Chapitre 4 : Sur la bonne voie

Choisir un restaurant était simple pour quelqu'un comme moi. Après de nombreux repas d'affaires, j'avais fait le tour de la ville. Parfois, avec un peu de chance, je pouvais avoir quelques privilèges. L'argent est roi. J'avais justement choisi un de ces restaurants dans lequel tout était à mon aise.

Chez Feldman faisait partie de ces établissements surclassés pour lesquels les critiques enchaînaient les étoiles ainsi que les avis positifs. Les lieux étaient suffisamment grands pour accueillir au moins une centaine de personnes, le service tout aussi imposant. Le meilleur était la vue sur la côte et en mangeant le soir à cette saison, on pouvait profiter du coucher de soleil. Ça avait presque un côté romantique. Presque...

J'étais de retour devant sa maison. En temps normal, je serais sûrement rentré chez elle sans même avoir son avis, mais cette fois-ci, sonner ferait l'affaire.

Elle ne tarda pas à ouvrir. Immédiatement, j'inspectai sa tenue dans laquelle j'avais investi. Elle était ravissante et avait exactement su comment dépenser mon argent. Elle s'était vêtue d'une magnifique robe rouge bordeaux qui ne soulignait aucune de ses formes, comme d'habitude. Elle n'aimait pas mettre en avant son corps, évitant la sexualité de celui-ci au maximum. Cette fois-ci, elle avait néanmoins lâché sa chevelure flamboyante qu'elle avait lissée. Celle-ci lui tombait juste au-dessus des seins et me semblait bien plus longue qu'auparavant. Elle s'était également permis de porter des talons hauts. Elle était vraiment resplendissante et c'en était assez troublant.

Contrairement à elle, je n'avais pas pris la peine de me changer. Dans le fond, un costume était tout à fait de mesure et de toute manière, je n'avais rien d'autre. En même temps, il n'y avait que ça dans ma penderie.

— On y va ? me demanda-t-elle d'un ton blasé.

J'aurais dû me douter qu'elle n'allait pas se montrer agréable. Rien de bien étonnant de sa part. Elle espérait sûrement rentrer le plus rapidement chez elle et me repousser définitivement. Comme si c'était ce qui allait me faire changer d'avis...

— Quel charmant accueil ! ironisai-je.

Elle leva les yeux au ciel et évita de me répondre. Visiblement, elle tentait d'esquiver la discussion. Elle essayait de m'éviter, malheureusement pour elle, nous allions passer la soirée ensemble et bien plus encore.

Je lui affichai un sourire moqueur tandis qu'elle ferma la porte de sa maison. Elle essayait du mieux qu'elle pouvait de m'ignorer et de ne pas répondre au moindre de mes faits et gestes. Peu importe, je savais que la bonne entente ne serait pas de la partie.

Elle rangea ses clés dans son sac et nous nous dirigeâmes vers ma voiture.

 

*

 

En compagnie de Heather, j'entrai dans ce fameux restaurant. Elle remarqua bien rapidement qu'il faisait partie d'un des plus chers et luxueux de la ville. Ça sembla l'impressionner. Elle ne connaissait vraiment rien du monde de l'argent, peu importe ce qu'elle disait.

Je jetai un coup d'œil vers elle. Elle semblait soudainement moins renfermée et presque ouverte à la discussion.

— Ce restaurant est immense ! s'exclama-t-elle, en continuant de l'inspecter du coin de l'œil.

Pour la première fois de la soirée, elle m'adressait la parole. Elle n'avait pas émis le moindre son jusqu'ici et j'en étais presque venu à me demander à quoi ressemblait sa voix.

— Enfin tu parles, soupirai-je. Tu n'as rien dit de tout le trajet.

— Je n'avais rien à dire, rétorqua-t-elle d'un ton sec.

— Tu aurais pu me complimenter, ça aurait été utile, lançai-je très sérieusement.

— Je n'aime pas mentir, dit-elle en détournant son regard.

— Tu t'y feras, la contredis-je avec un sourire plutôt malin.

Le mensonge était un besoin essentiel dans notre monde, qu'elle le veuille ou non. Personne ne supportait la vérité.

