Nul ne connaît l’identité des bâtisseurs. Ils étaient révérés
par les Pionniers – et leur culte fut abandonné par les Colons
qui leur préférèrent celui de l’Enfant et des illusions du Temps.
Qu’il nous aveugle ou nous avertisse, en aurons-nous suffisamment,
du temps, pour déjouer l’aporie de l’Histoire ?
Traité d’histoire naturelle par la princesse Li’Dawnarya
Hart ravala un cri de douleur quand sa tête heurta le sol en terre battue de l’une des geôles. Après qu’il l’y eut jetée, le garde derrière elle referma la grille. Le cliquetis des clefs dans la serrure nargua la jeune femme qui tenta péniblement de se relever. Elle avait les genoux abîmés, et ses poignets étaient encore meurtris par les menottes qu’on lui avait passé. La douleur physique n’était rien cependant, en comparaison de celle qui l’envahissait à mesure que la panique l’abandonnait. Sa nervosité fanait effectivement à mesure que la réalité s’imposait, et avec elle le tragique avenir qui lui était désormais attribué : la captivité, l’emprisonnement à perpétuité. Abattue, elle se traîna vers la couchette de sa cellule sur laquelle elle se laissa tomber. Elle ne parvenait à se sortir de la tête la vision d’Alec qui tentait, quelques heures auparavant, de la dissuader de monter aux Quartiers de l’Horloge. Elle l’imaginait, à l’attendre aux Quartiers maritimes. Il pourrait attendre longtemps… Elle serra ses poings. Son corps tremblait, traversé par des sursauts, des sanglots retenus difficilement. Elle ressassait ses remords comme l’on récite une litanie, et gravait ses erreurs sur la surface de sa rétine. Elle n’avait plus même la force de nourrir sa colère : elle aurait beau haïr l’Empire, elle ne quitterait jamais ces lieux. Elle avait perdu. À l’instant où elle allait craquer, une mélodie attira son attention : non loin, quelqu’un s’était mis à siffler.
C’était un air simple, répétitif. Hart se surprit à espérer que le sifflement se poursuive des heures ; au moins donnait-il un peu de vie à ce couloir perdu dans les tréfonds de la Tour. Il finit par s’interrompre, cependant. Mais lorsque Hart releva les yeux, elle remarqua qu’en face d’elle, une silhouette s’était approchée des barreaux de sa cellule. C’était un garçon d’une douzaine d’années dont le visage juvénile tranchait avec la blancheur de ses cheveux ramenés en arrière par une queue de cheval.
- J’aurais aimé te souhaiter la bienvenue, mais j’imagine que si on t’a foutu ici, c’est que t’es pas prête de ressortir – du moins pas vivante.
Hart répondit par un triste sourire. Elle se demanda cependant ce que cet enfant pouvait bien faire derrière des barreaux. Elle n’avait cependant pas l’énergie de le lui demander de vive voix. Aussi baissa-t-elle de nouveau la tête vers ses genoux.
- Je m’appelle Lyslir. Et toi ?
- Hart, finit par répondre la jeune femme dans un soupir.
- Et qu’est-ce que t’as fait pour te retrouver là ?
La jeune femme hésita à répondre de peur que ses paroles se retournent contre elle. Elle dû se rendre à l’évidence : elle n’avait plus rien à perdre. Aussi poussa-t-elle un soupir avant de répondre :
- Trahison envers l’Empire.
Le garçon haussa un sourcil amusé :
- Y a un empire, là-haut, maintenant ? Et laquelle des familles est-ce qu’ils ont mis sur le trône, cette fois ?
