Syola papillonna des yeux. Le soleil englobait toute la cellule. Un peu plus tôt, elle s’était éveillée dans un bain chaud. Apeurée par la présence de deux hommes, elle leur avait demandé de sortir et ils l’avaient fait, non sans lui laisser un drap pour se sécher, une robe simple mais propre et un peu de soupe chaude qu’elle avait dévoré avec appétit, étant à la fois morte de faim et de soif.
La douleur l’avait éveillée. Ses poignets et ses chevilles la lançaient. Elle avait intérêt à les soigner si elle ne voulait pas de cicatrice ainsi que pour éviter toute infection.
Elle se frotta les yeux, s’étira, bailla puis se leva. Ses pieds nus sur les dalles froides la firent frissonner. Ne trouvant ni chaussettes, ni bottines, elle sortit ainsi.
- Bonjour, dit un jeune homme assis sur un tabouret devant sa porte.
Syola rougit et sourit bêtement. Il faisait le guet. Il la protégeait. Elle trouva cela mignon. Ses yeux gris n'évoquèrent que douceur et gentillesse à son égard. Elle était certaine de ne jamais l’avoir vu.
- Bonjour, répondit-elle poliment avant de tousser.
Sa gorge sèche peinait à formuler des sons.
- Je m'appelle Thomas Merlin. Comment vous sentez-vous ?
- J’ai froid et j’ai besoin de soin, indiqua Syola.
Il observa ses pieds nus.
- Cette robe est le seul vêtement que nous possédons. En revanche, je peux vous obtenir des bas. Les prêtres ont peut-être des sabots en trop.
- Prêtre ? répéta Syola.
- J’en suis un aussi, indiqua Thomas en désignant la ceinture ceignant ses hanches, accessoire que Syola n’avait pas.
Elle enregistra le symbole dont elle ignorait le sens jusque là.
- Pour les soins, en revanche, cela risque d’être plus compliqué.
- Quelques plantes et du tissu propre pour faire des bandages, indiqua Syola.
- Le tissu, ça ira. Pour les plantes, la plupart des temples possèdent leur propre jardin mais je viens d’arriver alors j’ignore l’état et le contenu de celui-ci.
- Puis-je le visiter ? demanda Syola.
Le jeune homme regarda autour de lui, comme cherchant une indication. Syola comprit qu’il ignorait où se trouvait le lieu requis. Il lui proposa tout de même de le suivre.
Syola put l’admirer tandis qu’il menait la marche. La robe ample permettait de tout imaginer alors Syola se contenta de ses larges mains propres et de son visage ovale symétrique, glabre et clair. Il aurait pu sembler banal mais ses yeux gris, une couleur que Syola n’avait jamais vu jusque-là, lui donnait une particularité singulière.
- Paulo ! interpella Thomas.
Un homme en robe – mais sans ceinture, nota Syola – s’interrompit et se tourna vers eux.
- Oh ! La demoiselle est éveillée !
- Elle a froid. Serait-il possible de lui trouver des bas et des sabots ?
- Le haut prêtre a envoyé Julien lui chercher des vêtements plus adéquats. Il viendra vers vous dès qu’il sera de retour.
- Tâche bien compliquée, lança Thomas.
Syola ne comprit pas en quoi cela était si difficile mais n’entra pas dans cette discussion à laquelle elle n’avait pas été conviée.
- Nous nous rendons dans les jardins, poursuivit Thomas.
- Pourquoi ? demanda Paulo.
- Elle veut des plantes pour se soigner.
- Elle ne trouvera rien, indiqua Paulo avant de hausser les épaules et de s’éloigner.
- Apparemment, ces prêtres ne prennent pas soin de leur jardin, grimaça Thomas.
- J’aimerais tout de même aller voir, indiqua Syola.
Ils reprirent leur route. Les extérieurs, en friche, proposèrent les plantes désirées, simples et banales. Syola en ramassa quelques unes tandis que les poings de Thomas se crispaient, attitude que Syola ne comprit pas.
- La cuisine, maintenant, requit Syola.
Thomas la guida. Ils croisèrent quelques hommes en robe, parfois avec ceinture, parfois sans. Tous les saluèrent poliment avant de continuer leur route. Certains nettoyaient les sols, d’autres portaient du linge ou un livre.
En cuisine, des hommes s’affairaient à ranger.
- Puis-je vous emprunter du matériel ? demanda Syola.
- Bien sûr, proposa un des hommes présents.
Que des hommes. Syola se sentit un peu mal à l’aise. Elle tenta de faire abstraction de leurs regards tandis qu’elle fouillait un peu partout. Elle trouva ce dont elle avait besoin, même si l’huile de lin était de qualité médiocre. Destinée à la cuisine et non à la médecine, Syola ferait avec.
