Chapitre 7 : Qui est là?

Notes de l’auteur : Attention. Des scènes gores pourraient heurter certaines personnes.

 

Qui est là?

(Camille, Armel)

 

 

 

   « Daedalus Anima », prononça Camille. De sa bibliothèque, virevolta le livre sacré. Les pupilles de Camille brillaient de mille feux, les pages tournoyaient pour s’arrêter net et noter la date du jour. Camille pensa:

   « Amélie, c’est le nom de ma nouvelle prof de littérature. Je ne sais pas pourquoi, mais tout le monde la considère avec admiration et consternation. Amélie m’a regardée, hier, à la troisième rangée, prête à la servir, prête à m’asservir.

   Elle a fait l’unanimité auprès de tous les élèves! Sonia était subjuguée. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui jeter un coup d’œil. Bien évidemment, elle m’a offert son expression foudroyante, masque péremptoire, reflet de son désordre intérieur.

   Amélie, Melle Delhanges, je devrais dire car après tout il s’agit de mon professeur, porte bien son nom. Melle Delhanges, j’en ai entendu parler des centaines de fois. Je connais presque tout d’elle, du jour de sa naissance où elle a failli mourir à cause de problèmes pulmonaires, à la remise de son diplôme quand elle a éclaté en sanglots parce que son père, décédé à ses trois ans, était absent.

   Melle Delhanges, petite fille sage et délicate qui n’a jamais attrapé un chien par la queue parce qu’elle a toujours su ne pas faire mal.

   Il n’est pas dans mes habitudes de m’éprendre aussi hâtivement d’une personne mais je dois bien avouer qu’elle est une exception étonnante.

   Cela me fait penser, et peut-être n’y a-t-il aucune comparaison possible, à la vive émotion que j’éprouvais étant petite fille lorsque j’apercevais un animal attendrissant, à la beauté parfois dangereuse. Tout de suite cet élan d’amour inéluctable, cette tendresse infinie et irrationnelle qui vous pousse à marcher, à tendre les bras vers cet être mystique. Face à soi, ce petit animal aux allures inoffensives voire frêles, désireux peut-être d’une caresse ou d’un regard attentif lui signifiant: tu existes. J’ai besoin d’être utile, de faire office de témoin existentiel. C’est ce que j’éprouvais régulièrement, enfant.

   Aujourd’hui, je m’arrête parfois devant l’un de ces êtres et je sais que nous avons échangés nos rôles, je découvre enfin qu’il en fût toujours ainsi.

   En regard de cela, je réfléchis, je me tâte et l’évidence est toute faite: ce sont eux nos témoins. Nous n’avons pas plus d’importance qu’eux, chacun à sa place et possède un rôle bien défini. Mon complice, mon meilleur ami, le seul à savoir ce que je suis et pourquoi je le suis, l’unique témoin de mon devoir incontournable et de ma peine inconsolable. Salem.

   J’avais huit ans, le souvenir est encore frais dans ma mémoire, quand il m’a adoptée. Il faisait très froid, l’hiver frappait le pays de ses tempêtes tétaniques, la neige drue et persistante recouvrait le paysage sans laisser une couleur la trahir.

   Il devait être approximativement 20h, je marchais avec ma mère. Nous venions de rendre visite à ma grand-mère, laquelle avait dû supporter mes lamentations toute la soirée. Je voulais un chat et, pour ne pas changer, mes parents n’étaient pas du même avis.

   Armel était resté au chaud à la maison, près du feu, mon père devant son journal, comme il en était des longues soirées d’hiver. Ma mère, supportant mal une existence sédentaire, avait pour habitude de m’emmener voir ma grand-mère afin d’en apprendre les bonnes choses de la vie… Je ne l’écoutais presque jamais et j’avoue ne pas me sentir ignare pour autant. Soit ! Je voulais un chat, je voulais un chat et … je voulais un chat !

   Par chance, ma mère a cédé à ce qu’elle qualifiait de « caprice »  (ce n’était pas un caprice, j’en avais besoin !) et m’a donné le champ libre quant au choix de l’animal en question avec comme condition: « Au premier faux pas, il dégage ! ». Qu’est-ce qu’un faux pas, on se le demande…

   Toujours est-il que j’en fus ravie et lui répondis d’un air débonnaire: « Je lui apprendrai à marcher ».

   Un petit chaton à élever, avec qui jouer, se coucher, se lever, un petit être rien que pour moi, confiant, naïf, fragile, tout ce dont j’avais besoin.

   Nous commençâmes donc les recherches en scrutant les fenêtres des maisons pour y trouver une annonce offrant un chat. Ah ! Oui, j’avais oublié, il était nulle question d’acheter l’animal !

   C’est bien connu, dès que l’on cherche quelque chose, qui plus est un animal, on ne trouve rien. Arrivées à quelques cent mètres de chez nous, nous entendîmes de la musique.

