CHAPITRE 45

CHAPITRE  45

 

1.

 Greg, assis près de Katsumi, tête baissée.

Katsumi lui parle à l'oreille, ses palettes et pinceaux autour de lui, devant une large toile d’où Jackson est en train de naître. Greg ne lève pas les yeux vers moi. En revanche, Katsumi se tourne dans ma direction avec un soupir.

- Tu peux nous laisser cinq minutes ?

Je n’avais pas l’intention de suivre mon fiancé - je voulais juste fermer la porte d'entrée qu’il avait laissé grande ouverte. Quand j’ai entendu la porte voisine se fermer derrière lui, je l’ai suivi, sans avoir pris la décision de le faire. Je ne suis pas la bienvenue, ce n’est pas une surprise.

En silence, je retourne chez moi, rafraîchie par la pluie. Pourquoi n’ai-je pas pensé à Greg dans nos préparatifs ? Nous étions impatients de ce nous pourrions apprendre, j’en ai oublié ce que Greg ignorait encore sur lui-même et qu’il allait forcément comprendre, publiquement et sans ménagement. La main dans le feu sans l'étape de l’eau glacée.

 

2.

Le visage d’Amy est calme, elle essuie ses larmes puis regarde ses mains, semblant presque surprise qu’elles soient humides. Akira et Milo l’entourent, Libby a posé les mains sur ses épaules.

- C’est ça le plus étrange pour moi… dit-elle. Un frère mort, un frère qui ne peut pas mourir… ? Si inégal… Pourquoi pas un…

Elle fait un geste des deux mains, comme pour créer un équilibre et elle semble même attendre une réaction de ses interlocuteurs, la proposition d’une solution plus équitable.

- Si je pouvais, lui dis-je en m’approchant, je donnerais un de mes siècles, ou plusieurs, à Jackson.

- Je sais… soupire-t-elle. J’aimerais lui donner le reste de ma vie. Pour lui et pour ses enfants…

Le visage de Libby s’assombrit tandis qu’Amy passe à nouveau ses mains sur son visage avant de s'adresser à moi comme si nous étions seules.

- Je suis allée voir un médecin et je prends des anti-dépresseurs depuis quelques jours. Ça apporte un soulagement, c’est vrai… La douleur est moins écrasante… En même temps, là, tu vois, je ne sais pas ce que je ressens. Je pleure mais tout me semble irréel…

Elle se lève, et, se tournant pour attraper son imperméable, annonce :

- Bon, je vais aller voir l’Immortel… Il est à côté ?

Je hoche la tête. Elle regarde la table ronde et considère les différents plats prêts à combler une faim, réconforter un désarroi, encourager un effort.

- Tu veux prendre quelque chose avec toi ? lui dis-je,

- Tu sais, intervient Libby, si Amy a un petit creux, je crois qu’il y a aussi une cuisine à côté, avec un frigidaire …

Je fais un geste pour me désengager de la proposition dans la légèreté. Amy hésite un instant.

- En fait, je prendrais bien un peu de terrine, je suis sûre que Nana aimerait goûter… Et puis aussi….

Finalement, je dispose des tranches de terrine, parts de quiche lorraine et de pâté en croûte, et une sélection de fromages français avec une demi-baguette, sur plusieurs assiettes que Libby, visiblement agacée, doit aider à porter.  

Akira les regarde s'éloigner, et après un court silence, me fait signe qu’il va les suivre à côté "juste pour être sûr que tout va bien.”

Milo s’est servi un bol du peanut stew pendant qu’Amy faisait son choix. Il agite sa cuillère dans ma direction.

- C’est merveilleux, ce que tu as fait là ! Ça me rappelle des souvenirs… Où as-tu trouvé cette recette ?

- Euh… Internet?

Il se met à rire et m‘invite à m'asseoir près de lui, dans l’angle de la table rectangulaire.

 

3.

- Tu te souviens de la nourriture que tu m’as donnée dans ce baluchon lors de notre rencontre en 1918 ?

- Oh j’en suis encore désolée, mais c’est tout ce que j’avais… un quignon de pain dur comme du bois, un talon de jambon… un bout de fromage…

- Tu plaisantes ? C’était un festin ! Et la demi-bouteille de vin rouge… J’avais l’impression de revivre ! Je me doutais bien que les médecins m’avaient repéré, la grippe, la blessure… J’aurais dû disparaître aussitôt. Mais c’est comme si j'étais sous anesthésie, apathique… Jusqu'à ce que tu arrives!

Il finit son bol, le met de côté, et pose ses mains sur les miennes.

- Je ne suis pas sûr que ce soit internet qui te donne tes recettes. Enfin, un début, une piste à suivre peut-être. Ensuite, tu devines ce dont tes invités ont besoin… Une empathie gustative !

Il tapote le bol avec la cuillère.

- C’est égoïste, mais je suis content que tu aimes toujours cuisiner, ajoute-t-il. Tu aurais pu décider de prendre une vie sabbatique, te nourrir uniquement de ce que d’autres préparent…. Mais Nathalie Duval est toujours en pleine activité !

- Je me sens tellement différente d’elle, pourtant…. Depuis que je suis ici, je suis fragile, je fais des attaques de panique… Je n'étais pas comme ça à Paris!

