Achilles avait vu juste. Il avait à peine fermé la porte de la bibliothèque derrière lui que Mademoiselle apparut au coin des galeries de la cour intérieure, encore plus haute perchée que dans ses souvenirs, un gros ouvrage dans ses bras.
Faisant taire son envie de disparaître sur place, Moebius s’écarta de l’entrée de la bibliothèque et s’inclina convenablement, son bonnet en main. Costumé, si elle ne lui posait pas de questions, il ne risquait rien. Il se redressa rapidement pour ne pas paraître trop obséquieux.
Elle l’inspecta de ses grands yeux noirs, lui rendit son salut par un bref hochement de tête, faisant remuer les plumes qui pendaient de sa coiffe et la chaîne qui passait sous son nez, puis reprit son chemin dans un claquement de sandales rythmé.
Moebius reprit une respiration normale. Parfait. Pas repéré. Il ne risquait plus d’être en retard à l’infirmerie.
Il y arriva même avec un peu d’avance, et s’assit sur un tabouret pendant qu’Hadrien et ses apprentis terminaient leur tour des patients alités. Il sortit une de ses dagues et la tourna distraitement entre ses doigts, avant de tenter de battre son record d’équilibre sur le bout de son index. Vu le nombre de blessés, des épreuves d’examen s’étaient tenues la veille…
— Venez par là, Moebius, appela Hadrien en lui indiquant une porte. Déshabillez-vous j’ai presque fini.
Dans la pièce indiquée par le médecin, il s’assit sur le bord d’un lit, dos à la fenêtre, et ôta sa tunique, ses chausses et son pansement, et attendit en sous-vêtements, frissonnant.
Hadrien revint bientôt avec un apprenti les bras chargés, examina sa blessure et opina, satisfait.
— Je vais vous enlever les points, puis Athos vous fera un dernier soin. Attention, plus de suture ça ne veut pas dire plus de blessure ! Pas d’excès avant la fin du jeûne, au moins.
— Ça tombe bien, dit-il en relevant une jambe pour mieux se positionner sur le lit, en cette période, les gens nous demandent moins de supprimer leurs problèmes.
Hadrien gloussa et attrapa une petite pince et une paire de ciseaux sur le plateau de l’apprenti.
— Savez-vous que je m’ennuie quand vous n’êtes pas là ? Tournez-vous un peu plus, que j’y voie clair.
Moebius gigota encore un peu sur le lit, et Hadrien commença à couper et tirer les fils. Un couinement lui échappa.
— Ah serrez les dents, hein !
Il attrapa un coin de sa chemise et mordit dedans. Une fois tous les noeuds enlevés, Hadrien se leva.
— Je vous le laisse Athos. Allongez-vous, Moebius, c’est votre moment détente. Et par pitié débrouillez-vous pour ne pas revenir trop vite.
Moebius fit un signe de tête au médecin et s’allongea sur le côté, un bras replié sous la tête. Assis dans son dos, l’apprenti lui étala du baume au céleri glacé sous les côtes, et plaqua une main sur la blessure. Il ferma les yeux alors qu’un picotement familier le chatouillait légèrement. Athos allait probablement vider deux accumulateurs, voire trois. Cela lui laissait amplement le temps de faire une sieste.
En sortant de l’infirmerie, le pas un peu hésitant, Moebius remonta à sa chambre se changer. On ne se présentait pas débraillé dans le bureau d’un doyen. Et encore moins en costume. Il attrapa son uniforme noir et rouge, le secoua énergiquement, et colla son nez dessus. L’insupportable odeur d’encens s’était estompée.
Il enfila les chausses - qui fort heureusement ne tombait pas encore un peu plus aujourd’hui - et laissa les longues bandes de protection en cuir sur son lit, se contentant de la tunique noire et du poncho à l’ourlet brodé de serpents.
Laissant derrière lui le raccourci par les espaces communs du palais, Moebius monta d’un étage et passa par les salles d’étude avant de redescendre pour rejoindre la tour est, où il frappa pour s’annoncer.
Un apprenti ouvrit la porte et l’invita à patienter dans le vestibule jusqu’à ce qu’on l’appelle. Il s’essuya les mains sur son pantalon et entra. Maître Yvan prenait une collation dans son immense canapé rouge, au milieu de piles de livres et de manuscrits.
— Ah ! Moebius ! Venez vous asseoir ! l’interpella maître Zaccharia en sortant d’une seconde pièce, également une tasse de cacao en main.
Moebius prit place sur un petit fauteuil face aux deux hommes, le dos un peu raide, et se saisit de la tasse fumante qu’on lui tendit sans vraiment lui laisser le temps de la refuser poliment.
