Chapitre 7

Par Enoxa
Notes de l’auteur : Petite note : je viens de prendre une grande résolution ! Essayer d'écrire un chapitre toutes les deux semaines. Autant ça me forcera à avancer ce texte, autant ça m'aidera à être plus active sur Plume d'Argent. Je crois que c'est gagnant-gagnant ^.^

Rare sont les moyens de communication sur de longue distance. Alors, quand le téléphone et les câbles de télécommunication sont entrés dans nos vies, ça a eut l'effet d'une bombe. La famille éloignée, les connaissances vagabondes, les grands voyageurs, tout le monde est maintenant à notre portée. L'information à portée de doigts. Cependant, on a tout de même noté une recrudescence des pannes des centrales électriques entre la période des installations et les dix années suivantes : la production d'énergie était dix fois trop faible par rapport à la demande. Heureusement, la C.C.M. a pris le problème à bras le corps et plus aucune panne n'a été signalé. À la gloire de nos protecteurs !

Article Avancées technologiques, tiré de la revue ENOXA

de Matrix


 

Je soupire encore une fois et m’écroule dans le canapé, sans même prendre la peine de retirer ma veste. Encore une journée où je n’ai rien fait de productif. Et ce sera la même chose pour demain et pour après-demain… Lentement, je ferme les yeux, sombrant dans une douce torpeur, cette même pensée tournant en boucle dans mon esprit. La vie pourrait être si simple si j’y mettais un peu du mien. Si simple…

Dring !
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je me relève d’un coup et fixe d’un mauvais œil le téléphone. Le vieux combiné est écaillé par endroit et le cadran est un peu grippé : il faut s'y reprendre plusieurs fois avant de pouvoir composer un numéro. Je me dirige vers l'appareil en folie. Qui peut bien m’appeler à cette heure-là ? Il est presque vingt-trois heure ! Réarrangeant vaguement mes vêtements froissés, je marche en direction du combiné. C’est sûrement un faux numéro ; personne ne serait assez cinglé pour appeler chez nous… chez moi.

Un doux souvenir me revient en tête. C’est un peu comme ces films d'horreur : il pleut, il fait nuit, le téléphone sonne mais personne à l’autre bout du fil. Je souris à cette idée. Quand on était petite, Aldena adorait me faire peur avec ces histoires. Évidemment, j’y croyais dur comme fer et passais des nuits à me cacher sous ma couette, zieutant à intervalle régulier Aldena qui ronflait dans le lit à côté du mien. Rien ne pouvait l'ébranler. Ce temps est déjà si lointain maintenant… Mes doigts se posent sur le téléphone.

Crac !

Je me tourne vers la fenêtre. Ma main est posée sur Éverine. J’ai cru entendre quelque chose dans le jardin. J’observe anxieusement, à travers la fenêtre, le gazon mal tondu et les buissons hirsutes. La pluie tombe dru ; des gouttelettes d’eau coulent le long de la vitre. Rien ne bouge dehors. Ça doit encore être mon imagination qui me joue des tours. Je décroche finalement le téléphone.

- Allô ?

- Sol', enfin ! Il faut que tu partes ! Tout de suite !

- H-Harion ? Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi es-tu aussi paniqué ?

Je regarde une nouvelle fois dehors. Le noir total. Harion est si calme d’habitude : même s’il est peureux à souhait, il le cache et fait toujours preuve de beaucoup de sang-froid. Seulement, là, il est complètement terrifié. L’angoisse me prend à la gorge. Mon cœur panique.

- Il faut que tu partes ! Ils vont bientôt arrivés ! Fu… !

- Qui ça ? Harion ? Harion !?

Bip… Bip…

La communication a été coupée. Je repose avec angoisse le téléphone. Tout me semble silencieux dans cette grande maison. Trop silencieux. Même la pluie dehors n’arrive pas à couvrir la tension dans l’air. Les secondes passent. Mon angoisse augmente d’un cran. Des tremblements agitent mon corps. Je ferme les yeux, complètement terrifiée. Des cris, des flammes hantent mon esprit. Je serre les poings ; ces visions s'effacent. Il faut que je fasse confiance à Harion. Il faut que je fasse confiance à Harion ! J’inspire profondément. D’un coup, je m’élance vers la porte d’entrée. La porte est ouverte en un quart de tour. Une bise glaciale m'accueille. Je me fige d'effroi. Un cri meure sur mes lèvres.

Trop tard…

– Plus un geste. Vous êtes en état d'arrestation.

Le canon glacial d'une arme à feu est posé sur mon front.

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