— Dimitri ! rugit une voix avec un fort accent anglais.
Bérénice se tourna vers le hall d’entrée. Un homme franchit la porte, un costume de voyage sur le dos, les moustaches retroussées et un sourire franc sur les lèvres. La cinquantaine passée, il avança avec une telle vigueur que Bérénice en eut le souffle coupé. Conquérant, il se planta devant l’Habile et le salua d’une poignée de main énergique :
— Dimitri ! Je vous cherchais ! Qu’avez-vous bien pu traficoter avec mon traineau ?
Bérénice écarquilla les yeux, fascinée par Philéas Hawkins, le célèbre explorateur. Elle déglutit, impressionnée par le géant aux immenses moustaches. Tous se turent, surveillant l’Habile du coin de l’œil. Finalement, Philéas et Dimitri explosèrent d’un rire tonitruant dans une chaleureuse accolade. L’explorateur s’exclama :
— Il n’est pas déjà parti qu’il lui arrive des choses, ça me plait bien ça ! Un traineau sans histoire, c’est une expédition qui commence mal !
— Nous aurons rapidement réparé les dégâts, Philéas. Votre voyage ne sera pas compromis.
— Allons, allons ! N’ayez crainte, mon ami, j’ai entièrement confiance en vous ! répondit-il en lui donnant une bourrade dans le dos.
Philéas soupira et reprit :
— En revanche… J’ai d’autres problèmes qui m’amènent. Le cabinet d’inspection me colle aux fesses !
Bérénice n’osa se rapprocher du groupe que lorsque Lysandre le lui intima d’un geste. Elle se glissa aux côtés de Pierre.
— Le cabinet d’inspection ? fit Dimitri, surpris.
— Encore des bureaucrates ? Si vous n’avez besoin de rien, appelez-les ! renchérit Lysandre, en levant les yeux au ciel.
Le vieil homme lissa sa moustache, fit claquer sa langue et répondit de sa voix gutturale :
— Je n’aurais pas dit mieux moi-même, cher monsieur ! Le cabinet d’inspection ? Une épine sous mon pied, de la vermine, des bachibouzouks ! Un ramassis de vieux croutons bons à s’étouffer dans leur paperasse ! Ils contrôlent-ci, ils imposent-cela ! Je vous le dis, moi… ces gens-là…. Qu’ils aillent au diable !
— Qu’ont-ils fait encore ? s’exclama Dimitri.
— Hé bien, sachez que maintenant ils veulent me faire passer un examen ! À moi ! J’ai traversé les continents de long en large et suis arrimé par ces scribouillards !
Dimitri fit un geste de recul, scandalisé :
— Un examen ? À vous ? Quelle idée ! Quel en serait le sujet ?
— Hé bien… les territoires à explorer ! Ils veulent, je cite : « s’assurer que j’ai une parfaite maitrise du terrain ». Sombres idiots.
Bérénice avait remarqué qu’il répétait sans cesse « Hé bien ».
— Si ce n’est que ça, cela ne devrait pas être un problème, non ? dit Lysandre. Après tout, vous maitrisez le terrain.
Il avait insisté sur le « vous ». Philéas Hawkins était le plus grand explorateur d’Europe.
— Hé bien… le problème mon ami…, répondit Philéas. Qui êtes-vous déjà ?
— Oh ! Pardonnez-moi. Lysandre, fit-il en lui tendant la main.
Bérénice remarqua que Lysandre ne délivrait pas son nom. Pris dans son élan, l’explorateur ne releva pas.
— Le problème Lysandre, c’est que lorsqu’on part explorer un endroit, mis à part les règles de survie de base, on ne sait pas sur quoi on peut tomber. La connaissance du terrain, justement, on ne l’a pas ! C’est tout l’intérêt de l’aventure !
— En effet, dit sous cet angle… encore une aberration de l’administration, murmura Dimitri, les mains sur les hanches, en tapant nerveusement ses doigts couverts de suie sur son pantalon.
Il se frotta le menton, plongé dans une réflexion intense.
— Dans combien de temps sera votre départ monsieur Hawkins ? lança Bérénice en prenant pour la première fois la parole.
