Ce matin, le chant du coq ne m’a pas réveillée, ni la brise matinale faisant virevolter les voilages de la fenêtre, ni les rayons du soleil caressant mon visage. Je peux entendre de l’agitation dehors. La maisonnée est certainement réveillée depuis bien longtemps. Je préfère garder les paupières closes encore un peu. Je me remémore les souvenirs de la nuit passée en me demandant si j'ai peut-être rêvé.
Je préfère oublier tout ce qui a bien pu se passer avec les hommes rencontrés au cours de cette nuit je me suis sentie si humiliée. Tout de même, en y réfléchissant bien, c’était stupide de ma part d’avoir imaginé qu’il aurait pu se passer quelque chose avec Adonis. J’ai assez honte de moi. Hormis sa beauté, rien dans son caractère ne pouvait me pousser à éprouver une certaine inclination.
J’ai vraiment pris un risque de m’enfuir le temps d’une soirée. C’était idiot. Si un dieu avait senti ma présence, qui sait... Peut-être m’aurait-on enlevée ? Heureusement qu’Hermès était là. J’ouvre les yeux et observe l’anneau passé à mon doigt. Le messager des dieux est un véritable ami. Alors, j’aperçois prisonnière de ma chevelure, une petite fleur rose. Elle a déjà commencé à sécher et devait certainement appartenir à la couronne tressée par la fillette.
« Ma fille n’est pas encore réveillée ?»
Je me redresse d’un bond dans mon lit et mes mains agrippent d’un geste nerveux le drap qui me recouvre. Mère est déjà de retour ! Sait-elle que je me suis enfuie hier soir ? Je cache la petite fleur sous mon coussin. Je m’extirpe de mon couchage et manque de tomber en me prenant les pieds dans les tissus. Aucune de mes suivantes ne se trouve dans la pièce. Elles m’ont laissé gentiment dormir pensant que la déesse des moissons rentrerait comme prévu dans quelques jours. J’ai peut-être une chance de m’éclipser avant qu’elle ne monte à l’étage, je pourrai alors faire semblant d'être réveillée depuis bien longtemps. Mais avec effroi, je constate m'être couchée avec la robe tachée de vin et je peux déjà entendre ma mère arriver sur le pas de la porte. Il est trop tard ! Sans autre alternative, je me recouche dans mon lit en me couvrant bien le corps avec la couverture.
— Je n’arrive pas à croire que tu dormes encore ! Allons Koré réveille-toi ! Dormir si tard est une mauvaise habitude et la paresse ne sied guère aux femmes, déclare ma mère en entrant bruyamment dans la chambre.
— Je vous souhaite un bonjour à vous aussi chère mère, je réponds d’un ton sarcastique.
— Tu as mauvaise mine, serais-tu souffrante ? demande-t-elle, les sourcils froncés.
— J’ai assez peu dormi hier soir, je dis en feignant de bâiller et de m’étirer.
Je suis surprise. Ma mère arbore un péplos fermé bleu marine avec de discrètes broderies dorées sur le col et l’ourlet. C’est un vêtement qu’elle porte qu’en de très rares occasions, notamment durant les fêtes des Thesmophories* qui lui sont consacrées par les mortels. Ses cheveux sont comme à l’accoutumée impeccablement coiffés sous ce chignon simple. Toutefois, elle a rajouté un voile en soie aux reflets émeraude, recouvrant ainsi l'arrière de sa tête. Elle est très élégante et son port de tête lui confère toujours cet air digne et sévère. Parfois, il parait que je me tiens de la même façon lorsque je suis en colère.
