Chapitre 8

Notes de l’auteur : tw : sexe

Alors que j'avais à peine eu le temps de chercher une autre bouteille de vin, Rey avait sélectionné une musique. Immédiatement, elle se déhanchait assez librement au rythme de cette musique que je connaissais à peine. Probablement une musique du moment.

Elle se tourna vers moi sans pour autant s'arrêter de danser. Elle s'empara de son verre pour prendre une gorgée. Ses gestes se calmèrent un instant. Puis son regard se posa de nouveau vers moi. Un regard ensorcelant.

— Ne me dis pas que tu n'écoutes pas de musique ! lâcha-t-elle, un sourire enjôleur sur les lèvres.

— Bien sûr que si... J'en écoute, mais probablement pas tant que ça.

— J'aurais bien envie de te dire que c'est parce que tu as toujours la tête dans le travail, mais j'aurais peur d'être un peu répétitive.

Elle était vraiment douée avec ces petites attaques. Ça différait tout de même de cette image assez innocente qu'elle pouvait se donner sur les réseaux sociaux.

Elle but une gorgée de son verre, l'air victorieux. Puis elle le reposa pour reprendre sa danse improvisée.

La pénombre commençait à s'installer dans l'appartement et les lumières de la ville commençaient à s'allumer petit à petit. Et avec l'alcool qui montait, c'était un doux mélange où j'appréciais — peut-être un peu trop — cette femme sous mes yeux.

D'un signe de main, elle m'invita à la rejoindre. Je m'exécutai alors qu'elle me dévisageait de haut en bas. De nouveau, elle prit son pendentif entre les mains, nerveusement.

— Tu allais me proposer de danser avec toi ? osai-je lui demander en percevant son silence soudain.

— Peut-être... Tu restais quand même dans ton coin...

— J'ai pu en profiter pour sortir la prochaine bouteille, donc rien de grave.

— Parfait ! Parce que ce vin est excellent !

Elle se pencha pour attraper son verre sur la table et en profita pour s'emparer de mon bras pour se retenir de tomber. Vu sa poigne un peu trop calculée, il était évident qu'elle le faisait totalement exprès.

Elle se redressa verre en main sans pour autant me lâcher. J'avais beau jouer avec des limites avec mon travail, elle n'était clairement pas mieux dans le genre. J'avais terriblement envie de lui demander ce qu'elle attendait de moi en agissant ainsi. Avait-elle envie d'une coucherie ou bien plus ? Mais peut-être que la réponse m'effrayerait un peu.

Et puis, en lui posant la question, peut-être que je me retrouverais dans un piège par rapport à mon plan de base. Mais en voyant son visage si proche du mien et ses lèvres humides contre son verre, je ne pouvais m'empêcher de me poser sincèrement la question.

Mon attention se porta sur sa main, toujours posée sur mon bras.

— Ça te dérange ? s'enquit-elle d'une voix faible.

— Non.

C'était, certes, déstabilisant, mais loin d'être gênant. Je devais reconnaître que ça avait un côté un peu intrusif et que ce n'était pas la première fois qu'elle tentait ce genre de contact. Elle était extrêmement tactile. Peut-être l'était-elle sans le moindre intérêt, mais j'en doutais clairement...

Et si je lui demandais sincèrement ce qu'elle espérait ? Maintenant, je craignais la réponse où j'aurais mal interprété certains signes et qu'elle me le reprocherait, outrée. Si un tel scénario se produisait, j'étais vraiment foutu.

Elle ne lâchait pas son verre des mains ni mon bras. Le silence intensifia cette étrange posture.

— Tu voudras manger quelque chose ? lui proposai-je d'une voix à la limite du murmure.

— Je vois que tu es reparti pour poser des questions, me nargua-t-elle de plus belle.

— Ce n'est qu'une simple question.

Elle acquiesça par un son approbateur, un doux "hum hum" sans ouvrir sa bouche. Encore une fois, la provocation. J'avais vraiment l'impression qu'il y avait quelque chose derrière ses mots, son attitude, mais plus j'y pensais et plus je m'imaginais les pires scénarios, dont surtout ceux qui briseraient totalement mon plan pour l'approcher.

