Guillaume d’Arsénis frappa deux coups contre les hautes portes de bois peintes en rouge. La voix du roi l’invita à entrer et il obtempéra sans attendre.
Le roi Christian d’Indeya était assis nonchalamment dans un fauteuil de velours bleu, placé juste en face des portes fenêtres donnant sur le jardin et le ciel auréolé de la lueur laiteuse de la lune. Guillaume s’avança lentement jusqu’à faire face au roi, et celui-ci désigna un second fauteuil du menton.
— Je vous en prie, asseyez-vous, Guillaume.
Ce dernier s’exécuta sans rechigner, mais aussitôt assis, il croisa les jambes et fronça légèrement ses fins sourcils d’ébène.
— Pourquoi m’avez-vous convoqué, Votre Majesté ?
Le roi ne répondit pas tout de suite, son regard toujours happé par la nuit. Au bout de quelques minutes, il daigna poser son regard sombre sur son Premier ministre.
— Vous souvenez-vous des soirées que nous passions ici avant la Table des Dix ?
Les lèvres fines de Guillaume se courbèrent dans un sourire discret.
— Bien sûr, Votre Majesté. Je me souviens également que je vous dois toujours une revanche aux échecs.
Le même rictus attendri se peignit sur la bouche de Christian.
— C’est vrai, je l’avais oublié. La Table des Sept… Puis la Table des Dix a pris tout mon temps et mon énergie. Sans oublier les difficultés annexes auxquelles nous avons dû faire face.
— Naturellement, Votre Majesté, reconnut Guillaume, sa voix légèrement tendue. Néanmoins, je suppose que ce n’est pas seulement pour se souvenir des doux moments d’insouciance que vous m’avez convoqué à cette heure tardive ?
— Bien sûr, non, rit Christian de bonne grâce. Je vous ai convoqué car je voulais que vous soyez le premier informé. J’ai pris une décision.
Les épaules et la mâchoire du Premier ministre se tendirent d’un même mouvement, assez imperceptible pour échapper à l’attention du roi d’Indeya.
— Oh ? Et quelle est donc cette décision, Votre Majesté ?
Les yeux marrons de Christian se braquèrent sur lui lorsqu’il reprit la parole, d’une voix forte et claire.
— Je vais dissoudre le mariage qui m’unit à la reine Jade.
Guillaume ouvrit grand la bouche, mais le son mit un certain temps avant de s’échapper de sa gorge.
— Vous n’êtes pas sérieux, Votre Majesté. Vous ne pouvez pas faire cela. Cette décision mettrait en péril vos relations avec le royaume des Ospales et la reine Diane.
— Je ne le crois pas, objecta Christian, l’air infiniment calme. Ce qui importe à la reine Diane et ce qui a motivé sa décision est la volonté de voir sa fille sur le trône, la voir régner sur le pays le plus puissant du Continent. C’était là le contenu de son accord avec la reine Katherine.
— Attendez un instant. Êtes-vous certain que la reine Diane a passé un accord avec la reine Katherine ? demanda Guillaume, les yeux légèrement écarquillés.
— J’ai été aussi étonné que vous en l’apprenant, mais il semblerait que oui. Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas le mariage en lui-même qui intéressait la reine Diane, soyez-en sûr.
— Soit, concéda Guillaume. Alors qu’allez-vous donc faire pour éviter que cet accord ne soit mis en péril ?
— Je vais régner aux côtés de la reine Jade. Nous régnerons ensemble, mais non plus en tant qu’époux, mais en tant qu’associés.
Guillaume fixa le roi avec une insistance sceptique, avant d’hocher la tête avec lenteur.
— Je vois. Cependant, vous ne pouvez pas dissoudre une union royale aussi facilement. Il n’existe aucune loi en Indeya qui prévoit cette éventualité.
Christian l’observa longuement avant de détourner le regard, ses yeux de nouveau perdus dans la contemplation des étoiles éparses qui tapissaient le ciel à l’extérieur.
— En effet, il n’en existe pas. Mais il en existera. Bientôt. Faites-moi confiance, Guillaume.
Guillaume ouvrit la bouche, puis la referma misérablement. Il se racla la gorge avec hésitation, avant de répondre d’un ton égal.
— Très bien. Puis-je à présent vous demander pourquoi vous souhaitiez que je sois le premier avisé de cette décision ?
Christian se laissa bercer par le silence encore un peu avant de rétorquer d’un ton lointain, aérien.
— Je ne saurais trop dire. Je crois simplement que… cela me paraissait naturel. Évident.
Les yeux bleu ciel de Guillaume se laissèrent engloutir quelques instants par le regard chaleureux de Christian, et un sourire, vrai, franc, large vint adoucir les traits droits et anguleux du Premier ministre.
— Je suis honoré que vous l’ayez senti ainsi, Votre Majesté, dit-il, sa voix infiniment douce.
