Chapitre 66 : Bintou - Rapprochement

Notes de l’auteur : Vous allez découvrir le dernier chapitre. J'espère que vous avez passé un bon moment de lecture. Si vous avez aimé cet univers, deux autres très courts romans, "Sucreries" et "Sacrifice" existent. Vous y découvrirez deux nouveaux personnages principaux et croiserez les anciens.

Bonne lecture !

Deux jours plus tard, Amadou obtenait sa validation de la part de Bintou, rapidement suivi par Faïza puis Atumane. Les eoshen furent ravis de pouvoir rejoindre leurs compagnons plutôt que de surveiller les prisonniers qui venaient de retrouver leur liberté. Bassma écouta les leçons. Elle reçut ainsi la théorie, sans pouvoir toutefois la mettre en pratique.

- Ramenez-moi trois nouveaux candidats, proposa Bintou. On reste en contact tout du long.

Les trois kwanzas quittèrent le Zenaï pour partir vers M'Sumbiji, chacun d’eux utilisant une méthode différente pour parcourir la distance le séparant de son pays de naissance. Kaoutar, Mehmet et Serkan découvrirent le Zenaï avec entrain.

- On va en chercher d’autres ? proposa Faïza. Ils sont tous avides de venir.

- Non, restez, contra Bintou. La fête se tiendra demain, si j’ai bien compris.

- La caste des sauveteurs continue à se rendre à Eoxit pour y libérer des elfes prisonnières, annonça Faïza. Est-ce qu’on les aide ?

Bintou grimaça.

- Pas immédiatement, non, indiqua-t-elle. Notre peuple est prioritaire. Je suppose qu’il enverra quelques eoshen se charger de protéger les sauveteurs.

- Pour le moment, ils sont tous là, indiqua Atumane.

- Ils créent le Zenaï, annonça Bintou. Cela demande pas mal d’effort et d’énergie. La maintenir ne coûte presque rien.

- Comment font-ils ? interrogea Atumane.

- Une histoire de champ magnétique, de force nucléaire et de gravité, expliqua Bintou. Moi non plus je n’y comprends pas. Nous apprendrons ensemble, voilà tout.

Atumane sourit.

- De plus, les négociations avec Elian avancent mais tout reste à créer, si j’ai bien compris, indiqua Bintou. Il va falloir innover. Une synergie nouvelle va se mettre en place. Mieux vaut avancer lentement mais sûrement.

- Les anciens ont hâte de voir les kwanzas à l’œuvre, annonça Mehmet.

- Nous sommes déjà à l’œuvre, gronda Bintou.

- Nous mettons des bâtons dans les roues du peuple en les empêchant de pénétrer certaines zones ou de tuer un certain type de gibier. Ils aimeraient nous voir agir plus… positivement, expliqua Mehmet.

- Ça viendra, assura Bintou. En attendant, ils sont bien contents d’avoir une forêt, de l’eau, des fruits, de la viande et du poisson à chaque repas.

- Carrément ! s’exclama Mehmet.

- C’est grâce à nous alors qu’ils ne viennent pas me faire chier. De plus, Mamou forme les shamans et le fait très bien. La couverture médicale augmente un peu plus chaque jour. Les maladies diminuent. La santé monte en flèche.

- Les anciens en sont très reconnaissants mais les shamans ne sont pas considérés comme des mages.

- Encore heureux ! s’exclama Bintou.

- Devons-nous nous rendre à Falathon et Eoxit pour y trouver les marabouts ? demanda Amadou.

- Pourquoi faire ? s’exclama Mehmet.

- Terminer leur formation afin d’éviter la naissance d’une nouvelle corruption, annonça calmement Amadou.

- Cela devra être négocié, lors d’un échange entre les dirigeants de ces pays et les anciens, indiqua Bintou.

- Et toi, évidemment, intervint Faïza.

- Non, répliqua Bintou. Nous offrons nos services aux anciens. Il leur revient de décider quoi en faire. Nous sommes un outil à leur disposition. Comment ils l’utilisent est leur affaire. Nous suivrons leur volonté.

- Ils veulent qu’on arrête de s’opposer au peuple, indiqua Mehmet.

Bintou sourit.

- Ils veulent qu’on serve le peuple et nous le faisons, insista Bintou. Nous voyons simplement sur le très long terme, ce que seule notre immortalité nous permet. Ils n’ont pas confiance en nous et cela se comprend. Avec le temps, leurs angoisses s’apaiseront et ils comprendront. Pour le moment, je reste à l’écart. Le lien se créera en douceur, n’ayez crainte.

- Bintou ? lança un eoshen en apparaissant près du groupe de kwanzas. Ta présence est requise.

Il lui proposa de le suivre avec un grand sourire. Bintou se leva et tous les msumbis présents l’accompagnèrent jusqu’à la place centrale du Zenaï où des feux d’artifice l’accueillirent ainsi que de la musique, des mets fumants aux épices odorantes et des fontaines de boissons multicolores.

Il était là, la dévorant des yeux. Elle vint vers lui tandis que les kwanzas partaient tous danser autour de l’immense feu central. Quelques elfes noirs les rejoignirent, tentant de suivre les mouvements, riant, s’amusant, discutant, échangeant. La soirée serait longue… et chaude. Serkan semblait découvrir avec un plaisir certain les nombreux prétendants, plus délicieux les uns que les autres.

- Tu n’as pas lésiné, lança Bintou.

- Tu le mérites, assura-t-il. Et puis, on ne fête pas que ta validation mais simplement le renouveau. Après des générations de désespoir, cela fait du bien.

- Je suis d’accord, confirma-t-elle.

