Il fait nuit.
Une sirène hurle au loin. La plupart des projecteurs des alentours sont éteints ou détruits. Les seules traces de lumières proviennent des brumes elles-mêmes, scintillantes. Elles sont teintées de rouge. Je sais pas si c’est à cause des flammes, des gyrophares ou du liquide écarlate qui détrempe le sol, entre les personnes allongées par terre. Les volutes s’insinuent partout, opaques, et pourtant, je trouve qu’il fait plus clair qu’en journée, que la visibilité est meilleure.
Tout est immense et beau. J’ai jamais été dehors comme ça, au milieu des brumes, en pleine nuit. C'est féerique, comme dans les histoires qu’on m’a racontées le soir, quand je parvenais pas à dormir. C’est ça le paradis ?
Je cours à en perdre le souffle, sans aucun but, pour découvrir, pour m’émerveiller toujours plus. Je croise personne de debout, ça m’inquiète pas, au contraire. C’est toujours plus rassurant quand les adultes sont pas là. Les brumes dansent autour de moi, brillantes et taquines. Les meilleures amies dont on peut rêver. C’est juste incroyable. Tout est incroyable. J’ai envie de rire et de jouer dans les volutes blanches sans me poser de questions. Tout est teinté de rouge, c’est joli. C’est grisant.
Les cris, les bruits d’explosions et de chocs, les débris qui tombent autour de moi… Je les remarque même pas. Une tour gigantesque s’effondre sur elle-même. C’est presque beau. Y a vraiment beaucoup de gens qui sont allongés par terre et qui bougent pas. Je comprends pas trop. Moi, je poursuis ma vadrouille, heureuse comme jamais. Et d’un coup… D’un coup, le voile se déchire.
J’ai super froid. Je claque des dents, hébétée, et je détaille autour de moi. Je reconnais rien. Je sais pas où je suis. Je panique. Je crois qu’il y a des flammes au loin, derrière les brumes. Y a des décombres, y a une tour un peu plus loin qui termine de s’effondrer et qui entraîne des routes, des chemins suspendus. On dirait que c’est au ralenti, pourtant le vacarme m'assourdit, m’affole encore plus. Un vent de poussière parvient jusqu’à moi et me fait tousser. Mes yeux piquent, ma gorge me fait mal.
Les brumes sont excitées et agitées, elles ne sont plus dansantes et merveilleuses, elles se transforment en monstres filiformes, prêts à m’attaquer. Mon cri reste coincé dans ma gorge et ma respiration se bloque. Tout de suite, les volutes se resserrent autour de moi, attirées par la peur. Je tente de m’éloigner, mais je sens que quelque chose me retient. Le sang pulse dans mes oreilles, je n’entends plus rien, que mon coeur qui s’affole de plus en plus. Devant moi, il y a une barrière invisible qui m’empêche de me sauver. Je tape dessus pour m’enfuir, sans succès. J’ai mal aux mains, mais je m’acharne. C’est important. C’est important !
Malgré la panique qui m’étouffe, je… je la remarque enfin.
La forme gigantesque, constituée de brumes, qui s’élève plus loin devant moi. Le Yokai immatériel. Il était là depuis le début. C’est… C’est lui qui a détruit la tour qui s’est effondrée. Il se débat contre un ennemi invisible, continue de massacrer tous les bâtiments qui l’entourent. Il est sans réels contours, sans vraie consistance. Il est impossible à différencier des autres brumes et pourtant… Je sais que c’est lui.
Qu’est-ce qui se passe ?!
Je pousse un nouveau cri, terrifiée, attirant son attention. Je crois qu’il se rapproche de moi. J’essaie de m'éloigner, mais encore une fois, une barrière m’en empêche. Au loin, j’ai l’impression qu’on appelle mon nom, mais c’est indistinct, étrange, je ne le reconnais pas vraiment. C’est pas vraiment moi Ariane.