Un silence apaisé et bienvenu s’installa dans les appartements du roi, et pendant de longues minutes, ni ce dernier ni son Premier ministre ne prit le risque de le briser. Puis le roi reprit la parole dans cette même voix absente, pensive.
— Pourquoi ne m’avez-vous pas dit que vous aviez découvert le tableau magique de la reine Katherine ?
Une ombre sourde traversa les yeux clairs de Guillaume et à son tour il tourna la tête pour trouver du réconfort dans la vision de la cime des arbres des jardins qui dansaient au rythme du vent.
— Je suis navré, Votre Majesté, commença-t-il dans un murmure. Je dois vous l’avouer : je vous l’ai caché volontairement.
— Pourquoi donc ? l’interrogea le roi, son ton toujours neutre.
— Je craignais que cela ne réveille de douloureux souvenirs, ou des émotions, des sentiments qui auraient dû demeurer enfouis. Ou plutôt… que j’aurais aimé voir enfouis.
Sa voix s’éteignit dans un chuchotement honteux.
Les yeux toujours fichés sur le jardin plongé dans la pénombre, Guillaume ne vit pas le regard profond, scrutateur braqué sur lui.
— Je comprends, répondit le roi avec douceur. Finalement, derrière vos airs de fonctionnaire dévoué à votre royaume et à votre roi, vous cachez un égoïsme non négligeable.
La mâchoire du Premier Ministre se serra et il baissa la tête. Une mèche noire osa s’échapper de sa queue de cheval stricte et recouvrit ses yeux d’un voile de regret.
— Ne vous flagellez pas trop, Guillaume, reprit Christian, son sourire parfumant sa voix chaude. Nous le sommes tous, dans des proportions différentes. Je le suis également, ce qui explique d’ailleurs mon choix de prendre cette décision.
La tête de Guillaume virevolta soudain en direction du roi, faisant claquer ses cheveux ébène dans l’air.
— Ne l’avez-vous pas fait pour la reine ? s’enquit-il, un goût d’espoir dissimulé dans son ton curieux.
— Bien sûr. Et voir le soulagement, la liberté dans ses yeux a été l’une des plus belles visions qu’il m’ait été d’observer ces derniers jours. Mais je ne l’ai pas seulement fait pour elle. Je crois que je l’ai fait aussi – et peut-être surtout… pour moi-même ?
Son ton interrogatif amena Guillaume à hausser un sourcil circonspect.
— Pour vous-même ? En êtes-vous sûr, Votre Majesté ?
— Sûr, peut-être pas. Mais je le crois. Après tout, si enfermer la reine Jade dans un mariage non désiré est indéniablement cruel, n’en est-il pas de même pour moi ?
— J’imagine que si, reconnut Guillaume. Vous méritez la liberté autant que la reine Jade, peu importe votre âge et vos désirs.
Le regard noisette onctueux de Christian vira au noir carbone lorsqu’il se posa à nouveau sur son Premier ministre.
— Je ne sais si je saurai aimer un jour mais… Je veux au moins être libre d’y penser.
Guillaume demeura figé sous le regard pénétrant du roi pendant quelques instants, avant que ses lèvres légèrement tremblantes ne s’ouvrent pour articuler :
— Vous… Je croyais que…
Un sourire énigmatique pendit aux lèvres du roi.
— Que croyez-vous, Guillaume ?
Ce dernier évita soigneusement les yeux inquisiteurs du roi pour y préférer la contemplation passive de la table basse en bois de chêne.
— Je croyais que vous ne vouliez plus aimer.
— C’est ce que j’ai cru aussi, acquiesça le roi d’une voix tranquille. La mort de Katherine m’avait ôté toute envie d’espérer et de rêver. Mais étrangement, être prisonnier d’un mariage m’a rappelé que peu importe notre âge ou notre attirance, le désir et la tendresse ne meurent jamais.
Un frisson glacial prit possession de l’échine de Guillaume.
— Vous… ressentez de la tendresse pour la reine Jade ?
— Bien sûr, répondit le roi, tout sourire. Comme je pourrais en ressentir pour une sœur, une amie, une confidente. Comme je peux en ressentir pour Gina, ou pour Jeanne. En revanche, je ne ressens aucun désir pour elle, tout comme elle n’en ressent pas pour moi. Nous n’aurons sans doute jamais d’enfant, mais cela importe peu. Nous nommerons un héritier que nous choisirons.
La gorge de Guillaume sembla se vider de sa salive tout à coup, et il dut toussoter légèrement. Puis, il reprit d’un ton grave.
— Concernant l’héritier d’Indeya, je crois que vous devriez en discuter avec la reine Jade.
— Oui, bien sûr, nous le ferons en temps utile.
Une autre quinte de toux menaça de s’échapper de sa gorge, mais Guillaume la retint tant bien que mal.
— Non, Votre Majesté, je suis navré mais je crois que vous devriez en parler très rapidement.
Les sourcils broussailleux de Christian formèrent une courbe étonnée sur son front mat, mais il acquiesça néanmoins.