   Il y avait une fête donnée dans une des maisons du quartier St Baptise, là où j’ai passé mon enfance. Malgré le froid, la porte d’entrée était grand ouverte et donnait directement sur la salle de séjour. C’était un anniversaire où les chats étaient rois. Je n’ai pas su les compter tant ils étaient nombreux, ils devaient certainement être une bonne quinzaine. Tous pareils: blancs et gris. Tous pareils, sauf un. Tous aimés, choyés, sauf un. Parce qu’il était noir, ce petit chat se voyait maltraité par des maîtres indignes de porter le nom d’humain.

   Toute la bande avait droit au repas, aux caresses et lui, tournoyait, squelettique,  les pattes écartées, les ongles arrachés, le nez en sang, accroché à un bâton par le bout de sa queue. Si quelqu’un lisait ce que je suis en train d’écrire, il serait persuadé que j’ai halluciné. Et bien non ! Parce qu’il était bizarre, m’ont-ils dit, ils ne voulaient pas de lui.

   Mais le chat revenait toujours malgré les coups ne connaissant rien d’autre. Il ne savait pas qu’il pouvait exister un foyer où une petite fille l’accueillerait avec sa tendresse à l’état pur et ferait de lui son ami le plus intime. Un foyer où il pourrait manger à sa faim, dormir sans avoir peur d’être réveillé par un coup de pied, soigné quand il serait malade, écouté quand il aurait envie de s’exprimer et consolé de son chagrin.

   Un foyer où il serait aimé, tout simplement. J’ai vu cela enfant et j’en pleure encore en y pensant. Le chat m’a regardée et je fus comme foudroyée. C’est assez difficile à expliquer mais il s’est passé quelque chose d’extraordinaire à cet instant. Nous nous sommes reconnus. Nous étions liés, c’était fait.

   Ma mère ne s’est pas arrêtée, elle m’a dit: « Dépêche-toi, il fait froid, nous chercherons demain si tu veux ». J’ai baissé la tête et l’ai rejointe.

   De retour, au chaud, je ne pus retenir mes larmes et je me suis effondrée dans les bras de mon père. Je revoyais ce petit chat, bien qu’adulte, parmi tous ces gens, tous ses semblables qui ne lui manifestaient aucune reconnaissance. J’ai dit à mon père que je le voulais. Nous repartîmes tous les deux dans l’espoir de le sauver.

   Cela prit à peine cinq minutes, ses maîtres nous l’offrirent avec un grand plaisir en précisant qu’il reviendrait les voir car c’est ce qu’il faisait toujours. Moi, je savais qu’il ne reviendrait pas et j’avais raison.

   ––  Comment tu vas l’appeler ?, me demandèrent-ils, en m’adressant un faux intérêt.

   ––  Il n’a pas de prénom ?, répondis-je, ébahie.

   Ils se mirent à rire à pleins poumons en secouant la tête.

   ––  Comment donner un nom à un chat de sorcière, tu l’as bien vu ? Il est bizarre, moche et dégueulasse. Il ne te fait pas peur ?

   ––  C’est vous qui me faites peur, leur lançai-je du haut de mes huit ans, et il s’appelle Salem,  puisque c’est un chat de sorcière !

   Et j’ai levé les mains comme pour leur  jeter un sort en criant: « BOUH!!! ».

   Mon père, mal à l’aise, eut un petit rire gêné et m’excusa. Nous sommes repartis d’un bon pas, après qu’il m’ait forcée à leur dire merci, Salem emmitouflé dans mon gros manteau.

   Je l’ai sauvé et il fut le premier d’une longue lignée car c’est à partir de ce jour que des changements se sont produits en moi et que j’ai senti que moi aussi, j’étais bizarre…

   Assis sur «  Harry Potter et les reliques de la mort », il m’observe de ses yeux mi-clos, ses ronronnements ponctuent chacun de mes mots dans un bercement régulier. A toi Salem, je ne peux dire que: merci. Merci pour la délicatesse de tes pattes veloutées, le matin sur mon ventre, tu montes et descends comme un ascenseur au rythme de ma respiration.

   Merci mon ami, merci pour ta truffe sur mon nez, ta manière bien élégante de me dire « bonjour ». Tes fines babines sur mes lèvres quand tu te régales de mon souffle, et tes petites oreilles pointues, tendues vers ma voix pour comprendre et traduire mes pleurs dans leur langage le plus intime.

   Merci, mon compagnon, de veiller à ne pas me blesser lors de nos jeux effrénés et de rentrer tes ongles à l’intérieur de tes petites pattes appétissantes de câlins. De me suivre avec ce fardeau qui est le mien et de m’aider au quotidien à le porter sans trop broncher, sans trop me plaindre.

   Merci, mon complice, pour ta queue toujours en alerte, alarme infaillible quand s’approche l’intrus, elle rode comme une onde et me chatouille le menton à l’approche du réveil.

   Merci, mon confident, pour nos conversations interminables sur notre mal de vivre ou notre bien-être, merci pour ces mots doux que nous partageons sans vergogne et cette intimité supérieure qui est la nôtre. Car nous avons eu la patience l’un pour l’autre d’apprendre nos langues respectives et je n’ai jamais entendu plus beau discours que le tien.

