Chapitre 3: La croisade noire

La lune apparaissait de temps à autre entre les nuages, laissant entrevoir le chemin menant au village de Roland. Lucie était fatiguée, elle sentait les muscles de ses jambes se contracter douloureusement et elle avait mal aux pieds. Elle aurait volontiers profité d’un bon repas chaud et d’une bonne nuit de sommeil, mais elle suivait les autres sans rechigner. Alors qu’elle s’efforçait de se concentrer sur sa respiration et sur chacun de ses pas, Rafael vint la rejoindre.

- Je voulais te remercier pour ce que tu as dit tout à l’heure, lui dit-il d’un ton joyeux.

Un rayon blanc éclairait doucement son visage fatigué et Lucie vit tout de suite qu’il avait l’air de souffrir encore plus qu’elle. Il avait de profonds cernes sous les yeux et le visage blafard de quelqu’un de malade. Des gouttes de sueurs perlaient de son crâne rasé, mais ses yeux noisettes étincelaient toujours d’intelligence. Lucie pouvait lire la bienveillance dans le regard de Rafael et au sourire qu’il affichait, il paraissait loin de se laisser abattre.

- Je n’ai fait que dire ce que je pense réellement, répondit Lucie en lui rendant son sourire.

- Et c’est précisément ce pourquoi je te remercie, insista Rafael. Malheureusement, je crois que tout le monde ne partage pas ton point de vue.

- Ha tu veux parler de Guigues j’imagine, soupira Lucie. Tu sais, il a toujours été comme ça. Il ne peut s’empêcher d’être odieux avec les autres.

- On dirait que tu ne l’aimes pas beaucoup, s’étonna Rafael.

- Guigues et moi sommes nés et avons grandi au village d’Oulmes, raconta Lucie d’un ton amer. Il a un an de moins que moi mais quand nous étions petit, nous étions toujours fourrés ensemble. Il a toujours été petit et maigre. Tout le monde le prenait souvent pour une fille à cause de sa faiblesse et de ses traits fins. Guigues n’a pas eu la vie facile, tout les villageois se moquaient constamment de lui et ses frères lui faisaient vivre un véritable enfer à la maison. Il était rejeté par tout les adultes du village et très vite les autres enfants l’ont mis à l’écart eux aussi. Il a été livré à lui même très jeune. Tout ça l’a beaucoup changé et en grandissant, il est devenu odieux, mauvais.

- C’est à cause de ça que vous n’êtes plus amis ? Demanda Rafael qui avait du mal à cacher sa curiosité.

- Disons qu’a partir de l’adolescence notre amitié a pris fin, raconta Lucie d’un air grave. Il a commencé a me regarder différemment et il a fini par m’avouer qu’il avait des sentiments pour moi. Ce qui n’était pas du tout réciproque et qui ne l’est toujours pas aujourd’hui. Je lui ai dit que je ne ressentais pas la même chose que lui et à partir de ce moment la il est devenu méchant avec moi aussi. Il s’est montré de plus en plus insistant puis une dispute a éclaté entre nous. Nous nous sommes peu à peu éloignés l’un de l’autre et Guigues s’est renfermé sur lui même jusqu’à l’arrivée de Jean.

- Je ne comprends pas comment ces deux la peuvent être amis, dit Rafael songeur.

- Moi non plus, avoua Lucie d’un ton las. Mais depuis que Jean est arrivé au village, ils s’entendent à merveille et Guigues semble revivre. Il a bien changé à force de côtoyer Jean, mais je sais qu’au fond, il reste rongé par la rancœur et la haine. Je me méfie toujours autant de lui et c’est seulement parce qu’il est l’ami de Jean que je lui adresse la parole.

- Tu tiens beaucoup à Jean on dirait, lança Rafael amusé. Si tu endures la compagnie de Guigues seulement pour pouvoir être aux cotés de Jean, c’est qu’il doit beaucoup compter pour toi.

Les joues de Lucie devinrent roses et elle pria pour que dans l’obscurité de la nuit Rafael ne le remarque pas.

- Je l’apprécie beaucoup mais je n’irais pas jusqu’à dire qu’il compte beaucoup pour moi, mentit Lucie. C’est un garçon plein de gentillesse ce qui en fait un très bon ami, rien de plus.

- Te fatigue pas, répondit Rafael visiblement amusé. Je t’ai vu lui lancer des regards en coin toute la journée. Mais ne t’inquiète pas je te jure que je ne dirai rien à personne.

Cette fois-ci les joues de Lucie virèrent au rouge cramoisi et elle détourna vivement la tête pour ne pas croiser le regard de Rafael qui avait l’air de trouver sa réaction très amusante. Elle était horrifié que quelqu’un ai découvert son secret, mais elle essaya de garder son calme puis tourna de nouveau la tête vers Rafael.

- Ça se voit tant que ça ? Demanda-t-elle à demi-voix.

- Pas vraiment, répondit Rafael qui avait du mal à reprendre son sérieux. Il faut dire que je suis plutôt doué pour deviner les sentiments des autres. Ça fait longtemps que tu es amoureuse de lui ?

Lucie n’essaya même pas de nier, elle resta silencieuse un moment en jaugeant Rafael.

- Je crois que je me suis mise à l’aimer peu de temps après son arrivée au village il y a cinq ans, finit elle par avouer en se tortillant légèrement. Il est différent des autres garçons, il est intelligent et il a reçu une éducation, pas comme ceux de chez nous. Il est très gentil avec tout le monde et il ne refuse jamais d’aider quelqu’un dans le besoin.