Cette fois, Hart releva la tête, et Lyslir en profita pour détailler l’ensemble de ses traits. Elle avait les yeux rougis, mais leur teinte brune trouait sa peau claire et piquetée de tâches de sons. Ses cheveux roux tombaient sur ses épaules voûtées, et l’on pouvait apercevoir, dans son cou, le bord d’un tatouage. Une pâte d’animal, peut-être ? Comme Hart allait ouvrir la bouche, l’air suspicieuse, Lyslir la devança :
- Si tu tiens à ce qu’il te reste de vie, vaudrait mieux que tu me laisses poser les questions, la prévint-il avant qu’elle n’ait eut le temps de parler.
La jeune femme eut pu croire à une mauvaise blague – les enfants se donnent parfois de drôles d’airs, de même qu’ils se persuadent d’histoires et de contes quant au monde qui les entoure, voire même quant à leur propre personne. Une lueur, pourtant, l’étonna dans le regard du garçon ; un éclat cynique mais désabusé, presque arrogant.
- Oui, finit par soupirer Hart avec un léger agacement.
Machinalement, elle expliqua qu’en effet, la famille Dawnarya se trouvait à la tête d’un empire dont la majeure partie du pouvoir reposait sur le culte des Anges de l’Histoire. Le garçon poursuivit ses questions. Il avait l’air de follement s’amuser ; pas une seule des réponses de la jeune femme ne sembla l’ennuyer, et il écouta chacun des récit avec intérêt et curiosité. On eut presque dit, parfois, qu’il demandait les nouvelles de quelques lointains grands oncles, à la différence près qu’il évoquait les quatre grandes familles. Pas une seule de ses remarques ne témoignèrent de respect ou de révérence à l’égard des nobles de ce monde. Il semblait, au contraire, masquer à peine son mépris derrière certains traits d’ironie.
- Et donc toi, dans tout ça ? finit par demander Lyslir. Qu’est-ce que t’as tenté, un coup d’état ? Un assassinat ?
- J’étais un espion au sein de l’Académie, répondit Hart. J’avais des liens avec une faction rebelle, et je leur transmettais quelques informations.
Lyslir fronça les sourcils :
- Des informations de quel genre ?
- Eh bien… Je pouvais les prévenir quand l’Académie menait certaines expéditions, ce genre de choses.
- C’est le genre d’informations capitales que l’Empire voudrait cacher, ça ?
Hart sembla embarrassée par la question ; à dire vrai, la plupart des archéologues publiaient publiquement les compte-rendus de leurs recherches, et, durant ces dernières années, elle n’avait pas été d’une grande utilité aux rebelles.
- Et cette faction, elle a de l’influence ? Des soutiens financiers ou politiques ?
Hart secoua la tête.
- Nous n’avons jamais cherché le pouvoir, s’expliqua-t-elle. Ce que nous désirions, c’était la justice. La liberté.
- Et vous comptiez obtenir ça comment ? Autrement qu’en se retrouvant derrière des barreaux, bien sûr.
L’ironie du garçon acheva d’agacer Hart qui se releva soudain :
- Par des attentats, entre autre. Plusieurs ont fonctionné, si tu veux tout savoir. On a même fait exploser une bombe lors d’un procès truqué, et…
- Donc si je comprends bien, vous jouez les victimes et les utopistes, tout en vous mettant l’opinion publique à dos ? Très efficace, effectivement…
Hart demeura bouche-bée devant tant d’aplomb : le garçon n’avait pas tort, cependant, et en quelques phrases il avait touché assez justement plusieurs faiblesses propres à la faction rebelle. Naste et ses troupes n’avaient effectivement pas su garder les soutiens que Kholia était parvenue à rassembler, et jamais la popularité du groupe n’avait été aussi basse : on les accusait davantage de sabotage et de violence qu’on ne vantait le mérite de leurs actions et la valeur de leurs idéaux. Lyslir, quant à lui, semblait préoccupé. Il se mordait la lèvre inférieure, les yeux baissés. Il ne parvenait à expliquer la présence de la jeune femme en ces lieux reculés. On n’amenait dans ce couloir de la prison que les condamnés à mort ou les individus les plus dangereux qui soient. Mais si elle disait vrai, Hart n’était pas une véritable menace pour les Portes. Il espéra un instant ne pas lui avoir porté préjudice en lui adressant la parole, mais il balaya cette pensée : jamais les Portes ne l’aurait mis en présence d’un individu ordinaire, par plus qu’elles n’aurait permis qu’il puisse communiquer avec un prisonnier temporaire.