— T'as de quoi faire à manger ou on se contentera de se faire livrer quelque chose ?

Quand je lui avais proposé de me suivre dans mon appartement pour quelques questions, j'étais loin de me douter qu'on finirait la soirée bien alcoolisés et qu'on mangerait ensemble, et encore moins qu'on se retrouverait dans ce genre de position.

— Je pense qu'on peut se démerder, sauf si tu as envie de manger quelque chose en particulier.

— En vrai, ça sera surtout pour me donner bonne conscience et de ne pas avoir le ventre vide après autant d'alcool.

Elle reposa son verre sur la table basse, toujours en maintenant son emprise sur mon bras. Puis elle se redressa de manière à ce que son visage soit bien plus proche du mien qu'avant.

L'hypothèse qu'elle soit vraiment attirée par moi, je n'arrivais plus à l'esquiver. Elle me paraissait si évidente. Et pourtant, je ne la comprenais pas tant que ça. Nous n'avions pas grand-chose en commun, on enchaînait les pics et les taquineries... Maintenant, ses lèvres étaient clairement à deux doigts de m'embrasser.

Je me sentais presque ridicule dans cette situation. D'habitude, je n'avais aucun remord à foncer et à paraître trop brusque dans mes méthodes, et soudainement, je réfléchissais à chaque possibilité et comment optimiser ma manière de faire. En même temps, je n'avais jamais entrepris ce jeu de séduction avec quiconque jusqu'alors...

— Est-ce qu'on mange maintenant ou...

— Ou quoi ? m'interrogea-t-elle en penchant la tête. Ou on continue de se regarder dans le blanc des yeux ? Parce qu'on dirait que ça a l'air de plutôt bien te plaire... Peut-être un peu trop même. 

— Peut-être que tu n'avais pas faim tout de suite... On ne sait jamais.

— Après tout, je suis chez toi et c'est à toi de prendre les devants. Je ne suis qu'une invitée plus ou moins impatiente.

Elle me relâcha et s'assit sur le canapé. Je ne pouvais la quitter du regard. Elle faisait mine de ne pas me regarder et enleva ses bottes lentement. Elle les posa à côté de son sac précédemment près du canapé.

— Alors ? me défia-t-elle en posant ses coudes sur ses genoux.

— Je n'ai pas l'impression qu'on parle vraiment de nourriture, finis-je par oser dire.

— Pourquoi ne poses-tu pas la question tout simplement ? Devrais-je te rappeler que je n'ai toujours pas utilisé de jokers jusqu'alors ?

Elle passa son index sur la lèvre inférieure et elle me toisa toujours de la même manière, attendant impatiemment ma réponse. Pendant un instant, je mordis mes lèvres et détournai mon regard. C'était clairement un signal évident... Mais je n'arrivais vraiment pas à m'y faire.

Elle éclata de rire face à mon hésitation, puis s'empara de son verre pour s'affaler dans le canapé.

— Ben Solo... ou Kylo Ren, comme tu aimerais qu'on t'appelle. Tu te ramènes un soir, sûr de toi, déterminé à parler de moi dans ton journal alors que nos milieux n'ont rien à voir, que tu es à chaque fois cynique et pessimiste sur des tas de sujets... Mais quand tu es face à l'évidence, tu te défiles complètement. Quelle ironie !

 Putain ce qu'elle était douée... Jamais personne ne m'avait déstabilisé à ce point. Peut-être que j'essayais encore de me persuader que c'était surtout nos milieux et notre vision du monde différents qui y étaient pour beaucoup. Mais peut-être que je me trompais...

Je m'installai dans le canapé, à ses côtés, et pris une grande gorgée de mon verre avant de me tourner vers elle. Son air triomphant était encore gravé sur son visage.

— Bon... Très bien.