- Hum je vois,commenta Rafael en réfléchissant. Mais si il habite dans ton village depuis cinq ans pourquoi ne lui as-tu jamais parlé de tes sentiments ?

Lucie redevint rouge jusqu’au oreilles, et se cacha le visage dans ses mains. Elle avait rarement rencontré quelqu’un d’aussi curieux et direct que Rafael, mais elle avait la drôle d’impression qu’elle pouvait lui faire confiance.

- Je n’oserais jamais, lâcha-t-elle dans un souffle. Et puis à quoi bon, Jean n’est sûrement pas attiré par quelqu’un comme moi et même si il l’était, sa position au sein de l’église lui interdit formellement toute relation.

- C’est vrai que vu comme ça, marmonna Rafael qui semblait analyser à la situation.

Il se tût quelques secondes, mais Lucie continua à le regarder se doutant bien qu’une autre question allait arriver.

- Mais comment se fait il qu’un garçon comme lui soit venu vivre dans votre village ? Interrogea Rafael surpris.

- Jean a grandi dans une ville très loin d’ici et je crois que son père est très riche, répondit Lucie en souriant timidement. Quand il était tout petit, son père a décidé d’en faire un homme d’église et a engagé un prêtre pour lui donner une éducation religieuse digne de ce nom. Par la suite Jean a était envoyé au village d’Oulmes en tant que clerc pour seconder notre prêtre qui commençait à se faire vieux. Petit à petit c’est Jean qui s’est mis à remplir tout les tâches de notre église car notre prêtre est tombé malade, il a fini par être transporté dans une ville pas loin d’ici pour être soigné et Jean s’est occupé du village tout seul.

Rafael acquiesça sans répondre. Il regarda devant lui en direction de la silhouette de Roland, puis il bâilla à s’en faire décrocher la mâchoire et se frotta les yeux.

- En tous cas j’espère que nous sommes bientôt arrivés, dit-il en baillant une nouvelle fois. Je ne vais pas pouvoir continuer comme ça encore très longtemps. Je vais demander à Roland ou nous en sommes. Ho et vraiment je te promets que ton secret est bien gardé avec moi, s’empressa-il d’ajouter en souriant à Lucie.

Là dessus Rafael accéléra le pas et rejoignit Roland en tête du groupe. Lucie le suivit des yeux en se demandant si elle avait eu raison de lui parler de tout ça. Elle lança un regard inquiet à Guigues et Jean qui marchaient une dizaine de mètres derrière elle, mais tout deux avaient l’air beaucoup trop fatigués pour avoir entendu son secret. Elle distinguait vaguement la forme de Reuel qui les suivait un peu plus loin derrière, mais il était trop loin ce qui la rassura un peu. Elle fut soulagée que personne n’aie entendu sa conversation avec Rafael, mais malgré tout, son cœur battait fort dans sa poitrine. Elle devait faire attention à ne pas laisser paraître ses sentiments ou quelqu’un d’autre finirait par les découvrir. Elle souffla un bon coup puis elle accéléra elle aussi pour rattraper ceux de devant qu’elle commençait à perdre de vue dans l’obscurité.

Ils marchèrent encore un moment et Lucie devina un petit point lumineux dans la nuit qui devait émaner du village. Comme pour confirmer cette pensée, Roland et Rafael s’arrêtèrent devant elle. On ne voyait pas grand-chose du village mise à part cette unique lumière et le silence inquiétant qui y régnait provoqua tout de suite chez Lucie une sensation de malaise. Ils attendirent tout le monde et Rafael demanda à son frère de passer devant. Reuel s’exécuta et ouvrit la marche suivi de prés par Roland. Celui-ci semblait partager le malaise de Lucie et son teint était plus blanc que jamais. Ils marchaient regroupés en silence d’un pas lent, à l’affût du moindre bruit suspect.

A l’entrée du village, Lucie comprit que la lumière venait d’une torche. Un jeune homme en armure se tenait devant la première maison et scrutait l’obscurité, les yeux plissés. Quand il s’aperçut de leur présence, il s’écria :

- Halte, qui va la !

A quelques pas d’eux le jeune homme leva sa lance. Il ne semblait pas beaucoup plus vieux que Lucie et elle remarqua que ses genoux tremblaient légèrement. Son casque était posé par terre à côté de lui et la peur se lisait clairement sur son visage imberbe.

- Que se passe-t-il ici ? Interrogea Roland d’une voix forte en s’avançant dangereusement vers lui.

- Le village est interdit d’accès, répondit le soldat d’une voix tremblante sans abaisser sa lance.

Il avait blêmi en voyant les autres se regrouper autour de Roland et il ne détachait pas les yeux de l’épée au côté de Reuel, comme hypnotisé. Roland qui ne tenait plus en place fit un pas de plus vers le soldat, les poings serrés :

- Je suis né ici et tout ma famille habite ici, c’est pas toi qui va m’empêcher de rentrer chez moi et de les rejoindre, cracha-t-il d’un ton menaçant.

- Vous ne pouvez aller plus loin, répéta le soldat visiblement terrifié. Au nom de la Sainte Église je ne vous laisserai pas passer.

- Qu’est-ce que la Sainte Église vient faire là dedans ? Questionna Jean les sourcils froncés. Il n’y a que de pauvres gens ici.

- Ça ne vous regarde absolument pas, répondit sèchement le soldat en tremblant de plus en plus. Partez maintenant !

