Chapitre 7 : Rage claire

Trois. Quatre. Cinq, six, sept. Dix.

Le Baroudeur cessa de compter les détonations qui résonnaient de tous les côtés. Il fouettait les flancs de Liberté de ses talons tandis que celle-ci était lancée à vive allure vers le campement. Les canons rotuliets permettaient de tirer avec une grande précision mais étaient longs à recharger. Or les tirs se succédaient, et bien plus que trois canons étaient engagés dans la bataille. Personne d’autre que la Compagnie n’en avait autant.

À mesure que le Baroudeur se rapprocha, les détonations ne suffirent plus à masquer les cris - de rage et de peur - et le vacarme du combat. Son cœur galopait avec sa jument, essoufflée, les flancs trempés de sueur. Il savait la situation grave.

Mais il ne se doutait pas d’à quel point.

Lorsqu’il arriva un peu en amont du campement, il vit une file ordonnée d’Automates qui l’entouraient, bloquant toute retraite. D’autres troupes en rang d’oignons attendaient sagement les ordres près de la colline tandis qu’un bataillon partait dans la forêt, sans doute pour neutraliser le canon perché sur le pas-de-géant. Les deux autres avaient déjà été neutralisés. 

Trois Segments, soit douze cents hommes. Neuf canon rotuliets. Trois à faucilles et une vingtaine de mortiers. Une discipline parfaite et une tactique habile. La Communauté n’avait aucune chance. 

Un détachement quitta les rangs et fondit dans le campement pour saccager et exterminer tous ceux qui y étaient coincés. Le Baroudeur était tendu comme il n’avait jamais cru pouvoir l’être. Un nom émergea au milieu du tournis qui l’avait pris.

Chiara.

Sans plus réfléchir, il s’engouffra dans la brèche laissée par les Automates avant qu’elle ne se referme. Il attrapa son fusils et tira sur tous les crânes rasés qui entraient dans son champ de vision. Il pénétra dans le chaos le plus total.

Les tentes étaient renversées ou enflammées. Leurs habitants couraient en tous sens au milieu des cheveux affolés et des chiens pris de folie. Les soldats de la Communauté tentaient vaillamment de se défendre tandis que les Automates dispersés distribuaient la mort à tous ceux qui croisaient leur chemin. Cris, pleurs, jappements, hennissements, détonations, grondements, cliquetis se mêlaient dans une masse de sons qui tournoyait dans l’air et engloutissaient la scène de terreur et de colère.

- CHIARA ! CHIARA ! hurla le Baroudeur à s’en arracher les cordes vocales.

Liberté étaient complètement paniquée, elle ruait, galopait, sautait, faisait demi-tour, hennissait sans but alors qu’il tentait de la maîtriser. Ils se heurtèrent à un homme qui courait, hagard, une grande estafilade sur le torse. Lorsque le poitrail la jument le percuta de plein fouet il s’écroula sans un cri et ne se releva plus.

- CHIARA ! CHIARAAAAAAAA !

Liberté manqua de tomber un nombre incalculable de fois. Sa course tressautante maculait sa robe blanche de sang et de boue. Elle piétinait cadavres et débris qui se mêlaient au sol, tapis macabre d’une scène de guerre. Le Baroudeur s’époumonait, ignorant les Poklas et autres qui s’enfuyaient ou tentaient de résister et tuant les Automates dès qu’il pouvait. Il parvint aux abords du campement, du côté de sa cage. Là, une masse grouillante de cheveux, de vêtements et de sang se pressait pour abattre la barrière d’ennemis dans un combat informe. 

- CHIARA !

Il ne sut pas comment il parvint à entendre sa voix perdue au milieu des hurlements, mais en fouillant le chaos du regard il finit par la repérer. 

