Tandis que Jade posait ses mains jointes sur le marbre, un doux sourire aux lèvres, la Présidente de la Table des Dix se tourna vers le roi d’Indeya.
— Roi Christian, commença-t-elle, son ton autoritaire, avant la suspension de la Table, vous souhaitiez prendre la Parole, il me semble. Alors je vous en prie, nous vous écoutons.
Le roi d’Indeya jeta un œil en direction de son épouse, qui hocha la tête discrètement, ses iris verts adoucis par la bienveillance. Puis, le regard du roi se perdit au-delà de la table, en direction du tableau de la reine Katherine qui avait été déposé contre le mur près de la haute porte close. Après quelques secondes de silence, il se leva comme il s’était levé deux jours auparavant et prit la parole de sa voix calme et grave.
— En réalité, Madame la Présidente, lorsque je me suis levé avant la suspension de la Table, mon intention n’était pas d’émettre une proposition de modification de la Loi Sacrée, contrairement à mes prédécesseurs.
Marina pencha la tête légèrement de côté, haussant un sourcil étonné, tandis qu’une certaine agitation se saisissait des autres membres de l’assemblée. Damian fixait son frère de son regard sombre, enchanté, alors que les prunelles de glace de Kiryana et de la reine Diane semblaient vouloir le transpercer. Un rictus sardonique déformait les lèvres violettes de Saphira. La reine Juliette quant à elle ouvrait de grands yeux ronds comme des soucoupes.
— Bien, je vois, finit par acquiescer Marina, quelque peu décontenancée. Alors pourquoi donc souhaitiez-vous prendre la Parole ?
Christian poussa un court soupir et ferma les yeux un instant, avant de se tourner vers son épouse. Jade leva la tête, soutenant le regard du roi d’Indeya, ses yeux verts scintillant de questionnement.
— J’ai fait jadis une promesse, expliqua le roi, son regard retrouvant enfin le tableau. La promesse que je dédierai mon règne à cette cause maudite qui a précipité la fin de la reine Katherine.
Jade fronça les sourcils devant la détermination farouche qui illuminait les prunelles noisette de Christian, et la Présidente de la Table des Dix l’imita.
— J’ai promis à la reine Katherine que je régnerai seulement pour accompagner une femme vers la lumière. Pour la guider là où sa prédécesseure n’est jamais parvenue.
Il marqua une pause, laissant son regard troublé couvrir l’assemblée toute entière. Il croisa les prunelles glacées de la reine Diane et les yeux écarquillés de surprise de la reine de Crystallide sans broncher.
— Cette femme n’était qu’une jeune princesse détruite alors, mais elle avait pour ambition de changer le monde. C’est pourquoi je lui avais offert ma Parole. Parce qu’elle seule méritait de parler au nom des femmes qui ont été déchirées par cette dynastie… Elle seule pouvait prendre la suite de Katherine.
Son regard retomba sur Jade, et les lèvres de cette dernière s’ouvrirent légèrement comme pour protester mais elle n’en fit rien. Un nouveau soupir, désabusé, quitta la bouche du roi d’Indeya, et il secoua la tête dans un sourire mélancolique.
— Seulement, je n’avais pas imaginé que la princesse prendrait la parole de force, sans attendre mon invitation, en forgeant la résistance.
La reine d’Indeya esquissa une moue contrariée, mais cette dernière ne survit pas au regard de Christian qui était tout sauf hargneux. Au lieu de porter le ressentiment, il contenait une douceur amère et une culpabilité écrasante.
— Et aujourd’hui, la situation politique et diplomatique me place dans l’impossibilité de lui rendre cette Parole qui lui revient de droit. Peut-être Katherine le savait-elle, je l’ignore…
Un bref coup d’œil vers la toile lui permit d’apercevoir le sourire mystérieux qui animait les lèvres rouges de Katherine, et le coin de la bouche de Christian se souleva à son tour.
— Je ne peux décemment pas donner la Parole à la Panthère Noire, j’en ai bien conscience. Mais je ne briserai pas ma promesse. Si Jade n’a pas Parole…
Ses yeux profonds se plongèrent de nouveau dans les yeux interrogateurs de la reine d’Indeya.
— Alors je ne la prendrai pas à sa place.
