Écrire des mots à une morte, je n'aurais jamais cru faire une chose pareille. Pourtant, j'ai besoin de laisser sortir toutes mes pensées de mon esprit, les douces, les tristes et les meurtrières et qui de mieux que toi pour me comprendre ?
Il eut une époque où nous étions seulement deux petites filles qui dansaient sous la pluie et sautaient dans les flaques. Heureuses, innocentes, insouciantes, jusqu'à que Mère reçoive cette lettre qu'elle a trempé de ces larmes.
Les jours suivants, elle a commencé à nous regarder différemment, les yeux voilés de tristesse. Comme si quelque chose s'était brisée en elle.
Puis les hommes en noirs sont arrivés, ils t'ont appelé Princesse, ils ne m'ont pas adressé un regard. Nous n'étions plus du même rang.Nous n'avons pas pu nous dire au-revoir. Nous avons été arraché l'une à l'autre.
On a été élevées, chacune de notre côté, toi au palais et moi à la ferme mais nous sommes encore liées car nous sommes ces jumelles qui s'aiment quelques soient les obstacles entre elles.
J'ai apperçu ton nom dans les journaux, à côté de ta photo où j'ai vu, la flamme de tes yeux s'éteindre. La flamme qui nous avait juré que jamais on ne se séparerait.
J'ai vu cet homme, a tes côtés, auquel tu tenais tant. Il semblait te rendre heureuse, j'ai cru qu'il t'aimait. Mais on ne pousse pas celle qu'on aimes au sucide.
Quand, par sa faute, tu t'es tuée, je me suis jurée de te venger. Il souffrira ma souffrance, implorera le pardon, mais ce sera trop tard.
Tu es ma sœur. Le sang coulera, quel qu'en soit le prix.