« Toute personne se révélant néostème postérieurement à l'atteinte de la majorité universelle se verra céder ses propriétés à lae tuteurice qui lui sera dès lors assigné·e. »
art.212-4, C3PM
(Code Pour la Protection des Populations Melkiennes)
Seule sur le matelas, les yeux fermés, Erin tentait de s'endormir, en vain. Toujours épuisée par l'attaque de son spectre, elle restait incapable de se détendre, de peur qu'il revienne. Des bruits de pas alertèrent soudain ses sens. Elle voulut se relever. Impossible. Elle était clouée au lit, maintenue par une force invisible, alors qu'au-dessus d'elle se tenait le visage de son ami.
« Reste couchée, t'en as besoin. » murmura-t-il.
Meïron alla s'asseoir près de la porte, et elle tourna la tête pour le suivre. Installé contre le mur de sorte qu'elle puisse le voir sans se lever, il balaya la pièce du regard sans ajouter le moindre mot.
« Tu es arrivé quand ? » réussit-elle à articuler d'un souffle.
Il haussa simplement les épaules pendant qu'elle continuait à détailler chacun de ses traits. Son nez en bec d'aigle, son front rond, elle ne connaissait pas grand monde qui avait ces caractéristiques, et pourtant une partie d'elle restait sceptique. Erin voulut se lever, mais son corps ne répondit pas, Meïron lui sourit.
« Tu ferais mieux de dormir, ça fait un moment que tu fonctionnes à l'automatisme. T'as fait des erreurs, Erin, tu ne peux plus te le permettre. »
Elle ferma les yeux et tira sur ses cordes vocales pour lui répondre.
« Qu'est ce que t'en sais ?
— Ça se voit, rien qu'à ton sac humide, ou à ton pain qui se prépare.
— Il va bien falloir que je me reprenne...
— Sauf que pour te ressaisir tu dois récupérer tes capacités, et t'autoriser cette pause. Sinon tu ne feras que te mettre plus en danger. »
Erin serra les dents pour retenir ses larmes ; elle n'arrivait pas à comprendre ce qui les faisait monter.
« J'ai plus ce luxe... Je ne peux plus prendre du temps pour chaque surcharge. » pleura-t-elle.
Meïron soupira puis se leva. Il alla s'asseoir à côté d'elle ; ses pas semblaient lointains, presque inaudibles.
« C'était pas anodin ce qu'il s'est passé là-bas, tu sais que c'est différent. » tenta-t-il pour la rassurer.
« Parce que j'ai tué quelqu'un ? » cracha-t-elle.
Le néostème ne lui répondit pas. Elle tourna la tête vers lui. Il semblait attristé.
« Je sais même pas comment j'ai survécu pendant deux ans. » continua-t-elle « Puis je passe quelques jours avec quelqu'un, je me dis que je peux m'en sortir, que j'ai des chances et quoi ? Je me retrouve de nouveau seule pour me rendre compte que je suis capable de rien ? J'ai pas ta force. » Sa gorge la faisait souffrir à tant forcer, si bien que ses derniers mots étaient presque inaudibles. « Je suis même pas capable d'éviter de faire de conneries... »
Meïron l'observa longuement sans rien ajouter. Finalement, il lui tourna le dos pour s'appuyer contre le sommier. Il détendit son cou en penchant sa tête vers l'arrière et glissa ses doigts dans ses cheveux mêlés.
« Ce que tu croyais avoir en me suivant tu l'as toujours eu. » commença-t-il. « T'as tenu deux ans toute seule, tu crois vraiment te débrouiller moins bien que moi ? Tu as peur parce qu'il faut que tu prennes quelques heures pour te recentrer, faire le tri dans ta tête, mais sincèrement, Erin, j'ai rien fait de spécial. C'était déjà là, et ça l'est toujours. »
La jeune femme ferma les yeux pour faire barrage à ses larmes. Elle mourait d'envie de se recroqueviller et de se rouler dans son écharpe, mais son corps ne réagissait pas. Elle murmura simplement.