   Merci pour ta patience donc, merci de me conter ta vie surprenante, de partager mes peurs, mes angoisses, mes envies de jouer la comédie ou d’être moi-même, mes fous rires, mes coups de colère, mes coups de gueule, mes coups de blues, mes coups de pompe et mes désirs. Merci de partager mes rêves Salem et cette vie moins signifiante que la tienne mais qui s’enrichit à ton contact.

   Merci pour ton intelligence et la sagesse que tu m’enseignes, merci d’être ce maître spirituel auquel je m’abandonne sans mesure et sans relâche. Tu n’es pas à moi, même si je t’appelle « mon chat » mais c’est parce que nous sommes faits l’un pour l’autre. Nous sommes égaux et je n’obéis qu’à ton amour inconditionnel.

   Merci pour ta fourrure soyeuse que je me délecte à caresser inlassablement, merci pour ta douceur immaculée et ta présence constante. Merci de te blottir contre ma poitrine et d’atténuer ainsi mes plus grands  maux. Merci de m’accepter, de m’aimer pour et comme je suis, sans jugements, sans tabous, sans questions, sans jalousie, sans chichi ni tralala, en toute simplicité avec ce don si précieux de me voir sans mes masques et de me trouver, malgré tout, belle.

   Me rapprocher de toi me permet de mieux me rapprocher de moi-même et d’apprivoiser mes nouvelles émotions. Pour tout cela, merci Salem, merci d’exister et de m’aimer. Je t’ai sauvé Salem et, en échange de mon amour, tu me fais don de ta vie. Merci de me regarder.

   C’est à ce même titre que, je ne sais pourquoi, j’aimerais remercier Melle Delhanges. Melle Delhanges, Amélie qui, tout à l’heure, entre un geste fin et un sourire, m’a regardée et reconnue moi qui croyais être invisible.

   A la fin des cours, j’ai foncé à la danse. Je n’étais pas à mi-chemin quand la fatigue s’est jetée sur moi. Je me suis arrêtée un moment pour reprendre mon souffle. Dès que je me suis remise à marcher, encore cette lourdeur dans les jambes, les bras, la tête. Je n’ai pas tout de suite compris ce qui pouvait bien se passer.

   Quelques minutes reposée dans le parc, je pensais être d’aplomb. Et bien non, j’ai dû me résigner et rentrer. Armel était devant une émission littéraire, enregistrée la veille car, les programmes les plus intellectuels ne sont diffusés que très tard. Mon petit écrivain en herbe qui prose déjà comme un grand sur ses pages même s’il s’exprime comme un enfant de son âge quand nous conversons ensemble.

   Etant reliés par je ne sais quel lien symbiotique, il se doutait de ce retour inhabituel. Il m’attendait. Je le sais, je l’ai lu dans ses beaux yeux de chat. Ils me disaient quelque chose comme:

   ––  T’es là ma Camille, je savais que tu allais arriver.

   Quand il a posé sa petite main sur ma joue, si tendrement, j’ai compris:

   ––  T’es fatiguée, j’ le sens, r’pose-toi .

   Il m’a attirée vers les escaliers. Nous sommes montés. Il est resté devant la porte de ma chambre avec ce point d’interrogation que j’imaginais au-dessus de sa chevelure: « Pourrais-je entrer ? ». Pauvre petit bonhomme à qui j’ai longtemps interdit l’entrée de ma chambre de peur qu’il ne découvre mon secret. Et je l’ai enlacé, serré dans mes bras, porté jusqu’à mon lit.

   Il ne bougeait pas, se laissait faire, il adorait ça, être à ma merci, s’abandonner à moi avec toute la confiance que l’on peut avoir à cet âge-là, que l’on peut avoir tout court, petit ou grand, parce qu’on aime, tout simplement. Mais à cet âge-là, tout de même…

   Cette chambre où il n’a pu que très rarement mettre pied, ce sarcophage inapprochable, retiré du commun des mortels, à quelques pas de ceux-ci, et si loin. Pourquoi ?, me suis-je interrogée.   

   Pourquoi maintenant et pas avant ? Peut-être m’a-t-il fallu d’attendre, peut-être suis-je enfin prête à présent ou peut-être que tout bonnement, je me sens esseulée dans mon intérieur. J’ai peut-être envie d’être prise en flagrant délit. Et si ce n’est par l’être humain le plus chérissable, le plus aimable, par qui d’autre me laisserais-je ainsi apprivoisée ?

   Viens mon frère, mon sang, mon double, approche-toi doucement en prenant garde mais sans crier gare, dans tes petits souliers mais à pas de géant, entre dans mon secret mais reste-y.

   Mon petit prince endormi, je me suis couchée à ses côtés.

   Il était assez tôt quand je me suis assoupie sans même m’en rendre compte. Je ne me suis doutée de rien. Toutefois, j’aurais dû, mais il est rare que les événements me tombent dessus de cette manière. Toujours est-il que s’est bien arrivé. J’ai parcouru un nouvel enfer. Je n’en avais pas encore visité comme celui-là.

