Chapitre 8 - La lettre intruse (I)

Par Daichi

Le matin de l'avant-veille, Lyza s’était rendue, sans envie aucune, dans l’amphithéâtre consacré aux leçons théoriques. De sa couverture d’étudiante était exigée une assiduité redoutable, car par l’observation tenait la réussite de ses efforts. Ceux des deux dernières années, à mendier, à jouer, et à parader devant maints professeurs avant d’être acceptée sur ces sièges létaux pour la santé de son dos. Ce matin-ci, cependant, et comme le reste de la semaine, elle n’avait aucune envie ni de lever les yeux, ni de tendre l’oreille. Car, tout simplement, il n’y avait rien à regarder ni à écouter ! 

Au sein de l’immense salle du conservatoire impérial, plus d’instruments que de têtes. Au-dessus de ces dernières, des pianos à queue de pie, des gramophones à touches ou encore des basses traversières, suspendues au plafond par des câbles qu’on espérait solides. Un espoir ne concernant que les rares nouveaux élèves de l’endroit. La plupart fréquentaient l’établissement depuis déjà plusieurs années, et ne se préoccupaient plus des diverses étrangetés qui décoraient les différentes salles du bâtiment. D’où étaient visibles non seulement le palais du feu Empereur, mais surtout l’entièreté des quartiers nobles. Lyza, elle, dormait simplement sur la table, bras sous sa joue. Peu lui importaient les étrangetés pendues au-dessus de sa tête.

Sur les sièges confortables des bureaux arrondis de la grande salle, les autres étudiants voyaient – sans retenir la risette de ceux qui comprenaient la situation – le proviseur s’installer sur le bureau dominant l’estrade centrale. Depuis le cœur de l’hémicycle, la voix pourtant grincheuse du vieil homme se faisait sans mal entendre jusqu’aux oreilles des moins attentifs, cachés qu’ils le pensaient dans les coins de la pièce.

« A vos élégants sourire, j’en conclus que vous vous imaginez qu’une fois encore, votre professeur n’a pu sortir de son lit pour daigner vous satisfaire de sa présence ! »

Ne retenant leur rire, les élèves laissèrent le directeur ouvrir son grand manuel décoré de partitions, cherchant sa page. Lyza grogna dans son léger sommeil, cherchant à le regagner sans attendre, mais la voix de canard raisonna à nouveau pour la ramener au cours.

« Néanmoins, je me dois de vous rassurer, continua-t-il en levant son monocle en leur direction. La raison de son absence est aujourd’hui toute autre. Il se trouve, et à mon grand étonnement, qu’il a été assigné à la sélection du Dawnbreaker. Et ce depuis ce week-end. »

Cette fois-ci, la vingtaine de jeunes adultes afficha une sincère expression de dégoût, mélangée aux ricanement grossiers de certains. Leur professeur de substitution afficha un sourire compatissant, ne se retenant pas d’essuyer l’imaginaire poussière qui aurait pris place sur son épaule.

« Je partage votre sentiment, mais laissez-moi vous rappeler qu’il ne s’agit que d’une poignée de malheureux, et réservés aux quartiers les plus bas ! Nos examinateurs s’en assurent : de ce que j’ai pu entendre des choix de ce trimestre, nous ne serons nullement dérangés. Vous pourrez respirer en toute… »

Sa tirade fut interrompue par les bruits sonore de la porte d’où lui-même venait. Un jeune adulte, redingote tout juste enfilée et valise sous l’épaule, faisait son entrée jusqu’au bureau, saluant d’un signe de tête son supérieur. Les élèves mêlèrent à leur étonnement un ravissement certain, leur professeur enfin revenu de l’ombre.

Qui voilà donc… Lyza sursauta de surprise, ne s’attendant pas à le revoir si vite. Les partitions ont dû lui donner moins de fil à retordre que prévu.

« Mes chers élèves, je vous ai manqués à ce que je vois !

— En un sens, murmura Lyza, yeux enfin ouverts malgré leur air éternellement éteint.

— Et comment ! cria l’un.

— Pas plus que ça, minauda une fille d’un sourire malicieux.

— Vous dormiez encore ? » se moqua un dernier. Owlho les ignora tous, posant sa lourde affaire sur le meuble ciré face au vieil homme. Ce dernier, d’abord médusé, fut soulagé d’être ainsi libéré de sa tâche.

« Monsieur Owlho, sourit-il à son encontre, heureux de vous revoir ici ! Néanmoins, je vous attends dans mon bureau en fin de soirée, vous me devez quelques explications quant à vos absences des derniers jours.

— Sans faute, marmonna le jeune professeur sous les ricanements de ses élèves. Bon, vous pouvez nous laisser proviseur, nous avons du travail. Beaucoup, de travail ! » Il sorti en premier lieux de sa valise un amas de partitions, décorées de notes rouges, puis les leva au-dessus de sa tête, à la vue de tous. « Vos rendus de la semaine passée m’ont donné tellement de fil à retordre qu’il ne me reste qu’un seul ongle encore intact. La consigne me semblait claire : que vous font ressentir vos lectures quotidiennes ? »

Un silence lourd s’installa, appuyé par l’air penaud de chacun. Affichant sur son visage une expression de sérieux, Owlho finit par la briser d’un radieux sourire, avant de poser les copies corrigées au premier rang.

« J’ai eu beau batailler pour tenter de vous mettre une note en-dessous de la moyenne, aucun de vous ne m’a permis de vous laisser cette chance ! D’excellentes copies que voilà… Vous pouvez être fiers de vous, tiens. »

Tous furent rassurés et accusèrent le coup du stress, quémandant les copies qui voyageaient dans les rangs. Les yeux du professeur parcouraient ces derniers, à la recherche d’un visage – fuyant – avant de sautiller sur place et de rejoindre le bureau, non loin duquel était assis le proviseur, toujours désireux d’assister à un de ces spectacles que ce jeune homme appelait des « cours ».