Un serveur s'approcha de nous. Il me connaissait parfaitement. Il n'avait même pas besoin de demander ma réservation. J'avais ma table attitrée. Ce serveur le savait. En revanche, je l'avais totalement oublié et son visage ne me disait rien. Après tout, à quoi bon se rappeler d'un simple serveur ? Je n'allais pas retenir des informations aussi futiles.

Il nous conduisit jusqu'à une table à l'écart des autres, isolée entre quelques paravents. Nous nous installâmes, puis le serveur nous tendit à chacun un menu.

Nous étions face à la baie vitrée et pouvions apercevoir le ciel prendre des teintes orangées très prononcées laissant place à un bleu obscur qui allait bientôt se confondre avec la mer.

Je m'emparai du menu et commençai à le feuilleter, même si je le connaissais déjà. Elle fit de même et semblait assez étonnée. Ses yeux s'agrandissaient à chacune des pages qu'elle tournait.

— Commande ce que tu veux, lançai-je comme pour atténuer ses frayeurs.

— Tout ça coûte très cher ! s'exclama-t-elle en levant brièvement ses yeux du menu.

— Mais non.

Elle ignorait vraiment combien je pouvais gagner. Ceci ne représentait même pas le millième de mon salaire. Elle était bien trop innocente pour se rendre compte du monde dans lequel je vivais.

— Prends ce que tu veux.

— Je n'en ai pas la moindre idée, lâcha-t-elle d'une voix faiblarde en se replongeant dans le menu.

— Ok. Je choisirai pour toi.

Je fis signe au serveur pour qu'il vienne prendre commande. Ce dernier arriva rapidement. Je lui dis le nom des plats que je connaissais par cœur et il s'empressa de les noter sur un bloc, de prendre les menus puis de partir en un éclair.

— Ne t'en fais pas, c'est délicieux, la rassurai-je.

Elle eut un léger sourire gêné, puis elle prit la parole, plutôt hésitante. Elle semblait craindre ma réponse.

— J'ai le droit de te poser des questions ? demanda-t-elle dans un bref souffle.

— Bien sûr. J'y répondrai dans la mesure du possible.

— Pourquoi il te faut une femme ? s'enquit-elle en tentant de prendre un ton ferme. Ce n'est quand même pas qu'une histoire de réputation.

— Et pourtant si. Ça pourrait d'ailleurs fermer la gueule à un de mes concurrents.

— Qui est-ce ? m'interrogea-t-elle, très curieuse en posant ses coudes sur la table pour s'approcher de moi.

— Nash Nichols. Tu as sûrement dû entendre parler de cet enculé...

Elle hocha la tête, plutôt intimidée. Elle n'avait pas l'habitude d'entendre parler quelqu'un de la sorte. C'était dans ce genre de moment que je me rappelais de son âge. Elle n'avait que peu d'expérience dans ce milieu.

— Il a raté sa vie, continuai-je sans me soucier de la haine que j'étais en train de déverser à son égard. Il est nul dans ce qu'il fait...

— Euh... Mais tu te rends compte que tu utiliserais une femme pour une histoire de réputation ? s'indigna-t-elle, les sourcils froncés.

— Ce n'est que du business, rétorquai-je, toujours sans la moindre honte.

— C'est horrible ! s'horrifia-t-elle en retirant ses coudes de la table tout en se posant contre le dossier de sa chaise.

Elle était comme tout le monde. Elle voulait s'indigner des horreurs du monde pour prétendre avoir une conscience. Ceci ne changerait pas la face du monde, au contraire.

— Crois-moi, il y a bien plus horrible dans la vie, lançai-je d'un ton sombre.

— Comme tout ce que tu n'oses pas dire ? J'ai fait des recherches sur toi... Mais personne ne sait rien à ton sujet... Personne ne sait d'où tu viens, qui tu es vraiment...

Encore une fois, elle me prouvait être comme tout le monde, incapable de vivre dans le secret et voulant à tout prix avoir la vérité absolue.

— Je suis Cole Triaghan. Ce n'est pas suffisant ?

— Même sur tes parents...

— Peu importe...

— D'ailleurs, certains se demandent si tu en as...

— Tu as fouillé sur internet ? lâchai-je, tentant de garder mon calme du mieux que je pouvais. On trouve n'importe quoi sur internet. Ce n'est pas du tout une source sûre pour en apprendre davantage sur les gens...

