Nous sommes affamés, assoiffés, trop nombreux. Peut-être est-ce pour cela que nous détruisons chaque village où nous restons. Nous en avons déjà passé six. Les habitants du septième, eux, se sont joints à nous. Ils marchent, maintenant. Sauf qu'eux ne fuient pas, ce sont des habitants du sud. Ils nous suivent parce qu'ils n'ont plus d'autre endroit où aller. Nous avons bel et bien fini par épuiser leur village.
Quelquefois, nous rencontrons des exilés. Ils nous parlent de voitures blindées, de divisions allemandes. J'essaie de ne pas les croire, pour ne pas sombrer dans le désespoir. Je n'ai pas d'espoir non plus.
Je marche et je suis le groupe, c'est tout.