PRESENT : ELIJAH
Il descendit quatre à quatre les marches de l’escalier et arriva au rez-de-chaussée avant même d’en avoir conscience. Les questions s’imposaient dans son esprit et des bribes de souvenirs qu’il croyait oubliés refaisaient surface. Et parmi toutes ces pensées, une seule l’importait réellement : Celui qui avait protégé Nethan… Était-ce ce garçon ? Je serai toujours là… Ces mots… Oui, il s’en souvenait à présent. Je serais toujours là. Il tournait et retournait la phrase dans sa tête. Ça le rendait fou de ne pas être sûr. Et pourtant, elle l’avait dit : des yeux noirs, et une capacité à entrer en contact avec des personnes de l’autre face. Et si c’était lui ? Qu’allait-il faire, de toute façon ? Cette histoire, c’était du passé ? Il aurait mieux valu la laisser tranquille. Mais son esprit ne fut pas de cet avis. Un flash lui revint. Court, intense.
- Tu resteras mon ami, hein ?
- Bien sûr.
- Elijah, je ne veux pas rester tout seul.
- Tu n’es pas seul. Je suis là, je serai toujours là.
- Tais-toi ! cria le jeune adulte.
Quelques personnes se retournèrent pour lui lancer des regards étranges. Elijah leva la tête et, examinant les rues qui l’entouraient, se rendit compte qu’il avait marché jusqu’au quartier riche. Il était là, dans ses vieux vêtements qu’il aurait pu qualifier de guenilles, sous le regard des passants plus riches les uns que les autres. Ces regards méprisants. Ils ne savaient pas. Les classes moyennes et riches ne savaient rien de ce qui se tramait dans la ville de Nirim depuis plusieurs années. Ils ne savaient pas pour la disparition de la magie, ils ne savaient pas que des chasseurs de prime rôdaient dans Nirim pour capturer les rares mages qui restaient encore. Ils ne savaient rien. Rien du tout. Et pire encore, ils croyaient que la face sciento-magique était au comble de sa prospérité, qu’elle ne pouvait pas mieux développer ses technologies magiques.
Il sentit tout à coup qu’on le tirait en arrière. Il glissa, tomba brutalement sur le sol, et perdit ses lunettes sous le choc. Il tâtonna à leur recherche tout en essayant d’échapper à celui qui le maintenait au sol. On lui saisit la mâchoire entre le pouce et l’index et on lui fit tourner la tête. Il voyait des tâches de couleur, floues. Visiblement, il avait à faire à un homme. Et foutrement musclé. Il avait profité de l’imprudence du jeune adulte pour se jeter sur lui. Et désormais, il était piégé.
- Merde. jura Elijah : J’ai pas le temps pour ça.
Il entendit un bip, puis une voix robotique : « Identifié : N°0210. Elijah Meyer. Mage de classe B+ ». Celui qui le maintenait poussa un rire satisfait. Le jeune homme réussit enfin à mettre la main sur ses fichus binocles sans lesquels il ne pouvait voir quoi que ce soit et les remit. Tout devint clair et il put enfin voir celui qui l’avait pris par derrière.
Il distingua en premier lieu trois éléments : Le revolver, l’identificateur, les menottes. Pas de blouse blanche en vue, ni d’uniformes. Un chasseur de primes, donc. Le jeune adulte voulut se taper la tête contre un mur. Il n’aurait pas pu tomber plus mal. S’il avait été intercepté par un des rapatrieurs du labo, il aurait pu s’en sortir, voir même s’échapper. Mais il avait à faire à un chasseur. Ces gens étaient complètement cinglés et se servaient de leur droit de recourir à la violence si nécessaire pour se défouler sur leur cible. Ils étaient d’une brutalité sans borne et se souciaient seulement de « livrer le paquet encore en vie ». Mais le pire, c’est qu’à cet instant, les perspectives d’avenir d’Elijah se réduisaient à un dortoir blanc et à des salles d’expérimentations dans un immense immeuble d’un blanc immaculé. La panique l’envahit pleinement. Non. Il ne pouvait pas se permettre de se faire choper, il devait rester, il devait retourner protéger Nethan ! Il essaya de repousser l’homme mais il était trop lourd, tout en muscles, il le maintenait cloué contre le sol froid d’une main seulement, et de l’autre, il appelait déjà le labo pour les prévenir qu’il avait attrapé un mage, une foutue perle rare, nom de l’omniscient ! Il n’y avait personne, dans la rue. Forcément, on ne pouvait pas se permettre de capturer un mage devant une foule de témoins. Le jeune homme se tortilla et se débattit furieusement, en proie à une terreur grandissante.