Dans un geste assuré et gracieux, Christian de Rochevelle se rassit, ignorant le regard choqué de son épouse et de la plupart des membres de la Table.
— Car la vérité, Madame la Présidente, est que je n’ai rien à dire.
Marina d’Elesther fixa longuement le roi Christian comme si elle s’attendait à tout instant à ce qu’il ne se contredise et revienne sur sa décision, mais au bout de plusieurs longues minutes de silence, elle finit par hocher la tête avec lenteur, presque méfiante.
— Bien, j’entends votre décision, roi Christian, même si j’avoue ne pas être en accord avec votre façon de penser, dit-elle avec solennité. Mais je la respecterai. Alors, reprit-elle avant de balayer l’assemblée de son regard d’ambre, qui donc souhaite s’exprimer ?
Un silence réflexif s’imposa de nouveau, avant qu’une silhouette se dresse au milieu des figures assises.
— Risteka gonnravé orvouar Ja-ké, desderan sarvear… Mariage deva ne i'horana orvouar rajhéno ?
Devant l’air ébahi de tous les souverains, la cheffe des Îles Taravané leur offrit un sourire solaire avant de faire signe à son interprète qui se leva en trombe pour traduire le contenu de ses paroles en langue sskiare. Boris des Andes écouta attentivement le jeune homme avant de prendre la parole.
— Taravahë a une proposition à vous faire. Elle dit, euh… « Je ne sais pas si ça règlera le problème de votre dynastie, mais peut-être… Et si vous régniez par association, et non pas par le mariage ? »
Le roi du Sskiar adressa un sourire radieux à la cheffe de Taravané, qui répondit par un rictus éblouissant. L’Impératrice Noire fit un geste de la main expéditif qui fit cliqueter son armure de fer noir et inspira une moue malicieuce à Ren, mais cette dernière ne prit pas la peine de traduire l’intention de la souveraine du Nihil. Les souverains du Continent Connu quant à eux fixaient Taravahë avec des yeux vides de perplexité.
— Qu’entendez-vous par régner par association ? demanda Diane, sa voix froide étrangement dénuée de tout dédain.
Boris traduisit les mots en sskiar, et l’interprète se précipita pour glisser la traduction dans l’oreille de sa cheffe, qui acquiesça dans un sourire éclatant. Les yeux noir charbon captèrent le regard de diamant pour ne plus le quitter.
— « Sur les Îles Taravané et au Sskiar », continua Boris, « nous n’avons pas de mariage. Je crois que le Nihil possède une pratique similaire, mais je n’en suis pas sûre. Mais nous, lorsque nous souhaitons partager une partie de notre vie avec quelqu’un d’autre, nous nous associons. Le nombre de personnes associées est indifférent. La durée aussi. Ça peut durer toute une vie, ou simplement quelques mois, quelques semaines, et ce n’est jamais une obligation. La seule condition, c’est que toutes les personnes impliquées soient d’accord, aussi bien pour former l’association que pour la dissoudre. L’association peut prendre toutes les formes que l’on souhaite, nous pouvons lui donner le contenu que l’on désire. Cela peut être pour régner, mais aussi pour cultiver la terre, pêcher, construire un navire, faire un enfant ou faire l’amour. La règle est simple, universelle et intangible : tout ce que l’on fait, c’est ensemble et de plein gré. »
— Je connais la coutume de l’Association, intervint Garance, son ton posé, berçant. i'horana, en langue Taravané. C’est justement avec cette idée en tête que j’ai moi-même proposé de changer la manière de régner dans notre Continent mais… Nous connaissons tous l’issue de cette proposition, ajouta-t-elle, la mâchoire serrée. Alors, j’ai bien peur que votre proposition n’aboutisse pas plus que la mienne, avec tout le respect que je vous dois, Taravahë. Farva Ké.
Les yeux charbon de la cheffe des Îles Taravané se posèrent sur Garance, leur noir paraissant s’assombrir encore alors que les traits du visage bronzé de la guerrière s’affaissaient dans une expression de déception. Tandis que l’interprète chuchotait dans l’oreille de Taravahë, Juliette prit la parole d’un ton incertain.
— Euh… Qu’est-ce que vous avez dit à la fin de votre phrase, reine Garance ?
Garance lui offrit un sourire chaleureux, teinté de fierté.
