Chapitre 4 : Astéroïdes

Par Gardar
Notes de l’auteur : L'histoire commence...

L'horreur ! Pas d'autres mots ! Fardag contemplait les restes disloqués de R453FQ, la quatrième lune. Tant de morts sans explications possibles. Tant de destruction sans logique visible. Qui, ou quoi faisait ça ? La nature avait-elle pèté un plomb ? Un fou dangereux avait-il une technologie futuriste entre les mains ? 

Le savant explosait de théories plus fumeuses les unes que les autres sans pourtant pouvoir y mettre de l'ordre. 

Le contact de la main d'Hakar le sortit de ses visions d'horreur. 

- Tu peux m'expliquer tout ce foutoir ! 

Le savant se recentra sur son travail, calculer. Mais ses instruments de mesures étaient tous désactivés. 

"Évidemment, pensa-t-il, ce serait trop facile."

- Bon voilà ce que je peux te dire d'après ce que j'ai vu et compris. La comète est arrivée de derrière notre planète. Bien plus grosse que la quatrième lune, elle l'a anéanti sans s'arrêter puis à disparu. 

- Merci, j'ai aussi des yeux, grogna Hakar. 

- Ça c'est pour ce que j'ai vu, continua le scientifique sans se démonter. Cette comète est constituée d'antimatière... 

- C'est pas le moment de rire ! 

- Je suis sérieux. C'est la seule explication plausible. Constituée d'antimatière, invisible pour tous nos instruments, elle se rapproche sans problème. Sans alerte, elle frappe. Son noyau d'antimatière contrôlé relâche une queue d'antimatière, un peu comme une comète normale, ce relâchement de particules inverse de la matière elle-même, explique pourquoi notre septième lune est peu à peu grignotée par cette chose. Par conséquent, elle a pu disparaître de notre vue sans qu'on puisse rien y faire. 

- Mais la nature n'a jamais créé de telles anomalies ! Ça n'a pas de sens ! Pourquoi toutes en même temps ? Sur des planètes comme si elles étaient visées ! 

- Non ce que tu n'as pas compris, c'est que c'est contrôlé, voulu ! 

- Une technologie qui contrôle l'antimatière ! Mais c'est de la science fiction ! 

- C'est vrai mais qui sait ! 

Cette fois le géant se tint coi. Il n'y comprenait plus rien. Mais le savant l'aida.

- Occupe-toi du vaisseau, je gère le reste. Je t'expliquerai les raisons qui m'ont fait penser à ça. Il te manque des éléments. 

Une petite demi-heure seulement après l'accident, les appareils se réveillèrent et se mirent tous à sonner, vibrer, clignoter dans tout les sens. L'homme crut étouffer en lisant les différentes indications. 

Il se redressa, courut au central, le visage décomposé en une expression de terreur. Il déboula dans la salle principale ou le vaisseau, bien avancé, trônait. Tous les hommes du groupe travaillaient dessus, ils savaient qu'ils auraient tous une place dans l'appareil. 

- Dans quinze minutes on est mort ! 

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? fit l'un des hommes complètement surpris de l'état du savant. Oui, la quatrième lune avait disparu mais tant que ce n'était pas eux... 

- Une partie de la quatrième lune nous tombe dessus ! 

- Et alors, l'atmosphère va la brûler ! 

- Non ! Notre atmosphère a été siphonné par la comète, elle a réagi avec les particules qui composent l'atmosphère comme pour la septième lune ! 

- Nos canons anti-météores vont s'en charger, dans ce cas là ! 

- Les vaisseaux sont partis avec toutes nos technologies de pointe. Il reste bien le canon F3, à l'observatoire mais il faut viser manuellement. C'est un modèle extrèmement vieux. 

- Qu'est-ce qui se passe Fardag ? fit alors son chef en rentrant dans la pièce. 

- Bah, c'est qu'on a un petit souci. Dans treize minutes et neuf secondes, une morceau de la quatrième lune va nous tomber dessus et il y en a d'autres qui suivent. De plus, les vaisseaux ne nous ont laissé que des canons obsolètes. Je ne sais même pas si ils fonctionnent toujours ! 

- Pas de problème pour ça, amène moi à ce canon. J'ai servi durant la guerre des gargals. 

Le savant, sidéré, apprenait que son patron avait tout simplement cent quatre-vingts ans, relativement âgé, puisque l'on vivait en général jusqu'à deux cents ans et des broutilles et que le géant n'avait pas un cheveu blanc. Fardag lui-même n'atteignait même pas les cent ans. Et dire qu'il fut un temps où les humains devaient se contenter d'un centenaire maximum de vie, c'était stupéfiant. 