« Je ne veux plus être seule... »
Sa phrase resta sans réponse, elle se demanda si son ami l'avait entendue. Elle ne la répéta cependant pas. Toujours cachée derrière ses paupières, elle se remémorait les paroles qu'il venait de lui dire pour ne pas les oublier, puis brisa le silence qui s'était installé.
« Merci. » murmura-t-elle finalement.
« Pour ?
— Ce que tu as dit.
— C'est des choses que tu sais déjà, mais de rien. »
Erin ouvrit les yeux. Il lui offrit de nouveau un sourire avant de se lever et d'aller vers la porte. Il baissa le regard vers son sac, puis les tourna vers la fenêtre, pour finir par s'attacher les cheveux.
« Il va falloir que tu partes, Erin. »
Elle fronça les sourcils, sa voix reprit un peu de force.
« Comment ça ?
— Il y a du mouvement dehors, tu n'entends pas ? »
Il frotta son pied contre le sol, un lointain bruit de gravier s'éleva. Des fourmillements s'attaquèrent de nouveau au corps de la jeune femme ; sa vision se troubla alors que la voix de Meïron résonnait dans sa tête.
« Dépêche-toi. »
De toutes ses forces, elle tira sur ses muscles pour réussir à se libérer de cette paralysie. Ses poumons se gonflèrent, sa vue lui revient, et elle bascula sur le sol. Son corps s'écrasa lourdement, mais elle récupéra l'intégralité de ses capacités. Quand elle releva la tête, Meïron avait disparu. Une partie d'elle voulut pleurer, cependant, les bruits de pas toujours présent lui rappelèrent l'urgence de la situation. Vite, elle sauta sur son sac. Elle prit ensuite quelques secondes pour situer les intrus : ils semblaient se concentrer à l'avant de la maison. Erin se précipita alors jusqu'à la buanderie pour s'échapper.
Elle n'eut pas le temps de l'atteindre. La porte se bomba, et sortit de ses gonds dans un bruit sourd. La surprise arracha un cri à la jeune femme. Elle fit immédiatement demi-tour pour courir au salon, mais fut arrêtée nette par un groupe d'agents. La porte d'entrée, elle aussi explosée, laissait passer un courant d'air qui agitait les rideaux. Derrière elle, d'autres agents déboulèrent dans la pièce. Elle était incapable de les compter. Les fusils, lourds et puissants la pointaient. Les vrombissements et cliquetis des caissons résonnaient sur les vitres, les tuyaux vibraient bruyamment dans un bourdonnement sourd, alors que les souffles rauques de ses assaillants raclaient les murs. Ce brouhaha donna immédiatement le tournis à la néostème. Tous ces sons semblaient l'écraser. Elle sentit ses muscles se convulser. Réfléchir devenait impossible tant cette cacophonie erratique rebondissait entre les parois de son crâne ; elle lui hurlait qu'elle avait perdu.
Erin tremblait. La peur dilatait ses pupilles. Les mains moites sous la laine, étouffée par une chaleur maladive qui lui montait à la tête, mais surtout encore sous l'emprise de la fatigue, son corps l'emprisonna tout entière. Ses muscles trahissaient sa volonté. Désormais, elle n'était plus que spectatrice d'elle même, incapable de réfléchir et d'agir. Ses yeux bleus s'allumèrent, une aura de lumière glacée l'entoura semblable à une brume. Elle éclairait la pièce d'une couleur plus claire, mais plus vive que l'une des Kalies. Les formes des combinaisons ressortaient sous son éclat. Le nuage incandescent marquait les détails des caissons et les anneaux des tuyaux des agents. Il descendit brusquement vers le sol et se diffusa en cercle autour des pieds de la jeune femme. La lumière glissait sur le plancher en suivant ses rainures, le gelant et laissant sur son passage une plaque épaisse et inégale. Les agents reculèrent devant la menace alors qu'une voix grave s'éleva.
