Chapitre 4 - La Mort Rouge

Notes de l’auteur : Ce quatrième chapitre est à présent corrigé.
Suite à vos retours, il a fait l'objet d'une complète réécriture pour lui donner une tournure plus sérieuse et plus dramatique. Le rôle du domestique a été renforcé, et un nouvel élément d'importance majeure fait son apparition concernant la célèbre tueuse.
La scène de fin du chapitre a été déplacée. Elle se tenait auparavant dans une salle de bain, mais plusieurs commentaires m'ont reproché d'utiliser le trope de la belle femme nue attaquée dans sa baignoire, ce qui la mettait dans une position de victime et pouvait être perçu comme sexiste et misogyne. Désormais, la Mort Rouge affronte ses agresseurs dans le salon de son appartement. Comme toujours, n'hésitez pas à me laisser votre avis dans les commentaires.

Bonne lecture,
Ori'

Mis à jour le 27/11/2023
TW : Violence

Irotia, impasse Vertigo. 12 septembre 3224.

 

Oni descendit de la navette et posa son doigt sur le capteur d’empreintes pour laisser un pourboire aux techniciens des transports publics. La porte se referma derrière elle et le véhicule repartit sur sa tournée, fonçant à un mètre au-dessus du sol. Elle se trouvait dans un des vieux boulevards extérieurs de la ville qu’un immense centre commercial, aujourd’hui fermé, était venu condamner à l’une de ses extrémités. De chaque côté de la rue s’alignaient avec une symétrie parfaite d’anciens immeubles de résidence et des bureaux abandonnés. Sur les façades sinistres, les enseignes des entreprises qui occupaient les lieux une décennie plus tôt donnaient à l’endroit un air de ville fantôme. Certaines des grandes lettres métalliques qui brillaient autrefois de jour comme de nuit pendaient de travers, couvertes de rouille et de saleté. Un peu plus loin, un tandem de voyous était occupé à fracasser une vitrine de magasin ternie, sans doute à la recherche d’un squat pour se droguer. Même les forces de l’ordre ne s’aventuraient plus dans l’impasse Vertigo. C’était l’endroit rêvé pour une planque.  

La jeune femme vérifia que personne ne la suivait et se hâta de quitter la rue pour échapper au regard malsain des délinquants d’en face. Par prudence, elle décida d’emprunter un accès dérobé. Elle poussa la porte d’un entrepôt où s’entassaient de vieilles cuves de raffinage oxydées et grimpa une échelle qui menait à la coursive supérieure. De là, elle gagna le toit-terrasse et bondit sans difficulté sur celui du bâtiment d’en face. Elle pianota sur un digicode pour ouvrir une porte, franchit une volée de marches et entra dans une capsule élévatrice hors d’usage qui desservait autrefois les bureaux de l’immeuble. Lorsqu’elle appuya sur le bouton du vingt-quatrième étage, la paroi au fond de l’ascenseur coulissa, révélant l’entrée d’un appartement remis à neuf. Un grand tapis rouge s’étendait en ligne droite jusqu’au pied d’un escalier monumental, sous un lustre en métal noir doté d’une trentaine d’options d’éclairage. En cette fin de matinée, il diffusait une douce lumière qui rappelait celle d’un crépuscule automnal. 

« Bonjour, mademoiselle. Vous êtes rentrée plus tôt que prévu. Des ennuis chez votre père, ce matin ? 

- En effet, Brixon. » 

Le majordome, un homme courtaud au visage agrémenté de larges favoris, s’empressa de récupérer le manteau de sa maîtresse. Puis il disparut par un accès dérobé pour suspendre l’habit dans une penderie, avant de revenir auprès d’elle.  

« Puis-je savoir ce qui ne va pas, mademoiselle Keltien ? 

- Certainement pas. Des nouvelles de Ludo ? 

- Pas la moindre, hélas. Votre ancien employeur se fait plutôt discret. J’ai l’impression qu’il cherche à vous éviter. 

- Trouvez-le, Brixon. Je dois absolument le voir avant la fin de la journée. 

- Bien, mademoiselle. » 

Fulminant encore de sa confrontation avec Feris, Oni congédia son domestique d’un geste sec et s’empressa de monter à l’étage. Là, le tapis rouge cédait place à un sol en imitation parquet, décoré de temps à autres par une plante artificielle. Dans chaque recoin, une caméra pivota pour se fixer sur l’arrivante. Elle les ignora et poursuivit son chemin d’un pas rageur pour pénétrer dans le salon. 

C’était une vaste pièce meublée avec goût. Au fond, trois fauteuils se faisaient face devant un feu qui ronronnait. L’âtre était composé de briques anthracites et deux personnes n’auraient eu aucun mal à s’y tenir debout. Les flammes dansaient sans cesse, alimentées par un papier de la marque Feu prodige qui mettait plusieurs heures à se consumer entièrement. Les reflets orangés, jaunes et bleus du foyer se reflétaient sur les grands miroirs placardés contre les murs, diffusant dans le salon une lueur tamisée. Cet endroit dégageait un sentiment de sécurité, d’intimité. Mais surtout il étalait devant les yeux du visiteur une certaine richesse. La bibliothèque immense qui occupait un angle était taillée dans une essence de bois rare importée à grands frais de l’autre bout de la galaxie. Face à elle se trouvait une élégante table en fer forgé décorée d’arabesques d’une finesse incomparable. Elle supportait un jeu de figurines en nacre finement ciselées représentant des planètes ou des vaisseaux spatiaux. Au-dessus de la cheminée trônait un trésor inestimable : plusieurs morceaux abîmés d'une peinture à l'huile datant du millénaire précédent. Le titre, gravé dans le cadre lors de sa restauration des années plus tôt, était à peine lisible : Les demoiselles d’Avignon. À côté de celui-ci, un certificat de l’Institut Archéologique Impérial assurait de son authenticité. L’artiste était un peintre de la Première Terre tombé dans l’oubli depuis de nombreux siècles.  

« Désirez-vous passer à table dès maintenant ? Ou peut-être boire un peu de cet excellent vin offert par votre père pour vos trente ans ? 

La voix du domestique émergeait d’un passe-plat qui donnait sur une cuisine où s’affairaient des automates. 

- Non merci, Brixon. Je vais plutôt prendre un bain et me reposer une heure ou deux. La nuit a été longue. 

- Comme vous voudrez, mademoiselle. Je vais ordonner à la baignoire de se réchauffer. » 

La trappe claqua et les pas du majordome disparurent dans une autre pièce. Oni attrapa un beignet au poisson sur la table basse et s’affaissa dans un fauteuil avec un soupir de soulagement.  

Elle était épuisée. Le retour de Park sur Irotia n’était que le cadet de ses soucis. Depuis une semaine, elle traquait sans relâche l’usurpatrice qui se faisait passer pour la Mort Rouge. Chaque nuit elle parcourait la ville à sa recherche, interrogeant les indics de Willys pour tenter d’en savoir plus. Qu’il s’agisse d’une admiratrice ou d’une rivale cherchant à lui coller ses crimes sur le dos, Oni était bien déterminée à retrouver cette garce qui lui volait son nom et sa signature. Elle lui réservait une mort lente et douloureuse. Elle devait envoyer un message aux autres criminels, faire de cette femme un exemple pour leur faire comprendre que la véritable Mort Rouge ne laisserait personne lui voler sa réputation. 

« Mademoiselle, votre bain est prêt. » 

Oni sursauta et braqua son seize-coups sur son domestique. Brixon leva les mains d’un geste rassurant et s’écarta de la ligne de tir. Honteuse, la jeune femme rengaina son arme. 

« Désolée, Brixon. Je suis un peu tendue ces temps-ci. 

- C’est encore cette mystérieuse tueuse qui vous obsède ? » 

Oni acquiesça en silence. Brixon avait la fâcheuse tendance de lire en elle comme dans un livre ouvert. C’était un ami de longue date de la famille Keltien qui avait servi sous les ordres de Maz comme médecin militaire. La jeune femme le connaissait depuis sa plus tendre enfance.  

« Puis-je me permettre de parler franchement, mademoiselle ? 

- Allez-vous m’épargner votre sermon si je refuse ? » 

Le majordome lui adressa un sourire amer et vint s’asseoir en face d’elle. Il n’était pas rare qu’il s’exprime à cœur ouvert et lui fasse des reproches. Leur relation dépassait le cadre d’un simple domestique et de son employeur. Oni n’avait pas le moindre secret pour lui. Elle voyait en Brixon la figure paternelle et bienveillante que Maz, trop occupé par ses responsabilités et abruti par l’alcool, n’avait jamais su incarner. Mais depuis que la nouvelle Mort Rouge sévissait en ville, le vieil homme s’inquiétait pour elle et se montrait très protecteur, ce qui avait le don de l’agacer. 