Ils se tenaient proches l’un de l’autre, mais à distance convenable. Tous deux craignaient un rapprochement. Tous deux l’espéraient.

- Cette fête est pour nos deux communautés, indiqua-t-il. Mon cadeau pour toi est plus personnel… même si j’avoue espérer en profiter.

Bintou lui lança un regard interrogateur. Il lui fit signe de le suivre. Le mouvement n’échappa pas à Bassma qui s’éloigna du feu pour accompagner les deux amoureux, curieuse de connaître la nature du présent.

Le shale s’arrêta devant une porte, l’ouvrit mais n’entra pas, proposant à Bintou de le faire en premier.

- C’est l’entrée de derrière, précisa-t-il. L’entrée principale se trouve dans la rue parallèle mais l’élément le plus important t’attend ici.

Bintou indiqua d’un geste qu’elle avait compris puis passa l’encadrement en bois avant de s’arrêter, le souffle coupé. Bassma siffla derrière elle avant de lancer :

- C’est quoi, cette chose ?

- Un alambic, indiqua Bintou avant de s’approcher pour le caresser.

Il était parfait. Les joints, les soudures, la finition, pas le moindre défaut.

- Un alambic, répéta Bassma en murmure. Tu vas pouvoir… soigner mon assemblage ?

Bintou observa les étagères. Elles croulaient sous les pots vides n’attendant que d’être remplis. Une réserve que Bintou apercevait à sa gauche contenait des matières premières prêtes à être broyées, ciselées, réduites en poudre, malaxées, distillées…

- Je vais essayer en tout cas, répondit Bintou avant de se mettre au travail alors que le shale soupirait.

- Désolée, dit Bassma. Tu avais espéré en profiter en premier, hein ?

Il acquiesça et Bassma grimaça. Loin de s’éloigner pour la laisser travailler, il s’assit sur un plan de travail pour observer Bintou, buvant chaque mouvement, appréciant visiblement sa présence.

Sous une musique vibrante, Bintou retrouva des gestes ancrés, précis, souriant en comptant volontairement à voix haute en mbamzi sous les yeux levés au ciel de son ancien maître. Des bases prirent forme, puis des produits plus évolués demandant une distillation lente et rigoureuse.

Bintou sut grâce au shen que le soleil s’était levé puis avait disparu sous l’horizon. La fête battait toujours son plein. Les participants ne ressentant jamais la fatigue, elle pourrait tout aussi bien durer éternellement. Seules leurs obligations amèneraient les uns et les autres à quitter le Zenaï. Pour le moment, les esprits étaient festifs.

- C’est prêt, annonça Bintou en se levant.

En réponse, il lui désigna la porte en haut des escaliers. Bintou l’emprunta. Sur le plan de travail, elle déposa l’huile nouvellement conçue avant d’allumer la chandelle d’une étincelle du shen.

- Déshabille-toi, ordonna Bintou à Bassma.

- Ouah ! s’exclama Bassma en découvrant la salle de massage. C’est incroyable !

Elle se dévêtit devant le shale sans la moindre gêne.

- Tu crois que ça va marcher, que je vais atteindre la méditation hyper profonde ? s’enthousiasma Bassma.

- Toutes les conditions sont réunies, en tout cas, affirma Bintou. Tu veux bien l’aider ?

Le shale lui envoya un regard surpris.

- L’aider à quoi ? demanda-t-il.

- À entrer en méditation hyper profonde, indiqua Bintou. Tu y arrives alors…

- C’est ton massage et tes huiles qui m’offrent cette merveille. Tout seul, je n’y parviens pas… et ce n’est pas faute d’avoir essayé, précisa-t-il. Ce n’est pas que je refuse de l’aider. C’est juste que je ne sais pas comment m’y prendre. Je veux bien rester et essayer. Je ne peux pas promettre d’y parvenir.

- Merci. C’est déjà énorme pour moi, assura Bassma avant de s’allonger sur le ventre sur la table de massage. Oh ! C’est doux. C’est confortable. J’adore !

Bintou sourit. Sous la musique lointaine, elle recouvrit ses mains d’huile et fit plonger Bassma en méditation. Elle la connaissait par cœur. De ce fait, ce ne fut pas difficile. Bassma rejoignit très vite une méditation profonde… et y demeura, malgré des heures d’efforts.

Bintou refusait d’abandonner et pourtant, elle le sentait : cela ne donnerait jamais rien. C’était peine perdue. Bassma ne serait jamais soignée. Sa méditation ne passerait jamais le cran supérieur. La déception fut violente pour Bintou. Elle imaginait sans peine ce que cela serait pour Bassma. La Mtawala ne comprenait pas. Pourquoi cela fonctionnait-il pour lui et pas pour Bassma ?

Bintou arrêta le massage sous le regard désolé du shale. Bassma n’ayant pas reçu de message de la Mtawala, elle resta en méditation.

- J’ignore comment l’aider, répéta-t-il.

Bintou cligna des yeux. Elle ne voulait pas arrêter. Elle n’acceptait pas cette situation injuste et cruelle.

- Elle n’est peut-être pas dans le bon état d’esprit, proposa-t-il.

- Comment ça ?

Il sourit en rougissant.

- Hé bien… Je ne médite pas de la même manière pendant tes massages et le reste du temps. À bien y penser, c’est peut-être ça, le problème. Si ça se trouve, je n’ai pas besoin de ta présence.

Il semblait avoir compris quelque chose qui échappait à Bintou. Bassma sortit de méditation sur demande de Bintou.

- Explique-toi, gronda Bintou.