Pierre et Dimitri semblèrent se rappeler son existence :
— J’ai peut-être une idée à vous proposer, se justifia-t-elle.
Philéas Hawkins la regarda de la tête aux pieds et répondit :
— Camarade, toute aide est bonne à prendre. Je pars dans 28 jours ! L’examen sera la veille. Mais je ne vois pas ce que vous pouvez faire pour moi.
— Ce n’est pas idéal, mais j’ai des livres sur l’Arctique. Ce n’est pas de la grande littérature…Pour tout vous dire, l’auteur était un fou qui était parti avec Jacques Cartier conquérir le Canada. Il a vécu dans une communauté avec des Inuits et y raconte sa vie, ses habitudes pour survivre, des astuces face aux froids et aux animaux… C’est toujours un petit aperçu des parties les plus méridionales du Nord. Je pourrais vous les prêter.
Elle s’emberlificotait dans son discours. Philéas l’arrêta en posant une main sur son épaule :
— Hé bien ! Jamais entendu une personne parler autant. Vous avez du souffle, ma petite.
— Bérénice Vasari, se présenta-t-elle.
— Hé bien, je ne dirais certainement pas non. Êtes-vous une consœur exploratrice ?
— À moitié ! Mais c’est surtout grâce à mon père. Il faisait la collection des livres rares. Je pourrais vous les faire parvenir, si vous le souhaitez.
— Pour sûr que j’accepte. Vous êtes mon petit miracle, Bérénice !
Cela faisait bien longtemps qu’on ne lui avait pas fait un tel compliment. Ces dernières semaines, Bérénice s’était plutôt sentie chat noir que porte-bonheur.
— Bravo Bérénice ! s’exclama Lysandre, toute trace de contrariété envolée. Bérénice est une grande géographe.
— Grande géographe… reprit Bérénice, gênée. C’est beaucoup dire.
— Ah bon ? répondit Philéas, intrigué. Et quels sont vos domaines d’expertise ?
— Je suis mandatée principalement pour les territoires coloniaux. Dans la recherche des territoires d’exploitations. J’enquête sur des espaces intéressants pour la géographie et la géologie française.
— Hé bien, je dois vous avouer que je n’ai jamais été aussi charmé de rencontrer un géographe ! souffla-t-il tout en lui faisant un clin d’œil.
Bérénice rougit. Lysandre sourit :
— Je me suis fait la même réflexion.
— Ces livres seront-ils suffisants ? Il en va de la survie d’un projet sur lequel nous travaillons depuis des mois.
C’était Dimitri qui avait pris la parole.
— Ses journaux, dans leur totalité, représentent une dizaine d’ouvrages. Je pense que monsieur Hawkins trouvera son bonheur, répondit Bérénice, une pointe de défi dans la voix.
— Fort bien ! Fort bien ! Allons voir cette vieille sorcière à l’accueil, qu’elle me donne de quoi noter mon adresse. Mon destin est entre vos mains, Bérénice !
— Allez-y, nous vous attendons ici, reprit Lysandre en ne quittant pas des yeux Dimitri.
Bérénice et Philéas retournèrent à l’accueil :
— Je me permets, Bérénice. Cette histoire de colonies m’a intrigué…vous ne travaillez qu’avec des géographes ?
— Non, plutôt avec des locaux qui connaissent parfaitement le terrain. Parfois, avec des militaires ou des industriels, même si je les évite… et enfin beaucoup d’historiens.
— Et des archéologues ? suggéra Philéas, innocemment.
Bérénice se figea, interdite. L’explorateur le perçut et reprit :
— Vous étiez en Égypte, n’est-ce pas ?
Bérénice, muette, acquiesça. Elle recula d’un pas, sur ses gardes.
— Quelque chose me dit que vous deviez connaitre Hippolyte Loiseaux, fit-il gravement, sa gouaille disparue.
— Oui.
— C’était un de mes plus proches amis. On s’est connus sur les bancs de la Sorbonne.
Il parlait de lui au passé. Philéas Hawkins savait donc que l’archéologue était mort.
