Huit jours après le couronnement, Twelzyn
Sangel
— Je vais aux Jardins Suspendus avec Delmeron, m’annonça Ledia. Je serai de retour ce midi. Ta maman sera aussi là. J’ai dit à Lytiorio de venir passer la matinée avec toi, il ne devrait pas tarder.
Le jeune musicien noir qui avait fait le voyage avec Ledia passait tout son temps enfermé dans sa chambre. Je ne l’avais croisé qu’à une poignée de reprises depuis notre arrivée de Twelzyn. La dernière avait été le soir du couronnement, lorsqu’il était sorti de sa tanière pour aller chanter devant les invités du roi. Souvent maussade, il ne répondait presque jamais aux questions que l’on lui posait. Seule Ledia parvenait à avoir des embryons de conversation avec lui.
— D’accord, à tout à l’heure.
La dame de Vicène m’embrassa sur le front puis sortit dans le couloir en s’appuyant sur sa canne. Un sourire plus rayonnant que jamais éclairait son visage. Je peinais à comprendre comment Delmeron pouvait avoir un tel effet sur elle. Les rares fois où je l’avais croisé, je n’avais vu en lui qu’un grand noble sérieux aux longs cheveux noirs. Comme tout le monde à Twelzyn, l’annonce de ses fiançailles avec Ledia m’avait complètement prise par surprise. Ils avaient plus de dix ans d’écart.
Quand Ledia eut disparu, je me retrouvai seule dans le salon, une grande pièce lumineuse qui donnait vue sur les jardins du palais royal. J’allai m’asseoir sur l’un des nombreux fauteuils, en face de la petite table où reposaient les icônes de la déesse Lezo. Ledia allait s’y agenouiller plusieurs fois par jour et tenait à ce qu’une bougie reste toujours allumée à cet endroit. Je réprimai un bâillement et décidai de m’allonger.
Le plafond était la plus belle partie de la pièce. Sculpté en relief, peint de couleurs chaudes, il représentait une carte de la voie Dastine. Cette route entre Twelzyn et Vicène était le plus grand axe de pèlerinage du monde entier. Maman Lésie m’avait raconté l’avoir empruntée au cours de sa jeunesse. Je reconnus plusieurs des plus belles étapes qu’elle m’avait décrites. La remontée en canot des embouchures du lac Ferzn, le temple des anges, situé au milieu des déserts du sud de l’Empire, la cité de Dzinnel, avec ses murailles conquises tant de fois et ses fameuses caves à vin, les forêts sauvages, la région des cent lacs et enfin, Vicène.
La cité vallonnée aux fameuses maisons à colombages regorgeait d’édifices religieux. Sa déesse protectrice Lezo avait une statue à chaque coin de rue. Au point le plus haut trônait la cathédrale, qui avait la réputation d’être le plus bel édifice religieux du continent. Quand j’étais petite, Maman Lésie m’avait souvent décrit la sensation d’écrasement qu’elle avait éprouvée en pénétrant dans la nef. Je n’avais compris ce ressenti que depuis mon arrivée à Twelzyn.
J’espérais pouvoir un jour marcher sur les pas de ma mère, aux côtés des nombreux pèlerins. Franchir la frontière avec l’immense Empire du Nord serait fantastique. Je ne connaissais rien de cette contrée sinon les récits de voyageurs. On la disait très différente d’Amarina, plus froide et sauvage. J’étais curieuse de pouvoir découvrir ses habitants par moi-même. J’avais entendu que dans les cités les plus au nord, il neigeait tous les hivers. Je rêvais de voir ces paysages blancs, alors que la neige n’était plus tombée chez nous depuis plusieurs décennies.
Alors que je m’imaginais déjà galoper sur un fier destrier à travers ces contrées inconnues, on frappa à la porte. Je me levai en bâillant pour aller ouvrir à Lytiorio. Il portait la même robe vicenaise qu’à son habitude, j’avais l’impression de ne l’avoir jamais vu avec un autre vêtement. Ses cheveux crépus étaient enfermés dans un chignon serré. Il avait les yeux levés vers le plafond, comme si je l’ennuyais déjà. Je me forçai à la gentillesse :
— Bonjour, Lytiorio.
Le garçon entra sans m’accorder la moindre marque d’attention. Il vint s’asseoir devant le plateau des jumeaux cerfs et dit simplement :
— Jouons.