— Très bien, si tel est votre conseil. Je le ferai.
Guillaume se leva alors de son siège et épousseta son pantalon de toile blanche dans un geste furtif, tout en lançant une oeillade insistante en direction du roi.
— En vérité, il me semble nécessaire que vous alliez rendre visite à la reine pour lui en toucher mot dès ce soir. Si vous n’avez plus besoin de moi, je vais disposer à présent.
Une grimace contrariée froissa les traits du roi.
— Bien, je vous fais confiance, Guillaume.
Le Premier ministre posait sa main gantée sur la poignée de la porte, quand la voix du roi retentit dans son dos.
— Dites-moi, Guillaume. Vous me demandez toujours ce que je désire, vous prenez toujours garde à ce que je ne manque de rien, à ce que mes tracas soient réglés le plus vite possible, mais je m’interroge.
Guillaume lança un regard perçant par-dessus son épaule.
— Sur quoi vous interrogez-vous ? demanda-t-il, son ton soudain endurci.
— Sur vous, Guillaume. Vous… Que désirez-vous ?
Guillaume d’Arsénis se figea devant la porte comme une marionnette inanimée.
— Je veux simplement que vous soyez en sécurité, Votre Majesté, dit-il enfin.
Il put entendre le sourire chaleureux dans la voix du roi lorsque celui-ci répondit avec amusement.
— Est-ce là tout ce que vous désirez ?
— Non… Je souhaite également votre bonheur, naturellement.
— C’est fort altruiste de votre part, Guillaume. Et si mon bonheur demandait votre présence à mes côtés, que diriez-vous ?
La main du Premier Ministre lâcha soudain la poignée et retomba contre sa hanche. Avec une lenteur agonisante il se retourna pour faire face au roi, toujours assis dans son fauteuil de velours.
Alors, Guillaume s’inclina dans une révérence gracieuse, lourde de respect et de dévotion.
— Si de ma présence dépend votre bonheur, alors je vous fais le serment de rester toujours à vos côtés.
Christian le fixa pendant de longues secondes avant d’hocher la tête, tout en se levant d’un geste preste.
— Je ne doute pas un instant que vous tiendrez votre promesse, Guillaume.
Après avoir incliné la tête une dernière fois, ce dernier fit volte-face et ouvrit la lourde porte de bois.
— Peut-être que j’y arriverai, après tout…
Guillaume décrivit un pas en avant, le corps à moitié dissimulé par la pénombre du couloir.
— À quoi donc, Votre Majesté ?
— À aimer de nouveau.
L’air sembla exploser dans sa bouche quand il se laissa entrainer par ses jambes dans un ultime pas.
— Bonne nuit, Guillaume, murmura le roi.
Et la porte se ferma contre son dos, comme poussée par une rafale invisible.
***
Christian jeta un dernier coup d’œil en direction des fenêtres qui filtraient la lumière de la lune, créant des cercles fantomatiques sur le parquet du couloir. Puis, il leva la main et frappa trois coups francs sur la porte de bois devant lui.
Une voix douce, mais néanmoins usée l’autorisa à entrer.
Il trouva son épouse assise devant sa coiffeuse, ses traits tirés et légèrement affaissés visibles dans le reflet du miroir. Derrière elle se tenait sa servante Mayeva qui glissait une large brosse dans ses cheveux avec une infinie précaution. Christian s’avança vers Jade et adressa un salut bref mais respectueux à la vieille dame qui répondit par un hochement de tête tout aussi discret.
— Ma reine, je suis navrée de vous déranger à cette heure presqu’indécente.
Les yeux verts, assombris par un voile dont il ignorait l’origine, trouvèrent son regard dans le miroir. Ses lèvres roses formèrent un sourire sincère mais teinté de lassitude.
— Vous ne me dérangez pas, Votre Majesté, affirma-t-elle, son ton éteint. Souhaitiez-vous discuter de quelque chose en particulier ? Peut-être en lien avec notre future Association ?
— Pas exactement, même si ce n’est pas totalement dénué de lien. En réalité, je viens vous rendre visite suite à une recommandation insistante de Monsieur le Premier ministre. Il m’a incité à discuter avec vous d’un sujet de toute urgence. Et même si j’ignore pourquoi…
— Vous lui faites totalement confiance, compléta Jade, un éclat de malice éclairant ses prunelles. Je comprends. Quel est donc ce sujet si urgent ?
Christian adressa un regard furtif en direction de Mayeva qui continuait sa tâche comme si rien ne pourrait la déranger.
— J’attendrai que Mayeva ait fini de vous préparer pour la nuit.
Jade suivit son regard, et ses iris semblèrent s’adoucir lorsqu’ils croisèrent les yeux gris de sa servante.
— Oh, ne vous en faites pas, Mayeva avait presque fini. N’est-ce pas ?
