bonbon entre les lèvres d’Esther.

Et victoire : la jeune fille battit des paupières.

Bon, les effets n’allaient pas durer longtemps, mais si cela lui permettait de se relever, c’était déjà ça.

Pendant ce temps, Esteban avait décidé d’abandonner tous les contenants vides qui avaient servi à transporter de l’eau. Puis, lui et Ana se placèrent de part et d’autre d’Alain pour le soutenir. Avec de l’aide, il réussissait encore à marcher. Courageusement, Esther ramassa son sac presque vide et ils reprirent leur marche désespérée.

 

Enfin, à la tombée de la nuit, alors qu’ils n’y croyaient plus, l’oasis se dressa devant eux. Un bosquet d’arbres verts étendaient leurs ombres au-dessus d’une mare d’eau cristalline.

Tous les quatre se précipitèrent vers elle.

L’eau était agréablement fraîche. Ils burent tout leur soûl, s’aspergèrent le visage et les mains ; Esther se laissa carrément tomber dedans. Ne laissant dépasser à la surface que son visage, elle étendit les bras et les jambes en étoile de mer, laissant la douce fraîcheur caresser sa peau. Elle savait bien que pour les coups de soleil, l’idéal était une crème spécialement prévue à cet effet, mais elle n’avait pas pensé à prendre son pot. L’eau, l’ombre et le temps feraient l’affaire.

Soudain, elle se prit une gerbe d’eau dans la figure. Alain, agenouillé dans l’eau jusqu’à la taille, les manches retroussées et les mains en coupe, s’apprêtait à lui en envoyer une deuxième.

Hors de question de laisser ce crime impuni.

 

Il regardait au loin. Le désert s’étendait devant lui, brûlant, hostile, inhabité depuis des millénaires. Elle s’y était élancée sans l’ombre d’une hésitation.

Allait-elle y passer ? Il l’espérait.

Mais pouvait-il prendre le risque qu’elle survive ? Non.

Il ne la rattraperait pas si facilement. Elle avait trop d’avance. Et il risquait de mourir, lui aussi. Certes, sa mort aurait bien moins d’importance que sa liberté à elle ; mais ce n’était pas en quittant ce monde qu’il l’empêcherait de se mettre en danger.

Il devait trouver une solution.

 

La bataille d’eau fut assez courte. L’eau fraîche leur avait certes donné un petit coup de fouet, mais la réalité les rattrapa au bout de deux minutes à peine : les quatre adolescents étaient à bout de forces. Ils ne tardèrent donc pas à laisser tomber les hostilités et à se laisser tomber sur le sable humide. Ils avaient laissé l’euphorie les envahir sans prendre en compte leur fatigue et leur douleur. Alors ils se roulèrent en boule au bord de l’eau et s’assoupirent sans même prendre la peine de sortir leurs sacs de couchage.

 

La vie était belle à l’oasis. Il faisait toujours chaud, mais l’ombre des arbres et la fraîcheur de la mare les apaisaient. La nourriture n’allait pas durer éternellement, mais pour le moment, les quelques fruits des arbres et reptiles qui se trempaient dans l’eau suffisaient à leur ordinaire. Sans parler de la mare elle-même, dont ils profitaient de toutes les façons possibles. Esther adorait nager. Enfant, ses parents ne l’avaient pas laissée aller à la plage de peur qu’elle ne dévoile ses pouvoirs magiques ; lorsqu’elle avait rejoint l’École, elle avait découvert timidement ce loisir si populaire chez les jeunes de son âge, avant d’en profiter à fond. Alain n’avait pas beaucoup construit de châteaux de sable à l’époque où il était le futur roi d’Ekellar, et par la suite, il s’était plus consacré à la télépathie qu’au saut de vagues. Il croyait être trop sérieux pour cela ; mais après avoir frôlé la mort, l’enthousiasme enfantin d’Esther le contamina et il s’impliqua pleinement dans les batailles d’eau. Esteban avait l’habitude de plonger pour pêcher ou se rafraîchir ; les rivières et les mares avaient toujours été un lieu reposant pour lui. Quant à Ana, elle était Tousequoise, et comme tous les natifs de cette île, elle était aussi à l’aise dans l’eau que sur la terre ferme.

Ils en profitèrent aussi pour faire une lessive de fond en comble. Ana connaissait la formule chimique du savon ; Alain compléta avec la liste des composants de tous les cosmétiques du palais, qu’il avait l’habitude d’apprendre par cœur quand il s’ennuyant dans son bain ; Esteban dénicha les produits dont ils avaient besoin dans les environs de l’oasis, et Esther chauffa le mélange à haute température pour permettre la réaction. Savon, shampoing, lessive, crème hydratante pour guérir les coups de soleil d’Esther, et même du déodorant. Bon, au final, le déodorant ne fonctionna pas du tout ; mais au moins étaient-ils intégralement propres. Et une pile de vêtements fraîchement lavés les attendait au fond de leurs sacs décrassés.