Son esprit revint soudain au danger qui les menaçait et il mena son chef jusqu'au canon que portait l'observatoire, témoin d'une longue guerre. 

- À force de courir en tout sens, je vais réussir à maigrir ! s'exclama-til le souffle court. 

Mais Hakar s'était déjà immergé dans le problème de mettre en marche l'appareil. 

- Vite ! le pressa Fardag abandonnant toute idée de retenir ses émotions. Plus que cinq minutes ! 

- Ça va, ça va, marmonna son chef sans s'inquiéter. 

Il y eut un déclic. Tous les instruments de mesures s'allumèrent en un bruit d'enfer. Hakar monta dans la tourelle de tir et se mit à pianoter sur des écrans. 

- Deux minute ! 

Le canon pivota prenant ses angles de tir. 

Fardag put alors apercevoir le morceau géant de la quatrième lune qui tombait sur la ville à trente kilomètres des deux hommes. Brûlant légèrement, le météore était suffisamment visible pour qu'on suive son évolution dans le ciel. 

Le canon se mit alors à tonner. Il cracha le feu. 

Les projectiles coururent dans la couche nuageuse qui avait, un instant, dissimulé le fragment de lune.

Il y eut le choc. Invisible dans les nuages, inaudible à cet distance mais la cible disparut des écrans de contrôle de l'antiquité qui servait de défense antiaérienne. 

Des morceaux bien plus petits sortirent des nuages, ralentis par l'explosion qui les avait séparé. Les dégâts seraient moindre. 

Le scientifique put respirer. L'atmosphère était tendue et on sentait, presque de façon palpable, la concentration des deux hommes. Ou plutôt de la trentaine d'hommes puisque tous les gars du central étaient venus pour assister à leur mort ou à leur sursis. 

- C'était la plus petite, lâcha Fardag. La deuxième arrive dans deux minutes. 

Il y eut un silence. Puis on aperçut la prochaine cible au moins trois fois plus grosse. Elle tombait à la vitesse de l'éclair. À nouveau, le canon pivota. Les pièces se calèrent puis il y eut le tir. Son mat, claquant comme une balle d'A12. Mais la pièce rouvrit le feu. Plusieurs fois. 

À l'aide des jumelles, le savant observa les impacts. À la première série de projectiles, le météore fut simplement déséquilibré. La deuxième le vit se scinder en deux sous les coups. Les objectifs divisés furent traités par l'ordinateur. Les tirs frappèrent à nouveau. Les derniers débris s'écrasèrent au cœur d'une ville démunie. 

Deux fois encore, l'opération se répéta. Toujours avec succès mais la dernière météorite arriva. C'était la plus grosse. Suivant le calcul du scientifique, elle pouvait être un réel danger pour la survie de la planète elle-même. 

Ils virent tomber la mort. Le canon tonna. 

... À suivre... 

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Snybril
Posté le 16/04/2024
J’ai eu l’impression de lire deux chapitres en un. Pourquoi pas. Dommage, je n’ai pas bien perçu de lien entre les deux.

Je confesse ne pas avoir été totalement convaincu par la première partie et les explications du scientifique. Quid R453FQ, c’est laquelle des lunes, la quatrième, la septième ? Un nom de code n’est pas très seyant pour un corps céleste ou vivent des milliards de gens. Pareil, je ne suis pas au clair sur les tailles relatives des trucs (planète, lunes, comète).
Petit détail d’écriture qui m’a perturbé : ‘Le savant explosait de théories’. L’image me semble bizarre.

L’explication sur l’antimatière ne m’a pas non plus convaincu (mais je n’y connais pas grand-chose et mes cours de physique sont loin). Je ne vois pas en quoi de l’antimatière serait indétectable. Justement ses réactions électromagnétiques bizarres aideraient à la voir approcher. Pareil, je croyais que matière + antimatière libérait une grande quantité d’énergie et détruisait les deux, pas vraiment d’effet de grignotage. Un mini trou noir aurait plus ce genre de comportement.

Le clin d’œil « c’est de la science-fiction » m’a fait sourire. Par contre la répartie du savant n’a pas vraiment de quoi rendre « coi » le géant.

Je n’ai pas compris comment les instruments de mesure désactivés peuvent se mettent tous à clignoter quelques lignes plus bas.

