« Sonne à la porte d’en face. J’ai oublié mes clés » m’a envoyé Yacine.
Je peine à ranger mon téléphone dans ma poche tant la rame est bondée, avec ses effluves de sueur de fin de journée. En raison d’un problème technique sur la 12, j’ai dû rebrousser chemin depuis Mairie d’Aubervilliers jusqu’à une autre station plus loin, Aubervilliers-Pantin Quatre Chemin, et emprunter un itinéraire plus long. Inconnu. Je n’en peux plus.
Ce n’est qu’une fois sur le seuil de ma porte que je me souviens du message de Yacine. Sonner en face. Je me retourne et esquisse quelques pas. Je n’ai jamais croisé quiconque vivant dans cet appartement, ni même entendu de vie à travers ce pan de mur. Quel genre de personne peut bien habiter ici, sur le même palier que moi, au quatrième étage ? Et puis, la porte grince, et j’obtiens ma réponse.
Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai vu Angélique. Ses yeux marron m’ont électrifié. Ses cheveux d’un brun acajou, négligemment attachés, retombent en une épaisse queue-de-cheval. Elle porte un pantalon si ample et léger que je ne saurais dire s’il s’agit d’un bambou ou d’un pyjama. Peut-être les deux. Angélique vient de m’ouvrir la porte de son intimité, et je n’ai qu’une envie : entrer en courant.
« Ulysse, c’est ça ? Je m’appelle Angélique. »
Sa voix rauque m’obnubile et son sourire prévenant m’apaise tant que je ne fais pas attention à Yacine, dont la tête vient de surgir dans son couloir.
« Merci pour le café !
— Je n’allais pas te laisser sur le paillasson, comme un malheureux… »
Yacine me rejoint sur le pallier, et je regrette déjà que cette courte entrevue arrive à sa fin. Je voudrais lui demander si je pourrais la revoir bientôt, mais je suis incapable de dire quoi que ce soit. « Bonne soirée. » Voilà qui résume toute mon éloquence envers la première fille qui attise mon intérêt depuis bien longtemps. De cupidon papillonnant, je tombe à terre pour devenir un minable rampant. Je fais cliqueter le verrou dans un soupir.
« Tu aimes le café, toi, maintenant ? lancé-je.
— Je ne voulais pas être discourtois. »
Je bouillonne. J’en veux à Yacine pour ce café, que j’aurais mieux apprécié que lui. Je préfère m’isoler un instant, prétextant me changer. Si, d’habitude, je jette pantalon et veste sur le dos de la chaise à côté de mon placard, je prends cette fois un soin particulier à les disposer sur des cintres. Puis je m’attaque aux affaires sales éparpillées par terre pour les mettre à laver.
« Elle a dit qu’on devrait venir prendre un verre tous les trois, un de ces jours » me dit Yacine quand je reparais enfin dans le salon.
Il n’en faut pas plus pour me faire oublier mon agacement. Je vais la revoir. Après tout, elle est tout près. De l’autre côté de ce mur, dans le salon.
« Toi, t’as passé une bonne journée, me lance mon ami.
— Pas spécialement, pourquoi ?
— Tu souris comme un con. »
Je ne peux me retenir de rire, et imagine la scène. Moi, assis sur le canapé, le visage frappé par une foudre délicieuse.
« Je repensais à quelque chose.
— Et tu ne vas pas me dire ce que c’est ?
— Rien d’important. Et puis… Ce serait long à expliquer. C’était au boulot. »
Yacine hausse les épaules et part nous chercher deux bières. J’essaie de ne plus m’égarer en sa présence et refoule cette pensée à un moment ultérieur, celui où, dans ma chambre, j’aurai tout le loisir d’y repenser. Six ans. Six longues années que je n’avais pas ressenti pour une fille ce que je venais de ressentir aujourd’hui.