— Je ne vous demanderai pas comment il est mort… Ici, on nous a rapporté un effondrement de pyramide. Elles ont tenu cinq mille ans et s’effondrent étonnamment sur lui ! Hé bien, qui peut croire un truc pareil ? Ce vieil Hippolyte était le plus sage d’entre nous.
— C’était bel et bien un effondrement de pyramide, chuchota Bérénice, entre ses dents.
Méfiante, elle ne dit pas un mot de plus. Philéas la scruta, puis lui tendit le papier sur lequel figurait son adresse. Déçu, il reprit :
— Êtes-vous sûre de ne rien savoir de plus ? J’ai beau demandé à la police, personne ne me répond.
Bérénice conserva longuement le silence, puis finalement, demanda :
— Saviez-vous quel était son sujet d’étude ?
— Hé bien, les mastabas, bien sûr ? fit Philéas, du tac au tac.
La réponse était très précise. Aucun agent de l’empereur n’aurait su cela. Philéas Hawkins disait donc la vérité. Bérénice soupira de soulagement :
— Excusez mes manières. Vous auriez pu être un espion de l’empereur.
Philéas acquiesça et Bérénice reprit :
— Cet effondrement de pyramide était tout sauf accidentel.
— Hippolyte avait le don de s’attirer les ennuis, gronda Philéas.
— En tout cas, ses assaillants voulaient sa mort ! Je suis ici, entre autres, pour découvrir la vérité.
Ils repartirent vers l’entrée. Philéas reprit :
— N’avez-vous pas peur ?
— Je n’ai pas le choix. Tous mes proches ont été assassinés par l’empereur. Je dois découvrir ce qui se trame ! Que pouvaient-ils bien vouloir d’un innocent archéologue ?
Philéas hésita un moment, lissant sa moustache, l’œil rivé sur Bérénice :
— Vous comptez en apprendre plus sur la mort d’Hippolyte ?
Bérénice hocha la tête. Philéas reprit :
— Je me joindrais à vous, si je n’étais pas tant surveillé par l’empereur. Hé bien, vous aurez donc besoin d’un peu d’aide. En échange de votre dévouement pour ce cher Hippolyte et de vos précieux livres, voilà un objet qui pourra vous être bien utile !
Philéas dégagea de son manteau une sorte de grosse lunette de vue. Bérénice en avait déjà vu des semblables, mais jamais aussi anciennes. Il la porta à ses yeux et lui tendit d’un geste brusque. Bérénice s’empara de l’objet. Elle haussa un sourcil, sceptique.
— Un télescope ?
— A quoi sert un télescope, jeune fille ? fit-il d’un ton paternel.
— À mieux voir un astre ?
— Et ?
Bérénice scruta l’objet :
— Hum… Réfléchir la lumière ?
— Exact ! Les astres ne sont visibles par les astronomes que parce que les télescopes ont d’une part un effet amplificateur et d’autre part parce qu’ils reçoivent la lumière et augmentent la luminosité.
— Je ne comprends pas bien, monsieur Hawkins. En quoi cet objet peut-il m’être utile ?
— Ce gemmoscope s’inspire des télescopes. Il révèle la pierre se trouvant dans le mécanisme des objets créés par les Habiles. Plus la lumière est intense dans la lunette, plus l’objet est puissant.
— Imaginons que j’ai deux bras mécaniques. Avec ce gemmoscope, je pourrais savoir lequel possède la pierre la plus puissante et du coup quel bras serait le plus fort ? C’est intéressant.
— Oui ! Mais pas seulement. Prenez les pistolets. Certains ont été traficotés par des Habiles. Avec ce télescope, on peut voir le pistolet, s’il est caché sous des vêtements, et se protéger en conséquence. C’était très utile dans mes recherches en Russie. Là-bas, les Habiles détectaient un espion à des lieux à la ronde. Tout cela, grâce au gemmoscope. Vos ennemis auront des outils puissants, battez-vous à armes égales !
— Comment pourrait-il m’aider ici, à Paris ?
— Plus un objet est ancien, plus il est puissant. Celui qui se trouve dans votre sac, par exemple, doit dater d’un bon demi-siècle.