Alors que le monstre est presque sur moi, une petite forme grise vient le percuter à toute vitesse. Le géant vacille, une vapeur bizarre gicle, le… le drone repart à l’attaque, l’assaille sans cesse. A… Ari… Ce… Ce n’est pas un drone… C’est un adulte, avec… avec un sabre. Le Yokai semble souffrir ? C-Comment c’est possible ? Des yeux rouges, une chevelure blanche. Une… Une Lame de Sang ?
Ariane.
Captivée, la peur envolée, j’essaie de m’approcher. Il faut que je m’approche, c’est important. Je sais pas pourquoi mais je dois y aller. Une voix m’appelle au loin. Je crois que je la connais, mais là… Ça me dit rien. Je force sur la paroi invisible, et j’ai l’impression que quelque chose se débloque enfin et que je peux avancer. J’hésite. Est-ce que c’est une bonne idée ? Le combat semble de plus en plus violent.
Mais… Mais c’est important, non ? Je…
Ariane !
Le hurlement juste derrière moi me fait sursauter. Je tourne la tête, un peu perdue. Je me retrouve dans ma chambre, Glenn est là, il me serre dans ses bras. Il a l’air terrifié, je capte pas pourquoi. Il me soulève sans le moindre ménagement et m’éloigne de la fenêtre. Je cligne des yeux sans réaliser. J’étais… J’étais en train de m’acharner contre la vitre ? Je… J’avais presque réussi à l’ouvrir. Je…
Laurine entre dans la pièce, en nuisette et décoiffée. Elle nous fixe, trop stupéfaite pour accepter ce qu’elle voit. Glenn a du mal à organiser sa réponse, il paraît toujours terrifié et refuse de me lâcher. Plaquée contre lui, je peux discerner les cicatrices qui quadrillent sa peau.
— J-Je… J’ai entendu du bruit dans la chambre d’Ariane. Ça s’arrêtait pas alors je suis venu voir et… elle refait du somnambulisme ! Mais là… Elle avait presque…
La respiration de Glenn devient difficile et, sans même broncher, Laurine ressort et revient avec de la ventoline. Deux inhalations plus tard et Glenn se sent mieux. Avec sa crise, il a enfin accepté de me lâcher. Je reste à ses côtés, déboussolée. C’est pas la première fois que je bouge en dormant. Mais là…
À mon regard vers la fenêtre, Laurine va l’inspecter. Son visage se décompose quand elle comprend ce qui a failli se passer.
— La… La sécurité enfant ne fonctionne pas…
Après mes premières nuits agitées, Laurine a exigé d’installer un mécanisme pour être sûre d’éviter tout problème. Nathan a affirmé qu’elle s’inquiétait trop et a posé le machin à la va-vite.
— Je savais qu’on aurait dû faire venir quelqu’un !
Laurine est pas loin d’exploser, mais devant Glenn qui est toujours pas bien et moi à l’ouest, elle se force au calme. Demain matin, Nathan va prendre cher. Elle nous pousse hors de la pièce, récupère la clé sur la porte et la ferme.
— Allez… Allez dormir tous les deux dans la chambre de Glenn. Vous… Vous pourrez lire des histoires comme ça avant de retourner vous coucher.
Laurine s'oblige à sourire. J’ai pas le réflexe de l’imiter. Je laisse juste Glenn me prendre la main et je le suis sans rechigner. Des cauchemars, j’en fais presque toutes les nuits. Mais là…
Là…
C’était différent.
Je… Je crois que ça a réveillé quelque chose.
~~~
Le lendemain matin, Glenn cherche lui-même de quoi m’habiller dans ma chambre. Il a vraiment eu peur. Vu ses cernes, il a pas redormi. Laurine aussi a pas l’air bien. J’ai pas croisé Nathan, déjà parti bosser, mais on a entendu une conversation… animée qui provenait de leur chambre cette nuit.
Je fais comme si de rien n’était, je me contente de mon petit déjeuner et file avec Glenn vers l’école. Parfois je me dis qu’il faudrait peut-être essayer d’apaiser les choses et d’affirmer que tout va bien. Le genre de trucs réconfortants qu’on me sort quand on apprend que je crois que j’ai pas de parents. Mais je vois pas trop l’intérêt. J’aime pas qu’on me remette dans la figure que j’ai des problèmes, alors je vais pas le faire avec les autres.