Pendant qu’il se perdait en quelques considérations intérieures, Hart s’était défendue des arguments du jeune garçon quant au ridicule de sa posture politique. Déjà elle énonçait les grandes victoires de Kholia, dressant le portrait de cette amie qu’elle estimait en louant sa bravoure et sa force d’esprit :
- Jamais elle ne s’est laissée abattre ! Elle aurait pu se laisser submerger par ses voix intérieures, par les consciences qui rejaillissaient en elle. Mais elle les a vaincu, et mieux, elle a su tirer parti de certaines de ces voix se retourner contre l’Empire. Elle a levé le voile sur la colonisation initiale, et si elle avait eut plus de temps, elle aurait sans doute été capable de renverser le culte des Anges.
Lyslir écarquilla les yeux.
- La colonisation initiale ? répéta-t-il bouche-bée.
- Tu l’ignores sans doute, expliqua Hart avec un air quelque peu vantard, mais les Colons n’ont jamais fait alliance avec les Pionniers à proprement parler. Ce fut un véritable massacre, et les Enfants…
- Qui t’as raconté ça ? l’interrompit Lyslir.
- Kholia. Quand elle a eut accès à sa mémoire antérieure, elle s’est souvenu des persécutions, de la manière dont les Enfants se sont fait pourchassés ou embrigader par les Colons. Elle-même avait été contrainte de fuir… Mais son ancêtre s’est sacrifié, et son nom est devenu celui du premier Ange.
Hart s’arrêta lorsqu’elle remarqua l’expression du garçon en face d’elle. Il semblait horrifié. Ses yeux étaient révulsés, sa bouche tordue sur une grimace presque difforme. Bientôt, la colère brûla dans son regard, et ses joues devinrent blanches comme celles d’un spectre.
- Alors il est en vie, fulmina-t-il. Quels salauds…
Hart, sans comprendre, interrogea le garçon qui la considéra de nouveau :
- Qu’est-ce qu’elle est devenue, ton amie ?
- Elle a été pourchassée, et l’Empire a finit par la piéger et lui effacer la mémoire. C’est… hésita Hart. C’est elle qui m’a dénoncée.
Lys ne put étouffer un rire nerveux. La jeune femme n’en comprit pas le sens, mais elle fut saisie de voir les joues du garçon se transfigurer un instant ; elle aurait juré, l’espace d’une seconde, que sa mâchoire s’était affirmée, que son nez s’était allongé, et ses traits durcis sous le poids des âges. Dans un accès de rage, l’enfant frappa du poing l’un des barreaux de sa cellule. Son cœur s’accélérait graduellement, le sang pulsait dans ses veines devenues violacées sur le dos de ses mains crispées. Hart recula d’un pas lorsque le garçon poussa un cri perçant, presque animal. Immédiatement, des gardes accoururent, et le regard que Lyslir leur adressa n’eut rien d’humain. Certains le tinrent en joue tandis qu’on lui ordonnait de reculer dans le fond de sa cellule, les mains en l’air. Sous les yeux médusés de Hart, le corps de Lyslir se métamorphosa : ses traits juvéniles disparurent derrière le corps d’un jeune adulte. Ses yeux, surtout, avait changé de teinte. On eut dit soudain qu’il avait le regard d’un insecte, traversé de reflets verts et rouges.