— On trouve quand même des choses, riposta-t-elle, persuadée d'avoir raison.

— Mouais... Tu verras avec le temps que c'est faux.

Elle se servit un verre d'eau et en prit une rapide gorgée. Je l'observais attentivement. Tout ça l'intimidait, comme d'habitude.

À chaque fois que je la regardais, j'avais l'impression d'observer un verre en cristal. Bien trop fragile.

— Tu sais que je n'épouse pas un homme que je n'aime pas ? lança-t-elle par pure provocation.

— Les sentiments n'ont que peu d'importance dans ce genre de relation, affirmai-je avec arrogance.

— Je ne pensais pas qu'un jour, le premier homme qui m'aborderait voudrait me proposer un mariage blanc. Pas du tout le genre de vie que j'aimerais avoir...

— Alors pourquoi m'avoir suivi jusqu'ici ?

— Peut-être parce que j'allais pouvoir manger gratuitement, répondit-elle, joueuse.

Je souris à sa remarque, mais ce n'était pas de bon cœur, plutôt par complaisance. Elle reprenait le dessus cette fois-ci et il fallait inverser les rôles. Et il fallait surtout que ses illusions cessent. Alors, je croisai mes mains, puis me penchai vers elle. Elle eut un léger geste de recul que personne n'aurait pu remarquer mis à part moi.

— Heather... Tu veux vraiment d'un homme qui te raconte quelque chose et que tu en aies la larme à l'œil ? lançai-je d'une manière rhétorique et assez sèchement. Désolé, mais faire pitié n'est pas vraiment mon genre.

— Ce n'est pas ce que j'ai dit, me contredit-elle, désemparée.

— Tu l'as pensé. C'est pareil.

Le serveur arriva. Je décroisai mes mains et m'adossai sur ma chaise. Mon regard ne quitta pas celui de Heather. Il déposa chacun des plats devant nous. Il partit un instant pour revenir avec une bouteille de vin. Il me montra la bouteille, c'était exactement ce que j'avais demandé, un des meilleurs crus de ce restaurant. Comme il le faisait avec n'importe quel client, il me servit un fond dans mon verre. Je le goûtais rapidement. Je savais que c'était un bon, je n'avais même pas besoin de le goûter. Je n'hésitais jamais sur ce que je voulais. Jamais je ne m'étais trompé sur mes décisions. Il me remplit le reste de mon verre puis fit de même avec le verre d'Heather. Je la soupçonnais déjà de ne pas y goûter, ne semblant pas aimer l'alcool.

— Bon appétit, lui dis-je avec le sourire.

— Toi aussi, bon appétit, me répondit-elle avec un léger sourire.

Nous entamâmes chacun notre entrée. Un simple bout de foie gras aux truffes et recouvert d'un chutney de figues. Un grand classique du restaurant, mais toujours efficace. En tout cas, ça avait l'air de faire effet avec Heather, surprise dès la première bouchée.

— C'est délicieux ! s'exclama-t-elle avec enthousiasme.

— Je sais.

— Non, tu ne pouvais pas savoir, me contredit-elle juste pour avoir le plaisir de me prouver mes torts.

— Ne me sous-estime pas, fis-je d'un ton menaçant tout en la regardant de haut.

Elle prit une autre bouchée de son plat tandis que je pris une gorgée de mon verre.

— J'aimerais que ce repas te convainque, annonçai-je, n'oubliant certainement pas mes objectifs.

— Ce n'est pas le repas qui doit me convaincre. C'est toi. Et puis pourquoi tu t'obstines avec moi ? Tu pourrais avoir n'importe qui.

— Je ne veux pas de n'importe qui et tu as le profil, ce qui n'est pas facile à obtenir.

— Même si j'accepte, on ne pourra même pas être ensemble.

— Tu es la seule qui doit décider...

Je bus de nouveau une rapide gorgée tout en la regardant attentivement. Elle cherchait un argument pour s'opposer à moi et ne tarda pas à en trouver un qui était loin d'être potable. Elle ne savait pas me repousser.

— Non... Mon père s'y opposera.

— Laisse tomber ton père ! Tu n'as pas à l'écouter, ni même à le suivre à ce point. Tu es une adulte, tu peux faire tes choix et si tu veux m'épouser, il n'aura rien à me redire.