- Je ne veux pas y retourner ! cria-t-il.
Le souvenir se fraya un chemin dans son esprit, jusqu’à la surface de sa mémoire. Et il explosa, douloureux, effrayant, avec tous les ressentis qui lui étaient associés.
PASSE :
Le garçonnet porta ses mains devant sa bouche pour étouffer sa respiration. Il ferma les yeux et écouta les battements affolés de son petit cœur. La cachette n’était pas bien grande, pas très confortable. Mais c’était la meilleure qu’il avait pu trouver. Une planche grinça sous son poids. Il sursauta. Les pas se rapprochèrent. Il entendit des rires, deux voix d’hommes. Un moment, elles furent toutes proches. Et il put entendre la conversation.
- … Et dire que je pourrais être chez moi avec ma femme ! disait une voix grave.
- Et comment ! répondit une autre, plus aigüe : Au lieu de ça, on se tape le sale boulot !
- Attends Pedro.
Les voix se turent. Les pas s’arrêtèrent. Le jeune garçon se fit tout petit au fond de sa cachette, sous l’évier, dans le placard. Il entendit un soupir résigné puis l’homme à la voix grave marmonna quelque chose. Les pas s’éloignèrent. Ils ne furent bientôt plus qu’un son indistinct. Alors il se décida à sortir de sa cachette. Et au moment même où il ouvrit le placard, il se retrouva nez à nez avec l’homme à la voix grave.
- Coucou toi. dit-il avant de s’emparer de l’enfant et de le tirer brutalement hors de sa cachette.
Le gamin voulu crier mais on lui plaqua une main sur la bouche. Il se débattit, tenta d’enlever la main, de mordre son ravisseur. Ce dernier poussa un rire franc.
- Il se débat comme un petit diable ! T’as vu ça Pedro ?
Le dénommé Pedro poussa un ricanement moqueur. Son comparse resserra sa prise autour du petit garçon. Et à partir de là, il ne se débattit plus. A quoi cela pouvait-il bien servir puisqu’ils étaient deux contre lui.
On l’emmena et on l’installa à l’arrière d’une diligence grise qui flottait à quelques centimètres au-dessus du sol. Là, l’homme à la voix aigüe, Pedro, lui prit le visage et l’inspecta.
- Bonn ! Viens voir ça !
Celui qui s’appelait Bonn accourut. Son compère tourna le visage du petit, de sorte que les deux adultes purent le voir.
- Regarde Bonn, dit-il, il a des yeux d’or !
- Ça alors ! Ce gamin est une pépite ! Dépêchons-nous de le ramener ! On touchera peut-être une prime !
Et ils fermèrent la portière.