- On ira nul part ! Hurla Roland, le poing brandit. Ou sont les habitants ? Ou est ma famille ?

Le jeune soldat fit un pas en arrière les mains crispés sur son arme, le visage déformé par la peur.

- Calme toi Roland ! S’interposa Lucie. Il ne sert à rien de s’en prendre à lui, il ne fait qu’obéir aux ordres.

- On à qu’à passer quand même, proposa Guigues en regardant le soldat d’un air méprisant.

- Non, Lucie a raison, dit Rafael d’un ton apaisant. Soldat, conduis-nous à ton chef s’il te plaît, nous aimerions nous entretenir avec lui.

En attendant mentionné son chef, le jeune homme parut frappé par une terreur encore plus grande qu’auparavant. Il sembla réfléchir quelques instants, puis très lentement, il abaissa son arme et leur fit signe de le suivre, blanc comme un linge.

A la grande surprise de Lucie, le jeune homme n’entra pas dans le village, mais le contourna. Ils suivirent la ligne que dessinait les maisons en bordure du village et l’obscurité les empêchaient de voir quoi que ce soit entre les masures silencieuses. Roland marchait avec les autres, mais il ne cessait de tourner la tête vers les habitations, en plissant les yeux pour tenter d’apercevoir quelque chose. Lucie savait très bien que la maison de Roland se trouvait à l’autre extrémité du village et qu’il était impossible de la voir depuis l’endroit ou ils étaient, mais elle aussi jetait des regards dans cette direction, les yeux pleins d’espoir.

Rafael se rapprocha discrètement de Lucie et Roland de façon à ce que le soldat ne le voit pas.

- Quoi qu’il se passe ou quoi que dise leur chef, promets-moi de rester calme et de ne rien faire d’inconscient ! Demanda-t-il en s’adressant directement à Roland. Je ne veux pas que quiconque soit blessé, faits-moi confiance et laisse-moi faire !

- Je peux rien te promettre, rétorqua Roland les dents serrées. Je vais faire de mon mieux.

Rafael le dévisagea quelques instants l’air préoccupé, mais il n’ajouta rien et s’éloigna en direction de Reuel. Lucie garda le silence, mais au vu de la situation, le comportement de Roland l’inquiétait elle aussi. C’était un garçon calme et gentil, mais parfois il pouvait faire des choses stupides sous le coup de la colère. Elle se promit qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour raisonner Roland si les choses venaient à s’envenimer.

Ils continuèrent à longer les maisons et Lucie aperçut de la lumière un peu plus loin à côté du cimetière du village. Le soldat les dirigea droit sur les lueurs qui dansaient dans la nuit et qui semblaient être des torches. Au fur et à mesure qu’ils approchaient, Lucie commença à distinguer les premières tentes. Ils arrivèrent devant un campement ou une dizaines de ces tentes étaient dressées les unes à coté des autres dans un alignement parfait au milieu d’une petite clairière jouxtant le cimetière. Elles étaient grandes, d’un blanc éclatant et sur chacune d’elles était cousu en son centre une grande croix noir avec des flammes oranges et rouges tout autour. Il y avait dans le camp une trentaine d’hommes en armure. Certains buvaient en riant bruyamment prés d’un feu, d’autres jouaient aux cartes, des pièces en argent passant de main en main à une vitesse folle et d’autres encore aiguisaient leurs armes ou vérifiaient leurs équipements en baillant, visiblement las. Le camp était dressé à l’orée d’un bois et Lucie remarqua plusieurs chevaux qui broutaient paisiblement attachés par des cordes au troncs des arbres proche. Il y avait aussi deux énormes charrettes en bois remplies de quelque chose n’arrivait pas à voir de la ou elle était.

Le jeune soldat avança vers le feu ou était regroupés plusieurs hommes en grande conversation, il y avait dans l’air une forte odeur d’alcool.

- T’as vu sa tête quand on l’a trouvée sous le lit, s’écria l’un d’eux en s’adressant à son voisin en pouffant.

- Une vraie perle celle-la, dommage qu’elle louchait encore plus que ma vielle tante Gertrude, s’exclama un autre.

Tout les soldats éclatèrent de rire, ils ne semblaient pas les avoir remarqués. Lucie eut tout de suite un mauvais pressentiment, mais avant même qu’elle ne se tourne vers Rafael pour le prévenir, le jeune soldat toussota pour signifier leur présence. Les soldats continuèrent leur conversation et personne ne prêta attention à lui, excepté un homme grand et musclé qui lui jeta un coup d’œil irrité.

- Pourquoi n’es-tu pas à ton poste ? Interrogea-t-il d’une voix forte en se levant.

L’homme devait bien faire deux têtes de plus que le soldat qui les avait escortés. Lucie n’avait jamais vu d’homme plus imposant et plus large que lui. Son crâne était chauve et une épaisse moustache brune trônait au milieu de son visage à l’air brutal. Le jeune soldat était visiblement mort de peur et il baissa rapidement la tête pour ne pas croiser le regard furieux de son chef.

- Chef, ces gens ont essayé de s’introduire dans le village, balbutia-t-il. Comme vous me l’avez ordonné, je devais stopper les intrus et vous les amener.

- Ho mais c’est parfait ça, tu es enfin devenu un bon toutou, s’écria le chef ce qui provoqua l’hilarité générale parmi le cercle des soldats. Il y a du progrès, tu sais comment je punis les chiens qui ne suivent pas les ordres pas vrai ?