Milo sourit, hoche lentement la tête sans me regarder et finalement, prononce :

- A Paris, tu avais une vie très active, beaucoup de rencontres, d'adrénaline… Ici, c’est différent. Et qui sait… C’est peut-être parce que tu as plus de force intérieure que tu ouvres la porte à toutes ces émotions? De nouvelles facettes de notre personnalité émergent d’une vie à l'autre, surtout si la précédente s’est terminée brutalement…

Ses paroles me ramènent aux préoccupations du moment.

- Tu connais bien Guillain, n’est-ce pas ? Tu crois que c’est lui qui a tenté de me détruire avec cette bombe ?

Milo est pris de court.

- Je croyais que le coupable avait été arrêté ? Qu’il avait avoué ?

- C’est tellement pas son style ! Ou même ses capacités…

En quelques mots, je lui parle de Bergaud, de ses accusations contre “Pierre Bonnet”. Et de l’autre bombe, qui a détruit Iain.

- Qu’en penses-tu ? dis-je en guise de conclusion. Iain était aussi dans la Résistance, il avait entendu parler de Pierre Bonnet.

De nouveau, mon interlocuteur reste silencieux un moment, rassemblant ses idées.

- Guillain, comme tu l’appelles, est tellement complexe, soupire-t-il. Nous avons travaillé ensemble pendant des années, et je ne suis pas sûr de le comprendre. Je l’ai vu se dépenser avec courage et compassion dans des situations qui auraient fait renoncer tant de gens. Et à d'autres moments… je ne sais pas. Un autre homme, à mes côtés. Imprévisible, sombre, violent même. Mesquin.

Je lui raconte en quelques phrases comment je l’ai connu et la façon brutale dont notre cohabitation dans la forêt s’est terminée, quand il m’a frappée et chassée pour avoir tué les hommes qui l’attaquaient.

- Vous avez vécu comme frère et sœur ? s'étonne Milo. Loin de tout ?  Pas de… romance ?

- Pas la moindre. Il était moine. J'étais en deuil de mon mari… et grièvement blessée. Il m’a soignée. C'était une telle chance de tomber - c’est le cas de le dire - sur un Semblable… Il était patient, rassurant. Il m’a appris des livres entiers de la Bible - par cœur ! Je l’admirais tellement. Et soudain, il m’a jetée dehors. On s’est retrouve plusieurs fois au cours des siècles. Récemment, donc, on a travaillé ensemble - dans la Résistance. Il était l’expert des bombes. On l’appelait ‘le chirurgien’. Calme et précis, tu vois ? Il avait confiance en moi. Il fabriquait la bombe, je la posais. Encore une période de ma vie où je n’avais peur de rien ! Enfin, si, j’avais peur.  Mais j'étais dans le contrôle, sûre de moi…

- Malgré tout, ça s'est mal terminé.

- Oui, notre réseau trahi par notre ami ‘le chirurgien’. Un héros de la Résistance, un vrai, et aussi un traître, un vrai…

Milo reste songeur un moment. Je regarde son visage à la riche couleur sombre. Ses yeux sont sans doute ce qui m’inspire le plus chez lui, d’un noir profond et pétillants, dont les paupières épaisses montrent que cet homme à l'apparence jeune malgré les cheveux blancs, possède une sagesse et une profondeur qu’on rencontre rarement, quel que soit le nombre de siècles que l’on passe à chercher.

- Comme tu sais, je l’ai connu juste après, dit-il. Il ne mentionnait quasiment jamais les bombes, les combats… Ton nom revenait parfois. Avec une certaine amertume. Il te trouvait intransigeante, sévère.

Ça me fait rire, un rire désabusé. Milo poursuit :

- Non, ce dont il parlait tout le temps, c’est de Marie. L’amour de toute sa vie, disait-il. La seule allusion à sa trahison : il parlait de tout ce qu’il avait fait pour elle, y compris faire souffrir les siens et lui-même…

Exclamation sarcastique de ma part. Lui-même… La seule chose qui le fait souffrir, c’est la lumière crue de la réalité qui ne cache rien de ses choix.

- Mais Marie a-t-elle disparu à la fin de la guerre ? demande Milo. La façon dont il en parlait, ce n’était pas très clair. Elle l'obsédait encore comme si rien n’était fini entre eux.

- Écoute, je suis morte officiellement en 1945, j’ai forcément perdu contact avec tous ces gens. Elle avait survécu à la guerre, il y a veillé. Je la connaissais bien, tu sais, nous étions amies. Je l’appelais Bibiche, ça agaçait Guillain au plus haut point mais c’est elle qui le demandait ! Elle était très jolie.

- Oui, ça, je l’ai beaucoup entendue, l’ode à la beauté de Marie. Bibiche, hein?

- Tu vois, c'était significatif qu’elle se fasse appeler ainsi. Elle était fille de fermiers, simple, naturelle, elle parlait crûment parfois… Et à côté de ça, elle ressemblait à un Botticelli, superbe, lumineuse. L’attention qu’elle suscitait la mettait mal à l'aise. Elle voulait passer inaperçue. Mais elle a fini par être conquise par l’adoration de Guillain.

Nous restons silencieux un moment. Milo ne m'apprend pas grand-chose mais j'apprécie de pouvoir parler de Guillain avec quelqu’un qui le connaît bien.

Sur un ton hésitant qui me surprend, il reprend la parole.