PRESENT :
Elijah siffla de douleur lorsque le chasseur lui tordit le bras pour lui passer les menottes. Il tenta d’envoyer un coup de pied sans y parvenir. Si on lui passait ces menottes, c’en était fini de lui. Définitivement. Il devait gagner du temps, même quelques secondes, il devait trouver une solution, là, maintenant. Vite ! Le jeune homme cherchait désespérément, et la sentence se rapprochait. Bientôt, il perdrait sa liberté, bientôt, Nethan serait seule, livrée à elle-même dans cet appartement qu’ils occupaient. Tout à coup eut lieu un miracle, si l’on pouvait l’appeler ainsi. Juste au moment où le prisonnier réussit à se retourner, on entendit un bruit sourd et le chasseur de primes s’effondra sur sa proie. Du sang maculait sa chevelure grise, à l’’arrière de son crâne. Dans la lumière du jour naissant, devant le soleil, se détachait une silhouette féminine. Petite, fluette, elle portait un masque noir qui cachait le bas de son visage et un ample manteau sans manches qui s’agitait doucement au niveau de ses tibias. Ses cheveux coupés à la garçonne retombaient sur son front par mèches brunes et cachaient un peu ses yeux noisette au regard intense. Elle sembla à peine remarquer la présence d’Elijah. Elle adressa seulement un regard désapprobateur à celui qu’elle venait d’abattre et partit d’un pas souple et agile. Le jeune homme qui venait d’être sauvé détala à son tour, laissant le corps inerte de son attaquant derrière lui.
Le lendemain, dans le Journalier de Nirim, parut un article scandaleusement romancé racontant qu’hier matin, à l’aube, un homme avait été retrouvé évanoui dans une rue déserte du quartier riche de Nirim. L’homme était à l’hôpital et avait donné le signalement d’un mage aux yeux d’or qu’il essayait de capturer avant qu’une personne, sûrement une complice du mage, ne l’attaque par derrière. Les brigades de maintien de la paix enquêtaient encore, supposant qu’il s’agissait en fait d’un acte prémédité. Le sujet était clos. A la fin du journal, dans la rubrique dédiée aux personnes recherchés, entre les photos d’un assassin et d’un scientifique du LERM disparu depuis 2 jours, il y avait la photo d’Elijah Meyer. Retourneur de classe B+. Vu pour la dernière fois hier, aux alentours de 7 heures. Toute information ou tout témoignage permettant de le retrouver serait le bienvenu.
Nethan lisait par-dessus l’épaule de son colocataire et, lorsqu’elle vit la photo, en dernière page, elle ne put réprimer un frisson. Elle interrogea son camarade du regard.
- J’ai quelques problèmes, je vais me faire discret pendant un moment mais je vais devoir aller voir quelqu’un qui n’habite pas loin. Tu m’attends ici ?
La fillette leva les pouces et Elijah lui rendit un sourire fatigué mais sincère. Il mit un sweat et des lunettes de soleil avant de sortir. Même s’il ne faisait pas mauvais, il ne faisait pas non plus soleil dehors et le retourneur se demanda si sa minable stratégie pour cacher ses yeux allait passer inaperçue. Il haussa les épaules. Après tout, s’il sortait au grand jour avec sa paire d’yeux « dorés », ça revenait à se mettre un panneau « attrapez-moi les chasseurs de primes, je suis un mage ! » autour du cou. Il garda donc ses lunettes de soleil et sortit de nouveau, la terreur au fond du ventre.
Par chance, les rues étaient assez calmes, voire désertes. Était-ce vraiment de la chance ? Ou la population du bas quartier de Nirim redoutait-elle une nouvelle agression ? Le jeune adulte erra dans les rues, cherchant quelque peu son chemin, et finit par arriver à l’endroit qu’i cherchait : le dédale. Comme l’indiquait son nom, ce quartier de la basse ville était un véritable labyrinthe, les rues se croisaient, s’entremêlaient, et formaient un complexe réseau de routes et d’immeubles. L’endroit était insalubre, peu reluisant, et les gens évitaient de s’y aventurer. Plusieurs personnes s’étaient perdues. C’est là que se cachait les criminels recherchés, c’est ici que les légendes pour faire peur aux petits prenaient racine. C’était une cachette parfaite. Le garçon y entra non sans appréhension. En vérité, il avait du mal à garder son calme, son cœur s’emballait, la tête lui tournait un peu et il avait tendance à devenir paranoïaque, craignant de se faire attaquer. Il se concentra sur sa route et réussit à arriver sans se perdre devant une bâtisse à l’aspect misérable -ce qui était le cas de toutes les bâtisses que l’on pouvait trouver dans le dédale- qui s’allongeait sur deux étages branlants. On aurait pu croire que la maison (en était-ce vraiment une ?) penchait dangereusement sur le côté, se préparant à aller s’écraser sur sa voisine, mais ce n’était qu’une illusion due à sa grande taille et à sa minceur. La cheminée projetait des panaches de fumée grise dans le ciel. Il y avait des habitants.