— Que vous a dit Hadrien ? Demanda Yvan en se frottant les yeux.
— Que je devais éviter de prendre des risques avant la fin du jeûne.
— Bien bien, bâilla-t-il. Excellent. Zaccharia, parlez-lui de la mission.
Moebius posa sa tasse sur la table basse, les mains encore plus moites que dans le vestibule.
— Le secrétaire particulier de Mademoiselle nous fait une requête. Il souhaite que nous affections officieusement quelqu’un à la protection de la princesse.
Mademoiselle. Il toussa. Mademoiselle remplissait toutes les critères. Les livres, la peinture, la famille éclatée, le language châtié, l’artefact rarissime, l’incisivité. Et le départ potentiel vers un domaine reculé.
Il secoua la tête. Non. Il devait se faire des idées.
— Maître Moebius ! Le rappela à l’ordre maître Yvan.
— Que vous arrive-t-il ? Demanda maître Zaccharia.
— Mademoiselle… dit-il d’une voix blanche.
— Ma parole, ne me dites pas que vous aussi vous l’évitez ! Vous êtes maître maintenant, ressaisissez-vous !
Finalement, il valait encore mieux boire une grande gorgée de cacao, et c’est ce qu’il fit. De toutes façons il se trompait probablement. Qu’irait faire Mademoiselle sur les toits la nuit ?
— Oui monsieur le doyen. Mes excuses.
— Alors. Que pensez-vous de cette demande ?
— Emane-t-elle du secrétaire ou de Mademoiselle en personne ?
— Du secrétaire. Précisa maître Zaccharia. Il dit, je cite « en tant qu’experts de l’assassinat vous êtes bien placés pour savoir comment en éviter un ». Et comme cette année, pour les raisons que nous connaissons, l’armée refuse qu’un officier l’escorte jusqu’au domaine des Cénotes, il souhaite que le dit expert en assassinat les y accompagnent.
C’était d’une logique implacable, dans un sens.
— Je pense qu’il serait intéressant pour la confrérie d’accepter, dit Moebius avec hésitation. Mais je n’ai pas assez récupéré. Mademoiselle et sa suite représentent une cible de choix pour n’importe quel bandit, et je ne peux pas tenir de combat rapproché pendant encore au moins dix jours. Hadrien a été très clair.
— Il y a là-bas à l’année une petite garnison qui vous fera le travail de base. Reprit Zaccharia. Et un garde vert vous accompagnera jusqu’à Kroi. On peut vous donner un commutateur, avec un tunnel vous aurez des renforts dans la minute.
— Vous avez bien travaillé vos arguments…
— Moebius, dit Maître Yvan qui l’avait observé en silence le temps de finir son cacao. Mademoiselle est une enquiquineuse, je vous l’accorde volontiers. Mais elle reste de la famille royale et la confrérie doit s’assurer de rester dans les bonnes grâces de la couronne, dusse-t-elle finir sur sa tête à elle. On a personne d’autre, parce qu’on ne peut pas confier ça à un jeune tout juste assermenté, et que ça bouge beaucoup trop de l’autre côté de l’Atoyat pour qu’on se permette d’enlever des hommes de là-bas. Mademoiselle est très isolée. Vous aimez lire, et je vous voyais tout le temps gribouiller dans vos carnets en étude. Je suis certain que vous n’aurez aucun mal à l’amadouer.
Il ravala ses propres arguments.
— Pour une fois qu’on ne vous envoie pas tuer quelqu’un, dit Zaccharia en lui tapant sur l’épaule, ne vous plaignez pas.
Moebius laissa l’apprenti refermer derrière lui et frissonna dans le couloir ouvert sur l’extérieur. Il n’arriverait à rien tant qu’il n’en aurait pas le coeur net.
Il passa en coup de vent à la costumerie et se glissa dans la file des serviteurs qui allaient aux cuisines pour ensuite emmener mets et boissons par plateaux entiers dans le grand salon où se tenait l’anniversaire du petit prince.
Attendant son tour, il ne put retenir un sourire. Si on lui avait dit qu’un jour il se servirait réellement des cours de « service à table » dans son sens littéral, et que ce serait pour démasquer Mademoiselle qui se déguisait en lingère… On lui confia un large plateau de petits gâteaux aux fruits, et il emboîta naturellement le pas aux autres domestiques qui savaient où ils allaient, les bras chargés de victuailles et de pichets peints.