Mayeva hocha la tête lentement, et passa une, deux fois la brosse dans la chevelure de la reine, avant de la reposer sur la coiffeuse. Puis, sans quitter le regard affectueux de Jade, elle réalisa une courte révérence légèrement raide, et se retira.
Lorsque la porte se referma dans un doux cliquetis de serrure, Jade pivota sur son siège et leva la tête en direction de son époux.
— Alors, mon roi, je vous écoute. Qu’avez-vous donc à me dire ?
Christian balaya la pièce du regard, ses yeux tombèrent un instant sur le lit, mais quelque chose en lui l’empêcha de marcher jusqu’au lit pour s’y asseoir. À la place, il trouva une chaise en bois sculpté non loin de la commode et alla s’y asseoir sous l’œil inquisiteur de la reine.
— Guillaume m’a signifié qu’il était urgent d’aborder le sujet de l’héritier, dit-il avec une pointe d’incertitude. Pourtant, je lui ai assuré que le problème n’était absolument pas actuel. Nous venons à peine d’être unis par le mariage, nous allons bientôt être associés. Vous êtes encore très jeune, je ne me porte pas trop mal non plus, nous avons largement le temps de…
Il s’interrompit subitement lorsqu’il croisa le regard hagard, hanté de la reine. Ses petites mains étaient prostrées dans des poings tendus, appuyant sur ses genoux avec une force inconsciente mais non plus violente.
— Qu’y a-t-il, Jade ? demanda-t-il d’une voix berçante. Que vous arrive-t-il ? Ai-je dit malencontreusement quelque chose que je n'aurais pas dû ? Si c'est le cas, croyez que je m'en excuse, ce n'était pas...
La reine d’Indeya secoua la tête pour toute réponse, soulevant quelques petites mèches rousses qui vinrent caresser ses joues rondes.
— Je ne comprends pas. Il ne peut pas savoir. Personne ne le sait à part… Non. C’est tout bonnement impossible, et pourtant…
— De quoi parlez-vous, Jade ? l’interrogea-t-il tandis qu’il avançait le buste vers elle, les sourcils froncés. Qui ne peut pas savoir quoi ?
Soudain, Jade releva violemment la tête, et Christian se trouva plongé dans ses prunelles vertes qui étaient plus brillantes que jamais. Pourtant, le scintillement ne parvenait pas à cacher l'obscurité.
— Que vous a dit le Premier ministre concernant l’héritier ? Pourquoi selon lui fallait-il aborder ce sujet d’urgence ?
Christian fronça les sourcils de plus belle.
— Je l’ignore. Il m’a simplement dit que le sujet devait être abordé le plus tôt possible, j’ignore la raison. Il ne semblait pas dire qu’il existait une urgence physique immédiate puisqu’à l’évidence il n’existe pas encore d’héritier, mais il semblait sous-entendre qu’une décision devrait être prise à ce sujet le plus rapidement possible, et…
Un bruit de déchirement, guttural l’intima au silence. Il observa avec stupeur Jade porter le dos de sa main contre sa bouche, tandis que l’autre se serrait toujours plus fort sur ses genoux.
— Jade, êtes-vous sûre que vous vous portez bien ? la questionna-t-il d’une voix inquiète. Dois-je faire appel à un médecin ?
Aussi rapide que l’éclair, la reine leva la main qui ne dissimulait pas sa bouche dans un geste dissuasif.
— Non, surtout pas, articula-t-elle contre ses doigts. Ce ne sera pas nécessaire, je vais parfaitement bien. Juste un léger haut-le-cœur, probablement dû à ce que j’ai mangé au banquet. Cette caille au miel était délicieuse.
Christian ne répondit rien, mais les traits froissés d’inquiétude de son visage parlaient pour lui. Au bout de quelques seconds, la reine d’Indeya parut retrouver toute ses facultés, et elle retira la main de sa bouche. Dans un soupir excédé, elle la reposa aux côtés de l’autre, à plat sur ses genoux couverts de sa fine robe de nuit.
— Je suis désolée, Christian, dit-elle dans un souffle. Je crois que le Premier ministre a raison – sans doute ignore-t-il à quel point – nous devons parler de l’héritier d’Indeya.
— Si vous ne vous en sentez pas prête, je le comprendrais aisément, objecta Christian. Il est encore tôt et nous avons…
— Non, le coupa-t-elle d’un ton étrangement dur. En réalité, j’ai peur qu’il ne soit déjà trop tard.
— Trop tard… répéta Christian comme en transe. Que voulez-vous dire ? Avez-vous appris que vous ne pouviez pas enfanter ? Cela n’a pas d’importance. Nous trouverons un autre moyen, notre héritier n’a pas à être notre enfant, nous pouvons…
— Non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, l’interrompit encore Jade dans un rire cassé. Il est trop tard, parce que l’héritier… existe déjà.
Un lourd silence gagna les appartements rouges de la reine. Puis, avec une lenteur spectrale, Christian ouvrit la bouche.