Le shale plongea son regard dans celui de Bassma, se mordit la lèvre inférieure, gronda, avant de soupirer, de renifler pour finalement lancer :

- À quoi tu penses quand tu médites ?

- À Bethlem, indiqua Bassma. C’était mon chien, quand j’étais petite. Il m’a sortie de la merde plus d’une fois. J’ai toujours été une enfant turbulente et peu obéissante. Je n’étais pas protectrice et pourtant, je partais à l’aventure. Bethlem me suivait et guidait mon frère jusqu’à moi à chaque pépin… et je les accumulais.

Bintou sourit. Cela lui ressemblait tellement.

- Pourrais-tu… penser à autre chose ? proposa-t-il.

- Cette pensée-là est la plus forte, annonça Bassma. Lorsque Bintou m’a formée, elle m’a guidée vers ce focus là. Depuis, je ne l’ai pas quitté. Tu penses qu’elle avait tort ?

- Je ne dirais pas cela ainsi, rétorqua-t-il. On ne peut pas enseigner ce qu’on ignore. De plus, disons que… c’est un test. Tu sers de cobaye.

- À quoi suis-je censée penser ? interrogea-t-elle.

Il serra les dents en faisant une grimace. Il semblait extrêmement gêné.

- À la personne de ton choix… tant qu’elle t’excite sexuellement, finit-il par cracher.

Bintou fut soufflée par cette réponse. Il leva les yeux sur elle avant d’annoncer :

- Je ne sais pas si tes pensées étaient impures et perverses pendant que tu me massais, mais les miennes l’étaient carrément.

Bintou explosa de rire à cette indication.

- Pourtant, tu n’as jamais eu… enfin… je veux dire… ça ne se voyait pas, lança Bintou.

- C’est mental, pas physique, précisa-t-il et Bintou hocha la tête.

- Je dois… baiser mentalement pour atteindre la méditation hyper profonde ? s’étrangla Bassma.

- Ça n’est pas totalement illogique, fit remarquer Bintou. Après tout, les elfes des bois sont des gros queutards. Ils pensent au sexe tout le temps…

- Et sont en méditation hyper profonde active, finit Bassma à sa place. Putain… Le sexe, c’est la solution ? Je ne dois quand même pas baiser tout en méditant parce que là, ça ressemble davantage à un viol.

- Juste en pensées, assura-t-il. Du coup, ma compagnie n’est peut-être pas la plus appropriée. Amadou ?

- Euh… non, merci, dit-elle. Si je dois penser à… je préfère autant être seule… avec moi-même.

- Et Bintou, finit-il.

- Je vais tâcher d’oublier sa présence, promit Bassma.

Il sortit sans un bruit, laissant les deux femmes seules.

- Retourne-toi, ordonna Bintou.

- Pourquoi ? gronda-t-elle. Le but est de penser au sexe, pas qu’il soit réel !

- J’ai dans l’idée que les vibrations seront différentes de d’habitude. Je préfère ne pas risquer de rater une corde pour une question de pudeur.

- Je m’en fous de te montrer mon corps. Tu le connais par cœur, gronda-t-elle en se retournant.

- Je ne te toucherai pas de cette manière et tu le sais très bien.

- Je te fais totalement confiance, assura-t-elle avant de fermer les yeux et de respirer profondément.

Bintou ne massa pas Bassma. Elle la laissa faire filer ses pensées et observa son assemblage terne et sombre, à l’affût du moindre soubresaut… qui se produisit sur le genou gauche, porte d’entrée éloignée de l’habituelle. Pourtant, l’effleurer suffit à faire entrer Bassma en méditation.

Bintou n’en revint pas. À peine l’eut-elle touchée que des vibrations partirent dans tous les sens. D’habitude, suivre la voie principale était facile, d’autant qu’elle connaissait Bassma par cœur.

Là, tout partait en tout sens. Cela s’énervait, explosait, tournoyait, tandis que Bassma sursautait et gémissait de manière assez équivoque.

Bintou gronda toute seule. Elle tentait de suivre sans y parvenir. Elle était submergée. Elle refusa de laisser tomber et poursuivit l’incommensurable tâche, permettant à Bassma d’entrer en méditation profonde.

Bintou avait imaginé que cela calmerait les vibrations. Le contraire se produisit. Les tressautements s’accentuèrent. Les yeux de Bassma se révulsaient tandis qu’un sourire complet s’affichait sur son visage. Bintou en soupira de désespoir. Elle était totalement dépassée. Les vibrations étaient bien trop nombreuses, trop aléatoires, trop rapides, trop…

Soudain, Bintou comprit. Elle ne devait pas les suivre mais les guider au contraire. C’était à elle de leur montrer le chemin. Elle les observa, plaçant chaque mouvement dans son palais mental, construisant une carte et bientôt, l’ordre lui apparut au milieu du chaos. Si les vibrations partaient en tout sens, un chemin préférentiel se dessinait.

Bintou massa chaque ancrage, dans l’ordre, suivant la carte mentale. Elle ne suivait plus les vibrations. Elle luttait contre. Cela lui prit une énergie considérable mais bientôt, l’assemblage cessa de se secouer violemment.

Les muscles crispés se détendirent. Les gémissements se firent moins aigus, plus lents, plus rauques, plus sourds, plus lourds, plus lointains, plus forts. La respiration calme, le cœur au ralenti, Bassma devint totalement silencieuse et soudain, tout explosa.

Bintou se retrouva entourée de flocons blancs brillants tandis qu’une neige d’un noir d’encre tombait, assombrissant le sol. Bintou continua à masser selon le même schéma, maintenant bien ancré dans son esprit. Elle n’avait plus besoin de voir l’assemblage. Elle savait où poser ses doigts.

