Hans est parti. Je soupire. Décidément, je n’arrive jamais à me détendre quand je discute avec lui. Je me cale au fond de mon siège et ne bouge plus pendant un certain temps. Je perçois légèrement le remue-ménage du couloir. Je pense à la situation dans laquelle je me trouve. Bizarrement, je suis soulagée que le maréchal ait choisi Hans pour me donner des leçons de tir. J’ignore d’où me vient cette certitude, mais je suis persuadée que mon collègue prendra sa tâche très à cœur. Depuis que je le connais, j’ai bien remarqué que cet homme fera tout son possible pour rester dans les bonnes grâces de ses supérieurs. Plus lèche-botte que lui, cela n’existe pas. Ce que je peux détester ce genre d’individu ! Toutefois, même si je ne l’apprécie pas, il faut bien reconnaitre que son travail est toujours fait avec soin. Peu importe la manière, je sais qu’avec lui j’apprendrai à tirer. Et puis, je dois avouer que je suis contente que mon père n’ait pas choisi le major général Tellin pour cette tâche. J’ignore, d’ailleurs, pourquoi il ne l’a pas fait. D’habitude, c’est toujours mon supérieur qui est habilité pour me donner des cours. Honnêtement, savoir que je ne devrais pas le côtoyer plus que nécessaire me tranquillise grandement. Je tourne mon regard vers la seule fenêtre de la pièce. Il s’est remis à neiger abondamment. J’aperçois au loin quelques soldats qui s’occupent de la surveillance de la base. Je les envie, car je n’en peux plus d’être cloitrée entre ces quatre murs. Ma dernière sortie à l’extérieur commence à dater et elle n’avait duré qu’une heure. Le reste du temps, je dois me coltiner les rapports et ma mission spéciale. Je sens mon visage se fermer à nouveau et mes ongles s’enfoncent dans les accoudoirs de mon siège à cette idée. Je ne suis bonne qu’à ça selon eux. Je secoue la tête pour éloigner ces sombres pensées. Pour passer à autre chose, je décide de me concentrer sur mon entrainement. Tout d’abord, il me faut mon arme. J’ouvre mon col pour récupérer la clé qui se trouve autour de mon cou et l’introduit dans la serrure du tiroir de mon bureau. Dans un même élan, je tire la poignée. Mon revolver est couché au fond. Je le prends et le dépose sur ma table. Je le fixe en silence pendant de longues minutes comme si nous faisions un combat mental tous les deux. Si cet objet était doué de paroles, je suis sûre qu’il me narguerait. Je finis par l’empoigner. Il est léger et facile à manier. Je retire la recharge qui est à l’intérieur. Une fine pellicule de poussière recouvre mon semi-automatique. Je sors un mouchoir de ma poche et commence à frotter sans entrain. Mes mouvements d’abord hésitants retrouvent vite leur précision. Il y a des choses que le corps n’oublie pas. Une fois fini, je le dépose à plat sur mon bureau. Trop de mauvais souvenirs sont liés à cet objet. Malgré tous mes efforts, je ne suis jamais arrivée à un résultat concluant. Ma maladresse a failli causer des situations tragiques. Hans va se casser les dents avec moi. Un magnifique cadeau empoisonné du maréchal. Je me lève pour aller chercher l’étui de mon arme qui se trouve dans une petite étagère près de la sortie. Lorsque je l’ai, je l’attache à ma ceinture du côté opposé de mon épée. Toutefois, avant de m’occuper de cette corvée de rapport, il me reste un devoir beaucoup plus important à accomplir. J’empoigne un crayon et me dirige vers l’évier de la pièce. Après m’être accroupie, j’ouvre l’armoire située en dessous et glisse ma main au fond. Derrière la canalisation, mes doigts frôlent ce que je cherche. Je m’empresse de détacher un carnet que j’ai caché là. Ressemblant davantage à un amas de feuilles jaunies et froissées relié par une pauvre agrafe qu’à un cahier, ce document n’en reste pas moins inestimable pour moi. Des yeux, je survole les nombreux numéros qui noircissent déjà les pages en quête d’un emplacement libre. Je finis par en dénicher un encore relativement vierge. Un goût amer m’envahit la bouche. L’espace me manque un peu plus à chaque fois et bientôt, il aura complètement disparu. C’est le moral au plus bas que je commence ma rédaction. Mon estomac est noué et la peur ne me quitte pas. Cette simple action signe ma mort si cela se découvre, seulement je refuse de m’arrêter. Pourquoi ? Parce que c’est l’unique réconfort que je puisse réaliser pour eux. Des chiffres d’un ton gris apparaissent sur le papier. Ils se succèdent et chaque fois, je trouve qu’il y en a trop. 6852, 6987, 7009, 7105, 7224, 7318 et ça continue inlassablement. Quatre-vingts chiffres, vingt numéros. Mon nez se met à picoter, signe que les larmes ne sont pas loin. Ma respiration ralentit pour atténuer le flot d’émotions qui s’empare de moi. Décidément, je ne m’y ferai jamais. Une fois calmée, je termine d’écrire, puis clos mon calepin. Mes paupières se ferment alors que mes lèvres remuent légèrement :
- Je ne vous oublierai pas.