Je me raclai la gorge une dernière fois avant d'ajouter :

— Qu'est-ce que tu attends de moi ?

Elle sourit et pencha sa tête un instant. Juste quelques secondes pour faire monter la tension. Juste quelques secondes qui me faisaient trembler de l'intérieur. Elle maîtrisait la situation, complètement même. Elle imposait désormais le retard de sa réponse.

— Je veux t'embrasser. À pleine bouche, jusqu'à ce que tu en perdes ton souffle.

Elle était incroyablement directe. En même temps, elle avait laissé des tas et des tas de cœursignaux, mais aucun d'eux ne m'avait vraiment convaincu jusqu'alors. Parce qu'une personne comme elle qui montrait soudainement de l'intérêt pour moi, ce n'était pas fréquent...

— Mais... Pourquoi ? demandai-je naïvement d'une voix à peine audible.

— Je serais bien tentée d'utiliser un joker...

— Visiblement, je ne suis pas le seul à me défiler.

Elle s'approcha de moi et me chevaucha. Ses cuisses s'enroulèrent sur les miennes, ce qui m'immobilisa totalement. Son visage n'était plus qu'à quelques centimètres du mien. Elle me surplombait totalement et je sentais son souffle lent et chaud sur ma peau. Son pendentif flottait et était venu se plaquer contre mon cou.

— C'est trop ? me demanda-t-elle, un instant inquiète.

— Non... Toujours pas.

C'était si soudain que je ne m'étais pas vraiment posé la question. Mais encore une fois, c'était juste déstabilisant. C'était ce que je pouvais en conclure de ces quelques secondes de silence, durant lesquelles elle me fixait intensément. Plus de provocation, d'arrogance... Juste un air plutôt languide.

— Tu voulais que je t'embrasse... Mais est-ce que je peux maintenant ? m'enquis-je par sécurité.

— Complètement.

Sa tête se pencha vers moi et je vins à la rencontre de ses lèvres. Elle rejoignit aussitôt mon baiser et posa ses mains sur mon cou tandis que j'osai poser les miennes sur ses hanches. Comme elle l'avait si bien dit, elle m'embrassa à pleine bouche. J'avais comme l'impression de retrouver nos échanges tumultueux où on se cherchait et provoquait l'autre.

Elle se redressa légèrement pour toujours mieux me dominer d'une certaine manière. Ses lèvres étaient toujours plaquées contre les miennes quand ses mains se frayèrent un chemin jusqu'à mes cheveux. Elle agrippa une bonne poignée fermement et tira légèrement dessus pour mettre fin à ce baiser, décollant mes lèvres des siennes.

Elle me tenait en haleine alors que son regard plongeait intensément dans le mien.

— Je ne t'ai pas répondu à ta dernière question, susurra-t-elle.

— Il me semble que tu avais pris un joker...

— Pas vraiment.

— Très bien, je t'écoute...

Elle tenait toujours fermement une poignée de mes cheveux, me forçant à la regarder, mais ce n'était pas pour me déplaire.

— Sincèrement, ta toute première question a eu le don de m'énerver. Je sais pas ce que tu venais faire là, mis à part pour foutre la merde. Mais je devais reconnaître que pour un salaud, tu étais plutôt attirant. Alors, j'étais curieuse... Sinon crois-moi, tu n'aurais jamais eu mon numéro de téléphone aussi facilement.

— Je m'en doutais que tu savais très bien ce que tu voulais dès le début...

— C'est ça, essaie de te rattraper alors que tu as bien hésité quelques minutes auparavant, me nargua-t-elle.

— Tu vas voir comment je peux me rattraper...

Mes mains agrippèrent fermement ses cuisses et je la soulevai pour l'allonger sur le canapé, la chevauchant à mon tour. Elle avait lâché mes cheveux dans le mouvement et ses bras s'étaient croisés derrière ma nuque. Une fois qu'elle fut bien allongée, ses mains glissèrent en haut de mon torse.

