Chapitre 4 - À nous pour toujours

Notes de l’auteur : « There was this mistake. There was this night. There was this sin. There’ll be no sun for us. »

À la suite de son intervention chez Gabriela, Jessica surprit tout le monde. Benjamin était perdu. Entre la déclaration troublante de son ex et le changement soudain de sa meilleure amie, il ne savait plus quoi penser.

Après une profonde inspiration, l’écrivain jeta un dernier regard aux deux femmes, puis quitta les lieux.

- Be… Benjamin, attends, dit Jessica, gênée, courant derrière lui.

- Écoute… pas maintenant, répondit Benjamin, las. La journée a été compliquée. Je veux juste rentrer seul ce soir, conclut-il fermement.

- D’accord…, souffla Jessica, résignée, les yeux baissés.

Elle avait pris son courage à deux mains, bravé douze années de peur, de timidité, de silence. Elle avait enfin osé avouer ses sentiments à son meilleur ami, allant jusqu’à se confronter à l’irrésistible Gabriela. Pourtant, ce geste de bravoure ne suffit pas à rapprocher Benjamin.

Il semblait que, malgré la déclaration de l’écrivain, les choses n’étaient pas si simples.

- Et voilà, c’est acté !

- Oui… reste plus qu’à finir le manuscrit.

- On compte sur toi.

- Vous faites bien.

Le lendemain, Benjamin avait rendez-vous avec son nouvel éditeur. Il venait de signer pour son dernier livre et comptait bien profiter de la journée, sans penser aux femmes ni au passé.

- C’est surprenant que tu aies changé de maison d’édition après tous tes succès et les privilèges qu’on t’offrait, lança l’éditeur, taquin.

- Certaines trahisons effacent tous les privilèges, répondit sèchement Benjamin.

- Vous parlez de votre accrochage avec Paul Cooks ? demanda-t-il à voix basse, comme pour inviter à la confidence.

- Tout est dans mon manuscrit, répondit Benjamin, le regard vide.

- Ça me va, conclut Monsieur Redford en rangeant ses affaires. J’espère que vous avez encore des mots pour l’amour, ajouta-t-il, désignant quelqu’un derrière lui.

C’était Jessica. Robe moulante, talons hauts, sourire qui en disait long.

Un sourire ensoleillé.

Benjamin se retourna, lui rendit son sourire. Son visage s’illumina d’une joie qu’on ne lui connaissait pas. Il s’avança, lui prit les mains, l’embrassa sur le front.

« À nous pour toujours », se chuchotèrent-ils, les yeux dans les yeux.

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