« Néanmoins ! Il me reste ici une copie. Une unique copie, sans une seule note rouge dessus. Pouvez-vous deviner pourquoi ? »

Il ne quittait pas des yeux le visage qui fuyait le sien, assis au fond de la pièce. Celui à qui il appartenait était tourné vers les autres étudiants en train de se demander les copies, attendant que la sienne lui arrive naturellement. Ce qui ne vint pas.

« Vous avez oublié de la corriger ? tenta de blaguer un des étudiants.

— A ta place je ne la ramènerais pas, ton onze sur vingt est tout sauf glorieux jeune homme. » Un esclaffement général remit l’élève en question à sa place, vite coupé par un sifflement sortant des lèvres du professeur, imposant le silence. « Non, cette copie est pour ainsi dire absolument prodigieuse. Rare sont les musiciens parvenant à apposer dans leurs compositions un souvenir si palpable et tangible. Non lié à la moindre lecture quotidienne, il s’agit plutôt de l’expérience gagnée à lire. Ou un rappel de l’enfance. N’ai-je pas raison ? »

Ses yeux se braquèrent une ultime fois vers celle qui attirait tous les regards désormais. Penaude, glissant une mèches de cheveux derrière son oreille, Lyza répondit d’un timide hochement de tête, soulevant une exclamation d’admiration de la part de tous les autres.

Ce foutu volatile… Elle se mordait la lèvre, baissant ses iris mauves sur le bois décoré de graffitis exécutés aux ciseaux du bureau sur lequel elle s’appuyait.

« Oh oui vous pouvez l’acclamer ! Une note parfaite. Je n’ai pas souvenir d’en avoir déjà mis. Enfin, me voilà apparaître un espoir pour les générations futures, prenez-en de la graine. »

Ils firent semblant de le huer, regardant les corrections de leurs partitions. Alors que, à la surprise des yeux exorbités du directeur, Owlho sortait de sa valise… une plaque en métal.

Il la posa sur un petit socle préalablement installé sur le bureau, amenant l’intérêt des élèves peu à peu. Il prit au hasard un des archets décorant le mur du fond, puis le sablier présent près de la plaque, qu’il tenta d’ouvrir. Face à ses bras tremblants et son visage virant au rouge, tous partirent d’une nouvelle exclamation de moquerie, le professeur peinant à ouvrir – sans que l’on comprenne pourquoi ! – ce sablier.

« Monsieur Owlho, soupira le proviseur en s’approchant pour l’aider, que comptez-vous donc… »

Il manqua de se cogner le nez lorsque le couvercle quitta son réservoir de verre, puis, ignorant le boucan hilare que provoquait son public, étala l’entièreté du sable sur la plaque. Alors qu’il s’assurait que l’entièreté du métal était recouverte de ces petits grains jaunes, la salle se parcourût de chahut. Tous se demandaient ce que venait faire ce petit numéro dans un amphithéâtre de conservatoire.

« Bien ! s’exclama-t-il en empoignant son archet. Je ne suis pas aussi fort que ma fille pour manier ce genre d’outils, ma prédilection restant la flute à piston. Mais j’espère pouvoir vous montrer quelque-chose de plutôt étonnant. »

Imposant d’un geste de la main le public à clore ses lèvres, il posa l’archet sur le bord du métal, et commença à le bouger. Le son qui sortait de cette curieuse assimilation était plutôt anecdotique, si ce n’était désagréable pour des oreilles entraînées. Aucun étudiant ne grimaça autant que le manieur d’archet ou le vieil homme à son arrière. Mais très vite, la grimace fit place à la fascination : sur la plaque, le sable dansait.

Il prenait différentes formes ! Des soleils, des cercles concentriques, des vagues ou encore des spirales infernales. A chaque note jouée, le sable affichait un nouveau tableau à contempler, suivant les vibrations de la plaque. Owlho continua plusieurs instants de jouer de ses grains amovibles, puis posa l’archet, se massant une oreille.

« Vous voilà affichant une merveilleuse expression, sourit-il en admirant les bouches de poisson ouvertes qui se fermèrent d’un seul tenant. Qu’en dites-vous ?

— C’était quoi, monsieur ? demanda une nouvelle.

— De la musique ! Fort laide j’en convient, mais tout ce qui est son est musique, tant qu’on choisit d’aligner les bonnes notes. Cependant même la plus laide des compositions peut permettre au monde de bouger. » Il quitta son estrade pour parcourir les escaliers tranchant les rangs, guettant les réactions de son auditoire. « Ne pensez pas que votre musique n’a comme unique objectif que de plaire à l’oreille. Parfois, il faut oser sortir des sentiers battus pour provoquer les réactions inattendues. De l’imprévisible survient le plaisir de marcher sur un sable neuf. Ce qui compte ! ce sont les réactions que vous entraînez. Sur cette plaque, un soleil m’est apparu, puis des cercles, suivis de vagues. Je n’ai rien décidé de tout cela. Pour autant, c’est bien moi, qui faisait bouger les grains.

— Mais, intervint celui qui était désormais près de lui, on ne peut pas décider de quelles notes jouer ?