Je me demande ce qu’elle prépare, car jamais ma mère ne prend le temps de s’habiller ainsi, si ce n’est pas pour une occasion spéciale. Et si elle avait su pour hier, le mobilier de la chambre aurait déjà volé en éclats. Or, elle est étrangement calme et tient ses bras croisés sur la poitrine. Je l’observe prudemment se mouvoir dans la pièce, et essaye de me redresser tout en gardant la couverture posée sur moi. Ma mère, pose ses mains sur le rebord de ma fenêtre et observe au loin puis prenant une longue inspiration dit :
— Mon enfant, toute ma vie j’ai tout fait pour te protéger du monde cruel des hommes et des dieux. J’ai mis tout en œuvre pour m’assurer que jamais tu n’aurais à souffrir. Koré, ma fille, il est temps que je t’annonce quelque chose...
Un frisson me parcourt l’échine. Elle semble si solennelle que ne pas savoir ce qu’elle a derrière la tête me met mal à l’aise.
— Aujourd’hui est un jour particulier, même si j’avais espéré qu’il arriverait plus tard, tes "exploits" d’hier dans le champ me prouve le contraire. Nous allons recevoir la visite d’une personne très spéciale. J’attends de toi un comportement exemplaire. Ton avenir en dépend.
Je suis stupéfaite. Je m’attendais à tout sauf à cela ! Recevoir un invité ici, chez nous ? Qui plus est, une personne dont mon avenir dépendrait. Je tripote nerveusement une mèche de cheveux. Mille questions me viennent à l’esprit et pourtant, aucune ne parvient à sortir de ma bouche. Depuis quand envisage-t-elle un avenir pour moi autre que me garder auprès d’elle ? Serait-ce un prétendant ? Un potentiel mariage qu’elle souhaiterait mettre en œuvre ? Non, elle n’aurait pas osé me cacher une information de la sorte. Ma mère vient s’asseoir sur mon lit alors je relève les genoux pour toujours m’assurer de cacher ma robe.
— Mère, je ne comprends pas, de qui mon avenir dépend-il ? je finis par articuler.
— Nous allons recevoir une amie qui m’est très chère qui pourra nous aider toi et moi, répond-t-elle en posant sa main sur mon genou.
— Tes paroles sont une véritable énigme mère et la peur commence à m’envahir.
— Oh non, n’aie pas peur Koré. Je t’ai toujours expliqué pourquoi nous vivions ici et non sur le mont Olympe. Par malheur, tu as hérité de mon pouvoir de la fertilité ce qui te rend très spéciale et jour après jour, tu deviens hélas de plus en plus belle. Ta beauté et tes aptitudes seront convoitées par tous les hommes qu’ils soient mortels ou divins. Alors j’ai pensé qu’en te cachant et en endormant ton pouvoir, je pourrais veiller sur toi. Mais malheureusement, tu arrives à un âge où il devient difficile de te cacher et je crois qu’il faut que j’apprenne à te faire confiance...
Je ne sais pourquoi mon cœur commence à tambouriner dans ma poitrine. Ma mère, aurait-elle enfin perçu le mal-être grandissant en moi et ma soif de voyage ? Avait-elle réfléchi durant son trajet et avait-elle fini par rebrousser chemin pour me parler ? Moi qui la voyais comme étant une femme froide et distante, elle avait finalement compris que j’aspirais à plus dans ma vie. Je lui souris. Elle a enfin saisi la nécessité de me laisser disposer de mon pouvoir et d’avoir plus de liberté ! Assise devant moi, il s’agit de ma mère et non de la déesse. Son visage est serein et son sourire doux. Je sens la culpabilité m’envahir. Elle me parle de confiance alors que je passe du temps en compagnie du messager des dieux et qu’hier, j’ai enfreint ses règles pour me rendre en ville.
— Il faut te lever et te préparer car la déesse Athéna est en route pour te rencontrer, déclare ma mère en caressant ma joue.
— Pallas Athéna va venir chez nous ? Tu vas me présenter à la déesse de la sagesse ? je réponds surprise par la nouvelle.
J’ai toujours admiré la déesse de la sagesse. À la fois guerrière et d’une extrême intelligence, elle réunit tellement de qualités. J’affectionne par-dessus tous les histoires où elle intervient pour aider les héros durant leur quête. Je suis aussi excitée qu’honorée de la rencontrer !