   Ce que j’ai vu ensuite est très délicat à décrire, comme d’habitude, mais ce que j’ai éprouvé l’est davantage. On croise des gens au quotidien, on les voit rire, manger, jouer, critiquer, parler, s’amuser. On les voit beaux, laids, gentils, méchants, agréables, sympathiques, saugrenus, étranges, énigmatiques, embêtants, stupides, chiants, contrariants, doux, brutaux, soupe au lait, nunuche, à « coucher dehors », à « dormir debout », à « se fendre la gueule », à « chier », à rire, à pleurer, à aimer ou détester. Bref ! J’en passe. Toute une multitude de jugements que l’on porte à tort ou à raison.

   Et la plupart du temps, ces mêmes gens qui semblent mener une vie tranquille sans contraintes particulières, ayant tout pour eux comme on dit, ces gens à qui l’on reconnaît les pires défauts ou les meilleures qualités sont des comédiens insoupçonnés.

   Nous le sommes tous, certes, et j’en connais un morceau mais pour parler en connaissance de cause, je peux affirmer qu’il en existe à qui j’offrirais un prix. De vrais illusionnistes ! Les meilleurs ! non pas pour la prouesse de leurs tours de passe-passe mais parce qu’ils ont su trouver le bon public. La vraie réussite de l’illusion, c’est l’ignorance consentie. Parce que qui veut vraiment savoir ce qu'on vit en soi?

   Pour faire une brève parenthèse, cela me fait penser à ce film qui a reçu quelques oscars bien mérités : « American Beauty ». American Beauty est l’histoire d’un homme, pour commencer, mais celle de toute une société, en vrai. Chacun mène son petit bonhomme de chemin et s’imagine une série de  choses au sujet des autres, ceux qu’on côtoie tous les jours.

   Il y a cet homme, ancien militaire, marié, père d’un garçon. D’allure très virile, affichant un profil bien taillé, cet homme fait preuve d’une autorité démesurée envers son fils. Un fils angoissé à l’idée de décevoir son père et terrifié par celui- ci. Cependant, ça ne l’empêche pas de se droguer et de batifoler avec la fille de leur voisin. Certaines scènes montrent d’ailleurs l’agressivité du militaire, lequel ne se prive pas de battre son fils pour lui inculquer une certaine morale.

   De plus, en parlant de morale, il se voit navré et révolté de vivre au sein d’un quartier où deux homosexuels partagent leur existence. On a donc droit à un serment d’intolérance de la part de l’ex-militaire. Toujours est-il, qu’on apprend, et ceci vers la fin, que ce monsieur est lui-même homosexuel et ne l’a jamais avoué. Personne ne s’en doutait, tout le monde avait plus ou moins la même image de cette famille unie et à cheval sur certains principes.

   Venons-en au personnage principal, père d’une jeune adolescente (la petite amie du fils dont j’ai parlé plus haut) et toujours marié, lui aussi, à sa femme. Petite famille tranquille, aisée, souriante. C’est ce que tout le monde croit et voit donc… parce qu’on ne croit pas ce qu’on voit non, on voit ce qu’on croit.Et bien, il s’avère que le mari a perdu son job, sa femme le trompe et sa fille pense à le tuer…

   Une des connaissances de celle-ci, une lolita, passe son temps à se vanter de ses exploits sexuels. Elle est enviée par presque toutes les filles du Lycée, quant aux autres, elles la considèrent comme une salope ou ont du mal à la croire. Notre protagoniste principal se laisse d’ailleurs charmer par la belle qui en profite pour faire son petit numéro habituel. Et quand le moment est venu de mettre en pratique ses talents, la jolie lolita retire son masque: elle est toujours vierge. Et ainsi de suite… je ne vais pas tout raconter.

   Ces personnages sont fictifs mais reflètent bel et bien notre réalité. Refouler ses désirs, ses penchants, sa véritable personnalité et préférer jouer la comédie, se coudre un rôle sur mesure et le masque finit par devenir une deuxième peau. C’est fou ce qu’on est prêt à s’auto-détruire pour ne pas être détruit par le jugement des autres… comme si ça faisait moins mal. Je sais que je n’apprendrais rien à personne en racontant tout ça mais ce qui me sidère c’est qu’on continue de jouer…

   Je me suis endormie. La porte était à l’extrémité du champ magnétique, les inscriptions étincelantes. Je prononçai les mots, non pas sésame ouvre-toi mais: « Daedalus Anima ». La porte m’aspira et c’était reparti pour un tour.  Le chant doux et frêle d’un oiseau voyageait dans le ciel et semblait me suivre.

  Je me baladais dans les bois. Arrivée près d’une clairière, j’ai entrevu une bande   d’adolescents, des garçons, qui criaient: « Vas-y ! Oui ! Prends-la ! A mon tour, je vais l’enfourcher, tu vas voir ! ».