— Comment ? Bien sûr que si, vous le pouvez. Avec de l’entraînement, vous pourrez savoir quelle note fait bouger tel ou tel grain de sable. Cela se rapproche du travail du chef d’orchestre. Un peu. Lorsque je bouge ma baguette face à vous, je vous laisse jouer, mais j’harmonise le tout. Le dessin qui se formera m’est inconnu, mais je sais qu’il aura été tracé par ma plume. » Il se baladait désormais au fond de l’hémicycle, une plume de cuivre en main, qu’il bougeait telle une baguette d’orchestre. S’étonnant lui-même, il était déjà parvenu aux côtés de celle qui lui avait donné la meilleure des copies. « Mais bien entendu, laisser les notes se jouer d’elles-mêmes, et découvrir quel dessin apparaîtra, cela procure un grand plaisir. Un plaisir presque coupable. Comme dévorer l’entièreté d’un gâteau ! »

Il profita du petit rire des étudiants pour regagner sa place, avant de leur demander à tous de se lever. « Au diable les cours théorique, j’en vois certains s’endormir. Réveillez-vous donc ! Placez-vous avec vos instruments, comme d’habitude. Nous avons un couronnement à préparer. » A ces mots, il embrassa de nouveau les yeux mauves de la musicienne parfaite, tapie au fond de l’orchestre, le regard perçant son visage de marbre.

Après une heure de répétition, le professeur libéra ses élèves, qui traînèrent comme à leur habitude, chahutant et bavardant en rangeant leurs instruments.

Enfin fini, fut soulagée Lyza en pliant prestement son saxograme. Il ne semble pas avoir découvert quoi que ce soit, mais il doit se douter de quelque-chose. Tâchons de partir…

« Professeur, intervint le proviseur. Je n’ai pas l’habitude d’assister à vos cours, mais vous m’avez habitué à bien mieux par le passé.

— Oh, j’en convient, répondit l’autre. Mais de petites leçons mystiques ne font pas de mal, principalement lorsqu’on s’adresse à une personne en particulier. Oh, attendez, chère demoiselle ! » Il quitta sans respect son interlocuteur pour accourir vers la musicienne aux yeux d’amande, qui semblait plus que tout désirer quitter les lieux. Elle tourna la tête d’une lenteur hésitante vers lui, son étrange instrument replié dans son dos. « Oui, vous. Je tenais à m’entretenir avec vous, concernant votre copie. Êtes-vous disponible dans mon bureau, à l’instant ?

— Navré, répondit-elle à voix basse, j’ai à faire… Et je n’habite pas à côté.

— Parfait, je vous accompagne à mon bureau dans ce cas ! l’ignora le professeur. Patientez un instant. Laissez votre instrument ici, je vous prie. Proviseur, concernant l’autre jour… »

Le laissant retourner vers le vieil homme, Lyza posa son fidèle saxograme dans un coin prévu aux instruments empruntés. Elle ne manifestait aucun désir d’entendre la moindre parole de celui-là même qui était son ennemi, mais n’avait d’autres choix que d’obéir face au propriétaire du bâtiment, ainsi que son petit favori. Elle attendit donc qu’il eut terminé – très vite, finalement ! – pour le suivre jusqu’à son bureau. Une pièce sordide : aucun instrument. Seulement sur les murs des diplômes et des photos, et sur le petit bureau… un cadre. Rien d’autre. A se demander ce qu’il fait pour occuper ses journées.

« Nous voilà en pleine intimité, se réjouit-il en ouvrant une boîte en fer blanc sur une étagère. Un petit gâteau ?

— Non merci.

— Cela en fera plus pour moi. Bon ! il mastiqua sa sucrerie, en venant ouvrir une fenêtre. Votre copie était bien exécrable, j’ose espérer que vous vous en douter. »

Owlho rangea le quelque bazar qui occupait les quelques meubles, commode comme une étagère, comme s’il recevait une invitée de marque en ces lieux.

« Cela m’étonnait de me trouver au centre de l’attention, avoua l’élève.

— C’était tout l’objectif ! Mais je n’ai pas menti sur la supériorité de votre copie. De zéro, vous passez à deux. J’avais d’abord pensé à moins, mais tout compte fait… Votre musique m’a rappelé ces utilisateurs d’Aura. En avez-vous déjà rencontré ? »

Il se tournait vers elle, avant de subitement se replonger sur la déco murale, arrangeant les cadres qui selon lui étaient tordus. « Encore un coup de la femme de ménage » maugréait-il en attendant sa réponse.

« Non, dit-elle simplement. Professeur, je suis pressée et…

— Je n’en ai rencontré qu’un seul. Il accompagnait cette sale araignée repoussante, que vous esquivez avec brio. Un grand homme sale et malodorant, patibulaire au possible. Et je ne parle pas de ses vêtements, pouah ! Mais on ne pouvait douter de son adresse au tir. Evan Buren, vous connaissez son nom, j’imagine.

— Non, répéta-t-elle, indiquant avec empressement l’horloge d’un simple regard.

— Ah oui, celle-ci aussi est mal mise ! » Il bondit sur le cadran, qu’il décrocha du mur pour l’éteindre et le poser sur son bureau vide, puis s’assied devant celui-ci. « Le son m’agaçait de toute façon, j’ai l’heure dans ma poche. Non, réellement ? Un tueur à gage, plus grand tireur de notre époque. Pas comme si ce nom avait un réel intérêt pour cette cité, notamment notre situation privilégiée, mais j’aurais pensé que vous, tout particulièrement, en auriez entendu parler. Un grand utilisateur d’Aura… Qui sait manier ce genre d’arcanes peut influencer ce qui l’entoure, et cela peut même passer par la musique. Comme le compositeur Herman Reshmel, en son temps. Certains accusent la triche, d’autres crient au génie. J’y vois personnellement une forme d’art toute nouvelle. J’envie ceux qui, comme vous, arrivent à apposer dans leurs notes des souvenirs !