« Vous prenez cette histoire beaucoup trop à cœur, mademoiselle. Tout ceci risque de mal finir, vous devriez laisser la Sécurité Civile faire son travail. 

- Cette traînée a menacé de tuer mon père, Brixon. Et la police est incapable de l’arrêter. 

- Je sais. Mais le général est défendu nuit et jour par des militaires, il ne quitte plus le palais du gouverneur sans une protection rapprochée. 

- C’est loin d’être suffisant. J’ai vu les scènes de crime, la cruauté dont elle fait preuve pour abattre ses victimes. Cette garce est sanguinaire, impitoyable et déterminée. La semaine dernière, elle a exécuté trois hommes et a jeté leurs cadavres dans la Palatine. Deux d'entre eux étaient des gardes du corps embauchés par mon père, des combattants surentraînés. Elle les a massacrés sans difficulté. 

- Est-ce bien raisonnable de vous attaquer à une femme aussi dangereuse ? 

- Je n’ai pas le choix, Brixon. Cette folle se fait passer pour moi, elle me vole mon travail et s’en prend à ma famille. Je dois me débarrasser d’elle avant que la situation dégénère. 

Le domestique se raidit sur son siège. 

- Vous parlez comme si vous étiez toujours la Mort Rouge. Vous avez fait tant d’efforts pour quitter le monde de la pègre et laisser ce sinistre personnage derrière vous.  

- Il ne s’agit pas de reprendre mon ancienne vie, Brixon. Je veux juste éliminer cette nouvelle tueuse, qu’importe le prix à payer. 

- Et que se passera-t-il quand un autre assassin viendra la remplacer ? Je vous en conjure mademoiselle, ne retombez pas dans la violence. Ne ressuscitez pas le monstre que vous essayez d’abattre. Si vous traquez cette criminelle avec l’intention de la tuer, vous livrez bataille en ayant déjà perdu la guerre.  

Oni fixa son regard d’acier dans celui de son majordome. Brixon avait le visage grave, son ton était presque suppliant. Hélas, elle avait déjà pris sa décision. 

- Je suis désolée. Je n’ai pas d’autre solution. 

Le vieil homme se leva d’un air solennel. Dans ses yeux se lisait une profonde tristesse et beaucoup de déception. 

- Dans ce cas, je crains de ne pas pouvoir rester à votre service. Croyez bien que ça me désole, mademoiselle, mais je dois vous donner ma démission. Je vais rassembler mes affaires et je partirai demain matin. 

Oni bondit de son fauteuil et hurla : 

- Vous n’avez pas le droit de m’abandonner ! Vous êtes un lâche, Brixon ! Vous fuyez parce que vous avez peur ! 

- Non, mademoiselle. Je pars car je ne reconnais plus la jeune femme courageuse que j’ai aimée comme ma fille, celle qui luttait de toutes ses forces pour remettre sa vie dans le droit chemin. Je refuse de rester à vos côtés pour voir la Mort Rouge ajouter votre nom à la liste de ses victimes. 

- Cette femme ne me tuera pas. Je suis capable de la vaincre. 

- L’usurpatrice ? Certainement. Mais ce n’est pas à elle que je faisais référence. » 

Sur ces mots, le majordome s’inclina et tourna les talons.  

De rage, Oni attrapa une figurine en nacre et la fracassa contre le mur. Elle ne comprenait pas pourquoi Brixon s’en allait. Comment osait-il lui reprocher de tout faire pour sauver son père ? De quel droit l’abandonnait-il au moment où elle avait le plus besoin de lui, après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble ?  

La jeune femme se leva en fulminant et se dirigea vers l’immense cheminée de briques. Avec la facilité de l’habitude, elle poussa sur un tisonnier et un pan de mur entier s’écarta près de la bibliothèque. La cachette révéla un panel d’armes blanches, à plasma et semi-automatiques. Tout était entreposé à cet endroit, depuis les premiers prototypes de fusil à énergie solaire retirés de la circulation jusqu’aux mines antipersonnel dernier cri. Oni hésita, parcourant les rangées en caressant les crosses une à une. Elle marqua un arrêt devant ses trois modèles de sniper à visée laser qu’elle appréciait particulièrement. Le contact des armes au creux de sa main l’apaisait et lui procurait des sensations à nulle autre pareilles. Revenant sur ses pas, elle examina longuement sa collection de pistolets mitrailleurs et les fusils d’assaut posés à côté. Enfin, elle opta pour un seize-coups à plasma qu’elle rangea dans un étui sous son tailleur. À cela elle rajouta deux couteaux qu’elle glissa dans ses bottes montantes et une paire de propulseurs qu’elle fixa sous ses talons. Au bout de son arsenal, un grand manteau rouge à capuche l’attendait dans une vitrine. Oni le passa sur ses épaules et activa le réflecteur holographique dissimulé dans la doublure pour changer l’apparence de son visage. Son miroir lui renvoya l’image d’une femme de la cinquantaine au regard dur et au menton carré, avec des pommettes saillantes, des pattes d’oie au coin de ses yeux bleus et un front ridé traversé d’une cicatrice. Un faciès rassurant et familier qu’elle pensait ne plus jamais arborer. 

Le visage de la Mort Rouge. 

Peu à peu la colère et la fatigue qu’elle éprouvait se dissipèrent, remplacées par une incroyable poussée d’adrénaline. Cette femme dans le miroir n’était pas qu’un reflet travesti de la réalité, un mensonge pour dissimuler sa véritable identité aux yeux des gens. Oni se rendait compte qu’elle n’incarnait pas un personnage, elle était profondément et viscéralement la Mort Rouge. Elle avait le sentiment de retrouver une vieille amie qui ne l’avait jamais quittée. 

« Salut, ma belle. Toi et moi on va avoir du travail ce soir. » 

Elle remit le tisonnier en place et le pan de mur se referma. Ainsi apprêtée, elle attrapa un beignet au saumon et le grignota en quittant la pièce. Qu’importe ce qu’en penseraient tous les John Brixon du monde, elle ne reviendrait pas sur sa décision. Elle étriperait l’usurpatrice de ses propres mains pour la punir de son affront. Armée d’une détermination nouvelle, elle traversa son appartement jusqu’à une porte verrouillée par un lecteur d’empreinte rétinienne qui pivota lorsqu’elle plaça son œil devant le faisceau laser. 

Oni pénétra dans sa chambre – un monde rouge décoré de tentures, de meubles en bois sombre et de plusieurs toiles qu’elle peignait sur son temps libre. Dans la pièce attenante l’attendait une grande baignoire, emplie d’une eau délicieusement chaude et mousseuse. Mais la jeune femme n’avait plus le cœur à se prélasser dans un bain. Elle devait prendre du repos et réfléchir au meilleur moyen de piéger son adversaire.  

« Bienvenue, Oni Keltien mademoiselle. 

- Merci Villock », répondit-elle. 

Villock était le petit automate qui s’occupait de sa chambre et de la salle de bain. Elle l’avait voulu en forme d’écureuil, une espèce animale en voie d’extinction qui s’était mal adaptée aux changements de l’espace. Oni le trouvait trop craquant. Elle ne le vit pas dans la pièce, mais supposa qu’il devait se trouver connecté à la baignoire pour la commander. Elle lui ordonna de couper les jets de massage et d’éteindre la lumière. 

« Je vais dormir quelques heures, annonça-t-elle. Réveille-moi à la tombée de la nuit. » 

Elle s’allongea en travers de son lit et ferma les yeux pour laisser son esprit divaguer. Hélas, son repos fut de courte durée. Moins de dix minutes plus tard, le pendentif autour de son cou vibra avec insistance.  

« Que se passe-t-il, Villock ? 

- Votre système d’alarme s’est déclenché, Oni Keltien mademoiselle. Vous avez de la visite. » 

La fille de Maz bondit, tous ses sens en alerte. Personne dans son entourage ne connaissait l’existence de cette planque. Quant à John Brixon, il n’aurait jamais déclenché les capteurs de mouvement par simple négligence. Le cœur battant la chamade, Oni se rua sur son terminal de poche et balaya les caméras de sécurité.  

Deux lascars grimpaient quatre à quatre les escaliers de son immeuble. Ils étaient vêtus de pantalons rétro et de sweat-shirts à capuche complètement démodés. La jeune femme les reconnut aussitôt : c’étaient les délinquants qu’elle avait croisés dans l’impasse en rentrant chez elle. Chacun d’eux tenait à présent un pistolet plasma gros calibre. 

Des tueurs à gage. 

Oni pesta à voix haute. Comment avaient-ils découvert l’endroit où elle vivait ? Cette planque était à l’abandon depuis plus d’un an. Elle n’était de retour que depuis quelques jours, quand elle avait appris l’existence d’une nouvelle Mort Rouge sur Irotia. Même en ratissant la ville à sa recherche, ces assassins auraient dû mettre plusieurs semaines à retrouver sa trace. 