Pas une fois je ne prends les escaliers sans espérer l’apercevoir, ne serait-ce qu’un instant. Mais même si nous habitons sur le même palier, nous ne nous croisons jamais. Je ne peux que deviner sa présence, de l’autre côté du mur, dans une pièce que je ne connais pas. À quoi ressemble sa chambre ? Que fait-elle de ses journées ? Je rêve de découvrir ses formes, dont ce large pantalon m’avait privé.
Ma rencontre avec Angélique a suffi à me mettre sur un petit nuage pour le restant de la semaine. Je ne me refuse pas ce sentiment de plénitude, ces pensées incessantes et ces appréhensions quand je m’apprête à emprunter les escaliers et que je me demande si je vais la croiser. Cela fait si longtemps qu’une fille ne m’a pas fait un tel effet que je veux profiter au moins de cet interstice où je peux encore croire à l’espoir de la connaître plus intimement. Je l’imagine célibataire, hétérosexuelle et merveilleuse, alors même que je n’ai aucune idée de si cela définit.
Avec Angélique dans la peau, tout paraît plus simple. Perché dans ma tour, j’enchaîne les transactions, les rapports, les chronomètres. Je ne prête qu’une oreille peu attentive aux discussions de mes collègues, à la cantine, quand je n’ai pas la chance de déjeuner avec Damien, l’informaticien de la machine à café.
Le soleil chauffe ma peau et n’attend qu’une chose : que j’ouvre les yeux pour les éblouir de sa lumière aveuglante. Quelle heure est-il ? Je ne me lève jamais si tard, d’habitude. J’étire mes bras et me retourne pour attraper mon portable. 12h47. Lorsque je dors jusqu’à cette heure, c’est parce que je me suis couché au petit matin et que j’ai assez d’alcool dans le sang pour avoir gagné le droit de me tenir loin d’un volant pendant deux jours. Pourtant, je n’ai rien fait hier. J’ai revu Inception avec Yacine, quand il est rentré, et je suis parti au lit. Et encore, on ne l’a même pas regardé jusqu’au bout. Quand nous avons arrêté, Marion Cotillard venait tout juste de sauter.
Je trouve Yacine dans le salon, déjà réveillé, assis en tailleur sur son lit, le dos adossé contre le mur. Dès qu’il m’entend, il referme un carnet rouge qu’il s’empresse de glisser sous son oreiller.
« C’est quoi ça ?
— Rien. »
Je sais bien qu’il me ment, mais je décide de ne pas insister. Il m’en parlera quand il le souhaitera.
« J’ai invité Tony, pour ce soir.
— Je ne connais pas de Tony.
— Tu sais, le gars dont je t’ai parlé. Le client du café ! »
J’acquiesce. Le client du café. Yacine m’a parlé de plusieurs personnes, mais il est vrai qu’il a déjà fait allusion à un jeune homme avec qui il prenait le temps d’un petit noir, à la sortie du service du midi.
Je découvre enfin le fameux Tony en fin d’après-midi. Dans son sillon, une effluve de tabac froid. Tony comme il aime qu’on l’appelle, Antony de son vrai nom, est un Montparnassien pure souche. Petit, il allait à l’école Delambre dans la rue, ce qui nous a valu des allusions répétées à la chance que nous avons d’habiter ici. Je l’observe, avec ses cheveux blonds en pagaille, s’avachir sur une chaise et échanger un sourire complice avec Yacine. Il se tourne enfin, grand seigneur, vers moi :
« Et toi, tu fais quoi ?
— Je travaille à la Banque Géniale, ça fait deux mois.
— Ah… » lâche-t-il d’un air désinvolte.
Je sens son regard me juger. Il mord sa joue, j’en suis sûr. « Allez, vas-y, dis-le » aimerais-je lui sortir, mais il est le nouvel ami de Yacine, je ne veux pas d’histoires.
Tony m’apprend qu’il est intermittent, qu’il anime des ateliers de théâtre dans des écoles, qu’il a déjà joué dans quelques pièces, et espère décrocher un nouveau rôle bientôt. Je comprends alors le reste : son point commun avec Yacine. Le théâtre. Pourquoi il n’aime pas la Banque Géniale. Il est artiste.