— Tu es capable de dire ça à mon père ? me demanda-t-elle, en lâchant un bref rire.

Visiblement, elle semblait craindre son père ou elle était la gentille petite fille à son père. Que ce soit l'un ou l'autre, elle savait que son père allait s'opposer à moi et soudainement, ça semblait l'amuser. Elle ignorait que je n'avais peur de rien, encore moins de quiconque.

— Avec plaisir. Je lui demanderai ta main, comme dans le bon vieux temps.

— Tu es vraiment acharné, déclara-t-elle, assez étonnée.

— Tu ne peux pas savoir à quel point.

— Ok... Je te mets au défi de le faire, me dit-elle d'un air moqueur.

— Facile comme défi. Je peux convaincre tout le monde.

— Pas mon père, rétorqua-t-elle d'un ton très amusé.

Elle prit une rapide bouchée de son plat tout en souriant tandis que je pris de nouveau une gorgée de vin. J'avais à peine touché à mon assiette, mais peu importe. Je préférais discuter avec elle tout en la regardant manger.

— Il refuserait le bonheur de sa fille ? lui demandai-je ironiquement.

— Mon père veut ce qu'il y a de meilleur pour moi... et tu n'en fais pas partie.

— Bien sûr que j'en fais partie.

Elle coupa un bout de son foie gras qu'elle porta à sa bouche et mâcha assez rapidement pour reprendre le cours de la conversation. Elle semblait bien plus investie désormais que ça impliquait son père.

— Tu lui diras quoi ? me demanda-t-elle intriguée.

— Alors... je dirai que tu es une femme formidable, une femme que j'aime et que j'ai envie de passer toute ma vie avec cette femme, parce qu'elle provoque en moi des sentiments incontrôlables, bien plus importants que l'amour, et que le seul moyen de le lui prouver est de l'épouser.

Elle s'arrêta de manger, plutôt stupéfaite, et adopta un air songeur. Elle ignorait à quel point je pouvais mentir.

— C'est une version abrégée, bien entendu, et plutôt brouillonne, ajoutai-je.

— C'est plutôt romantique, commenta-t-elle, assez déstabilisée que de tels mots puissent sortir de ma bouche.

— Je sais mentir, comme n'importe quel homme.

Elle me fusilla du regard. Voilà quelque chose qu'une femme détestait entendre, un homme lui mentir, et encore plus, qu'il le reconnaisse. Heather était tellement banale dans le fond et pourtant, il y avait quelque chose de très authentique en elle. Elle n'avait clairement pas les mêmes discours que j'avais pu entendre d'habitude ou encore les mêmes réactions. Elle était différente...

— Ne me dis pas que tu ne mets pas de maquillage pour la même raison, poursuivis-je comme dans ce qui semblait être une attaque.

— C'est lamentable d'être aussi superficiel...

Je finis par prendre une rapide bouchée de mon plat. Le foie gras était d'une excellente qualité, comme toujours. Comme je l'aimais. Le chef connaissait à la perfection mes goûts. Encore heureux étant donné le nombre de fois où j'étais venu ici.

— Tu pourrais emménager avec moi pendant quelque temps, ça pourrait te donner une idée bien plus précise, lui proposai-je indirectement.

— Et vivre dans ta géante baraque ?

— Ça va te faire un choc par rapport à ta cabane.

— En effet.

— On peut même essayer pendant une semaine. Je t'accueillerais avec plaisir.

— Tu ferais ça ? me demanda-t-elle, ahurie.

— Totalement. Ce ne sera qu'un essai. Au bout d'une semaine, tu pourras partir.

— Ça semble plutôt correct... Bizarrement... Après tout, pourquoi pas, céda-t-elle bien que sa voix était tremblante.

Je fus très enthousiaste à cette idée. Elle, à mes côtés, pendant une semaine. Tout ça promettait d'être excitant. Et pour la première fois, elle venait d'accepter une de mes offres. J'étais sur la bonne voie et ce n'était que le début.

— Dis-moi si tu as besoin de quelque chose et je m'en chargerai, déclarai-je sereinement.

Contrairement à ce que la plupart pensaient, j'étais capable de mentir et de passer pour l'homme parfait. Tout n'était qu'une question de masque.