Le jeune adulte entra et se dirigea vers l’escalier, au bout du hall d’entrée. Les marches grinçaient et protestaient à chacun de ses pas et il eut peur, un moment, qu’elles ne finissent par céder. Mais elles tinrent bon. A force de lenteur et de précautions, il finit par arriver, soulagé et encore en vie, au deuxième palier. Devant lui se dressait un long couloir assez sombre et pourtant accueillant. On aurait pu penser au couloir d’une école. Un parquet foncé, plusieurs portes de chaque côté et quelques ampoules qui éclairaient le passage, des porte manteaux, et une multitude de dessins accrochés aux murs. Le jeune homme se sentait bien, ici. Il prit une inspiration et l’envie de sourire le chatouilla. D’un pas résolu, il s’avança parmi les dessins jusqu’à la dernière porte qui s’élevait, seule, au fond du couloir. Il l’ouvrit et entra. La pièce se présentait sous la forme d’un carré meublé de plusieurs étagères pleines de livres colorés pour les enfants et d’autres livres moins colorés et plus gros pour les adultes. Au centre se tenait un bureau magistralement invisible puisqu’il soutenait une pile de papiers alarmante par son immensité. Et derrière cette pile alarmante, une femme. Elle paraissait 40 ans mais en réalité elle en avait dix de moins. Elle était courbée sur une énième pile de papiers et de dossiers et écrivait avec ferveur sur une feuille tout en jetant un œil, de temps en temps, à son communicateur, objet rond et noir qui émettait un « bip » accompagné d’une lumière rouge, de temps à autres. La femme avait l’air épuisée et des cernes noires entouraient ses yeux, rappelant vaguement un panda. Elle semblait ne rester éveillée que grâce à la tasse de café qu’elle tenait dans sa main et dont elle buvait une gorgée, de temps en temps. Lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir, elle releva la tête, de mauvaise humeur, et sur le point de faire passer un sale quart d’heure à l’imbécile qui avait eu la mauvaise idée de la déranger. Mais, lorsqu’elle vit le visage familier d’une personne qu’elle n’avait pas vu depuis des lustres, elle se calma et un masque d’étonnement amusé vint se poser sur son visage anguleux.
- Tiens ! Un revenant ! Tu peux me dire ce qui t’amène après huit mois d’invisibilité mon cher Elijah Meyer ? Alors ? Qu’est-ce que ça fait de voir ta petite tête blonde dans le journal ? Tu as pris des risques en venant ici. Les gens sont cupides dans le dédale.
- Je sais. Mais j’ai besoin de toi.
La femme se leva et vint s’assoir sur la table, dégageant auparavant une pile de papiers.
- Pourquoi faire ?
- Je veux que tu enquêtes. Le chasseur qui m’a capturé, hier. J’ai regardé son équipement. Un équipement haut de gamme, même son identificateur était à la pointe de la technologie. C’était rang officiel. Jamais un chasseur de rang officiel n’aurait fait l’erreur d’attaquer en plein jour dans le quartier riche. J’ai aussi remarqué qu’il y avait plus de chasseurs, ces temps cis. Les patrouilles sont plus fréquentes, je crois que quelque chose se prépare.
- C’est étrange, en effet. Mais pas assez pour que je mette la sécurité de mes gamins en jeu pour mener une enquête qui pourrait n’aboutir à rien.
- Il n’y a pas de découverte sans risque.
- Parfois, il vaut mieux se mettre à l’abri des découvertes.