Bintou ne cessa de masser que lorsque, après un long moment, la neige sombre cessa de tomber. Elle se recula et s’assit le sol, à bout de forces. Elle était vidée. Il entra à ce moment-là et d’un geste silencieux, lui demanda l’autorisation de lui toucher l’épaule. Elle accepta d’un hochement de tête et la projection du shale lui rendit un peu de force et d’énergie.

Le shale se tourna vers Bassma et sourit, reconnaissant sans nul doute la méditation hyper profonde.

- Tu ne la réveilles pas ? murmura-t-il.

- Elle a l’air tellement bien, chuchota-t-elle en retour. Elle est en plein orgasme, n’est-ce pas ?

- Je l’étais, en tout cas, précisa-t-il.

- C’est mieux qu’un orgasme occasionné par le sexe réel ? demanda Bintou.

- Pour le savoir, il te faudra lui demander à son réveil. Pour ma part, je ne peux pas le faire, n’ayant pas de point de comparaison.

Il n’avait jamais… À L’Jor, c’était inenvisageable vu qu’il ne faisait pas partie de la caste des reproducteurs et qu’il n’était pas eoshen aux palais de coton. Dans les volcans du nord, encore moins. À Adesis, pas mieux. Bintou ricana. Deux puceaux de plusieurs centaines de générations se tournant autour. Y arriveraient-ils seulement ?

La promiscuité avec lui devenant incandescente, Bintou décida de réveiller Bassma. La kwanza eut à peine le temps d’ouvrir les yeux qu’Atumane débaroula dans la pièce en criant, serrant dans ses bras sa sœur nue sans la moindre gêne.

- Tu as réussi ! Tu… es de retour ! Oh ma chère sœur ! Je suis si heureux !

Bintou sourit tandis que Bassma suffoquait sous l’embrassade brutale et forte de son frère. Bintou contacta son moi intérieur afin de remplir entièrement sa réserve d’énergie.

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Bassma avait disparu et la fenêtre ouverte aérait la pièce, faisant disparaître l’odeur de la précédente huile de massage.

- À mon tour, dit le shale.

Bintou se leva en souriant puis attrapa l’huile réservée au shale, qu’elle avait préparé en même temps que celle de Bassma. Elle la mit à chauffer sur la bougie. Le shale s’était déshabillé et installé pendant ce temps.

- Bonnes pensées, murmura-t-elle avant de trembler devant le corps nu offert.

- Merci, dit-il d’un ton lascif avant de fermer les yeux, le visage barré d’un immense sourire.

Il entra en méditation simple, puis profonde tellement vite que Bintou n’eut même pas le temps de le toucher. La suite nécessiterait-elle seulement ses actions. Y arriverait-il seul ? Avait-il seulement envie d’y parvenir solitairement ? Elle était là. Autant en profiter. Bintou inspira fortement puis se lança.

Bintou retrouva les réflexes. C’était si simple, si naturel, comme de se masser soi-même. Caresser l’assemblage de soie pure était incroyablement agréable, du velours, du cachemire, une douceur indescriptible.

Ses doigts tremblaient. Ses muscles se crispaient. Leurs respirations s’accordèrent. Leurs cœurs battirent à l’unisson.

Il ne bougeait pas. Ses yeux fermés restaient fixes. Il parvenait à penser intensément dans la plus grande immobilité. Bintou se demanda si elle en serait capable.

Elle suivit le chemin principal à travers les ancrages, simple, clair, bien marqué. Rien à voir avec Bassma qui explosait. Lui savait exactement où il devait aller et comment. Bintou ne faisait que l’accompagner, accentuait le dispositif, apportait la cerise sur le gâteau.

Il allait exploser, elle le sentait. Comment ? Elle n’aurait su l’expliquer. Elle le savait, voilà tout. Elle adoucit ses gestes, pesa moins, pour sublimer sans forcer et le résultat arriva, comme prévu. Elle continua son massage doux et délicat à l’aveugle, maintenant la méditation hyper profonde jusqu’à ce que la fatigue la fasse cesser.

Elle s’assit par terre, éreintée et ferma les yeux pour contacter son moi intérieur. Lorsqu’elle reprit conscience du monde extérieur, ce fut pour le trouver assis sur la table, la regardant en souriant.

- Je vais me laver, indiqua-t-il en se levant pour rejoindre la salle de bain attenante.

Bintou voulut lancer le shen vers l’eau pour la chauffer mais constata qu’il l’avait déjà fait. Elle l’entendit entrer dans la baignoire et sourit.

- Ça m’avait tellement manqué ! soupira-t-il. Merci beaucoup !

Bintou se leva pour aller se placer dans l’encadrement de la porte de la salle de bain, à le regarder se prélasser dans le liquide fumant. Il était beau. Elle le désirait intensément, chose qu’il ne pouvait pas savoir, n’ayant plus accès à ses pensées.

- Il y a une manière simple, ceci dit, d’obtenir la réponse à ta question, indiqua-t-il en la fixant intensément.

- Ma question ? répéta Bintou sans comprendre. Quelle question ?

Il sourit pleinement. Bintou fronça les sourcils. De quoi parlait-il ? Quand avait-elle seulement posé une question ? Elle remonta dans ses souvenirs afin de déterminer ce dont il parlait. Sa dernière question était…

Bintou frémit. Comprenait-elle bien le sous-entendu ? Si elle se trompait… Non, elle ne pouvait pas. Si elle saisissait mal et qu’il la repoussait, elle ne le supporterait pas. Elle avait besoin d’être certaine. Pas question de prendre le risque. S’il ne se montrait pas plus explicite, elle ne bougerait pas d’un pouce. Les conséquences en cas d’erreur d’interprétation seraient trop graves. Elle ne mettrait pas en péril leur relation sur une phrase aussi embrumée.