Son intuition se confirma lorsqu’elle les vit désactiver les verrous magnétiques qui protégeaient ses portes, puis l’hologramme qui donnait à l’entrée de son appartement l’aspect d’un étage abandonné. Ses visiteurs n’étaient pas venus ici par hasard. On leur avait expliqué précisément comment trouver sa tanière. Oni n’avait plus le choix. Elle allait devoir les affronter. Par prudence, elle utilisa le zoom des caméras pour évaluer ses adversaires. Ce qu’elle vit à travers l’écran la rassura : une démarche pataude, des mains tremblantes, un regard vitreux et des yeux injectés de sang. Ils n’avaient pas du tout l’apparence de tueurs professionnels. Plus vraisemblablement des camés ramassés dans la rue, à qui on avait confié une arme et un paquet d’oseille en échange de sa tête. 

Oni sourit et sentit l’instinct de la tueuse s’éveiller en elle. 

Ces deux clodos ne représentaient pas la moindre menace. Elle serait capable de les éliminer les yeux fermés. Puisqu’ils avaient eu la gentillesse de venir jusqu’à sa porte, autant en profiter pour leur soutirer des informations. Rien de tel qu’un jeu de cache-cache mortel pour égayer sa matinée. Ce serait une excellente manière de se dégourdir les jambes. 

La jeune femme bascula son terminal en mode communication et appela celui de Brixon. Le majordome lui répondit quelques instants plus tard. 

« Nous avons de la visite, John, l’informa-t-elle. Prenez l’élévateur de secours, sortez par les toits et rentrez directement chez vous. Ne restez pas dans le quartier, il risque d’y avoir du grabuge. » 

Elle raccrocha sans lui laisser le temps de protester et introduisit une cartouche de plasma neuve dans le chargeur de son arme. Par précaution, elle vérifia que ses couteaux ne raccrochaient pas dans leurs fourreaux pour les sortir aisément de ses bottes. Satisfaite, elle quitta sa chambre d’un pas feutré, éteignit les lumières et se camoufla dans la pénombre de son salon.  

Quelques instants plus tard, des voix masculines lui parvinrent du rez-de-chaussée. 

« Waouh ! Vise un peu l’escalier Dany, ça c’est ce que j’appelle une baraque de bourge ! 

- C’est clair, elle ne se refuse rien la minette ! Non mais t’as vu la taille de ce lustre ? » 

Oni esquissa un rictus carnassier en comprenant qu’elle avait misé juste. Les deux lascars n’étaient pas des flèches, ils ne prenaient même pas la peine d’entrer en silence. Elle se sentait insultée qu’on lui envoie de tels amateurs. 

« Bon, à cette heure-ci elle doit être en train de pioncer. Alors on trouve sa chambre en vitesse, on la bute tant qu’elle est sans défense et on se tire. 

- C’est dommage de la refroidir dans son sommeil, grogna le dénommé Dany. On pourrait la réchauffer un peu. 

L’autre vaurien s’esclaffa. 

- Tu crois qu’elle partagerait sa couche avec un crétin comme toi ? 

- Qu’est-ce que t’es con, Josh. Je ne vais pas lui demander la permission. » 

La jeune femme réprima une moue dégoûtée. Non seulement elle avait affaire à des crétins, mais en plus ces deux types étaient des violeurs. Elle n’aurait aucun regret en se débarrassant de leurs cadavres. 

« Déconne pas, Dany. T’as entendu le patron, cette femme est dangereuse. Tu la plombes dès que tu la vois et tu ne l’approches surtout pas. » 

Le bruit de leur conversation se rapprochait du salon. Oni décida d’attaquer Josh en premier. C’était le plus vif des deux intrus, le gros Dany semblait long à la détente. Avec un peu de chance, elle pourrait éliminer son camarade et le blesser sérieusement avant qu’il ne réalise ce qui lui tombait dessus. Elle n’aurait aucun mal à les moucher dans l’obscurité. Elle était sûre de son avantage. 

« Putain, mais y fait noir comme dans un trou là-dedans ! Eh, Dany, allume la lumière ! » 

Oni n’en crut pas ses oreilles. Elle ne s’attendait pas à ce qu’ils soient si bêtes. Une seconde plus tard, une vive clarté inonda la pièce. Elle fit feu aussitôt pour ne pas perdre l’effet de surprise. Ses tirs étaient parfaitement ajustés. Trois rayons brûlants atteignirent Josh en pleine poitrine. Avec une telle décharge, elle était certaine de lui carboniser les poumons et de faire fondre ses entrailles. 

Le truand ne broncha même pas. 

Le plasma dévora le tissu de son sweat-shirt, dévoilant une combinaison de protection. À cet instant, Oni comprit à quel point elle avait sous-estimé ses adversaires. Il ne s’agissait pas de vulgaires toxicomanes recrutés au hasard devant chez elle. Ils avaient délibérément joué ce rôle pour endormir sa vigilance. Elle était tombée dans un piège. 

« Là ! C’est elle, tire-lui dessus bon sang ! » 

Elle plongea in extremis derrière sa table basse et la renversa pour s’en faire un bouclier. Les figurines de nacre volèrent en éclats, son seize-coups lui échappa et glissa sous un fauteuil. Un tir de plasma faillit lui faire sauter la cervelle, tandis qu’un second laissait un impact brûlant sur le manteau de la cheminée. À travers le miroir, Oni vit les deux lascars s’équiper de lunettes d’assistance au tir et basculer leurs armes en mode automatique. Cette fois, ils ne pouvaient plus la rater. Avec ce genre de technologie, n’importe quel lourdaud se transformait en tireur d’élite.  

« Fais chier, bordel ! » 

Son cœur battait la chamade, elle avait les mains moites et sentait la panique l’envahir. Il fallait qu’elle se calme et qu’elle réfléchisse. Elle ne pouvait pas rester derrière son abri de fortune. Les tirs continuaient de s’écraser autour d’elle, ils perceraient bientôt l’épaisseur de nacre et de fer qui la protégeait. Pas question non plus d’accéder à sa cache d’armes : le tisonnier actionnant le mécanisme se trouvait à portée de main, mais son arsenal était loin et à découvert. Elle ne ferait qu’offrir à ses ennemis une puissance de feu supplémentaire. Prise au piège, Oni risqua un bref coup d’œil dans leur direction. Ils se rapprochaient avec prudence et Josh s’écartait pour la prendre à revers. 

Un rayon brûlant s’écrasa contre la table et frôla sa joue.  

« Allez, poupée, sors de là ! beugla Dany avec un rire gras. Viens dire bonjour à papa ! » 

Soudain, la Mort Rouge cessa d’avoir peur et décida de réagir. Elle avait perdu son seize-coups mais n’était pas désarmée pour autant. D’une main ferme, elle s’empara d’un couteau dans sa botte et utilisa le miroir pour ajuster son tir. La lame fendit l’air à toute vitesse et se planta dans le ventre de Dany, qui poussa un rugissement de douleur. Au même moment, elle activa ses propulseurs et prit appui contre le mur pour charger ses ennemis. Josh comprit le danger, fit feu à plusieurs reprises. Hélas pour lui, le plasma s’écrasa sur la table basse que la Mort Rouge brandissait devant elle avec l’énergie du désespoir. Elle percuta le truand de plein fouet, l’envoyant voler en bas des escaliers. Sans attendre, elle s’empara du manche de son poignard et éventra Dany du plexus solaire jusqu’à l’aine. Le lourdaud hurla et elle le fit taire définitivement d’un coup à la carotide. Oni retira sa lame de la plaie béante, dégaina son deuxième couteau et se prépara à affronter son compère. En bas des marches, Josh se releva et tituba jusqu’à son arme. 

« Ça, tu vas me le payer, salope ! » 

Le tueur fit feu à deux reprises, mais ses mains tremblaient et il n’était plus aussi confiant sans son copain musclé. La Mort Rouge évita les rayons d’un bond sur le côté et visa d’instinct. Son premier lancer le cueillit à l’épaule et lui fit lâcher le revolver ; le second couteau transperça son estomac. Le truand poussa un cri de douleur et tomba à genoux, les deux mains plaquées sur son ventre. Oni se précipita en bas de l’escalier et lui asséna un coup de pied qui lui fracassa la mâchoire. Josh partit en arrière et s’écrasa contre la porte d’entrée. Oni s’avança et le toisa avec froideur.  

« Pour qui tu travailles, ordure ?! Réponds-moi ! » 

Elle l’attrapa par les cheveux et le cogna plusieurs fois. Pour toute réponse, l’assassin lui cracha un mollard sanglant au visage. Oni s’essuya d’un revers de manche et lui colla le canon de son propre revolver sous le menton. 

- Tiens, c’est pour ta sale gueule. Peut-être qu’après ça tu apprendras à respecter les femmes. » 

Elle fit feu et de la cervelle gicla sur le mur. C’était un sombre tableau que cette jeune femme dans son salon dévasté, couverte de sang devant les cadavres des deux hommes. Oni abandonna son arme, vérifia qu’elle n’était pas blessée et pressa un bouton sur son pendentif. 