Sur le trajet, Glenn semble soucieux. Il me lâche jamais la main et me lance des regards de travers. Il s’occupe plus de moi que son père, alors que c’est Nathan qui a reçu l’ordre de s’assurer de mon bien-être. Heureusement qu’il est là. C’est la seule personne qui me comprend, j’ai l’impression, qui s’inquiète sans en faire trop. Il a saisi par exemple qu’il fallait pas reparler de cette nuit. Un type bien, Glenn.
Y a deux mois, c’est grâce à lui que j’ai pas eu de soucis quand j’ai tabassé l’autre gamin. C’est le seul à m’avoir posé des questions, à avoir cherché une explication. Chez les policiers, ils sont restés très neutres, m’ont juste demandé de dire ce qui s'était passé. Parait que c’était pas la même quand le rouquin a raconté qu’il m’avait embrassée de force et pourquoi. Quand ses parents ont appris ça, ils ont tout de suite retiré leur plainte et présenté leurs excuses. On plaisante pas avec ça.
J’ai jamais revu l’autre idiot. Il a dû changer d’école. Pire, il a dû aller à celle du huitième niveau, une grosse honte pour sa famille. Depuis, plus personne m’embête pendant la recrée. J’entends toujours des rumeurs sur moi dans le préau, que des Palladiums sont intervenus pour me protéger, mais plus personne tente de m’approcher et c’est parfait. Même la maîtresse a arrêté de m’interroger. Je pensais que ça rendrait l’école plus supportable, mais je crois que c’est pire.
J’aime vraiment pas l’école. Les rumeurs sur mes origines me crispent, Ca me crispe toujours l’idée de me faire insulter, mais je préfère prendre sur moi que d’énerver Glenn. Parfois aussi, les autres gamins me demandent à quoi ressemblait le Yokai. Quand le Yokai est évoqué, c’est que ça va bientôt déraper et que la maîtresse doit intervenir. Personne me croit quand je dis que j’ai été proche de l’attaque. Ils me traitent de menteuse. Pourtant, c’est cohérent avec ce qu’affirme l’hôpital et j’en rêve toutes les nuits. C’est pas pour rien, non ? J’les déteste. Ils sont juste idiots. Les maîtres aussi. J’ai parfois l’impression qu’ils interviennent que parce qu’ils sont obligés, mais qu’ils pensent pareil. Y en a un en particulier, qui a perdu son fils et sa femme pendant l’attaque, qui m’en veut d’inventer des trucs comme ça. Du coup, je mets du sel dans son café, il a pas encore compris d’où ça vient.
Comme tous les jours, on doit faire un détour pour parvenir jusqu’au quartier Rosélius. Avant, un pont suspendu permettait d’y aller en une dizaine de minutes, une fois sortis de l’ascenseur pour monter au neuvième niveau. Il a été détruit pendant l’attaque du Yokai et toujours pas reconstruit. Il y en a encore pour plusieurs mois, c’est pas du tout une priorité. Au moins, y a plus de décombres, c’est déjà ça. Et même si Glenn n’aime pas trop ça, je préfère le trajet long. On passe dans une zone avec beaucoup de néons, un écran géant passe une publicité pour une nouvelle série sur l’histoire de la fondation de Néo-Knossos. C’est joli de voir les lumières colorées se réverbérer sur les dababs.
— Arian, ça… ça te va d’être fiancée avec moi ?
Je fixe Glenn sans un mot, tandis qu’il refuse de m’accorder le moindre regard. Il accélère le pas sans s’en rendre compte. On a jamais discuté de ça tous les deux. On m’a dit que pour rester vivre chez des Intendants, il fallait passer par une cérémonie particulière avec Glenn, et j’ai pas cherché plus loin. Ça me va comme explication, j’ai jamais été cherché plus loin. Je pensais que ça convenait aussi à Glenn, mais je doute d’un coup.
— Pourquoi ça n’irait pas ? Laurine a dit que c’était important, non ?
