Le professeur Pingh avait donné rendez vous à Martial dans un laboratoire en périphérie de la ville. Le lieu insolite avait d’abord interloqué Martial, pas très rassuré, d’autant plus qu’ils n’étaient que tous les deux dans un bâtiment complètement désert.
Il s’attendait à rencontrer une équipe médicale, un secrétariat, des internes. Mais rien de tout cela, un silence de plomb pesait dans le bâtiment.
Martial résista à l’envie de faire part de son appréhension mais se retint in extremis pour ne pas se couvrir de ridicule.
Après avoir traversé plusieurs parties du bâtiment qui ressemblaient à des laboratoires à l’abandon, les deux hommes débouchèrent dans ce qui semblait être un bloc opératoire.
Au centre de la pièce était installée une table d’opération appareillée avec des instruments d’un autre âge. Une fois de plus, Martial déglutit discrètement et se demanda s’il ne fallait pas rebrousser chemin.
Le professeur faisait mine de procéder à quelques contrôles des appareils entourant le lit central.
Martial en profita pour inspecter lui aussi la salubrité de la pièce. Bien qu’il ne soit pas expert en matériel médical, il avait suivi récemment une formation pour l’utilisation d’un défibrillateur automatique et de ce fait un avait eu l’occasion de manipuler quelques appariels.
Il pensa reconnaitre le moniteur et son appareillage complet, équipements indispensables pour les réanimations cardio- respiratoires.
Il se dit alors que l’expérience n’était peut être pas sans danger si le professeur avait prévu un système d’urgence. Une dernière fois il préféra ne rien laisser paraître.
« Je vous propose de vous allonger dans ce fauteuil » lui suggéra Mr Pingh, avec une voie suave. Martial se demandait si cela devait lui inspirer une confiance aveugle ou au contraire la plus grande méfiance.
« Vous avalerez ensuite ces deux comprimés avec ce verre d’eau »
Martial s’exécuta sans broncher. Sa passivité le surpris même.
Il inspira profondément, saisit les deux médicaments dans une main, le verre d’eau dans l’autre, déposa les deux pilules sur sa langue et porta le verre à sa bouche.
Il ferma les yeux et avala.