Chapitre 5

Par Tuabed

Chapitre 5

Je fus sûrement le premier à reprendre mes esprits. Winter et Kriss dormaient, avachis au sol. Ignorant la puanteur, je me rapprochai d'un des gobelins, arracha une pièce de tissu de sa tunique et me banda le poignet avec. Luktir manquait à l'appel, mais je ne m'inquiétais pas plus que ça. Le contenu de la charrette était étalé par terre. Je secouai doucement Kriss, estimant qu'il valait mieux que Winter dorme. Le soleil était près de se coucher... Nous avions dormi au moins quatre heures. Soufflant sur mes mains pour les réchauffer, je m’asseyait sur une souche et regardai la charrette. Elle contenait plusieurs barriques de bière, qui s’avéra immonde, mais aussi des tentes et une vingtaine d'épées courtes. Le cheval qui tirait la charrette était mort dans la bataille et son cadavre avait attiré les mouches. Les dispersant d'une main, je sortais mon canif de ma besace et commença à découper de larges morceaux de viande dans ce qui fut sûrement un fidèle destrier. Les gants tout poisseux de sang, j'atteignais les parties spongieuses quand une voix familière se fit entendre derrière moi.

« Svarn ! »

Je me levais. Luktir revenait de la chasse. Il portait autour des épaules la carcasse d'un bouquetin.

« Il ne faut pas traîner, on a une mission.

-T'inquiète... Dès que le vieux se réveille, on repart. »

Il jeta l'animal au sol et sortit son couteau. Alors qu'il allais le découper, je lui montrai les restes du cheval.

« Pas la peine. Il sera plus facile à transporter. »

Un grognement dans mon dos. Winter se réveillai enfin. Sans rien avaler, il remballa ses affaires.

« Tu fais quoi, au juste ? Lui demanda Kriss.

-Deux jours. Il nous reste deux jours pour faire notre rapport.

-Merde ! C'est vrai !

-En route, alors. »

Raflant deux morceaux de viande, je les mettais dans ma gibecière. J'avais déjà mon épée au côté. Mon bouclier vint rapidement pendre à mon bras. Les autres furent bientôt prêt.

Nous marchions. Toujours plus profond dans la forêt, nous suivions le chemin qui serpentait entre les arbres. Au fur et à mesure que nous descendions de la montagne, la neige se faisait plus rare et les pins laissaient place aux chênes moussus. Le chemin n'était qu'une piste foulée du pied une dizaine de fois et les bottes s'enfonçaient dans la boue. Au détour d'un chemin, la forêt disparut soudain, nous n'avions plus devant nous que la plaine et le soleil qui se couchait. Au loin, je distinguai, une fois que mes yeux se furent habitués au soleil, une longue caravane. Une minute plus tard, nous entendions des voix venant de sa direction. Encore quelques instants et le bruit se précisa : Le cliquètement des armures et le martèlement des pas. Inquiet, Luktir pris la parole.

« Je vais aller voir. Tenez vous prêts à courir s'il le faut. Ce sont peut être des ennemis. »

Une fois à l'abri de la forêt, grande lisière protectrice, je regardais anxieusement l'archer progresser parmi les collines. Caché derrière un fourré, il regarda longuement la caravane avant de revenir sans se départir le moins du monde de son sang-froid.

« C'est une armée, les gars. On est dans la panade.

-Une armée ?

-Ouais, les orientaux.

-Merde... Moi qui les croyais pacifiques. »

Il fallait rentrer. Avertir Orikur. Si au lieu de quelques soldats, toute une armée devait passer par le camps, nous avions un sérieux problème.

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Staco
Posté le 25/01/2014
Histoire prenante, bravo !
 
J'attends la suite avec impatience.
 
camps => camp :) 
 
 
 
 
 
 
 
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