Les rires repartirent de plus belle et Lucie se demanda si le jeune soldat n’allait pas s’évanouir tellement il tremblait comme une feuille. Mais l’homme se détourna de lui et fit face à leur groupe. Il les dévisagea un par un, sans rien dire et quand elle sentit son regard froid sur elle, Lucie baissa les yeux, mal à l’aise.

- Que fichez vous ici, au beau milieu de la nuit? Questionna-t-il d’un ton impérieux.

Avant que quiconque n’ait pu répondre Rafael s’avança vers l’homme d’un pas décidé et s’arrêta à quelques mètres de lui.

- Nous venons du village voisin d’Oulmes, un cavalier est venu nous prévenir que la Rage noire se propageait ici, expliqua Rafael d’une voix calme. Nous somme venus aider.

- Aider ? S’étonna le chef. Aider, à faire quoi exactement ?

- Je sais que ça va vous paraître difficile à croire, mais j’ai le pouvoir de guérir cette maladie, déclara Rafael en ignorant le ton railleur de l’homme. Nous sommes venus ici pour que je sauve les villageois.

L’homme fixa Rafael incrédule, puis il explosa de rire bientôt imité par les autres soldats. Lucie fut piquée au vif, elle ne supportait pas d’entendre leurs rires idiots.

- Il dit la vérité, je l’ai vu de mes propres yeux ! S’exclama-t-elle en défendant Rafael.

- Voyez vous ça, ta petite copine n’a pas l’air commode, lança l’homme en esquissant un nouveau sourire.

- Nous pouvons tous témoigner, intervint Jean en venant à leur secours. Il a guéri tout les gens de notre village qui étaient affectés par la Rage noire. Vous devez nous croire !

- Assez de ces sottises, coupa un soldat qui s’était levé d’un bond. Tout le monde sait qu’une fois la Rage noire attrapée, c’est déjà trop tard. Il n’existe aucun moyen de guérison.

Ses camarades hochaient la tête dans un mouvement approbateur en fixant leur compagnon debout. Le chef aussi approuva d’un signe de tête, vida son verre et le balança par terre avant de reprendre :

- Vous semblez avoir beaucoup d’imagination, dit-il d’une voix doucereuse en faisant les cents pas, les mains croisées dans le dos. Je suis le commandent d’une troupe d’élite de la Sainte Église catholique qui a pour but de combattre cette maladie. Mais malgré cela je devrais croire un ramassis de gamins qui se disent capable de miracles jusqu’alors impossible ?

- Vous dites agir au nom de l’église, mais de quel ordre faîtes vous partis ? Demanda Jean visiblement troublé. Et pourquoi envoyer une troupe de cette taille dans ce village ?

- Nous faisons partis de la croisade noire, rétorqua l’homme avec un sourire narquois. Et si vous avez déjà entendu parler de nous vous devez déjà savoir ce que nous faisons ici.

Certains soldats échangèrent des sourires et des regards complices. Tout les hommes du camp étaient maintenant regroupés autour du feu et écoutaient leur chef avec attention. Lucie n’avait jamais entendu parler de la croisade noire, mais cela nu lui inspirait rien de bon. Elle se tourna vers ses camarades, mais à voir leurs visages septiques, de toute évidence eux non plus n’en savaient pas plus qu’elle.

Son attention fut attirée par un mouvement tout prés d’elle. Reuel se trouvait maintenant juste devant Rafael et faisait face au commandent de la troupe, une main sur le manche en racine de son épée. Il fixait le commandent de son habituel regard impassible, mais l’espace d’une seconde, Lucie crut quand même discerner une fureur glacée qui animait ses traits. Rafael attrapa le bras de son frère et le tira en arrière mais Reuel ne bougea pas. Rafael fixait son frère visiblement très affecté, ses yeux étincelaient à la lueur du feu et il semblait souffrir d’une douleur terrible.

- Ho ho, je vois que certains d’entre vous connaissent la croisade noire, reprit le commandent en jetant à Reuel et Rafael un regard moqueur.

Roland n’avait pas dit un mot depuis leur arrivée au campement et Lucie avait presque oublié sa présence à ses côtés mais soudain ne tenant plus, il explosa :

- Vous comprenez rien ! Hurla-t-il à l’adresse des soldats. Laissez nous entrer au village, nous pourrons guérir ma famille avant qu’ils ne se transforment.

- C’est toi qui as pas compris mon gars ! Rugit le commandent qui ne souriait plus. Il n’ y a plus personne à guérir.

- Comment… Comment ça plus personne, balbutia Roland dont le visage se figea.

- Nous avons réglé le problème, répondit l’homme d’une voix glaciale en montrant du pouce quelque chose dans son dos.

Alors Lucie comprit. Les deux charrettes qu’elle avait vues prés des chevaux étaient en fait remplies de cadavres entassés les uns sur les autres. Comme elle s’était rapprochée du feu, elle voyait maintenant les tas difformes ou les corps étaient agglutinés et ou l’on voyait ici et là une main ou une jambe blanchâtre pendre en dehors des charrettes.

Lucie se plaqua les mains sur les yeux et elle tenta en vain de chasser les images qu’elle venait de voir de son esprit. Elle se sentit défaillir et ses genoux heurtèrent le sol dans un bruit sourd. Même si elle avait aperçu les corps et qu’elle avait entendu le commandent le dire lui même, elle ne pouvait croire que tout cela était réel. Elle sentit la transpiration lui couler dans le dos et son corps tout entier fut parcouru de terribles tremblements. Les visages des frères et sœurs de Roland tournoyèrent dans sa tête ce qui lui donna la nausée. Elle devait à tout prix se ressaisir et se relever pour soutenir Roland. Elle n’osait même pas imaginer la souffrance qu’il devait ressentir en cet instant.