Et puis, désirait-elle seulement faire cela avec lui ? Elle le désirait ardemment, cela n’était pas à remettre en doute. Son corps le réclamait. Elle crevait d’envie de l’embrasser, de le serrer dans ses bras, de le sentir entrer en elle, la remplir, de partager leurs odeurs, de le caresser. Sa peau frémit, son cœur accéléra.

Mais elle n’était pas qu’un bloc de chairs ! Son esprit résista. Était-elle certaine de le vouloir ? Comment tout cela s’articulerait-il ? N’était-il pas un elfe noir, au service d’Elian, reine des elfes ? N’était-elle pas la Mtawala de M'Sumbiji, le pays voisin d’Adesis ?

Certes, les deux peuples s’entendaient bien… pour le moment. Que se passerait-il en cas de conflit, de désaccord ? Cette relation entre les chefs des magiciens de chaque côté de la frontière ne poserait-elle problème ?

Devoir arrêter de le voir pour des raisons politiques lui déchirerait le cœur. Ne valait-il pas mieux ne pas commencer, ne pas risquer de devoir abandonner plus tard, s’évitant ainsi une souffrance future ?

Son cœur hurla son désaccord. Ses émotions lui assénèrent de se lancer et peu importait l’avenir ! Si ça se trouvait, rien de tel ne se produirait jamais alors pourquoi se priver ? Pour une hypothétique difficulté ?

La raison reprit en vigueur. Comment rester neutre et objective tout en étant en relation intime avec lui ? Impossible ! Ses décisions seraient forcément entachées. Il l’influencerait.

Oui, mais elle aussi l’influencerait. Ils en seraient tous deux conscients et en joueraient, voilà tout. Ça serait à celui qui parviendrait à gagner chaque petite bataille.

Cela ne risquait-il pas, à la longue, de les éloigner ? De ternir leur relation ? De l’assombrir ? D’amener la défiance et la suspicion ? Tous les couples vivaient ainsi, Bintou en était consciente, mais là, leurs rôles respectifs sublimeraient les conflits.

L’amour effacerait les moments délicats. Le sexe effacerait les rancœurs. N’était-ce pas précisément ainsi que les elfes réglaient tous les conflits ? Qui sait, peut-être même atteindrait-elle la méditation hyper profonde active si elle baisait assez souvent…

Elle pouvait tout aussi bien y parvenir en pensant à lui. L’acte en lui-même n’était pas nécessaire !

Il lui avait offert un alambic. Comment s’y était-il pris ? Cela avait dû lui demander des trésors de négociation.

Un cadeau et elle ouvrait les cuisses ? D’autant qu’il ne lui avait pas offert sans arrière pensée. Il désirait avant tout recevoir un massage avec une huile de qualité, présent destiné au plaisir du généreux donateur ! Si elle craquait face à ça, il gagnerait toutes les batailles. Mieux valait ne pas se mettre en position d’infériorité dès maintenant.

Elle ne voulait pas baiser en réponse à l’alambic, ni à la fête, ni à rien d’ailleurs. Elle avait envie de lui. Elle l’aimait, profondément, sincèrement.

Lui ? Ou un mirage ? Que savait-elle vraiment de lui ? Sa narration avait-elle seulement été sincère ? Il avait tout aussi bien pu mentir et lui raconter des sornettes. Qui pouvait vérifier ? Seul survivant d’un peuple massacré, nul ne pourrait corroborer ses propos. Fait bien pratique.

Il avait dévoilé ses faiblesses, ses manquements, ses erreurs, ses fautes. Quand on ment, on se met en valeur. On ne s’enfonce pas.

Sauf si on veut amener l’autre à s’apitoyer ! Il te mène par le bout du nez !

Bintou était perdue, tiraillée entre raison et sentiment. Elle désirait plonger dans cette baignoire et ne faire qu’un avec lui, méprisant les conséquences, écoutant son cœur, s’abandonnant à l’adolescente amoureuse.

L’adulte la retenait, la muselait, la contenait, la ramenait à la réalité, à ses obligations. Elle avait des centaines de kwanzas à gérer, à finir de former, des anciens à rassurer, un peuple à soutenir, une nature à protéger. Elle n’avait pas le temps pour ces bêtises.

Elle méritait bien une petite pause ! N’avait-elle pas assez payé ? Des années de solitude, de peine, de souffrance, d’ennui, de privation. Baiser la libérerait de toute cette tension. Elle n’en ressortirait que plus détendue et à même de réfléchir.

À condition qu’elle ait bien compris le sous-entendu. Après tout, il se contentait de la fixer intensément. S’il voulait vraiment qu’elle le rejoigne, il lui enverrait un signe, n’importe quoi, qui indiquerait que définitivement, le passé disparaissait. Qu’il n’était plus le maître. Qu’elle n’était plus l’esclave. Qu’il n’était plus ni un eoshen, ni un Tewagi. Qu’elle n’était plus une protectrice. Qu’il n’était plus tenu par les anciennes règles. Que L’Jor et ses lois interdisant le sexe à tout non reproducteur avaient disparu.

Oui, s’il voulait vraiment qu’elle le rejoigne dans ce bain chaud, il enverrait un signal, n’importe quoi. Sans cela, elle ne bougerait pas. Le risque était trop grand.