Nous passons le reste de la soirée comme tous nos samedis soir : dehors, à boire des coups. Nous n’avons jamais dérogé à cette règle depuis que nous sommes tombés dans la marmite la première fois, et nous continuons de perpétuer cette tradition maintenant que nous sommes réunis à Paris. Yacine travaille les jeudis et vendredis soir, en plus d’un service du midi le mercredi. Pourtant, notre nouvelle ville a bien changé certaines de nos habitudes. Nous réservons cette sortie au samedi, et préférons les autres soirs nous contenter des bières dans notre appartement qui occupent la moitié du frigo. Nous faisons toujours en sorte de boire plus rapidement lors de l’happy hour et de commander une tournée à 19h59, avant que la pinte ne coûte le prix d’un plat du jour en centre-ville de Provins-sur-Mer.
Le jeudi suivant, alors que j’arrive enfin sur mon palier au retour du travail, des bruits s’élèvent derrière la porte voisine. Je me fige. Des pas. Non. De pattes d’éléphant.
Je verrouille ma porte de nouveau et attends, immobile, sur le palier. Va-t-elle ouvrir ? Mes poumons s’égosillent. Si elle regarde à travers son judas et me voit ainsi, ouvrir et fermer plusieurs fois, elle va me croire fou.
Les dents serrées, j’enclenche une énième fois le verrou, déterminé à entrer chez moi pour de bon et à laisser cette obsession derrière. Je dois me ressaisir. Angélique me plaît, et moi, je risque de souffrir. Il vaut peut-être mieux ne pas se croiser.
À peine dépassé-je le seuil que la porte d’en face s’ouvre enfin. Dans ma nuque, le léger courant d’air hérisse mes poils, et mes muscles se figent un à un.
« Ulysse ! »
Je fais volte-face pour me retrouver face à celle que j’ai tant redouté et espéré croiser depuis notre première et dernière rencontre. Angélique est métamorphosée. Elle a troqué sa dégaine désinvolte pour un pantalon en cuir et une large chemise bouffante, déboutonnée jusqu’à la poitrine. Je découvre à présent les belles formes que la tenue de la dernière fois m’avait cachées. Même ses yeux sont fardés. Comme si je n’étais pas en face de la même personne, et pourtant, c’est bien elle. Cette présence qui a soudain pris possession du palier et cette odeur boisée ne laissent place à aucun doute.
Je suis ravi d’apprendre qu’elle va bien, que sa semaine s’est bien passée. Je n’ai jamais été un grand créatif, et le trac n’aide pas à faire des miracles. Je m’en tiens aux questions les plus banales, alors que je préférerais lui demander tout le reste.
« Tu veux prendre un verre ? tenté-je en désignant mon appartement d’un signe de tête.
— Je sors rejoindre des amis » répond-elle en riant.
Evidemment qu’elle sort, tu l’as vu toi-même.
« Passe une bonne soirée alors. »
Je bats en retraite d’un pas, pour mieux me préparer à refermer la porte et dire au revoir à ce moment qui ne me rend pas honneur. N’ai-je décidément rien trouvé de mieux pour attiser son intérêt ?
« Mais une autre fois, avec plaisir, reprend-elle.
— Tu n’auras qu’à sonner alors… Tu connais le chemin. »
J’ai guetté sa tête brune remonter la rue Delambre avant de refermer la fenêtre. Seul dans mon appartement, mes sentiments se contredisent. De content de l’avoir revue, j’angoisse de mon manque de tact, et fais les cent pas dans le salon en serrant mes poings si fort que les ongles s’enfoncent dans ma peau. Je m’en veux d’avoir répété un nombre incalculable de fois cette scène dans ma tête pour l’avoir ratée à ce point. Je repense à tout ce que j’aurais pu dire à la place, mais mes mots reviennent tel un écho maladroit.
Je ferai mieux la prochaine fois. J’aurais pourtant aimé passer ce moment avec elle seule : ce soir, Yacine travaille au café et ne rentre pas avant onze heures. Je ne désespère pas. Il travaillera d’autres soirs, et elle habite juste à côté.