Enfin, les serpents d’eau grillés agrémentés de lait de coco s’avérèrent délicieux.

 

Il s’était lancé. Il avait osé quitter le couvert rassurant des arbres et s’aventurer dans la dangereuse étendue de sable. Il était plus fort, plus endurant et plus résistant qu’une bande de gamins. Le désert Talocoh était à lui.

Il avait pris du retard. Mais bientôt, il les rattraperait.

Et elle… il l’aurait.

Elle avait méprisé leur aide pour les condamner, lui et ses parents. Elle avait détruit sa famille.

Mais il ne voulait pas se venger. Seulement la ramener à la raison. Et la libérer de son fardeau. Il ne voulait que son bien.

 

Il leur fallut trois jours et trois nuits pour avoir l’impression d’être revigorés. Esteban, qui avait déjà vécu des périodes de disette, les avertit que les effets de leur calvaire dans le désert continueraient à se faire sentir pendant encore plusieurs semaines, mais ils n’avaient pas le luxe d’attendre aussi longtemps. Il fallait trouver la nymphe. Au cours d’une belle nuit étoilée, ils quittèrent donc l’oasis et se remirent en route dans le désert.

 

Cette fois-ci, le voyage fut moins difficile. Ils avaient pris leurs habitudes dans ce milieu hostile. Ils savaient combien de temps ils pouvaient marcher avant d’avoir besoin d’une pause, ils savaient la quantité d’eau à laquelle ils avaient droit, et pendant les chaleurs de midi, ils savaient comment se protéger du soleil pour bien dormir. Ils ne parlaient pas beaucoup. Ana gérait ses cauchemars dans son coin, Alain supportait la crasse sans se plaindre, Esther se concentrait sur l’absorption de la chaleur. Nul besoin de gaspiller de la salive et de s’assécher la bouche inutilement.

Heureusement, ils avaient déjà fait le plus gros du trajet ; et au bout de quatre nuits, ils arrivèrent en vue d’une ligne verte à l’horizon.

 

Dix-septième jour du mois du guépard

Les bois qui délimitent le désert Talocoh sont… surprenants. Les arbres, puisque je ne trouve aucun mot plus approprié, ressemblent à des arbres gribouillés par des enfants de cinq ans. Certes, ils sont en relief et mesurent plusieurs mètres de haut, mais cela mis à part… Leurs contours sont flous, irréguliers, comme si on avait débordé en les dessinant. Leurs couleurs sont souvent inappropriées à leur condition végétale : qui a déjà vu un tronc bleu à taches roses, des feuilles tantôt violettes, tantôt du même rose que le tronc, avec ces espaces blancs que laisse un enfant qui n’a pas totalement colorié son dessin ? Et parfois, le tout est entouré d’un liseré noir, comme un coloriage… L’herbe et les fleurs sont à peu près du même genre.

Oh, nom d’une palourde... Les oiseaux aussi ! Et je ne vous parle pas des escargots… Certains ont même

 

« Esther ? Esther, tu viens ? »

Mais le cahier de la jeune fille gisait sur le sol, et la plume encore pleine d’encre maculait irrémédiablement les pages blanches d’une vilaine tache. Esther n’était plus là. Elle avait disparu.

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Azurys
Posté le 19/09/2023
Un chapitre intéressant et très simple à lire.
J'apprécie beaucoup ta manière de donner une importance singulière aux quatre protagonistes, chacun amène sa touche personnelle et leur caractère est très bien retranscrit. Les dialogues sont efficaces, eux aussi.

Je pense cependant qu'il y a quelques longueurs dans le texte, j'aurais franchement aimé être secoué par des éléments perturbateurs, un peu graves même, pourquoi pas. J'ai un peu l'impression que cette excursion n'a pas d'enjeu, que les quatre personnages sont sont invulnérables malgré leur jeune âge.
blairelle
Posté le 19/09/2023
Merci pour ton avis !
À vrai dire je ne savais pas trop comment mettre des éléments perturbateurs dans un désert où il n'y a rien, et je ne me voyais pas non plus faire mourir l'un de mes personnages... Normalement le chapitre suivant devrait t'apporter un peu plus de secousses
Lordure
Posté le 14/09/2023
J'aime beaucoup la légende de la création du désert, c'est très beau et mystérieu.

Et le changement léger dans la relation entre Alain et Esther !

Je continue mon voyage dans ton récit très fluide et bien écrit. J'aime beaucoup le réalisme dû à la profusion de détails que tu apportes.
blairelle
Posté le 14/09/2023
Merci !
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