— Oui et il est extrêmement important que tu sois irréprochable, car c’est elle qui deviendra ta marraine sur le mont Olympe...
— L’OLYMPE ! je m’écrie. Mais je croyais que c’était inenvisageable, que je devais rester ici, que vous me protégiez...
Mon cœur bat la chamade. Depuis quand est-il envisageable de parler de l’Olympe dans cette maison ?
— N’aie aucune crainte Koré, nous allons te présenter à la cour des Dieux, tu seras introduite en tant que ma fille et nous allons t’élever au rang des divinités chastes, aucun dieu ou homme ne pourra ainsi te toucher. Tu seras en sécurité.
J’ai le souffle coupé et la sensation d’avoir reçu un coup violent dans l’estomac. C’est à peine si j’entends les paroles de ma mère. Sa voix n’est qu’un bourdonnement à peine perceptible. Le vent s’engouffre dans la pièce, mais je ne sens pas sa fraîcheur sur ma peau.
— Nous avons décidé que ton rôle sera de m’aider lors de mes voyages et tu seras un modèle pour les jeunes filles qui prieront ton nom pour les aider à rester pieuses et loyales à leur famille. Chaque famille priera ton nom pour soutenir leur fille.
Une sensation de vertige m’envahit. À force de battre si fort, mon cœur en devient presque douloureux. Je veux hurler, mais je n’ai plus de souffle comme si soudainement, je me noyais. Je suis bouleversée.
Depuis combien de temps, ma mère prévoit-elle cet avenir pour moi ? Une déesse chaste qui devrait rester à la seconder. Voilà l’avenir que ma mère souhaite pour moi. C’est tellement loin de ce que j’imaginais... loin de ce que je souhaitais... pour moi. Je ne connaitrais donc jamais l’amour et mes rêves de voyages et d’aventures s’évanouissent à jamais emportés par la brise printanière. Je me sens injustement trahie...
Elle continue de parler, mais je ne comprends plus un traître mot de ce qu’elle raconte. Mes mains tremblent tandis qu’une douleur jaillit dans ma tête. J’ai la nausée et le tournis. Le monde semble se dérober sous mes pieds et je n’ai aucun pouvoir là-dessus. L’avenir que ma mère me prévoit semble m’attirer tout au fond d’un gouffre. Je serai pour toujours prisonnière de cette demeure, prisonnière de ma mère, prisonnière de ma propre existence. Alors je sens mes yeux se gorger d’eau et bientôt sans que je puisse le contrôler des larmes coulent sur mes joues.
— Oh mon enfant, tu es émue ! Je savais que cela te ferait plaisir, tu vois qu’il faut savoir faire preuve de patience ! s'exclame ma mère en me serrant dans ses bras.
Le contact affectueux dans les bras de la déesse censée être ma mère, me brûle et me ramène à la réalité. Son amour étouffant me submerge tel une vague pour m’engloutir entièrement. Je suis paralysée et n’arrive plus à bouger. Je me sens si insignifiante dans ses bras. Je suis sa fille et jamais elle ne me verra comme une femme. Mon cœur est brisé. Je ne veux pas de cet avenir. Comment lui avouer ce que je ressens réellement.
— Tu sais, avoir une fille c’est très difficile mais je ne le regrette pas. Si ton père te voyait, il serait fier de toi. Je suis parfois un peu dure mais je ne supporterai pas qu’il t’arrive quoi que ce soit, tu comprends ?