Lyslir aperçut le danger avant même d’entendre la détonation de l’arme à feu : il évita la balle qui se précipitait vers sa jambe et modifia le tissu conjonctif qui soutenait ses organes. De son point de vue, les corps autour de lui se mouvaient au ralenti, et c’est à peine si les gardes le remarquèrent se contorsionner pour se faufiler entre les barreaux. Il se déplaçait à la vitesse d’une mouche que l’on peine à écraser, vrombissante et habile. Hart l’observa, médusée, frapper d’un coup de genou la mâchoire de l’un des gardes pris de court. Lyslir cria quand une matraque s’abattit dans son dos, mais il se retourna et balança son poing dans le ventre de son assaillant. Le souffle commençait à lui manquer, et il sentait son cœur s’emballer. Il avait le goût du sang dans la bouche. Un haut le cœur le prit lorsqu’à nouveau, il modifia l’un de ses gènes pour gagner en masse musculaire. Le malaise s’intensifia lorsqu’il renforça également son ossature lorsqu’il comprit qu’il était trop tard pour éviter un coup dirigé contre son genou. Sa vision se brouillait légèrement, mais il eut le temps d’apercevoir une nouvelle fois que l’un des garde pressait de nouveau la gâchette de son arme. Habilement, il tira vers lui le plus amoché de ses adversaire, et s’en servit comme d’un bouclier. Il allait s’emparer de son arme de poing quand une décharge électrique le traversa. Il serra les dents pour contrôler la douleur, attrapant par réflexe les bords du collier qui lui ceignait le cou. Il se retourna et lança un rictus méprisant à l’intention de la femme qui venait d’appuyer sur le tableau de bord de sa cellule. Celle-ci réitéra l’opération avant que Lyslir n’ait eu le temps de riposter. Elle dû doubler la charge pour qu’il s’immobilise tout à fait. Il avait les yeux injectés de sang, les joues creusées par la fatigue. Les gardent furent obligés de s’y mettre à plusieurs pour le saisir par les épaules et le ramener derrière les barreaux.
Lyslir n’avait plus la force de répliquer Ses dernières menaces s’évanouirent avec sa voix lorsqu’il s’écroula au sol. Derrière lui, on ordonna de doubler le nombre de patrouilles afin de s’assurer que l’incident ne se réitère. Par mesure de précaution, une dernière décharge fut envoyée au garçon qui se recroquevilla sur la terre battue, terrassé par la douleur.
Quand les gardes eurent disparus, Hart, tétanisée, sortit de sa torpeur et s’accrocha aux barreaux de sa cellule. D’une voix inquiète, elle interpella Lyslir, lui demanda s’il allait bien, s’il était encore en vie. Un grognement lui répondit : le garçon cracha un peu de sang avant de se retourner sur le dos pour reprendre son souffle. Des hématomes apparaissaient de partout sur sa peau, dans son cou, sur ses bras, sur son visage tuméfié.
- Petit ! l’appela de nouveau Hart en remarquant qu’il fermait les yeux.
- Je suis, hoqueta Lyslir dans un rire qui endolorit sa cage thoracique. Je suis beaucoup plus vieux que toi.
Il lui semblait entendre des murmures au bout du couloir. Il voulut se concentrer sur leur objet, mais déjà, les pas se rapprochaient.
- Saisissez-la, ordonna le Major. Qu’on l’emmène au bloc.
Lyslir voulut répliquer, mais il était trop faible pour se remettre debout. Hart, terrorisée, se vit être immobilisée et conduite de force à l’extérieur de sa cellule. Elle eut le temps de voir que derrière elle, Lyslir tentait maladroitement de se remettre debout. Mais déjà on le dissuadait de tenter quoi que ce soit en activant son collier. Hart sentit alors quelque chose lui piquer le bras, et elle perdit connaissance.