— O-Oui mais… normalement, ce sont deux personnes amoureuses qui se marient.
— Ok. Bah je t’aime bien, ya pas de problème alors, non ?
— Moi aussi mais… comme une petite soeur, pas comme un amoureuse. Tu vois la différence ?
Absolument pas. Si ça lui pose autant souci, je peux peut-être me marier avec Laurine à la place ? Je l’aime bien aussi. Glenn n’ajoute rien de plus. Ça doit vraiment lui tenir à coeur, d’habitude, il suit toujours toutes les instructions de ses parents sans broncher. En plus là, c’est même carrément une demande de Palladiums. On peut pas dire non, pas sans que Nathan et Laurine perdent leur titre d’Intendant. Si… Si je retrouvais ma mémoire, peut-être que ça arrangerait le problème mais… je veux vraiment pas me souvenir d’avant. Je sais que je dois pas.
J’arrête de marcher, le regard perdu dans les brumes. Glenn me fixe, une lueur étrange dans le regard. Mon passé, je veux pas m’en souvenir. Mais l’attaque du Yokai immatériel… j’crois qu’il y a un truc important avec ça.
— Dis… je peux retourner là où on m’a trouvée ? Après l’attaque du Yokai ?
Glenn garde le silence, pris de cours. J’aurais pu lui dire que je voulais sauter du haut du douzième niveau, il l’aurait probablement mieux pris.
— P-Pourquoi ?
— Mes rêves. Je crois qu’ils essaient de me dire un truc, mais j’arrive pas à me souvenir. Je me dis que ça les arrêtera peut-être si je retrouve.
J’utilise les deux arguments contre lesquels Glenn peut pas lutter. Retrouver ma mémoire et arrêter mes crises de somnambulisme. Pourtant, même avec ça, il hésite toujours.
— Je… Je sais que Lurex et ses amis se sont vantés d’y être allés mais… c’est totalement interdit, on risque d’avoir des ennuis et…
— Pas grave, j’irai de nuit ! Dis moi juste comme y aller !
Catastrophé, Glenn me détaille, comme s’il espérait que je me rétracte, mais je lui rend son regard sans ciller. Oui, je compte vraiment le faire, et je ne vois pas le souci. C’est lui qui m’a dit d’insister quand je voulais vraiment quelque chose, non ? Ses épaules s’affaissent et il laisse échapper un soupir.
— Je… Je trouverai un moyen, promis. Mais interdiction d’y aller sans moi, compris ?
Je hoche la tête, sans commenter plus. On recommence à marcher, dans un silence pesant, jusqu’à ce que Glenn tente de rendre l’atmosphère plus légère :
— En rentrant ce soir, on fera un détour pour acheter une crêpe fourrée si tu veux.
Glenn me sourit derrière la mèche qui masque la moitié de son visage. Je me sens tout de suite excitée. C’est super bon ces trucs-là. J’ai découvert ça lors de ma première sortie avec Glenn et Laurine. Je me rappelle encore du regard surpris de Glenn. C’est le machin à la mode chez les jeunes, tout le monde en a déjà mangé. Laurine a mis ma « découverte » sur le dos de l’amnésie. J’ai dû en manger avant, c’est juste que je me souviens plus. Moi je suis sûre que non, mais bon, l’amnésie, c’est la réponse magique à tout, je peux pas lutter contre. En tout cas, l’idée du goûter rend l’école plus supportable. La nourriture, ça rend tout mieux.
Alors que je traîne un peu pour retarder l’arrivée à l’école, une alarme résonne entre les routes suspendues et les éclairages publics virent du doré au bleu clignotant jetant des reflets sombres sur les brumes. Je me fige sans trop capter ce qui se passe. Après l’étonnement, c’est la panique qui prend le dessus chez Glenn.
— Il… Il n’y avait pas de pluie de prévue pour aujourd’hui !