Je sursaute. Une petite larme coule sur sa joue mais disparait dans son sourire. Il est si rare de la voir se dévoiler ainsi. Ses yeux bruns sont emplis d’amour et me rappellent douloureusement que tout ce qu’elle souhaite, c’est me protéger. Je me mords la lèvre inférieure. Nous ne parlons jamais de mon père car c’est interdit. Je ne sais pas qui il est, ce qu’il a fait, ni où il se trouve aujourd’hui. Cela éveille trop de colère et de douleur chez ma mère. Cependant, cela fait bien longtemps que j’ai deviné que tout ce qu’elle faisait pour moi était en parti à cause de lui. Je sais qu’elle souffre. Je l’ai déjà entendu pleurer la nuit dans son sommeil. Quelle abominable sensation que de comprendre ses motivations. Cela me déstabilise de la voir émue. Ma mère m’aime et ne cherche qu’à faire de son mieux n’est-ce pas ? Elle sèche mes larmes d’un revers de main.
Je sais tous les sacrifices qu’elle a enduré pour me garder ainsi en sécurité et soudainement, la culpabilité me ronge de l’intérieur. Je me sens si égoïste à présent. Je suis certainement la pire des filles qu’une mère puisse avoir. Je lui mens constamment, j’enfreins toutes les règles qu’elle me dicte et je n’arrive pas à être reconnaissante de ce qu’elle m’offre. J’en veux toujours plus... Je devrais la remercier... Après tout, je vais enfin accomplir mon rôle de déesse. Je vais découvrir le mont Olympe, je vais rencontrer la cour divine, je vais laisser exprimer mon pouvoir en aidant ma mère et l'accompagner durant ses voyages... Pourtant je peux sentir mon cœur lourd et la tristesse m’envahir.
— Merci mère, je murmure.
— Allez mon enfant, hâte-toi de te faire présentable, dit ma mère en embrassant mon front. Oh, mais qu’est-ce donc ?
Elle ramasse délicatement la petite fleur fanée dépassant de mon oreiller. Je suis trop bouleversée par la nouvelle et je ne réagis pas. La déesse sent la fleur, puis se lève vers la fenêtre pour effriter ce qu’il en reste, éparpillant ainsi les derniers souvenirs de cette soirée de liberté. Elle sourit une dernière fois et dit avant de sortir :
— Comporte-toi bien Koré, ne me fais pas honte. Aujourd’hui tout doit être parfait ! dit-elle d’un ton autoritaire.
C’est seulement lorsque la porte se referme que je retrouve enfin le souffle qui m’avait été dérobé. Je respire à nouveau. Mes mains tremblent et le décor autour de moi vacille doucement. Les murs de cette chambre, ont-ils toujours été si proches ? Elle ne me semblait pas si étroite avant.
Je me redresse, et un drap posé sur mes épaules, je sors d’un pas décidé. À dire vrai, mon esprit ne contrôle plus mon corps. Mes suivantes attendaient dans le couloir, mais c’est comme si je ne les entendais pas. Elles m’appellent et crient mon nom, mais je ne m’arrête pas et continue mon chemin. Je descends les marches et traverse les couloirs. La couverture sur mes épaules fouette l’air comme une cape. Les domestiques me saluent et s’écartent sur mon passage. Je suis déterminée. Les filles me suivent inquiètes et demandent ce qu’il se passe. Alors je pénètre dans la salle des bains. Hermione et Rina sont à leurs postes. Elles me souhaitent la bienvenue tandis que je marche toujours plongée dans mon mutisme.
Alors arrivée devant le bassin, je lâche la couverture et saute directement dans l’eau. Le contact avec l’eau tiède ne calme en rien le brasier en moi. Je me laisse couler tout au fond du bassin et lorsque j’atteins la mosaïque bleue, je laisse s’échapper le cri qui me dévorait les entrailles. Sous l’eau, personne ne peut entendre ce son misérable. Je hurle tandis que les bulles d’airs explosent une à une jusqu’à ce que mes poumons deviennent douloureux. Pourquoi n’ai-je pas réussi à crier lorsque ma mère me dévoilait l’avenir qui m’attendait ? Pourquoi ne me suis-je pas exprimée ? Pourquoi la peur de la décevoir domine mes propres désirs ? Je m’en veux d’être si faible face à elle. J’enrage contre moi-même et si je pouvais je laisserai mon pouvoir exprimer toute la colère en moi !