« Faites attention ! Neutralisez-la ! »
Un élan de lucidité pris Erin : pendant cette diversion, son corps revint à elle. La jeune femme ne s'occupa pas de la glace et tenta sa chance pour se diriger vers la fenêtre. L'un des soldats se mit face à elle, le fusil armé, prêt à tirer. Erin se figea sur place et son seul réflexe fut de misérablement lever son bras vers son visage pour se protéger. Une puissante pointe de glace transperça alors l'agent. Le coup partit, mais la surprise et la force du pieu le dévièrent la munition. Un sifflement retentit, accompagné d'un violent courant d'air qui glaça bras de la néostème. Une fléchette se planta dans le canapé. Erin rebaissa sa main et vit devant elle le pic ruisselant de sang sur lequel pendaient des lambeaux de caoutchouc et de chair. Deux fois. Deux fois qu'elle prenait une vie. La jeune femme se retrouvait face à ce qu'elle renfermait et ce qu'elle ne contrôlait pas. Mais cette fois-ci, elle était seule. Ce spectacle l'horrifiait tant qu'elle en oubliait le CSA. Erin se réfugia au plus profond d'elle même. Elle n'arrivait plus à comprendre ce qu'elle cherchait à fuir. Les autres agents armèrent à leur tour leurs fusils prêts à faire feu. Erin eut juste le temps de se retourner sous le claquement des sécurités, que les détonations résonnèrent. Un mur hérissé se forma sur le trajet du gel qui filait vers eux. Les fléchettes s'y plantèrent. Un agent détacha son arme pour s'en libérer, et sauta sur la néostème.
« Ne la touche pas ! » lui hurla un de ses collègues.
L'agent n'écouta pas. Il voulut coincer les bras d'Erin dans son dos, mais n'eut pas le temps de finir son geste : il fut transpercé de part en part comme les autres. Un quatrième subit le même sort, sans raison. Cependant, sa mort libéra le passage vers la porte.
« Arrête ça tout de suite ! » vociféra un autre agent. « Tu es cernée ! »
La détresse et l'incompréhension animaient les yeux de la jeune femme, alors que la glace filait et dansait. Elle la protégeait d'autres munitions, ou prenait d'autres vies
« Je fais rien ! » supplia Erin. « J'y peux rien ! »
Elle refusait sa culpabilité. Complètement impuissante, la néostème assistait au déchainement de son dekte. La glace en mouvement luisait, vivait ; elle laissait sur son passage une trainée incandescente qui flottait dans l'air, à l'aspect d'encre. Mais derrière cette beauté se cachait une rage dévastatrice qui terrorisait son hôte. Comment leur faire comprendre que tout était indépendant de sa volonté ? Impossible.
Un énième agent voulut braquer son arme, il mourut aussitôt. Erin fut prise d'une migraine fulgurante. Elle saisit sa tête entre ses mains. Ses os vibraient, son torse était au bord de l'explosion, tout son corps brûlait de l'intérieur. Sa poitrine était sur le point de céder. Un flash bleuté l'aveugla. Un sifflement strident déchira ses tympans alors qu'un craquement manqua de la faire s'évanouir. Quand elle ouvrit les yeux, de la poussière flottait dans la pièce et bloquait la vue. Du vent s'engouffra pour la balayer. Erin se tenait là, seule au milieu des débris. Le mur dans son dos s'était effondré en partie : de la glace soutenait les bords, des gravats gisaient sur le carrelage. Entre elle et les agents se dressait une barrière épaisse. Elle les voyait bouger derrière, ils essayaient de le contourner, d'autres semblaient perplexes. Certains utilisaient le manche de leur arme pour tenter de le casser. Erin restait là, figée. La lumière des Kalies éclairait ce spectacle surréaliste.
« Ici R55, on a besoin de renforts tout de suite ! On est entre la 144e et la 215e ! Lotissement "Les Prunnelles" !