- Je voudrais te dire quelque chose, mais ça m’embarrasse un peu…  Ça ne signifie sans doute rien, je l’ai vu si peu de temps, en fait… Tu sais que Greg a accompagné, comment il s’appelle… le blessé à l'épaule, quand ils sont venus me voir à Harborview.

- Katsumi.

- Oui, voilà. Akira ne m’avait pas dit que Greg et toi étiez ensemble…

- J'étais encore en Thaïlande à ce moment-là…. Nous avions rompu.

- Quoi qu’il en soit… Bon, je vais te le dire comme je l’ai senti. J’ai cru que Greg et Katsumi étaient en couple, et que Akira était… leur bienfaiteur, en quelque sorte. Mais que le couple, c’était eux deux. Leurs gestes, leur façon d'être… Je me suis trompé, manifestement. Mais je voulais juste te donner mon impression.

Je remercie Milo de ses paroles, qui me rappellent une remarque surprenante venue de Katsumi deux jours plus tôt, destinée à me choquer, et que j’ai mise de côté. J’examinerai tout ça plus tard avec Greg. Ou seule.

Milo reprend mes mains dans les siennes, je ne les retire pas, sa chaleur me fait du bien. Tant de pensées, de suppositions, d'inquiétudes tournent dans mon esprit. Je me sens plus vulnérable que jamais. Je demande, en chuchotant presque, sans savoir pourquoi puisque nous sommes seuls :

- Qu’est-il arrivé à Aemouna, à ton avis ?

Milo laisse échapper un soupir oppressé, comme s’il venait de recevoir un coup.

- Je ne sais pas, dit-il, je suis très inquiet. Ne pas donner de nouvelles plusieurs années de suite, ça ne lui est jamais arrivé. Si elle est toujours parmi nous, elle est dans un environnement dont elle n’a pas le contrôle, c’est clair…

Je répète avec effroi :

- “Si elle est toujours parmi nous”...

Aemouna détruite… C’est ce que je crains, bien sûr, mais entendre les mots de Milo m’emplit de détresse. Ça devient trop réel. Milo semble soudain inconfortable.

- J’ai une hypothèse, sinistre malheureusement. Qui n’est peut-être pas avérée. J’ai essayé d’en parler à Libby… Mais c’est un peu difficile de parler à Libby de certains sujets ces temps-ci. Nous sommes très proches, elle et moi. Un peu comme Akira et toi … Elle m’a écouté mais elle refuse d’examiner les indices possibles. Son attachement pour Aemouna est profond. Elle cherche à se protéger, elle ne veut pas être trop entamée émotionnellement. Elle soutient Amy et beaucoup de son énergie lui est consacrée. Tu as fait la guerre… Tu as dû voir des blessures, des morts ? Accepterais-tu que je te montre une photo ? Attention, elle est difficile à voir. 

- Bien sûr, dis-je dans un souffle.

Il sort une tablette de la sacoche qu’il a amenée avec lui, la met en fonction. Des images glissent, obéissant à ses mouvements de pouce, des images colorées, visages souriants, puis il ouvre un dossier différent.

- Ce que je vais te montrer, explique-t-il, c’est une main, une main séparée d’un corps. Je crois que c’est la main d’Aemouna, mais je ne suis pas sûr. Elle s’est comme asséchée, ne s’est pas détériorée. Bon, dis-moi ce que tu en penses.

Ce pourrait être la main d’une momie, dont la couleur sombre ressort sur la blancheur de ce qui est sans doute la paillasse d’un laboratoire, coupée juste au-dessus du poignet. Un bandage entoure l’extrémité interrompue.

- Je ne peux rien dire… Ça pourrait être la main de… de n’importe qui…

- Une main de femme quand même.

- Oui, trop délicate pour être celle d’un homme.

- Tu peux éclaircir, rendre le cliché plus lumineux avec ce réglage, ici…

Soudain, je vois mieux les ongles, les jointures, le dos de la main.

- J’ai aussi une photo de la main posée dans l’autre sens, avec la paume visible… dit Milo sur le point de faire bouger l’écran une fois de plus.

- Attends…

J’élargis la photo et attrape même une loupe que je garde toujours à proximité de la cuisine pour lire les étiquettes souvent écrites en caractères minuscules. Et je la pose, accablée, après m’en être servie.

- C’est elle. C’est la main d’Aemouna.

- Tu es sûre ? Comment le sais-tu ?

Milo espérait une autre réponse de ma part, le ton de sa voix le montre. J’explique :

- J’ai passé un hiver avec Aemouna il y a quelques siècles… dans les Alpes, un petit couvent où nous avons logé toutes les deux. C’était une si belle coïncidence de la retrouver la ! Elle m’a montré sa main, raconté comment elle avait perdu deux doigts, qui finalement s'étaient ressoudés. Sa main était de nouveau entière mais elle avait gardé une cicatrice, que l’on voit, là, la ligne qui va du poignet à la base de l’annulaire…

Milo repousse la tablette d’un geste brusque.

- Tu as raison, dit-il sombrement. Je me souviens de la cicatrice, de l’incident qui l’a causée. C’est elle. Je ne pouvais m'empêcher d'espérer… Cette photo vient du Middle West, les grandes plaines américaines, j’ai beaucoup d’amis là- bas, et des correspondants dans les forces de l’ordre. Ils ont trouvé cette main mais ne savent pas qui est la victime. Et ils ne sauront jamais…

Il s’affaisse sur la chaise.