— Je m’adressais à Taravahë, je lui ai simplement dit « je suis désolée ».
Juliette hocha la tête d’un air contemplatif, une main soutenant son menton. Puis, suite à une nouvelle tirade mélodieuse de Taravahë, Boris reprit son office.
— « Je sais que votre proposition a été rejetée, reine Garance, et croyez que j’en suis navrée car je crois que vous aviez mis le doigt sur une difficulté capitale. Mais si votre idée a été rejetée, elle ne l’a été qu’à une très faible majorité, aussi… Je pense que si nous la modifions légèrement, peut-être emportera-t-elle la majorité cette fois-ci ? »
Garance pencha la tête, l’air curieux et d’un geste de la main, encouragea la cheffe guerrière à poursuivre, ce qu’elle fit sans tarder.
— « Je crois que votre proposition portait sur le choix de celui ou celle que vous appelez votre… héritier ? L’héritier peut choisir de régner seul ou de ne pas régner ? »
Devant le ton interrogatif que prit Boris et le sourire incertain de la cheffe guerrière, Garance acquiesça.
— « Peut-être que cette proposition fait peur parce qu’elle sous-entend qu’un royaume pourrait se retrouver sans souverain par refus de celui-ci de régner. Ou alors, un souverain qui règnerait seul sans partage, sans… époux, c’est bien ça que vous dites ? »
La reine des Andes hocha de nouveau la tête, accompagnée par Marina et Juliette, et Taravahë poursuivit, à travers la bouche de Boris.
— « Sans époux pour le ou la tempérer. Alors, voilà ce que je propose : dorénavant, régnez donc à plusieurs, mais en tant qu’associés et pas en tant qu’époux. »
La proposition, claire et limpide, fut suivit d’un silence profond, interrompu après quelques minutes par la voix hésitante d’Eléanor.
— Mais… dans ce cas… Comment… Comment faire pour transmettre la couronne ?
Le Dévoué Valmec tourna violemment la tête en direction de la reine de Percée, mais celle-ci ne lui adressa pas un regard, dissimulé derrière son rideau triste de cheveux raides. Ses mots furent traduits et la réponse de Taravahë arriva sans tarder.
— « Eh bien, vous souverains avez tous les pouvoirs, non ? Vous pouvez choisir votre successeur librement, non ? Comment faites-vous lorsque vous n’avez pas d’enfant ? »
Eléanor eut comme un mouvement de recul et baissa la tête, muette. Diane ne manqua pas de sourire devant cet aveu de faiblesse, et très vite sa voix insidieuse résonna.
— Taravahë a parfaitement raison, reine Eléanor. D’ailleurs, vous-même, avec votre héritière sur le trône de Crystallide… que ferez-vous lorsque vous ne serez plus en âge de régner ?
Les épaules de la reine de Percée se tendirent visiblement, mais elle releva tout de même la tête lentement.
— Je… Je l’ignore, avoua-t-elle d’une voix éteinte. Je n’ai pas d’autre enfant mais… Richard en a un.
La Magicienne Sans Cœur se figea instantanément, sous le regard vitreux de la reine Eléanor. À son tour, Juliette croisa les yeux de sa mère et tressaillit imperceptiblement. La reine d’Indeya fixait l’échange avec une immobilité expectative. Mais ce fut Diane qui reprit la parole de son ton sinueux, ignorant le malaise qui régnait.
— Alors j’imagine que vous avez donc déjà une héritière, ou un héritier.
Eléanor ne répondit pas et se contenta de dissimuler son visage derrière ses longues mèches ternes, et ce fut Marina qui prit sa place.
— En effet, comme vous le dites vous-même, Taravahë, nous n’aurons aucun mal à désigner la personne de notre choix afin de nous succéder au trône. Par ailleurs, certains d’entre nous n’auront pas d’autre choix puisque nous n’avons pas d’enfant.
— Vous savez, Madame la Présidente, susurra alors Diane, joignant ses mains devant elle, un sourire carnassier sur ses lèvres, il est encore temps d’enfanter. Vous possédez encore tous les atouts et dons de la jeunesse, et bien plus encore…
Marina se figea, ses yeux d’ambre déchirés par un éclair menaçant. Ses mains se refermèrent avec violence sur le marbre, le bout de ses ongles s’illuminant d’une étincelle rougeoyante.
