Lorsque Hugo fut réveillé par l’inconnu, il se demanda s’il n’avait pas trop dormi, si la matinée était tellement avancée qu’il fut déjà l’heure de livrer le ballon. Mais non, la nuit régnait encore, et aucun bruit n’animait les ateliers. Tentant de reprendre une contenance, il se redressa tout à fait, et s’approchant du garçon blond de quelques pas, décida de mauvais gré de l’aborder :
– Peut-être que je peux vous aider ? Vous cherchez quelque chose, quelqu’un ?
Un sourire malicieux éclaira de l’intérieur le visage de l’intrus, riant à une farce que lui seul semblait comprendre :
– Le quelque chose, je l’ai trouvé. Quant au quelqu’un... à toi de me dire ?
Et sans rien de plus, il ouvrit la porte de la cabine du dirigeable, et s’éloigna à l’intérieur. Hugo, statufié, fixa quelques secondes l’entrée laissée béante, lorsque la tête blonde reparut dans l’encadrement :
– Ne reste pas planté là, viens m’aider !
Et sans attendre plus de réponses, il disparut à nouveau dans la nacelle.
C’était somme toute un aéronef de taille modeste, conçu pour la plaisance plus que pour le voyage, et sa cabine ne devait pas dépasser les quatre mètres de long. Quelques pas suffirent à Hugo pour retrouver le garçon, installé face au pupitre de commande, son sac à ses pieds, parfaitement à l’aise avec les leviers, manettes et cadrans éparpillés dans un chaos ordonné devant lui. Déjà il actionnait des boutons, appuyant sur une pédale, exécutant sans temps mort ni précipitation un ensemble complexe de manœuvres. La cabine frémit une fois et, semblant satisfait, il se tourna vers Hugo.
– C’est parfait ! Tu m’aides à larguer les câbles ?
Désormais réveillé tout à fait, Hugo hasarda un pas en avant, tentant de prendre un ton menaçant :
– Arrêtez, personne ne va larguer de câble, ce ballon reste là, c’est celui du fils du Régent qui doit venir le chercher...
Sa voix finit en un filet inaudible. L’inconnu souriait toujours, il se retourna tout à fait et, se levant, il ouvrit grand les bras. Il se pencha profondément, frôla le sol du bout des doigts, puis se redressa en brassant l’air de moult moulinets, la mine bizarrement sérieuse et guindée :
– Et bien, me voilà. Je suis là pour récupérer mon ballon.
Comme Hugo restait stoïque, il laissa tomber le masque et poursuivit, rieur :
– Et il me semble bien avoir trouvé du même coup le premier membre de notre futur petit groupe ! Tu vas voir, on va bien s’amuser. Et maintenant, les amarres s’il te plaît !
Et sans attendre de réponse, il retourna s’installer au poste de pilotage. Mais Hugo ne bougea pas d’un pouce. Croisant les bras, il s’adressa au dos du jeune homme :
– Je ne peux pas. Je ne peux pas vous laisser décoller, même si vous êtes vraiment... qui vous prétendez être.
Incapable de mener jusqu’au bout sa bravache, il baissa les yeux. Il se sentait perdu ! Et si c’était bien le fils du Régent ? De quel droit l’empêchait-il de récupérer son bien ? Et pour autant, Bathilde avait dit onze heures ! Lorsqu’il se redressa, le garçon l’inspectait intensément. Mal à l’aise sous ce regard qui semblait lire en lui, il serra un peu plus fort ses bras, et attendit. Le présumé pilote s’anima brusquement, comme mû par une soudaine inspiration, et se planta devant lui. Impossible de l’éviter. D’une voix décidée, il reprit la parole :
– Bon. On n’est pas parti sur de bonnes bases. Je m’appelle Philidor.
Et il lui tendit la main.
– Je sais, marmonna Hugo, la serrant de mauvaise grâce. Hugo.
Le sourire de Philidor avait quelque chose de communicatif qui titillait son sens du devoir, et qui donc ne lui plaisait pas. Il se sentait responsable de ce dirigeable, après ces longues journées à avoir travaillé dessus, mais il ne pouvait nier que c’était son propriétaire légitime qui se tenait devant lui. Malgré tout, celui-ci défiait toutes les règles, en se présentant seul, si tôt le matin. Et si lui n’avait pas été là ? Le ballon volerait-il déjà ? Ou les hélices tourneraient-elles dans le vide, empêtrées dans le lacis complexe des cordages ?