— Professeur, il est tard…

— Vous avez faim ? Oui, midi approche… Je pourrais vous proposer un petit restaurant sympathique. Ou même chez moi, ma cuisinière est peu douée mais silencieuse lorsqu’elle me surveille manger avec ces foutus yeux agaçants et immobiles comme ceux d’un poisson mort… (Il reprit son souffle.) Pardon. Ou, une sucrerie, pour passer le temps ? Ah, non, vous n’êtes pas bouche sucrée. Euh… Oui ? »

Cette fois-ci, Lyza avait simplement levé le doigt, les yeux plissés, demandant la parole. Quand elle lui fut enfin donnée, elle soupira et se dirigea vers la porte.

« Monsieur, comme je vous l’ai signifié, j’ai à faire. Nous discuterons de cela une prochaine fois je vous prie. Navrée de ne pas vous avoir rendu de copie de valeur. »

Elle approchait la main de la poignée de la porte, mais une chouette vint s’y poser, piaillant pour l’inciter à reculer. Ce qu’elle fit, prise d’une légère surprise. Une autre lui frôla les cheveux, une troisième souhaita se poser sur son épaule avant d’être chassée d’un pas de côté. Les petits oiseaux arrivaient un à un depuis la fenêtre, s’installant confortablement sur les meubles rangés, les cadres arrangés et le cadrant éteint sur le bureau. Le doigt de leur maître caressa tout doucement le bec d’une des chouettes, qui observait son sourire.

« Il se trouve que je n’ai rien de mieux à faire que de vous parler en cet instant. Mais le reste de mon emploi du temps se trouvera fort chargé dans les prochains jours, alors je vous prierai de m’accorder de votre temps dès maintenant. »

Tous ces yeux fixaient la jeune dame, tout juste plus jeune que le professeur qui lui faisait face. Alors que probablement cinq ans seulement les séparaient, et qu’il bougeait jusqu’ici comme un petit garçon excité, elle sentit que cette fois elle se trouvait être l’enfant des lieux. D’un réflexe habitué, elle baissa les yeux.

« Vous acceptez donc ?

— Oui.

— Parfait ! Je nous réserve la journée. Comme dit plus tôt, les prochains jours seront chargés. Riches en amusement, même. Cette virée au Dawnbreaker – notre proviseur vous en a informé ? – m’a fait découvrir quelque-chose de… très intéressant. » Il déporta son attention sur l’unique cadre qui se tenait sur le meuble vide, traversé d’un sourire presque chaleureux. Le portrait aux cheveux d’argent qui y figurait était par ailleurs aussi apathique que son invitée. « Il se pourrait bien qu’elle me soit utile.

— Venez-en au fait.

— Oh, je vous en prie… Vous savez déjà pourquoi vous êtes ici. Et, surtout, pourquoi vous ne croupissez pas dans les mines depuis ce matin-même. Vous auriez été au chaud là-bas, avec votre ami. »

Lyza cassa un de ses ongles, à la mention d’un « ami ». Cessant de tordre le bout de ses doigts, elle se rabattit sur un jeu de force entre ses dents et ses lèvres.

« J’ignore ce dont vous parlez.

— Vous n’admettrez pas facilement. Mais, je m’en moque, sachez-le bien. » Il se leva et marcha lentement jusqu’à elle. Ou plutôt, jusqu’à son côté, et finalement autour d’elle. Il tourna ainsi un long moment, les yeux scrutant les marques du plafond. « Je sais bien que vous empêcher d’agir serait une bonne chose à faire, sachant que vous détenez une vérité qui mettrait en péril tous mes plans. Mais, si cela peut également servir mes intérêts, tout en chassant quelques gêneurs dans mon sillage, je ne vois pas ce qui me contraint de vous en empêcher.

— Et m’empêcher de, quoi, au juste ? » Lyza regardait la chouette aux yeux colorés présente sur le bureau, qui, plutôt que la fixer elle comme toutes les autres, fixait son maître qui tournait autour d’elle.

« Là est la question ! Oui, de quoi. En deux lettres, il est difficile de comprendre tout cela. J’aurais espéré que vous m’en apprendriez plus…

— Navré une nouvelle fois de vous décevoir. Je ne pourrais rien vous dire. Puis-je m’en aller, désormais ? »

Il continuait de lui tourner autour, marmonnant quelques paroles à l’adresse du plafond. Quand, d’un coup ! il sauta sur-place, frappant dans ses mains.

« J’aime tourner pour réfléchir, et cela me réussit ! Mais je viens de me surprendre à trouver un meilleur moyen de tourner… Lyza, aimez-vous le thé ? »

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Cléooo
Posté le 26/04/2024
Et hop, fini ! Voici mes retours (au compte-goutte et je te fais mon commentaire global à la fin) :

"De sa couverture d’étudiante était exigée une assiduité redoutable" -> je n'ai pas aimé ce phrasé. "Couverture" dévoile qu'elle est beaucoup plus qu'une étudiante, même si on l'avait plus ou moins deviné au chapitre précédent, et je ne comprends pas que l'assiduité puisse être qualifiée de redoutable.
En plus la phrase suivante : "Celles des deux dernières années..." -> que reprend "celles" ?

"Lyza, elle, dormait simplement sur la table, bras sous sa joue. Peu lui importaient les étrangetés pendues au-dessus de sa tête." -> voilà vite venu un exemple de ce qui, je trouve, donne une dimension omnisciente à ton texte. Ce n'est pas factuel, ce n'est pas une supposition, et ce ne sont pas non plus des pensées rapportées de manière directe. C'est un sentiment : elle est insensible au décor extérieur. Si tu adoptes un pdv externe, ici elle devrait faire preuve de ce fameux "show", on devrait sentir qu'elle est insensible à tout ça, plutôt que tu ne le traduises en mots dans ton espace narratif. En fait, un point de vue externe n'est que supposé narrer des faits... Pas des pensées/sentiment, autant que possible.