   J’ai pris peur. Je me suis subrepticement faufilée entre les feuillages pour y voir plus clair. Là, se trouvait un corps meurtri de coups, une jeune fille violée par plus de sept types, presque majeur pour la plus part. Subitement, tout disparut, quelqu’un m’avait tirée par le bras. Un homme. Je ne le connaissais pas, je n’apercevais pas son visage.

   Il m’a dit de ne pas traîner dans les parages et que ce que je venais de voir n’était rien comparé aux événements se déroulant plus loin encore, un peu plus haut. Là-bas, des sacrifices humains, des rituels sataniques et j’en passe.

   J’en avais mal au ventre, je fixais l’horizon et souffrais de colère à l’idée de ne pouvoir voler jusque-là et tout changer. Personne ne m’appelait, c’est pourquoi je devais m’abstenir. L’inconnu m’inspirait confiance. Je le suivi, il m’invita chez lui pour y passer la nuit afin de m’éviter pareil sort. J’acceptai.

   Chez lui, sa sœur accompagnée de son mari, finissaient de souper. Nous parlions de choses et d’autres quand un homme vêtu de cuir s’introduit à l’intérieur du chalet, une arme à la main. Il menaça d’exécuter le premier qui oserait le contrarier.

   Il venait d’un clan caché au fin fond du bois. Nous ne savions pas quel était son but. Nous supposions qu’il désirait une nouvelle victime à sacrifier mais sans certitude. Un de ses comparses vint le rejoindre. Il avait l’air plus raisonnable et une certaine bonté émanait de sa personne. Je me dis: « C’est lui qu’il faudra convaincre ».

   ––  Bouba ! Ligote-les, on verra plus tard, ordonna l’homme vêtu de cuir.

   ––  Mais, mais tu ne vas quand même pas les tuer ?

   ––  Ligote-les et ferme ta gueule !

   Tandis que Bouba préparait la corde, la sœur de mon hôte parvint à faire diversion. Je ne sais par quel miracle elle s’empara de l’arme et tira une balle dans le bras de notre agresseur. Je restais assise, impuissante.

   Tremblante, je ne comprenais pas quel était mon rôle dans cette histoire, surtout que je ne reconnaissais personne. Je dévisageais chaque personnage avec la même question: Qui dois-je sauver ? L’homme vêtu de cuir hurlait, le sang coulait abondamment le long de son bras.

   J’entrepris de le bander, à la grande stupeur des convives. Je ne peux pas laisser un homme souffrir, même la pire des crapules, je ne peux pas, c’est inscrit en moi. Les intrus furent ligotés.   

   Nous restâmes silencieux. Toujours cette femme, l’arme pointée sur le blessé. Toujours moi, terrifiée, perdue, cette fois encore.

   Sans en être avertie, mon âme se projeta à l’intérieur d’elle.

   Je posai l’arme sur le bord de la cheminée et emmenai ce corps dont je contrôlais désormais les moindres faits et gestes, à l’abri, dans un placard. Je l’abandonnai et traversai la peau de Bouba.    

   C’était un pauvre gars prêt au pire pour ne pas être rejeté. Il avait fait le mauvais choix, certes, mais fallait-il le laisser en enfer pour autant ? Je le détachai.

   Tant que ces pouvoirs m’étaient offerts, j’en profitai pour agir à ma guise. Mais voilà, alors que je soulageais le mal de vivre de Bouba, l’homme vêtu de cuir, parvenu à se défaire de ses liens, reprit l’arme.

   Je fus plaquée au sol, paralysée. Je dus observer l’une des scènes les plus horribles et les plus terrifiantes qu’il m’ait été imposées de voir. L’homme de cuir, s’approcha de Bouba et le frappa à mort. Bouba avait commencé par saigner du nez. Ensuite, sa bouche, ses oreilles, son crâne, et ainsi de suite jusqu’au dernier souffle.

   L’assassin se retourna sur le mari de cette femme à l’abri dans son placard. Il se mit à ricaner, il attrapa une lance accrochée au-dessus de la cheminée et après avoir dit: « Je suis en train de bander à l’idée de ce que je vais te faire », il l’enfonça dans le ventre de sa victime. On entendit la déchirure que cela provoqua.

   Il remonta l’arme vers les poumons, je la vis traverser la gorge, et encore un bruit d’os brisés, pour ressortir par l’œil droit. Mais il n’était pas mort, malheureusement. Il était pris de convulsions atroces et me fixait de l’œil qui lui restait. Et moi, je ne pouvais que compatir sans agir.

   Ensuite, le meurtrier aperçu une hache et la saisit. Il ordonna à mon hôte de s’agenouiller et c’est là qu’il lui trancha la tête d’un coup radical. J’hurlai de peine et m’évanouit. Je repris connaissance sur un lit. J’étais toujours dans le chalet de l’horreur. L’assassin était penché au-dessus de moi. Je ne distinguais pas son visage, je voyais tout sauf son visage.

   Qui était-il cet homme, ce monstre plutôt ? Il arracha mes vêtements sans que je puisse y faire quoi que ce soit et là je compris. Je crispai les poings et entendit une voix lointaine crier au secours.