— Comment osez-vous ? grinça-t-elle, sa voix grondante. Peut-être avez-vous un époux à me présenter ?
La reine des Ospales recula pour s’appuyer contre son dossier, tendant les mains, paumes ouvertes, dans un geste d’abandon, mais le sourire tortueux qui tordait ses lèvres faisait mentir son apparente modestie.
— Oh, bien sûr que non. Vous vous méprenez, Madame la Présidente. Jamais je n’oserai. De plus, je crois savoir que vous n’êtes pas faite pour prendre époux…
La reine d’Elesther devint aussi immobile qu’une statue de marbre, ses prunelles dorées grandissant un peu plus à chaque instant. Elle serra les poings, dissimulant ses ongles incandescents, et élargissant le sourire de Diane. Soudain, la voix chantante de Juliette, désormais légèrement irritée, interrompit la joute verbale.
— Euh… Excusez-moi, mais quel rapport avec la proposition de Taravahë ?
— Vous avez tout à fait raison, reine Juliette, concéda Marina entre ses dents, non sans une pointe de soulagement. Cette discussion a bien trop dérivé et s’éloigne du débat présent. Elle n’a surtout rien à faire autour de cette Table.
— Certes, je le reconnais. Néanmoins, si d’aventure vous souhaitiez la poursuivre dans un environnement plus… intime, sachez que la porte de mes appartements vous est grande ouverte.
Marina tressaillit, la pointe de ses cheveux se teintant de rouge et se soulevant d’un même mouvement, comme animés par un vent invisible.
— Diane, mais enfin ! s’écria Amalric dans un hoquet de surprise. Mais que t’arrive-t-il…?
Le roi d’Indeya se racla la gorge avec gêne.
— Reine Diane, je vous prie. Nous vous demandons de ne pas oublier le débat en cours.
— Très bien, cracha la reine des Ospales, croisant les bras sous sa poitrine. Alors par pitié, accordons-nous et ne perdons pas plus de temps. Passons au vote.
— Attendez-un instant, tempéra Garance, sa voix pleine de sagesse. Peut-être quelqu’un a-t-il une question ? Une interrogation quant à la proposition de Taravahë ?
— À vrai dire, j’en ai une, reconnut Christian. Qu’advient-il lorsque les souverains qui souhaitent procéder à une association sont déjà mariés ? Est-ce compatible avec le mariage ?
Tous se tournèrent vers Taravahë, qui haussa les épaules avec nonchalance, faisant frémir les plumes sur ses épaules et dans sa chevelure crépue.
— « Nous n’avons pas de mariage, ce sont deux choses différentes », traduisit Boris, précis et attentif. Alors je ne vois pas pourquoi les deux ne pourraient pas se cumuler ? Si vous sentez qu’il est nécessaire de vous… marier pour prouver votre amour, faites. Mais maintenant, vous aurez le choix. S’associer pour régner, se marier pour s’aimer… Se marier pour régner, s’associer pour s’aimer… Le choix sera vôtre. »
— Et ceux qui sont déjà mariés… commença Eléanor, bégayant. Peuvent-ils, euh… choisir de mettre fin à leur union ?
— Puisque les souverains possèdent tous les pouvoirs, je ne vois pas de raison qui pourrait faire obstacle à cette possibilité, répondit Diane, tranchante.
— Qu’en est-il du souverain légitime ? s’enquit Amalric, les sourcils froncés. Normalement, celui qui hérite du trône – ou est nommé roi – est considéré comme le souverain légitime. C’est lui qui détient le pouvoir de fait, c’est lui qui a la Parole à la Table des Sept… des Dix, en principe. Mais avec l’association, qu’advient-il du souverain légitime ?
— J’imagine que le souverain légitime reste celui qui succède au roi précédent, non ? proposa Juliette.
Boris répéta l’interrogation du roi de Galvin et la remarque de la reine de Crystallide à l’interprète. Taravahë posa son regard de charbon alternativement sur Juliette, puis Amalric.