Il m’est de plus en plus difficile de voir Yacine sans Tony. À croire que c’est eux qui vivent ensemble. Il n’y a que quand mon ami travaille le soir que je le retrouve seul, une fois son service terminé. Les mardis, tous deux campent le Kiosque Culture de Montparnasse pour dégoter des billets dernière minute à prix cassés. Le reste du temps, ils le passent ensemble, à refaire le monde, à commencer par celui du théâtre. Je m’intéresse à ma mesure à leurs échanges passionnés : comme quelqu’un qui n’y connaît rien mais aimerait comprendre.
Je suis le premier étonné quand Tony n’est pas dans les parages, bien que j’en sois le dernier déçu. Ce soir-là, en rentrant du travail, je retrouve Yacine seul, le canapé-lit replié.
« Tout va bien ? m’inquiété-je.
— T’aurais quelques minutes pour me filer un coup de main ?
— J’enlève mon costume, et je suis à toi. »
Dans le salon, Yacine tient une feuille cornée entre les mains, sur laquelle pianotent ses doigts nerveux.
« J’ai une audition demain, tu voudrais bien me donner la réplique ?
— Je ne suis pas certain d’être aussi doué que Tony pour ça. »
Cette remarque, je la lui sers avec amertume : j’ai beau le penser, je préfèrerais ne pas l’avouer. Je ne suis plus la meilleure personne pour tout ce dont Yacine pourrait avoir besoin. Il y a Tony maintenant, et tous deux partagent la même passion.
Depuis que Tony lui a parlé des auditions et des cachets d’intermittence, Yacine s’est mis en tête de jouer sur les planches parisiennes. Il est même allé se faire tirer le portrait par une amie de Tony pour avoir un book digne de ce nom à envoyer aux directeurs de castings. J’avais regardé un à un ces clichés, en couleurs, puis en noir et blanc, représentant mon ami avec une définition bien plus professionnelle que nos archives photos personnelles. Son regard de défi, parfois joueur, qu’il cachait sous son front relevé. Il n’est plus le Yacine sans but qui vient de se faire virer par sa mère. Il a mûri, tant et si bien que même en étant avec lui tous les jours, je perçois un changement. Yacine vit.
« On s’en fiche de Tony, t’es mon meilleur ami. Si je n’ai pas peur devant toi, je n’aurai peur devant personne.
— Je ne cherche pas à t’effrayer.
— On s’effraie bien assez seul, Ulysse, bien assez seul, m’assène-t-il en me tendant la feuille cornée avec ses lignes surlignées en rose fluo et ses annotations illisibles sous certains mots. Tu fais Algernon, je serai Lady Bracknell.
— Tu vas vraiment auditionner pour le rôle d’une femme ? »
Yacine ne répond pas, et se plante au milieu du salon pour mieux marquer le début de l’exercice. De son menton qu’il lève à mon intention, il m’indique qu’il est temps de commencer. J’éclaircis ma voix et prononce, d’un ton ampoulé :
« Je suis complètement désespéré, Tante Augusta. Pas de concombres, même en payant comptant.
— Ça n’a pas vraiment d’importance, Algernon. J’ai pris quelques crumpets chez Lady Harbury, une femme qui ne vit plus que pour le plaisir, me semble-t-il. »
À côté de nos répétitions, mes journées paraissent plus calmes, et plus éreintantes à la fois. Il n’est pas rare que je quitte le bureau à vingt-deux heures passées, et je repense déjà avec nostalgie à l’époque où j’en partais à vingt heures. Ce n’était finalement pas si tard… La nuit est déjà tombée depuis bien longtemps quand je rentre. Avec le jour qui se lève quand je suis dans le métro, je vois rarement la lumière du soleil, si ce n’est à travers cette infinité de vitres.