— Que… Comment ? Qu’est-ce que vous venez de dire ?
Un nouveau silence teinta la pièce de noir et d’amertume, avant que la reine ne prenne la parole, son ton rauque et laborieux.
— Je porte en moi un enfant. Un enfant que je n’ai jamais voulu. Je ne l'ai pas désiré, Christian, ajouta-t-elle tandis qu’elle baissait les yeux, la voix brisée. Je n’ai pas voulu… Ni l’enfant, ni le reste. Je n’ai rien voulu, je n’ai… Je n’ai juste pas eu le choix.
Un petit rire dissonant s’échappa de sa gorge, et il sonnait si faux, si creux que Christian eut l'impression de sentir du verre brisé trancher ses oreilles à vif. Un frisson glacial prit racine dans le bas de son dos.
— La reine Marina avait peut-être raison, finalement. Peut-être que nous n’avons pas réellement le choix, et peut-être ne l’avons-nous jamais eu.
— Attendez un instant, l’interrompit Christian, avant de se racler la gorge, étonné de découvrir sa propre voix enrouée. Êtes-vous en train de dire que… vous avez été forcée ?
La reine ne répondit rien. Simplement elle le fixa de ses yeux verts, scintillant comme des perles prêtes à imploser, alors que ses épaules se fermaient, et ses doigts se serraient encore un peu plus dans ses poings fermés.
Et il sut.
— Par Hermine.
Il ouvrit la bouche, mais les mots restèrent enfouis au fond de sa gorge et ils semblaient incapables de s’en extirper, aussi il ne tenta pas une seconde fois. Il laissa le silence s’installer de nouveau, plus froid, plus lourd qu’auparavant.
— Le Général Ighnar, n’est-ce pas ?
Son murmure était chargé d’une rage et d’une tristesse si pesantes, si étouffantes qu’il n’était pas sûr de pouvoir les porter. Jade demeura coite, mais son inspiration saccadée et le mouvement à peine perceptible de sa tête dissimulant son visage lui apporta la réponse qu’il cherchait.
— Je n’ai… Je ne crois pas être capable de trouver les mots dont vous avez besoin, alors… Dites-moi. Demandez-moi ce que vous voulez, ce que vous souhaitez, tout ce que vous désirez, vous l’aurez.
Jade lui offrit un sourire effacé, mais il lui fit l’effet d’un rayon de soleil d’été.
— Votre présence et votre compréhension m’apportent tout ce dont j’ai besoin.
Christian hocha la tête dans un rictus désespéré, avant de baisser les yeux sur le corps de son épouse.
— Vous… Que souhaitez-vous faire de l’enfant ? Voulez-vous qu’il disparaisse ? Je peux faire appel à Orme, si vous le souhaitez. Elle possède la technique et l’expérience nécessaires pour le faire sans aucun danger.
Jade suivit son regard, et secoua la tête dans une grimace.
— Je ne sais pas ce que je veux. À vrai dire, je voulais attendre de vous en parler. Pour que nous puissions trouver une solution ensemble.
Christian écarquilla les yeux d’étonnement, et aussi un peu de crainte.
— Mais… Je ne crois pas que cette décision m’appartienne, ma reine.
— Elle ne vous appartient pas, non, concéda Jade dans un demi-sourire attendri. Mais j’ai le droit de choisir de prendre cette décision avec vous. Et le fait que vous ne la considériez pas comme vôtre m’encourage encore plus à la partager avec vous.
Un fin sourire, reflet parfait de celui de Jade, se peignit sur les lèvres foncées du roi d’Indeya.
— Bien. Si vous le souhaitez, je vous accompagnerai dans cette décision. Sachez simplement que vous êtes libre. Nous ne serons bientôt plus mariés et nous pourrons régner côte à côte en tant qu’associés et nommer qui nous souhaitons à notre succession. Qu’il soit notre enfant ou un parfait inconnu.
Jade acquiesça avec une certaine réticence, et ses sourcils se feu formèrent une courbe contrariée sur son front tandis qu’elle posait une main sur son ventre encore invisible.
— Je sais que nous avons désormais le choix grâce à l’amendement de Taravahë. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de craindre qu’il sera encore dangereux de nommer comme successeur un parfait inconnu à la couronne, au moins pendant quelques décennies.
— Pourquoi donc ?
— Les peuples des sept royaumes sont encore très attachés à la dynastie, c’est sans doute pour cela que très peu de mouvements de résistance ont vu le jour en plusieurs siècles…
Sa voix se mua en un chuchotement lorsqu’elle croisa le regard amusé et provocateur du roi.