Elle plaça des fleurs et des boutons floraux dans le flacon d’huile et laissa macérer. Normalement, il fallait attendre des semaines pour un résultat optimum. Et puis, l’huile d’argan aurait fait une bien meilleure base. Syola faisait de son mieux avec ce qu’elle avait sous la main mais comptait bien rapidement se procurer mieux.
Pendant que la préparation se faisait, Syola attrapa de l’ail frais, le pela, l’écrasa puis en mangea. Son haleine en souffrirait mais cela renforcerait son corps efficacement.
Elle réalisa également un mélange de vin rouge – là aussi de mauvaise qualité – et de bardane. Sous le regard des hommes qui ne la quittait pas, elle nettoya ses plaies avec le vin macéré de fleurs violettes. Elle découpa des bandes fines dans de vieux draps qu’elle enduisit d’huile de lin au millepertuis, avant d’enrouler ses poignets et ses chevilles du tout.
Elle se sentit tout de suite mieux.
- Vous êtes douée, dit un homme tandis que Thomas, qui ne l’avait pas quittée des yeux, attrapa l’huile de lin au millepertuis.
Il jeta la bouteille en argile dans le feu de la cheminée.
- Pourquoi avez-vous fait cela ? s’exclama Syola. Elle est de meilleure qualité si on laisse macérer deux lunes !
- Aucun temple ne doit stocker d’huile de millepertuis, cingla le prêtre d’une voix glaciale. Cette plante ne devrait même pas pousser dans le jardin.
Même les autres résidents de la cuisine en frissonnèrent tant il fut agressif. Des dents grincèrent. Les résidents ne semblaient même pas capables de reconnaître du millepertuis. Le jardin en friche faisait ce qu'il voulait.
Syola ignorait cette règle et apparemment, mieux valait ne pas s’y opposer. Elle choisit de faire profil bas. Ces gens étaient gentils de l’accueillir. Elle n’avait plus nulle part où aller. Pour espérer rester, elle avait intérêt à suivre le droit chemin.
- Comment vous êtes-vous fait ces blessures, mademoiselle ? demanda un prêtre – il portait une ceinture.
Syola baissa les yeux.
- Vous avez dû vivre des événements très désagréables, poursuivit-il malgré le regard noir qu’il se prenait de la part de Thomas. Vous avez eu de la chance que le prêtre Merlin passe par là par hasard et qu’il ait eu le courage de se jeter à l’eau pour vous sortir des remous du Chanvre.
Syola leva les yeux vers Thomas. Ainsi, le jeune homme avait risqué sa vie pour elle, une inconnue. Pourquoi ? Elle en rougit et s’en mordit la lèvre inférieure. Nul n’avait jamais fait une telle chose pour elle. Elle sentit son cœur battre la chamade. Elle devait le remercier. Elle désirait lui offrir un cadeau, mais quoi ? Pas de l’huile de millepertuis en tout cas.
Julien arriva, les bras chargés de divers vêtements. La cuisine fut vide en un éclair, permettant à Syola de se changer en toute intimité. Vêtue d’une robe simple sur une tunique en lin crème, de bas chauds et de bottines, elle rendit le lieu à ses résidents avant de retrouver Thomas dans le couloir. Confiante, elle le suivit sans savoir où il l’emmenait.
- Vous semblez douée en herbologie, remarqua Thomas.
Voilà un sujet de conversation bien plus appréciable.
- Vos parents sont herboristes ? interrogea-t-il.
- Pas du tout, le détrompa Syola. Mon père, Godo, est cordonnier, le meilleur de son quartier. Ma mère l’aide à la boutique mais elle aurait préféré tenir une auberge. C’est une excellente cuisinière.
Thomas hocha la tête. Il laissa Syola continuer son monologue, la scrutant, ses lèvres étirées, son regard gris la caressant.
- Marguerite – ma mère - a réussi à convaincre mon père d’offrir à mes frères une éducation. Une bonne partie des bénéfices va dans la poche des précepteurs de Thul et Faghard.
Thomas continua à garder le silence et ce bien que son interlocutrice ne répondit pas trop à sa question.
- Au début, mon père ronchonnait mais quand mes frères ont commencé à pouvoir lire les demandes envoyées par des nobles, écrire des messages pour les riches et ainsi, faire connaître la boutique, qui a commencé à se remplir, Godo a fini par devenir radieux, sans jamais remercier ma mère, bien évidemment. Chez moi, plus l’argent afflue, plus mon père boit.
Thomas fronça les sourcils mais se garda bien de couper la jeune femme.
- Ma mère a tenté de convaincre mon père de me laisser apprendre, que j’attirerais des hommes plus aisés si je savais lire et écrire. Il a refusé alors ma mère a changé son fusil d’épaule. Elle a proposé que je parte en servitude. Godo a sauté sur l’occasion. Une bouche en moins à nourrir et à vêtir lui offrait davantage pour boire et parier.