— « Si vous voulez. Je ne suis pas sûre de comprendre votre notion de… légitimité », répéta Boris, marquant une pause fidèlement au discours originel. « Mais si vous voulez un souverain légitime, ça ne change rien à l’association. Votre souverain légitime choisira de s’associer à quelqu’un ou non. Par contre, une fois l’association contractée, il n’y a plus de légitimité qui tienne. Quand il y a association, c’est l’égalité qui règne. »
Juliette et Marina hochèrent la tête dans un même mouvement, tandis que Christian échangeait un regard lourd de signification avec son Attendante.
— Et l’objectif est que ce système d’association devienne peu à peu légion et remplace la coutume actuelle du mariage forcé et arrangé, n’est-ce pas ? interrogea Marina, cherchant le regard sombre de Taravahë.
Cette dernière lui adressa un sourire magnanime.
— « Je ne sais pas si ça fonctionnera, mais… chez nous, c’est aujourd’hui la coutume. Et nous sommes tous du même monde, non ? »
Les lèvres écarlate se Marina se fendirent d’un sourire exquis, mais ce fut une voix glaciale, néanmoins libérée de sa rigidité, qui retentit dans le silence.
— Bien sûr, dit Diane, l’air étrangement apaisée. Notre Monde et ses coutumes nous appartiennent, à nous tous. Notre Monde est nous tous.
Le regard d’ambre de Marina captura les prunelles blanches de Diane qui paraissaient abriter une pureté irréelle pendant l’espace d’un instant.
Pour la première fois, les diamants et les braises se rencontrèrent sans se haïr.
Marina hocha lentement la tête, et Diane lui répondit comme un miroir. La reine d’Elesther se força à détourner le regard d’un mouvement brusque qui fit virevolter ses cheveux ébène.
— Bien, si personne d’autre n’a de question, nous procéderons au vote.
Dans le silence général, elle fit signe au Penseur Perrault et au Dévoué Daryn qui réalisèrent leur mission dans la plus grande discrétion et efficacité.
Les pièces de bronze et d’or pleuvent dans la boîte en bois.
La main de Perrault est vive et rapide lorsqu’il fait le décompte.
Sa voix tressaute de joie lorsqu’il annonce le résultat.
Neuf contre un.
Les sourires abreuvent l’assemblée de souverains.
La lumière traverse le rideau sombre des cheveux d’Eléanor.
Le visage d’Amalric reflète les rayons du soleil doré.
Les yeux de Juliette se fondent dans une abîme de bonheur.
Les diamants de Diane effleurent les braises de Marina, encore.
Christian tend le bras à sa reine.
La main de Jade se pose sur lui avec la douceur d’un oiseau.
Le roi du Sskiar colle son front contre celui de Taravahë.
L’Impératrice Noire fait chanter sa robe de fer noir.
Elle se lève, petite poupée chancelante, tremble.
Elle brandit le poing haut au-dessus de sa tête voilée.
Sa main se fige dans les airs.
Capturée par les doigts immenses, informes de Ren.
Madame Ren sourit, la courbe de ses lèvres noires funeste.
Elle porte la main minuscule contre sa bouche béante.
Et elle murmure, narquoise.
— Ssssh.
Très intéressant le concept d'i'horana. Je répète que j'aime beaucoup les questionnements politiques et moraux que tu amènes à la Table. Ca donne son sens à l'arrivée des personnages étrangers aux continent en comparant les différentes pratiques et coutumes. J'ai beaucoup aimé l'argument du "ça se fait chez nous et nous sommes tous du même monde", très bon ! J'aime bien cette manière de penser.
Intéressantes réactions de Diane dans ce chapitre. J'imagine qu'elle a voté pour la proposition, ne serait-ce que parce que politiquement c'est pas top de voter seul à main levée. Surtout quand on n'a pas que des amis autour de la Table.
Bonne prise de parole de Christian également. C'est un personnage intéressant.
Je continue !
Je suis vraiment très contente que tu apprécies un peu les idées qui sous-entendent cette histoire et qui me tiennent beaucoup à coeur ;) Et oui comme tu le dis la présence des souverains étrangers fait soudainement sens : la confrontation entre les différentes cultures et coutumes est importante et elle a toute sa place au milieu de cette table où la plupart des gens sont bien ancrés dans leurs propres croyances ^^ Ça permet de montrer qu'il y a toujours une autre manière de voir les choses, même si on y aurait jamais pensé :)
Alors par contre les votes ne se font pas à main levée, j'ai précisé au début puis plusieurs fois pour rappeler mais le vote se fait en déposant une pièce dans une boite ahah ^^ Donc pour le coup si le vote est vraiment secret ;) Donc on ne peut pas savoir ce que Diane a voté, mais je te laisse faire ta propre théorie là-dessus :P
Ravie que tu apprécies le personnage de Christian, c'est un personnage qui met du temps on va dire pour se révéler, mais j'y suis assez attachée ^^ On a besoin d'un peu de douceur parfois ahah
Merci pour ton commentaire comme toujours !