— … Mises à part les Panthères, naturellement, ajouta-t-elle dans un sourire mutin. Mais je crois tout de même que le peuple accorde une confiance particulière aux héritiers de la dynastie, même si le règne d’une femme est toujours plus complexe et contesté. Il n’en reste pas moins que notre dynastie possède une certaine légitimité qu’il sera difficile de déconstruire en quelques décennies. D’autant plus aujourd’hui alors que le roi est déjà étranger à la dynastie et que la reine provient d’un autre royaume et sera peut-être déclarée coupable de crime contre la dynastie dans quelques semaines…
Les yeux écarquillés de Christian voltigèrent entre le regard déterminé de son épouse et sa main toujours posé sur son ventre recouvert de la chemise de lin blanc.
— Êtes-vous en train de dire que…
— Qu’il serait peut-être préférable de nommer notre enfant comme héritier d’Indeya, oui. Libre à lui ou à elle de nommer à sa succession quelqu’un d’autre, mais pour nous, dans la période et la conjecture dans lesquelles nous nous trouvons actuellement, je crois que le choix raisonnable s’impose.
— Je comprends votre raisonnement, et je respecterai votre décision mais… Ce choix ne vous créera-t-il pas une souffrance supplémentaire ? Une souffrance immense et évitable ?
Il ponctua sa question d’un coup d’œil empli de regrets vers le ventre de la reine. Cette dernière hocha la tête, cette fois avec conviction et détermination.
— La souffrance est déjà présente, et je commence peu à peu à accepter qu’elle ne partira jamais. Mais je vous ai fait une promesse, vous en souvenez-vous ?
Un éclat de désespoir teinta les yeux noisette de Christian mais il ne put s’empêcher d’acquiescer à contre-cœur. Jade inclina la tête à son tour dans un geste solennel, puis reposa son regard sur son ventre.
— Indeya aura un héritier.
Un gémissement étouffé quitta la bouche de Christian tandis qu’il se levait pour marcher jusqu’à la coiffeuse et se planter devant son épouse.
— Vraiment, en êtes-vous sûre, Jade ? Vous n’êtes pas obligée de garder cet enfant que vous n’avez pas désiré, et qui vous rappellera sans cesse que vous avez perdu votre liberté, et plus encore. Nous pourrons plus tard nous soucier d’avoir notre propre enfant, par d’autres procédés que ceux offerts par la nature si nécessaire. Alors, s’il vous plait, ne vous imposez pas cette souffrance…
— Cette souffrance, je crois que je peux la supporter, le coupa Jade avec ferveur, sans détourner son regard de son ventre. Mais surtout, je ne suis pas certaine de pouvoir ou de vouloir de nouveau porter un enfant un jour. Lorsque j’ai su que je portais un enfant en moi, j’ai cru… J’ai d’abord cru être atteinte d’une maladie incurable, être contaminée par un poison qui me dévorera jusqu’à la mort. Mais en réalité, l’enfant n’est pas la cause de ma souffrance, il en est la conséquence. Et puisqu’il est là, eh bien… Tant pis. Je préfère endurer cette souffrance plutôt que me préparer à en connaitre une autre plus tard, dans un temps inconnu.
Christian observa longuement la main de Jade qui décrivait des cercles hypnotiques sur son ventre, avant d’hocher la tête avec lenteur.
— Je crois que je comprends votre choix. Et si c’est réellement ce que vous souhaitez, alors nous ferons ainsi.
Il se leva de la chaise de bois, comme pour partir.
— Oui. En revanche…
Il s’immobilisa.
— Oui ?
— Je veux que, lorsque je regarderai cet enfant, je ne vois pas ses yeux... Ses yeux jaunes de bête.
Le roi déglutit bruyamment.
— Je vois. Que voulez-vous faire pour cela ?
— Je crois que certaines personnes pourront m’aider à… tordre légèrement les règles de la nature.
Il haussa un sourcil soucieux, et elle précisa sa pensée dans un ton sans appel.
— Faites appeler Saphira… Et Mademoiselle Gina. S’il vous plait.
— Tout de suite ?
— Je veux que cela soit fait le plus rapidement possible. Et il est dit que les Failles… les personnes dotées de magie, reprit-elle devant l’air ahuri de son époux, dorment très peu.
Christian eut un sourire amusé.
— Très bien. Je reviens immédiatement en leur compagnie. Et…
— Oui ?
— Souhaitez-vous que je fasse également appeler votre mère ?
Jade laissa échapper un petit rire sardonique.
— Vous êtes bien aimable, mais ce ne sera pas nécessaire, je vous remercie.
Christian ne sut retenir une grimace désolée.
— Bien, ma reine.
Un sacré chapitre avec des dialogues / confidences attendus depuis un bout de temps.
J'ai énormément apprécié le dialogue entre Guillaume et le roi, je le trouve brillamment écrit. Tu es vraiment la reine des dialogues. On sent tous les non-dits, la crainte de Guillaume d'en dire trop, sa langue de bois, la délicatesse de Christian qui veut faire éclater la vérité sans forcer la main à Guillaume, les sentiments entre eux plus ou moins inavoués. Bref, tu réussis à instaurer de la tension et à dire beaucoup de choses au-delà des mots écrits.