L’intrus poursuivit d’un ton désinvolte :
– Hugo... Hugo. C’est bien, Hugo. Et bien Hugo, tu dois m’aider. Pour retirer le filet, enlever les tuyaux, tout ça. Ça ira beaucoup plus vite à deux, et je ne dois pas trop traîner si je veux prendre un peu d’avance. Et, continua-t-il, levant une main pour étouffer les protestations naissantes de l’apprenti, oui, tu vas m’aider. Car je connais ton petit secret.
Un sourire de satisfaction s’étira sur son visage, tandis qu’Hugo cherchait désespérément quelle faute il avait bien pu commettre qui serait remontée jusqu’aux oreilles de la famille princière. Mais rien ne vint. Voyant qu’il ne bougeait pas, Philidor continua :
– Hugo, je sais que tu n’es pas un sans-talent, comme tu le fais croire à tout le monde. Est-ce que je me trompe ?
Hugo sentit ses oreilles bourdonner, et resta immobile, incapable d’émettre le moindre son.
Né de parents de talents différents, il aurait dû être, comme absolument tous les enfants dans le même cas que lui, un sans-talent. Un moins que rien, un paria peut-être. Sans sa tante à l’atelier, il aurait probablement fini à la lisière, aux méthaniseurs, et non ici. Seule sa famille la plus proche avait appris qu’il n’était pas demeuré dénué de talent. Il lui avait simplement fallu plus de temps. Mais cela, les rares personnes le sachant s’étaient abstenues de l’ébruiter. « C’était, disait son père, bien trop anormal pour rester longtemps une bonne nouvelle ».
Philidor s’impatientait visiblement, et un nuage de contrariété obscurcit ses traits. Il se dérida presque aussitôt et fit demi-tour, repartant à bonne allure vers la nacelle.
Hugo le vit passer la porte, et en peu de temps entendit les moteurs ronronner. Il tenta quelques pas en avant, avant de s’arrêter. Par acquit de conscience, il se retourna, mais non : à cette heure-ci, l’atelier restait invariablement vide. Il avança encore d’un pas, pour être bousculé par Philidor, qui ressortait d’un air décidé. Sans s’arrêter, il se retourna vers le ballon, poings sur les hanches, la tête légèrement penchée, marmonnant pour lui même :
– Si je commence ici… non, le ballon va prendre le vent, je dois détacher la proue en dernier. Peut-être que… Ah, mais non, les tuyaux d’abord !
Et sans prendre garde à l’apprenti, il gambada vers le compresseur.
Hugo, sidéré, le suivit : il avait donc bien l’intention de partir, seul, avec son aérostat ! Il le regarda s’escrimer sur la valve, mais alors qu’il voulait le retenir, il ne parvint qu’à demander ce qui le tracassait depuis quelques minutes :
– Comment sais-tu que je ne suis pas un sans-talent ?
Sans cesser sa manœuvre, le garçon blond lui répondit :
– Ça, c’est mon petit secret. Aide-moi, et je te dirai.
– Mais je ne peux pas ! Et si on apprend que je t’ai aidé !
– Tu manques un peu d’imagination pour raconter des histoires, toi ! Moi, par exemple, d’ici à peu près un quart d’heure, tout ce que j’aurai en tête c’est que je suis venu ici, qu’il n’y avait personne, mais que mes doigts ont été comme guidés par l’esprit des anciens Legits et que je suis parvenu à défaire ce sac de nœuds tout seul ! Enfin, si tu arrives à déverrouiller cette sécurité, là…
Il pointait une vis papillon récalcitrante. Hugo ne bougeait pas. Il s’acharna à nouveau dessus, pour s’arrêter presque aussitôt et annoncer :
– Tu sais, avec ou sans ton aide, je dois partir. C’est juste que sans, il risque d’y avoir un peu plus de dégâts ici.
Hugo imaginait sans peine la colère de Bathilde si non seulement, un aérostat sous sa responsabilité disparaissait, mais si en plus l’atelier se retrouvait sens dessus dessous. Au hasard, ses tuyaux d’alimentations arrachés, la précieuse réserve de gaz vidée, et aucune réparation de ballon envisageable avant plusieurs semaines.