Pas bien pigé le coup de l’atmosphère siphonnée par la « comète »

La deuxième moitié de ce chapitre est plus courte et très rythmée, avec un joli suspens sur la fin.
Je vais être tâtillon mais je pense que les cinq minutes ne tiennent pas, j’ai plus l’impression qu’entre la sidération, les trajets, la discussion, la remise en route du canon on serait plus sur du quart d’heure.

Oups, malgré mes questionnements, je reste fan et je ne vais pas pouvoir me retenir longtemps de lire la suite ;-)
Gardar
Posté le 17/04/2024
OK, j'ai changé quelques points pour que ça colle mieux selon tes remarques judicieuses. Merci de manifester tes incompréhensions. Je vais tout de même te donner des explications : R453FQ n'est pas un nom de code mais bien celui de la quatrième lune. Aujourd'hui déjà on donne des noms comme ça aux ex-planètes qu'on trouve. Imagine le nombre de noms sans chiffres et joli qui faudrait pour toutes les corps stellaires de notre galaxie. Pour l'antimatière je ne suis pas assez explicite, je corrigerais à la réécriture, je pense. Ce qui rend coi le géant, c'est le fait que Fardag soit si sûr de lui, pas sa réponse. Pour les instruments, j'ai justement utilisé le terme "se réveillèrent", ils sont à nouveau fonctionnel. La comète constitué l'antimatière a donc réagi avec les particules de l'atmosphère, disparaissant. En effet, les cinq minutes sont trop courtes, j'ai changé.
Merci et à bientôt donc Snybril
Gardar
Snybril
Posté le 18/04/2024
Yes pour R453FQ, c'est tout à fait logique vu d'une administration centrale. Mais en ce qui concerne la planète et ses sept lunes, Ils sont voisins, je suppose qu'ils devraient s'être donné des petits noms quand même.
Gardar
Posté le 18/04/2024
C'est vrai mais Fardag est un scientifique alors il reste fixe dans la précision scientifique.
Snybril
Posté le 18/04/2024
yes, c'est ce que j'avais conclu aussi !
Samuel
Posté le 02/04/2024
Chapitre TRÈS intéressant, je ne m'attendais pas a ce que les comètes sois composées d'antimatière, mais en y réfléchissant, c'est le plus probable pour qu'il y ais de telles phénomènes, j'ai hâte de lire la suite et de savoir qui est l'instigateur de ce complot !
Gardar
Posté le 02/04/2024
Très bien, continue de lire et tout te sera révélé.
A bientôt
Gardar
Ayunna
Posté le 01/04/2024
Haha, je l’avais dit ! C’est un complot ! On peut dire que tu ne ménages pas tes personnages, les pauvres… constamment au bord de la mort !! Sur un fil…
Très bon chapitre, haletant : )

Tu t’y connais didonc dans le domaine scientifique ^^ je suis impressionnée. Tu as fait des études là-dedans ? Tout est bien pensé, bien clairement exposé, bravo !

Pour les corrections :
« elle l'a anéanti » accorder ici anéantie

Attention à l’utilisation du mot « puis », tu l’emploies souvent dans tes chapitres, et ici deux fois de suite (en enlever un )
« Puis on aperçut la prochaine cible au moins trois fois plus grosse. Elle tombait à la vitesse de l'éclair. À nouveau, le canon pivota. Les pièces se calèrent puis il y eut le tir. Son mat, claquant comme une balle d'A12. Mais la pièce rouvrit le feu. Plusieurs fois. »

Bien cette fin ce chapitre, tu finis à nouveau sur un grand moment de suspens. On se doute qu’ils vont survivre : )
Gardar
Posté le 01/04/2024
Merci ! C'est super sympa d'avoir une lectrice aussi assidue et aussi sympathique.
Les précisions sur ce complot vont suivre dans quelques chapitres mais tout ne sera pas si simple.
Pour le domaine scientifique, en effet, je me renseigne beaucoup comme tu le verra encore par la suite. D'où d'ailleurs ma photo de profil et le héros un savant capable de faire des calculs ahurissants. Mais c'est peut-être l'excès de science qui m'a poussé jusque là pour écrire ce livre.
Je m'empresse de corriger l'orthographe.
Le suspens est, de fait, mon plus grand outil.
À très bientôt sur Orfianne ou sur X-24DF (un nom pas très poétique d'ailleurs😂)
Gardar
Ayunna
Posté le 01/04/2024
Welcom :) c'est un plaisir de te lire et de pouvoir t'aider un peu :)
Je t'avais prévenu de ma grande loyauté haha ^^

