Chapitre 4: La fausse maladie

Le jour était levé depuis un moment déjà, mais d’énormes nuages noirs et menaçants projetaient leurs ombres inquiétantes sur le village désolé. Le ciel semblait prêt à exploser à tout instant, l’atmosphère chaude et pesante rendait Guigues nerveux. La peau moite, il déambulait au hasard entre les maisons vides et défoncées. Des traces de lutte étaient visibles partout et la terre comme les murs de bois étaient couverts de sang séché. Les soldats de la croisade noire avaient tout saccagé, les palissades gisaient au sol et les potagers étaient retournés, piétinés. Guigues n’osait pas entrer dans les maisons, même si il savait qu’elles étaient abandonnées depuis le massacre des villageois. Chaque masure avait sans doute était fouillée minutieusement par les soldats et dépouillées du moindre objet de valeur.

Guigues poursuivit son chemin à travers le village de Buis, perdu dans ses pensées, laissant ses pas le guider. Se promener tout seul au beau milieu de ruines encore fumantes qui avait était le théâtre d’un massacre sans nom ne lui faisait rien. Cela lui arrivait pourtant de ressentir de la peur, elle l’assaillait souvent et le clouait sur place. Que n’aurait il pas donner pour s’en débarrasser ? Il n’avait pas peur de se salir les mains, de voler, de s’introduire chez les gens ou d’espionner, la seul chose qui l’effrayait était de se battre, de prendre des coups.

Dès que les choses s’envenimaient, il se retrouvait paralysé, incapable de faire le moindre mouvement, trop apeuré pour se défendre. Chaque parcelle de son être se crispaient, il se souvenait trop bien de la douleur et de la honte. Il était lâche. Lâche et faible, aussi vulnérable qu’un enfant. Il maudissait souvent son corps mince et frêle, qui dans ces moments la, refusait tout simplement de lui obéir. Tout ce dont il était capable était de prendre ses jambes à son cou pour se mettre à l’abri le plus vite possible. Pourquoi était il incapable d’agir, de se défendre ?

Un goût amer lui monta dans la bouche. Furieux il donna un coup de pied rageur dans un sceau renversé qui se trouvait là et l’envoya valdinguer quelques mètres plus loin. Il ressentit immédiatement une vive douleur dans les orteils et jura à voix basse. Il accéléra le pas et se remémora les événements qui s’étaient déroulés dans la nuit.

Dés l’instant ou il avait vu Reuel tuer le commandent dans le campement, Guigues s’était recroquevillé, tétanisé. Abasourdi, il avait regardé Jean puis Lucie se ruer à l’aide de Roland sans aucune hésitation alors que lui même était resté planté là les yeux écarquillés, complètement inutile. Rafael l’avait tiré par le bras et lui avait crié de se mettre à l’abri. Soudain sortit de sa torpeur, Guigues s’était mit à courir aussi vite que ses jambes le lui permettaient en direction du cimetière ou était les deux charrettes. Il avait sauté la murette en pierre qui bordait le cimetière et était resté caché derrière jusqu’à ce que le silence revienne dans le camp. Après ça, il était prudemment sortit de sa cachette et avait aperçut Lucie Jean et Roland tout prés du feu et les avait rejoint. Rafael et Reuel étaient arrivés peu de temps après et ils avaient au beaucoup de mal à remettre Roland debout. Ils étaient entrés dans le village et avaient trouvé une maison assez spacieuse pour y passer la nuit. Guigues n’avait pas réussi à dormir, tourmenté par sa propre lâcheté et un peu avant l’aube, il était sortit marcher dans l’obscurité.

 

Cela faisait un moment qu’il marchait dans le village en ruine, tel un fantôme, s’asseyant ici et la pour reposer ses jambes douloureuses de la veille. Il n’avait rien avalé depuis presque vingt-quatre heures et son estomac grondait bruyamment. Il repartit entre les maisons en examinant les potagers alentours en quête de quelque chose à se mettre sous la dent. Malheureusement pour lui, tout les légumes avaient été emportés ou écrasés par les bottes des soldats. Poussé par la faim, il se décida enfin à explorer quelques habitations plongées dans le noir, mais il n’ y avait aucune trace de nourriture.

Il poursuivit son chemin, sous la lumière de l’aube, irrité et tiraillé par la faim quand soudain, il aperçut quelqu’un qui se tenait immobile face à l’une des maisons partiellement détruite. Guigues s’accroupit aussitôt et s’approcha à pas de loup en se cachant derrière un morceau de palissade encore debout. Quand il fut tout prés, il reconnut la masse de cheveux roux et bouclés de Roland. Ses yeux verts étaient rouges, bouffis et il semblait complètement absorbé par quelque chose devant lui. Guigues n’osa pas s’avancer davantage, mais il était certain d’entendre Roland parler à voix basse. Que pouvait il bien faire ici tout seul ?

Sa curiosité piquée au vif, Guigues resta tapit dans l’ombre et attendit en espérant comprendre quelques mots des murmures de Roland. Guigues nota qu’il portait quelque chose plaqué contre son torse mais il n’arrivait pas à voir ce que c’était. Il resta la à regarder Roland pendant plusieurs minutes sans que rien se passe. Roland ne parlait plus, mais il ne bougea pas et Guigues finit par perdre patiente et décida de s’en aller. Mais au moment ou Guigues allait repartir, Roland s’avança et déposa ce qu’il portait dans ses bras devant la porte de la maison avant de se redresser. Guigues plissa les yeux et vit le bouquet de fleur que venait de déposer Roland à ses pieds. Il semblait constitué de fleurs que Roland avait du trouver aux alentours à la va vite.

- C’est sa maison, pensa Guigues. C’est la que sa famille vivait !

Il fixa Roland qui était de nouveau face à la maison, la tête dans les mains, le corps secoué de violents sanglots.