Les secondes s’écoulent en silence sans que je bouge, pourtant, ma mâchoire est contractée douloureusement. J’aimerais tellement faire plus, malheureusement, j’en suis incapable. C’est le cœur lourd que je remets le carnet à sa place et retourne m’assoir. Je fixe la feuille blanche qui trône au centre de ma table. Mon poing s’appuie sur ma tempe. La lassitude m’envahit. Quoi que je fasse, ce rapport ne sera jamais lu comme les précédents. Le docteur Assic en fait parvenir un beaucoup plus détaillé au maréchal. Pourtant, soupiré-je, je risque d’être sanctionnée si je ne fais rien. C’est sans entrain que je débouche mon stylo et commence ma rédaction.
Ma plume glisse sur le papier pour y inscrire les mêmes mots que d’habitude. « La mission s’est déroulée comme prévu. La section spéciale est de nouveau opérationnelle… » Cela continue sur un ton identique sur plusieurs pages. Je ne me rappelle pas très bien ce qui s’est passé durant ma mission. Un coup à la tête, puis plus rien. Je suis sortie de la pièce et me suis évanouie. Tellin m’a réveillée avec une paire de claques assez douloureuse. Je ne comprends pas pourquoi, il vient à chaque fois m’accueillir après mes missions avec tout le boulot qu’il a, je me demande où il trouve le temps. Après avoir repris mes esprits, il m’a hurlé dessus en me disant de faire plus attention et en critiquant ma maladresse. Sur le moment, j’étais assez déboussolée et même si j’avais été en pleine possession de mes moyens je ne l’aurais pas davantage écouté. J’ai levé les yeux vers l’homme qui me foudroyait du regard tandis que le sang continuait de couler sur une partie de mon visage. Il a fini par me tendre une main, je l’ai repoussé et me suis relevée sans son aide. Les assistants m’ont donné des bandages pour mes blessures et puis sont partis, me laissant là avec mon supérieur. Après lui avoir jeté un rapide coup d’œil, j’ai tourné les talons, toutefois avant d’avoir pu faire un pas, il m’a attrapé le bras et m’a glissé qu’il avait à me parler lendemain. Au moment où je me remémore ça, on frappe à ma porte et celui-ci entre sans se faire prier. Je le salue d’un hochement de tête. Il se rapproche de moi. Je me lève de ma chaise et m’appuie contre elle lorsque nous sommes seuls dans la même pièce, je préfère rester debout pour ne pas me sentir inférieure. Je croise son regard, un mélange de gris et de jaune qui brille d’un éclat réjoui. Un sourire narquois s’étire doucement sur ses lèvres. Face à ce comportement, l’exaspération me gagne. Il n’ignore pas ce que je ressens et il s’amuse à me faire comprendre qu’il le sait. Bien que la hiérarchie me l’interdise, je l’interpelle en première.
- Que me vaut l’honneur de votre visite, major général ?