Hâte de savoir tout cela, dès que j'aurais le temps de revenir te lire :)
D'accord je vois, je vois ^^
En effet, un nom plus scientifique :p mais cela correspond à ce que tu veux dénoncer, montrer ;)
Gardar
Posté le 01/04/2024
👍C'est exact.
À bientôt pour la suite Ayunna
Gardar
Cléooo
Posté le 30/03/2024
Salut Gardar !
Sympa, ce chapitre ! Un peu d'action, c'est rythmé, j'aime bien ! Joli cliffhanger à la fin qui me donne envie de lire directement la suite :)

Voici quelques retours plus détaillés sur le texte :

"Tant de morts sans raison précise" -> c'est un parti pris, un peu comme si tu disais "il n'y avait aucune bonne raison à cela". Est-ce que tu ne veux pas plutôt dire, "sans qu'on puisse en expliquer la raison" dans le sens, on ne comprend pas comment c'est possible ?

"- Mais qu'est-ce que tu raconte ? fit l'un des hommes complètement surpris de l'état du savant. Oui, la quatrième lune avait disparu mais tant que ce n'était pas eux... " -> est-ce que c'est du narratif à partir du "oui" ou est-ce que c'est le personnage qui parle ?

"- Pas de problème pour ça, amène moi à ce canon. J'ai servi durant la guerre des gargals. " petit moment qui montre un aperçu historique, j'aime bien ! Ça donne de la profondeur à ton univers, c'est très bien.

"Mais la pièce rouvrit le feu" -> le canon ? Je ne comprends pas "la pièce"

"Ils virent tomber la mort" -> ils virent la mort en face ? Ils virent la mort prête à s'abattre sur eux ? Je ne suis pas certaine de cette tournure de phrase.

Coquilles/fautes :
"le sorti" -> le sortit ; "elle l'a anéanti" -> anéantie ; "est faite" -> en fait ; "peu à peu grignoté" -> grignotée ; "comme s'il elles étaient visé" -> comme si* elles étaient visées* ; "Je t'expliquerais" -> expliquerai ; "Mais qu'est-ce que tu raconte ?" -> racontes ; "Le savant sidéré apprenait" -> le savant, sidéré, apprenait ; "âge relativement grand" -> il était donc relativement âgé? puisqu'on vivait en général ... ; "un cheveux" -> cheveu ; "ralenti par l'explosion" -> ralentis ; "les avaient séparé" -> séparés ; "Les dégâts seraient moindre" -> moindres ; "Où plutôt" -> Ou sans accent ; "étaient venu" -> étaient venus ; "d'une ville démuni" -> démunie
Tu es fâché avec les accords ! Ahah
Gardar
Posté le 31/03/2024
Oula ! Désolé pour toutes les coquilles ! Sinon, deux trois explications, en effet le Oui, la quatrième... est du narratif. L'aperçu historique prendra du poids dans le prochain chapitre. Le terme de "pièce" est militaire, on parle d'une pièce d'artillerie, la pièce est l'ensemble d'un canon, hommes, matériels, munitions... "Ils virent tomber la mort" est une métaphore de la météorite. Je compare la mort à la météorite puisque elle l'apporte, or la météorite tombe sur eux alors, c'est comme si c'était la mort qui tombait sur eux. Pour les accords, je suis désolé, c'est pas parfait du tout. Je m'empresse de corriger tout ça.
En espérant que ça ne t'arrête pas dans ta lancée
À bientôt Cléooo
Gardar
Cléooo
Posté le 31/03/2024
Ça marche pour "pièce", je ne connaissais pas le terme, merci :)
À bientôt !
Gardar
Posté le 31/03/2024
Content de t'avoir appris quelque chose, à bientôt dans un prochain chapitre, j'espère.
À bientôt Cléooo
Gardar
Arod29
Posté le 30/03/2024
Hello Gardar!
Bon chapitre!
C'est rythmé, efficace avec une fin de chapitre plein de suspense.
J'espère que l'on en saura un peu plus sur la guerre des gargals.
Petite coquille:
"À l'aide des jumelles, encore fonctionnelles, le savait observa les impacts" J'imagine que tu voulais écrire le "savaNt"
Merci.
Gardar
Posté le 30/03/2024
En effet merci. Pour la guerre des gargals, je peux te rassurer. On va encore en entendre parler. Ce début d'histoire n'est qu'une grande question dont la réponse arrive plus tard.
À bientôt dans la suite Arod29
Gardar
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