Je fixe les brumes au-dessus de moi. C’est la première fois que je vais voir la pluie et ça me rend curieuse. Paraît que de l’eau tombe d’en haut. J’aimerais attendre et observer comment ça se passe, mais Glenn tire sur ma main et m’entraîne derrière lui le plus vite possible. C’est l’une des premières choses qu’on m’a dit avant de sortir, faut jamais rester sous la pluie, c’est dangereux. Mais si c’est que de l’eau, c’est bon, non ? J’en bois et je me lave avec. Je comprends pas la panique de Glenn ou des autres qui courent avec des cris effrayés. Normalement, on peut se réfugier dans n’importe quelle boutique. Mais là… C’est un étage d’habitation et on est trop loin de l’école.
Les premières gouttes tombent. On m’avait prévenue, j’avais vu des films mais… C’est surréaliste. Elle vient d’où l’eau ? Elle apparaît de nulle part ? Elle est stockée tout en haut ? Je pensais c’était au Lac, au septième niveau. Ou alors, ce sont les aqueducs d’au-dessus qui fuient ? Malgré la course, j’essaie de fixer les tubes transparents qui serpentent un peu partout entre les routes suspendues. Avec les lumières bleues clignotantes et les brumes légères, on les discerne bien. La plupart sont vides, mais certains contiennent un liquide violacé, la couleur avant filtration. Ils ont l’air en bon état, ça vient pas de là.
L'eau tombe de plus en plus. Glenn me dit de passer mon pull sur ma tête mais je réussis pas. Une première goutte s’écrase sur ma main et je laisse échapper un cri. Ça me brûle la peau. Il pleut de plus en plus, on arrivera pas à l’école avant d’être trempés. Une dame âgée, qui vient de rentrer dans le hall d’un immeuble luxueux, rouvre la porte et nous interpelle :
— Ici les enfants !
Glenn change de direction. On est à peine à l’abri que Glenn enlève son blouson et m’aide à retirer mes vêtements humides. La dame part chez elle et revient avec des serviettes pour qu’on puisse se sécher. Ma peau me brûle et me gratte, c’est horrible. Des plaques rouges apparaissent et la dame me regarde avec pitié. Maintenant qu’on est protégé de la pluie, Glenn semble juste un peu perdu.
— Mais… Quand est-ce que ça a été annoncé ? Je fais toujours attention au cas où et…
La dame l’interrompt en secouant la tête.
— Personne ne l’avait prévue. Ce genre d’évènements arrive de plus en plus souvent depuis le dernier Yokai. À une période, c’était recommandé d’avoir un parapluie sur soi, même si ce n’était pas pratique. Mais cela fait des années que…
Elle s’arrête quand elle me voit me gratter de plus en plus, irritée. C’est horrible. Je sais que les averses sont importantes pour les stocks en eau du Lac, mais plus jamais je veux vivre ça. Sérieux, c’est vraiment le même truc qu’on boit ?
— Venez chez moi en attendant que ça soit fini. Vous pourrez vous laver et vous changer, ce n’est pas bon de rester avec de l’eau de pluie sur soi. J’appellerai un taxi après.
Dehors, la pluie tombe dru, au point qu’on distingue rien à travers la porte. On entend juste le bruit des gouttes qui s’écrasent contre le sol et les vitres qui en tremblent. Est-ce que… Est-ce qu’elles vont tenir ? La dame s’approche de moi et attrape ma main.
— Ne t’inquiète pas petite, à ce niveau, tout est résistant, nous n’avons rien à craindre.
Après un dernier coup d’œil, je me détourne pour suivre Glenn et la dame. Aller me laver là, ça me paraît très bien. Ça gratte beaucoup trop la pluie, c’est nul.
Des coquillettes :
"Il est sans réels contours" > Ça me semblerait plus naturel au singulier "réel contour".
"et affirmer tout va bien" > Peut-être mieux avec un "que" avant "tout va bien" ?