L’immense salle de réception était bondée de huipils rutilants, peaux de félins et coiffes emplumées. Et affreusement bruyante. Un coin de la pièce avait été aménagée pour que le prince Augustin et ses amis puissent s’amuser en sécurité. Moebius évita de justesse une fillette qui courait entre les convives en riant, et se promena entre les groupes, distribuant ses friandises au fil de l’eau. Mademoiselle ne pouvait pas être difficile à repérer.
Une grande silhouette près des hautes portes ouvertes attira son regard. Elle s’était changée, mais c’était bien elle, son visage et ses étranges cheveux de feu tachetés de reflets du jardin d’or en contrebas des ouvertures, en conversation avec un petit homme sec vêtu d’atours urussis. Plus qu’à s’approcher.
Il servit plusieurs nobles pour préparer un contournement qui lui aurait permis de se placer assez près pour l’entendre, mais se figea. De la main, elle s’était mise à jouer avec un collier duquel pendait un petit bijou, noir et mat.
Moebius se força à rester concentré, fit demi-tour et termina de distribuer ses gateaux, avant de redescendre aux cuisines et de s’éclipser par une porte de la confrérie. Le temps d’arriver devant le bureau de maître Gonzagues il n’était toujours pas parvenu à décider s’il devait trouver un moyen de lui dire qu’il avait découvert qui elle était.
Il frappa sous le petit panneau de bois gravé « missions itinérantes », et entra.
— Maître Moebius ! Parfait, je commençais à me demander si vous vous étiez perdu entre la tour est et ici.
— J’avais une urgence à traiter d’abord.
— Vous avez réfléchi à votre couverture ?
— Immigré alaman. Mon Qin est toujours aussi mauvais, et je n’ai aucune chance de passer pour un Lata.
Maître Gonzagues opina, probablement déjà arrivé lui-même à la même conclusion et sortit un morceau de parchemin sur lequel il griffonna ses instructions.
— Vous partez quand ?
— Je ne sais pas. Mademoiselle part normalement après l’équinoxe, mais il est possible qu’elle se décide à partir sans préavis.
— Tenez, lui dit-il en lui tendant le document après avoir rajouté quelques mots dessus. Donnez ça à la costumerie. Et prenez cette note aussi. On vous a fait un résumé de ce qu’on a en archives sur le domaine de Mademoiselle.
— Merci maître, répondit Moebius en prenant les papiers. Vous avez un commutateur libre ? Pour me prévenir rapidement si Mademoiselle est sur le départ ?
Maître Gonzagues hocha la tête à nouveau, sortit un commutateur de son tiroir et le poussa vers lui sur la table.
— Celui-ci n’est pas libre mais il ne sert plus, vous pouvez le réattribuer.
Il posa un de ses propres commutateurs en contact avec celui du maître, les neutralisa et tissa une nouvelle intrication. Par sécurité, il en prit un dans chaque main, et activa celui de la main gauche en le chauffant légèrement. L’autre devint tiède.
Moebius contempla son sac ouvert sur son lit, ses piles de vêtements bien pliés et ses artefacts étalés de chaque côté. Devait-il aussi emmener l’uniforme noir ? En théorie, non, puisqu’il partait sous couverture. L’esprit embrouillé par sa découverte du jour, il n’avait pas pensé à demander à maître Gonzagues si Mademoiselle était informée du subterfuge ou pas. Si elle l’était, elle pouvait exiger qu’il se présente en uniforme une fois en sécurité dans son pavillon. Si elle ne l’était pas, il n’aurait à s’en servir que s’il était découvert, ce qui était peu probable.
En incapacité de choisir en se basant sur une hypothèse probable, il plia son uniforme de cérémonie et le disposa au fond du sac. Il valait mieux l’avoir et ne pas s’en servir qu’en avoir besoin et s’en trouver dépourvu.
Il avait consciencieusement tout rangé lorsque sa promesse à Achilles lui revint en mémoire. A cette heure-ci Madeleine devait être à la pouponnière, et pas chez elle.
Moebius ferma la porte de sa chambre et prit la direction de l’aile gauche, où se trouvait la série de pièces mises à disposition des nourrices de la confrérie pour s’occuper des plus petits pendant la journée. Il n’eut pas longtemps à chercher avant de voir la petite femme traverser le couloir et entrer dans une des pièces, un petit garçon remuant dans un bras.
— Moebius ! Se réjouit-elle en le voyant baisser la tête pour passer la porte.
Madeleine se précipita vers lui sans lâcher le bambin et le regarda sous toutes les coutures.
— Tu as l’air famélique, constata-t-elle d’un air grave.
Du pied, elle empêcha doucement un second garçon de s’enfuir dans le couloir, et ferma la porte.