Elle attrapa le col de ma veste mais n'eut pas le temps de faire plus. Elle s'arrêta quand mes lèvres se posèrent en bas de son cou, cette peau nue que j'avais pu apercevoir tout au long de la soirée. J'y déposai quelques baisers en remontant jusqu'au lobe de ses oreilles.

En sentant qu'elle perdait le contrôle, elle commença à déboutonner les premiers boutons de ma chemise. Pour jouer avec ses nerfs, je m'emparai de ses mains tout en l'embrassant de plus belle derrière son oreille. Elle laissa échapper un bref gémissement suivi d'un rire.

— Ça y est, maintenant, tu n'hésites même plus, me fit-elle remarquer, haletante.

Je m'arrêtai un instant de l'embrasser pour la regarder dans les yeux, tout en gardant ses poignets entre mes mains.

— Et tu n'es pas près de m'arrêter... Enfin, tu as toujours tes jokers que tu peux utiliser à tout moment.

— J'en ferai bon usage... Mais pas pour tout de suite.

Elle rapprocha dangereusement ses lèvres des miennes, prête à m'embrasser de nouveau, mais je l'arrêtai en m'attaquant de plus belle à son cou. Quelques rires nerveux lui échappèrent. Elle se reprit rapidement pour trouver une autre manière de répliquer.

Elle fit délicatement remonter sa jambe pour glisser son genou contre mon entrejambe.

— Visiblement, il y a un endroit où ça n'hésite pas, me chercha-t-elle une énième fois.

J'avais beau avoir ses poignets dans mes mains, elle trouvait toujours un moyen de reprendre le dessus. Elle était vraiment douée, toujours un peu trop à mon goût. Mais pour le moment, ça me semblait terriblement futile.

Quand j'avais accepté sa proposition de sortir, je ne m'attendais vraiment pas à ce que notre soirée se termine ainsi... Une agréable surprise.

Je finis par relâcher ses poignets, m'avouant vaincu. Elle en profita alors pour se débarrasser de ma veste. Ses mains caressaient délicatement mes bras puis remontèrent jusqu'à mon cou. Elle approcha mon visage du sien pour m'embrasser. Elle se redressa et me guida à travers ce baiser.

Elle déboutonna les derniers boutons de ma chemise et la jeta par terre, à côté de ma veste. Elle déposa quelques baisers sur mon torse puis ses lèvres atteignirent mon téton droit. Elle passa un instant ses dents comme pour me prévenir, jouer avec mes limites. En réponse, ma main se faufila sous sa robe jusqu'à ses hanches. D'un doigt, je tirai sur l'élastique de sa culotte... ou plutôt de son string.

Tout allait si vite et la plupart de mes questions semblaient futiles.

Ses lèvres libérèrent mon torse et son regard se posa de nouveau vers moi. Un air languide dans les yeux, elle resta figée ainsi quelques instants, juste le temps de reprendre quelques respirations essoufflées.

— T'as de quoi te protéger ? me demanda-t-elle en approchant sa bouche de la mienne pour la frôler avec ses lèvres humides.

— Je dois avoir ça...

— Sauf si tu hésites encore et te défiles, relança-t-elle une énième fois.

— Crois-moi, je ne vais pas hésiter cette fois-ci...

Mes mains se posèrent sur ses fesses pour les agripper fermement. Elle eut un bref sursaut et sourit aussitôt. Un sourire malin. Ses bras se croisèrent derrière mon cou et elle se cambra pour embrasser mes lèvres à pleine bouche.

Elle plaqua son corps contre le mien, sa poitrine contre mon torse complètement nu. Mon emprise sur ses fesses s'affirma de plus belle et la souleva en même temps que de me lever. Ses jambes s'enroulèrent à ma taille dans le mouvement sans pour autant se détacher de mes lèvres.

Je la conduisis jusqu'à ma chambre où je la déposai délicatement sur le lit. J'essayai de me détacher un instant de ses lèvres, mais elle me retint, prenant fermement mon cou entre ses mains. Au bout de quelques secondes, elle céda et me laissa trouver un préservatif.