   Une croix apparut, des cris de détresse retentissaient, l’image d’un christ démuni se dessinait. Mon corps se souleva, l’inconnu disparu. Je planai jusqu’à mes morts qui gisaient sur le parquet trempé de sang.

   Je posai la main sur la lance encore fraîche, l’œil toujours pendu sur la pointe. La lance s’effaça. Je décrochai l’œil, le portai à mes lèvres, l’introduit dans ma gorge et l’avalai. Je plongeai ensuite ma main à l’intérieur de son ventre et en ressortis ses intestins.

   Eux aussi, je les portai à ma bouche pour les avaler. Je remontai vers les poumons que je déchirai doucement, les ramenant à moi, je n’en fis qu’une bouchée.

   Et pour terminer, les poumons dégagés, j’empoignai son cœur et l’arrachai. Pas besoin de préciser qu’il fut ingurgité à son tour. J’étais fin prête. Je soulevai la tête de la victime. Le sang jaillissait déjà de ma bouche. Il coulait abondamment le long de mon menton et goûtait sur mes cuisses.

   Je me dépêchai et joins mes lèvres aux siennes. Je me vidais de tout le sang que je venais de prendre. Peu à peu, il reprenait connaissance, ses organes se reconstituaient et il se délectait de cette vie qui coulait de moi à lui.

   Je me suis retournée vers les deux autres cadavres à qui j’infligeai le même sort, à qui j’offris la vie. Epuisée, je m’effondrai sur le canapé. Mais que faisais-je encore là ? Tout le monde était sauvé, disparu après résurrection.

   Je considérais mon devoir accompli et j’attendais impatiemment mon réveil mais rien ne se passa. Le silence fut brisé par un mélange de voix diverses qui chuchotaient, râlaient, criaient, répétaient comme un mantra: « Lema Sabachtani! ».

   J’avais oublié le placard ! Voilà, la réponse était là: le placard.

   Je me suis dressée d’un bond et j’ai couru jusqu’à lui.

   Quand j’ai ouvert la porte, ma rescapée était dos tourné, le corps flagellé, frissonnante, des meurtrissures gisaient ça et là, un peu partout sur sa peau. Je sentis les larmes me monter aux yeux. Je déposai ma main sur son épaule et quand elle m’offrit son visage défiguré de douleur, je reconnus Sonia.

   Un trou noir. De la fumée. Puis, une forte odeur de cuir. Le noir, toujours. Un cri, un gémissement. La tête me tournait, j’avais des nausées. Je ne savais plus qui j’étais, quel âge je pouvais bien avoir ni où je me trouvais.

   De la fumée, de nouveau et une senteur, proche de la vanille. Une croix, bien distincte, cette fois. Et le Christ. Le Christ s’est détaché de sa croix et a couru vers moi, les bras ouverts. Je me suis sauvée. Je me suis téléportée dans une rue brumeuse, morbide et glaciale.

   Au coin, une silhouette et le bruit de quelque chose que l’on semblait traîner sur le sol. L’individu paraissait mal en point et sa charge pesait apparemment lourd sur ses épaules. J’entrepris de l’aider. Je m’approchai lentement, une musique chantait, des papillons affleuraient de partout.

   La silhouette s’arrêta net. Quelques pas encore et je vis qu’il s’agissait toujours du Christ sur son chemin de croix. Il me pénétrait de son regard atone.

   Mais ce qui se passa ensuite me retint. Jésus pleurait, lui aussi, comme moi, sauf que lui, versait des larmes rouges. Il baissa son attention sur ma blouse blanche et mes yeux suivirent son mouvement. Des perles écarlates apparaissaient, toutes fraîches.

   Je plaquai les mains sur mes joues et quand je les décollai de mon visage, elles étaient imprégnées de sang. Le Christ me tendit la main, je refusai de la prendre. Je me suis dirigée vers lui et lui enlevai sa croix.

   Je l’ai portée, cette croix. MA croix.  J’ai crié « NON ! ». Qu’on me laisse!  Il se métamorphosa en une nuée de serpents. J’en fus recouverte à en perdre l’équilibre. Ils sont entrés en moi par tous mes pores.

   En désespoir de cause, j’ai invoqué le ciel et mes pouvoirs me furent rendus. En moins de temps qu’il n’a fallu pour le penser, je frôlais les nuages. Sonia arpentait l’horizon. Je suivais son sillage. Elle ne me voyait pas. Mon âme ne put prendre forme qu’à travers son désir. Elle m’avait déguisée en cygne. Je déployai mes ailes sur le lac et elle m’accueillit contre elle. J’enveloppai sa chair avec délicatesse et elle se transforma en mon double.

   Sonia contemplait ses ailes, son plumage et l’intérêt qu’elle se portait me rendit imperceptible. Les ténèbres prirent le dessus. La peur me masquait mais ne m’effaçait pas. Je la suivais dans le noir espérant un signe de sa part. Elle finit par tomber dans un puits, des cris s’élevaient, des rires retentissaient, des musiques celtiques chantaient, des sirènes hurlaient et Sonia vomissait.