Elle se dressait sur son étalon dont la robe poisseuse portait le sang de ses ennemis. Affublée de pistols et de sabres, elle rugissait et chargeait la Compagnie sans peur apparente. Sa crinière se secouaient comme un serpent furieux et ses yeux clairs hurlait une rage indicible, immense, qui foudroyait le camp adverse. Au-dessus du campement, des nuages noirs commençaient à s’amonceler. Chiara se battait comme une furie, encourageant les autres combattants et menant ses troupes.

- Courez dans les tunnels ! criait-elle aux réfugiés.

Ces fameux tunnels se trouvaient dans le pas-de-géant qui portait le canon rotuliet. Un réseau de galeries truffé de pièges et facile à défendre, un refuge idéal. Mais pour l’atteindre il fallait repousser la Compagnie et traverser la forêt.

Femmes, enfants, vieillards, blessés formait une vague que les Automates peinaient à retenir. Le Baroudeur se joignit à la danse tout en lançant Liberté vers Orage. Il tirait sur les soldats qui tombaient comme des mouches, mais manqua plusieurs d’être touché lui-aussi. Enfin, la barrière fut percée et un flot de réfugiés se déversèrent dans la prairie pour courir, ventre à terre, vers la forêt. La moitié n’atteignit pas son but, fauchée par les balles et les rayons. Les parents portaient leurs enfants, certains soutenaient des blessés clopinant, d’autres tentaient de relever leur compagnon en pleurant tandis que d’autres encore trébuchaient sur les cadavres et étaient piétinés par leur semblables.

Le Baroudeur déglutit, il détourna le regard et le reporta sur Chiara. Alors qu’il n’était plus qu’à une vingtaine de mètres d’elle, un obus tomba près de lui.

Un souffla brûlant coucha Liberté et son cavalier fut catapulté de sa scelle avec violence. L’espace d’un instant, seul le tonnerre de la détonation exista. La douleur explosa bien vite alors qu’il tentait de se redresser. Ses oreilles sifflaient et bourdonnaient, le monde tournait. Chevaux, hommes, terre, ciel, tout fut mélangé en une mosaïque aux contours inexistants. Une odeur de brûlé l’entoura, ainsi que l’effluve métallique du sang. 

Le Baroudeur ne sut pas s’il avait perdu connaissance. Lorsqu’il réussit à se mettre sur ses pieds, il ne vit qu’un amoncellement de cadavre qui s’étendait partout. Les moribonds gémissaient, les blessés criaient, les proches pleuraient, les autres hurlaient. Il fit un pas en avant, chancelant. Son regard ne cherchait qu’une chose, une chevelure blond pâle, des yeux de foudre, un visage aimé. Une rage dévastatrice et pourtant bienveillante.

Cette tornade lui apparut près de la rivière, juste à côté d’une vieille cage. 

Orage s’était cabré, ses muscles se dessinaient sous son pelage sombre, néant poisseux de sueur et sang. Chiara était dressée sur sa scelle, leva un sabre bien haut, un pistol dans son autre ami. Elle rugissait et encourageait tout le monde la suivre.

Le Baroudeur se jeta en avant, clopinant, trébuchant. Il enjamba Liberté qui remuait au sol ainsi qu’un étalage de corps plus ou moins vivants. Malgré les chutes qu’il fit, ses yeux ne quittèrent jamais leur but. Cette idole guerrière, sauvage, qui avait perdu toute sa malice. Une lionne, une dragonne, pâle, magnifique au delà des mots. Il s’accrochait à cette vision comme à une bouée alors qu’il traversait l’enfer. 

Il tendit la main, ses doigts tremblants semblèrent l’effleurer. Il était proche, plus que quelques foulés et…

Chiara eut un sursaut, une balle venait de percuter son abdomen. 

Ses cris rageurs se turent, engloutis par les bruits ambiants. Elle resta un instant, muette, immobile, funambule de la vie sur sa scelle. Puis, comme une feuille d’arbre teintée de rouge, elle tomba, roula dans la rivière et fut engloutie par les flots. 