— R64, bien reçu. On est sur la 140e, on arrive. »
La jeune femme remarqua son sac jonché sur le sol. Elle l'agrippa puis sauta hors de la pièce. La fraîcheur du soir la fit frissonner, elle entendait les agents crier et se ruer hors de la maison. Elle courut le plus vite qu'elle put, sans réfléchir aux rues qu'elle prenait. Tout ce qui comptait, c'était s'enfoncer toujours plus profond dans les dédales de la ville. Erin s'autorisa un petit coup d'œil par dessus son épaule, la ruelle était étroite ; pourtant, ils étaient sur ses talons. L'un d'eux s'arrêta sans se soucier des autres. Il la visa. Une nouvelle fois, la fléchette se planta dans la glace. Son dekte continuait de la protéger, il grimpait sur les murs, dressait des tranches épaisses entre eux. Les agents avaient de plus en plus de mal à passer. Les couches de glace grossissaient. La néostème regarda une de nouveau derrière elle, puis elle ralentit, jusqu'à s'arrêter. Une muraille se referma, boucha ainsi le passage. Elle continuait de s'épaissir, et lentement les ombres des agents disparurent, mais leurs voix résonnaient toujours.
« Ils sont où les renforts ? R55 à 564, vous êtes où ?
— R64, 140e, 213e. On arrive. »
Erin reprit sa course en entendant les radios. Ses jambes la brûlaient, tout comme son souffle. Les moteurs des camions s'élevaient encore entre les toits. Son dekte s'était tu. La jeune femme fuyait dans la nuit en priant pour réussir à les semer. Elle zigzaguait dans les goulets que formaient les maisons, elle voulait à tout prix s'éloigner des routes. Une petite allée entre deux immeubles lui tendait les bras. Elle s'y faufila. Le passage était si étroit que le crépis lui raclait le dos et les coudes. Petit à petit, Erin semblait récupérer son corps, et ses capacités de réflexion. Elle avait tourné sur la 142e et était remontée jusqu'à la 219e, ensuite elle s'était enfoncée entre les maisons. Les camions ne pouvaient pas passer. Peut-être l'avaient-ils perdue ? Elle l'espérait. Mais ses pensées furent rapidement chassées par les cheminées qui tremblaient encore sous les ronflements des moteurs. L'écho l'empêchait de les situer, ils étaient partout, même dans les tuiles. La jeune femme continua d'avancer dans la gorge jusqu'à enfin pouvoir reprendre une bouffée d'air. Elle tomba sur un vieux portail de bois qu'elle escalada. Elle se laissa ensuite basculer lourdement sur le sol, fatiguée. Les bâtisses étaient vieilles et hautes, les quelques fenêtres étaient sales, de vieux rideaux pendaient sur certaines d'entre elles.
Du lierre grimpait sur l'une des façades, il faisait craquer et s'effriter la pierre ; un vieil arbre soulevait le bitume de ses racines et des feuilles sèches collaient au sol. Erin se glissa dans un coin en faisant le moins de bruit possible, puis s'appuya contre le bois de lierre. Elle reprit sa respiration et ne put s'empêcher de sourire. Une envie de rire la prie. Impossible de savoir si c'était la fatigue ou l'angoisse qui retombait, dans tous les cas, une voix lui répétait qu'elle avait réussi. Son euphorie ne dura qu'un temps : en passant ses mains sur son visage, l'odeur du sang l'agressa. Elle regarda son sac, le souleva, puis baissa les yeux sur son pantalon : ses vêtements étaient poisseux, souillés poussière. Les images de l'attaque lui revinrent, défilèrent en elle la liste de ses nouvelles victimes. Son estomac se tordit. Elle se retrouva de nouveau à vomir sa bile, jusqu'à ce que ses muscles gastriques se fatiguent.