- T’en as assez vu, dit une voix derrière Guigues.

Il fit volte face et se retrouva nez à nez avec Lucie qui le fusillait du regard, les bras croisés visiblement très en colère.

- Toujours à fouiner, reprit elle les yeux étincelants. Tu n’as donc aucun respect pour personne ?

- Je ne faisais rien de mal, rétorqua Guigues sur la défensive. Je me faisais du soucis pour lui voila tout.

- Du souci, répéta Lucie la voix tremblante de fureur. Menteur ! Tu ne te soucies que de toi même et tu te fiches complètement de ce que les autres ressentent.

Guigues sentit la colère monter en lui. Il se sentait injustement accusé alors qu’il avait juste aperçut Roland en cherchant de quoi manger. Si il y avait bien une personne au monde qui pouvait lui parler sur ce ton et à qui Guigues ne pouvait pas répondre, c’était bien Lucie. Elle le fixait d’un œil méprisant, une moue dégoûtée sur le visage, ce qui le troubla encore plus. Il ne voulait surtout pas s’énerver contre elle car ce serait donné raison à l’opinion déjà catastrophique qu’elle avait de lui. Il aurait tout donné pour qu’elle change de regard à son sujet, pour qu’elle partage les sentiments qu’il avait pour elle mais il n’en était rien et cela le mettait hors de lui. Guigues lui avait déjà avoué ce qu’il ressentait à plusieurs reprises mais Lucie refusait catégoriquement d’en entendre parler.

- Je ne voulais pas l’espionner, protesta Guigues d’un air penaud.

- Alors pourquoi te caches tu pour le regarder ? Interrogea Lucie méfiante.

- Bon j’avoue que je n’aurais pas du rester la, répondit Guigues dont les joues rosirent légèrement. Mais je te jure que je suis tombé sur lui par hasard. Je n’ai compris que c’était sa maison qu’au moment ou il a déposé les fleurs devant la porte.

Lucie fronça les sourcils en le fixant de ses yeux marrons claires. Elle semblait septique et pendant un moment elle se contenta de le regarder, probablement en train de se demander si elle devait le croire. Au grand soulagement de Guigues, le visage de Lucie se détendit un peu, elle tourna son regard vers Roland qui n’avait pas bougé et n’avait pas remarqué leur présence avant d’ajouter :

- Je ne sais jamais quoi penser avec toi, dit elle en soupirant. Viens, retournons voir les autres. Laissons le tranquille, il a besoin d’être seul.

Guigues avait rarement l’occasion d’être seul avec Lucie et il ne se fit pas prier pour la suivre. Ils marchèrent dans le village en ruine sans échanger un mot. Il aurait bien aimé rompre le silence gênant qui s’était installé entre eux mais il ne savait pas quoi dire. A sa grande surprise ce fut Lucie qui le brisa en première :

- Que faisais tu tout seul dehors de toute façon ? Demanda-t-elle en lui jetant un regard en coin.

- Je n’arrivais pas à dormir, avoua Guigues mal à l’aise. Je suis sortit un peu avant l’aube et j’ai exploré le village.

C’était vrai même si il se garda bien de lui révéler que c’était sa faiblesse et sa lâcheté durant les événements de la veille qui l’avaient tenus éveillé toute la nuit.

- Je comprends, lâcha Lucie le regard perdu devant elle. Je crois que personne n’a vraiment réussi à trouver le sommeil. J’ai vu Roland sortir de la maison durant la nuit et je t’ai vu sortir quelques temps après. Comme je ne dormais pas non plus, je suis partit à la recherche de Roland et c’est comme ça que je suis tombé sur vous.

Lucie marchait avec peine et ses cheveux châtains d’habitudes cachés sous sa coiffe blanche, étaient sales et voletaient autour de ses épaules. Elle avait l’air triste et maintenant que sa colère était tombée Guigues remarqua à quel point elle semblait fatiguée.

- Pourquoi détestes tu tant Rafael et Reuel ? Questionna elle en affichant une sincère curiosité.

Guigues repensa au moment ou les deux frères l’avaient sauvé avant de le confondre avec une jeune fille. Il repensa à la force exceptionnelle de Reuel et au pouvoir incroyable de Rafael. Il revit les yeux plein d’admiration avec lesquelles Lucie Jean et Roland les regardaient. Il ne voulait pas que Lucie comprenne qu’il était jaloux, surtout pas.

- Je pense toujours qu’ils sont très dangereux, répondit il en essayant de paraître détaché de la question. Nous ne savons rien d’eux ni de leurs intentions.

- Nous savons que Rafael possède un pouvoir inestimable, commenta doucement Lucie . Pourquoi t’obstines tu à les croire mauvais ?

- Il est vrai que Rafael à l’air d’avoir bon fond, concéda Guigues. Mais tu pourras dire ce que tu veux, pour moi Reuel n’est pas normal. Il ne parle jamais et il suit les ordres de son frère comme un chien en laisse. Il est instable et comme on l’a vu hier soir, il tue sans hésitation. Qui sait ce dont il est capable ?

- Il nous a quand même probablement tous sauvé la vie dans le campement, rappela Lucie d’un ton ferme. C’est vrai que moi aussi il me fait un peu peur. Mais je trouve que sur certains points vous vous ressemblez un peu.

Guigues s’arrêta sous le choc :

- Comment ça ?

- Et bien, vous êtes tout les deux très bornés, et je pense que Reuel à un côté très pragmatique tout comme toi, expliqua Lucie l’air pensive.

Mais quand elle vit que Guigues n’avançait plus et la fixait avec effarement elle s’empressa d’ajouter.

- Bien que vous soyez totalement opposé sur tout le reste.