— Ça me fait plaisir de te voir. Au début j’ai cru que tu étais aussi… bref. As-tu mangé ce midi ? Ma parole tu es maigre comme une liane à la saison sèche.
Moebius prit conscience qu’il n’avait effectivement rien avalé depuis le matin, et, comme soudain soulagé d’être consulté, son estomac gargouilla. Il accepta volontiers de terminer ce que les enfants qui chahutaient autour d’eux n’avaient pas mangé au déjeuner.
— Tu restes combien de temps ?
— Je repars bientôt, répondit-il en croquant un morceau de courge.
— Mais tu tiens à peine debout !
— Ne t’inquiètes pas, dit-il en se frottant la tête, c’est une petite mission.
Madeleine poursuivit avec les derniers potins des nourrices et il finit son repas en opinant poliment de temps en temps.
— Moebius ! Appela-t-elle après qu’il eut passé la porte. Continue à m’écrire, même sans Martial.
Il fit un signe de main pour dire qu’il avait compris, redescendit au rez-de-chaussée, et constata sur la clepsydre qu’il disposait de plusieurs heures avant le coucher du soleil. Cela lui laissait l’opportunité d’aller en ville chercher une veilleuse. Surtout s’il restait en uniforme de service pour pouvoir passer par les raccourcis de la confrérie.
Moebius émergea sur la place principale du quartier artisanal par l’échoppe d’un usurier, sans même avoir eu à escalader, et se dirigea vers les étals des marchands, content d’avoir gardé son uniforme. Au moins il n’avait à bousculer personne pour se frayer un passage. Il fut même autorisé à passer devant la file d’attente de l’étal qui l’intéressait.
Il inspecta plusieurs petites lampes à huile, jeta son dévolu un modèle avec du verre dépoli et une cordelette tressée, paya le marchand, rentra par le même chemin et monta directement sur les toits charger ses accumulateurs. Le vent en haut de la tour est secoua violemment sa capuche. Il hocha la tête à l’attention d’un confrère, s’assit devant une des lentilles montées sur un axe, et empila ses accumulateurs sur le point de lumière concentrée sur la dalle du toit.
En attendant la recharge, il testa le retour de ses capacités en puisant la chaleur des pierres pour faire léviter quelques bulles d’eau de pluie qui stagnaient dans les interstices entre les dalles. Il ne put maintenir l’effort, mais c’était un début rassurant.
Une fois tous ses accumulateurs chargés il avisa le ciel qui s’assombrissait et décida d’aller dîner. Le jeûne commençait demain, autant ne pas se priver aujourd’hui.
Le sommeil le fuit, et il finit par se rasseoir sur le lit. Il fallait qu’il lui parle. Une fois la mission commencée ce serait trop tard. Il se rhabilla et monta sur le toit, la petite lampe en poche. Une rapide inspection confirma cependant l’absence de Madeleine. Mademoiselle.
"— Le secrétaire particulier de Mademoiselle nous fait une requête. Il souhaite que nous affections officieusement quelqu’un à la protection de la princesse."
> Ahah aurais-je deviné juste?
Bon du coup on en a envie de voir la première rencontre officielle. Il est évident que Madeleine va le reconnaître ! La "tension" est bien menée et on à hâte de les voir enfin se découvrir officiellement... Par contre, je ne sais pas pourquoi, mais je suis dans une ambiance "romance", or, je m'imagine Moebius plutôt vieux et donc (je sais c'est pas normal) pas d'âge pour une intrigue de romance. Est ce que j'ai tout faux ? Dois je revoir ma façon de voir? La romance semble impossible entre deux personnes si opposées? Quel est l'age de Moebius, est ce mentionné à un moment ?
A tres vite !
Tu as deviné, oui, mais en même temps vu le premier chapitre il y avait un certain nombre de scènes "obligatoires" à passer ;) Je pense que sans passage où Moebius est "obligé" d'aller protéger la princesse j'aurai déçu les lecteurs ^^ (ça aurait pu être assassiner, mais j'ai vite écarté cette option car elle ne collait pas au reste du scénario et au positionnement de la confrérie)
Je ne vendrai pas la mèche sur leur rencontre "officielle", mais rappelle-toi quand même qu'elle ne l'a rencontré que deux fois, et qu'elle ne voyait pas son visage ;)
C'est intéressant que tu aies cette ambiance "romance" :) D'autres lecteurs n'ont pas eu cette impression. Je te laisse lire la suite, tu découvriras, mais je considère que mon histoire n'est pas une romance sur fond fantasy ;)
Et les deux héros sont tous deux "vieux" en comparaison avec ce dont on a l'habitude. Ils ont tous deux environ 35 ans (ce sera dit bien plus tard). C'était fondamental pour traiter les thématiques de mon histoire ( Il faut avoir du recul sur sa vie et son enfance pour que les actions qu'ils entreprennent soient réalistes).
