La lune du jour se levait sur le pays doré tandis que le soleil de la nuit se couchait. Dans la dernière bourgade avant le sentier des cavalcades de la camarde, à l’intérieur d’une des maisons, au sein d’une chambre l’ambiance semblait être à la rigolade.
— Allez lève-toi Kobin !
— Hum…Mais Vaan….
— Hop, hop, j’ai encore plein de truc à te montrer, y a pas mal de rumeur sur les bois Kokiripas.
— Hum…Et dis-moi tu dormais où avant ?
L’intrépide bondit sur son lit pour se tenir debout, les mains sur les hanches en affichant une risette candide.
— Ben dans l’arbre !
— Tu es vraiment incroyable toi, soupira le jeune Trueno en sortant de son matelas.
— Les enfants, venez prendre votre petit déjeuner.
— On arrive !
— Allez, on fait une course ! Et aussi il faudrait qu’on décide quelle zone de la forêt on va explorer aujourd’hui, clama Vaan en ouvrant la porte et en courant l’air réjoui.
— Eh ! Tu triches ! Attends ! Je ne veux pas être perdant ! scanda l’autre en le poursuivant.
Les deux amis étaient autour d’une table pour déguster du fromage, des oranges et des tranches de salami. Par la fenêtre de la salle à manger on pouvait observer le vaste salon de l’établissement, dans ce dernier se tenait une bonne dizaine de table, le bar ainsi que le piano. Le repas des enfants était accompagné par les aller et retour d’Elyncia qui les servait et par le chant des moineaux.
— Voilà les enfants, annonça la gérante en les servant.
— Merci madame Elyncia !
— Tu n’es pas obligé de crier Vaan, dis-moi ça fait longtemps que tu vis seul dans la forêt ?
— Miam…Non…Juste quelques jours…Miam.
— D’accord je suis plutôt surpris qu’un enfant d’à peine douze ans puisse survivre dans les bois Kokiripas.
— Ben je mangeais quelques fruits, il y en a plein là-bas. Je vous en ramènerais plus tard si vous voulez, on va y retourner avec Kobin plus tard.
— Pourquoi pas, mais faites bien attention à vous dans les bois, ça m’inquiète un peu de vous savoir là-bas. Mais tant que vous veillez l’un sur l’autre ça me va.
— D’ailleurs madame est-ce que vous êtes au courant pour la cabane au niveau du lac ? Vous savez qui y vit ?
— Une cabane dans la forêt ? Alors là tu m’apprends quelque chose.
— Je vois.
— Je pense que vous devriez éviter de vous approcher de cette cabane, je ne la sens vraiment pas. Cette personne doit avoir une bonne raison pour vouloir vivre seule.
Le rejeton de Ciego après avoir englouti son repas tel un glouton, quitta la table et sa chaise en un bond.
— C’est compris tante Elyncia, on y va Vaan j’ai fini moi.
— Oui moi aussi j’ai fini, attends ! Merci madame pour le repas.
Les deux chérubins s’en allaient se promener dans le divin jardin, ils marchaient toujours plus profondément dans l’enfer vert, mais rien ne semblait stopper notre duo de diablotin.
— Bon du coup on va voir cette cabane ?
— Mais Kobin, tu as bien entendu ta tante ?
Le garnement se contenta de dévisager son camarade un instant tout laissant paraitre un sourire rayonnant. Vaan se répondit en tirant la langue et en grimaçant.
— Bien sûr qu’on y va !
Ils se mirent à courir à travers les immeubles de la nature, piétinant la lave verte et caressante, fuyant les démons de mère nature. En contre-bas de la colline sur laquelle ils se tenaient ils pouvaient voir la fameuse cabane, elle était au bord du ciel liquide azur et pur.
— Et Vaan pourquoi tu n’es jamais allé à l’intérieur ?!
— Parce que j’ai peur !
— Je pensais que les cowboys ne devaient avoir peur de rien, et qu’il domptait tout, alors de quoi tu as si peur ?
— Chut…Ecoute.
Un vacarme terrifiant en provenance du cabanon tua le calme et donna naissance à des frissons chez les garçons.
— C’est quoi ça…bredouilla Kobin gagné par l’effroi.
— Voilà c’est pour ça que je ne voulais pas y aller seul, et même là je me demande si c’était une bonne idée de….
Les martèlements cessèrent pour laisser place strident et terrifiant hurlement.
— Va…a…Va…n…C’était…quoi…Ce…truc…
— Je…Pense qu’on va partir….
— Vaan ?!
— Quoi ?!
— Ton pantalon.
« Merde »
— C’est vrai que j’ai oublié de te dire que j’avais quelques problèmes de vessie, mais passons rentrons maintenant.
Les polissons s’éloignaient de l’endroit avec précipitation, derrière eux une ombre sortit de l’habitation et les observait avec attention.
La peur en ton coeur
Elle ne doit pas gagner
Sors de ta torpeur