Sa décision le déchira, mais de deux maux il préféra choisir le moindre, et à contrecœur il se glissa dans le rôle du complice :
– D’accord. Je t’aide. Mais je n’étais pas là, tu ne m’as jamais vu, et tu t’es débrouillé tout seul, répondit-il.
– Marché conclu !
Taraudé par le doute d’avoir pris la bonne décision, Hugo commença le décrochage de l’aéronef. Il parvint à démonter les lourds tuyaux sans encombre, et entreprenait de les enrouler précautionneusement autour de leur support, lorsque Philidor l’apostropha :
– Laisse ça, ça peut attendre ! Retire les câbles ! Je stabilise le ballon.
Abandonnant les tuyaux en un tas désordonné, Hugo se dirigea vers les amarres. La manœuvre s’avérait complexe, l’enchaînement suivant lequel relâcher les cordages crucial. De longues secondes s’écoulèrent avant que ses mains moites et tremblantes ne desserrent le premier lien. Le deuxième lui prit moins de temps, et le troisième encore moins. Il dénoua les entraves une à une, jusqu’à ce qu’une brise plus forte lui fit prendre conscience de son erreur : dans son élan, il avait retiré le cordage à l’avant, qui maintenait la proue dans le vent. Lentement mais sûrement, le dirigeable commença à tourner, prenant la brise de côté.
En quelques secondes, Philidor sortit la tête de l’habitacle :
– Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi on n’est plus alignés ?
Sans répondre, Hugo s’affaira. Il ne disposait pas de beaucoup de temps, sous peu, un coup de vent risquait de réorienter complètement le dirigeable, mettant en péril sa retenue par les amarres. Le filet, encore partiellement en place, pourrait alors glisser et se prendre dans les hélices. Ce serait une catastrophe...
Laissant là les quelques cordages restants, il prit appui sur les échelons courant le long de la carlingue. S’agrippant comme il put, il progressa le plus haut possible dans une position précaire, la main tendue vers le filet recouvrant le ballon. Il sentait contre lui le frémissement des moteurs déjà allumés, percevait sous ses doigts tout l’aéronef se réveiller et ronronner d’empressement. Oubliant les quelque quatre mètres le séparant du sol, un frisson d’adrénaline le saisit : il n’avait jamais volé. Jamais sa condition ne lui avait permis de monter à bord des engins qu’il passait ses journées à choyer, et chaque décollage depuis l’atelier lui laissait une sensation de manque et d’envie au cœur.
Tendant ses muscles, il se hissa sur la pointe des pieds et lança ses doigts, son bras, son corps tout entier. Il frôla le filet une première fois, mais il lui échappa, et ce n’est qu’à la deuxième tentative qu’il parvint à le saisir. Se cramponnant fermement au cordage, de toutes ses forces il tira vers lui.
Un coup de vent plus fort que les autres acheva de faire prendre le bord au dirigeable. Déséquilibré, Hugo manqua de tomber, et se rattrapant de justesse, il relâcha au loin le filet. Celui-ci rejoignit le sol, du côté opposé, loin des transmissions fragiles. Du même coup, la dernière amarre transversale glissa, et dans un sursaut le dirigeable prit encore quelques mètres de hauteur.
Agrippé aux échelons, les muscles tétanisés, Hugo n’osait pas regarder en bas. Il volait ! La brise fraîche balayait ses cheveux sur ses joues, dans ses yeux. Ses mains cramponnées aux barreaux commencèrent à lui faire mal. Il lutta de toutes ses forces contre l’instinct primaire de fermer les paupières. Fébrilement, il se tourna vers la porte, et entrevit Philidor qui l’observait, inquiet :
– Viens ! On monte trop haut, tu ne peux pas descendre ! Tu dois rentrer avec moi !
Hugo secoua la tête, incapable de répondre. Il devait trouver une échappatoire, sauter sur le toit, sur une toile, n’importe où ! Mais où que son regard se portât, aucune surface accueillante ne se présenta. Il n’avait pas le choix.
Se fiant à ses pieds et à ses mains, il entreprit de rejoindre la porte de la nacelle : sous ses orteils, un barreau, et un autre sous ses doigts. Une main, un pied, puis la deuxième main.