Cette proposition n’était pas pour me déplaire. Finalement, la matinée s’annonçait moins ennuyeuse que prévue. J’avais hâte de montrer au petit garçon ma maîtrise des stratégies apprises avec Ledia.
— Je commence, annonça-t-il.
— Si tu veux.
Dès le premier mouvement, Lytiorio me prit par surprise. Il ouvrit avec sa salamandre sur la gauche, menaçant ma sirène. Jamais Ledia ne m’avait joué une attaque si directe. Je me laissai plusieurs secondes pour réfléchir à la meilleure parade, finis par opposer mon griffon. Un air moqueur se dessina sur le visage de mon adversaire. Il opta pour un coup plus prudent en avançant l’un de ses dragons vers le centre. J’en fis autant. Sa licorne traversa alors la diagonale, se trouvant presque à portée de mon dragon. Je sautai sur l’occasion pour la menacer avec l’un d’eux. Lytiorio jouait vite et j’en avais fait autant, oubliant la menace de sa salamandre. Elle fondit sur mon cerf, protégée par sa licorne.
— Le cerf est aux abois, annonça-t-il.
Sa formule m’étonna, Ledia ne l’utilisait pas. Je n’avais qu’une issue, avancer d’une case. Il développa sa sirène, fermant les dernières issues pour mon cerf. Au prochain coup, sa salamandre allait terminer la partie, je n’avais aucun moyen de l’en empêcher. J’essayai de cacher mon agacement et jouai rapidement un autre coup en espérant qu’il n’ait pas vu le gain. Il me donna aussitôt le coup de grâce, sans se départir de son air maussade. La partie avait duré onze coups.
— Le cerf est pris.
— Il faut dire ça quand on a gagné ?
— Ledia ne t’a pas appris à jouer ?
— Si. Refaisons une partie.
C’était à mon tour de commencer, je me promis de ne tomber cette fois dans aucun de ses pièges. À chaque coup, je me laissai de longues secondes de réflexion, jaugeant la menace représentée par chacune de ses pièces. Lui jouait à toute vitesses, comme s’il connaissait tous mes coups à l’avance. Après une dizaine de coups, ma situation était déjà inconfortable. Quatre coups plus tard, elle était désespérée. J’abandonnai.
Pour la troisième partie, je décidai d’imiter sa première attaque, curieuse de voir sa parade. Il défendit avec un dragon. Ce dernier n’était pas défendu, grossière erreur. Je me jetai sur l’occasion pour prendre l’avantage. Malheureusement, je me rendis rapidement compte que ce sacrifice n’était pas une erreur. Lytiorio joua une combinaison avec sa licorne qui me fit perdre trois pièces. Je tentai une contre-attaque désespérée mais il prit mon cerf avant même que je puisse placer mes pièces en face du sien.
Nous enchaînâmes partie sur partie, je tentai à chaque fois une stratégie différente. Lytiorio paraissait n’éprouver aucune difficulté et contre-attaquait avec une violence terrible. Le silence n’était interrompu que lorsqu’il mettait mon cerf aux abois puis le prenait. Plusieurs fois, mon adversaire m’offrit ses meilleures pièces dès l’ouverture avant de rattraper son retard en quelques coups. Il découvrait toujours des faiblesses dans ma défense, m’acculait jusqu’à l’erreur. Je ne trouvais aucune idée pour le mettre en difficulté, j’avais l’impression de ne pas progresser entre les parties.
Alors qu’il mettait une nouvelle fois mon cerf aux abois, on frappa trois fois à la porte. Je ne connaissais qu’une personne agissant de cette façon : Maman Sentia. Je me précipitai pour lui ouvrir, abandonnant ma partie. Ma mère avait les yeux encore plus cernés qu’à l’habitude mais toujours le même sourire, qui s’élargit en me voyant. Je me jetai dans ses bras, ravie de la revoir.
— Ma petite Sangel, je suis désolée de ne pas venir plus souvent.
Notre câlin aurait pu se prolonger s’il n’avait pas été interrompu par la voix de Lytiorio :
— La partie n’est pas terminée.
Je me retournai, déconcertée par sa remarque. Il n’était plus qu’à quelques coups de prendre mon cerf, la position était déjà écrasante.
— Bonjour, mon garçon, salua Maman Sentia.
— Bonjour, salua-t-il.
Je fus étonnée de sa réponse. À ma connaissance, il ignorait toujours les salutations. Maman Sentia devait l’impressionner.
— Tu as déjà gagné, soupirai-je.
— Non, joue.