La néostème resta assise ainsi un bon moment sans bouger, à réfléchir sur ce qu'il s'était passé, à essayer de comprendre sans y parvenir. Elle finit par simplement fixer un mur et attendre que les moteurs se taisent. Ils allaient sûrement tourner toute la nuit. Les craquements des vieilles bâtisses lui donnaient l'impression qu'elles étaient vivantes. Les vieilles poutres, la vieille pierre, le vieil arbre tous semblaient parler dans une langue qu'Erin ne comprenait pas. Elle écoutait les maisons la calmer. Elle était seule, elle était cachée. La jeune femme appuya sa tête contre les feuilles, elle distinguait la pierre du mur à certains endroits. Le lierre sentait le frais et la terre, alors elle se concentra sur cette odeur pour oublier celle du sang. Lentement, son cœur s'apaisa, sa respiration aussi et ses tremblements disparurent. Ne comptait plus que la conversation de sa cachette.
Soudain, l'une des fenêtres du rez-de-chaussée explosa. Le verre s'écrasa dans les feuilles, Erin se redressa brusquement. Son dekte s'attaqua au mur, gela les branches. Elle vit un agent sortir, puis deux, puis trois, elle en distinguait encore derrière eux. Incapable de parler, elle les fixait. Erin s'aventura à regarder le passage qu'elle avait pris, mais un soldat se planta devant le portail.
« N'y pense même pas. » dit-il en la pointant.
« R55 à R64, on arrive. » hurla sa radio.
La néostème eut un mouvement de recul. Sa glace fila vers son ennemi. Dans un geste désespéré, la jeune femme tendit sa main comme pour la retenir, mais la lumière qui l'accompagnait lui glissa entre les doigts. Son cauchemar recommença : l'agent tira, la fléchette fut arrêtée, lui fut enfoncé entre les murs. Un second eut à peine le temps de bouger qu'il subit le même sort. D'autres s'avancèrent pour sortir. Erin tenta sa dernière chance : courir vers le passage désormais libre.
Une violente douleur lui coupa le souffle. Un sifflement aigu recouvrit peut à peu tous les bruits environnants. Elle sentit son cœur battre jusque dans ses tempes. Ses jambes chancelèrent. Erin voulut tenter un pas, mais tomba à genoux. Sa vue devint floue, plus aucun de ses muscles ne bougeait. Dans une lenteur incommensurable, elle s'écroula. Sa tête rebondit contre la terre. Le sol vibrait, des voix résonnaient dans un écho incompréhensible. La lueur de son dekte continuait de l'entourer, mais faiblissait, jusqu'à disparaître. Sa respiration bruyante traçait des sillons sur la flaque gluante dans laquelle elle gisait. Elle vit deux pieds se planter face à elle, puis sombra dans le noir.
La fléchette avait troué la fenêtre, déchiré les rideaux. Un nouveau groupe d'agents arriva : dans cette cohue, personne n'avait remarqué un camion se garer devant la porte d'entrée. Le soldat qui avait tiré pénétra dans la cour pour inspecter le corps inanimé d'Erin. Il chargea son arme une seconde fois et lui planta une deuxième fléchette dans le dos. Il répéta l'opération, mais visa la cuisse. L'un des survivants, épuisé et choqué le regarda faire.
« Autant ?
— Tu as vu ce qu'elle a fait ? Au moins, elle sera tranquille pendant un moment. »
Il soupira alors qu'un petit groupe emmenait le corps d'Erin.
« Vous étiez combien ? » demanda-t-il à son collègue.
« Seize, » répondit le survivant, « mais visiblement, ce n'était pas suffisant. »
Deux autres rejoignirent le camion. Un dernier agent prit une radio :
« Groupe R55 et R64 réunis. On rentre. »
Erin fut chargée comme un cadavre dans un véhicule aux couleurs du CSA. La moitié de son visage était taché, tout comme ses vêtements ou ses cheveux. Une escouade resta pour nettoyer les dégâts alors que les autres suivirent le camion. Le moteur ne faisait plus aucun bruit. Personne ne fut dérangé par le convoi qui la conduisait au centre le plus proche.