– Vite ! Le ballon est instable à cette altitude, je dois monter encore ! Dépêche-toi !
La voix inquiète de Philidor l’aiguillonna, et il accéléra son mouvement. Ses oreilles bourdonnaient, il n’entendait plus rien, il se déplaça encore, et dès qu’il put il saisit la paume du fils du Régent. L’attrapant fermement, il fut tiré sans ménagement à l’intérieur. Le souffle court, Hugo s’affala de tout son long sur le plancher, tandis que Philidor repartait précipitamment vers la cabine.
Posant instinctivement les mains sur le sol de la nacelle, sa terreur reflua tandis que l’émerveillement d’être présent dans le ballon prenait le pas. Ébahi, il réalisa que tout ce qu’il avait pu saisir de la machinerie savante sous ses doigts n’était qu’immobilité. Ainsi en mouvement, il percevait à un niveau plus profond, plus vivant, l’incroyable complexité et les subtils jeux des engrenages. Il n’avait pas besoin de ses yeux pour deviner quelles commandes Philidor actionnait, comment les hélices propulsaient l’embarcation dans le ciel clair du matin, comment les directives se transmettaient depuis les manettes jusqu’aux gouvernails. Ses doigts le lui racontaient dans le langage qu’il connaissait le mieux.
Un peu calmée, sa peur se mua en inquiétude. Ils volaient, vraiment ? Ils avaient quitté l’atelier ? Ouvrant les yeux, il rejoignit Philidor, qui semblait partagé entre le plaisir de piloter, et la concentration nécessaire à cette mission. La demi-sphère de verre tenant lieu de proue à la nacelle dévoilait son spectacle. Sans mot dire, Hugo s’approcha, et se sentant immédiatement happé, glissa à genoux directement sur le sol, les mains posées sur le froid de la vitre. À ses pieds, la ville, nichée dans la verdure de la forêt avoisinante, ses hautes tours laissant entrevoir par éclat le lac sur laquelle elle avait été bâtie. En son centre, l’île Régente, de laquelle émergeait une formidable colonne de bois et de vert. En haut, sous ses coupoles organiques, le palais. La maison de Philidor.
Ce dernier prenait de l’altitude et atteignit une hauteur de croisière avant d’amorcer un virage. Lançant son regard plus loin, Hugo capta une autre construction : une tour, qui s’élançait à une telle hauteur que son sommet déjà attrapait les premiers rayons du soleil, alors que le reste de la ville demeurait dans l’ombre. Les miroirs et vitraux colorés recouvrant sa structure fuselée brillaient, diffusant à qui voulait bien les regarder les images et messages encodés par ses occupants. En temps normal, cette vision familière le rassurait, garantie immuable et immobile de la sécurité de la ville. Rien ni personne ne pouvait échapper aux sentinelles. Aujourd’hui, là était bien le problème. La cabine tournait toujours, et une deuxième tour, puis une troisième, très similaires à la première entrèrent, quoi qu’à plus grande distance, dans leur champ de vision.
- Les tours-sentinelles... murmura Hugo.
Lui jetant un coup d’œil en biais, Philidor pointa le plafond de l’habitacle :
– Le vert est un parfait laissez-passez. Ne t’inquiète pas, ils ne regarderont pas de ce côté-là.
Malgré tout, l’enchantement était rompu, et Hugo se rappela qu’à cette heure-ci, il aurait dû être en train de commencer une nouvelle journée de travail. Sur le chemin, entre chez lui et l’atelier, sûrement. Au lieu de ça, il se retrouvait à naviguer, loin au-dessus de la cité, dans un ballon qui, bien que n’ayant techniquement pas été volé, n’avait aucune raison de se trouver là. Et c’était en partie de sa faute. Il n’avait aucune idée de comment justifier son retard certain, sans même parler du ballon volatilisé :
– Jusqu’où va-t-on ? Est-ce qu’on se pose bientôt ? Je ne serai jamais à l’heure à l’atelier...
Un rire bref de Philidor coupa court à ses interrogations :
– On n’est pas près d’atterrir ! Et je crois que tu vas faire partie du voyage ! On tire nord-ouest, direction Lämird. Je dois retrouver quelqu’un là bas. Et je pense que tu seras très intéressée de la rencontrer ! Oublie l’atelier, tes autres ballons. Regarde, tu voles ! Je parie que c’est la première fois, non ?