Elle se releva en chancelant et elle chercha Roland du regard. Elle eut tout juste le temps de le voir se ruer vers la troupe de soldats en hurlant, le regard fou et le poing levé. Ses traits déformés par la haine et la douleur le rendaient méconnaissable. Lucie pouvait lire le désespoir dans ses yeux verts exorbités qui fixaient le commandent, animés par une lueur meurtrière.

- Roland non ! Cria-t-elle. Arrête Roland !

Jean et Guigues se précipitèrent sur lui, mais il les repoussa violemment sans même leur prêter attention et il se rua sur le commandent. Mais avant même qu’il ne puisse l’atteindre, deux soldats le saisirent par les épaules et l’agenouillèrent de force prés du feu. L’un d’eux tira une dague de sa botte et la mit sous la gorge de Roland. Celui-ci se mit à hurler de rage mais cessa de se débattre.

- Laissez le partir, implora Jean. Il est dévasté par la perte de sa famille, il n’a rien fait de mal.

- Si j’ai bien compris, il habite ici ? Demanda tranquillement le commandent. Qui sait, il est peut être contaminé.

Roland continuait de pousser des cris de rage et l’homme le regarda d’un œil mauvais :

- Faites le taire ! Ordonna-t-il aux soldats qui le tenaient fermement.

Celui qui avait sorti sa dague s’en saisit et en frappa Roland à l’arrière de la tête avec le manche. Roland perdit connaissance et les soldats le lâchèrent, le laissant tomber face contre terre sous les yeux horrifiés de Lucie.

- Nous venons d’un village voisin, Roland n’est pas venu ici depuis longtemps, intervint Rafael en faisant taire d’un geste de la main les protestations furieuses de Guigues et de Jean. Il n’est pas malade, laissez nous le récupérer et nous partirons d’ici sur le champ.

- Je crois que vous n’avez pas saisi, ricana le commandent. Aucun de vous ne vas quitter cet endroit. Les ordres que nous avons reçus sont très clairs, nous ne devons prendre aucun risque. Nous devons mettre fin à cette épidémie quel qu’en soit le prix. Vous allez mourir ici et nous purifierons vos corps par le feu avec ceux des villageois.

A ces mots Reuel tira son épée et avança vers le cercle des soldats d’un pas lent.

- Au vu des actes qui sont les vôtres, vous méritez tous de mourir ici même et je serais heureux de vous ôter la vie, déclara-t-il une fureur terrible faisant trembler sa voix. Mon frère à décidé de vous laisser une chance de régler le problème pacifiquement. Lâchez le et je vous laisserai partir d’ici vivants même si il me coûtera de ne pas vous punir.

Un silence se fit pendant lequel Lucie nota que Reuel avait noué ses cheveux blonds derrière sa tête. Il se contentait de se tenir face au soldats dans une attitude d’attente en leur lançant des regards assassins. Les soldats le regardaient avec des yeux ronds. Incrédules, certains avaient la bouche grande ouverte ce qui leur donnaient un air ahuris. Leur chef explosa de rire et s’exclama à l’adresse de ses camarades.

- Vous devriez avoir la frousse les gars, ce jeune blanc bec va s’occuper de nous apparemment.

Ce fut l’explosion, les soldats hurlaient de rires et tapaient dans le dos de leur voisins en s’étouffant, d’autres encore pris de fou rires avaient du mal à reprendre leurs respirations

- Puisque tu as l’air d’être un petit comique, je vais te montrer un truc amusant, reprit le commandent. Je suis sûr que le spectacle sera à ton goût.

Il embrassa les rangs de ses soldats du regard, visiblement à la recherche de quelque chose et il pointa du doigt le jeu soldat à la lance qui les avait accompagnés jusqu’au camp.

- Toi ! Aboya-t-il alors que le soldat le rejoignait. Tue ce gamin !

Le regard du jeune soldat se porta sur Roland allongé au sol, inanimé, la tête dans la poussière.

- Che… Chef, je ne peux pas faire ça, balbutia-t-il des gouttes de sueur perlant de ses cheveux blonds et coulant sur son front.

- T’as plutôt intérêt de le faire et vite ! Hurla le commandent, une vaine palpitant sur son énorme tête chauve.

L’atmosphère avait complètement changé, plus personne ne riait et tout les yeux étaient braqués vers le jeune soldat qui tremblait de tout ses membres, sa lance à la main. Tout le monde retenait son souffle et Lucie fixait le soldat avec un mélange de haine et de pitié.

- Fais le ! Ordonna le commandent plus menaçant que jamais.

Le soldat s’approcha lentement de Roland et leva sa lance. Il sembla hésiter quelques secondes, puis il la laissa tomber au sol.

- Je ne peux pas, se lamenta le soldat en éclatant en sanglots.

- Dans ce cas tu ne me sers à rien, déclara froidement le chef.

A ces mots, il dégaina son épée d’un geste rapide et en transperça le jeune soldat dans le torse, juste à côté des plaques de son armure. Lucie entendit les os des côtes du soldat se briser et un flot de sang jaillit de la blessure.