Après, le sais que le début a l'air très "gentil", ce qui donne une ambiance propice à envisager des romances ^^ C'est un effet secondaire de la téléportation en méso-amérique, Je n'ai pas encore tout le "bagage" culturel pour faire passer une ambiance plus lourde sans verser dans le cliché des sacrifices humains en haut des pyramides... plus tard dans l'histoire, quand la tension de l'intrigue monte ça compense, mais au début ça donne cette impression d'univers 'gentil'
J'ai globalement bien aimé la fin de ce chapitre (la mission tant attendue arrive enfin !), où l'on continue de découvrir la vie de Moebius. C'est globalement tranquille, mais la fuite de la bibliothèque ainsi que son infiltration à la cour ajoutent ce qu'il faut de tension.
Pour des remarques plus spécifiques (mais qui n'enlèvent rien aux qualités de cette partie) :
> Je comprends que Moebius est renfermé et que les sentiments ce n’est pas son truc, mais je suis un peu étonné qu'aucun ne rejaillisse de son entretien avec Madeleine. Pour moi, soit il l'apprécie et cela pourrait être noté quelque part (même juste qu'il est content de la voir), soit il l'estime ennuyante (comme un bon ado ^^) et pareillement cela pourrait transparaitre un peu plus.
> Je suis un peu étonné que cela semble être la première fois qu'une mission d'escorte est demandée. L'idée est bonne, et elle pourrait être déjà arrivée (même rarement) par le passé.
> J'ai été un peu déstabilisé que Moebius pense à Mademoiselle avec le doyen, mais pas en la rencontrant. Je peux comprendre qu'avec l'apparat elle ne ressemble pas à une ménagère, mais dans la discussion avec le doyen il a juste besoin qu'elle soit évoquée pour réaliser qui elle peut-être. Je pense qu'il pourrait être intéressant que la réalisation arrive un peu plus tard dans la conversation, lorsque le doyen évoque son voyage et éventuellement son appétence pour les livres. (la réalisation en elle-même est bien et sa façon de boire pour se donner une contenance très imagée).
Pour finir une petite coquille, je pense :
"et ôta sa tunique, (...), et attendit en sous-vêtements" => j'ai l'impression qu'il y a un "et" de trop.
À bientôt pour la suite !
Effectivement Moebius ne conscientise pas beaucoup ses opinions / ressentis. Je ne souhaite pas en rajouter à ce sujet au début de l'histoire, parce que justement, il apprend au fil des chapitres :D, mais peut-être qu'il faut que je trouve une façon de montrer quand même au lecteur ce qu'il se passe dans son inconscient ? Dur dur ^^
Pour les missions d'escorte / protection, le palais a ses gardes, et il y a aussi l'armée, du coup c'est peut-être déjà arrivé, mais c'est tellement rare que ça parait exceptionnel :)
Moebius rentre de plusieurs années ailleurs, quand il croise Diane devant la bibliothèque c'est la première fois qu'il la voit depuis looongtemps. En plus il essaie de "fuir", donc ça ne l'aide pas à connecter. Peut-être qu'une fois le dos tourné il peut se dire que c'est pas elle parce que trop improbable, ou trop ceci ou cela ? Je me le note pour mes réécritures.
En fait il continue à "chercher dans sa tête", il a fait sa liste de "critères", et c'est le fait que le doyen mentionne la princesse qu'il envisage l'idée que ça peut être elle. Le palais est immense il y a des centaines de nobles jeunes filles, clairement s'il avait prit le temps de faire une liste de probabilités il n'aurait pas mis la princesse en haut.
Je sais pas si ça t'éclaire, on peut continuer à échanger dessus ça me fait avancer dans ma réflexion...
Mon point de vue pendant le conseil, c'est que s'il suffit de mentionner Diane pour que Moebius réalise, alors il aurait put le faire seul vu qu'il passe son temps à la mentionner (et on ne s'en plaint pas :P ). J'ai l'impression qu'il faudrait qu'il lui manque un élément, comme tu dis c'est improbable pour lui alors qu'est-ce qui rend cela probable finalement.
Si Diane ne le reconnaît pas tout de suite, l'ambiance entre eux risque d'être assez palpitante pour nous, lecteurs!
En attendant c'est un très bon chapitre et je suis heureuse d'avoir attendu pour pouvoir le dévorer ensuite!
Un très grand bravo à toi