Bérénice fixa son sac au travers du gemmoscope et aperçut un halo de lumière bleutée. Heureusement, la lunette ne distinguait qu’un halo pour deux objets, le cryptex et Icare.
— Comment perçoit-on l’ancienneté d’un objet ?
Elle fixait l’explorateur à travers le gemmoscope. Elle distingua des rubis dans chacune de ses poches ! Mais avec bien moins d’éclat que le cryptex ou Icare. Ainsi, plus la pierre ou le rubis était éclatant, plus l’objet était puissant ?
— C’est bon, j’ai compris, fit Bérénice. Mais… ce cadeau est trop précieux, je ne peux pas accepter.
— Je n’accepterai aucune réponse négative, jeune fille ! Vous allégez la conscience d’un vieil homme. Votre courage et vos livres contre mon gemmoscope ?
— Marché conclu ! Je vous remercie Philéas.
Philéas tapota de sa main son épaule, lui faisant perdre quelques centimètres :
— Nous devrions les rejoindre. Ils nous attendent.
Lysandre tournait le dos à un Dimitri renfrogné, les mains dans les poches. Agacé, Pierre les surveillait.
Bérénice retrouva Lysandre qui sans un mot franchit les portes du ministère des Habiles, l’air sombre. Il grimpa dans la voiture. Pierre, qui précédait Bérénice, se tourna vers elle et lui tendit une main gantée pour l’aider à monter la marche :
— Ces deux-là sont comme chien et chat, il ne faut pas essayer de les raisonner. Nous allons vous accompagner chez les Lépine.
Bérénice approuva d’un sourire et s’installa aux côtés de Lysandre :
— C’est incroyable ce Philéas ! Il est tel que je me l’imaginais ! Qu’en avez-vous pensé ? badina Bérénice, mine de rien.
— Intéressant…très intéressant, fit Lysandre, dans le vague.
— Je ne l’aurais pas cru aussi accessible ! Après tout c’est un lord anglais, un explorateur, un…un homme remarquable ! Il aurait affronté les gorilles en Afrique équatoriale et les reptiles d’Australie ! Vous vous rendez compte ? Il a connu l’inimaginable !
— Remarquable, tout à fait…
— En tout cas, grâce à vous j’ai pu enfin découvrir le ministère des Habiles ! Je me suis permise de fureter dans leur musée. Leur exposition est extraordinaire. J’ai vu une guillotine autonome. C’était affreusement excitant !
— Affreux…c’est affreux, en effet.
Bérénice renonça à égayer Lysandre. Pierre monta à l’avant, aux côtés de Marta, la domestique, et la voiture s’ébranla.
— Vous n’avez pas pu obtenir ce que vous attendiez et vous êtes contrarié, murmura Bérénice, le visage tourné vers l’extérieur.
— En effet, mais j’arriverai à mes fins. L’homme que vous avez vu est un des plus grands Habiles que vous aurez l’occasion de rencontrer. Il est juste un peu trop comme ses machines… difficile à influencer, répondit-il dans un soupire las.
Bérénice essayait de mémoriser l’intérieur des bâtiments du ministère des Habiles, comme l’immense façade. Elle devrait revenir à cet endroit car le cryptex et la plaque au nom d’Antoine Savary étaient de précieuses informations. Mais pour l’heure, elle devait retrouver les Lépine.
— Regardez la voiture noire, lança Pierre. Lysandre, je crois que nous sommes suivis.
Lysandre et Bérénice se retournèrent et ne purent rater un cabriolet qui les talonnait. Bérénice sentit ses entrailles se tordre. Elle portait encore malheur ! Elle serra les dents. Lysandre demeurait calme :
— Depuis combien de temps à ton avis ?
— Depuis que nous avons traversé le Chatelet, m’sieur, s’écria Marta.
Pierre dépassa quelques voitures en roulant au milieu. Il surprit son poursuivant qui n’eut que d’autre choix que d’augmenter son allure. Cette manœuvre le trahit. Il zigzagua lui aussi entre les voitures. Lysandre essayait de percevoir le visage du chauffeur tandis que Bérénice se cramponnait à son siège.