La Baroudeur ne cria pas tout de suite, il n’était même pas sûr d’avoir crié. Sa conscience se réduisait à cette chute à la fois lente et bien trop rapide, à ce visage surpris et furieux, à cette magnifique crinière qui se mêlait à l’écume. 

Il se jeta dans dans l’eau et nagea plus vite qu’il ne l’avait jamais fait pour rejoindre ce corps à la dérive. Il le vit affleurant la surface et se précipita dessus. Mais il avait oublié que la rivière se transformait en torrent en entrant dans la forêt. Alors que ses doigts effleuraient des cheveux clairs, une vague le percuta. Il fut retourné par le courant et heurta un rocher qui lui déchira le dos. Agitant les bras en tous sens, il réussit à sortir sa tête de l’eau et prit une goulée d’air affolée. Il regarda en tous sens, il l’avait perdue. Il pédala dans le vide, tentant d’éviter les obstacle. Plusieurs fois, il crut la voir, il crut l’attraper, mais le torrent les chahutait comme un chat jouant avec une souris. Il criait, toussait, secouant ses membres, sa tête, alors que son cœur hurlait. Par miracle il toucha sa chevelure, il l’agrippa. Il ramena le corps contre lui, s’arc-boutant contre le courant. Il perdit plusieurs fois ses appuis mais resta accroché à Chiara. Ahanant et crachant, il réussit péniblement à hisser la jeune femme sur la rive boueuse mais accueillante.

Il l’étala sur le dos.

- Chiara ? articula-t-il d’une voix rauque.

Ses yeux étaient fermés, son visage livide. Elle était étendue là, parfaitement immobile. 

- Chiara ?!

Il la secoua et sa tête retomba mollement dans l’herbe grasse. Juste au-dessus de son sein droit, un trou dans son vêtement découvrait celui de sa peau, duquel le sang ne coulait plus. 

- CHIARA ?!

Hormis ce petit trou, rien ne laissait voir sa mort. Le torrent avait lavé la boue et le sang, ne laissant qu’une jeune femme dont le teint blafard se confondait à ses cheveux.

- Chiara…

Un borborygme jaillit de la gorge du Baroudeur. Il se coucha près d’elle, secoué de sanglot. 

- C’est pas drôle, Chiara… bégaya-t-il. 

Elle était là, il la touchait, il palpait son corps bien trop froid et caressait ses cheveux. Mais elle n’était pas là en même temps. Il manquait quelque chose. 

- T’as pas le droit de mourir, t’es trop conne… eh, sale peste, ouvre les yeux et insulte moi… 

Il se courba sous un sanglot convulsif, ses paupière compressés et ses muscles contractés. Un râle lui déchira la gorge. 

- J’ai eu tort de partir, j’aurais pas dû… je suis con, con, con… je le reconnais… alors reviens…

Il eut un bref cri chargé de douleur. Un son informe, mélange de peur, de colère, de tristesse, de regrets, d’amour.

- Putain Chiara…

Le vent fit chanter les feuilles du saule pleureur qui le dominait à quelques pas. Un doux requiem s’éleva.

Le Baroudeur serra Chiara contre son cœur pour la réchauffer. Il pleurait, balbutiait des ordres et des suppliques, hurlait de temps en temps, se levait et la secouait comme un pommier. Elle retombait, flasque, sur le sol. Ça le terrifiait.

Il entendit à peine le bruit sec des sabots dans l’herbe et des ordres qui ressemblaient à des jappements. 

- Tiens donc… fit la voix de Rigid, mais il l’ignora.

Il se sentit soudain soulevé par des bras sans âmes. Il agita les jambes et rua, les yeux fixés sur Chiara. La force le tirait en arrière, il hurla, poussa de toutes ses forces, se débattit. Il piétina, soufflant par les narines et lâcha un flot d’insultes à peine discernables. Mais les Automates étaient plus fort. 