J'ouvris un premier tiroir de ma table de chevet pour fouiller dedans. Immédiatement, je sentis ses lèvres chaudes sur mon omoplate gauche. Elle déposa quelques baisers, juste pour me déconcentrer, et ça la faisait rire de me voir galérer. Puis elle remonta jusqu'à mon oreille, effleurant mes cheveux au passage.

Je finis par trouver un préservatif, même deux. J'avais bien de la chance d'en avoir encore, parce que ça faisait un bon bout de temps que je n'y avais pas pensé.

Je me tournai vers elle pour l'embrasser de plus belle. Elle détacha sa ceinture, se démunit de son collant, puis m'attira dans le lit. Ses mains avaient pris appui sur mes épaules. Alors que j'étais sur le point de la chevaucher, elle me fit basculer et s'assit sur mon bassin, l'air triomphant.

Ses mains glissèrent vers le haut de mon torse et elle se pencha vers moi. Ses lèvres étaient dangereusement proches des miennes. Alors que j'étais sur le point de l'embrasser, elle eut un mouvement de recul et laissa échapper un petit rire.

— Bah dis donc... Il n'y a plus d'hésitation. Peut-être qu'il va falloir te calmer un peu...

— Ah oui ? Vraiment ? Et qu'est-ce que tu comptes faire ?

Elle déposa un doux baiser sur mon front et passa ses mains dans mes cheveux juste pour les mettre en arrière. Ce simple geste me perturba un peu. Mais je n'eus pas le temps d'y penser qu'elle se redressa pour défaire ma ceinture.

Alors que je m'attendais à ce qu'elle la jette par terre, elle la regarda longuement, l'air pensive.

— J'aurais préféré que tu aies une cravate, mais je me contenterai de ça.

— Peut-être que je penserai à en mettre une prochaine fois, répliquai-je face à son petit jeu.

Un sourire en coin se dessina sur son visage, seule réponse qu'elle m'adressa. Elle se pencha de nouveau vers moi, toujours ma ceinture en main. Mais elle se pencha bien plus pour coller sa poitrine contre mon visage alors qu'elle se saisit de mes mains pour les placer au-dessus de ma tête. Elle attacha mes deux poignets avec ma ceinture en l'enroulant plusieurs fois sur elle-même.

— N'oublie pas que tu as des jokers toi aussi, me susurra-t-elle alors qu'elle s'attelait lentement à sa tâche.

— Ne t'en fais pas, ce ne sont pas de mes jokers dont je vais me servir...

Mes lèvres se posèrent sur son décolleté pour y déposer quelques baisers. Étant donné qu'elle m'avait immobilisé mes jambes en s'asseyant sur moi et que mes mains suivraient bientôt le même sort, je n'avais pas d'autres moyens pour l'attaquer.

Alors qu'elle allait se redresser une fois finie, je passai mes mains derrière son cou et l'obligeai à rapprocher son visage du mien.

— Ne me dis pas que tu veux prendre le dessus maintenant, se moqua-t-elle dans un souffle.

— Je te rappelle que c'était moi qui posais les questions à la base.

— Parce que tu pensais dominer la situation juste en me posant des questions... Je te rappelle que j'avais des jokers. Je pouvais à tout moment t'arrêter. Tu as toujours eu les mains enchaînées, très cher...

Elle embrassa mon cou tandis que je glissai mes mains jusqu'à ses fesses, elle en rit immédiatement. Même si elle m'avait restreint mes mains, je trouvais toujours un moyen de m'en servir d'une manière ou d'une autre, et elle semblait apprécier cette prise de risque. Après tout, elle ne cessait de me reprocher d'être trop hésitant, comme pour me pousser à jouer avec les limites et les frôler dangereusement.

Je réussis à remonter sa robe pour toucher la douce peau de ses fesses. À ce contact, elle passa sa langue sur sa lèvre inférieure.

— Est-ce que tu as du lubrifiant ou vais-je devoir trouver autre chose ? me demanda-t-elle en dégageant mes mains.