- Où la main a-t-elle été trouvée ?

- Yellowstone National Park. La police pense que le reste du corps a été jeté dans une des sources volcaniques et dissous par l'acidité.

Je suis saisie par un vertige. Je ne sais pas trop ce qui se passe, dans ce choc, mais je me trouve cramponnée à Milo. Nous nous tenons l’un à l'autre, tous les deux en détresse.

- Ce n’est pas sûr, souffle-t-il. Rien n’est sûr.

- Je me trompe peut-être… Beaucoup d’autres femmes peuvent avoir ce genre de cicatrices….

Les couleurs irréelles, superbes, des sources de Yellowstone se superposent dans mon esprit avec la vision d’Aemouna, son bras ensanglanté, traînée et jetée dans un lac de souffre. Des images d’enfer…

- Calme-toi, calme-toi… murmure Milo à mon oreille.

Nous sommes à présent assis sur le divan, face à face.

- Calme-toi, répète-t-il. Tu sais qui je suis ?

Je le regarde, abasourdie.

- Bien sûr, Milo. Pourquoi tu…

- Dis mon nom s’il te plaît. Tous les noms que tu connais.

Bon, il a l’air d’y tenir, je lui fais confiance et il est médecin. J'obéis.

- Milo… Emile Traoré… Paul Freeman dans les années 50… A présent, c’est… attends… Sterling Washington… Mais pourquoi… ?

- Tu as un peu… viré en spirale, il y a un instant. Le choc d’avoir vu cette photo, de ce que je t’ai dit…

- Une attaque de panique ? Je ne m’en souviens même pas. Est-ce que j’ai crié ? Ou…

- Non. Tu avais du mal à respirer, et c’est comme si tu ne savais plus où tu étais, ni qui j'étais. Ça a duré quelques secondes, c’est tout.

Ça ne s’arrange pas du côté de mes neurones. Maintenant j’ai des attaques de panique et d'amnésie, simultanément. Je baisse la tête. Milo replace une mèche de cheveux derrière mon oreille, passe le dos de sa main sur ma joue au passage. Comme j’aimerais que Greg soit là. Le réconfort, ce serait d'être dans ses bras - malgré toute la gentillesse de Milo. Quand je me sens tomber en morceaux, comme en cet instant, il a une façon de me serrer fort, sans que je me sente oppressée. Il me rend ma cohésion intérieure.

Milo souffle :

- Je vais te dire quelque chose que je n’ai encore dit à personne. Je sens qu’Aemouna est toujours vivante. Ce n’est pas rationnel. La main était tournée vers une de ces sources, comme pour montrer une direction. C’est une mise en scène. Elle n’a pas été détruite.

Avant que je puisse réagir à ces paroles surprenantes, la porte d'entrée s’ouvre sur un brouhaha de voix. Milo me repousse brusquement, comme si nous étions pris sur le fait dans un méli-mélo compromettant.

Akira prend la parole pour combler le moment embarrassant.

- Alors nous avons fait un petit test…

Il se retourne à moitié vers Greg qui le suit, le visage fermé, et s’assoit à la table rectangulaire sans regarder dans notre direction. Il fait un geste vers Akira comme s’il acquiesçait à quelque chose.

- Une coupure avec un couteau de cuisine… et cela a confirmé que Greg est bien des nôtres. La plaie a disparu en moins de trois secondes.

Greg lève la main droite, intacte, pour illustrer le propos, mais tête baissée, sans regarder qui que ce soit. Ce geste me frappe. Une main qui confirme l'éternité, alors que je viens de contempler une main suggérant une destruction…  Je vais m’asseoir près de lui et lui demande :

- Comment te sens-tu ?

Il ne répond pas. Toujours près du divan, Milo parle d’Aemouna à Akira et Libby. Amy écoute elle aussi et passe son bras autour de la taille de sa compagne dont elle sent le désarroi. Greg garde le silence et tourne même la tête légèrement à droite, pour éviter de rencontrer accidentellement mon regard. A quoi joue-t-il ?

- S’il te plaît, parle-moi, regarde-moi, dis-je

Je pose la main sur sa joue et force son visage à se tourner vers moi.

Ce qui se produit immédiatement a la force d’une déflagration. Greg se dresse en furie. Il grandit sous mes yeux, menaçant, sa tête touche le plafond. Il crie quelque chose dans une rage folle. Je n’arrive pas à mettre les syllabes ensemble pour former des mots, elles rebondissent sur les murs et me frappent au passage.

Il faut quitter cette pièce. La porte d'entrée est inaccessible, avec la table rectangulaire en travers du passage et la nécessité de contourner les autres présents. La solution est simple. Un pas après l’autre, je marche vers la porte-fenêtre qui mène au jardin, sans me retourner - ne jamais montrer son dos au danger. Quelques secondes plus tard, la pluie et le silence m'accueillent.

 

4.

J’aime le murmure des gouttes d’eau sur les différentes surfaces, une variété de chuchotements. Dans la fraîcheur de cet environnement liquide, les mots de Greg se combinent les uns avec les autres, retrouvent leur sens. Il a parlé d'être traité comme un enfant, humilié, manipulé... Le glissement de la porte fenêtre m’apprend que je ne suis plus seule. C’est lui, tout de colère contenue.