   Brusquement je fus jetée dans une substance visqueuse. Puis, un blanc. Une autre dimension, peut-être. Je marchais derrière un homme. Qui était-il ? Je ne le savais pas et ne le sais toujours pas. Il portait des vêtements noirs. Je le suivais intuitivement. Nous nous arrêtâmes devant la clôture d’une maison. Une jeune fille serrait son chien mort, une femme passait la barrière en souriant. Sonia.

   Elle faisait connaissance avec cet homme. Je n’ai pas pu voir son visage. J’entendais, au loin, les vocalises d’un petit oiseau suivies de « Lema Sabachtani » retentissants. Pas moyen de me projeter en elle, ni en lui.

   J’ai apparu dans sa chambre, à l’écart de leur intimité. Je me suis étendue sur son lit. Des sanglots me surprirent, elle était face à son miroir, vêtue différemment qu’un peu plus tôt, les traits durcis, elle soignait ses blessures tandis que son chien pourrissait dans le jardin et que sa mère buvait son thé d’un air satisfait.

   Une fois son mutisme déchiré, Sonia m’invoqua dans un manoir où nous eûmes enfin l’opportunité de nous parler. J’étais toujours un cygne.  J’ai fait de mon mieux pour la sécuriser.

Elle n’était pas prête.

   Un jour j’espère, elle acceptera de me voir telle que je suis sans devoir m’imposer une quelconque apparence. En attendant, je me prépare à les sauver tous les deux: elle et l’homme à la ceinture de cuir.

   Dès ma réapparition dans le monde matériel, je sentis mon petit frère gigoter. Je me suis concentrée pour partir le rejoindre mais mon effort fut vain. En vérité, je m’en réjouissais: il n’avait pas besoin de moi.

   Mon bébé. Mes yeux dévalaient son visage, se blottissaient contre ses lèvres, j’arpentais ses joues, me vautrais sur elle, me délectais de leur douceur, je me reposais au creux de ses narines, m’habillais de ses cils, m’amourachais de ses paupières, j’escaladais son front, redessinais ses courbes, je courais sur son champ de blé, me régalais de sa saveur, me réchauffais dans son soleil, vagabondais dans ses sentiers, me perdais en route pour mieux me retrouver, et je glissai sur son front, dégringolai le long de son nez, atterris sur sa bouche et me noyai dans son souffle.   

   Mon escapade ne produit aucun incident tant mon petit prince semblait proche des étoiles.   

   Malgré tout, par mégarde, je lui murmurai un « je t’aime » qui eut l’effet d’un baiser et il s’est réveillé. Il se rua dans mes bras, m’étreint à m’en couper la respiration. Il semblait tendu. Je tentai de lui raconter une blague pour le détendre.

   ––  C’est l’histoire d’un petit vampire. Sa mère est particulièrement fière car il s’agit d’un jour très important. C’est pour dire, il va apprendre à se nourrir seul. Les leçons de vol ayant porté leurs fruits, il est temps pour lui de passer aux choses sérieuses.

   C’est ainsi que sa mère passe des heures et des jours à lui enseigner ce grand art et tous les bons tuyaux. Le petit, assidu, prend note et se régale à l’idée de dévorer de la chair fraîche. Le jour « j », sa mère lui dit:

 

   « Voilà mon chéri, je ne voulais pas te le dire avant mais il existe un livre des records de vampire sorti aux éditions Dracula et réédité chaque année pour sa mise à jour. Soit ! J’en fais partie. Oui, dans l’histoire des vampires, je suis la plus rapide dès qu’il faut se nourrir ».

   Le petit la regarde l’air interrogatif et sa mère reprend: « Ce que je veux dire c’est qu’il m’a fallu une demi-heure pour trouver ma proie, l’envoûter et la manger. C’était ma première fois, depuis, je mets un quart d’heure. Tu ne t’en rends peut-être pas compte mais c’est exceptionnel ! C’est pourquoi mon fils, je sais que tu en feras autant car tu es mon descendant ».

   La mère commence à pleurer d’émotion: « Ton père serait si fier s’il n’avait pas sorti les poubelles au lever du jour ».

   Armel riait, me dévisageait, excité de connaître la fin de mon histoire. Je continuai:

   –– Elle embrasse son fils et lui répète une dernière fois qu’un vampire met en moyenne une heure et demie pour trouver sa proie, l’apprivoiser et la manger. Elle lui dit: « Comme c’est ta toute première fois, tu devras m’apporter la preuve de ton effort, c’est-à-dire que je veux voir du sang sur tes dents, ta langue et si possible ta bouche. Bien compris » ?

   Le petit vampire hoche la tête. Elle ouvre la fenêtre et lui fait signe de s’envoler.

   Dix minutes plus tard, le petit revient en sang. Ses dents, sa langue, sa gorge, sa bouche, ses joues et son menton dégoulinent de sang. Sa mère se jette sur lui, heureuse, l’embrasse, explose de joie et saute sur le téléphone pour avertir toutes ses copines.