Il vit avec une terreur indicible le visage de Chiara s’éloigner. Il l’appela, la supplia. Elle allait ouvrir les yeux d’un moment à l’autre et venir tabasser ces connards, c’était certain. Il n’avait plus de voix, il se contenta de grogner, de se tortiller dans les mains de ses agresseurs. Et elle, indifférente, n’ouvrait même pas les paupières pour le voir la quitter. C’était sans doute trop douloureux pour elle. Elle l’avait vu partir une fois, elle ne pouvait pas supporter une deuxième. Mais elle aurait pu lui faire un signe bordel ! À moins… à moins… qu’elle ne soit…

Morte ? 

Le Baroudeur cessa soudain toute résistance. Hébété, il se laissa traîner loin d’elle. Lorsqu’elle disparut de sa vue, il s’évanouit.

 

***

 

Il émergea difficilement au rythme des claques qu’on lui assenait. Tenu par les aisselles, ses paupières s’ouvrirent sur un monde flou. Il ne voyait que le torse brun foncé d’un cheval, il releva un peu la tête, groggy. 

- C’est lui ? s’enquit une voix froide qui le hérissa.

- Oui, exulta celle de Rigid. C’est bien lui. 

- Êtes-vous sûr que ses connaissances nous seront utiles ? reprit la voix en détachant chacun de ses mots.

- Je vous l’assure, mon général. 

Alors que la vision du Baroudeur reprenait des contours, il put distinguer le cavalier juché sur ce cheval sombre. Il reconnut immédiatement la légende vivante qui se tenait en face de lui. On la décrivait souvent pour faire peur aux enfants, elle naissait des pire cauchemars et se gorgeait des récits d’horreurs. Un monstre dont le simple nom faisait frémir tous les hommes libres. 

Gloria Spart.

Quand il la vit, le Baroudeur se dit qu’aucune de ces histoires terrifiantes n’arrivait à la cheville de la réalité.

C’était une femme d’une cinquantaine d’années, maigre et noueuse, dure comme le roc, autant dans son esprit que dans son corps. Raidement dressée sur sa haute monture, elle dominait sans avoir à parler chacun des hommes qui l’entourait. Ses épaulettes dorées et ses nombreuses médailles n’enlevaient rien à son air sobre et rigide. Son uniforme, comme son cheval, avait des teintes grisâtres rehaussées par son crâne impeccablement rasé. Son visage anguleux à la peau froide était immobile, orné de lèvres bleuâtres et d’un nez droit qui semblait pointer ses ennemis. Ses yeux étaient d’acier, ils percutaient le regard des autres avec la force d’un coup de massue. 

- Il faut juste le mater, ajouta Rigid avec un sourire qu’il ne put retenir.

- Non.

Un mot, énoncé sans ton particulier. Trois lettres que tout le monde disait dix fois par jour. Mais personne ne pouvait parler comme le général Spart. Personne ne prononçait un « non » aussi catégorique, clair, net, sans appel. Ce mot portait à lui-seul tout son pouvoir, celui d’une autorité absolue.

- Vous avez été incapable de le dresser, capitaine, reprit Gloria Spart. Recommencer serait perdre du temps.

Sa voix plate et androgyne fit remonter un frisson le long de l’échine du Baroudeur. Rigid avait considérablement pâli et devait faire un effort pour ne pas s’enfuir à toutes jambes. Pourtant, son général ne le regardait même pas, elle fixait le prisonnier qui pendait aux mains de ses soldats.

- Je m’en chargerai moi-même, énonça-t-elle. 

Sans vraiment s’en rendre compte, le Baroudeur se mit à trembler. Hagard, il tentait de se soustraire à la pression titanesque qui s’exerçait sur lui en détournant le regard. Sans doute dût-elle faire un signe à ses Automates car il fut transporté loin d’elle avec un soulagement muet. 