- Raaaah ! Mais bon sang ! s’emporta-t-il en frappant du poing contre le mur : Bouge-toi un peu ! Il y a des tarés qui nous chassent dans nos quartiers ! On ne peut pas rester sans rien faire en attendant de se faire cueillir comme des fruits mûrs !
L’expression de la jeune femme changea alors et ses yeux ne reflétèrent que la froideur. Elle s’approcha de son invité jusqu’à ce qu’il se retrouve collé contre le mur, sans échappatoire. Là, elle le saisit par le col et le força à se rapprocher.
- Ecoute-moi bien, gamin. J’ai beaucoup d’affection pour toi, ok ? Mais il en est de même pour tous les mages que j’accueille dans mon foyer. Si tu veux jouer ta vie dans une enquête à la noix, vas-y. Mais ne viens pas me demander de m’impliquer dans des affaires qui peuvent mettre en péril la sécurité de mon repère. On veut tous sauver notre peau. Mais toi, tu veux seulement aller au-devant du danger. Va-t’en, maintenant, tu as pris bien trop de risques en venant ici. Et si ce que tu as dit est vrai, tu devrais rester chez toi, avec la petite Nethan.
Elijah fronça les sourcils et, pendant une seconde, il parut être sur le point de lancer une répliquer acerbe, mais il se retint. Il se dégagea brutalement de la poigne de son interlocutrice et sortit de la pièce.
- Même si tu ne veux pas te lancer dans le danger, moi je m’y lancerai. On est prisonniers de cette ville. On ne pourra pas se cacher éternellement. Notre combat n’est pas terminé. Vous, les repères, avez provoqué l’incident du LERM. Mais si vous vous contentez de vous terrer, vos actions n’auront servi à rien.
Sur ces mots, il disparut définitivement, laissant seule la personne qui l’avait sauvé, 7 ans plus tôt.
Il pesta contre lui-même, sur le chemin du retour. Il aurait voulu faire quelque chose. Faire changer les choses. Depuis des années maintenant, les entrées de la mégapole de Nirim étaient étroitement surveillées, empêchant d’éventuels mages d’en sortir. Ils étaient prisonniers de cette ville immense. Il détestait cet endroit, il détestait devoir se cacher pour rester en vie, il se détestait d’être un mage car, après tout, à quoi cela pouvait-il bien servir dans un monde où on était enfermé si on en était un ? Oui, le LERM, le laboratoire d’expérimentations et de recherches sur les mages, avait été fondé sur un bon sentiment. Le but initial était de travailler en coopération avec les mages volontaires pour savoir ce qui pouvait bien arriver sur leur face de Sambremonde ? Quel était cette chose qui décimait les mages et qui leur enlevait la magie ? Une malédiction, un virus ? Le LERM était là pour ça, au début. Pour trouver une solution. C’était du temps où la scientifique Joanna Edas en était la présidente. Personne ne sut vraiment ce qu’il s’était passé mais un jour, Mme. Edas avait disparu sans laisser de trace et son plus proche collaborateur avait pris sa suite. A partir de là, rien ne fut plus pareil. Les intérêts du LERM avaient changé. On capturait les mages et les retourneurs, ils n’avaient plus le choix. Les scientifiques voulaient la magie pour eux, ils désiraient la posséder, l’extorquer de ceux qui la détenaient. Mais le temps passait et la ressource magique s’amenuisait. La chose qui s’acharnait sur la face sciento-magique de Sambremonde n’avait pas disparu et continuait de tuer toute magie existante à petit feu. Mais ça, la population non magique ne le savait pas, elle se contentait de vivre à côté du laboratoire, sans se soucier de ce qu’il s’y tramait, du moment qu’il ne partait plus en fumée et que ça ne venait pas troubler leur petite vie tranquille. Oui, la face sciento-magique était dans la lumière, mais en vérité, la même pourriture que l’autre face l’envahissait. Rien n’allait plus. Rien n’allait plus depuis bien trop longtemps. Il était temps que les choses changent.