Il ne voyait pas très bien ou elle voulait en venir, il ne ressemblait en rien à cet idiot. Reuel n’était qu’une brute asservie par son frère, il n’était en rien comparable à lui même qui ne recevait d’ordre de personne. Malgré tout le fait que Lucie le compare à Reuel ( qui était quelqu’un d’extraordinaire, il fallait le reconnaître) le gonfla d’orgueil. Mais à peine cette idée avait elle effleurée son esprit qu’elle le dégoûta.

Guigues fut tiré de ses réflexions par un grondement dans le lointain. Il leva les yeux au ciel qui était encore plus sombre qu’auparavant. Il sentit une grosse goutte d’eau froide lui tomber dans la nuque et bientôt il se mit à pleuvoir.

- Manquait plus que ça, grommela-t-il en s’essuyant le front.

Ils accélèrent le pas alors que l’orage se rapprochait et le tonnerre retentit une nouvelle fois. La pluie s’intensifia et ils se mirent à courir pour rejoindre l’endroit ou le groupe s’était installé. En quelques secondes, ils furent trempés jusqu’au os et ils entrèrent en trombe dans la maison pour échapper à l’averse.

Il faisait encore plus sombre qu’a l’extérieur et les yeux de Guigues mirent un moment à s’habituer à l’obscurité qui régnait dans la pièce. Un feu crépitait doucement dans la cheminée, éclairant les visages fatigués de Jean et Rafael occupés à faire le repas. Ils avaient trouvés une grande marmite et étaient visiblement en train de préparer une soupe avec les légumes pris chez Lucie. Reuel était assis dans un coin, les yeux mi-clos, son épée posée à ses côtés.

Lucie se rapprocha du feu pour se sécher et s’assit prés de Rafael. Guigues s’ébroua, et ses longs cheveux bonds projetèrent de l’eau partout sur la porte d’entrée avant de s’asseoir avec les autres.

- Des nouvelles de Roland ? Demanda Jean en levant les yeux de la soupe qu’il remuait avec une cuillère en bois.

- Nous l’avons trouvé en train de se recueillir devant chez lui, répondit tristement Lucie. Je pense que nous devrions le laisser tranquille pour le moment.

Jean approuva d’un signe de tête et se tourna vers Guigues.

- Vous avez trouvé des choses qui pourraient nous êtres utiles ? Questionna-t-il.

- Rien de rien, maugréa Guigues en se rapprochant de la marmite avec avidité. Les maisons ont déjà toutes étaient fouillées. Il n’y a plus rien d’intéressant et pas une trace de nourriture. Même les potagers ont étés saccagés.

- Je pense savoir ou on peut en trouver, intervint Rafael en regardant distraitement la soupe qui mijotait. Guigues si tu n’as rien trouvé dans les maisons, je crois que c’est par ce que les soldats ont déjà tout pris. Je suis persuadé que si nous retournons à leur campement, nous trouverons tout ce dont nous avons besoin.

Guigues eu honte de ne pas y avoir pensé lui même et détourna vivement le regard, sentant ses joues rougir en espérant que personne ne le remarque.

- De toute façon, nous devons retourner la-bas pour autre chose, déclara Lucie la mine sombre. Roland va certainement vouloir enterrer sa famille ainsi que tout les villageois.

Lucie déglutit manifestement troublée par la tache qui les attendait.

- Nous devons l’aider, ajouta-t-elle dans un murmure. Il ne pourra s’occuper de tout les corps tout seul.

Un lourd silence se fit dans la pièce et pendant quelques minutes on entendit plus que le crépitement du feu dans l’âtre et le bouillonnement de la soupe dans la marmite.

- Nous devrions certainement aussi nous occuper des soldats, proposa Jean timidement en baissant la tête.

Guigues n’en crut pas ses oreilles. Il dévisagea Jean avec incrédulité mais celui-ci évita son regard et remua la soupe en silence.

- T’es pas sérieux j’espère, lança Guigues en se tournant vers Lucie et Rafael pour qu’ils lui viennent en aide.

- J’imagine qu’eux aussi devrait avoir le droit à une sépulture, dit Rafael semblant réfléchir à la question.

- Guigues, malgré leurs actes, ils étaient humains comme toi et moi, reprit Jean d’une voix plus décidée. Ils ont sûrement suivis les ordres qu’on leur donnait, peut être même qu’ils n’avaient pas le choix. Souviens toi comment le commandent à traité le jeune soldat qui ne voulait pas suivre ses ordres. Ce n’est pas à nous de juger leurs crimes, ils seront jugés par le Seigneur quand ils l’auront rejoins. Ils devront expier leurs fautes, crois moi ! Je pense quand même que n’importe qui à le droit de recevoir un enterrement chrétien même le pire des criminels. Nous ne pouvons pas laisser leur restes aux bêtes et aux corbeaux. Cela ne serait pas bien.

- Mais ça va prendre un temps fou, rétorqua Guigues exaspéré. Tu te rends compte qu’ils auraient pu tous nous tuer ? Qu’ils ont massacré tout les villageois et la famille de Roland ?

- Je le sais bien, coupa Jean d’un ton amer. Mais je pense que nous devons le faire quand même.

Guigues regarda son ami avec un mélange de colère et d’admiration. Comment Jean pouvait il penser à enterrer ces hommes ? Pour lui il était impensable de faire une chose pareille et il comptait bien s’esquiver dés que la première occasion se présenterait. Ils n’avaient qu’a pourrir dans la boue, voila tout ce qu’ils méritaient.

- Je suis d’accord avec Jean, appuya Lucie d’un ton ferme. Nous ne pouvons pas les laisser comme ça.

Guigues soupira, mais ne trouva rien à redire et il ne voulait surtout pas se disputer avec Lucie.