"jusqu’aux oreilles des moins attentifs, cachés qu’ils le pensaient dans les coins de la pièce." -> idem. Pour moi tu adoptes vraiment un point de vue omniscient. Sinon comment saurait-on ce que pensent tous les étudiants présents ? Si tu étais sur de l'externe, tu dirais à la rigueur qu'ils semblaient avoir voulu se dissimuler dans les recoins de la pièces, qu'ils étaient éparpillés dans les coins les moins éclairés... Pas qu'ils pensaient s'être bien cachés.
Attention ; ça ne me pose aucun problème ! C'est très bien comme ça, mais je ne qualifierai pas ça de point de vue externe par contre.
Autre exemple : " non loin duquel était assis le proviseur, toujours désireux d’assister à un de ces spectacles" -> on rentre dans la psychologie du personnage encore une fois, on n'est pas sur de l'élément externe et se rapportant à l'observation, et surtout, c'est un pdv extérieur à celui de Lyza qu'on est supposé suivre ici.

"ne se retenant pas d’essuyer l’imaginaire poussière qui aurait pris place sur son épaule." -> je n'ai pas compris xD j'ai la sensation que c'est une expression, mais je ne saisis pas.

"qu’il ne s’agit que d’une poignée de malheureux, et réservés aux quartiers les plus bas !" -> la sélection n'a que ce but ? Il n'y a pas de "vraie" recherche de personnes talentueuses ? (c'est une vraie question, pas une question orientée). Si oui, je t'avoue que je suis un peu déçue, parce que du coup je trouve que le principe même de sélection perd de son intérêt (que j'avais souligné dans un autre commentaire je crois).

"Lyza sursauta de surprise, ne s’attendant pas à le revoir si vite." concordance des temps ! "ne s'attendant pas à le revoir" -> indique que la chose n'est pas encore arrivée ! "elle ne s'était pas attendu à le revoir si vite" est correct.

"malgré leur air éternellement éteint" -> à reformuler, c'est un peu maladroit je trouve. Dommage, parce que j'aimais bien le fait qu'elle se parle à elle-même.

À noter : le proviseur / le directeur : tu utilises deux titres différents pour décrire cet homme, lequel est le bon ? Les sens ne sont pas les mêmes.

"en premier lieux" -> lieu

"D’excellentes copies que voilà… Vous pouvez être fiers de vous, tiens. »" -> ah, j'aime cette hypocrisie bien sentie !

"étala l’entièreté du sable sur la plaque. Alors qu’il s’assurait que l’entièreté" -> entièreté x2

"la salle se parcourût" -> parcourut

"« Vous voilà affichant une merveilleuse expression, sourit-il en admirant les bouches de poisson ouvertes qui se fermèrent d’un seul tenant." -> je crois que... quelque chose ne va pas ici.

"j’en convient" -> conviens

"S’étonnant lui-même, il était déjà parvenu aux côtés de celle qui lui avait donné la meilleure des copies." -> je reviens sur le point de vue. Ici, tu glisses sur la pensée de Owlho alors qu'il me semblait qu'on suivait Lyza.

"Navré, répondit-elle" -> navrée

"Il bondit sur le cadran, qu’il décrocha du mur pour l’éteindre" -> l'éteindre ? C'est marrant, mais dans ton univers, j'imaginais plutôt des horloges à l'ancienne, et le terme m'a paru curieux.

"Sans nul-doute" -> pas de tiret

"« Pas encore. Néanmoins cela ne retire rien à mon propos. Vous avez besoin du maire pour le libérer. Et donc, indirectement, de moi. » Il attendit sa réaction, qui fut nulle, avant d’enchaîner. « Et cela tombe très bien, moi également ait besoin de vous !" -> ta ponctuation... Au début j'ai cru que c'était une pensée. Attention à ce sujet, il y a beaucoup de règles à respecter niveau ponctuation dans un roman, et "«" pour du dialogue est proscrit à moins de reprise (mais plutôt d'un long discours), ou dans le cadre d'une traduction. Aussi, le guillemet qui ouvre ou ferme un dialogue ne doit pas être utilisé, et il ne se prête pas non plus dans ce passage. En roman français, sur des répliques courtes, il ne faudrait QUE le tiret cadratin ou demi-cadratin.

OK dernière remarque sur le pdv : "tandis que son visage se peignait au fur-et-à-mesure d’une gêne visible, accompagnée d’un sourire qui se voulait sûr de lui. Enfin ! il trouva coincé derrière son veston un papier plié." -> la première partie correspond parfaitement à du point de vue externe, mais avec le simple "Enfin !" on passe sur de l'omniscient. Tu traduis un sentiment/une pensée direct(e) de Owlho ici (et là on commence vraiment à se demander qui la caméra suit !).

"L’étranger était facile à débusquer… Autant, savoir qui il était, moins." -> est-ce que ça ne se contredit pas un peu ? Le débusquer n'est pas synonyme de savoir qui il est ?

"Le pauvre peinait à rester droit sur des jambes" -> "le pauvre" me fait tiquer. Je doute qu'il se considère lui-même comme un pauvre malheureux, et que Lyza ait pitié de lui. Qui pense "le pauvre" ?

Ok promis j'arrête après ça : le monologue intérieur de Lyza, s'interrogeant sur le fait que Owlho veut se servir d'elle et des raisons à cela vient contredire le point de vue externe. En pdv externe, on est censé en savoir MOINS que les personnages. Là on est presque sur de l'interne, on suit son cheminement de pensées, mais du fait que tu englobes les pensées de la plupart de tes personnages, en même temps, dans les mêmes scènes finalement, c'est définitivement omniscient.