Le dialogue entre Jade et Christian est très bien aussi. Juste l'histoire d'enlever les yeux jaune du bébé m'a un peu interrogé sur le coup : elle veut en changer la couleur par magie c'est ça ? Ca m'étonnerait de sa part qu'elle veuille lui enlever la vue^^ Christian est toujours aussi sensible et prévenant, ça fait du bien ce genre de personnage de temps en temps (=
Je suis très curieux de savoir comment se passera la naissance du bébé, et quel regard Jade portera sur ce petit être : dégoût, acceptation malgré son père ? C'est une thématique qui peut être très intéressante.
Un plaisir comme toujours,
A bientôt !
Je suis heureuse que tu aies apprécié le dialogue entre Guillaume et Christian, effectivement je pense qu'il était attendu et surtout nécessaire ! Merci pour ces compliments, c'est vraiment adorable, je suis vraiment heureuse si tous les non-dits et les trucs à peine effleurés et en grande partie inavoués sont compris et appréhendés par le lecteur ça me semblait important :) Ce sont deux personnages assez introvertis donc forcément on n'est pas sur des aveux francs et clairs mais contente si néanmoins les sentiments passent :)
J'avoue tu m'as fait beaucoup rire avec ton idée d'enlever la vue à l'enfant xD (j'avoue limite ça m'a donné une idée lol, non mais non Jade ne ferait jamais ça x)). Non effectivement c'est bien la couleur qu'elle veut changer ahah, en fait c'est assez problématique ce qu'elle fait là, ça revient presque à de l'eugénisme, enfin ça en serait dans notre société. Ça montre je pense pas mal l'état de détresse de Jade. Mais oui l'idée c'est juste de prévenir le cas où l'enfant aurait les yeux jaunes par la génétique, mais en fait c'est pas sûr du tout, mais Jade est tellement effrayée par cette idée qu'elle fait de la prévention :/
Alors, je vais te décevoir : je n'ai pas écrit la naissance de l'enfant, tout simplement parce que la grossesse et la naissance sont des sujets qui me plaisent pas du tout, qui m'ennuient aussi pas mal je dois l'avouer, et donc j'ai choisi plutôt de développer le moment où elle apprend sa grossesse et tout ce que ça implique sur le moment, et puis plus tard, quels sont ses liens avec l'enfant devenu adulte. Mais tu verras ça plus tard ^^ en tout cas c'est un choix de ma part, et parce que je ne peux pas tout développer, mais j'avoue que le thème aurait été intéressant :)
Merci beaucoup pour ton commentaire, et à bientôt ;)
Je comprends pour la naissance, surtout que t'as plein d'autres choses à raconter (=
Oui, j'ai trop de sujets à traiter lol, et je pense qu'on fait tous des choix, il y a des sujets qui nous intéressent plus que d'autres ;)
"— Je vais dissoudre le mariage qui m’unit à la reine Jade." Oh dear ! C'est à lui qu'il l'annonce en premier ! Oui, oui, ouiiiiiiiiiiiiiii <3
"— Je ne sais si je saurai aimer un jour mais… Je veux au moins être libre d’y penser." Moh choupi <3
"
— Vous… ressentez de la tendresse pour la reine Jade ?" seul les fous n'en ressentiraient pas. Jade, c'est Jade <3
"— Concernant l’héritier d’Indeya, je crois que vous devriez en discuter avec la reine Jade." Yep, il va falloir mon coco, parce que t'es pas au courant de ça, toi encore ;-;
"— Non, Votre Majesté, je suis navré mais je crois que vous devriez en parler très rapidement." Oui, insiste, il est pas au courant, donc il mesure pas bien l'urgence ;-;
"— Sur vous, Guillaume. Vous… Que désirez-vous ?" Oh-Ho !
"— C’est fort altruiste de votre part, Guillaume. Et si mon bonheur demandait votre présence à mes côtés, que diriez-vous ?
La main du Premier Ministre lâcha soudain la poignée et retomba contre sa hanche. Avec une lenteur agonisante il se retourna pour faire face au roi, toujours assis dans son fauteuil de velours.
Alors, Guillaume s’inclina dans une révérence gracieuse, lourde de respect et de dévotion.
— Si de ma présence dépend votre bonheur, alors je vous fais le serment de rester toujours à vos côtés." Mahaaaaa ce passage <3 <3 <3
"Au bout de quelques seconds, la reine d’Indeya parut retrouver toute ses facultés, et elle retira la main de sa bouche. " un "e" c'est envolé à "secondes" ;)
"Jade acquiesça avec une certaine réticence, et ses sourcils se feu formèrent une courbe contrariée sur son front tandis qu’elle posait une main sur son ventre encore invisible." de* feu ^^
"— Je comprends votre raisonnement, et je respecterai votre décision mais… Ce choix ne vous créera-t-il pas une souffrance supplémentaire ? Une souffrance immense et évitable ?" Si attentionné <3 Tout ce qu'on peut attendre de sa part et il est à la hauteur <3
"— Je veux que, lorsque je regarderai cet enfant, je ne vois pas ses yeux... Ses yeux jaunes de bête." Je comprends qu'elle n'ait pas envie de ça. Je n'aime pas trop les manipulations et tout, les enfants n'étant pas responsable, mais elle à déjà le courage de le garder, alors si changer la couleur de ses yeux lui permet de s'en occuper correctement et de faire "face" alors j'ai envie de dire, soit !