— J'en sais rien... J'emmènerai mes affaires de toute manière.

Elle prit une bouchée de son plat, plutôt hésitante. Elle n'était plus aussi joueuse que tout à l'heure. Son innocence avait alors repris le dessus et il y avait presque chose de mignon dans son sourire.

— Ça me fait plaisir que tu acceptes au moins cette offre.

— C'est pour essayer ! Rien de plus ! Ne va pas t'imaginer des choses, lança-t-elle pour calmer mes attentes.

Encore une fois, elle tentait de s'opposer à moi, de me prouver qu'elle avait du caractère et qu'elle ne se laisserait pas faire.

J'en souris.

 

*

 

Après le repas, je la conduisis jusqu'à sa maison, de nouveau dans un silence religieux. Nous arrivâmes enfin sous le porche de celle-ci. Nous nous tînmes l'un en face de l'autre.

Je l'observais sous toutes ses coutures. Elle était vraiment loin d'être moche. Elle n'était pas mon idéal féminin, mais elle avait une beauté sincère que peu de femmes avaient. Ses qualités physiques étaient indéniables bien qu'elle ne soit pas une mannequin et ne pourrait jamais l'être. En fait, Heather était une femme quelconque. Elle n'avait rien physiquement pour se démarquer face à une mannequin. Et pourtant, il y avait quelque chose qui sonnait faux quand je la décrivais comme banale.

— Ce n'était pas si désagréable, me dit-elle d'un ton très calme et posé.

— Tant mieux alors, rétorquai-je d'un air victorieux.

C'était un bon point. Cette soirée s'était bien passée. Je ne cherchais pas à me présenter comme quelqu'un de charmant ou d'agréable, je voulais seulement la convaincre, et j'étais de plus en plus sur la bonne voie. Après tout, je pouvais toujours prétendre tant que ça m'aidait à atteindre mes objectifs bien plus rapidement.

— Tu as toute la journée de demain pour préparer tes affaires, lui rappelai-je. Tu pourras venir mardi chez moi.

Elle acquiesça plutôt timidement. Puis un silence se créa entre nous. Elle semblait plutôt inquiète. Elle se méfiait de moi, comme à son habitude. Après tout, qui ne se méfierait pas de moi ? Je n'ai rien de quelqu'un d'innocent. Je n'étais pas elle.

— Eh bien, passe une bonne nuit, finis-je par dire pour conclure cette soirée.

Je m'apprêtais à partir quand elle prit la parole :

— J'étais persuadée que tu m'embrasserais...

Je fus légèrement surpris. Jusqu'alors, elle avait paru assez réticente au moindre contact physique, sauf cette fois-ci, elle espérait que je l'embrasse. J'étais probablement sur la bonne voie.

— On n'est plus au lycée. C'est complètement stupide... Et même, personne ne faisait ça au lycée. Mais si tu veux, je peux t'embrasser.

Elle fronça légèrement les sourcils. Pourquoi prenait-elle cet air ? Elle aurait dû s'y attendre en me faisant cette remarque.

— D'accord...

Je m'approchai d'elle et de son visage. Je sentais son souffle chaud sur mon visage et délicatement, je posai mes lèvres sur les siennes. Ce n'était qu'un simple baiser, plutôt rapide, et bien plus doux que je n'avais l'habitude. Elle était surprise, comme d'habitude, mais semblait moins répulsive. En m'arrêtant, j'avais plongé intensément mon regard dans le sien. Celui-ci était embué, elle était perdue.

— Bonne nuit Heather, soufflai-je d'un ton enjôleur.

Je lui adressai un rapide sourire puis m'éloignai d'elle. Chaque chose en son temps...

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ManonSeguin
Posté le 20/12/2020
Hmmm il y a des choses dans l'air ! Et Heather j'ai une image de meuf blasée je ne sais même pas pourquoi :') Mais c'est toujours aussi cool à lire et j'ai vue que j'avais pleins de chapitres à découvrir alors bon, je vais continuer ma progression dans la Dark ** Pour l'instant, je suis toujours à bord du navire alors c'est bon signe !
MissRedInHell
Posté le 20/12/2020
En même temps, elle a de quoi être un peu blasée xD

Merci ! J'espère que la suite te plaira tout autant, parce que c'est pas tout rose haha x')
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