"qui pailla de joie." -> piailla

J'aime beaucoup le passage où on découvre le lieu où elle vit, qui respire sa réalité quotidienne, la personne sous le masque.

"Vierge hein…" -> ah ? Euh j'ai l'impression de m'être perdue dans la ligne temporelle là.
-> le passage où Noah envoie ça, c'est avant que Neila rencontre Lyza, non ? Donc on est revenu avant ce passage ?

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Bien, alors outre ma dernière remarque, parce que je m'attendais à un ordre chronologique, j'ai plutôt bien aimé ce chapitre, même si je reconnais que ça n'était pas le meilleur que j'ai lu du roman. Le dosage au niveau des informations me semble équilibré en tout cas.
Le personnage d'Owlho est intéressant parce qu'il a un côté un peu bipolaire. Menaçant en toute situation, il a ce côté agacé quand on est du côté de ses pensées, et agaçant par sa bonne humeur lorsqu'on le voit interagir : j'aime beaucoup (pour moi, c'est clairement le personnage qui se détache du lot dans ton histoire).
Lyza, je n'arrive pas encore à avoir un avis sur elle. Je l'imaginais, dans le chapitre où Noah songe à elle en tant que la poupée, plus mystérieuse, plus froide. Finalement elle me semble assez normale, donc je n'arrive pas vraiment à me forger une opinion sur elle. Il n'y a qu'à la fin, ce que je disais, quand elle arrive chez elle que je l'ai trouvé plutôt attachante.

Voilà je t'avoue que je ne trouve pas beaucoup plus à dire sur ce chapitre. Je ne sais pas exactement où il me conduit, je ne sais pas non plus pourquoi il est placé ici.
On verra avec la suite !

Passe un bon week-end, à bientôt :)
Daichi
Posté le 26/04/2024
Coucou !

Très compliqué, ce chapitre. Il a été créé à la réécriture, et j'ai décidé de le placer en 8e car je voulais introduire Lyza du point de vue de Neila (donc au 7e). Pour, ensuite, partir sur la révélation de sa véritable identité ici (car je ne souhaites pas en faire un mystère, ç'a été la grosse erreur de mon premier jet).

Oui, Lyza est CENSÉE être froide et placide. Ce que commente Owlho d'ailleurs. Mais elle ne l'est pas totalement.

Le chapitre commence direct sur "Le matin de l'avant-veille" : on a donc fait un bon en arrière oui. Pour le "pourquoi ?", c'est pour l'équilibre global. Je ne peux pas montrer ce chapitre plus tard, mais encore moins avant. Tu verras !


Pour tes remarques... On va très peu être d'accord par contre ! xD

Déjà sur l'omniscience : NON. L'omniscience, ça serait n'avoir aucun point de vue précis. Donc, on aurait les pensées d'Owlho. Ses sentiments INTÉRIEURS (j'y reviendrais).
Donc, on est sur le pdv de Lyza. MAIS il est EXTERNE. Ça ne veut pas dire qu'on n'a pas ses émotions ou ses pensées (on est de son point de vue). Mais ça veut dire qu'on est la caméra sur son épaule, globalement. Je vais tenter de m'expliquer au mieux, avec par exemple Owlho.

Quand il se surprend lui-même à être déjà arrivé près de Lyza... Bah il est justement près d'elle. La surprise se lit sur son visage.
Pourquoi n'ai-je donc pas formulé ça comme ça, plutôt que comme je l'ai fait ? Car c'est justement ce qui alourdit un récit, selon moi. Avoir à chaque ligne "il paraît, il semble, elle pense que, elle trouve que, elle voit que, etc", c'est un ENFER absolu. Tout ce qu'on voit, tout ce qui est observé, c'est du POINT DE VUE de Lyza. Owlho se surprend lui-même, du pdv de Lyza. Elle le voit être surpris d'être déjà arrivé ici. Vu l'aspect très expressif du bonhomme, le lecteur ne voit sans problème afficher ses émotions et sa surprise.

Idem, pour le "Enfin !". Là c'est du pdv de Lyza, qui s'impatientait. Après tu peux aussi l'interpréter comme "elle voit sur le visage d'Owlho qu'il est rassuré d'avoir trouvé la lettre", mais ce n'était pas l'objectif ici. On se dit "Ah, enfin !".

C'est plutôt une question de STYLE que de POINT DE VUE, ici, je dirais. Un point de vue omniscient ne donnera
Daichi
Posté le 26/04/2024
(fausse manip)

[...] ne donnerait aucun doute sur les pensées et objectifs des personnages. On naviguerait de pensées en pensées, de point de vue en point de vue, au sein d'une même scène.

Après j'admets pouvoir faire des erreurs à ce niveau-là x) Surtout qu'à la base le chapitre était du point de vue d'Owlho - ce que j'ai vite annulé en me rendant compte qu'il n'arrivait pas tout de suite, ce n'était donc pas possible. Et c'était moins bien.
J'en ai aussi repéré dans mon chapitre 9 par exemple, des erreurs.

Mais le soucis que tu soulignes, j'ai l'impression que c'est mon style, plutôt que le point de vue du narrateur. Le narrateur ne sait pas ce qu'il est censé ignorer. Il ne sait pas qu'Owlho jubile : il REMARQUE qu'Owlho jubile. C'est pas pareil. Mais du coup il ignore tout ce qui se passe dans sa tête.
Un narrateur omniscient aurait écrit : "Lyza se demandait ce qu'elle faisait là, face à un Owlho qui échafaudait silencieusement son petit plan de lettre à envoyer."
Je grossis le trait, mais en gros, c'est ça. Alors que ce qu'on a ici, c'est juste ce que peut voir ou sentir Neila.