— Désolée de vous avoir interrompu, concilia Sentia. Je vous laisse terminer votre partie.
Je retournai en face de Lytiorio et jouai aussi vite quelques possibles les derniers coups. En une dizaine de secondes, c’était terminé.
— Le cerf est pris.
Après avoir prononcé ces mots, Lytiorio se leva et marcha vers la sortie.
— Tu peux partager le repas avec nous, proposa Sentia.
— Je dois travailler ma harpe.
Dès qu’il fut sorti, je remarquai :
— Il est vraiment bizarre.
— C’est parce qu’il est originaire du peuple Il’ïmar. Ils vivent regroupés en clans dans la région de Vicène. Leurs traditions sont très différentes des nôtres.
— Tu en connais ?
— Non, pas directement. Mais Ledia m’en a un peu parlé. Ils ont débarqué sur la Terre des Géants il y a plusieurs siècles, venus de l’est. Leur culture est fascinante.
Ces mots attisèrent ma curiosité. Je me promis de poser des questions à Ledia sur ce sujet. Ce fut cet instant que choisit Ruspen pour pousser la porte laissée entrouverte.
— Bonjour, Sangel.
Je n’avais plus vu la mère de Karnol depuis le couronnement. Sa présence était une heureuse surprise. Nous nous étreignîmes avec tendresse. Son arrivée fut suivie de peu par celle de Ledia. Je m’étonnais de la voir revenir si vite, je n’avais pas vu le temps passer pendant les parties de jumeaux cerfs. Je fus ravie de me retrouver seule avec les trois femmes que j’aimais le plus. Ruspen avait apporté de savoureuses victuailles et nous n’eûmes qu’à apprêter la table. Les boules de pain chaud qu’elle sortit de son panier me firent penser à Karnol. Il en apportait à chacune de ses venues à Guérison. Elles furent rejointes par d’appétissantes tranches de fromage et de lard, des œufs durs et des bâtonnets de légumes. Ledia avait déjà préparé des sauces épicées ainsi que deux bols de fruits confits.
Quand tout fut prêt, je m’assis à côté de Ruspen et Maman Sentia, en face de Ledia. J’écoutai leur conversation d’une oreille inattentive, me concentrant sur le repas. Je me régalai des légumes frais et des délicieuses sauces préparées par les cuisiniers royaux. Les bouillons de céréales me sembleraient bien fades à mon retour. Cependant, une question de Ledia attira mon attention :
— Alors Sentia, comment s’est passée ta rencontre avec le Bras Droit ?
— Très bien. Il m’a dit que la Couronne soutiendrait autant que possible les projets de Guérison. Il espère ouvrir deux nouveaux hospices dès l’année prochaine.
— Que penses-tu de lui ? demanda Ledia.
— C’est un homme intelligent avec de bonnes intentions. Je pense qu’il va faire beaucoup de bien au royaume.
Je me réjouis de ces excellentes nouvelles. Maman Sentia se trompait rarement sur la nature des gens.
— Oui, appuya Ruspen, Arnic a fait le bon choix. Mais le pauvre n’est pas épargné. Entre la contestation des nobles et ce début de sécheresse, il a du travail.
— Ces dernières semaines ont dû être chargées, dit Sentia. Ça va te faire du bien d’avoir quelques semaines de permission.
À ce moment, elle lança un regard complice à Ruspen. Puis les deux femmes se tournèrent vers moi. Intriguée par leur étrange comportement, je me tins à leur écoute.
— Sangel, annonça Ruspen, je pars demain soir pour Igle. Je vais participer au tournoi d’été et aux festivités pendant deux semaines. Si tu veux, tu peux venir avec moi. C’est une très belle ville, bien différente d’ici, je suis sûre que ça te plaira.
Je ne m’étais absolument pas attendue à cette proposition. J’envisageais déjà mon retour à Guérison, mes retrouvailles avec les hôtes de l’hospice. Ils me manquaient tous.
— Je… C’est très gentil mais je dois rentrer à la maison avec Maman. Il y a beaucoup de travail.
Sentia intervint à son tour :
— Ton retour à Guérison n’est pas nécessaire, nous avons assez de soignants pour l’été. Tu as le droit de prendre du temps pour toi.
— Je veux rentrer avec toi.
— Sangel, je reste encore à Twelzyn pendant plusieurs jours. Je dois rencontrer des donateurs, lever des fonds et le Bras Droit veut que je voie la reine. Nous serons séparées de toute façon. Profite de ton été.