« Villock, recharge tes batteries et viens nettoyer ça en vitesse. Les restes de ces porcs ruinent ma décoration.  

- Tout de suite, Oni Keltien mademoiselle. » 

Tandis que l’automate se branchait sur son alimentation, Oni retourna près de la cheminée et examina les impacts dans le mur. Le plasma des tueurs avait fait fondre les feuilles d’argent qui décoraient les briques. Son regard se posa sur la toile de maître, dont il ne restait que des lambeaux en train de se consumer. De rage, elle hurla et fracassa le cadre de toutes ses forces. La Mort Rouge s’en voulait d’avoir sous-estimé la menace. À cause de son arrogance, ces deux abrutis avaient failli la tuer. C’était une erreur qu’elle ne reproduirait pas. Mais surtout, elle enrageait contre l’ordure qui avait envoyé ces hommes de main chez elle. Où qu’il soit, elle ne le laisserait pas s’en tirer comme ça. Oni tuerait ce salopard. Josh ne lui avait pas donné de nom, mais elle n’avait pas besoin de ce minable pour deviner l'identité du commanditaire. Il n’existait qu’une personne sur Irotia qui connaissait l’existence de sa planque et oserait s'en prendre à elle.  

Son ancien patron, Ludo Willys. 

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Edouard PArle
Posté le 27/06/2024
Coucou Ori !
Pas lu la version précédente mais de ce que j'en comprends tu as bien de procéder à ces changements. Le chapitre fonctionne bien dans l'ensemble. J'ai trouvé que les tueurs d'élite se faisaient neutraliser facilement, un peu dommage après avoir mené cette stratégie de diversion. Alors, c'est logique que la scène de confrontation aille vite mais tu pourrais la développer davantage, je trouve que la tension retombe assez vite. Je me questionne aussi un peu sur le "ça vous apprendra à respecter les femmes". Comme si la violence permettait d'obtenir ce respect, qu'il faut faire preuve d'une violence traditionnellement "masculine". Enfin, c'est pas exactement ça, je sais pas si tu vois ce que je veux dire. Pour résumer, je trouve pas que ce genre de scènes se prêtent à un message féministe verbalisé de manière aussi brute.
J'ai beaucoup apprécié découvrir plus en profondeur le personnage d'Oni, elle est vraiment intéressante, et semble faire beaucoup, beaucoup de chose dans le dos de son père. Si ça continue, je sens qu'ils pourraient se retrouver face à face à un moment ou à un autre.
J'ai bien aimé la scène avec le majordome, qui m'a fait beaucoup penser au duo de Bruce Wayne / alfred. Une référence ? En tout cas, ça fonctionne bien.
Mes remarques :
"trois fauteuils se faisaient face devant un feu qui ronronnait" -> ronronnant ? .
"Au-dessus de la cheminée trônait un trésor inestimable : plusieurs morceaux abîmés d'une peinture à l'huile datant du millénaire précédent." tu mets plusieurs fois le sujet après le verbe dans ce paragraphe, je trouve que ça peut permettre de varier mais que c'est lourd quand répété, je me demande s'il n'y a pas moyen de filtrer un peu
"Elle l’avait voulu en forme d’écureuil, une espèce animale en voie d’extinction qui s’était mal adaptée aux changements de l’espace." j'aime bien ce genre de petits détails, ça rajoute vraiment un truc à l'histoire
Un plaisir,
A bientôt !
MrOriendo
Posté le 27/06/2024
Hello Edouard !
Merci pour tes remarques, je suis content que tu trouves ces changements plutôt bienvenus même en n'ayant pas lu la première version, ça me confirme que j'ai fait de bons choix.
La scène de l'affrontement avec les tueurs à gage pourrait être étoffée c'est vrai, d'un autre côté je voulais aussi montrer au lecteur qu'Oni est une pro très redoutable et que même acculée et prise à défaut, elle est capable de se défaire "aisément" de ses adversaires. J'ajouterai que c'était aussi une volonté de ma part d'avoir un combat brutal et rapide, car le chapitre qui arrive ne manque pas d'action comme tu pourras le constater.
Concernant la réplique féministe, tu as 100% raison, je vais la virer. Quant à un éventuel face-à-face entre Oni et Maz... je ne dévoilerai rien mais le simple fait que tu l'envisages montre que tu me connais bien 😊

Au plaisir,
Ori
Edouard PArle
Posté le 28/06/2024
D'acc, je note !
"Quant à un éventuel face-à-face entre Oni et Maz... je ne dévoilerai rien mais le simple fait que tu l'envisages montre que tu me connais bien 😊" Ahah ça fait plaisir xD
A très vite !
Erwel.le
Posté le 25/06/2023
Je suis très partagé-e sur ce chapitre. J'ai lu les autres commentaires et je m'associe à la plupart d'entre eux. Pour éviter de redire ce que les autres commenteurices ont très bien expliqué, je dirais juste que je n'arrive pas à croire au personnage d'Oni. Si elle est une tueuse redoutable, elle ne peut pas se faire avoir comme ça. Ou alors il faut de solides explications (coupure d'électricité, toutes les sécurités se débranchent, etc.).

La scène de la belle fille nue et aguicheuse dans sa baignoire à la merci des méchants me semble un peu gratuite. Désolé-e, je suis peut-être un peu dur-e ; j'avoue que ce genre de scène me blase. Je me permets d'indiquer ce ressenti parce que tu nous invites à la franchise ; et par ailleurs je trouve que l'histoire en vaut la peine ; les descriptions sont chouettes et l'atmosphère bien posée. Je trouve que le rythme est bien mené.
MrOriendo
Posté le 25/06/2023
Re !

J'ai effectivement des retours très similaires concernant le personnage d'Oni et je les rejoins en grande partie. C'est une scène qui a vraiment besoin de sa réécriture et un personnage qui doit être étoffé et que je dois rendre plus crédible.
Ca tombe bien, c'est le prochain chapitre sur lequel je dois travailler :)
MrOriendo
Posté le 10/11/2023
Hello Erwel.le !

Petit message pour t'informer que j'ai entièrement réécrit le chapitre, j'ai essayé de faire en sorte qu'Oni fasse un peu moins "cruche" et soit plus crédible dans le rôle de la tueuse froide et déterminée.
J'ai également supprimé la scène de combat dans la salle de bains. J'aimerais beaucoup avoir ton retour sur ces modifications quand tu auras un peu de temps libre.

À bientôt !
Ori
Sorryf
Posté le 03/06/2023
Quoi que mais qu'entends-je ? La fille de Maz travaille (travaillait ? au début tu dis "employeur" et après "ex-employeur") pour le chef de la pègre que son père essaye d'arrêter ?
Du coup la tueuse qui bosse pour Ludo Willys, ce serait elle ? Et tout cas a près avoir lu ce chapitre ça ne m'étonnerai pas, c'est vraiment une folle furieuse ! dans ta rep à mon com précédent tu disais que tu travaillais à rendre Oni moins explosive, mais franchement ça ne me dérange pas qu'elle soit un peu tarée comme ça xD (je pense à quand elle rage dans sa salle de bains et casse le carrelage)
Ce chapitre était stressant, sinon, j'ai eu peur que ça dérape ! Qu'elle se fasse attaquer dans son bain ça m'a paru un chouia facile, mais bon, ça passe.
Tu profites de ce chapitre "a la maison" pour donner des infos sur le genre de futur, c'est bien fichu, ça s'intègre tout seul. J'ai bien aimé la description de la rue glauque, aussi ! Comme quoi le futur n'est différent que pour les gens qui en ont un.
Petite pensée pour les écureuils ;_; et pour le vieux majordome qui n'a rien demandé. Je l'imaginais comme le vieux majordome des anciens Tomb Raider, haha, celui qu'on enferme dans le frigo ! Avec la nana super canon dans sa barraque de luxe, c'était complètement l'ambiance !

Je n'ai pas oublié le reste du groupe des baltringues qui n'ont pas encore été présentés ! go les prochains chapitres !
MrOriendo
Posté le 03/06/2023
Hello Sorryf !