Mon ton cordial presque mielleux m’écœure, mais je prends sur moi. Plus vite cette entrevue se termine, mieux je me porterais. Malheureusement, mon interlocuteur ne semble pas l’entendre de cette oreille.
- Allons Elena, ne sois pas si formelle avec moi lorsqu’il n’y a personne. Nous nous connaissons depuis longtemps toi et moi, me dit-il avec un sourire en coin.
Je laisse tomber les règles de politesse.
- Que me veux-tu ? fis-je sans cacher mon ton menaçant qui ne l’affecte nullement.
- Rien de spécial, je désirais savoir si tes blessures sont guéries. Tu nous es revenue hier dans un état pitoyable.
Il se rapproche un peu trop près à mon goût et semble vouloir me saisir. Sans rien laisser paraitre, je m’éloigne de lui et continue :
- Comme tu peux le remarquer, je me porte comme un charme.
S’il est contrarié, il ne le montre pas, au contraire ses dents apparaissent davantage au fur et à mesure que son sourire s’étend.
- J’en suis le premier ravi, s’exclame-t-il.
Il tourne la tête à droite et à gauche puis s’enquiert :
- Au fait, je ne vois pas ton aide de camp. Où est-elle ?
Je me félicite de son absence. Loin Isis sera de cet homme, mieux ce sera.
- Le maréchal m’a convoquée ce matin, je l’ai laissée à Luna.
- Que te voulait-il ? me demande Tellin avec une irritation dans la voix en oubliant instantanément Isis.
Alors comme ça, il ignore pour mes leçons ? Au moins une bonne nouvelle !
- Ce ne sont pas tes affaires, le repoussé-je.
- De toute façon, je l’apprendrai en temps et en heure, me rétorque-t-il. Mais passons à autre chose. Tu sais Elena, cela fait un petit moment que…
- Je t’arrête tout de suite. C’est non !
- Et pourquoi ? s’étonne-t-il.
- Ne fais pas l’innocent ! Je me le suis toujours reprochée alors n’insiste plus.
- Comme tu veux, mais si jamais tu changes d’avis, tu sais où me trouver, m’assure-t-il avant de baisser d’un ton et de susurrer comme une confidence. Mais je te promets que tu ne le regretteras pas.
Intérieurement, je ris jaune. Il ne doute vraiment de rien.
- N’y pense même pas. Si tu n’as rien d’autre à me dire, laisse-moi. J’ai du travail.
En trois enjambées, il est à ma hauteur. Je n’ai pas le temps de faire le moindre mouvement qu’il saisit mon visage dans ses mains pour m’attirer à lui et m’embrasser. Ce baiser ne représente pas l’amour, juste le désir. Rapidement après la surprise, je retrouve le contrôle de mes membres et le repousse de toutes mes forces le plus loin possible de moi. Je me frotte la bouche avec un mélange de dégout et de rage. Je me suis encore faite avoir. Il me sourit, ravi de son coup. Je serre mes poings contre mes hanches pour me calmer.
- Espèce de salaud ! Quand comprendras-tu que non, c’est non !
Toute bonne humeur disparait instantanément de son visage et il me regarde maintenant avec froideur.
- Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi, Elena. Tu m’appartiens et tu le sais, me réplique-t-il.
Je désigne la porte.
- Dehors !
Le major siffle de désapprobation.
- N’oublie pas que je reste ton supérieur et que tu me dois le respect. Je crains que la mission d’hier ne t’ait un peu trop chamboulée. Calme-toi. Nous reprendrons cette discussion plus tard.
