Le lendemain, mes courbatures me réveillent au chant du coq. Mes yeux sont encore alourdis de sommeil, mais je ne veux plus rester allongée. Des corps endormis ont roulé de partout, certains sont étouffés par le poids de deux camarades sommeillant sur eux.
Je décide d'explorer le village. Il n'y a pas grand-chose, juste des habitations au centre, un champ d'oliviers à l'est, un petit puits plus loin, un moulin posé à côté d'une rivière qui coule paresseusement. Ce grand hameau est si tranquille! Il semblerait que rien ne pourrait troubler son calme et son bonheur parfait.
Je reviens à la hauteur du puits deux heures plus tard. Il est méconnaissable. Des grappes d'exilés l'ont pris d'assaut. Du groupe s'échappent des exclamations de mécontentement. Ils ont quasiment asséché le puits.
Les villageois arrivent aussi sur place, et l'air devient électrique. Ils nous accusent de vouloir épuiser leur village avec nos demandes colossales d'eau et de nourriture. Ils finissent par repartir, non sans lancer quelques regards meurtriers en arrière. Vont-ils encore accepter de nous héberger après ça? J'en doute.
Mais c'est sans compter sur leur bienveillance et leur générosité innée. Ils nous accordent le droit de rester une seconde fois.