- Comment peux-tu me traiter ainsi, et devant tes amis ! s’indigne-t-il. Ne me refais jamais ça !

- Ok.

Dans l'état où je suis, je suis délestée de tout désir de m’expliquer ou de faire valoir mon point de vue. Ma réponse suscite une surprise fugitive chez Greg, qui enchaîne après un court silence :

- Pourquoi ne pas m’avoir dit que j'étais comme toi ? Pourquoi leur parler à eux, plutôt qu’à moi ?

- J’aurais dû te parler le jour même où tu as compris que je disais vrai. Tu as raison.

Moment de silence à nouveau. Ce jour-là, j’avais dû fuir en Asie à cause de son obsession de faire savoir à la terre entière que Nathalie Duval était en vie. Mais à mon retour, plutôt que de me consacrer à ces crêpes aux épinards, j’aurais mieux fait d’expliquer mes raisons de penser que nous étions Semblables. J’ai préféré surfer sur la joie de nos retrouvailles plutôt que de plonger dans les affres d’explications déstabilisantes. Vision à court terme…

Déconcerté de me voir approuver ses paroles, Greg n’a pas de mal à identifier une nouvelle source d’irritation.

- Je n’aime pas ce Milo, dit-il sèchement. Il est d’une suffisance. Et la façon dont il te touche, au moindre prétexte…

- Ce n’était pas un prétexte, Aemouna…

- Oui, j’ai entendu qu’il s’agissait d’Aemouna, quelle qu’elle soit. Je ne suis pas sourd. Mais il trouvera toujours une bonne raison de promener ses mains sur toi. Tu vois comment il te regarde ? … Tu t'en rends compte ou pas ?

Les visions d’enfer qui entourent Aemouna, le chagrin, l’angoisse des hypothèses de ce qui a pu lui arriver m’ont brisée. Par contraste, les propos de Greg sur les supposées intentions de Milo sont des distractions. Je le regarde avec une bienveillance amusée, la pluie ruisselle sur nos deux visages. Et je me mets à rire doucement.

- Tu embrasses Katsumi dès que j’ai le dos tourné. Vous avez couché ensemble. Tu n’attends qu’une chose, c’est que je comprenne et que je te quitte sur la pointe des pieds, avec dignité, pour vous laisser vivre tous les trois ensembles.

Malgré la pluie, je n’ai pas de mal à discerner son expression stupéfaite.

- Qu… Quoi ?? articule-t-il, me dévisageant comme si j’étais folle.

- C’est ce que Katsumi m’a dit. Je sais que ce n’est pas vrai.

Pauvre Greg. Maintenant, il se demande si c’est lui qui devient fou.

- Katsumi t’a dit ça ? demande-t-il comme s’il espérait désespérément avoir mal entendu.

Je hoche la tête et répète :

- Je ne le crois pas. Tu es gentil avec lui depuis son arrivée parce que… c’est ton truc. Tu réconfortes les gens en détresse. Il n’y a pas d'ambiguïté chez toi, mais lui a d’autres idées en tête. Et il espère semer la zizanie entre nous.

Greg pousse une exclamation lassée et, des deux mains, essuie les gouttes de pluie de son visage.

- Je… Je lui parlerai, qu’est-ce qu’il imagine ? En tout cas, pour moi, la priorité c’est de comprendre qui je suis… maintenant, avec cette impossibilité de mourir.

Il fait un geste de la tête vers la maison et, sans m’attendre, rentre à l'intérieur.

 

5.

A peine dans le salon, Greg est figé de surprise, et il se retourne à moitié vers moi, s’assurant que je suis sur ses talons, comme s’il attendait que je fournisse une explication.

Milo et Akira sont engagés dans une discussion âpre en Japonais, presque à la gorge d’un de l’autre. De quoi parlent-ils ? Milo tourne le dos à la porte-fenêtre mais à plusieurs reprises il fait un geste vers le jardin. La conversation nous concerne, visiblement.

Akira nous voit, interdits et dégoulinant de pluie, et s’interrompt net. Milo se tourne vers nous et se tait lui aussi. Un silence inconfortable s’installe. L'hôtesse en moi réagit.

- Euh… Quelqu’un veut du gâteau ?

Amy éclate de rire et son hilarité est contagieuse. Nous rions tous. Je n’ai pas cherché à faire de l’humour mais j’ai posé la question avec raideur et un enthousiasme forcé, comme une maîtresse de maison cherchant à tout prix à maintenir une bonne humeur chez ses convives.

- Je veux du gâteau, lancent Libby et Amy ensemble.

- Moi aussi ! ajoute Milo en souriant.

Je fais un pas vers la cuisine mais Akira intervient.

- Je m’en occupe. Allez vous changer, tous les deux, vous êtes trempés.

Nous obéissons, montons dans notre chambre. J’attrape au vol la serviette éponge que Greg me lance de la salle de bains. Je me frictionne, sors un T-shirt à manches longues de la pile de mes vêtements qui ont émigré des rangements de notre chambre à coucher.

- C’est l’avantage d’avoir renoncé aux cheveux, ce genre de situation, commente Greg en passant rapidement une serviette sur son crâne lisse avant de changer lui aussi de vêtements.