Comment pouvait-il le lui faire savoir ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Elle était paralysée. Elle désirait ardemment le rejoindre. Seule l’appréhension d’avoir mal compris la retenait maintenant. Elle était prête. Elle en était maintenant certaine : elle l’aimait, lui.

Des obstacles, il y en aurait et ils les vaincraient, à deux, plus forts que jamais. Ils formeraient un couple uni et unique, bravant les montagnes, construisant dans ce monde nouveau une horloge bien à eux.

Le voulait-il ? Son désir était-il vraiment de la voir venir le rejoindre ? Avait-elle seulement bien compris ? Après tout, la marge d’erreur était énorme. Se faire rembarrer était inenvisageable, insupportable, atrocement douloureux.

Non, mieux valait jouer la prudence et rester là. Ils avaient tout le temps. Rater une occasion n’était pas grave. Aller trop vite serait dévastateur. À moins qu’il n’exprime clairement la rupture avec le passé, elle ne bougerait pas.

Sans perdre son magnifique sourire, il pencha la tête puis, en prenant soin de bien articuler, lança :

- Je m’appelle Anamerh.

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Lilisa
Posté le 27/09/2023
Salut Nathalie,

J'ai fini Destins Croisés il y a quelques temps déjà, mais je voulais réfléchir un peu avant de poster un commentaire.

Je pense que je vais entièrement relire l'histoire et essayer de poster un commentaire à la fin de chaque, pour dire ce qui, selon moi, va ou ne vas pas.

Sinon, le scénario en lui-même est très beau, mais je pense que c'est un cas où la plume peut être amélioré. Le scénario est complexe mais compréhensible mais je trouve que cela manque un peu de description.

Sinon, parfois tu passes des jours, des lunes ou des années et on ne le sait pas parce que ce n'est pas précisé. Peut-être pourrais-tu rajouter des indications sur le temps qui s'écoule ?

Pour revenir à l'histoire en elle-même, je la trouve complètement beaucoup très ( expression très française :-) ) réussie. C'est assez étonnant l'ascension qu'ont tous les personnages à un moment donné puis la chute parfois rebondie.

Par exemple, pour Elian qui je trouve a plusieurs ascensions, la première est quand elle devient, la chute quand son peuple commence à la mépriser, et deuxième ascension quand elle atteint la méditation hyper-profonde active et commence à former Adesis, puis rechute quand elle devient "esclave" de Narhem, puis re-ascension quand Narhem meurt et qu'elle se sent enfin reine d'Adesis.

Pour conclure, je trouve cette histoire très réussie et je vais de ce pas relire les chapitres dans l'ordres afin de poster un commentaire à la fin de chaque chapitre.
Nathalie
Posté le 27/09/2023
Salut Lilisa

Merci beaucoup pour ton commentaire. Je suis ravie de savoir que le scénario et ses rebondissements te plaisent.

Beaucoup de gens me disent que ça manque de descriptions et pourtant, j'en ai rajouté énormément en relecture mais j'entends et n'hésite pas à pointer du doigt là où tu trouves que ça manque.

Pour le temps qui passe, je tiens vraiment à éviter le vocabulaire temporel afin de rester dans l'ambiance moyen-âge (où compter le temps n'existait pas). J'ai normalement totalement éliminé les secondes, minutes, heures et mois (remplacés par lunes pour ce dernier cas). Les semaines sont parfois remplacées par "quartier de lune". Je crois avoir réussi à presque totalement éliminé "jour". Quant à année, j'ai beau avoir tout essayé, impossible de l'enlever. Les lecteurs seraient vraiment trop perdus. Normalement, on "comprend" le temps qui passe grâce à la maturité du personnage, aux enfants qui grandissent, aux adultes qui vieillissent, comme cela se faisait avant la révolution française et les industries ayant monétisé le temps, rendant nécessaire son comptage. De ce fait, je ne sais pas bien comment aider davantage le lecteur dans son appréciation du temps, notion tellement ancrée dans notre mental quotidien moderne que nous en passer nous semble impossible.