Sur ce, il quitte la pièce comme il était rentré. Des sueurs froides coulent le long de mon dos. Mes jambes cèdent sous mon poids. Cet homme me terrorise. Je frappe le sol pour évacuer le flot d’émotion qui m’envahit. Tandis que la douleur se propage un peu plus dans mes os à chaque choc, des larmes commencent à perler au coin de mes yeux. Je ne fais rien pour les retenir. Il me traite comme sa chose et cela me met hors de moi. Je n’aurais jamais dû accepter dans le passé. Il y a six ans, je ne me pardonnerais jamais d’avoir été aussi faible. Dire qu’à une époque, je le croyais digne de confiance. Je me suis fourvoyée en beauté. Je commence à rigoler bêtement. Je suis vraiment pitoyable, je ne suis que leur pantin et je refuse de regarder la vérité en face. Tellin a raison. Ma vie ne m’appartient plus, mais le reconnaitre m’est impossible. Je me relève. J’essuie rageusement mes larmes. Hors de questions que les autres soldats me voient dans cet état. Je prends le rapport pour le maréchal. Je le plie et le mets dans une enveloppe. Il va falloir que je l’apporte à son secrétaire. Je sors de mon bureau après avoir glissé mon arme à feu à ma ceinture.
Le secrétaire me salue d’un signe de main avant que je ne le quitte. Bien, maintenant je dois passer chez Luna pour reprendre Isis. Je me demande ce que je peux lui donner comme boulot. Je me suis toujours débrouillée seule et ce n’est pas aujourd’hui que je compte changer. Cependant, hors de question de la congédier, je refuse qu’elle devienne comme les autres. Je me campe devant la porte du bureau de ma sœur. Je frappe et entre la seconde d’après. Je suis tout de suite agréablement surprise par l’atmosphère détendue qui règne ici. Luna et Isis discutent avec animation. Mon ainée est assise derrière sa table, des piles de feuilles étalées dessus tandis qu’Isis est adossée à l’appui de fenêtre. À mon arrivée, elles me font toutes les deux un grand sourire. Leur bonne humeur allège quelque peu la tension qui ne me quitte plus depuis la venue de Tellin. Je m’installe dans un fauteuil près de la fenêtre.
- Un thé ? me demande Luna.
- Oui, merci ! Je suis en pause.
- Alors cette matinée ? me questionne ma sœur tout en remplissant la bouilloire qu’elle tient en main.
- Je dois prendre des cours de tir avec Hans, lui apprenne-je à contrecœur. Je commence ce soir.
- Pourquoi ?
- Ordre du maréchal.
- Tu pourrais l’appeler père avec moi.
- N’insiste pas ! Je ne suis même pas sa fille pour lui. Et vous ? Votre journée ? demandé-je, pour mettre fin à la discussion trop sensible pour moi.
- Isis a rencontré Liam. Attention, c’est chaud.
- Le capitaine Vanraad ?
Luna opine. Je ne l’ai jamais vraiment côtoyé bien que nous soyons arrivés en même temps à la base.
- Il est très sympa, me dit Isis.
- Mais je n’en doute pas. Tant mieux si tu t’intègres bien.
- Il m’a aidé lorsque le sergent Jobert s’en est pris à moi.
Mes sourcils se froncent face à sa remarque. Comment cela se fait-il qu’elle ait été en contact avec Jobert ? Luna était censée la surveiller. Je jette un coup d’œil à ma sœur. Comme d’habitude, elle a dû n’en faire qu’à sa tête et envoyer Isis je ne sais où. Il faudra que je lui en dise deux mots. Toutefois, je préfère éviter en présence de mon aide de camp et me contente de répondre :
- Fais attention, Jobert est un idiot qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Il grogne beaucoup, mais ne mord pas.
Nous éclatons de rire toutes les trois.
- J’ai aussi fait la rencontre du colonel Wolfgard. Luna m’a dit que tu le connaissais bien, rajoute Isis.
Je lance un regard plein de reproches à Luna. Elle n’a pas fini de raconter des bêtises. Ma sœur me répond en faisant l’innocente. Pour l’oublier, j’avale une gorgée de thé et réprime une moue de dégout. Il est infect ! Luna a encore omis de mettre du sucre et vu comme il est amer, elle a dû le laisser infuser exagérément, néanmoins je me retiens de faire une quelconque remarque. Comme si j’attendais que cela refroidisse, je dépose ma tasse sur son bureau. Avec un peu de chance, mon ainée ne me demandera pas de la finir.
- Bon, nous n’allons pas profiter de toi plus longtemps, Luna, fis-je en me levant
- Mais vous ne me dérangez pas, Elly, me rétorque ma sœur.