Je ne peux m'empêcher d'espérer qu’il me prenne dans ses bras. Que nous allons nous embrasser après avoir échangé des excuses. Ah oui, et des promesses de mieux communiquer à l'avenir. Mais il ne cherche pas à s'approcher de moi.

- De quoi parlaient-ils ? demande-t-il. Tu as compris de quoi il s’agissait ?

Quelques mots saisis ici ou là, les gestes de Milo vers nous, me font deviner qu’il a reproché à Akira de favoriser un climat de séduction entre mon fiancé et son boyfriend à mon détriment. Akira, indigné, défendait sa loyauté.

- Pas du tout, souviens-toi, mon Japonais est atroce.

 

6.

Je ne vais pas la jouer “Festin de Babette” mais les desserts apportent une détente indéniable à cette journée bizarre. Amy et Greg se régalent de la tarte aux pommes américaine traditionnelle - une petite montagne de pommes en quartiers recouverts d’une deuxième pâte. J’ai aussi fait une charlotte au chocolat, ce qui a nécessité de confectionner aussi les biscuits à la cuillère, qu’on ne trouve pas facilement ici.

Dans la cuisine, Akira passe rapidement les parts de tarte au micro-ondes pour qu’elles soient tièdes. La tarte se mange volontiers "à la mode” donc avec une boule de glace vanille que j’ai préparée avec la sorbetière. Milo l'aide et je note qu’ils se parlent à mi-voix, avec des gestes calmes, une réconciliation au parfum de cannelle et cardamome.

- Tu es un génie, s’exclame Amy après avoir goûté la charlotte, un dessert peu courant dans la région.

Je fais une petite grimace pleine de fausse modestie et je surprends un demi-sourire de Greg. La fin du monde n’est peut-être pas pour ce soir.

Quand la conversation redevient générale, Greg demande s’il existe un groupe, une organisation, quelque chose d’un peu structuré qui rassemble et représente les Semblables.

Milo pointe un index approbateur dans sa direction.

-  Excellente question. Non, rien de structuré. Nous, les ancêtres, y avons veillé. C’est essentiel que nous restions totalement invisibles. Une organisation, c’est comme un organisme vivant. Elle risque de révéler notre existence.

- Les ancêtres ? relève Amy.

- Aemouna, Milo et moi, explique Libby. Les plus anciens parmi les Semblables. Depuis un ou deux siècles, c’est une idée qui revient de temps en temps, chez les nouveaux Semblables : une structure qui rassemble les Semblables, comme une fédération,

- Depuis le 19eme siècle, précise Milo.

- Et ce n’est pas une bonne idée ? insiste Greg.

- Non, explique Milo. Enfin, en théorie, bien sûr, rien de mieux que de s’organiser… Mais nous sommes si peu nombreux, répartis sur des continents différents, qui prendrait les décisions ? Quelles règles appliquer? Comment les mettre en œuvre ? L'idée que certains d’entre nous aient un pouvoir sur les autres est dangereuse.

- Mais n’est-ce pas ce que vous, ‘les ancêtres' font ? Vous décidez ce qui est bon pour tous, sans demander aucun avis à qui que ce soit…

Je sens l’irritation latente de Greg dans sa dernière réplique. Milo ne se formalise pas, il lui sourit.

- Nous avons des siècles d'expérience, c’est vrai… Et notre unique souci, c’est de rester invisibles. C’est essentiel. Les communications du 21eme siècle, tous ces réseaux sociaux, nous rendent vulnérables.

- Mais, intervient Amy, pourquoi vous cacher de tous ? Ça serait plus simple si vous pouviez dire que vous existez, et vivre au grand jour. Est-ce que ce serait si terrible ? Ce n’est pas de votre faute !

Les Semblables dans la pièce échangent un regard. Nous abordons ici un sujet crucial. Les battements de mon cœur s'accélèrent. Je prends la parole.

- Comment vivre au grand jour quand les autorités d’un pays, ou des intérêts privés, peuvent nous enlever, nous mettre au secret pour chercher en nous la clef de notre immortalité, par tous les moyens ? Et tu imagines s’ils trouvent, au prix de je ne sais quelle horrible vivisection… Une caste d’immortels au pouvoir sur les gens normaux…

- Et même au grand jour… ajoute Milo. Le ressentiment des gens normaux serait immense. Pourquoi sommes-nous épargnés du vieillissement et de la mort, et pas eux ? Ils exigeront que nous nous portions volontaires pour toutes les activités dangereuses existantes. Nos vies ne nous appartiendraient plus.

- Et si nous refusons, intervient Libby, chaque fois qu’une personne normale sera blessée ou tuée lors d'activités à risque, leur colère contre nous grandira. Cette personne est morte à cause de nous – nous, nous aurions survécu mais nous avons refusé de prendre sa place.

Greg frotte ses yeux d’une main lasse. Amy hoche lentement la tête et n’ajoute rien.

- Avec quelques Semblables de différents pays, nous essayons de percer ce qui est à l'origine de notre durabilité, déclare Milo. La science évolue suffisamment pour nous espérer de comprendre aujourd’hui. Nous ne pouvons pas laisser le monopole de cette recherche à quiconque apprendrait notre existence.

Il jette un regard rapide vers Greg et Amy.

- Accepteriez-vous, l’un et l’autre, de me donner un échantillon de votre ADN? C’est indolore et rapide.

- Bien sûr ! répond Amy aussitôt.