Ca fait plaisir de voir que tu continues de lire mes Chroniques ^^
Yep, Oni a effectivement bossé pour Ludo Willys, ce qui tu l'imagines bien va créer quelques tensions supplémentaires dans la famille.
C'est une furie en effet, quand elle s'énerve elle ne fait pas semblant et il ne vaut mieux pas se trouver dans le même quartier :p
Ce chapitre n'a toutefois pas encore fait l'objet d'une réécriture, ce que tu as lu c'est la vieille version qui date d'une quinzaine d'années. Je pense changer pas mal de choses en tenant compte des nombreux conseils que j'ai reçus. On verra si je retouche le passage de la baignoire ou pas ^^

Pour découvrir le reste des baltringues, il va falloir que tu patientes un moment. Je suis en train d'introduire leur présentation plus tôt avec ma réécriture, mais sur cette ancienne version ils n'apparaissaient pas avant le chapitre 17 x)
De manière générale, il y a un énorme boulot à faire sur les personnages. J'en ai beaucoup trop dans cette première partie, mal introduits, ça rend l'histoire confuse par moments. Je vais devoir procéder à un petit élagage de printemps. Bref, je raconte ma vie là xD

En tout cas, je suis content que le début te plaise, ça prouve que même s'il y a encore énormément de boulot pour l'améliorer, j'ai bien fait de sortir ce vieux squelette de mon placard, il a du potentiel ^^
(Et si tu trouves qu'Oni est une tarée, attends de rencontrer le P'tit Freddy. Tu verras, à côté de lui, Oni tu la choisirais sans hésiter pour materner tes gosses xD)
MrOriendo
Posté le 10/11/2023
Hello Sorryf !

Petit message pour t'informer que j'ai entièrement réécrit le chapitre, j'ai essayé de faire en sorte qu'Oni fasse un peu moins "cruche" et soit plus crédible dans le rôle de la tueuse froide et déterminée.
J'ai également supprimé la scène de combat dans la salle de bains. J'aimerais beaucoup avoir ton retour sur ces modifications quand tu auras un peu de temps libre.

À bientôt !
Ori
Flammy
Posté le 13/01/2023
Coucou !

Je suis un peu mitigée face à ce chapitre. Il y a de bons éléments, j'ai beaucoup aimé la description notamment de l'appartement, mais il y a vraiment plusieurs trucs qui m'ont fait tiquer en lisant.

Déjà, planquer son appart hors de prix dans un quartiers louche, pourquoi pas, mais alors pour que ça soit cohérent, il faudrait une sécurité en béton armée. Si juste frapper à la porte et et assommer le domestique suffisait à entrer, elle aurait dû se faire cambrioler depuis bien longtemps, surtout que ses allers retours doivent pas passer inaperçu dans le quartier et que les gens doivent se douter qu'il y a du fric là. J'ai vraiment trouvé ça incohérent et étrange pour le coup. Pareil, pour rentrer dans sa chambre, elle doit montrer son oeil à un scan. Comment les deux lascars sont passés. Ils ont juste tirer dans la porter pour défoncer la serrure ? Si une arme classique parvient à défoncer cette porte, autant ne pas mettre de scan pour verrouiller l'entrée j'ai envie de dire ^^" Bref, j'ai trouvé ça très forcé en mode "Ohlalala, faire une scène où elle se fait attaquer dans la baignoire, ça serait cool !", mais du coup, pour moi ça tombe totalement à plat parce que si la sécurité chez elle était si mauvaise, elle aurait dû avoir des soucis bien plus tôt quoi ^^" A la limite, j'aurai préféré je pense une scène où son domestique la premier qu'il y a deux teubés à la porte et où elle va elle-même les défoncer pour s'amuser/se passer les nerfs. Bref, qu'elle prenne les initiatives, pas qu'elle subisse les événements (ou sa colère comme dans le chapitre précédent).

De manière générale, je dois avouer que ce personnage me fait peur pour le moment, j'ai peur qu'il soit caricatural, potentiellement sexiste, même si ce n'est pas ton intention à la base. L'une des première caractéristiques que tu nous donnes d'elle au chapitre précédente, c'est qu'elle est incroyablement belle, et direct après, on a le droit à une scène où elle joue l'allumeuse à poils pour se sauver. D'après ce que j'ai compris, c'est normalement une combattante badass qui gère bien ses affaires, pour moi, elle n'aurait pas dû se retrouver de base dans une telle situation, donc se retrouver à subir et juste réagir, je trouve ça dommage, comme dit j'aurai préféré qu'elle prenne l'initiative dès le début. Pour le moment, je réserve encore mon avis, mais c'est vrai que c'est que c'est un combo qui me fait un peu peur le "Je suis une combattante sexy mais je fais des erreurs de débutante dès le début", je trouve ça dommage.

Sinon, toute la découverte de l'appartement est bien mené, j'ai vraiment aimé suivre Oni dans son appartement, mais c'est vrai que la fin m'a laissé un goût amer ^^" J'ai au final surtout insisté sur ce qui me dérangeait, mais j'insiste, il y a aussi de bons éléments dans ce chapitre ^^

Deux remarques :

"Elle franchit sans s’arrêter la grande cuisine puis deux chambres d’amis qu’elle n’utilisait jamais."
Elle traverse les chambres d'ami pour aller à sa chambre ? Ya pas de couloirs ? C'est bizarre comme structure d'appart ^^'

" cinquième symphonie de Beethoven " Pourquoi on se souvient de Beethoven et pas de Picasso ?
MrOriendo
Posté le 14/01/2023
Hello Flammy !

Merci de continuer la lecture et de me faire tes retours !
Je te rassure concernant Oni, il n'y a aucune volonté de ma part de créer un personnage qui laisse transparaître du sexisme ou de la misogynie. En revanche pour le côté caricatural, c'est normal que ce ressenti soit encore présent dans le texte car, comme je le disais à Peridotite, les Chroniques à la base étaient volontairement rédigées avec ce style un peu caricatural et ridicule. C'était le récit d'un ado qui découvrait l'écriture et qui le rédigeait pour délirer avec ses potes.
Depuis mon style a bien évolué et c'est pour ça que je reprends les chroniques et que je prépare une réécriture pour leur donner un côté plus adulte, plus thriller et un peu plus sombre.
De toute façon Oni sera retravaillée en profondeur car j'ai remarqué en effet qu'elle se retrouve souvent dans une position de victime à la merci de ses ennemis alors que, comme tu le soulignes justement, elle devrait prendre l'initiative.

Je note aussi ta très bonne remarque concernant le quartier Vertigo, c'est typiquement le genre de choses qu'on ne voit plus à force d'avoir le nez dans son histoire. Je vais réfléchir à un moyen de rendre ça plus cohérent.
Pour l'appartement en lui-même je vais retirer l'enfilade de pièces et le scanner rétinien qui n'apporte rien à l'histoire.

À bientôt pour la suite :)
MrOriendo
Posté le 10/11/2023
Hello Flammy !

Petit message pour te prévenir que j'ai pris en compte tous les retours et décidé de réécrire entièrement ce chapitre. Je me suis appliqué à faire d'Oni un personnage moins caricatural, pour qu'elle colle davantage au profil de la tueuse qu'elle est censée être.
J'ai également viré le combat dans la salle de bain qui n'avait plus sa place dans cette nouvelle version du roman. À la place, elle prend l'initiative pour tendre un piège à ses agresseurs et décide de les affronter dans son salon.
Quant à tes remarques sur le quartier Vertigo et la sécurité de l'appart, j'ai rajouté des caméras, un dispositif d'alarme, un hologramme pour planquer l'accès principal et un accès dérobé par le toit d'une vieille usine désaffectée. J'espère que ça suffira à rendre l'ensemble plus crédible.
En tout cas, j'aimerais beaucoup avoir ton retour sur cette nouvelle version si tu as un peu de temps, ton premier commentaire était précieux pour mettre le doigt sur plein d'éléments qui ne fonctionnaient pas dans le chapitre.

À bientôt,
Ori'
Peridotite
Posté le 07/01/2023
Coucou Oriendo,

J'ai beaucoup aimé tes descriptions dans ce chapitre, pleine de mystère et qui offrent 2 contrastes intéressants que l'on découvre au fur et à mesure. Le premier est la présence dans ce quartier et dans cet immeuble déglingué d'un appartement luxueux avec majordome. Le second contraste tient dans le personnage, on imagine de prime abord une femme riche (et mystérieuse puisqu'on l'image se cacher) puis après une fan d'armes à feu donc une femme peut-être liée à une mafia locale.

C'est presque dommage d'avoir la fille du chapitre précédent en tête, puérile et qui agit sur un coup de tête, comme une gosse, alors que si tu commençais par ce chapitre, la femme serait beaucoup plus mystérieuse, tout en nuance. On ne saurait pas qui c'est, si c'est quelqu'un de la pègre, quelque chose comme ça, ça met du suspense. J'ai trouvé ce chapitre très bien comparé aux deux premiers, presque rien à voir.

Je te conseillerais presque de commencer par celui-ci.

Mes notes :

"ou pour fumer leur crack."
> Tu peux inventer une drogue spécifique à ton monde

"Le domestique, un homme courtaud au crâne ras et au visage quelconque"
> Tu peux éviter de dire que c'est un homme, je pense que c'est implicite. Ça aurait intéressant de repréciser si c'était un robot par exemple (d'ailleurs ça serait rigolo si c'était un robot, ce qui expliquerait pourquoi elle s'en fiche total quand il se fait tuer par après)
"Le domestique courtaud au crâne rasé (si le visage est quelconque pas la peine de le préciser. Mais qu'est qu'un visage quelconque d'ailleurs ?)