Thomas renifla, sans quitter son mutisme.
- Ma mère ne m’a pas envoyée n’importe où. Avant de choisir notre maison, elle m’a demandé ce que j’aimerais faire. J’ai demandé les plantes. J’ai toujours adoré marcher en forêt et je me rends souvent auprès des forains de passage. Ils savent tellement de choses ! Ils connaissent toutes les plantes.
Thomas sourit. Syola précisa :
- Ma mère a grimacé.
- Ce n’est pas vendeur. Ton père a refusé, supposa Thomas.
- Ma mère s’est montrée maline. Elle lui a proposé que je sois servante chez les Burley.
- Jamais entendu parler. Je ne suis pas d’ici. Je viens à peine d’arriver, rappela-t-il.
- C’est une famille de riches bourgeois vivant un peu à l’écart. Ils possèdent un grand domaine à l’ouest de la ville. Je devais faire le ménage, laver le linge, repasser les vêtements, faire la vaisselle, aider en cuisine, m’occuper des cheminées, ce genre de choses. Mon père a accepté.
- Quel rapport avec l’herbologie ? demanda Thomas.
- Monsieur Burley est passionné par les plantes médicinales. Il possède une immense serre et réalise des greffes de toute beauté. Problème : sa femme le prend pour un excentrique fou et le méprise. Ses enfants préfèrent largement apprendre à gérer des boutiques auprès de leur mère : leur richesse vient d’elle. Lui s’est contenté de la séduire. Ils s’aiment beaucoup mais ne se voient en fait que très peu. Lorsqu’il s’est rendu compte de mon intérêt pour l’herbologie, il a sauté sur l’occasion si bien que de toutes mes années passées là-bas, je n’ai jamais tenu un balai dans mes mains. Sécateur, pilon, mortier, oui. Serpillière, non.
Thomas rit de bon cœur.
- Il m’a même appris à lire, précisa Syola, afin de pouvoir dévorer les ouvrages de son immense bibliothèque très bien fournie.
Thomas acquiesça, épaté.
- J’ai été triste de devoir le quitter, indiqua Syola. Mon temps chez les Burley touchait à sa fin. J’étais prête à marier.
- Tu es revenue depuis longtemps en ville ?
- Une lune, précisa Syola. Mon père me demandait de servir à la boutique, afin que tout le monde puisse me voir. Il avait déjà choisi mon futur mari. J’étais censée l’épouser à la prochaine lune ronde.
Syola sentit les larmes lui monter aux yeux.
- Tout ça, c’est fini, maintenant. Il m’a mise à la porte.
- Pourquoi ? demanda Thomas.
- Il a cru que j’avais passé la nuit en compagnie d’un soldat. Il n’a pas voulu que je déshonore sa maison. Il m’a chassée.
Thomas frémit mais garda le silence.
- Je n’ai plus nulle part où aller.
Thomas s’arrêta, croisa les bras sur sa poitrine, s’inclina respectueusement puis se redressa. Syola se tourna vers l’objet de sa ferveur pour découvrir une immense statue en hématite noire. Elle représentait une personne, assise sur un trône décoré d'os divers, encapuchonnée dans un manteau sombre. On ne voyait rien de la personne. Ses mains étaient gantées et son visage demeurait invisible sous la capuche. Il s'en dégageait une forte impression de grandeur et de mysticisme. Le sculpteur est doué, se dit Syola qui se sentit emplie d’une douce tiédeur en la détaillant.
Thomas reprit sa route tout en disant :
- Je vous amène justement vers le haut prêtre. Je suis certain que si vous lui demandez l’hospitalité, il vous la donnera.
Cela, Syola en douta. Une femme dans un temple masculin ne pouvait apporter que des problèmes.
- Thomas ! Attendez ! le retint Syola.
Il se figea à l’entrée d’un couloir sortant de ce hall terminé par la statue massive.
- Je n’y connais rien en religion. Mon père vénérait l’alcool et chez les Burley, le sujet était tabou : divergence d’opinion si j’ai bien compris. Bref. Quel dieu vénérez-vous ?
Syola n’avait aucun a priori. Aucune réponse ne pouvait lui plaire ou lui déplaire. Elle ne cherchait qu’à se renseigner. Thomas revint vers elle, salua de nouveau la statue devant laquelle il passa une nouvelle fois pour rejoindre Syola qui attendait de l’autre côté.
- Chaak, annonça Thomas d’une voix grave.
- Le dieu de la mort, se souvint Syola.
Elle connaissait trois, non quatre noms de dieux. Celui-là en faisait partie.
- Vous êtes prêtre de la mort, murmura Syola, un peu perdue.
- Vous êtes de ceux qui croient que nous apportons la mort, siffla Thomas de ce ton glacial qu’il semblait pouvoir prendre à volonté.