À demi-conscient, il vit une file de survivants de la Communauté être enchaînés. Plus aucune détonation ne se faisait entendre, la bataille était gagnée pour la Compagnie. La vision du corps inerte de Chiara le frappa soudain et ses tremblements se firent plus violents. Il fut jeté, sanglotant et éructant, dans une cellule qu’il connaissait bien. 

 

***

 

Au crépuscule, on vint le chercher. Il se laissa transporté comme un cadavre que l’on amène à sa tombe. Affamé, assoiffée, blessé, brûlé, boulversé, il ne savait pas qu’il était humainement possible de souffrir autant. On l’attacha à un piquet baigné du rouge ardent du soleil mourant. Le camp de la Compagnie avait été dressé non loin de celui, dévasté, de la Communauté. Ici, le sol ocre du désert pointait le bout de son nez entre deux brins d’herbe, rehaussassent la couleur sanguine qui noyait le paysage.

Gloria Spart apparut. Sa démarche étrange, à la fois lourde et raide, mais souple et légère, produisait un bruit sec et net qui semblait faire trembler le sol. Elle se dressa face à son prisonnier et masqua le soleil. Sa peau terreuse prenait une teinte pourpre la lumière du couchant. 

- Je vais vous demander deux choses, dit-elle de cette voix si particulière, atone mais empreinte de force. D’une, votre nom complet et véritable. De deux, votre soumission à l’armée de la République.

Le Baroudeur n’avait pas envie de lutter. Mais il ne pouvait pas donner ce qu’elle demandait. Malgré sa terreur, il ne répondit pas et baissa la tête.

- Votre coopération servirait l’intérêt commun, reprit le colonel. Il n’y aura pas de d’autre avertissement. 

Il serra les dents et sentant ses yeux s’emplir de larmes. À cet instant, il ne souhaitait que retrouver Chiara, vivante, se blottir dans ses bras et écouter ses railleries. 

- Très bien. Dans ce cas nous allons employer une autre méthode. 

Des soldats s’approchèrent, leurs bottes tapant le sol à l’unisson. Mais ils transportaient des prisonniers qui, eux, ne jouaient pas les marionnettes et dont la démarche était affolée. Le Baroudeur releva la tête. Les Automates tenaient Poma et sa fille de deux ans, Ona. Les prisonnières lui jetèrent un regard terrifié.

- J’abhorre le gaspillage, commenta Gloria Spart. Mais vous ne me laissez pas le choix. 

D’un geste, elle ordonna à ses hommes de séparer la mère et la fille. Elle saisit un pistol à sa ceinture. Poma cria et voulu se débattre mais un Automates lui donna un coup dans le ventre qui la plia en deux. Ona se mit à pleurer.

- Soit vous abdiquez, énonça le colonel, le visage impassible, soit vous faites une orpheline. 

Elle levage canon de son arme vers Poma qui se décomposa. 

- Non, s’il vous plaît ! cria-t-elle dans un estien paniqué. Je vous en supplie, je ferai tout ce que vous voudrez !

- Mamaaaaaaaa ! hurla Ona.

- Un.

Le Baroudeur déglutit. Il fallait ouvrir la bouche, là tout de suite, abandonner. Mais servir la Compagnie signifiait l’aider à commettre encore plus de crimes. C’était comme trahir Chiara. Autant que de laisser Poma mourrir. 

- Deux.

Il ne pouvait pas faire ça, c’était au-dessus de ses forces. Poma lança toute sa détresse dans son regard, un appel silencieux mais terrible. Il voyait qu’elle-même s’en voulait de lui demander muettement ce sacrifice. Elle se tortillait mais la poigne de ses agresseurs était trop forte. Ses larmes brillaient à la lumière du soleil, on les aurait dites faites de sang. Ona hurlait.

- Trois.

Le Baroudeur ouvrit la bouche, il ne pouvait pas laisser faire ça. Il… ne pouvait pas… abandonner. Ses cordes vocales tendues à se rompent refusèrent de faire sortir le moindre son de sa bouche. 

- S’il te plaît ! lui hurla Poma.