Le doute s’instilla en moi. Après quelques instants d’hésitation, je finis par répondre :
— Désolée, je préfère rentrer à Guérison.
Ruspen décida alors de m’asséner le coup de grâce :
— Tu es sûre ? Karnol vient avec moi.
Mes adieux avec Maman Sentia remontaient à près d’une heure mais j’avais encore les larmes aux yeux. Elle allait me manquer. Voyant ma tristesse, Karnol avait tenté par tous les moyens de me dérider. Un maquillage terreux dans les écuries, une acrobatie en selle au moment de quitter le palais, des plaisanteries douteuses tout au long de la rue principale. Nous arrivions à présent en vue des Vastes Plaines. J’étais sur la même monture que Ruspen, accrochée à son dos. Un petit agroupement de soldats se tenait près du pont de sortie. La surveillance était renforcée depuis le vol. En aucun cas la couronne ne devait sortir de Twelzyn.
Alors que nous patientons, Karnol fit une nouvelle tentative :
— Sais-tu quel est le plat préféré du petit prince ?
— Tu vas me le dire.
— Cachée sous un drap, c’est une quiche. La Drap-quiche.
J’esquissai un sourire pour remercier Karnol de ses tentatives de distraction mais mon esprit était ailleurs.
Tout à coup, j’aperçus une silhouette familière derrière les soldats. Ledia, à cheval. Malgré son embonpoint et sa silhouette courbée, elle montait avec aisance. Je lui avais déjà dit au revoir au matin, avant son départ pour le palais. Voir qu’elle s’était à nouveau déplacée pour me saluer une dernière fois me toucha beaucoup. Dès que Ruspen eut montré son insigne, nous pûmes traverser le pont. J’avançai jusqu’à Ledia et tentai de trouver les mots à la hauteur de tout ce qu’elle m’avait donné.
— Merci pour tout. C’était fantastique.
— Je t’en prie, Sangel. J’ai été heureuse de te rencontrer.
Voyant que les larmes recommençaient à couler sur mes joues, elle reprit :
— Ne sois pas triste, Sangel. Je te promets qu’on se reverra très bientôt. J’ai hâte de te faire découvrir Vicène.
Me voilà de retour, cette fois sur PA hihi ^^
Comme d'habitude, un très chouette chapitre ! J'ai vraiment adoré la première partie avec le jeu des Jumeaux cerfs. Je trouve vraiment fascinant la précision avec laquelle tu décris les différentes parties, on sent que les règles que tu as inventées ne sont pas dues au hasard et que tu as vraiment pensé ton wb jusqu'à ce genre de détails. Dans de la fantasy, c'est typiquement ce genre d'éléments ancrés dans de la quotidienneté qui me permettent de m'immerger totalement, ça donne une épaisseur folle à ton wb. Bravo, vraiment ! Et puis Lytiorio est un personnage bien particulier, j'aime bien son inflexibilité et malignité, ça donne une saveur particulière à la scène, un peu piquante comme ça ^^
La suite du chapitre est tout aussi chouette ! J'aime bien que tu instaures une sorte de dilemme pour Sangel, entre ses envies de retourner à Guérison et aller à Igle. Qu'elle décide d'y aller me ravit, je me réjouis de découvrir la suite de son évolution à mesure qu'elle s'éloigne de plus en plus de ce qu'elle connaît :)
évoilou, hâte de lire la suite !
Bisou, à pluche <3
1 an après, ça fait bizarre de recevoir des notifications sur cette histoire xD Honnêtement, ça m'a fait très plaisir ! Et je continue de noter pas mal d'idées liées à ce projet dernièrement xD
Ahah oui, je me suis beaucoup investi dans la création de ce jeu, top si ça sert le worldbuilding ! Oui, j'aime bien aussi Lytiorio, qui est sûrement sous-exploité dans ce tome 1. Je l'avais écrit un peu pour l'avenir mais il mériterait peut-être plus. Un peu le problème quand on a tant de personnage.
Top, j'espère que tu apprécieras le voyage à ses côtés !
Merci beaucoup de ton passage !
A très vite (=
En meme temps, l'histoire principale n'est pas oubliee, avec des "mises a jour" de ce qui se passe a la tete du Royaume via les commentaires de Sentia.
On "voit" tres bien Lytiorio aussi, qui evoque ces ado boudeurs et incroyablement doue pour (dans notre monde) le monde de la technologie, ici ce jeu d'echec animalier. Je me demande si on le reverra... J'imagine que tu as quelque chose en tete pour lui consacrer toutes ces lignes.