Merci beaucoup pour ton retour sur ce chapitre =D Et pour le que, effectivement, ça manque là ^^
Le monde post-apo a l'air vraiment bien pourri. Toutes les villes sont foutues à part la leur. Il fait tout gris. La pluie est toxique. Il y a de la brume, des monstres. C'est la joie. 😅
Ils y sont pas allés de main morte pour le garçon. Le reprendre à l'ordre éventuellement, mais c'est quand même assez extrême, car elle lui a pété deux côtes ! Quand j'étais petite, j'avais rossé le caïd de la primaire qui terrorisait tout le monde. Je lui avais griffé les joues jusqu'au sang et on avait été convoqué avec les parents et le dirlo. Au final, ça a été classé en embrouille de gosses et personne n'a été renvoyé. Et ce gars ne nous a plus jamais emmerdé 🙂 S'il y a quelqu'un qui devrait être punie, c'est elle car entre un bisou et des côtes cassées, il y a un monde quand même. Je te conseille de revoir cet axe. Ça me paraît assez extrême qu'elle parvienne à lui faire mal à ce point et les punitions me semblent inadaptées. Ou alors on a besoin d'une explication de pourquoi c'est comme ça dans ton monde, sinon on ne comprend pas.
Aussi, je te conseille de plus jouer sur le show pour accentuer les émotions pendant le rêve. Ça augmenterait le suspense et l'immersion.
Mes notes :
"qui détrempe le sol, entre les personnes"
> Je mettrais pas de virgule (attention à prendre avec des pincettes, je suis nulle en ponctuation 🙂) mais il m'a semblé qu'elle coupait la phrase
"Les brumes sont excitées et agitées"
> Je choisirais entre l'un et l'autre
"elles ressemblent juste"
> Je virerais le "juste" pour être plus direct
"Je pousse un cri, effrayée"
> Le "effrayé" est de la surexplication je pense
"Je tente de partir en courant, mais je sens que quelque chose me retient."
"Devant moi, il y a une barrière invisible qui m’empêche de me sauver."
> "Je pars en courant mais me heurte à une barrière invisible. Impossible de la contourner, impossible de l'escalader.
Puis "Alors que je panique de plus en plus…" : cette phrase devrait être un paragraphe en mode show pour faire monter la sauce
"Il est impossible à différencier des autres brumes"
> Je sais ! Toutes les brumes sont des Yokais !
"Elle nous fixe sans comprendre ce que Glenn fait avec moi."
> J'arrêterai la phrase après sans comprendre.
"et affirmer tout va bien."
> Je mettrais tout va bien entre guillemets
"Sur le trajet, Glenn semble soucieux."
> Glenn semble constamment inquiet (cf le chapitre précédent), ce qui peut créer des répétitions d'idées
J'espère que les choses vont s'arranger pour Ariane 🙂
Certes, c'st un peu post apo, mai au moins, ils sont en vie \o/ Et en vrai, si on oublie les quelques désagrément, genre les restrictions et les attaques de monstres, la vie est plutôt sympa.
Pour la punition du gamin, je voulais surtout faire apparaître qu'Ariane était visiblement protégé par des gens hauts placés, et que même si de manière générale, le consentement était pris au sérieux (genre, elle aurait dans tous les cas pas eu de sanction trop sévère), là ça a tranché direct. J'insisterai du coup pour montrer que c'est pas normal ce traitement de faveur.
Merci beaucoup pour tous tes retours ! Pas mal de trucs à modifier, mais c'est motivant =D
Par contre, ça fait plusieurs fois que la mère est effrayée par ce qu'elle voit par la fenêtre. On veut savoir ce que c'est!
"Un type bien Glenn." > Bon ok, lui il va mourir dans d'atroces souffrances :D
Intéressant cette histoire de pluie. Dans un monde post-apocalyptique, l'eau, au contact de cette fameuse brume en deviendrait radioactive? On veut connaître la nature de ces brumes!
Ariane a vraiment un humour en décalage avec tout, genre "c'est nul la pluie". Elle est à la fois naÏve (d'où vient la pluie, d'en haut?) et très mature dans ses réflexions. Le mélange est réussi et fait nous attacher à sa personnalité.