"Comme vous voudrez, mademoiselle. »
> Elle ne lui demande rien donc je dirais, "bien, mademoiselle" non ?

"Oni congédia son domestique"
> Ah, c'est la fille de Maz

"Là, le tapis rouge cédait place à un sol"
> "cédait la place" non ?

"C’était une vaste pièce meublée d’une table de quatre couverts décorée avec goût."
> À mon avis, le saut de ligne précédent n'est pas nécessaire. Elle entre au salon puis tu as direct une description du salon, pas besoin de couper le truc à mon sens

"Au-dessus de la cheminée trônait un tableau"
> Est-ce le bon verbe ?
> Je te conseille de remonter ce bloc au moment où tu décris la cheminée. Là tu as la description du bureau entre les deux qui coupe.

"un peintre de la Première Terre"
> Intéressant

"Avec la musique tu n’as rien entendu, hein, poupée ?
- Non, admit Oni à contrecœur."
> Le gars raconte nimp, elle devrait même pas lui répondre

"à qui on avait donné une arme et promis un paquet d’argent en échange de sa tête"
> Elle ne se demande pas qui veut sa tête à ce moment ? (Elle ne le fait qu'à la toute fin du chapitre, mais c'est la première question qui vient à l'esprit)

"Elle l’attrapa par les cheveux et menaça de le cogner avec la crosse de son arme."
> Pourquoi elle ne le menace pas de son arme ?? (Pourquoi avec la crosse et pas le canon ??)
"Oni colla alors son revolver sous son menton."
> Elle devrait tout de suite faire ça à mon sens, je ne vois pas à quoi ça lui sert de lui montrer sa crosse 🤔

"De rage, elle hurla et frappa sur le motif de toutes ses forces. Toute trace de sérénité avait disparu chez elle. Elle était en colère, furieuse de ne pas avoir identifié la menace plus tôt"
> Au lieu de s'énerver de manière bête, elle aurait plus la classe si elle rerentrait dans son bain en mode froide calculatrice habituée à la violence pour se débarasser du sang sur elle, genre normal (ce n'est qu'une petite réflexion de ma part)

La scène aurait plus d'impact si elle avait gardé une arme avec elle, proche de la baignoire, comme les fans d'arme aux US qui ont toujours leur arme sur eux, et qu'elle les descende un à un froidement après qu'ils lui aient tiré dessus. Là elle a juste de la chance qu'ils n'aient pas tiré avant, ça dilue donc la classe du perso. Avant de mourir, le gars devrait lui lâcher quelque chose quand même, quand il est en joue. Sinon pourquoi pense-t-elle à son ancien patron ?
MrOriendo
Posté le 07/01/2023
Hello Peridotite !

Je t'avais dis que la suite du roman était très différente des deux premiers chapitres. Je suis content que ça te plaise davantage, ça me soulage beaucoup car j'avais vraiment la crainte que le début de l'histoire pousse les gens à arrêter directement leur lecture.

Pour ce qui est de ta suggestion de commencer directement ici, elle n'est pas mauvaise mais il faut vraiment que j'y réfléchisse, car l'entrée en campagne d'Irotia, le retour de Park et sa relation avec Maz ont vraiment de l'importance. Si je débute le roman ici, il faudra que je trouve une autre manière d'introduire tout ça.
Mais c'est vrai que ça offrirait davantage une plongée in medias res dans l'univers... pourquoi pas.

La présence de Brixon est un élément important pour la suite de l'histoire, je dois retravailler sur ce personnage mais il ne sautera pas et ne sera pas remplacé par un robot. On va en apprendre plus sur lui par la suite. D'ailleurs il ne meurt pas dans ce chapitre : il s'est simplement fait cogner dessus. Si tu as compris qu'il était mort, il y a peut-être aussi une correction à faire de ce côté. Je note 🙂

"Au-dessus de la cheminée trônait un tableau" : à mon sens, quand un objet occupe l'espace, accroche le regard ou a de l'importance dans une pièce, cette expression est tout à fait valable. Ex : au centre de la pièce trônait une statue de marbre blanc représentant Diane... mais bon, si le verbe dérange d'autres lecteurs je verrai pour le remplacer.

Bonne idée le fait d'inventer une drogue propre à l'univers, je vais y réfléchir !

"Elle ne se demande pas qui veut sa tête à ce moment ?" : possible, mais à mon sens quand elle voit devant elle deux tueurs qui la tiennent en joue, elle se concentre plus sur "comment je vais m'en sortir" en essayant de repérer une faiblesse chez eux que sur le "qui les a envoyés ?"
Ça me paraissait logique que cette question vienne une fois qu'elle n'est plus en danger en fait, qu'en penses-tu ?

Bonne idée le coup de la baignoire, ça donnerait une autre dimension au personnage. J'ai juste un peu peur que ça soit excessif dans le gore/glauque ? 🤔

Elle pense directement à Ludo car il est à la tête d'une grande famille du crime organisé Irotien et parce-qu'il sert régulièrement d'intermédiaire entre les commanditaires et les tueurs à gage. C'est totalement logique qu'elle pense directement à lui. Cela dit, je devrais peut-être faire en sorte de l'expliquer dès maintenant au lecteur, car c'est une info qui vient par la suite (assez rapidement, mais bon...).

Merci beaucoup pour toutes tes remarques 🙂
MrOriendo
Posté le 10/11/2023
Hello Péri !

Petit message pour te prévenir que j'ai entièrement réécrit le chapitre en tenant compte de tous les retours des plumes.
La scène de combat dans la salle de bains a été remplacée, le rôle du majordome affirmé, la connexion d'Oni avec Ludo Willys est aussi explicitée.
J'espère que cette nouvelle version te plaira et collera mieux à l'ambiance générale de thriller que j'essaie de donner au roman.

À bientôt,
Ori'
Peridotite
Posté le 16/11/2023
Coucou Oriendo,

J'ai relu le chapitre et tu vas me tuer, il y a des points que je n'ai pas aimé ! Je me lance direct :

La description du quartier au début est un peu confuse, tu verras les détails dans mes notes. En gros, c'est désert ou bien il y a des gens louches partout genre c'est comme dans le Bronx ? Est-ce qu'Oni est connue dans le quartier ? Est-ce son territoire à elle ? Travaille-t-elle pour quelqu'un ou est-elle le boss de sa propre organisation ? On pourrait s'attendre à ce que les petits délinquants la connaissent et ne s'en prennent donc pas à elle, voire travaillent pour elle si elle est une figure importante de la pègre ? Je m'attendrais aussi à une petite raison de pourquoi le quartier qui semblait florissant il y a dix ans est soudain tombé dans la pauvreté. À ce sujet, je regardais récemment un documentaire à propos de Atlantic City aux États-Unis, son apogée puis sa décadence, ça pourrait être une source d'inspiration pour ce quartier ? (C'est qu'une idée bien sûr).

Je pense que la scène du bain n'est pas utile. On dirait qu'il s'agit juste d'un moyen de la mettre à poil. Écrirais-tu une scène similaire si Oni était un mec ? Tu l'introduirais comme un tueur qui se délecte à poil dans son bain ? Y a d'autres façons de faire plus intéressantes à mon avis.

J'ai trouvé le dialogue entre les deux tueurs bêtas un peu cliché. Du moins il ne sonne pas naturel, mais comique. En fait, ils m'ont fait penser aux deux idiots dans Maman j'ai raté l'avion.

Pareil pour le dialogue avec le majordome qui me paraît bizarre. Le majordome lui lâche d'un coup qu'il s'en va puis s'en va la phrase d'après. S'il avait prévu de poser sa démission, on pourrait le ressentir avant, dans ses gestes ou sa façon de parler ? Ça m'a paru vraiment abrupte. Et puis c'est bizarre de résumer tout le passé d'Oni comme ça. On dirait que que le majordome s'adresse à moi, au lecteur, et non à Oni. J'introduirais les infos plus naturellement.

J'aime bien le fait qu'Oni ait masse d'armes chez elle. Ça fait vraiment la personne mania d'armes, violente, qui fait partie de la pègre quoi.

Mes notes :

"La jeune femme"
> Pourquoi ne pas commencer direct par "Oni" ? La jeune femme, ça sonne un peu générique.

"La porte se referma derrière elle et le véhicule repartit sur sa tournée, fonçant à un mètre au-dessus du sol. Elle se trouvait dans un des vieux boulevards extérieurs de la ville"
> Attention, "Elle" se référe à la porte, pas à la jeune femme (même si on se doute que tu penses à la jeune femme)

"avec une symétrie parfaite"
> Tu veux dire que les bâtiments sont construits en miroir de part et d'autre de la route ?