- C’est décidé, trancha Rafael en attrapant des bols en bois sur une table dans un coin de la pièce. Nous allons fouiller le soldats avant de les enterrer. On se sait jamais, la moindre information sur la croisade noire pourrait nous être utile. Quelques pièces d’or ne ferais pas de mal non plus.

A voir les têtes scandalisés que firent Lucie et Jean, Rafael parut amusé et ajouta :

- On en aura sûrement plus besoin qu’eux.

- Faites ce que vous voulez, lança Guigues contrarié. Moi je ne toucherais pas à un seul de ces cadavres. Imaginez qu’on attrape la Rage noire à leur contact.

- Alors il suffirait que Rafael nous guérissent comme il l’a fait au village d’Oulmes, le rassura Jean en servant la soupe fumante dans les bols que Rafael lui passait. Ce qui en plus de ça nous immuniserais contre la Rage noire comme il nous l’a expliqué.

- Et si ça marche pas, protesta Guigues. Si Rafael n’arrive pas à nous guérir, nous pourrions bien être condamnés nous aussi.

- Sur ce point, Guigues n’a pas tout à fait tort, intervint Rafael à la surprise générale. On ne sait toujours pas pourquoi je possède cette capacité. On ne sait pas non plus si je suis capable de guérir tout le monde sans exception. Qui sait combien de temps je vais être capable de me servir de ce pouvoir ? Nous ne sommes pas à l’abri que du jour au lendemain, je ne sois plus capable de guérir de la Rage noire.

Pendant qu’il parlait, il avait distribué des bols de soupes ainsi que des cuillères à chacun d’entre eux. Il déposa le dernier bol devant son frère qui ouvrit instantanément les yeux comme si il était réveillé depuis le début de la conversation. Puis il s’assit à coté de lui avant de reprendre :

- Néanmoins, je pense que nous pouvons manipuler les corps sans risque et ça même si ils portent les marques de la maladie.

- Je ne comprends pas, tu disais à l’instant ne pas être sur de pouvoir nous guérir, commenta Jean l’air perplexe.

- Tout à fait, répondit Rafael en souriant. Mais par contre je suis convaincu que manipuler les cadavres contaminés ne présente aucun risque. Les marques de la Rage noire restent sur le corps même après la mort de celui-ci, Reuel et moi l’avons déjà vu. Mais je suis certain que dés l’instant ou la personne contaminée meurt, elle n’est plus contagieuse.

- Tu veux dire que si quelqu’un atteint de la Rage noire meurt avant de se transformer, nous ne risquons rien ? Demanda Lucie les sourcils froncés ?

- Exactement. Normalement toute personne contaminée vient à se transformer en bête sanguinaire à un moment ou à un autre. Mais la mort du patient semble mettre fin à la maladie et à sa contagion.

Le silence se fit et pendant quelques minutes on n’entendit plus que le raclement des cuillères dans les bols de bois chacun semblant perdu dans ses pensées. Guigues n’avait jamais bien compris comment la maladie fonctionnait ou comment elle se transmettait. Tout ce qu’il savait, c’est qu’une fois qu’on avait attrapé la Rage noire, la transformation était inévitable. C’était bien la première fois qu’il entendait parler d’une maladie capable de changer le malade en monstre sanguinaire et comme tout le monde au début, il n’ y avait pas cru. Mais maintenant qu’il avait vu ce phénomène se produire de prés au village d’Oulmes, il n’était pas prés de l’oublier.

Si Rafael disait vrai, ils pouvaient enterrer les villageois et les soldats sans risques. Guigues ne lui faisait pas entièrement confiance et il se promit de prendre des précautions si jamais il était amené à aider les autres dans cette tache.

- Mais si c’est une maladie, elle devrait devenir encore plus contagieuse après la mort du patient, supposa Jean . Mon professeur m’ appris qu’il n’ y avait rien de pire qu’un cadavre en décomposition pour colporter les maladies.

- Et il avait raison, commenta Rafael en hochant la tête.

- Alors comment se fait il qu’on puisse approcher les corps sans risque ? Interrogea Guigues qui se sentait de plus en plus déconcerté.

- Parce que la Rage noire n’est pas une maladie, dit simplement Reuel en posant son bol vide sur le sol. Du moins c’est la théorie de Rafael mais je crois qu’il a raison.

- Comment ça pas une maladie ? rétorqua Guigues abasourdi.

Pour toute réponse, Rafael se leva et commença à arpenter la pièce de long en large visiblement fébrile.

- Ce ne sont que des suppositions, déclara-t-il d’un ton calme. Je suis convaincu qu’effectivement la Rage noire n’est pas une maladie. Bien souvent pendant une épidémie, quand les patients meurent, ils sont encore plus contagieux. Voilà pourquoi les maladies circulent si vite et pourquoi les gens ont prit l’habitude de brûler les corps des malades. Les soldats de la croisade noire voulaient sûrement incinérer les cadavres des villageois en pensant se débarrasser de la maladie. Je pense que cela est inutile dans le cas présent car comme on vient de le dire, avec la Rage noire quand le patient meurt, il n’est plus contagieux.

- Mais alors qu’est ce que c’est ? Demanda Lucie apeurée.

- Nous pensons que c’est une malédiction, un sort qui à d’énormes points communs avec les maladies comme la peste ou la rage par exemple. Mais malgré ces similitudes, il semble bien qu’elle ne soit pas une maladie a proprement parlé.

- Qu’est ce que ça veut dire à la fin ? Grommela Guigues qui ne comprenait rien aux explications de Rafael.

Rafael ne sembla pas relever le ton irrité de Guigues mais ce ne fut pas le cas de Reuel qui lui lança un regard plein de mépris avant de répondre :

- Nous pensons que la Rage noire est d’origine magique. Nous pensons qu’elle n’est pas d’origine naturelle et que quelqu’un est derrière tout ça.

- Vous pensez que c’est un humain qui a créer cette épidémie volontairement ? Questionna Jean les yeux écarquillés.