Les semaines suivantes, Yacine enchaîne les auditions, et moi, les répétitions générales de la veille. Je suis fier de cette tâche qu’il me confie. À ma petite mesure, j’ai l’impression de préserver auprès de lui cette aura d’amitié sacrée, même dans son théâtre. Je suis tantôt Sylvaine, tantôt Vincent. Je bute davantage sur mes répliques, même brèves, quand je fais Toinette. Yacine n’est pas un Argan plus convaincant. Je reste néanmoins impressionné par sa motivation inébranlable à retourner tout Paris à chaque fois qu’il voit passer une occasion de tenter sa chance.
Je n’avais jamais fait de théâtre, mais je me prends peu à peu au jeu. J’imite Yacine qui compte jusqu’à dix en se dégourdissant un à un les muscles avant de commencer la répétition. Je lis trois fois mes répliques avant de les clamer et, le temps d’une scène, je m’abandonne à un autre. Je suis Armand Desroches, et je m’adresse à Daniel Savary. J’aime Henriette. Nous aimons Henriette.
« C’est dans notre programme… lutte loyale ! m’écrié-je. Voulez-vous de l’omelette ?
— Merci… Mon cher, je dois vous prévenir… loyalement… que, de Châlon à Lyon, mademoiselle Perrichon m’a regardé trois fois.
— Et moi, quatre !
— Diable ! C’est sérieux !
— Ça le sera bien davantage quand elle ne nous regardera plus… Je crois qu’en ce moment elle nous préfère tous les deux… Ça peut durer longtemps comme ça ; heureusement nous sommes gens de loisir. »
Aie aie aie... ce chapitre m'a stressé !!! ça me rappelle les récits que j'ai pu lire/voir/entendre, fictionnels, autofictionnels ou biographiques sur des thématiques du genre, y compris le harcèlement au travail et tout. Je sais pas si je vais avoir le coeur à finir ton histoire :'( (je suis, après tout, une petite chose fragile T_T )
Mais tu réussis très bien ton coup ! Tu peux être fièreux de toi !
Plein de bisous !
J'ai beaucoup hésité à écrire ce livre au début car j'avais peur pour moi, autrice, de parler de certaines thématiques et ce qu'elles remuaient en moi. Cela dit, c'était il y a quelques temps déjà et j'ai abordé l'écriture de ce manuscrit plus sereinement qu'avant.
(Moi aussi je suis un petit être fragile T_T)
{*} Ravie pour Yacine qu'il s'installe bien, et dans un tout autre cadre, beaucoup plus détendu, festif, humain. Le contraste est très clair, et en même temps ça ne fait pas caricatural, ce qui était le risque, donc c'est chouette.
À ce stade, si je devais décrire Ulysse, j'insisterais sur le côté naïf que j'avais un peu pressenti dans les premiers chapitres ; pour autant, cette naïveté est contrebalancée par une analyse juste de la situation, quand il demande à Nina s'ils veulent surveiller leur temps de travail. Peut-être est-ce en contradiction ? Il a aussi l'air de vouloir bien faire, mais sans que je puisse déterminer si c'est un défi qu'il se donne à lui-même, s'il est motivé par la reconnaissance ou s'il veut "parvenir", comme on dit, tel un Bel-Ami moderne. Si tu as l'intention de retravailler un peu ce qui est montré du personnage dans les premiers chapitres (si j'ai bien compris tes réponses à mes précédents commentaires), ça pourrait être intéressant d'éclaircir ça.
Une remarque sur la forme encore : "Ce metteur-en-scène (sans tirets) qui ne lâchait pas ses yeux du texte (plutôt : qui ne lâchait pas le texte des yeux), sans faire grand cas de ce qui se passait sous ses yeux." (ça fait une répétition de "yeux", à voir ?)
Pour ce passage où Ulysse donne tout, c'est par naïveté, désir d'être bien vu. Je vais essayer de concentrer une réécriture sur Ulysse. J'ai la tête en plein sur les chapitres initiaux comme tu l'as compris, mais je ne peux que croire qu'il y a mieux à faire aussi dans les scènes suivantes en apportant un meilleur éclairage sur ses buts et motivations.
Merci pour ton retour !