Pour le moment, délicat de répondre à tes questions/hypothèses sans tout te spoiler, mais a priori, pour le moment, tu auras des réponses à toutes tes interrogations ^^
Et pour le rendu d'Ariane, je suis contente, c'est exactement l'effet que je recherchais =D Pour moi, elle était aussi mature pour son âge, après, est-ce que c'est trop pour 10 ans, j'ai du mal à me rencontre, les jeunes enfants sont des animaux étranges pour moi ^^"
Une petite qui m'a davantage troublé sur ce chapitre : ne pas aimer l'école, certes, mais avoir peur des insultes ? Que se passe-t-il pour la saleuse de café ? Depuis quand tout cela l'atteint ?
En parallèle, l'ellipse sur la plainte de l'enfant m'a un peu sorti de la lecture. On s'est intéressé à la version des deux enfants, pas sur les conséquences ou les agissements en coulisses des parents/représentants respectifs. Un petit se fait massacrer et il se retrouve renvoyé et expédié trop rapidement pour moi. Les Intendants avaient déjà fait pression sur l'admission d'Ariane, je pensais qu'ils interviendraient aussi sur cette affaire-là. Ce fut très étrange voire déroutant à lire.
Glenn, ce type bien, demeure un élément en arrière-plan à mes yeux. Je pensais qu'il allait donner son ressenti sur les fiancailles, se confier davantage ou alors s'intéresser de plus près au passé d'Ariane. Cela ne semble pas l'intéresser, il continue sa vie de NPC dans ma perception du personnage. Rassure-moi, il va se réveiller ce gars-là ? Moi, je voudrais accrocher à lui !
Pour le fait que le gamin se fasse expulser de l'école, c'est justement parce que les Intendants/Palladiums (pas forcément claire qui) a fait pression pour qu'Ariane ait la paix, vite, et que la personne qui l'a embêté s'en aille très vite très loin. C'est justement parce qu'ils sont intervenus que les conséquences pour l'autre si sont drastiques et rapides (changer de niveaux, c'est vraiment la déchéance). C'est peut-être pas assez explicite, faudra que je reprenne ça je pense.
Pour être tout a fait honnête, là tu es encore dans des chapitres qui ont été rajoutés après la V1, qui permettent de prendre plus de temps pour l'exposition et la découverte de l'univers. J'avais toujours vu Glenn comme quelqu'un qui parlait peu de lui et prenait la vie comme elle venait, mais ça devient louche effectivement à quel point il est pas curieux, faudrait au moins que je rajoute des allusions à ça.
Merci beaucoup pour ta lecture et tes retours, toujours très pertinents et qui font très souvent tilts chez moi =D
Ses souvenirs, la pluie, je suis bien curieux de voir ce qu'il va lui arriver.
J'ai noté ça pendant ma lecture :
Le géant vacille, une vapeur bizarre gicle => gicler c'est tellement associé à des liquides, que je me demande si jaillir est pas meilleur ?
Glenn est là, il me serre fermement dans ses bras.=> Il l'enlace pour la serrer ou juste il lui serre la main ?
Un type bien Glenn. => sonne un peu étrange dans la bouche d'une enfant.
Chez les policiers, ils sont restés très neutres, m’ont juste demandé de dire ce qui s'était passé. Parait que c’était pas la même quand le rouquin a raconté qu’il m’avait embrassé de force et pourquoi. Quand ses parents ont appris ça, ils ont tout de suite retiré leur plainte et présenté leurs excuses. Visiblement, on plaisante pas avec ça.
Alors ce passage m'a vraiment paru déconcertant. Comme ça reste un ressenti subjectif, je pense, si en tout cas le propos t'inquiète, de récolter les avis de plusieurs personnes. Dans notre monde, pour rien au monde un monde de 6 ans ne serait "pointé du doigt" dans cette situation. Ici c'est un baiser mais en vérité, si un enfant de dix ans était battu jusqu'à avoir des cotes brisées, personne dans notre monde ne pourra justifier cela. Même s'il provoquait un incendie dans une école ou vraiment n'importe quoi de très grave. S'il était battu à ce point, les gens pointeraient du doigt son agresseur, car dans leur tête "c'est juste un enfant".