- Tout juste, répondit Reuel le regard perdu dans le feu de la cheminée.

- Mais depuis plusieurs mois qu’elle ai apparut, tout le monde parle d’une maladie appelée la Rage noir, pas d’une malédiction, rectifia Jean l’air toujours aussi surpris.

- C’est une erreur, répondit Rafael en chassant cette idée de la main. Personne ne s’est rendu compte de rien. Il faut dire que la Rage noire ressemble en tout point à une maladie. Mais mon intuition me dit que c’est bien une personne qui a déclenché tout ça. Je pense que celui qui a fait ça a fait en sorte que cette malédiction ressemble beaucoup à une épidémie, c’est pour cela que les gens lui ont donné le nom de Rage noire. Quelqu’un tire les ficelles dans l’ombre et à réussi à faire tomber tout le monde dans le panneau, c’est pourquoi nous devons à tout prix l’arrêter. Même si nous n’avons aucune idée de ses motivations, Reuel et moi avons décidé il y a quelques semaines de partir à sa recherche, c’est comme ça que nous sommes arrivés au village d’Oulmes.

- Mais c’est impossible ! Tonna Guigues qui ne pouvait plus se contenir. Vous êtes fous. De la magie, une épidémie qui n’en est pas une. C’est n’importe quoi ! Comment quelqu’un pourrait avoir le pouvoir de créer une malédiction ou peu importe ce que c’est ?

- Comment se fait-il que je possède des capacités physiques extraordinaires, interrogea Reuel impassible. Comment est-ce possible que Rafael soit capable de guérir la Rage noire ?

C’était vrai, comment les deux frères étaient ils capable de telles prouesses ? Pouvait on appeler cela de la magie ? Guigues n’en savait rien, mais après tout si eux possédaient des pouvoirs exceptionnels pourquoi d’autres personnes ne pouvaient elles pas elles aussi en détenir ? Visiblement les deux frères en étaient arrivés à la même conclusion car Rafael prit de nouveau la parole :

- La vérité est que nous ne savons pas pourquoi nous détenons ces pouvoirs mais il est possible que d’autres personnes en aient elles aussi. Peut être que certains ont des capacités différentes et s’en servent à des fins malveillantes. Mon intuition me dit que c’est précisément comme ça que la Rage noire a vu le jour et mon intuition me trompe rarement.

- C’est affreux, marmonna Lucie le visage sombre. Qui pourrait bien faire une chose pareille ?

- Nous l’ignorons, répondit tristement Rafael. C’est précisément ce que nous devons découvrir. Nous avons longuement discuté avec Reuel et il est certain que notre chemin sera long et difficile avant d’y parvenir.

Au même moment, la porte de la maison s’ouvrit à la volée et Roland entra dans la pièce, blanc comme un linge et trempé de la tête aux pieds. Tout le monde se tut mais Lucie lui passa un bol de soupe auquel il ne toucha pas.

- Je viens avec vous, déclara-t-il simplement en s’adressant à Rafael et Reuel. J’étais derrière la porte et j’ai tout entendu. Je veux trouver qui à créer la Rage noire, qui est responsable de la mort de ma famille. Je viens avec vous, répéta-t-il avec ardeur, ses cheveux dégoulinant sur le sol.

Rafael se leva et s’approcha de Roland, le regardant droit dans les yeux.

- Quoi que l’on découvre sur cette histoire, je suis persuadé que nous allons au devant de grands dangers, déclara-t-il d’une voix grave. Est-tu bien sur de vouloir venir avec nous ?

- Je n’ai nul part ou aller, répondit Roland sans ciller. Tout ce que je souhaite est venger ma famille.

Rafael hocha la tête, la compassion se lisait sur son visage.

- Si c’est comme ça, je viens aussi, s’exclama Lucie les yeux embués de larmes. Je ne peux pas te laisser partir sans moi Roland, je viens avec toi.

Celui-ci accepta l’étreinte de Lucie et sourit faiblement quand elle passa sa main dans ses cheveux mouillés.

- Moi aussi je vous accompagne, ajouta Jean d’un ton décidé. Je veux savoir ce que trame l’église, employer des mercenaires pour éradiquer la Rage noire, c’est du délire.

Guigues sentit l’excitation envahir chaque muscles de son corps, et il sauta sur l’occasion.

- Alors moi aussi je viens ! S’empressa-t-il de déclarer avec force.

 

 

Le reste du repas se passa dans le calme. Tout le monde se resservit de la soupe de légumes et mangea,se préparant à la lourde tâche qui les attendaient. Jean et Rafael discutaient de la meilleur route à prendre. Roland mangeait avec Lucie un peu à l’écart du reste du groupe. Ils parlaient à voix basse mais celui-ci avait l’air perdu, exténué. Reuel mangeait son bol en silence en les regardant de temps à autre comme indifférent.

Guigues aussi resta silencieux, mais une joie débordante bouillonnait en lui. Il écoutait les autres en essayant tant bien que mal de dissimuler le sourire qui lui étirait les lèvres. Il avait toujours rêvé de quitter son village miteux et de partir à l’aventure. Il rêvait de richesses et de pouvoir et il était prêt à tout pour quitter la vie de misère que lui avait offert ses parents. D’ailleurs rien ni personne ne le retenait dans son village mis à part Jean et Lucie. Si eux aussi décidaient de suivre les deux frères, il n’aurait aucune hésitation et partirait avec eux. L’idée d’être débarrassé de ses parents et de ses abrutis de frères pour voyager aux côtés de son meilleur ami et de la fille qu’il aimait rendait Guigues plus heureux qu’il ne l’avait jamais été.