La voiture était chahutée par la conduite de Pierre. Ils traversèrent la Seine et il cria :
— On va essayer de le perdre dans le quartier latin !
Ce quartier était connu pour être un véritable labyrinthe. Arrivés devant une grande place sur laquelle trônait une fontaine imposante, ils virèrent brusquement à gauche et s’enfoncèrent dans le dédale des ruelles.
« Chaque passage ressemble à un coupe-gorge, idéal pour mourir » se dit-elle.
Pierre se perdait dans les allées, dans les chemins de traverse, menaçait de rouler sur des passants et frôlait les trottoirs... Il roulait à tombeaux ouverts !
Ils coupèrent le chemin à une autre voiture, se prirent une volée d’injures et débouchèrent sur le parvis d’une église.
— Il me semble que nous sommes seuls ! lança Bérénice.
— À peine arrivé et tous les petits indicateurs de cher oncle me courent après, grogna Lysandre. Il me flatte !
— Il a des raisons de s’inquiéter ? questionna-t-elle, pressée contre la fenêtre dans le virage.
— C’est me donner trop d’importance ! s’exclama-t-il, amusé.
Ils atteignirent le boulevard Saint-Germain. Au grand dam de Bérénice, le fiacre qui les poursuivait réapparut. Pierre bifurqua, menaçant de renverser la voiture. Ils continuèrent de remonter à toute vitesse vers le théâtre de l’Odéon.
— Je crois que notre arrêt chez les Lépine sera des plus brefs, s’écria Lysandre.
Devant l’air perplexe de Bérénice, il expliqua, sérieux :
— Soyez prête ! Nous allons vous expédier hors de la voiture Bérénice !
Bérénice se crispa, sur le point de bondir. Un mot de Lysandre et elle sautait de la voiture. Ils roulaient le long d’un immense parc. Alors qu’ils replongeaient dans les ruelles, Pierre cria :
— Plus que quelques mètres !
Lysandre ouvrit la porte. Le vent s’engouffra dans la robe de Bérénice. Celle-ci maintenait son chapeau et son sac fermement contre son corps. Pierre freina brusquement et alors que les chevaux n’étaient pas encore totalement à l’arrêt, Lysandre attrapa Bérénice par les bras et l’aida à bondir à l’extérieur de la voiture. Bérénice parvint à garder son équilibre, alors qu’elle atterrissait sur le trottoir. Elle se retourna et aperçut la voiture qui reprit de la vitesse et disparut au coin de la rue. Elle entendit Lysandre lui lancer en la saluant :
— Nous vous ferons parvenir vos bagages, Bérénice ! À bientôt !
Ébouriffée, les yeux rougis par la poussière soulevée par les roues de la voiture, elle se laissa glisser le long d’un mur, reprenant son souffle.
La vie parisienne n’était pas de tout repos.
Je reprends ma lecture après un bon moment... et j'ai adoré ce chapitre ! Tout du long, j'ai eu une vague impression sans arriver à mettre le doigt dessus... jusqu'à la scène de fin, où Bérénice se fait éjecter de la voiture, particulièrement la description très visuelle que tu fais de sa jupe qui se gonfle, d'elle qui tient son chapeau : j'ai eu l'impression de voir une scène sortie tout droit du Château Ambulant de Miyazaki ! Très réussie cette course-poursuite, et j'ai adoré l'explorateur ^^
Je me demande bien ce que Lysandre voulait vraiment obtenir de Dimitri, peut-être des armes pour renverser son oncle ? J’ai hâte d’en apprendre plus !
J’ai adoré Philéas, mais je me doutais, avec ce que tu avais déjà dit de lui, que ce serait le cas. Le rebondissement qui montre le lien qu’il entretenait avec Hippolyte était top, je ne l’avais pas vu venir. Le gemmoscope est une belle trouvaille une fois de plus. Là je suis très curieuse, et peut-être un peu naïve (ne te moque pas hein) : c’est toi qui l’a inventé ou il existe un instrument similaire dans la réalité pour observer les pierres ?
Hâte de lire le chapitre suivant dès que j’aurais un moment, j’ai très envie de savoir comment Lysandre va à nouveau croiser le chemin de Bérénice, mais aussi très envie de découvrir la famille Lépine.