Sa mâchoire tremblait, il voulait le dire. 

Un sifflement strident déchira l’air. Poma s’effondra, un trou calciné ornait son front ocre. Ona fut lâchée par les Automates, aussi expressifs que des mannequins. Elle se précipita vers sa mère et se mit à la secoua, ses cris se perdant dans ses pleurs. Un mot résonnait dans sa bouche, amplifié, répété, il tournoyait en écho et venait frapper les oreilles du Baroudeur.

- MAMA !

Les soldats finirent par emporter la fillette, mais sa voix déchirée fut audible un long, trop long moment. Le Baroudeur, hébété, fixait le corps immobile de Poma. Ses yeux vides le contemplaient et lui adressaient un reproche muet. 

Gloria Spart s’approcha et se baissa, mettant son visage cadavérique à la hauteur de celui de son prisonnier. Hormis une dureté infinie, il ne vit rien dans son regard. Pas la moindre once d’émotion. 

- Demain, ce sera au tour de la petite, lâcha-t-elle. 

Il sursauta comme s’il avait reçut un coup, il était étrangement essoufflé. Gloria s’écarta alors qu’il vomissait sa bile sur le sol. Elle l’observa sans un mot avant de tourner les talons. 

- À demain, dit-elle. 

Un goût âcre lui emplissait la bouche et l’air avait du mal à passer dans sa gorge douloureuse. 

- Attendez… 

Sa voix n’en était pas une. C’était un borborygme plaintif qu’on aurait associé à celui d’un mourant.

Gloria se retourna d’un mouvement sec. Avec elle il n’y avait par de superflu, chacun de ses gestes portait une précision absolue. Ses yeux métallique se vrillèrent sur lui.

- J… 

C’était difficile à prononcer.

- J’ab… dique…

Ses larmes tombèrent et se diluèrent dans sa bile étalée par terre.

Il n’y eut pas la plus petite lueur de joie et de satisfaction dans le regard de Gloria. Elle hocha simplement la tête.

- Je m’entretiendrez avec vous demain, déclara-t-elle. 

Le Baroudeur fut détaché et emporté loin du cadavre accusateur de Poma. Il fut jeté dans sa cellule avec de l’eau et de la nourriture. Il n’y toucha pas, se contentant pleurer.

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Guimauv_royale
Posté le 22/05/2020
Coquilles

- au milieu des cheveux (chevaux ?) affolés
- Femmes, enfants, vieillards, blessés formait (formaient ?) une vague
- mais manqua plusieurs (fois ?) d’être touché lui-aussi
- un flot de réfugiés se déversèrent (se déversa ?) dans la prairie
- Un souffla (souffle) brûlant coucha Liberté
- Elle rugissait et encourageait tout le monde (à ?) la suivre.
- Il se jeta dans dans (y a un “dans” de trop) l’eau
- tentant d’éviter les obstacle (s)
- il l’agrippa et tout à sa joie (,) ne vit pas la cascade
- ses paupière (s) compressés (compressées)
- elle naissait des pire (s) cauchemars
- chacun des hommes qui l’entourait (l’entouraient ?)
- Affamé, assoiffée (assoiffé) , blessé, brûlé, boulversé,
- rehaussassent (rehaussant) la couleur sanguine
- mais un Automates (Automate ?) lui donna un coup
- Elle levage (leva le ?) canon de son arme
- Ses cordes vocales tendues à se rompent (rompre ?)
- et se mit à la secoua (secouer ?)
- Avec elle il n’y avait par (pas) de superflu
- Ses yeux métallique (s ?)
- - Je m’entretiendrez (m’entretiendrais) avec vous demain