Passons au reste :

"je n'ai pas aimé ce phrasé. "Couverture" dévoile qu'elle est beaucoup plus qu'une étudiante, même si on l'avait plus ou moins deviné au chapitre précédent, et je ne comprends pas que l'assiduité puisse être qualifiée de redoutable."
-> Le "couverture" est voulu, on est de son point de vue :P Puis ça se remarque très vite de toute façon. L'idée n'est pas de créer du mystère.
Et, si, assiduité redoutable ça fonctionne. Et j'aime bien.

"En plus la phrase suivante : "Celles des deux dernières années..." -> que reprend "celles" ? "
-> Non là j'me suis trompé, c'est "Ceux" xD C'est "les efforts" !

" cachés qu’ils le pensaient dans les coins de la pièce."
-> c'est du point de vue de Lyza. Elle se moque d'eux.

"on rentre dans la psychologie du personnage encore une fois, on n'est pas sur de l'élément externe et se rapportant à l'observation, et surtout, c'est un pdv extérieur à celui de Lyza qu'on est supposé suivre ici."
-> Nope. C'est un fait que Lyza connait.

"je n'ai pas compris xD j'ai la sensation que c'est une expression, mais je ne saisis pas."
-> Imagine un riche connard qui s'époussète l'épaule. Ça veut pas forcément dire qu'il y a quelque-chose dessus... Juste qu'il a un réflexe de vouloir être propre sur lui. "Pur".

"la sélection n'a que ce but ? Il n'y a pas de "vraie" recherche de personnes talentueuses ? (c'est une vraie question, pas une question orientée). Si oui, je t'avoue que je suis un peu déçue, parce que du coup je trouve que le principe même de sélection perd de son intérêt (que j'avais souligné dans un autre commentaire je crois)."
-> Va falloir que je précise EEEENNNCOOOORE plus, décidément personne comprend xD
Chose précisée par le proviseur : c'est CE TRIMESTRE. Donc, ce n'est pas systématiquement comme ça. Pour rappel, Swaren préside la sélection, et l'étranger était au programme. Faut donc l'éliminer. En plus, Waylon (enfin, Noah) avoue n'avoir jamais eu affaire à un tel massacre dans le train. Ce qui montrait déjà que ce trimestre, la sélection était spéciale.

Après, oui, depuis un moment la sélection n'a pour but que d'amasser des reliques, et faire croire aux gens que c'est une vraie sélection. Sauf qu'en fait on les envoie dans les bas quartiers voire dans les mines, accomplir des basses besognes. Seule réelle main d’œuvre nécessaire.

Les gens talentueux n'habitent pas dans un vulgaire désert enfin, ils sont élevés comme il se doit dans les riches quartiers de la Sainte Cité ! :) (Si ça peut te rassurer sur l'idée que ce n'est pas l'envie qui manque d'avoir des gens talentueux... Juste qu'ils n'en veulent pas de l'extérieur.)

"Dommage, parce que j'aimais bien le fait qu'elle se parle à elle-même."
-> J'ai pas compris ce qui gênait du coup ?

"tu utilises deux titres différents pour décrire cet homme, lequel est le bon ? Les sens ne sont pas les mêmes."
-> Dans un registre académique, un peu, non ?

" je crois que... quelque chose ne va pas ici."
-> Ah ? xD

"l'éteindre ? C'est marrant, mais dans ton univers, j'imaginais plutôt des horloges à l'ancienne, et le terme m'a paru curieux."
-> Certes, mais il stoppe le mécanisme.

"ta ponctuation... Au début j'ai cru que c'était une pensée. Attention à ce sujet, il y a beaucoup de règles à respecter niveau ponctuation dans un roman, et "«" pour du dialogue est proscrit à moins de reprise (mais plutôt d'un long discours), ou dans le cadre d'une traduction. Aussi, le guillemet qui ouvre ou ferme un dialogue ne doit pas être utilisé, et il ne se prête pas non plus dans ce passage. En roman français, sur des répliques courtes, il ne faudrait QUE le tiret cadratin ou demi-cadratin."
-> Alors là je proteste ! Ou n'ai pas compris ce que tu voulais dire. Les romans utilisant les guillemets (même d'auteurs français), il y en a partout. Et pour interrompre une réplique et insérer une remarque du narrateur, aussi. J'en veux pour preuve les romans que je lis en ce moment, tiens.
Peux-tu me préciser le réel soucis ? J'ai utilisé ce genre d'enchaînement à de très nombreuses reprises (et l'ai lu pour beaucoup d’œuvres), je ne saisis pas le problème.

"est-ce que ça ne se contredit pas un peu ? Le débusquer n'est pas synonyme de savoir qui il est ?"
-> Faut lire ça dans l'autre sens je suppose. Il ne savait pas qui il était. Mais dès qu'il a su, il l'a repéré (débusqué) sans problème. J'ai eu du mal à formuler cette idée, je changerais !

" "le pauvre" me fait tiquer. Je doute qu'il se considère lui-même comme un pauvre malheureux, et que Lyza ait pitié de lui. Qui pense "le pauvre" ?"
-> Si, c'est Lyza qui pense ça. Sarcastique. "Oh le pauvre malheureux".
Je pense que le soucis principal en terme de point de vue dans ce chapitre (particulièrement lui) vient de Lyza et de sa narration.

Bon c'était laborieux de répondre à tout ça. J'améliorerais tous ces défauts de point de vue à l'avenir !
Aussi, je ne sais pas pourquoi mes commentaires s'envoient sans prévenir x) Désolé pour cette gêne !

Des bisous !
Cléooo
Posté le 27/04/2024
Hello :)

Pour Lyza, même si on sait assez rapidement qui elle est, le côté un peu mystère/chasse à son identité était quand même intéressant !