Puis soudain elle eu l’impression que le temps s’était figé. Avant même que le commandent n’aie le temps de retirer sa lame du corps du pauvre soldat, Reuel s’élança et parcouru la distance qui les séparait à une vitesse surhumaine. Personne ne sembla comprendre ce qui était en train de se passer. En une fraction de seconde, il fut sur le commandant et le frappa violemment avec son épée. Lucie contempla l’expression sur le visage de l’homme passer de la surprise à la douleur et son corps sans vie s’affaissa au sol.

Tout les soldats se levèrent d’un même bond et se mirent à courir en tous sens, cherchant leurs armes ou se lançant à l’assaut de Reuel.

- Tuez le ! Rugit l’un d’eux en se saisissant d’une hache posée à ses côtés.

Lucie était paralysée, elle ne pouvait rien faire d’autre que contempler Reuel qui virevoltait parmi ses adversaires, parant , esquivant et tranchant au travers des armures, si rapide qu’elle avait du mal à le suivre des yeux. Plusieurs cadavres gisaient déjà à ses pieds et d’autres soldats affluaient à sa rencontre, mais il ne ralentissait pas et tailladait en tout sens ses assaillants.

Un peu à l’écart de la mêlée Lucie aperçut Jean dans sa soutane noire qui courait vers le feu de camp ou Roland était toujours évanoui. Cela n’avait pas échappé à un soldat tout proche qui se précipita dans leur direction. Ni une ni deux, Lucie s’élança à son tour vers Jean qui s’était déjà agenouillé aux côtés de Roland et le secouait pour le réveiller sans se rendre compte qu’il était en danger de mort.

- Jean, attention ! Cria Lucie alors que le soldat arrivait sur lui l’épée levée.

Jean eu tout juste le temps de lever les yeux. Il se jeta sur le côté et la lame s’abattit à l’endroit ou il s’était trouvé une seconde auparavant. Il essaya de se relever mais il se pris les pieds dans sa soutane et tomba à la renverse.

- Cette fois t’es cuit, lança le soldat un sourire aux lèvres en levant son arme.

Mais avant qu’il n’ait le temps de l’abattre à nouveau, Lucie se jeta sur lui l’épaule en avant et le heurta de plein fouet. Déséquilibrés, ils tombèrent tout deux lourdement au sol. L’épée du soldat lui échappa et alla se perdre un peu plus loin dans l’herbe. Lucie se releva tant bien que mal mais l’autre fut plus rapide et lui envoya un coup de pied dans le ventre. Elle ressentit tout de suite une douleur atroce et elle eu l’impression que ses poumons se vidaient de tout l’air qu’ils contenaient. Elle suffoqua en se tenant le ventre, la vue troublée par les larmes qui lui montèrent aux yeux. Elle vit vaguement la forme du soldat qui s’avançait vers elle et elle se roula en boule en prévoyant le nouveau coup qui arrivait.

Mais le coup ne vint pas. Quand elle rouvrit les yeux, le soldat tomba mort à ses côtés. Jean se tenait au dessus d’elle l’épée du soldat ruisselante de sang dans une main et l’autre tendue vers elle. Elle attrapa sa main et se releva mais très vite elle se sentit défaillir. Jean la soutint et passa son bras par dessus son épaule pour l’aider à tenir debout. La soudaine proximité de Jean perturba Lucie, mais elle n’en laissa rien paraître. Leurs visages étaient tout prés l’un de l’autre et pendant un bref instant, son regard croisa les yeux bleus de Jean, mais elle baissa vivement la tête.

- Merci, parvint elle seulement à murmurer en gardant la tête baissée.

- Tu rigoles, tu viens juste de me sauver la vie, répondit Jean encore essoufflé.

Elle sentait son souffle chaud contre sa joue et son cœur battait tellement fort dans sa poitrine qu’elle eut peur que Jean en l’entende. Lucie ne put résister à risquer un regard vers lui. Il était très beau, son sourire laissait entrevoir ses dents blanches et bien alignées qui coupaient avec ses cheveux bruns et son visage parsemées de tache de rousseurs.

Toutefois la douleur de son ventre lui ramena les pieds sur terre et elle jeta un coup d’œil à Roland toujours inconscient. Même si elle ne voulait pas du tout mettre fin à leur étreinte, l’état de Roland la préoccupait .

- On ferait mieux de le réveiller maintenant, proposa-t-elle timidement.

- Quoi, ha oui Roland, tu as raison, balbutia Jean qui se hâta de détourner les yeux du visage de Lucie.

Le camp était devenu silencieux mais Lucie entendait toujours le fracas des lames plus loin dans les bois. Reuel n’était plus dans le camp et c’était sûrement lui qu’elle entendait se battre contre les soldats restants. Rafael et Guigues aussi manquaient à l’appel et Lucie espérait qu’ils avaient réussis à se mettre à l’abri quelque part. A en juger par le nombre de cadavres en armures qui jonchaient le sol un peu partout, il ne devait pas rester beaucoup de soldats encore vivants pour tenir tête à Reuel. Les tentes blanches étaient déchirées et des lambeaux maculés de sang flottaient dans la brise légère de la nuit, pareilles à des fantômes.

Lucie parcourut avec peine les quelques mètres qui la séparait de Roland, toujours soutenue par Jean. Il l’aida à s’asseoir puis se pencha sur Roland et le secoua sans ménagement. Roland remua un peu, puis d’un bond il se remit sur son séant et regarda autour de lui en se passant une main sur la nuque.

- Bon sang que s’est il passé ici ? Demanda-t-il à l’adresse de Jean et Lucie en les regardant avec des yeux ronds.

- Reuel, répondit Jean en jetant lui aussi un regard aux nombreux cadavres qui les entouraient. Mais on verra ça plus tard. Comment tu te sens ?