Elle fit passer mes mains au-dessus d'elle pour coller mes doigts à ses lèvres.

— Il ne semble pas...

Elle glissa un de mes index dans sa bouche pour le sucer lentement. Elle me prit un peu par surprise et un frisson — très plaisant — me parcourut. Elle n'y allait pas de main morte, sans la moindre pudeur ni limite.

Elle finit par relâcher mes mains pour se débarrasser de sa robe. Je pris de longues secondes pour apprécier la vue de son corps en lingerie fine. Un ensemble entièrement rouge et légèrement transparent. J'en venais à croire qu'elle avait prévu son coup... Elle s'attendait à ce que la soirée se finisse ainsi. Mais pas moi.

Elle savait que mes yeux étaient rivés sur son corps et en profitait.

Elle reprit alors son sérieux en déboutonnant mon pantalon. Elle se leva en m'ordonnant :

— Lève-toi que je t'enlève tes dernières fringues...

— Tu es vraiment autoritaire dans le genre, lui fis-je remarquer.

Je m'exécutai et elle approcha ses lèvres des miennes pour me susurrer :

— Ce n'est que le début...

Elle fit tomber mon pantalon et son regard se posa longuement sur mes poignets toujours aussi bien attachés.

— Et si je te libérais ? me lança-t-elle, l'air songeur.

— Tu sais que je ne suis pas si emprisonné que ça ?

— Vraiment ? Prouve-le-moi.

Elle arqua un sourcil, curieuse de ce que j'allais tenter. Je me mis à genou devant elle, fit délicatement glisser son string sur ses cuisses. Mes lèvres se posèrent sur son sexe, embrassant délicatement ses lèvres. Dès que ma langue effleura son clitoris, elle eut un bref tremblement et posa ses mains dans mes cheveux. Elle y prit appui en prenant fermement quelques poignées. Ça ne m'arrêta pas pour autant et je repris de plus belle.

Elle prit plusieurs longues respirations avant de reculer ma tête en tirant mes cheveux.

— Très bien... Je vais te libérer.

D'un signe de tête, elle me suggéra de me relever et je m'exécutai. Elle enleva la ceinture qui emprisonnait futilement mes poignets puis la jeta par terre.

On échangea un long regard, extrêmement intense. On savourait juste quelques moments de pause, quelques moments de silence avant de reprendre de plus belle.

Elle mordit sa lèvre inférieure comme signe de reprise de la lutte. Alors, rapidement, elle me débarrassa de mon unique vêtement : mon boxer. Puis elle me jeta dans le lit pour me chevaucher.

Elle m'embrassa avec la même fougue tout en posant délicatement une main sur mon sexe. Elle commença à le malaxer lentement, à faire quelques mouvements de va-et-vient pour m'aguicher.

— Tu es encore hésitant pour un élément... Je n'aurais pas cru que tu tiennes aussi longtemps.

— Ça te dérange ?

— Je m'en fiche...

Elle s'empara de la capote que j'avais laissée dans le lit entre quelques mouvements. Elle l'ouvrit et l'enfila lentement sur mon sexe. Ses doigts appuyaient tout en déroulant le latex, juste pour me provoquer. Puis ses lèvres vinrent s'y poser à l'extrémité.

Puis ses lèvres se posèrent de nouveau sur les miennes. Je la fis basculer dans le lit sans jamais quitter sa bouche. Elle colla une de ses cuisses contre mes hanches tandis que je rapprochai mon sexe de son intimité. De son pied posé sur une de mes fesses, elle m'incita à y entrer et je m'exécutai. Elle posa ses mains sur mes épaules pour me rapprocher d'elle puis ses bras se croisèrent à ma nuque. Une de ses mains s'empara d'une poignée de cheveux — chose qu'elle aimait vraiment faire.

Elle posa sa tête sur une de mes épaules. Ses lèvres effleuraient délicatement mon oreille, mais je sentais qu'elle savourait le moment ou qu'elle tentait de garder une certaine maîtrise sur son corps.