Une fois le repas terminé ils décidèrent de se rendre au campement de la croisade noire ou se trouvait aussi le cimetière. La pluie s’était arrêté mais le ciel était toujours aussi noir prêt à exploser de nouveau à tout moment. Sur le chemin, ils prirent la décision de se diviser en deux groupes. Jean, Lucie, Roland et Reuel qui étaient les plus forts, commenceraient à enterrer les corps des villageois pendant que Rafael et Guigues qui étaient plus faible fouilleraient le campement. Quand sa faiblesse avait était évoquée, Guigues n’avait même pas relevé et il les avaient laissé faire la répartition des groupes sans rien dire. En réalité, cela l’arrangeait bien d’éviter la sale besogne.

Quand ils virent les premières tentes du campement, ils se séparèrent et les autres prirent le chemin du cimetière. Guigues les regarda s’éloigner en direction des deux charrettes qu’ils avaient vu la veille et sur lesquelles ils avaient posés de grand morceaux de tissus. Il était réjoui de ne pas aller avec eux.

- Bon allons-y, dit brusquement Rafael qui le tira de sa rêverie. On cherche en priorité de la nourriture, de l’or et tout ce qui a de la valeur. Ce serait bien qu’on trouve aussi des documents qui puissent nous renseigner sur la croisade noire. Tu n’as qua commencer à fouiller les corps dans le campement et les tentes pendant que je vais fouiller ceux éparpillés dans les bois.

- Je ne peux pas juste fouiller les tentes, demanda Guigues qui espérait échapper à la proximité des cadavres.

- On se sait jamais, il se peut qu’ils aient des choses importantes cachés sur eux, répondit patiemment Rafael.

- Je préfère pas trop m’approcher des soldats, annonca Guigues d’un ton faussement dégagé.

- Je me doutes bien, répliqua Rafael une lumière étincelante dans les yeux. Tu as juste peur de la Rage noire mais je t’assure que tu ne l’attraperas pas en fouillant les corps. En revanche je suis sur que cela ne te dérange pas trop de faire les poches d’un mort tant que tu es bien sur que tu ne cours aucun risques, je me trompe ?

Guigues ouvrit la bouche pour se défendre mais Rafael le fit taire en ajoutant :

- C’est précisément pour ça que je voulais que tu viennes avec moi. Lucie et Jean n’auraient pas pu faire ce travail, alors que toi tu as beaucoup moins de scrupules.

Guigues n’arrivait pas à savoir si il devait se sentir flatté ou insulté. Un peu honteux de s’être fait piéger ainsi par Rafael, il se contenta de hocher la tête en guise d’approbation.

- Si il y a un problème, crie et je viendrais, lança Rafael un sourire au lèvres avant de s’éloigner.

- C’est ça, marmonna Guigues pour lui même.

Il observa le sol boueux autour de lui et vit le cadavres de plusieurs soldats tout prés. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait un corps sans vie. Chez lui, il lui était déjà arrivé à plusieurs reprises de voir une bête mourir ou d’assister à l’enterrement d’un villageois. Mais le spectacle qu’offrait le campement était tout autre. Le sol était jonché de corps d’hommes mutilés dans une expression d’horreur ou de souffrance. Il n’était pas très rassuré et l’obscurité pesante que projetait les énormes nuages loin au dessus de sa tête ne faisait qu’accroître son malaise.

« Pas question que je fouille un de ceux la, pensa-t-il. Je vais aller jeter un œil dans les tentes et je n’aurais cas mentir et dire que j’ai fouillé les corps. »

Il s’approcha de la première tente du campement et il entra à l’intérieur. Elle était minuscule et deux paillasses étaient déposées au sol. Il ne trouva rien d’intéressant à part quelques armes que les soldats avaient abandonnées là et il décida de passer à la suivante. Il en fouilla quelques autres dans lesquelles il n’eut pas plus de chance, mais alors qu’il s’apprêtait à en fouiller une autre, Guigues en remarqua une qui semblait beaucoup plus grande et luxueuse que les autres. Elle se trouvait au centre du campement tout prés des cendres du feu de camp et il s’en approcha.

Deux énormes symboles représentant une énorme croix noire, dévorées par des flammes orange vif étaient brodés de chaque côté de la tente. Il entra et sut tout de suite qu’il était au bon endroit. La tente était très spacieuse et à sa droite s’étalaient d’énormes sacs en toile contenant toutes sortes de légumes que les soldats avaient du voler dans les potagers du village. Au centre de la pièce se tenait une table ou étaient disposés plusieurs documents. Guigues ne savait pas bien lire mais il remarqua quand même que les documents portaient un sceau similaire au blason cousu sur la tente. Une carte était déplié sur la table ou plusieurs points étaient entourés de rouge et d’autres marqués d’une croix. Un lit se trouvait dans le coin et Guigues aperçut un coffre fort juste à côté. Il se dirigea vers le coffre, fébrile et tremblant persuadé qu’il allait découvrir un véritable trésor mais il se rendit compte avec irritation que le coffre était cadenassé. Contrarié, il réfléchit à toute vitesse. La clef du coffre devait sûrement se trouver sur le corps du commandent. Bien que l’idée d’être contaminé par la Rage noire l’empêchait de fouiller les cadavres des soldats, il pouvait bien prendre le risque de fouiller seulement celui-ci. Le jeu en valait la chandelle.

Alors qu’il s’apprêtait à quitter la tente, il entendit un grand cri qui semblait provenir des bois tout prés du camp.

«  Ce doit être Rafael, pensa-t-il. »

Il se promit de revenir s’occuper du coffre plus tard avant de se ruer à l’extérieur en direction des arbres. Il entra dans la forêt et fut tout de suite plongé dans une obscurité presque totale. Il avança aussi vite qu’il le pouvait en se prenant les pieds dans les racines et en se cognant aux branches.

Rafael avait du entendre le raffut qu’il faisait car il entendit crier à nouveau beaucoup plus prés cette fois.