A tout bientôt ;)
"Jade leva la tête, soutenant le regard du roi d’Indeya, ses yeux verts scintillant de questionnement." scintillants
" L’Impératrice Noire fit un geste de la main expéditif qui fit cliqueter son armure de fer noir et inspira une moue malicieuce à Ren, mais cette dernière ne prit pas la peine de traduire l’intention de la souveraine du Nihil." Malicieuse
J'aime beaucoup le fait que Christian se mette en retrait s'il ne peut donner la parole à Jade <3
"— « Sur les Îles Taravané et au Sskiar », continua Boris, « nous n’avons pas de mariage. Je crois que le Nihil possède une pratique similaire, mais je n’en suis pas sûre. Mais nous, lorsque nous souhaitons partager une partie de notre vie avec quelqu’un d’autre, nous nous associons. Le nombre de personnes associées est indifférent. La durée aussi. Ça peut durer toute une vie, ou simplement quelques mois, quelques semaines, et ce n’est jamais une obligation. La seule condition, c’est que toutes les personnes impliquées soient d’accord, aussi bien pour former l’association que pour la dissoudre. L’association peut prendre toutes les formes que l’on souhaite, nous pouvons lui donner le contenu que l’on désire. Cela peut être pour régner, mais aussi pour cultiver la terre, pêcher, construire un navire, faire un enfant ou faire l’amour. La règle est simple, universelle et intangible : tout ce que l’on fait, c’est ensemble et de plein gré. »" Mais comment j'adore ce principe !!!
"La proposition, claire et limpide, fut suivit d’un silence profond, interrompu après quelques minutes par la voix hésitante d’Eléanor." suivie
J'aime beaucoup leur façon de voir les choses <3<3<3<3<3
"— « Si vous voulez. Je ne suis pas sûre de comprendre votre notion de… légitimité », répéta Boris, marquant une pause fidèlement au discours originel. « Mais si vous voulez un souverain légitime, ça ne change rien à l’association. Votre souverain légitime choisira de s’associer à quelqu’un ou non. Par contre, une fois l’association contractée, il n’y a plus de légitimité qui tienne. Quand il y a association, c’est l’égalité qui règne. »" Je confirme, je suis fan, fan, fan <3
Oh, mais j'adore la fin de ce chapitre <3 J'imagine aisément que Diane est la seule qui ai voter contre ? Ou alors, je me trompe et c'est quelqu'un d'autre, mais en tout cas, c'est passé <3
« J'aime beaucoup le fait que Christian se mette en retrait s'il ne peut donner la parole à Jade <3 » --> ouiiii, Christian c’est vraiment un mec bien et réglo et sa loyauté (envers Jade et sa promesse), et je l’aime beaucoup pour ça ! Il est très doux et juste :)
« Mais comment j'adore ce principe !!! » --> oui j’ai adoré l’imaginer ahah, pour moi c’est vraiment quelque chose qui devrait exister (go le créer mdr). Contente que tu aimes du coup :D
« J'aime beaucoup leur façon de voir les choses » --> trop contente que tu aimes, je trouve que c’est important d’apporter des points de vue et des visions différentes, ça permet aux persos principaux de relativiser et de s’interroger un peu sur leurs acquis. Et aussi, j’espère que ça apporte des réflexions intéressantes pour les lecteurs :)
« Je confirme, je suis fan, fan, fan <3 » --> oui hein, une relation basée sur l’égalité ça vend du rêve hein ? Ahah
« J'imagine aisément que Diane est la seule qui ai voter contre ? » --> intéressant que tu penses ça, mais non ce n’est pas elle :P Même elle sait reconnaitre certaines bonnes idées lol
Merci beaucoup pour ton commentaire, à tout de suite ;)