Les pensées d’Elijah le conduisirent tout naturellement à l’immeuble où il se cachait. Il avait déjà monté les marches jusqu’au dernier étage et ouvrit la porte. Dans l’appartement régnait un silence suspect. Rien ne bougeait, c’était comme si l’endroit était mort. Le salon était vide, une couverture échouée sur le canapé défoncé pendait lamentablement, le jour diffusait un rais de lumière dans la pièce qui mettait en valeur l’absence de vie. Le jeune adulte appela sa camarade. Une fois. Deux fois. Rien. Aucune réponse. L’atmosphère commençait à peser sur les épaules du mage. Il entendait sa respiration tremblante et les battements réguliers de son cœur. Ba-boum. Un pas, puis deux, il fut complètement dans le salon. Ba-boum. Il se dirigea vers le petit couloir, au fond de la pièce et le traversa. Ba-boum. Il était devant la porte de la chambre de Nethan et l’entrouvrit, se préparant à se défendre s’il the faisait attaquer. Ba-boum. Il entra complètement et n’eut plus le loisir d’écouter les battements de son cœur. Il n’y avait pas de Nethan. Elle n’était plus là. Des feuilles gribouillées trainaient par terre, un trait avait été bâclé sur un dessin. La fillette s’était fait attaquer. La fenêtre était ouverte, donnant sur le toit d’un autre immeuble, un peu en contrebas. Les rideaux voltigeaient dans une brise qui entra dans la chambre avec un doux hurlement de fantôme. Elijah se rapprocha de la fenêtre, un papier y avait été accroché. Il s’en saisit, le déchiffra avec difficulté, l’écriture était brouillonne, de vraies pattes de mouche. Il réussit néanmoins à lire et un frisson lui parcourut le dos.
Ce soir, juste après le couvre-feu, rends-toi dans le petit parc, à côté du dédale.
PS : La petite fille est avec nous.
En tout cas, encre un chapitre remplie de suspense et de révélation.
Je crois que je te j'ai déjà dis mais j'aime beaucoup tes descriptions. Elles sont vraiment vivante et rythmé. De plus on ressent vraiment les émotions des personnage, comme quand Elijah repense à LERM. Vraiment, bravo!
Un seul petit truc à rectifier peut être, mettre une majuscule aux noms de quartier comme le Dédale. On comprendra mieux. Mais franchement, c'est tout ^^
Petite question en plus, est ce que tu connais l'anime Charlotte et est ce que tu t'en ai inspiré? Parce que le personnage d'Elijah me fait vachement pensé à un perso dedans ^^
Voilà, merci pour ce chapitre!!
PS: sache que le moment où la fille assomme le chasseur de prime, pour moi elle avait une poêle dans la mains et elle s’appelait Raiponse XD (alors, ne me demande pas pourquoi j'ai pensé à ça)
Merci pour le commentaire !
Tu trouves la fin alléchante ? J'en suis heureuse ! Disons que je me suis inspirée des "fins alléchantes classiques" des livres et des films : celles qui donnent envie de tourner la page...
Je ne connais l'anime Charlotte que de nom, je n'ai pas eu l'occasion de le regarder (il fait partie de la loooooongue liste de recommandations ^^) donc je ne m'en suis pas inspirée... Mais il est tout à fait possible de trouver que mon personnage ressemble à un autre avec la multitude d'histoires qui existent dans le monde...
Pour les noms de quartiers, je me disais bien que quelque chose clochait. Tu as raison pour la majuscule... Disons que, pendant l'écriture, je voyais "Dédale" comme un mot mais pas comme un nom propre... ^^
Bref ! C'est toujours un plaisir de lire tes commentaires !
A bientôt dans la suite de l'histoire ou dans l'un de tes romans !
Okay, tu me dirais si tu le regardes un jour parce que il y a vraiment des ressemblance avec ton histoire ^^ (du bon côté des choses)
Je suis satisfait alors si c'est sympa de lire mes commentaires ^^