Greg soupire et bascule en arrière sur le dossier de sa chaise.

- Je ne sais pas… Étant donné ce que vous venez de nous dire (son regard englobe tout notre groupe) ce n’est pas innocent de donner son ADN dans ce contexte incertain… et menaçant…

Son regard se fixe sur Milo.

- Vous dites qu’un groupe structuré de Fellows nous met tous en péril mais si vous demandez des échantillons d’ADN à chacun de nous, vous vous constituez un joli petit annuaire… toutes ces informations ensemble, ça, c’est dangereux.

Milo le regarde avec approbation.

-Nous utilisons un système de codage de données très élaboré, mais je comprends parfaitement votre inquiétude. D’autant plus que vous ne me connaissez que depuis aujourd’hui.

Je devine que Greg, qui se lève en même temps que nous maintenant que cette discussion est finie, n’aurait pas détesté que Milo se froisse de ses remarques, peut-être même espérait-il un affrontement verbal. Il est au contraire un peu déconcerté par la façon positive dont ses paroles ont été reçues. Il nous salue tous d’un geste et monte les escaliers vers notre chambre.  Je le suis des yeux, je devine l’essaim de pensées et de réflexions qui le tourmentent. Le temps de regretter, une fois de plus, de ne pas l’avoir préparé à cette journée et ses révélations à l’avance.

 

7.

Amy passe un large coton-tige dans l'intérieur de sa joue. Milo a-t-il vraiment besoin de son échantillon en l’absence de données provenant de Greg ? En tout cas, il ne veut pas que Amy puisse penser que son ADN est moins important que celui de son frère.

Il saisit sa sacoche et je lui tends un container en plastique qui contient ce qui reste du peanut stew. Il me sourit largement et nous échangeons une hug chaleureuse.

- Il faut qu’on se voie, peut-être juste toi et moi ? chuchote-t-il à mon oreille. J’ai quelque chose à te demander. Et puis j’aimerais qu’on ait le temps de bavarder un peu…

- Oui, ça me ferait plaisir…

Je lui demande s’il sait comment joindre Guillain. La réponse est négative. Ils ne sont pas vus depuis la France.

- Il ne doit même pas savoir que je suis ici, précise-t-il. Il doit me croire en Europe ou de retour en Afrique.

Akira accompagne nos invités jusqu'à la voiture de Libby. Une fois seule, une détermination me saisit. Guillain l’injoignable ! Quelqu’un a forcément son numéro ! Et la réponse me vient, si simple. Dans le tiroir de la cuisine, je vais chercher le téléphone jetable que j’ai utilisé pour Bergaud et compose son numéro. Après deux sonneries, je reconnais sa voix.

- Bonsoir, ma poupée.

-Ne m’appelle pas comme ça.

Un réflexe, parce que dans le fond, quelle importance. J’entends un petit bruit de bouche agacé qui signifie “qu’est-ce que ça peut bien lui faire !” mais il répond après un court instant:

- C’est vrai, tu me l’as dit l’autre jour… c’est pénible pour toi, désolé.

Cette réponse conciliante me prend de court - il fait vraiment des efforts. Mais je ne perds pas de vue mon objectif.

- Je vais suivre ton conseil, lui dis-je. Tu m’as dit de parler avec Pierre Bonnet, et c’est ce que je vais faire. As-tu son numéro de téléphone ?

- Oui, bien sûr…

Et voilà, en quelques secondes, j’ai le renseignement sur lequel je me suis cassé les dents tous ces derniers jours. Bergaud ne souhaite pas en rester là.

- Quand est-ce qu’on se voit ? J’y pensais justement et…

- Oui, il faut qu’on parle à nouveau. Je t’appelle la semaine prochaine.

Fin de l’appel. Je respire profondément, la guerrière en moi se réveille. J’ai passé tous ces mois américains à laisser les douleurs reçues s’exprimer. C’était nécessaire, sans nul doute. Mais c’est le moment de repartir à l'assaut des circonstances.

Je remonte vers notre chambre, le papier où j’ai écrit le numéro de Guillain a la main, prête à annoncer ce dénouement à mon fiancé. Je pousse la porte et une onde glacée me parcourt.

Greg est en train de plier ses vêtements, les empilant dans un sac de voyage. Il s'interrompt en me voyant.

- Tu pars ? Tu me quittes ? dis-je d’une voix blanche.

- Non, non, réplique-t-il aussitôt en s'avançant vers moi.

Il prend ma main, touche la bague.

- Nous sommes toujours ensemble. Je t’aime, comme avant, comme je t’aimerai toujours. Mais j’ai besoin d'être seul quelque temps. Il faut que j'intègre ce que j’ai appris aujourd’hui. Je ne suis plus le même, c’est comme si toute mon identité était chamboulée…

Je jette un regard dans la direction de l’autre moitié de la maison.

- Tu vas aller à côté ?

Greg émet un petit rire.

- Bien sûr que non ! Tu me vois, réfléchissant à l'éternité, avec Katsumi d’un côté, qui cherche à m'embrasser dans le cou, et Maman de l’autre, m’entreprenant pour que je devienne avocat ? “Un avocat aide beaucoup plus de gens qu’un pasteur, tu t’en rends bien compte !” Oui, c’est sa dernière lubie.

Nous échangeons un sourire complice et il m’embrasse brusquement.