"Depuis bien longtemps les automates éboueurs ne se déplaçaient plus dans ce quartier ; à chaque fois l’administration centrale des déchets les récupérait en pièces détachées."
> Récuperaient les automates éboueurs ? Mais tu dis qu'ils ne s'y déplacent pas ?

"l’impasse Vertigo."
> Monter le nom plus haut ?
"Elle se trouvait dans un des vieux boulevards extérieurs de la ville qu’un immense centre commercial, aujourd’hui fermé, était venu condamner à l’une de ses extrémités"
> Ce serait mieux à mon avis de direct dire le terme "impasse" ici ? Ça rendrait les choses plus claires ?

Aussi, la phrase avec les voyous est à rattacher à celle avec les flics. Or les deux sont séparées par la phrase avec les éboueurs.
Par exemple : " Au bout de la rue, deux hommes émassiés aux frusques sales jetèrent un pavé dans une vitrine. Le bruit de verre qui se brise rompit le silence. Sans doute cherchaient-ils un endroit où se droguer ? Mais dans ce cas, pourquoi se cacher ? Ils ne risquaient rien à se piquer dans la rue, aux yeux de tous, car les forces de l’ordre ne s’aventuraient pas dans l’impasse Vertigo."

"La femme quitta la rue sous le regard lubrique des délinquants d’en face."
> Est-ce qu'elle est connue ? Si c'est une grande figure de la plèbe, les petits délinquants pourraient la reconnaître et baisser les yeux avec respect ? Je se dis qu'ils pourraient même travailler pour elle non ?
"Par prudence, elle décida d’emprunter un accès dérobé."
> Si tu pars sur ce que je disais juste avant, qu'Oni est connue dans le quartier, dans ce cas pas la peine pour elle de se cacher. Elle pourrait avancer a poil dans l'avenue la tête haute que personne ne moufterait. Comme la soeur Shelby dans les Peaky Blinders. Seul un fou se prendrait à elle.

"Le majordome, un homme courtaud au visage agrémenté de larges favoris, s’empressa de récupérer le manteau de sa maîtresse."
> Y a-t-il des hommes à elle déployés dans l'immeuble ?

"Puis il disparut par un accès dérobé pour suspendre l’habit dans une penderie, avant de revenir auprès d’elle."
> Cette phrase n'est pas nécessaire à mon avis, ça crée une sorte d'aller-retour

"feu qui ronronnait."
> ??

"tombé dans l’oubli depuis de nombreux siècles."
> Pourquoi a-t-il alors "coûté une fortune à sa propriétaire" ?

"Les pas du majordome disparurent dans une autre pièce."
> Les bruits de pas lui parvinrent ? Car les pas ne disparaissent pas non ?

"Dans ce cas, je crains de ne pas pouvoir rester à votre service. Croyez bien que ça me désole, mademoiselle, mais je dois vous faire mes adieux."
> N'est-ce pas un peu abrupte ? Ou alors ne devrait-il pas commencer par ça ?

"Elle espérait de tout son cœur que ce soit Brixon qui ait choisi de revenir,"
> Attends voir, le gars s'est barré cash ?

"ils allaient être déçus du voyage."
> J'enlèverais "du voyage"

"Elle décida de laisser son seize-coups sur sa table de chevet pour leur donner une chance. Elle ne voulait pas que la partie soit trop facile."
> Pourquoi ? 🤔

"et se camoufla dans l’ombre de son grand salon."
> J'arrêterais la phrase après ombre.

"Oni fut incapable de réagir. Elle ne s’attendait pas à ce qu’ils soient aussi bêtes. Une seconde plus tard, une vive clarté inonda la pièce, dévoilant sa position aux deux tueurs."
> C'est elle qui est un peu bête là, non ?

"Allez, poupée, sors de là !"
> Pourquoi ils marchent pas vers elle ? C'est pas comme si elle tirait en retour.

Désole j'y vais un peu brute de pomme donc hésite pas si tu as des questions !
MrOriendo
Posté le 16/11/2023
Hello Peri !

Ahaha, je ne vais pas te tuer bien au contraire, c'est super constructif d'avoir des retours comme ça. Je vais encore pouvoir faire une repasse pour améliorer la qualité du chapitre, c'est top !
Je vais te répondre assez rapidement car je n'ai que 5min de pause avant de reprendre le boulot.

--> Concernant la description du quartier : tu as raison, je peux sans doute encore la détailler un chouilla et rajouter une ambiance sonore. Mentionner que c'est une impasse dès le début est une bonne idée aussi. Pour les automates éboueurs, l'idée de la phrase c'est justement qu'avant quand ils passaient, l'administration des déchets les récupérait en morceaux, donc maintenant ils ne viennent plus. Mais après réflexion je ne pense pas garder ce détail, car ça signifierait que les déchets s'accumuleraient et bonjour l'odeur. Je pense me contenter de dire que la police ne vient jamais par ici.

--> Concernant le personnage d'Oni :
Non, elle n'est pas chef de bande, c'est une tueuse à gages indépendante. Le personnage de la Mort Rouge inspire de la crainte, mais les truands n'ont aucune raison de respecter Oni. D'ailleurs, ils sont venus pour la tuer comme tu as pu le voir dans la suite du chapitre.

Le feu ne ronronne pas effectivement, il ronfle ^^ La fatigue me fait parfois écrire des énormités xD

--> Concernant les dialogues, je vais essayer de les retravailler un peu. Qu'est-ce qui t'a paru bancale du côté des deux agresseurs ? Le fait qu'ils soient stupides, c'est totalement volontaire.

"C'est elle qui est un peu bête là, non ?" --> Elle n'est pas bête, elle les sous-estime. Ou les surestime. Enfin en tout cas, ça ne lui est jamais venu à l'idée que deux mecs qui essaient de rentrer discrètement chez elle pour la flinguer allument la lumière.
Imagine un peu, t'es un cambrioleur par exemple et tu t'introduis chez qqn en douce pendant qu'il est là, tu vas allumer le plafonnier et claquer les portes ? Leur comportement est totalement imprévisible et du coup c'est elle qui se fait surprendre.

"Elle décida de laisser son seize-coups sur sa table de chevet pour leur donner une chance. Elle ne voulait pas que la partie soit trop facile."
> Pourquoi ? 🤔
--> La Mort Rouge a un gros défaut, elle est orgueilleuse et adore prendre des risques. Elle n'aime pas tuer quand c'est trop facile. Je voulais introduire ce trait de sa personnalité, le fait qu'elle est tellement sûre de sa supériorité qu'elle ne prend même pas la peine de s'armer pour aller les affronter. Mais c'est peut-être un peu too much, je peux le retirer.

En tout cas, un grand merci pour ton retour !
Peridotite
Posté le 17/11/2023
Je réfléchissais à ton chapitre et je me demandais si ce serait pas carrément mieux de le combiner avec le prochain d'Oni, celle où elle va voir son précédent employeur.

Là le chapitre est plutôt descriptif, au sens que tuer ces deux tueurs un peu randoms ne fait pas avancer l'intrigue. De plus, je trouve que cet épidode où elle tue deux bêtas n'est pas la meilleure façon d'introduire Oni, surtout si tu la montres un peu bête elle aussi. Et la voir dans sa morning routine, elle prend son bain, mange etc, n'est pas forcément fracassant. À moins d'en faire une morning routine total déjantée et originale quoi ? Ça pourrait être marrant.

Finalement, si elle peut être surprise par deux débiles aussi facilement, pourquoi a-t-elle installée son appartement ici ? Je me dis que le défilé de lourdauds qui veulent l'agresser doit être continuel. Tu dis que c'est une bonne planque, mais finalement pas tant que ça.

Je pense qu'il serait intéressant d'introduire la pègre en même temps qu'elle, en montrant direct quelle est sa place dans ce milieu. Comme ça tu fais d'une pierre deux coups à et ça l'introduirait mieux si on découvrait ses relations avec les mafieux du coin ou les riches qui s'engagent pour la sale besogne ?
MrOriendo
Posté le 20/11/2023
Hmm, je vais garder ta suggestion en tête de combiner les deux chapitres mais pour l'instant ce n'est pas dans mes intentions, et ce pour plusieurs raisons :

- Le chapitre consacré au Troquet des Parieurs fait l'objet d'une réécriture complète lui aussi (je suis en train de la terminer, je la posterai bientôt ici) et si je veux pouvoir avancer sur Jaken et le Sildaros en parallèle je n'ai pas forcément envie de revenir 15 fois dessus en boucle.

- Ces deux chapitres sont déjà longs. Celui-ci fait déjà 4K mots, et celui du Troquet des Parieurs en compte 5,4K dans sa nouvelle version (j'avais déjà dû le scinder sur Plume d'Argent, entre le chap 5 et 6). On se retrouverait donc avec un mastodonte de presque 10K mots qui déséquilibrerait le roman.