   La mère comblée, ne remarque même pas que le petit vampire ne dit pas un mot, baisse les yeux. Toutes ses copines contactées de par le monde, elle lui demande enfin: « Mais comment as-tu fait » ? Et son fils lui répond: …

   Impatient, Armel s’était redressé, l’iris étincelant.

   ––  Et son fils lui répond: … Je ne sais plus ce que son fils lui répond…

   Je souris bêtement, Armel me fixa, stupéfait, les mains plaquées sur sa tête, il se renversa en arrière. Décidée à le faire rire, je bondis sur lui et le chatouillai à lui arracher ses plus beaux sourires. Parce qu’il en a des tas, des centaines tous aussi splendides…

   Je repris mon histoire. Son fils lui répond:

   ––  Maman, vient un peu près de la fenêtre. Tu vois le poteau là-bas ?

   ––  Oui, dit-elle, intriguée.

   ––  Eh ben moi je l’avais pas vu…

   On a ri à en perdre notre souffle. Il était très tard mais on s’en foutait: nous étions heureux ensemble.

 

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Etienne Ycart
Posté le 11/03/2022
Je me laisse guider
je ne comprend pas tout
à un moment le doux ronron de tes écrits me berce
la deshange que tous aiment
le petit chat noir qui ne demandait qu'à être aimé
et les scénes gores de corps déchiquetés
et le petit vampire qui rentre plein de sang....car il s'est mangé un obstacle!
tes mots et tes phrases me bercent
Ella Palace
Posté le 11/03/2022
merci de me suivre malgré tes incompréhensions, en tout cas! :-)
dorothée
Posté le 05/11/2021
Désolée, je reconnais la force de l'écriture, mais la coupe est pleine ; ces longues scènes d'horreur ne m'inspirent que dégoût. Peut-être y trouverais-je sens après beaucoup d'efforts... qui ne sont pas à ma portée.
Ella Palace
Posté le 05/11/2021
Bonjour,

J'espère bien que cela inspire le dégoût, l'inverse serait "effrayant".
C'était la 2ème et dernière scène "hard", mais il est vrai que les âmes sensibles doivent s'abstenir...
J'avais pourtant prévenu lol. Mais pourquoi avoir lu, malgré tout? 🤔🤷‍♀️
Bon, sans rancune? Un petit sourire ?
Merci pour ta lecture, en tout cas :-)

Bien à toi,

Ella 🙂
Edouard PArle
Posté le 30/08/2021
Hey!
J'aime beaucoup ce chapitre où se côtoient poésie et violence, gore et tendresse.
Le passage sur le chat est très bon, c'est des pensées que beaucoup de gens auraient pu avoir.
Encore de très belles phrases, ton style est ta meilleure arme.
Pressé de voir comment tout cela va se dénouer, j'ai une petite idée.
Une remarque :
"Toujours est-il que je m’en fus ravie et"-> j'en fus ravie
Ella Palace
Posté le 30/08/2021
Coucou Edouard,

le passage sur le chat est l'un de ceux qui me touchent le plus... car j'y ai transposé l'amour que j'ai pour les animaux...

Bien à toi!
Ella Palace
Posté le 30/08/2021
Ps: je serais ravie que tu me fasses part de ta petite idée, vraiment. Je verrais ainsi si quelqu'un contourne les "surprises" lol
Edouard PArle
Posté le 30/08/2021
Que ça finisse par la mort d'un personnage ou quelque chose d'équivalent en terme d'émotions. Après lequel... aucune idée
Hortense
Posté le 20/06/2021
Bonjour Ella,

Un chapitre dense où la douceur s'oppose au pire à en perdre la raison. Des âmes noires, possédées par leurs fantasmes destructeurs assouvissent leurs plus bas instincts. Lorsque les fauves sont lâchés, l'humanité y perd son âme.
Comment sortir de ce dédale ? de cet enfer ? Comment supporter une telle noirceur ? Y a-t-il encore quelque chose à sauver ? Existe-t-il un espoir ? C'est ce que semble croire Camille qui défend l'idée que toute médaille à son revers, tout comportement son explication.
Tout est inscrit dans le livre, livre mystérieux qui renferme le labyrinthe des âmes.
Très beau passage sur le chat, la description de ses attitudes est très bien traduite.
J'attends la suite car j'imagine que tu ne nous as pas entraînés dans les dédales de l'horreur sans une sérieuse raison.

Quelques remarques :

- "et pourquoi je suis" : et pourquoi je le suis ?
- "tendresse à l'état pure" : pur ?
- "qui lui trancha la tête d’un coup radical." qu'il
Ella Palace
Posté le 20/06/2021
Bonjour Hortense,


merci pour ta lecture et le partage de tes impressions. En effet, je n'entraine pas dans ces dédales pour rien. Quelqu'un que je lis a tendance à répéter qu'il n'y a pas de hasard... ;-)

Merci également pour tes remarques, je corrige de suite!

Ella
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