— Tu es encore bien hésitant, me fit-elle remarquer.

— Tu veux que je sois plus rapide ?

— Ouais... Complètement, lâcha-t-elle dans un soupir.

Mes mouvements se renforcèrent et d'une de ses mains, elle enfonça ses doigts dans ma chair au niveau de l'omoplate. Elle se tenait fermement à moi, tellement qu'elle tirait légèrement sur mes cheveux. Ma tête basculait légèrement en arrière et elle en profitait par moment pour sucer délicatement mon cou.

Assez rapidement, je finis par jouir et elle me serra contre elle à ce moment. Ses lèvres embrassèrent encore une énième fois mon cou, langoureusement. Puis elle s'empara d'une de mes mains pour la poser sur son cou. Elle appuya ma main, exerçant une pression contre sa chair, ce qui la fit souffler très lentement pendant de longues secondes. Au moins, ça me permit de reprendre mes esprits et je me retirai délicatement.

Elle me proposa simplement de m'allonger à ses côtés et je me débarrassai de ma capote usagée assez rapidement. Pendant quelques minutes, silencieusement, elle resta dans mes bras. Nos respirations se mêlaient ainsi que nos battements de coeur.

Elle brisa cette situation en se relevant brusquement et elle passa son index sur mes lèvres alors qu'elle prit la parole :

— Il me semble qu'il nous restait une bouteille à finir. Peut-être qu'on devrait s'y atteler à la finir.

— Et peut-être qu'on pourrait manger quelque chose au passage...

Elle m'adressa un simple sourire avant de quitter le lit pour enfiler ses sous-vêtements. Elle quitta la pièce, laissant sa robe par terre à ma plus grande surprise. Je remis mon boxer, mon pantalon et ma ceinture pour la rejoindre. Je la croisai dans le salon qui était en train d'enfiler ma chemise.

— Tu ne veux plus de tes vêtements ? m'enquis-je, en fronçant des sourcils.

— Non... Je voulais juste te priver tes tiens. En partie.

Mon regard se posa sur ses longues et fines jambes que jamais ma chemise ne pourrait couvrir. Et puis j'apercevais un bout de ses hanches. Après ce qui venait de se passer, c'était évident que, physiquement, cette femme me faisait quelque chose...

— Bon, je vais cuisiner quelque chose à moitié à poil. Tu peux te servir un verre si tu veux...

— Parfait !

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Anne CB
Posté le 31/07/2021
Un chapitre qu'on attendait depuis longtemps! Quelle jolie scène d'intimité bien écrite, toute en sensualité et en retenue. le côté psychologique est très travaillé, on se met vraiment à la place du protagoniste.
Enaelyork
Posté le 13/02/2021
Hé bien une chose est sure c’est que Rey mène clairement la danse. C’est surprenant de voir ce schéma mais pas désagréable. Ça change de ce qu’on lit d’habitude. Et puis imaginez Rey comme une dominatrice et Ben sous son emprise ça peut être vachement amusant.
MissRedInHell
Posté le 30/03/2021
Totalement ! J'avais envie d'écrire sur cette dynamique depuis looongtemps, alors j'en ai totalement profité dans cette fanfic :D
ManonSeguin
Posté le 19/01/2021
Les petits malins ! :3 Personne ne perds de temps ici finalement et ça fait plaisir de voir une Rey bien sûre d'elle et presque dominatrice j'ai envie de dire, mais sachant dans quel genre d'histoire je m'embarque, je ne suis pas étonnée :3 Le contraire m'aurait déçue donc j'ai hâte de voir ce que tu nous réserves pour la suite avec ce petit avant-goût fort fort apprécié par mes petits yeux dévorant autant ce chapitre, qu'imaginant parfaitement la scène ahaha
MissRedInHell
Posté le 19/01/2021
J'ai un peu switché les rôles. En même temps, fallait que je tente autre chose après mon autre ff :p

Hehe ce n'est que le début de tout le bordel, tmtc c:
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