- Ça… ça va, murmura-t-il une expression d’extrême concentration sur le visage.

Soudain, il tourna la tête en direction des charrettes. Les chevaux avaient disparu, mais les charrettes et leur contenu étaient toujours la, bien réels. Roland poussa un cri terrible qui déchira le silence et il fut prit de violents sanglots. Il s’agenouilla et posa sa tête contre le sol qu’il se mit à marteler de ses poings.

Lucie observa son ami sombrer dans le désespoir, incapable de dire quoi que ce soit pour le réconforter. Elle se contenta de rester assise là, à côté de Jean qui lui aussi fixait Roland qui avait les mains en sang, hurlant sa détresse, les yeux pleins de larmes.

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Cléooo
Posté le 30/03/2024
Bonjour Alex ! Petit retour après la lecture de ton troisième chapitre. Je t'ai fait une remontée assez exhaustive des fautes que j'ai croisées, mais je ne le ferai pas à chaque fois parce que ça me prend un peu de temps. En plus, je dois dire que ce sont surtout des fautes d'accords, et qu'une fois que tu auras corrigé tu adopteras mieux le principe et tu te corrigeras seul. Je te laisserai donc vérifier par toi même pour les prochains chapitres et me concentrerai sur l'histoire :)

Le chapitre est intéressant, on a un peu d'action. Je regrette qu'on ne suive pas davantage Reuel, c'est l'occasion d'être davantage témoin de sa force quelque peu surhumaine. Aussi, mais où sont passés Guigues et Rafael ??

Mes remontées au détail :

" Il s’est montré de plus en plus insistant puis une dispute a éclaté entre nous." -> c'est dommage qu'on n'ait pas du tout eu ce sentiment de cassure pendant le point de vue de Guigues, ou au moins de celui de Jean. Ça surprend un peu qu'elle ressente tant d'animosité envers Guigues ! Surtout qu'elle semble plutôt douce de caractère.

"Ça se voit tant que ça ? Demanda-t-elle" -> tu peux mettre la minuscule à "demanda", après une ligne de dialogue.

"lui interdit formellement de prendre une épouse." -> encore une fois, ça donne à se questionner sur l'âge de tes personnages, si elle pense directement au mariage.

"- En tous cas j’espère que nous sommes bientôt arrivés, dit-il en baillant une nouvelle fois. Je ne vais pas pouvoir continuer comme ça encore très longtemps. Je vais demander à Roland on nous en sommes.
- Ho et vraiment je te promets que ton secret est bien gardé avec moi, s’empressa-il d’ajouter en souriant à Lucie." -> à rassembler sous un seul tiret de dialogue.

" Un jeune homme en armure se tenait à côté et scrutait l’obscurité les yeux plissés. Quand il s’aperçut de leur présence il s’écria :
- Halte, qui va la !
Devant la maison la plus proche, un homme en armure" -> redondant. À la limite, reprends avec "l'homme en armure".

"- Nous sommes des voyageurs, déclara Rafael en s’avançant dans la lumière,les mains levées devant lui en signe de paix. Nous désirons nous reposer pour la nuit dans ce village.
Lucie se demanda pourquoi Rafael mentait de la sorte au soldat et à voir la tête de Guigues et Jean, ils devaient se faire la même réflexion mais aucun deux n’intervint." -> moi aussi je me demande. Pourquoi ne pas laisser simplement Roland, originaire du village, parler ? Ça vient juste après mais du coup je ne comprends pas pourquoi "mentir" et dire qu'ils sont de simples voyageurs arrivant là par hasard.

"quand elle sentit son regard froid sur elle Lucie baissa les yeux" -> il manque pas mal de virgule, là par exemple; une entre "elle" et "Lucie" serait la bienvenue. Si tu lis ton texte à voix haute tu le sentiras, ça correspond aux pauses que tu ferais naturellement.

"En attendant prononcé le nom de son chef, le jeun homme parut frappé" -> (jeune) / Son "nom" n'est pas prononcé. Peut-être devrais-tu plutôt écrire "à la mention de son chef, le jeune homme..."

"Lucie avait presque oublié son état" -> Son état ? Je ne suis pas sûre que ce soit le bon terme ici.

"Les deux charrettes qu’elle avait vues prés des chevaux n’étaient en fait pas remplies de terre" -> pourquoi auraient-elles étaient remplies de terre ? (et c'est près*)