En effet ton chapitre commence par "le matin de l'avant-veille", ça n'a pas du me marquer ou bien j'avais laissé trop d'espace entre ma lecture de deux chapitres et ça n'était pas parlant. "Deux jours avant sa rencontre avec Neila" m'aurait mieux remis dans le bain j'imagine. Je m'accroche plus aux éléments mêmes de l'histoire j'imagine, et c'est l'échange de message avec Noah qui m'a fait tilté finalement ! Mais bon le soucis vient de moi ici.

Bon pour l'omniscient/externe, let's agree to desagree. Pour moi l'important c'est que le texte reste fluide, et c'est le cas, donc pas de soucis.

Pour la sélection OK mais quand le proviseur parle de "ce trimestre", la phrase exacte "de ce que j’ai pu entendre des choix de ce trimestre, nous ne serons nullement dérangés" -> veut dire que le résultat n'est pas grandiose (à ma lecture c'est comme ça que je l'ai compris) pas nécessairement que c'était voulu, que ça ne soit pas une cuvée exceptionnelle.

"— En un sens, murmura Lyza, yeux enfin ouverts malgré leur air éternellement éteint." -> le terme "air" est mal choisi selon moi. "malgré son regard éternellement éteint"

"-> Dans un registre académique, un peu, non ?" -> je crois que c'est catégorisé par la tranche d'âge suivie, et pour une université le bon terme est recteur (à vérifier)

"" je crois que... quelque chose ne va pas ici."
-> Ah ? xD" -> après relecture plus fraîche de matin, j'ai compris, c'est mon cerveau qui a beugué xD j'étais fatiguée hier soir.

Pour la ponctuation, je te répète bêtement ce qu'une éditrice m'avait dit et que je m'étais noté mais après, ça varie peut-être d'une maison d'édition à l'autre. Sujet intéressant, je vais creuser.

Passe un bon week-end et bonnes révisions si tu as encore du coup!
Daichi
Posté le 27/04/2024
"Pour Lyza, même si on sait assez rapidement qui elle est, le côté un peu mystère/chasse à son identité était quand même intéressant !"
-> Certes oui ! C'était mon objectif initial. Mais après coup, j'ai trouvé ça plus intéressant de la suivre, pour prendre à contre-courant les attentes du lecteur pour au final donner une alliance avec son propre ennemi... Je vois ça assez peu souvent, donc j'ai tenté !
Après, je peux rendre sa révélation plus mystérieuse (c'était l'objectif quand je voulais faire un pdv Owlho).

"En effet ton chapitre commence par "le matin de l'avant-veille", ça n'a pas du me marquer ou bien j'avais laissé trop d'espace entre ma lecture de deux chapitres et ça n'était pas parlant. [etc]"
-> Je rendrais p'tet ça encore plus clair - je veux pas perdre un lecteur qui fait une pause dans le récit !

"Bon pour l'omniscient/externe, let's agree to desagree. Pour moi l'important c'est que le texte reste fluide, et c'est le cas, donc pas de soucis."
-> Oui voilà xD je pense que je ferais des recherches pour savoir où me situer précisément, et quoi améliorer pour se plonger un peu moins dans l'omniscience. Car comme ce tome 1 se base beaucoup sur ce que les persos savent ou ignorent, j'aimerais éviter ce style-là !

"Pour la sélection OK mais quand le proviseur parle de "ce trimestre", la phrase exacte "de ce que j’ai pu entendre des choix de ce trimestre, nous ne serons nullement dérangés" -> veut dire que le résultat n'est pas grandiose (à ma lecture c'est comme ça que je l'ai compris) pas nécessairement que c'était voulu, que ça ne soit pas une cuvée exceptionnelle."
-> Nan mais oui son explication est trop bancale. Je devrais éventuellement mettre une réaction de Lyza sur le fait que Noah a peut-être été tué quoi xD

"Pour la ponctuation, je te répète bêtement ce qu'une éditrice m'avait dit et que je m'étais noté mais après, ça varie peut-être d'une maison d'édition à l'autre. Sujet intéressant, je vais creuser. "
-> Oui, j'avais vu justement sur une vidéo de maison d'édition que ça variait d'une maison à l'autre. Il y a des règles... Mais pas vraiment. C'est un peu fouilli, la typographie.


Merci, bon week-end à toi aussi ! Faut que j'finisse ce chapitre 9 ! xD
Cléooo
Posté le 27/04/2024
Alors juste une dernière chose sur Lyza ! Ce n'est pas gênant que ce soit vite découvert, son identité.
Mais après réflexion, je dirai qu'on comprend qui elle est dans le passage avec Neila, au chapitre précédent, et que c'est à ce chapitre-là (le 7ème donc) que tu devrais laisser le suspens de son identité. Comme ça, à l'instar de Neila, on la rencontrerait sans connaître son identité cachée, et on est un peu plus neutre dans la découverte du personnage.

Puis ensuite quand on la "retrouve", même si ça se passe avant, dans le 8ème, là on la suivrait, mais cette fois dans le cadre d'une interaction avec Owlho, et ce serait idéal que ce soit à ce moment-là qu'on comprenne véritablement qu'elle est en fait la poupée (je ne sais pas si je suis bien clair dans ma suggestion).

Et bon courage pour le chapitre 9 alors !
Daichi
Posté le 27/04/2024
Woah alors ça serait super compliqué à mettre en place, étant donné que je fais tout pour ne pas qu'on comprenne qui elle est dans le chapitre 7, mais que c'est juste évident narrativement. Je dirais.
J'y réfléchirais, merci ! <3 Bon courage pour ton livre aussi !
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