- Je t’aime, tu es ma femme, ça n’a pas changé. Mais j’ai besoin d'être seul.

En un instant, il retourne vers le lit, tire sur la fermeture éclair de son sac de voyage, et il est prêt à partir. Je reste dans l’embrasure de la porte, lui bloquant le passage.

- Veronika, dis-je.

- Quoi ?

-Le petit poignard que tu m’as pris le soir où je t’ai tout dit, tu sais bien…

- Oh…

Il réfléchit un instant, puis se dirige vers une des étagères qui court le long du mur. Il regarde la rangée de livres, tire vers lui “The love of Enemy and Nonretaliation in the New Testament”, plonge la main dans l’espace libéré, puis me tend Veronika.

- Tu vas t’en servir ? demande-t-il avec une inquiétude visible.

- Non. Soutien moral, c’est tout.

Après un petit geste de la main, il quitte la pièce et je l’entends descendre les escaliers. C’est souvent ainsi que ça commence : “je ne te quitte pas, mais…”

Une phrase se forme dans mon esprit, comme les premiers mots d’une chanson.

“Ils découvrirent qu’ils étaient Semblables et se séparèrent à tout jamais.”

 

 

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Edouard PArle
Posté le 07/08/2023
Coucou Annececile !
Wow, il se passe vraiment beaucoup de choses dans ce chapitre, pas mal de mes certitudes flanchent. La relation entre Max et Greg est de plus en plus "bizarre", flanche de plus en plus. A voir si ça va passer quand Greg aura fait le deuil de sa vie d'humain normal. J'espère...
Tu évoques pas mal le personnage d'Aemouna, qu'on n'a pas encore beaucoup vu pourtant. Sa disparition étrange et les doutes de Milo donnent envie de savoir ce qui lui est vraiment arrivé.
Toutes les discussions entre Semblables sont vraiment intéressantes, permettent de développer les enjeux de leur immortalité. Les réactions de Greg sont vraiment cool dans le sens où il oblige Milo à expliciter ses raisonnements. On apprend pas mal de choses, notamment le statut "d'ancien semblable", c'est intéressant de voir un peu leur influence.
Plus curieux que jamais de voir ce que la suite va me réserver...
Petite remarque :
"On s’est retrouve plusieurs fois au cours des siècles." -> retrouvé
Un plaisir,
A bientôt !
annececile
Posté le 09/08/2023
Merci de ton message! Oui, c'est un chapitre dense. Et tes certitudes (si je les devine correctement) demeurent fondees... mais Greg passe par beaucoup de revelations, ca l'affecte forcement.
Et dans ce genre de chapitre ou pas mal d'explications sont donnees, je crains un peu que ce ne soit barbant. Donc contente que tu aies trouve ca interessant.
Merci encore et a tres bientot !
Aryell84
Posté le 05/04/2023
Coucou!!
Désolée d'avoir mis autant de temps à venir lire, l'IRL a été un peu mouvementé pour moi!
C'est un chapitre bien dense, beaucoup d'informations et Max passe par de nombreuses émotions! Je suis un peu circonspecte à propos de Milo: ça a l'air d'être quelqu'un de bon, mais je trouve qu'il n'est pas super juste dans son attitude vis-à-vis de Max, donc à voir. J'ai aussi été un chouïa énervée de l'attitude jalouse de Libby par rapport à Amy, trop de possessivité dans ce chapitre haha avec les manigances de Katsumi en plus ^^ (mais c'est compréhensible aussi, donc c'est pas nécessairement une critique). Pour Aemouna, j'ai vraiment bien aimé la mise en scène, la phrase où Max dit que sa sa mort se superpose aux couleurs du Yellowstone était très frappante et évocatrice; la théorie de Milo sur le fait qu'elle ne soit peut-être pas tout à fait morte donne de l'espoir et on a vraiment envie que ça soit vrai!
Comme toujours, c'est super touchant de voir Max passer par tous ces états émotionnels et vouloir se battre, et aussi de reconnaître sans chercher à se justifier qu'elle a eu tort de ne pas dire plus tôt à Greg qu'elle pensait qu'il était un Semblable aussi. La dernière phrase fait un peu peur (parce qui a envie qu'ils se séparent??) donc j'espère que c'est juste une expression de la crainte de Max et non une sorte de prémonition. En tout cas, on sent que ça va un peu bouger, avec la possibilité de contacter Guillain, donc hâte de lire la suite!!
J'ai juste relevé une répétition: quand tu parles de la charlotte au chocolat,
tu dis 2 fois "aussi" dans la même phrase.
Bon et maintenant j'ai envie de manger un tarte aux pommes ^^
A très bientôt!!!
annececile
Posté le 06/04/2023
Merci de ton message! Je ne sais pas ce que c'est que l'IRL mais je me doutais bien que tu avais de bonnes raisons d'etre occupee ailleurs ! :-)

C'est vrai que Max est faciliment pessimiste sur l'avenir des relations auxquelles elle tient, meme avec Akira ! Alors elle imagine le pire, forcement.

Ca me fait plaisir que le devenir d'Aemouna te preoccupe, alors que c'est un personnage qu'on a vu assez peu, mais auquel je tiens moi aussi !

Merci encore de ton commentaire ! A tres vite !
Aryell84
Posté le 07/04/2023
Haha l'IRL c'est "in real life" ;)
A très bientôt ::
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