Allongée au fond de l’eau, j’observe les rayons de lumière scintiller. Les visages déformés de mes dames de compagnie surplombent la surface. J’entends le bruit sourd de leurs inquiétudes. Comme je ne veux pas m’étouffer sous l’eau, je finis par remonter. Je serre les dents. Il est trop tard à présent. Ma colère s’est noyée et avec amertume je me sens resignée à subir ce sort. Que puis-je faire d’autre de toute façon ?
— Koré que se passe-t-il ? s'exclame Lena en me voyant.
— Préparez mon péplos bleu avec les longues manches et les galons dorés s’il vous plaît. Nous avons de la visite, je réponds en nageant vers elles.
— De la visite ? interroge Lara
— Nous recevons la déesse Pallas Athéna. Rina apporte moi du savon et Hermione, tu peux te débarrasser de cette tunique, je dis en retirant le vêtement collant ma peau.
Le ton de ma voix est un peu trop autoritaire, je ne sais pas si je me suis déjà comportée ainsi. Les dryades murmurent entre elles, puis s’exécutent sans me contredire. Elles comprennent très bien que je suis tendue. Lorsque j’ai fini de me laver, ma tenue attend posée impeccablement sur le tabouret à côté du paravent. Les filles m’aident à me vêtir en silence. Je constate seulement l'absence de Cyané. Lena et Lana coiffent mes cheveux avec des rubans dorés et Lara dépose sur une table une assiette avec quelques fruits. C’est vrai que je n’ai pas encore pris le temps de manger, hélas j’ai l’estomac noué. Le silence est pesant et par ma faute, je sens qu’elles sont mal à l’aise.
— Tout va bien Koré ? finit par demander Lana
— Tout va très bien, je vais être présentée au dieu de l’Olympe dans la caste des divinités chastes et ma vie sera de rester dans l’ombre de ma mère pour toujours, je marmonne.
— Mais, tu vas enfin pouvoir être reconnue en tant que déesse Koré ! C’est merveilleux, c’est ce dont tu rêves depuis toujours !
Je souris tristement. Elle a raison, je rêvais tant d’être enfin acceptée parmi les divinités de l’Olympe. Mais je voulais être acceptée pour moi-même pas selon les projets de ma mère. Je voulais avoir le droit d’exercer mon pouvoir afin d’embellir et de changer le monde qui m’entoure. La déesse Gaia et la déesse Déméter ont beaucoup apporté à ces terres, néanmoins j’avais l’ambition de créer de nouvelles choses encore. Peut-être suis-je trop égoïste et ambitieuse ? Je devrais me contenter de ce que l’on m’offre déjà...
J’observe mon reflet dans le miroir. Les nymphes m’ont métamorphosée. Ma coiffure est aussi complexe que sophistiquée et tire les traits de mon visage en arrière. Malgré la qualité de l’étoffe lourde, je déteste cette tenue fermée jusqu’au cou. Cela me donne un air guindé et beaucoup trop sérieux. C’est l’apparence que ma mère aime me faire arborer et je comprends ce que les filles ont voulu faire. Je ne leur en veux absolument pas. Un sourire forcé se dessine sur mes lèvres. Cette fille dans le miroir, ce n’est pas moi.
Un nouveau plumage pour une nouvelle cage ?
« Nous ne sommes que les pantins des dieux »
Quelle oppression ! Pauvre Koré.
Nous redoutions une punition à cause de son escapade de la veille mais ce qui s'ébauche là est refroidissant.
Allez hop, chapitre suivant
J'ai vécu intensément ce chapitre avec ton héroïne, la sentence est rude.
Je ne vois pas bien pourquoi Demeter fait tout une histoire autour de sa virginité mais je suppose que cela nous sera au fil de l'histoire ... Quel plaisir de te lire ;)
j'ai relevé une petite erreur:
"Je serrer les dents"