Remarques

- - CHIARA ! CHIARA ! hurla le Baroudeur à s’en arracher les cordes vocales. (Vu qu’il l’appelle sans cesse “hurlait” serait mieux non ?)
- Tu dis trop de fois “chevelure”. Y a pas que ça, Il la repère toute temps que grâce à ses cheveux et toutes les 2 lignes, ça fait trop.
- - C’est pas drôle Chiara… bégaya-t-il. (Là ça commence à faire beaucoup, enlève au moins ce “Chiara”)
- Elle était là, il la touchait, il palpait son corps bien trop froid et caressait ses cheveux. Mais elle n’était pas là en même temps. Il manquait quelque chose. (La tournure n’est pas très belle)
- Le Baroudeur s’époumonait, ignorant les Pokla et autres qui s’enfuyaient ou tentaient de résister et tuant les Automates dès qu’il pouvait. 5c’est pas très beau)
AudreyLys
Posté le 04/07/2020
Ouah y en a beaucoup x) merci pour face relevé !
Sorryf
Posté le 08/08/2019
J'aurais préféré ne jamais lire ce chapitre T.T
Dire que je t'ai fait changer la mise en page pour pouvoir le lire ! alors que c'était clairement le Ciel qui avait tout transformé en micro-caractères pour me préserver de ça T______T je suis trop bête.
Et toi, Andrey Lys, qu'as tu encore fait ! CHIARA PUTAIN Je rage d'autant plus que je trouvais le Baroudeur tellement nul de se barrer comme ça (tes persos masculins assurent pas en ce moment), je me disais : bon il va bien se rendre compte qu'il déconne et il va revenir et se rattraper... Et bah voila ! maintenant c'est trop tard T___________________T
Que dire d'autre ? La scène était super triste mais très bien, intense. quand il dit "elle pourrait faire un ptit signe quand meme" ça ma brisé le coeur
Cette nouvelle méchante, Gloria Spart, a un nom super stylé et elle fait bien peur, je pense que ça va être un très bon perso que je vais grave détester
J'ai été un peu surprise qu'ils tuent la mère avant l'enfant, je trouve ça inattendu et un peu bizarre, dans ce genre de situation les méchants tuent toujours le gosse en premier parce que ça fait craquer les adultes... trop dur cette scène, et le Baroudeur qui abdique APRES la mort de Poma ça m'a dégoutée ! mais bon il est en état de choc, je comprend.
La mise en page, je sais pas quelle manip t'as fait mais ça a marché j'ai pu lire depuis mon tel sans galérer avec le zoom qui s'aligne pas. Par contre je crois bien qu ta manip a viré tous les retours a la ligne, toutes les séparations de paragraphes... il va falloir tout remettre un par un... je compatis. Nan je déconne, vu le chapitre je pense que c'est bien fait c'est un juste retour de karma xD T.T
Profite de remettre les paragraphes pour sauver Chiara hein ! et tant qu'à faire, qu'ils s'enfuient tous les deux sans se faire choper é.è
AudreyLys
Posté le 08/08/2019
mOn dieu mais tu l'as lu O o O mais c'est illisible sans les sauts de ligne ! Je suis bluffée par ton courage
Oui, sans doute. En attendant moi je suis contente que tu l'aies lu
(mes perso masculins sont cons XD)(c'est pas voulu mais ça doit refléter ce que je pense des hommes XDD) OUI BAH VOILÀ C'ÉTAIT DÉCIDÉ DEPUIS LE DÉBUT (tu sais que jai presque chialé en écrvivant ce chapitre ?)
Merci, c'est cool que i'ai réussi à te faire ressentir ça
AH MERCI ! Putain tu sais pas combien de temps j'ia passé à chercher ce nom XD
Oui, j'y ai pensé, mais Ona devait servir pour la suite de l'histoire. Et s'il avait pas abdiqué, Spart aurait tué la gamine. C'était le niveau 1 de sa cruauté là
Oui j'ai vu ça T_T je vais finir par croire tes histoires de châtiment divin
XD
Bon j'ai rien à demander, je m'excuse pour ce mauvais moment, mais fallait que ça passe... Normalement les prochains chapitres seront moins tristes (un petit peu)
Bisous <3
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