Ce chapitre m'a donné la sensation que tu avais une trame solide, ou une ligne directionnelle, ou des personnages conducteurs stables (je mets des "ou" si jamais tu n'es pas quelqu'un qui planifie vraiment minutieusement dans les moindres détails) qui te sont clairs et sur lesquels repose ton intrigue. J'aime beaucoup cette sensation que je ne vois que le sommet de l'iceberg et que tu arrives ensuite avec la partie immergée que tu dévoileras à ton gré. C'est chouette cette sensation de densité, ça promet un univers qui n'est pas plat, avec des côtés inattendus ! Le choix de narration qui nous plonge littéralement dans les méandres de l'univers puisqu'on passe d'un perso à l'autre avec ses lacunes et ses connaissances propres rend bien aussi je trouve.
Plein de bisous !
Lyslir était un des deux noms mystérieux c'est ça ? On découvre ses capacités de métamorphe assez impressionnante. Il a dû faire 2,3 trucs par cool pour se retrouver là, je me demande si ce n'est pas un membre de la famille impériale ou d'une grande famille noble qui s'est fait évincé. Enfin, dur de théoriser à ce stade, j'ai hâte d'en apprendre un peu plus sur lui (depuis combien de temps il est enfermé ?) et sur ses véritables motivations.
La scène d'action est très sympa. On comprend vraiment la dangerosité de Lyslir et on se demande un peu pourquoi Hart est enfermée avec lui^^
Le bloc évoqué par le major est également un élément qui m'a intrigué et dont j'ai envie de découvrir la nature...
Mes remarques :
"qu’on lui avait passé." -> passées ?
"Elle dû doubler la charge" -> dut
Un plaisir,
A bientôt !
Effectivement, le nom de Lyslir devrait t'être familier : il a été mentionné dans le laboratoire car inscrit au pied d'une statue. En outre, tu as déjà rencontré le personnage au cours du premier chapitre, en prison toujours. Normalement, tu devrais savoir qui il est... Mais j'hésite à influencer ta lecture en te le rappelant. De toute manière, je pense que le chapitre suivant répondra à tes questions.
Content que la scène d'action ait fonctionné. Ce n'était pas évident à écrire. ^^'
Je corrige les coquilles ; merci pour tes remarques !
A bientôt !
Très bon chapitre, et c'est un plaisir de retrouver Lyslir et d'en apprendre davantage sur lui au travers d'une conversation qui ne le concerne pas ! En tant que lecteur, on a le plaisir de guetter les indices qui permettent d'en savoir plus pour lui. Cette conversation intervient au bon moment, ça permet d'obtenir plus d'informations sur les motivations de Hart, le saut dans la conscience de Lyslir est aussi à point nommé, car on y entrevoit que Hart a
plus d'importance qu'elle ne semble l'imaginer elle-même.
Les passages de la métamorphose et du combat sont saisissants !
J'ai relevé quelques coquilles :
- par les menottes qu’on lui avait passé => passées
- Mais elle les a vaincu, => vaincues
- si elle avait eut plus de temps => eu
-Lyslir entendit aperçut le danger => il doit y avoir un verbe en trop
- si les gardes le remarquèrent se contorsionner => remarquèrent qu'il se contorsionnait ? ou le remarquèrent qui se contorsionnait ?
A très vite
Merci beaucoup pour ton retour ! Je suis content que le chapitre t'ait plu. Lyslir entre enfin en scène, oui ! Ce n'est peut-être pas le plus gentil des personnages, mais c'est un de mes préférés, malgré tout. (bon, après, je les aime tous, donc je ne suis pas très objectif...)
J'avais un petit peu peur que sa métamorphose ne soit pas toujours très claire, tant mieux si tu étais dedans !
Je vais corriger toutes ces coquilles ! Désolé qu'il y en ait tant, j'ai beau me relire, j'ai toujours du mal à avoir du recul les premiers jours...
A bientôt !
Je pense que c'est normal qu'il y ait des coquilles, on ne peut pas tout voir ni penser à tout, on est là pour ça !
J'ai vraiment hâte de savoir la suite.
Prends ton temps, mais fais vite !