- Ce chapitre consacré à Oni n'est pas que descriptif, en tout cas je ne le vois pas comme tel. Il a plusieurs intérêts : il présente le personnage de John Brixon, qui sera important dans la suite de l'histoire ; il permet au lecteur de découvrir le personnage d'Oni et le point de départ de son arc narratif (lutte contre la "fausse Mort Rouge" + lutte intérieure pour réfréner ses instincts de tueuse et remettre sa vie dans le droit chemin + lutte pour quitter la mafia et le monde de la pègre + volonté farouche de protéger sa famille, quitte à tout sacrifier pour y parvenir). Mais surtout, le fait qu'elle se fasse attaquer par Dany et Josh chez elle lui fait oublier toute prudence, l'implique à 100% dans cette affaire et la conduit tout droit chez Ludo Willys. Dans ce sens, il fait avancer l'intrigue, c'est l'élément déclencheur de tout son arc narratif.

Tu as raison concernant sa planque. Dans mon esprit, c'est clair comme de l'eau de roche qu'elle est bien protégée et difficile à trouver, et que justement n'importe qui ne peut pas venir l'agresser. C'est aussi ce qui la pousse à se tourner contre Ludo, car quelqu'un a forcément indiqué aux deux toxicos comment localiser sa planque et déjouer la sécurité. Je vais retravailler le chapitre pour l'indiquer de façon plus explicite au lecteur, ça me semble être un élément crucial.

En tout cas je te remercie de tes commentaires, ça m'a permis de prendre du recul sur ce chapitre et de cerner efficacement les points positifs de cette réécriture et ce qui reste encore à améliorer :)
Peridotite
Posté le 22/11/2023
Je comprends, tes arguments se tiennent. Et dans le fond, ça peut être sympa d’ouvrir son perso sur de la baston.

En fait, ce qu’il faut clarifier à mon sens, c’est pourquoi Oni s’est installée dans ce quartier désaffecté si deux betas peuvent entrer si facilement dans sa planque ? Pourquoi a-t-elle gardé cette planque si elle s’est mise au vert depuis quelques temps ? Si elle a un majordome, pourquoi n’est-elle pas entourée de quelques gars à elle ?

Aussi, j’ai l’impression que tu es coincé dans un biais de genre avec ce chapitre. Ainsi, je te conseille dans un premier temps de ne pas imaginer Oni comme une femme belle (faible et sotte). Je te conseille d’écrire le chapitre au masculin d’abord, comme si c’était UN tueur, puis de passer au féminin ensuite. Perso j’avais fait ça pour certains de mes persos dont Hjartann et Ifann par exemple. Tu verras par exemple que la scène du bain est moins affriolante et qu’elle apporte moins à l’histoire, si tu décrivais les pectoraux musclé et la toison noire du mec (enfin, pas pour tes lectrices du coup 😊 ). Pareil pour le coté un peu idiot d’Oni qui se fait avoir simplement en allumant la lumière. Quand je visualise la scène, je me dis mais quelle gourde. C’est un peu comme quand t’es gamin et que tu joues à l’espion, mais qu’en fait, tu te fais repérer en deux secondes. Cette image est quelque peu infantilisante pour Oni. Je ne pense pas que ce soit ton intention à la base, donc je reverrais cette scène d’action si j’étais toi pour en faire une ouverture cool. Après tout, c’est l’introduction de ton personnage. Le chapitre doit donc montrer de façon claire qui elle est et ce qu’elle veut.

Pour deux idiots qui débarquent, je les ferais cueillir par ses gars. Pourquoi s’en charger personnellement s’ils sont si mauvais ? Et pourquoi pense-t-elle que son employeur a envoyé deux gars si nuls. N’aurait-il pas engagé de meilleurs types s’il voulait sa peau (en sachant qu’il connait sa valeur, car il a déjà bosser avec elle) ? Comment fait-elle le lien avec son employeur ?

Enfin, ce n'est que mon humble avis. N'hésite pas à revenir vers moi si tu as des questions :-)
MrOriendo
Posté le 23/11/2023
Justement, les deux bêtas ne devraient pas être capables de trouver si facilement sa planque et d'y entrer, c'est ça qu'il faut que j'explique davantage au lecteur. S'ils sont là, c'est forcément parce que quelqu'un les a envoyés en leur expliquant précisément où trouver la Mort Rouge et comment franchir ses dispositifs de sécurité. Et ce quelqu'un, ça ne peut être que Ludo Willys car il est le seul hormis Brixon et Oni à connaître l'existence de cette planque.

"Pareil pour le coté un peu idiot d’Oni qui se fait avoir simplement en allumant la lumière. Quand je visualise la scène, je me dis mais quelle gourde. C’est un peu comme quand t’es gamin et que tu joues à l’espion, mais qu’en fait, tu te fais repérer en deux secondes."
--> Je peux entendre ton point de vue. Je vais retravailler ce passage, il faut que je trouve un bon équilibre entre le côté "ces deux tueurs sont nuls" et le côté "elle en a quand même ch*é pour se débarrasser d'eux parce qu'elle les a sous-estimés, donc ça la met en rogne contre elle-même et contre Willys".

"Après tout, c’est l’introduction de ton personnage. Le chapitre doit donc montrer de façon claire qui elle est et ce qu’elle veut."
--> On est d'accord là-dessus.

"Pour deux idiots qui débarquent, je les ferais cueillir par ses gars. Pourquoi s’en charger personnellement s’ils sont si mauvais ?"
--> Bah justement parce qu'Oni n'a pas de sous-fifres à son service x) Elle n'est pas une lieutenant de la pègre ou qqchose du genre, c'était une tueuse à gages indépendante qui vendait ses services. Elle est seule pour affronter Josh et Dany, il faut bien qu'elle s'en occupe.

"N’aurait-il pas engagé de meilleurs types s’il voulait sa peau (en sachant qu’il connait sa valeur, car il a déjà bosser avec elle) ?"
--> Tu soulèves un très bon point auquel Oni n'a pas pensé. Je te rassure, il y a évidemment une explication cohérente derrière, je n'ai pas fait en sorte que les tueurs soient deux crétins juste pour le plaisir ;)
D'ailleurs, l'explication arrive dans la version corrigée du chapitre suivant que je devrais normalement poster demain.

"Je te conseille d’écrire le chapitre au masculin d’abord, comme si c’était UN tueur, puis de passer au féminin ensuite."
--> C'est une très bonne suggestion cette idée d'écrire le chapitre au masculin et de basculer ensuite sur le point de vue d'Oni, je pense que ça vaut la peine d'essayer !

Encore merci pour tes précieux conseils et retours.
Peridotite
Posté le 24/11/2023
Tu peux aussi leur donner l'apparence de nullos mais en fait, ils sont doués. Un peu comme la technique de l'homme ivre, ils sont genre imprévisibles ? Et du coup Oni qui pensait s'en débarrasser en deux secondes se fait avoir ?

"ça ne peut être que Ludo Willys car il est le seul hormis Brixon et Oni à connaître l'existence de cette planque."
> Je pense que le dire tel quel serait bien, comme ça on comprend bien ce qui se passe et le cheminement de pensée d'Oni. Sinon ça peut faire info qui sort de son chapeau. En gros, on comprend pas pourquoi elle se dit ça (surtout s'ils sont nuls).
MrOriendo
Posté le 24/11/2023
"Je pense que le dire tel quel serait bien, comme ça on comprend bien ce qui se passe et le cheminement de pensée d'Oni."

==> "Josh ne lui avait pas donné de nom, mais elle n’avait pas besoin de ce minable pour savoir qui était son commanditaire. Il n’existait qu’une personne sur Irotia qui connaissait l’existence de cette planque et pouvait donc s’en prendre à elle.
Son ancien patron, Ludo Willys."
--> Ce sont littéralement les derniers mots du chapitre x)
Tu trouves que ce n'est pas assez clair ? Je devrais amener cette info plus tôt dans le chapitre ?
Peridotite
Posté le 24/11/2023
Et si sa planque avait été découverte par d'autres ? Après tout, c'est pas impossible. C'est pas un petit truc qui passe inaperçu. L'appart fait genre 300 m2. Si elle met de la lumière le soir, elle peut être repérée car c'est le seul appart habité à la ronde. Donc d'autres que Willis auraient pu la trouver, des cambrioleurs pa exemple, plutôt facilement meme. Il suffit de la suivre (elle est venue en taxi).
Je trouve donc qu'il lui faudrait une certitude, pas une vague supposition pour débouler chez Willis comme elle le fait. Elle tue tous ses gars parce qu'il connaît sa planque et suppose qu'il lui a envoyé deux nazs, c'est un peu too much non ? Imagine c'est pas lui. Après tout, elle n'en est pas sûre à 100%. Dans ce cas, elle signe sa perte, le mafieux la tuerait illico après ce qu'elle a fait. Enfin c'est ce que je me dis. Enfin, c'est juste pour réfléchir autour du texte, après tu es seul juge bien sûr 🙂
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