J'attends avec impatience ton retour en arrière dans cette seconde lecture que je te souhaite bonne !
Lilisa
Posté le 28/09/2023
Sinon la parution ... c'est pour quand ?
Nathalie
Posté le 28/09/2023
Je ne l'ai pas envoyé à une maison d'édition. 3 millions de caractères, ça ne passe pas. Si tu connais une maison d'édition intéressée, je suis preneuse...
Lilisa
Posté le 06/10/2023
Sinon ( oui je suis une adepte des "sinon" ) quand tu dis que tu es arrivée deuxième chez Bragelonne ( bien qu'apparemment ce soit un refus normal ) tu parles de quelle histoire exactement ?
Nathalie
Posté le 06/10/2023
Je parle de celle-là mais à l'époque, seule l'arc d'Elian existait. Narhem et Bintou (qui n'avait même de nom à ce moment-là, juste la magicienne noire en robe blanche) n'étaient que des personnages secondaires.
Lilisa
Posté le 06/10/2023
Ah oui donc en fait tu l'as complètement revue depuis ! Je ne vois pas du tout l'histoire vue par un seul personnage, je ne la vois que comme un triptyque. Mais c'est sûr que c'est un plus intéressant quand la narration de plusieurs personnages s'entrecroisent. Enfin, je trouve.
Nathalie
Posté le 06/10/2023
Je l'ai totalement retravaillée (en bien j'espère). 20 ans à supprimer des chapitres entiers, en créer d'autres, chercher un équilibre, danser sur un fil, faire des recherches, rajouter, enlever, peaufiner. Au début, par exemple, Lorendel n'était même pas le fils d'Elian (c'était son neveu) et elle n'était pas amoureuse de son frère (pour ça, j'ai dû accepter de travailler un peu sur moi). Tout comme Dolandar n'était pas son père (là aussi, j'ai dû travailler sur moi car ma propre relation avec mon père étant mauvaise, créer un lien de confiance aussi fort entre père et fille a été très difficile). Cela explique aussi que j'ai besoin d'être rassurée sur la cohérence du résultat. Il y a eu tellement de modifications !
Lilisa
Posté le 06/10/2023
Lorendel était le fils de Ceïlan ou de Beïlan ? Et Elian était amoureuse de qui ? Et comment se fait-il que Dolandar ait autant d'autorité sur elle s'il n'était pas son père à la base ? ( j'ai encore des dizaines de questions mais après je me dis que ça fait beaucoup )
Nathalie
Posté le 06/10/2023
Lorendel était le fils de Ceilan (et Theilia, qui a perdu en importance dans la nouvelle version). Et Elian n'était même pas reine ! Elle avait refilé le bébé à son frère Ceilan (comme quoi...). Et Beilan n'avait jamais été roi (j'ai vachement modifié le scénario). Elian était amoureuse folle de Theorlingas et ne voyait que lui. Dolandar était un personnage secondaire sans saveur qui ne servait que de vague garde du corps de loin. Tu n'imagines pas la gueule de la première version par rapport à celle-là. Quand je réécris, je n'y vais pas de main morte. Je me fiche de virer des chapitres entiers et de recommencer. Ca me semble même normal ;)
Lilisa
Posté le 06/10/2023
Elian n'était pas reine ? Ah oui d'accord tu as vraiment tout changé ! Mais du coup elle était quoi ? Elle était proche du roi/ reine quand même parce que sinon elle n'assiste qu'au second plan à la création d'Adesis par exemple
Nathalie
Posté le 06/10/2023
Adesis n'existait pas non plus. Non mais vraiment, j'ai rajouté énormément !
Lilisa
Posté le 07/10/2023
Mais du coup il se passait quoi ? et c'était quoi le titre ? et le pitch ?
Nathalie
Posté le 07/10/2023
Ca s'appelait Eldarin et c'était juste l'histoire d'Elian, une jeune humaine qui découvre être une elfe et a du mal à accepter son elficité. Ca se terminait quand Elian embrassait sa nature Eldarin (en s'éloignant du monde des humains). Que de changements depuis !
Lilisa
Posté le 07/10/2023
Ah oui en effet ! Mais du coup elle était quand même pourchassée par Narhem ou l'anneau d'Elgarath n'existait même pas ?
Nathalie
Posté le 07/10/2023
Il y avait bien une lutte entre Narhem et elle pour l'anneau d'Elgarath mais à l'époque, il me semble qu'elle le tuait d'une flèche de métal noir sur les terres sombres. Sa réussite n'est pas plus honorable dans cette version. C'est juste différent.
Lilisa
Posté le 07/10/2023
Et du coup qui était roi/reine des elfes ? Et est-ce qu'on parlait des elfes noirs ? Les deux peuples étaient rassemblés ?
Nathalie
Posté le 07/10/2023
Ceilan était roi. Le roi de Falathon était Brian (qui ne mourait pas et avait un frère, d'ailleurs, le truc qui ne servait à rien et qui donc a disparu. Il trahissait son frère en étant soudoyé par Narhem mais honnêtement, si je l'ai enlevé, ce n'est pas pour rien.)
Les elfes noirs existaient mais vaguement, la nuit, dans le brouillard et qui était roi là-bas, on s'en foutait totalement. Non mais vraiment, rien à voir. J'ai énormément retravaillé et fouillé. Tout est plus développé maintenant. C'est ma manière d'écrire : mon premier jet est rarement bon. J'y repasse plusieurs fois et je n'hésite pas à retirer, recommencer, faire disparaître des personnages ou des objets. Je suis preneuse de toutes les critiques que je prends en compte (même si elles me font mal sur le coup. Je dors. Je rumine et je finis par modifier en conséquence).
Lilisa
Posté le 07/10/2023
Et pas de kwanzas j'imagine ? On se fichait royalement de M'Sumbiji ?
Nathalie
Posté le 07/10/2023
Ca n'existait même pas... Je te dis : rien à voir. J'ai tout repensé, tout assemblé. Un travail de 20 ans !
Lilisa
Posté le 07/10/2023
Ah oui quand même ! Un âge que je n'ai même pas !
Lilisa
Posté le 08/10/2023
Sinon je me disais pour les maisons d'éditions : pourquoi ne pas couper l'histoire en deux et en faire une duologie ? Par exemple premier tome : du début jusqu'à l'obtention de l'anneau d'Elgarath et deuxième tome : de l'obtention de l'anneau d'Elgarath jusqu'à la fin ?
Nathalie
Posté le 08/10/2023
Le problème est que souvent, les maisons d'édition demandent un roman unique pour une première mise en relation. Alors j'envoie mes autres, en attendant un accord pour pouvoir présenter Destins croisés. Et si on doit découper, vu que c'est un tryptique, ça serait plutôt en trois...
Lilisa
Posté le 08/10/2023
Oui, c'est vrai mais j'aime bien l'idée que les chapitres s'entrecroisent. Sinon peut-être tenter l'auto-édition ?
Nathalie
Posté le 08/10/2023
Je suis nulle en communication. Je déteste instagramm et tiktok et tout passe par ça aujourd'hui. Déjà, je me suis forcée à avoir un compte facebook (et à dire des trucs dessus), tu n'imagines pas la difficulté que c'est pour moi. Non, je me sais nulle en publicité. Ca ne marchera pas. J'ai besoin que quelqu'un s'en charge pour moi. J'ai un métier à plein temps. Je suis mère de famille. Je ne peux pas en plus gérer la vente de mes romans...
Lilisa
Posté le 08/10/2023
Ah oui c'est sûr ça fait beaucoup ...
Lilisa
Posté le 09/10/2023
Re-bonjour,
question par rapport aux couvertures : je les trouve hyper belles et je me demandais comment tu les faisais
Nathalie
Posté le 09/10/2023
Donne moi un moyen de te contacter en privé (discord, mail, facebook) et je te repondrai volontiers
blairelle
Posté le 11/09/2023
« Une histoire de champ magnétique, de force nucléaire et de gravité, expliqua Bintou. Moi non plus je n’y comprends pas. »
Mais euh, je veux l'explication !!