Coquilles/fautes :
"profondes cernes" -> profonds cernes ; "il s'est mit à voler" -> mis ; "tout ceux" -> tous ; " ces deux la" -> ces deux-là ; "Te fatigues pas" -> fatigue (idem pour inquiète) ; "je ne dirais rien à personne" -> dirai ; "finit elle" -> finit-elle (à noter : tu oublies souvent les tirets dans ce genre de cas, je ne les noterai pas tous mais quand tu inverses verbe-pronom, il y a en général un tiret) ; "pourquoi ne lui a tu jamais parlé" -> as-tu ; "son père à décidé" -> a décidé ; "tout les taches" -> toutes les tâches (sans l'accent, c'est tache = saleté) ; "il a finit" -> fini ; "bailla à s'en décrocher" -> bâilla ; " Je vais demander à Roland on nous en sommes." -> où ; "La dessus" -> là-dessus ; "personne n'ai entendu" -> n'aie entendu ; "A l'entré du village" -> À l'entrée ; "les autres se regroupés" -> se regrouper ; "je ne vous laisserais pas passer" -> laisserai ; "la dedans" -> là-dedans ; "Ou sont les habitants ? Ou est ma famille ?" -> Où ; "Calmes toi" -> Calme-toi ; "On à qu’a passer" -> on a qu'à passer ; "conduit nous à ton chef" -> conduis-nous ; "leur fit singe" -> signe ; "depuis l’endroit ou ils étaient" -> où (attention à cette faute, tu l'as faite plusieurs fois) ; "promet moi" -> promets-moi ; "fait moi" -> fais-moi ; "laisse moi" -> laisse-moi (serait-on fâché avec les tirets ?) ; "Au fur et à mesures" -> mesure ; "les une à côté des autres" -> les unes ; "aiguisaient leurs armes ou vérifier" -> vérifiaient ; "deux énorme charrette" -> énormes charettes ; "Lucie eu tout de suite" -> eut ; "Pourquoi n’est tu" -> n'es-tu ; "ces gens ont essayés" -> essayé ; " ta petite copine à pas l’air commode" -> n'a pas l'air commode (tu n'es pas obligé de mettre la négation sur du langage "parlé" ceci dit) ; "mais cela nu lui inspirait" -> ne ; "Lucie cru quand même discerner une fureur glacée animait ses traits." -> crut* / qu'une fureur glacée OU qui animait ses traits ; "C’est toi qui a pas compris" -> qui as ; "ici et la" -> là ; "elle avait aperçût" -> aperçu ; "Arrêtes Roland" -> arrête (tu devrais revoir les conjugaisons à l'impératif) ; "devant les yeux horrifiés de Lucie" -> sous les yeux ; "Aucun de vous ne vas quitter cet endroit" -> ne va ; "et je serais heureux de vous ôter la vie" -> serai ; "Mon frère à décider" -> a décidé ; "je vous laisserais" -> laisserai ; "se tenir face au soldat" -> aux soldats ? ; " Je suis sur que le spectacle..." -> je suis sûr ; " qui les avait accompagné" -> accompagnés ; " coulants sur son front." -> coulant ; "L’atmosphère avait complètement changée" -> changé ; "juste à côté des des plaques de son armure" ; "que le commandent n’ai le temps" -> n'aie ; "la distance qui les séparaient" -> séparait ; "d’une hache posé" -> posée ; "sa soutane noir" -> noire ; " la lame s’abattit sur l’endroit" -> à l'endroit ; "un sourire au lèvres" -> aux lèvres ; "qu’il n’ai le temps" -> n'ait ; " tout deux" -> tous deux ; " les yeux bleues de Jean" -> bleus ; "qu’elle était sur que" -> sûre ; "Les tantes blanches" -> tentes ; "pareille" -> pareilles ; "Lucie parcouru" -> parcourut ; "qui la séparait" -> séparaient ; " regarda atour de lui" -> autour ; "au nombreux cadavres" -> aux ; "Les chevaux avaient disparus" -> disparu ; "bien réelles" -> bien réels ; "qu’il se mit à marteler de des poings" -> de ses ; "qui avait mains en sangs" -> qui avait les mains en sang"

A bientôt !
Alex3393
Posté le 31/03/2024
Bonjour Cléo!

Bon que dire à part encore une fois te remercier d'avoir lu ce chapitre et de m'avoir fait ce retour. Je n'imagine même pas le temps que tu as du prendre pour noter toute les fautes et les incohérences. Vraiment, merci !

Il y a effectivement plusieurs points qui ne sont pas claire dans ce chapitre et sur lesquels il va falloir que je me penche pendant la réécriture. Notamment le caractère de Lucie, l'intervention de Rafael devant le village mais aussi..... l'orthographe et les accords visiblement ;)

J'essai de jongler avec les personnages, leur points de vus, ce qui est un peu compliqué. C'est pourquoi Rafael et Guigues disparaissent un peu dans ce chapitre, normalement un flashback est fait avec un autre point de vue dans les chapitre suivants. Je ne sais pas vraiment si cela est une bonne chose mais c'est un peu la parade que j'ai trouvée.

Je ne le dirais surement jamais assez mais merci pour ton aide précieuse et le temps que tu consacre à m'écrire ces retours ! J'ai hâte de me plonger dans la réécriture et de pouvoir corriger tout ca.



Cléooo
Posté le 31/03/2024
Bonjour Alex, pas de soucis, si c'est utile c'est le plus important !

Alors concernant la disparition de Guigues et Rafael, ce n'est pas une mauvaise idée de les éloigner de la scène pour reprendre leurs points de vue plus tard et sous forme de flash-back, par contre, je pense que ça mériterait qu'on voit, via l'oeil de Lucie, quand ils partent. Du genre "elle avait vu Rafael s'éloigner en direction du village, Guigues sur ses talons" ou quelque chose du genre selon où va ton histoire ahah. Pour que le lecteur sache que quelque chose se cache là-dessous, et qu'on y reviendra plus tard !

Sinon au niveau du point de vue de Lucie, j'arrive à cerner à peu près son caractère, mais j'ai trouvé une ou deux fausses notes, dans le sens où je ressens un personnage assez calme, mais avec des pointes un peu intense qui la font paraître un peu moins mature qu'au premier abord. C'est seulement mon ressenti après, ça n'est pas un absolu, loin de là.
Au contraire pour Guigues, j'ai trouvé son personnage assez linéaire, avec ce caractère assez agressif, et pour Jean idem, avec un caractère doux et prompt au pardon.

Voilà voilà, à bientôt !
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