Je me suis demande a quoi correspondait ce "maquillage terreux" destine a derider Sangel ? Karnol s'est maquille avec de la boue, ou l'a maquillee?
Un plaisir de lecture!
Désolé du délai de réponse, je lis toujours tes commentaires avec grand plaisir (=
Content que tu aies apprécié cette découverte du jeu des cerfs, que le personnage de Lytiorio. Oui, j'avais quelques pistes en tête en introduisant ce personnage. Tu verras si je les ai exploitées ou non (=
Oui, ça mérite d'être éclairci tu as raison.
Merci beaucoup de ton commentaire,
A bientôt !
On retrouve Sangel qui occupe sa matinée au jeu des Jumeaux Cerfs avec un nouveau personnage, qui s'avère être un adversaire redoutable doublé d'un rustre taciturne. La scène est immersive, notamment grâce aux descriptifs que tu donnes des différents coups dans la partie qui permettent de se projeter, on a presque l'impression de voir le plateau sous nos yeux. C'est chouette et ça rappelle beaucoup les échecs. En soi, tout ce passage n'apporte pas grand chose à l'histoire mais c'est à travers ce genre de moments de "vie quotidienne" que tu donnes de l'épaisseur et une touche de réalisme à ton univers, donc ça me plait :)
Ensuite, Sangel prend un repas avec Ledia, Sentia et Ruspen avant de partir pour Igle en compagnie de cette dernière. La survenue de ce voyage juste après les fiançailles de Ledia et de Delmeron n'est sans doute pas un hasard, j'ai le sentiment qu'il va se jouer des évènements intéressants à Igle. D'autant que, si je ne m'abuse, Kelas et Renzya contrôlent toujours une grande partie de l'armée amarine.
J'ai peut-être un léger bémol à soulever dans ce chapitre : tu évoques au moment où Sangel, Ruspen et son fils franchissent les portes de la ville la présence de gardes qui cherchent la couronne. Tu dis aussi à un moment que Gorbel est bien occupé à cause du vol de la couronne.
Mais comme pour la mort de Sarvinie, j'ai l'impression que ce vol est un peu "passé sous silence". C'est la chute de ton chapitre précédent, un coup de théâtre qui pose en plus la question du retour ou non du célèbre Renard Rouge. Le vol de la couronne royale, ça devrait sacrément ébranler les hautes sphères de Twelzyn. J'imagine les gardes sur le pied de guerre, des fouilles dans tout le palais voire toute la cité, tout le monde qui ne parle que de ça et des rumeurs sur le retour du RR... mais non, rien de tout ça. Encore une fois, comme pour la mort de Sarvinie, on a le sentiment que c'est un évènement mineur et que tout le monde s'en fout. C'est un peu étrange et étonnant à la lecture, je pense que tu devrais davantage insister dessus dans ce chapitre, d'autant que c'est celui qui vient directement après.
Au plaisir,
Ori'
Content que tu aies apprécié les parties ! Clairement je ne peux pas cacher mon influence échecs, j'aime beaucoup ce jeu (=
Bonne remarque sur l'armée amarine, c'est en effet un point important.
Tu as complètement raison pour le manque de résonance du vol de la couronne. C'est un problème récurrent que j'ai avec un plan écrit à l'avance, les liaisons entre chapitres manquent parfois de fluidité / logique. Autre problème, l'enchaînement d’événements en cours et dans les prochains chapitres empêche de tous les traiter comme je le voudrai. Tu me diras ce que tu penses en lisant les prochains chapitres.
Je me questionne aussi en ce moment sur le pdv de Sangel, qui met un peu longtemps à devenir important pour l'histoire, et qui du coup vient parfois un peu couper l'intrigue sans lui apporter tant que ça. Je suis en train de réfléchir à retravailler son arc. Mais je compte finir l'ensemble avant de faire ce genre de grosses modifs.
Quoi qu'il en soit, ton commentaire m'a inspiré une inversion entre ce chapitre et le précédent, ça donne un ordre plus logique. Dans le 6.Pellon on voit les fiançailles de Ledia, qui sont à nouveau évoqués dans le 6.Sangel. Et tu vas voir que le 6.Livana et le 6.La Voilière sont pas trop mal liés. Encore une fois, tu me donneras ton avis après le prochain chapitre. Qui je pense devrait t'inspirer pas mal de choses à dire xD
Merci de ton passage !
A bientôt (=