Sa voix pleine d’entrain répondait à son visage enjoué. Il jubilait d’être parvenu à ses fins, et d’avoir pris possession de son ballon au nez et à la barbe de tous. Hugo en resta sans voix. Il aurait juré qu’il n’était pas prévu que Philidor vienne seul reprendre son dirigeable ni qu’il soit autorisé à voler sans garde rapprochée. Encore moins que dans sa fuite, il ne l’emmène, lui, contre son gré ! Et pourtant, ils se retrouvaient tous les deux, pénétrant le jour naissant, en direction d’une hypothétique rencontre à laquelle Philidor croyait dur comme fer. Hugo recommença à protester, mais se heurta à un Philidor extatique, mais inflexible. Son embarquement inopiné ne constituait pas, à ses yeux, une raison suffisante de faire demi-tour. Il n’osa pas affronter plus en avant celui qui restait le fils du Régent, et compris avec désespoir que son chemin de retour s’annonçait bien plus long que prévu.
Mais je ne suis pas sûre que la temporalité soit au mieux. Ces allers et retours dans le temps sont assez déstabilisants au début, surtout qu'il n'y a pas vraiment d'indication pour aider le lecteur - certes, on comprend, mais quand même...
D'autre part, ça nous fait apprendre à connaître le personnage après coup, alors qu'on l'a déjà rencontré. Je ne sais pas encore comment va se dérouler la suite, mais on dirait bien que ce récit a plusieurs héros, dont Hugo ; je ne pense donc pas qu'il y ait un intérêt particulier à ne pas nous le faire connaître avant sa rencontre avec Fostine. Au contraire, si on en savait un peu plus sur lui et sur Philidor, ça ne ferait je pense que renforcer l'attachement qu'on aurait pour eux, et l'effet que ferait leur rencontre.
Si le but est de ménager un effet de mystère et de suspense, je dirais qu'il faut te méfier de ne pas être trop efficace dans ce sens non plus ; peut-être que des lecteurs pourraient se lasser, au 4e chapitre, de revenir encore en arrière plutôt que de voir l'intrigue progresser.
Après, c'est une manière d'écrire qui a le mérite d'être inhabituelle ; peut-être faudrait-il mieux cadrer les allers et retours dans le temps par exemple, plutôt que d'avoir une narration brute, et présenter tout ce passage comme si Hugo était en train de le raconter à Fostine ?
Je ne sais pas si ce commentaire te sera très utile, je m'avoue perplexe ^^°
En tout cas, j'aime toujours autant tes descriptions, je trouve que les petites touches avec lesquelles tu développes ton univers sont très intéressantes, et j'ai hâte d'en savoir plus, notamment sur Philidor !
J'avoue que j'aime bien (mais ce n'est que moi) avoir des bouts de l'intrigue passé qui se dévoilent pour comprendre comment on est arrivé à la situation initiale (celle par laquelle l'intrigue a commencé). Je ne les vois pas comme des retours en arrière, car ils apportent un éclairage différent à ce que j'ai pu lire précédemment. Mais comme je l'ai dit, je manque sûrement de bouteille dans l'écriture pour le maîtriser!
Concernant ta suggestion, ce retour dans le temps est introduit comme si Hugo racontait son histoire à Fostine. Sauf que comme le passage est très très long, je suis restée sur des temps du passé classique (le bon vieux duo passé simple imparfait). Je pense que le plus que parfait tout du long serai vraiment trop lourd...
Sinon, si ça peut te rassurer, à un moment donné très classiquement le passé et le présent se rejoignent, et après, ça cesse...
Par contre, tu pointe quelque chose qu'on m'avait déjà dit: que ces aller retours empêchent de bien s'attacher aux personnages. Ca, c'est le plus embêtant pour moi. Clairement, si quand j'aurai terminé cette histoire, je prends le temps de faire une vraie correction, c'est sans doute le point majeur qui me fera abandonner ces aller et retour. Mais pour l'instant, j'en suis encore loin!
Mille merci en tout cas pour ton précieux commentaires, qui reprend pas mal de choses qu'on m'a dit, et donc me confirme que c'est à revoir. J'espère que tu continuera malgré tout ta lecture!