- Non ! s’exclama Syola, blessée qu’il puisse l’accuser de quoi que ce soit. Je ne comprends juste pas.
- Quoi donc ? gronda Thomas.
- Pourquoi m’avoir sauvé la vie ?
Thomas la fixa sans ciller. Syola poursuivit :
- J'allais offrir ma vie à votre dieu, de mon plein gré, et vous m'en avez empêchée. Je dois bien avouer ne pas comprendre.
Thomas secoua la tête et sa bouche se tordit dans un rictus haineux.
- Offrir volontairement votre vie à Chaak n’est certainement pas ce que vous vous apprêtiez à faire.
- Je peux vous assurer que…
Syola espérait vraiment mourir en sautant de ce pont.
- Quelqu’un vous a fait du mal, commença Thomas.
Teflan Stylus, pensa Syola en se souvenant du nom de son agresseur. Thomas poursuivit :
- Vous n’avez pas vu d’autres issues sur le moment. Vous étiez triste et désespérée. C’est tout. Que vous ayez voulu mourir, probablement, en revanche que vous ayez offert votre vie à Chaak ? Avez-vous pensé à lui un seul instant ?
- Non, admit Syola.
La religion et elle, ça faisait deux.
- Vous ne lui auriez rien offert du tout. Et puis, de toute façon, il vous aura, un jour ou l’autre. Je n’ai fait que retarder l’échéance.
Syola s’en retrouva bouche bée. Un tel cynisme chez un homme si jeune la décontenançait. Il pouvait être charmant un instant et glacial le suivant. Elle ne put s’empêcher d’exploser de rire avant de se calmer. Elle pencha la tête et murmura :
- Merci, Thomas, de m’avoir sauvé la vie.
Le prêtre s’ébroua, visiblement gêné.
- De rien. Allons rejoindre le haut prêtre !
Thomas salua de nouveau la statue en passant devant. Syola ressentit encore une douce chaleur en posant les yeux sur elle. Elle la passa sans la saluer et suivit Thomas dans un couloir attenant.
- Pourquoi les gens pensent-ils que vous amenez la mort ?
- Nous nous occupons des morts. Notre travail consiste à aller chercher des cadavres et à leur offrir une sépulture digne.
- Je trouve ce travail difficile et honorable, répondit Syola.
- Je vous remercie, dit Thomas.
- C’est ce à quoi vous occupez vos journées, alors ? lança Syola. Mettre des morts en terre.
- Pas encore, dit Thomas. Je n’ai pas encore fini ma période d’errance.
- Errance ? répéta Syola.
- Je dois parcourir le pays afin de vérifier que les adeptes, prêtres et temples de Chaak respectent les règles édictées par le grand temple.
- Pas d’huile de millepertuis dans les placards ? lança Syola, un brin insolente.
- Entre autres, répondit Thomas sans saisir le côté taquin. Le but est surtout de s’assurer de l’absence de sacrifices.
Syola fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas et ne cherchait pas à le cacher.
- Vous avez que tous les dieux offrent des récompenses en échange de sacrifices ?
- Les prêtres d’Artouf, le dieu de la vie, se scarifient pour guérir les gens. Les doigts de mon père s’étaient malencontreusement retrouvés sous une chope de bière. Aucune plante n’aurait pu lui rendre ses doigts brisés. Cela aurait signifié la fin de son commerce. Il a hurlé en apprenant le prix réclamé par le prêtre d’Artouf. Quand j’ai vu cet homme en tunique blanche se briser les doigts pour que ceux de mon père retrouvent leur position normale, je n’ai pas trouvé ça si cher que ça.
- Chaak est le dieu de la mort. Il réclame la mort en échange de ses faveurs.
Syola en cessa de marcher. Thomas stoppa lui aussi.
- Les faveurs les plus simples nécessitent de tuer des plantes : on peut sacrifier des carottes ou des fraises.
Il se tourna vers Syola.
- Si on veut davantage, on tue des vaches ou des cochons.
Syola se crispa.
- Encore plus ? Choisissez des animaux jeunes et en pleine santé : agneaux, veaux ou chatons.
Syola trouvait tellement adorables les ronronneurs débarrassant la ville des rats. Des gens les tuaient-ils en échange de faveurs divines ?
- Ça ne vous suffit toujours pas ? Égorgez un humain au nom de Chaak. Encore insuffisant ? Choisissez le jeune et en pleine santé.
Syola blêmit. Elle se sentait mal. Elle s’appuya contre le mur.
- Mon rôle est de veiller à ce que cela ne se produise pas, rappela Thomas.
- Vous avez croisé beaucoup de manquements ? demanda Syola.
- Trop, soupira Thomas.
Voilà pourquoi malgré son jeune âge, le prêtre affichait un tel cynisme. De combien d’horreurs avait-il été témoin ?