- Guigues, je suis la vient m’aider !

Guigues se guida au son de sa voix et il déboucha sur une minuscule clairière ou on l’on y voyait un peu mieux. Il repéra Rafael accroupi prés de quelque chose que Guigues n’arrivait pas à distinguer. Il s’approcha d’un pas précipité en plissant les yeux.

- Je suis la ! Lança-t-il en accourant.

- Ha te voila, répondit Rafael en le voyant. Il y en a un qui est vivant nous devons l’aider.

Guigues eu un haut le cœur, un soldat était adossé contre le tronc d’un arbre, visiblement sans connaissance. Son visage était d’un blanc de marbre et sa peau semblait couverte de sueur. Mais ce qui révulsa Guigues était la quantité de sang qui tachait les vêtements du soldat et imbibait sol boueux autour de lui. Il ne portait plus d’armure et sa tunique déchirée laissait entrevoir une énorme plaie béante qui partait de son ventre jusqu’à son épaule droite. Ce n’était pas beau à voir et Guigues se demanda comment cet homme pouvait encore être en vie, mais en s’approchant il entendit lui aussi son souffle faible mais régulier.

- Il est brûlant de fièvre, annonça Rafael en posant la main sur le front du soldat. Va vite chercher les autres on peut encore le sauver.

Guigues acquiesça et partit à toute jambes en direction du cimetière en se demandant pourquoi il devait se donner tout ce mal pour un homme qui avait essayé de les tuer.

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Cléooo
Posté le 02/04/2024
Bonjour Alex !
De retour sur ton roman, j'ai trouvé ce chapitre un peu irrégulier. Des choses biens, et des choses qui m'ont semblaient moins bien, un peu incohérentes. Voici quelques remontées suite à ma lecture :

- Guigues un peu long à la détente quand il voit Roland devant la maison. Ça ne lui parait pas évident, puisqu'ils étaient venus à la base pour ça ? Et la colère de Lucie à son égard dénote un peu de son caractère "habituel". Autant si Guigues avait eu une remarque déplacée, je comprendrais mieux, mais pour le coup c'est bien trouvé de sa part de dire qu'il s'inquiète pour Roland.

- Le passage où Lucie dit que Reuel ressemble à Guigues, ce serait bien qu'elle dise en quoi, parce qu'après elle dit qu'ils sont opposé sur "tout le reste" mais on ne sait pas quel est ce reste.

- Le passage "Guigues eu honte de ne pas y avoir pensé" -> je trouve dommage que ce soit simplement parce qu'il n'y a pas pensé. Pour souligner son caractère un peu lâche, j'aurais opté pour le fait qu'il n'avait pas osé s'y rendre seul.

- "Si Rafael n’arrive pas à nous guérir, nous pourrions bien être contaminés nous aussi." -> nous serions condamnés, plutôt, non ? Il faut qu'ils soient déjà contaminés pour être guéris.

- L'hypothèse selon laquelle la Rage Noire n'est pas une maladie est un rebondissement intéressant !

- "La vérité est que nous ne savons pas pourquoi nous détenons ces pouvoirs mais il est possible que d’autres personnes en aient elles aussi" -> c'est arrivé du jour au lendemain, sans aucun événement déclencheur ? Ça me laisse pensive.

- "- C’est pourquoi nous aimerions beaucoup que vous nous accompagniez dans notre quête !" -> C'est le point noir de ce chapitre pour moi. Ça tombe un peu comme un cheveux sur la soupe, je trouve. Et on ne comprend pas vraiment "pourquoi" en fait. Il leur dit qu'il ignore plein de choses, et pour cette raison il voudrait les prendre avec eux, qui ignorent encore plus ? Je pense que tu pourrais retravailler ce passage pour rendre plus logique le fait que les deux frères voudraient qu'ils les accompagnent. Une bande de gamins campagnards, ce ne sont pas tout à fait les compagnons idéaux. Je pense notamment au personnages de Guigues qui n'a été rien d'autre que désagréable et méfiant à leur égard, voire agressif... Pour quelle étrange raison les frères voudraient-ils de lui ? Il ne leur a strictement rien apporté ! Il faudrait ajouter une conversation, quelque chose, peut-être entre Rafael et Guigues par exemple, ne serait-ce que le fait que Guigues rêve de quitter son village et que Rafael soit touché par un tel projet... Tu as mis, un peu plus loin dans le texte, que Rafael voulait Guigues parce qu'il était près à faire les poches des morts. Je trouve ça un peu léger, d'autant qu'ils ne sont pas exactement des pilleurs de tombes... Combien de fois cette exacte situation va-t-elle se reproduire ? Et comment saurait-il que ça ne poserait pas de problème à Guigues, de fouiller les morts ? Juste parce qu'il est pétochard et désagréable ? D'autant qu'on ne peut pas lui faire confiance, puisque juste après il renonce à fouiller effectivement les corps et se dit qu'il mentira en disant qu'il n'a rien trouvé.
Donc voilà je suis un peu mitigée sur la raison pour laquelle le groupe se formerait pour partir ensemble à l'aventure. Je comprends que ce sont tes personnages et que tu veux les envoyer sur la grande route, mais tu peux améliorer ce passage je crois.

- "Guigues ne savait pas bien lire" -> ça colle bien au personnage, c'est top.
"il se rendit compte avec horreur que le coffre était cadenassé" -> est-ce vraiment "horrifique" ? avec agacement, irritation, exaspération... conviendraient mieux je pense.

- "l’idée d’être contaminé par la Rage noire l’empêchait de fouiller les cadavres des soldats" -> je ne comprends pas bien cette obsession dans le cadre du corps des soldats. Ils n'avaient pas l'air contaminé la veille, si ? Je croyais que c'étaient les villageois qui étaient contaminés.