Du coup, peut-être que ton univers est différent, et ce serait possible que ce soit traité différemment dans ton univers, mais ça me paraît tellement éloignée de notre monde, que ça m'a "coupé" l'immersion sur le moment. Je me suis dit "vraiment ? Un enfant battu et il ne se passe rien ?"
Ca reste un ressenti c'est pour ça que je parle de collecter les retours, mais en tout cas, personnellement, ça m'a déconcerté.
Hâte de voir la suite sinon.
Pour le gicler, c’était pour faire le parallèle au sang, mais du coup, faut voir en effet si ça fait pas juste bizarre. Merci pour les remarques en général !
Et pour l’incident avec l’enfant, comme je disais dans mon commentaire précédent, dans cet univers, on peut dire que le rapport des adultes à « un enfant en embrasse un autre sans son consentement » et « un enfant en tape un autre » est inversés par rapport à notre monde. Ici, ne pas respecter le consentement est tellement graves que taper passe au second plan et passe même pour une réaction « normale », ou en tout cas, comme de la légitime défense que du coup on va pas trop questionner. Je comprends que ça puisse déconcerter, mais a priori pour d’autres lecteurs c’est bien passé, donc je verrai peut-être avec plus de retour ^^
Aurais-tu lu par hasard la saga Fils de Brume de Brandon Sanderson ? Les volutes de ton récit m’y font beaucoup penser !
« Du coup, je mets régulièrement du sel dans son café, il a pas encore compris d’où ça vient. » huhu j’adore Ariane.
Quant au truc de la pluie, on le sent venir avec la panique de Glenn. Ariane voit ça avec un regard très innocent qui prête à sourire… jusqu’au moment où elle se rend compte que la pluie est toxique (pollution, j’imagine? Un lien avec ces volutes qui ont envahi le monde?)
Ah tiens au fait je n’ai pas parlé de l’annonce des fiançailles dans le chapitre précédent, c’est très intrigant… Glenn a l’air sympa, certes, mais de là à fiancer deux enfants… c’est très étrange tout ça !
Sur la forme, il manque juste un « que » dans ces deux phrases :
« Parfois je me dis qu’il faudrait peut-être essayer d’apaiser les choses et affirmer tout va bien »
« Je pensais c’était au Lac, au septième niveau. »
Eh oui, la pluie, ça fait sourire jusqu'à ce qu'on rende compte que c'est en vrai tout sauf drôle ='D Le monde est un touuuut petit peu hostile xD
L’ouverture du chapitre sur les réminiscences d’Ariane est bien amené. On comprend rapidement qu’on est dans son rêve, c’est très clair. Elle gagne de plus en plus en substance, cette jeune fille. Par contre, je sais pas pourquoi, mais entre le tabassage en règle, le somnambulisme et les « crises d’angoisse », ça augure un cocktail explosif.
Je guette l’arrivée de démons, et cette mafia (au nom très sympa d’ailleurs) titille de plus en plus ma curiosité.
A l’instant ou je rédige ces lignes, chez moi, il neige, mais dans ton monde, il y a des pluies acides ? Qui a déglingué la météo ?! Plaisanterie mise à part, ça suggère que tu as bien pensé ton Univers, si même les averses on un rôle à jouer. Et ça ajoute un « pourquoi » de plus au compteur, tiens.
A bientôt pour la suite = D
Pour te donner une idée, j'essaie de poster au moins une fois toutes les semaines ^^ Techniquement, j'ai tout d'écrit et il me reste juste à corriger, mais je tente de pas noyer les gens x)
Pour le cocktail explosif, je ne vois pas du tout ce que tu veux dire :p Ariane est une élève parfaitement équilibrée qui n'a aucun soucis dans sa vie.
Pour les démons et la mafia, guette, guette :p Si ça se trouve, on les verra jamais hein ^^
Yup, dans cette version, j'ai essayé de plus détailler l'univers et, en effet, les pluies sont pas oufs x) Après, d'où ça vient, mystère :p (Mon dieu, tu dois en avoir marre de ce genre de réponse xD Mais promis, c'est pas du pifomètre, c'est réfléchi ^^)
Merci beaucoup pour ta lecture et tes retours =D