Et sinon, pour Elian, elle s'est guérie du métal noir en pensant à Ceïlan, donc en entrant en méditation hyperprofonde (état dans lequel elle n'était pas avant parce qu'elle a été élevée par les humains), mais du coup si ça a guéri définitivement sa blessure au métal noir ça veut dire que le métal noir blesse en touchant à l'assemblage, de la même manière qu'Ariane a blessé Bassma, et on sait toujours pas comment et pourquoi ça fonctionne le métal noir !

Et sinon, belle fin : l'arc de Narhem s'achève à sa mort satisfait (il a bien régné sur Eoxit et Falathon, et il s'est vengé des elfes noirs de L'Jor), l'arc d'Elian à sa victoire complète, et l'arc de Bintou à sa rupture définitive avec le passé maître-esclave. Et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants.
Nathalie
Posté le 11/09/2023
Elian est en effet entrer en méditation hyper profonde active. Ravie que mes lecteurs soient capables de le comprendre. Ça me rassure.

On ne sait en effet pas comment fonctionne le métal noir et alors ?

Je suis ravie que la fin te plaise. Chaque arc arrive en effet à son terme pour le meilleur ou pour le pire.

Maintenant, si ça te plaît, "Sucreries" et "Sacrifice", deux courts romans dans le même univers.

Bonne lecture !
blairelle
Posté le 11/09/2023
Et alors ? Comment ça, et alors ? Mais moi je veux savoir comment ça fonctionne ! Et pareil pour la ville en lévitation !

Je vais regarder ça, mais je vais essayer de me calmer un peu sur la lecture (quand je disais que je me droguais, c'était pas faux, ça commençait à avoir des effets sur ma santé même si évidemment c'est moins grave que les "vraies" drogues haha), merci en tout cas de m'avoir donné de quoi lire pendant cette période, j'en avais besoin
Nathalie
Posté le 11/09/2023
Je suis ravie de t'avoir permis de trouver un peu de bonheur à travers mes mots ces derniers temps. Tu les as dévorés, en effet. Prends soin de toi !
blairelle
Posté le 12/09/2023
Et d'ailleurs une dernière remarque : le sexe a vraiment beaucoup d'importance dans l'histoire, ce n'est pas gênant en soi mais je ne pense pas que ce soit adapté pour des enfants de moins de 12 ans. Je ne sais plus si je l'avais déjà signalé au chapitre du viol de Narhem, j'ai remarqué assez tard que c'était classé "tout public"
Nathalie
Posté le 12/09/2023
J'ai essayé de ne pas décrire les scènes en elle-même. Tu mettrais carrément un interdit aux moins de 18 ans ou juste moins de 12 ans ?
blairelle
Posté le 12/09/2023
Je pense que -18 c'est un peu extrême, -12 ça me semble assez, peut-être -16 mais ça dépend d'à quel point on est tolérant (et à quel point les ados sont matures sexuellement de nos jours, j'avoue que je me tiens quelque peu à l'écart de ces bêtes-là)
Nathalie
Posté le 12/09/2023
Matures ou pas, ce n'est pas à nous de les déniaiser trop tôt non plus. Ok, je change le public cible.

Au fait, tant que j'y pense : maintenant que tu as fini, as-tu des questions non résolues ? De celles que tu avais au début du roman ? J'ai toujours peur de rater des trucs !
blairelle
Posté le 12/09/2023
Oui : comment ça fonctionne le métal noir ? Et pourquoi Elian est-elle un caméléon ? Et une question débile, mais les elfes ont-elles leurs règles quand elles ne sont pas enceintes ? Et le cramage de Bassma ça fonctionne comme Ariane ? Et à la toute fin de l'histoire, il ressemble à quoi le tissage de Bintou ?
Nathalie
Posté le 12/09/2023
Le métal noir : mystère jamais élucidé
Elian : je devrais peut-être l'expliciter davantage, en effet
Les elfes n'ont jamais leurs règles, non. Je le dis lorsqu'Elian parle avec Katherine et Althaïs.
Le cramage de Bassma, je ne comprends pas ta référence à Ariane.
Faiza voit le tissage de Bintou lorsqu'elle "voit" pour la première fois. Je pourrai peut-être rajouter une autre description à la fin, pourquoi pas.

Merci pour tes réponses. Je vais y réfléchir.
blairelle
Posté le 12/09/2023
Ah j'ai mal formulé ma question pour Bassma :
Le cramage de Bassma par Ariane, ça fonctionne comment ?
Nathalie
Posté le 12/09/2023
Personne ne le sait en fait et aucun eoshen ou kwanza n'a envie d'essayer (on comprend bien pourquoi). Après, il n'est pas impossible dans une suite que ces recherches soient menées et aboutissent mais en l'état, s'attaquer magiquement à quelqu'un en méditation hyper profonde active, ce n'est pas bon :)
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