- "Il se promit de revenir s’occuper du coffre plus tard avant de se ruer à l’extérieur en direction des arbres." -> plutôt courageux pour notre petit froussard.

Quelques remontées de coquilles au fil de l'eau :

Attention aux confusions entre à et a (à devant un infinitif ou quand on parle d'un endroit par exemple, et a devant un participe passé (tu peux le remplacer par "avait" dans ta tête pour l'utiliser plus facilement : ex "Je vais à table" (je ne peux pas dire "je vais avait table") mais "Il m'a cru" (tu peux dire "il m'avait cru"). Aussi, il faut mettre l'accent quand tu es sur une majuscule. À table !
"Le jour était déjà levé depuis un moment déjà" -> j'enlèverai le premier "déjà" pour éviter la répétition ; "de ruines encore fumante" -> fumantes ; "Dés" -> dès ; "dans ces moments la" -> moments-là ; "sceau" -> seau (un sceau servant à sceller) ; "l’instant ou il" -> où ; "planté la" -> là (quand c'est un endroit, toujours un accent grave : çà et là, où, près, à...) ; "sortit de sa torpeur" -> sorti ; "ou était les deux charrettes" -> où étaient / se trouvaient (pour varier) ; "était prudamment sortit (...) avait aperçut" -> sorti* aperçu* ; "tout les légumes" -> tous ; "- C’est sa maison, pensa Guigues." -> pas de tiret pour marquer une pensée, tu peux en revanche utiliser l'italique par exemple ; "voila tout" -> voilà ; "ce serait donné raison" -> donner ; "qui l’avaient tenus" -> tenue (ça s erapporte à "lâcheté") ; "je suis partit" -> partie ; "je suis tombé" -> tombée ; "probablement tous sauvé la vie" -> sauvé la vie à tous ; "l’orage se rapprochait et que le tonnerre retentit" -> retentissait ; "jusqu’au os" -> jusqu'aux os ou jusqu'à l'os ; "les légumes pris chez Lucie" -> cueillis ? ramassés ? pour varier) ; "Guigues eu honte" -> eut ; "à traité le jeune soldat" -> a traité ; "ils seront jugés par le Seigneur quand ils l’auront rejoins" -> rejoints (et, puisqu'ils sont morts, ce n'est pas déjà le cas ?) ; "ne ferais pas de mal" -> feraient ; " nous immuniserais" -> immuniserait ; "nous ne risquons rien ? Demanda Lucie les sourcils froncés ?" -> le deuxième ? ne serait-il pas de trop ? ; "qu’elle ai apparut" -> qu'elle est apparue ; "certains on des" -> ont ; "dé réfléchir" -> de réfléchir ; "choses importantes cachés" -> cachées ; "Je me doutes bien" -> doute ; "vient m’aider" -> viens

Voilà voilà ! :)
Alex3393
Posté le 03/04/2024
Bonjour Cléo,

Bon encore une fois je me dois de te remercier pour ton message qui met en évidence des choses que je n'avaient pas forcément vues et surtout pour tout le temps que tu consacres à mon histoire. Mille mercis !

Je suis d'accord avec toi sur ce chapitre. Je pense vraiment que c'est un des moins travaillés et j'ai eu du mal construire le fait que les autres suivent Rafael et Reuel. Après ton retour j'ai réfléchi à la question et je pense que je vais changer plusieurs choses:
- Je pense que Roland va proposer son aide a Rafael et Reuel car il ne veut plus rester dans son village ou même à Oulmes à cause des derniers événements. Surtout il veut venger la mort de sa famille.
- Par effet domino, Lucie et Jean voudront le suivre et bien sur, Guigues ne voudra pas être laissé en arrière.
Je crois que cela sera beaucoup mieux ainsi et cela corrigera le fait que le groupe veuille suivre Rafael et Reuel un peu sans raison comme tu le dis.

Pour ce qui est des pouvoirs de Rafael et Reuel, je n'en dirais pas plus. Je laisse le lecteur se faire sa propre idée. =)

J'ai essayé d'être le plus clair possible en ce qui concerne la Rage noire et comment elle fonctionne mais il est possible que quelques erreurs ou des mal dit qui peuvent embrouiller le lecteur. Il faut absolument que je retravaille ce chapitre en profondeur.

Cela fait plusieurs fois que tu me parles du personnage de Lucie et de son comportement envers Guigues qui ne correspond pas avec son caractère. Je prends note de tes remarques et il faudrait peut être que je pense à faire des changements. Il est expliqué un peu plus tard pourquoi Lucie est aussi agressive envers Guigues mais peut être que je devrais donner des explications plus tôt.

Encore merci pour tout, je vais pouvoir travailler à partir de tes retours. ;)

Bonne journée !
Cléooo
Posté le 03/04/2024
Mais je t'en prie, c'est la raison même pourquoi on poste nos histoires ici ahah

À propos du caractère de Lucie, après c'est peut-être moi qui l'ai mal catégorisé au début ? C'est juste qu'on la rencontre à travers les yeux de Guigues au départ, et que dans ses yeux, elle a l'air douce, mature, responsable, gentille... Et quand elle s'adresse à lui je n'ai plus du tout ce sentiment-là et je ne comprends pas comment il peut l'éprouver. Ceci dit, l'amour rend aveugle comme on dit ahah

Je trouve que ton idée que Roland veuille suivre les frères, au motif de la vengence, est clairement plus convaincant (en plus il n'était pas mentionné qu'il venait dans ce chapitre !) que Lucie, qui est comme une soeur le suive, très bien, Jean a cette tendance très protectrice donc c'est logique aussi et que Guigues ne veuille pas rester en reste, là ça marche parfaitement. Mieux que dans le sens où ce seraient les frères qui leur demande leur "aide".

Bonne journée à toi :)
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