"— Je veux que cela soit fait le plus rapidement possible. Et il est dit que les Failles… les personnes dotées de magie, reprit-elle devant l’air ahuri de son époux, dorment très peu." Oui, j'imagine que maintenant qu'il est au courant et qu'ils se sont mis d'accord ( bien que Jade ait décidé seule en soi ), elle n'a pas/plus de raisons d'attendre.
"— Souhaitez-vous que je fasse également appeler votre mère ?" Oups, hum... non... évite... merci ^^'
Bon, ça a commencer sur quelque chose de touchant pour finir sur un moment touchant ici, mais avec des sujets bien plus lourd et difficile à traiter, donc chargé en émotion ( le début aussi, mais pas la même ), mais il y a eu de la communication. Autant au début qu'après. Une communication importante (limite vitale concernant Jade). Je suis contente que ça ait pu se faire. Autant pour le roi et Guillaume que pour Jade. Surtout pour Jade, j'avoue. Mais j'aime bien le roi et Guillaume aussi ^-^.
J'ai hâte de lire la suite. Est-ce que ce sera avec Jade, Gina et Saphira ? Ou est-ce qu'on va sauter directement au lendemain ? Dans tous les cas, j'aime autant une idée que l'autre. D'un côté, ça garde ce côté intime que cet acte peu revêtir pour Jade, d'un autre, ça nous apporte un plus dans l'importance de la présence de Gina pour Jade dans des moments important comme celui-ci.
Bref, tu peux compter sur moi pour être présente quand tu aura / pourra poster la suite :)
À bientôt, bisouille <3
« Oh dear ! C'est à lui qu'il l'annonce en premier ! Oui, oui, ouiiiiiiiiiiiiiii <3 » --> Oui, Christian il perd pas de temps ahah
« seul les fous n'en ressentiraient pas. Jade, c'est Jade <3 » --> Guillaume est pas encore à ce stade, mais qui sait ? Ça pourrait arriver xD
« Oui, insiste, il est pas au courant, donc il mesure pas bien l'urgence ;-; » --> Oui, et le problème est tellement plus profond, plus grave que ça en plus... Ce sera pas fun comme discussion, et pour personne :/
« Mahaaaaa ce passage <3 <3 <3 » --> trop contente que t’aies aimé, après tout il a le droit à un peu de douceur ce cher Christian il le mérite <3
« Si attentionné <3 Tout ce qu'on peut attendre de sa part et il est à la hauteur <3 » --> Oui, Christian je l’aime vraiment beaucoup, il n’est pas parfait mais dès qu’il peut il est compréhensif et doux, et c’est tout ce dont a besoin Jade à ce moment-là. <3
« elle à déjà le courage de le garder, alors si changer la couleur de ses yeux lui permet de s'en occuper correctement et de faire "face" alors j'ai envie de dire, soit ! » --> Oui, ethiquement c’est largement contestable parce que eugénisme toussa toussa, mais... On comprend sa détresse et c’est une toute petite demande, après ce qu’elle a enduré, il semble difficile de la lui refuser :/ Et oui, autant s’en débarrasser tout de suite xD
« Oups, hum... non... évite... merci ^^’ » --> ouais pas trop le moment pour entretenir le lien mère-fille hein xD
"Une communication importante (limite vitale concernant Jade). Je suis contente que ça ait pu se faire. Autant pour le roi et Guillaume que pour Jade. Surtout pour Jade, j'avoue. Mais j'aime bien le roi et Guillaume aussi ^-^" --> Contente si les dialogues t'ont touchée, c'était le but :) Et effectivement c'était nécessaire pour tous, et surtout pour Jade malheureusement :/ Tout n'est pas encore éclairci mais au moins le principal est dit et maintenant il va falloir agir avec tout ça en tête, et ça va pas être simple :/
"Est-ce que ce sera avec Jade, Gina et Saphira ? Ou est-ce qu'on va sauter directement au lendemain ?" --> Ahah je ne dirai rien je te laisse découvrir ça dans la deuxième partie du chapitre vendredi :p En espérant que tu apprécieras la direction que j'ai prise ;)
Merci d'avoir relevé les coquilles, je vais corriger tout ça :)
Merci beaucoup pour ton commentaire vraiment adorable, comme toujours <3 Maintenant je devrai réussir à publier un chapitre par semaine comme avant, en espérant que j’arriverai à tenir le rythme ^^
À tout bientôt, gros bisouilles <3