À bientôt :D
Le coup du gemmoscope, c’est excellent ! On comprend donc qu’elle possède quelque-chose de précieux... J’ai hâte de savoir pourquoi !
La course poursuite en calèche est super bien menée. J’adore l’idée qu’on éjecte Bérénice.
Je sens qu’un truc se trame du côté de Lysandre. Je me demande bien quoi...
Quelques remarques de cohérence mais attention, j’ai peur d’avoir lu le début du roman il y a trop longtemps et donc, d’avoir oublié certains éléments :
« un sourire franc sur les lèvres» + « Finalement, Philéas et Dimitri explosèrent d’un rire tonitruant et se firent une chaleureuse accolade...» : Tu essaies de montrer que l’explorateur fait mine d’être énervé par le souci de traîneau (quelle bonne idée d’ailleurs !). Je trouve que le sourire qu’il affiche le rend d’emblée sympathique. Peut-être le rendre plus sévère pour marquer le contraste ?
«— Le problème Lysandre : c’est que lorsqu’on part explorer un endroit, mis à part les règles de survie de base, on ne sait pas sur quoi on peut tomber : la connaissance du terrain, justement, on ne l’a pas ! C’est tout l’intérêt de l’aventure ! » : pour le coup, je me questionne. J’imagine mal un explorateur si peu préparer son départ ? Je comprends comment tu en es arrivées là : tu as besoin que Bérénice lui vienne en aide avec un livre pour qu’il lui donne le gemmoscope mais, je ne sais pas, je me demande si c’est assez crédible ?
«— En tout cas, ses assaillants voulaient sa mort ! Je suis ici, entre autre, pour découvrir la vérité.»
«— Je n’ai pas le choix : tous mes proches ont été assassinés par cet usurpateur. Je dois découvrir ce qui se trame ! Que pouvaient-ils bien vouloir d’un innocent archéologue ? » : ça fait un moment que j’ai lu les premiers chapitres mais, je ne me souvenais pas que le lien était aussi évident entre les deux affaires ? Pourquoi dit-elle « tous ses proches » ? Il y a son père ? D’un coup, je me dis qu’elle en dit trop. C’est sans doute fait exprès ;) On verraaaaaaaaa !
Détails
Bérénice en eut le souffle coupé : elle a déjà eu le souffle coupé juste avant dans le chapitre 5.
les moustaches retroussées/le géant aux sévères moustaches : ce n’est pas un peu contradictoire ?
Il se frotta le menton, les sourcils froncés, plonger dans une réflexion intense : plongé
Hé bien, je dois vous avouer que je n’ai jamais été aussi charmé de rencontrer un géographe ! Souffla-t-il : pas de majuscule à « souffla » en début d’incise. (il ne faut jamais de majuscule en début d’incise, même après ! ou ?)
Ses journaux, dans leur totalité, représente une dizaine d’ouvrages : représentent
Bérénice rejoint Lysandre : rejoignit
Pierre bifurqua, menaçant la voiture de se renverser : menaçant de renverser la voiture ?
L'incursion en Egypte était très bien menée aussi, ça m'a évoqué des images comme dans "un pique-nique chez Osiris".
En tout cas, Bérénice est une sacrée jeune fille, avec du caractère ! Sa mini-dépression après avoir découvert la mort de son père était compréhensible. Elle pense porter la poisse, mais à ce stade, je me dis qu'elle pourrait commencer à tilter que c'est moins de la poisse qu'une histoire plus sombre liée à l'Empereur et aux activités de son père...
Et à mon avis, une alliance avec Lysandre, qui ne semble pas porter son oncle dans son cœur, pourrait être une bonne chose pour elle... à voir.
Au niveau de l'écriture, c'est assez fluide, mais j'ai noté quelques répétitions d'idées, comme dans le chapitre précédent, où tu partages la pensée de Bérénice sur les lunettes colorées de l'Habile, puis tu en reparles la ligne d'après : une seule mention, au travers des pensées de Bérénice, aurait suffit. Sinon pas d'inquiétude pour la longueur : tant que ça sert l'histoire, c'est parfait !