Je siffle entre mes dents pour marquer ma désapprobation quant à l’emploi de ce surnom. Luna sourit de plus belle.
- Je sais, mais je vois à ta table que tu as encore beaucoup de boulot.
« Et j’en profite pour fuir ton thé abject par la même occasion » pensé-je. Luna soupire :
- Malheureusement, oui ! Allez, salut, Isis. Reviens quand tu veux.
Isis la remercie. Juste avant de franchir la porte, ma sœur m’agrippe le bras.
- Je me répète, mais si tu as le moindre souci viens me voir, me glisse-t-elle.
Je me dégage.
- Tu me connais, lui dis-je.
Luna ferme derrière nous. Le problème d’Isis avec Jobert m’a fait avoir une idée. Elle est peut-être stupide, mais une fois en tête, je ne peux plus me l’enlever.
- Suis-moi, Isis.
Je l’amène à notre salle d’entrainement. J’ôte ma veste et dépose mon épée et mon revolver à côté. Isis me regarde sans comprendre.
- Est-ce que tu sais te défendre ? m’enquiers-je.
- Probablement, mais je n’aime pas la violence.
- Cela pourrait t’être utile. Approche, je vais t’apprendre la base. Évidemment si cela ne te dérange pas, me rétracté-je soudain.
À force de vivre ici, j’en oublie la vie normale d’un civil. En tant que soldat, savoir se battre est logique, ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde. Pourtant à mon soulagement, Isis me répond :
- Apprendre est toujours intéressant.
- Super ! On va commencer par le combat à main nue pour que je puisse déterminer ton niveau. Attaque-moi !
Isis d’abord hésitante finit par se lancer sur moi. Je remarque tout de suite qu’elle n’y connait rien. D’un côté, c’est bien comme ça, elle n’a pas d’idée reçue. Je l’évite sans problème en cambrant un peu. Mon opposante repart à l’assaut, je l’esquive de nouveau avec autant de facilité. Je décide de passer à l’action. J’attrape son bras qui tente de me frapper et lui balaye ses pieds. Mon élève atterrit sur les fesses. Je m’accroupis à sa hauteur.
- Tu ne manques pas de vitalité, mais tu fais des gestes inutiles qui vont vite te fatiguer et tu es tellement prévisible, lui dis-je.
- Que dois-je faire pour m’améliorer ? me demande-t-elle en s’essuyant le visage.
Je me redresse et tout en lui tendant la main lui rétorque :
- Tout d’abord, observe ton adversaire et chacun de ses mouvements. Ne perds jamais ton sang-froid, même si tu prends un coup. Il faut faire croire à celui en face de toi que tu continues à maitriser la situation.
Isis hoche la tête vigoureusement. Elle se prépare pour un nouveau combat. Celui-ci ainsi que les suivants se terminent de la même manière que le premier, mais mon apprenti fait des progrès. Assise par terre, elle me fixe avant de me demander :
- Peut-être, avec une arme dans les mains, je me débrouillerais mieux.
- Peut-être, fis-je en me frottant le menton.
Je me retourne pour aller chercher un bâton. Je perçois à ce moment un léger mouvement derrière, j’ai juste le temps de m’accroupir et de voir Isis passer au-dessus de moi.
- Attaquer par derrière est pure lâcheté alors si en plus tu rates ta cible n’en parlons pas, lui fis-je remarquer. Mais bien essayé, rajouté-je en lui donnant une tape à l’arrière de sa tête.
- Qui ne tente rien n’a rien, me rétorque-t-elle.
Mes yeux se lèvent d’eux même vers le plafond.
- Mais oui. Allez, attrape ce bâton, miss proverbe.
Isis l’intercepte au vol. J’empoigne un autre bâton et m’approche d’elle. Je ne vais pas prendre le risque d’utiliser mon épée. Je fais venir un mannequin. Je commence par lui faire une démonstration pour qu’elle voie la manière à suivre. Isis hoche la tête et s’avance vers sa cible.
Mille en plus tard, comme à chaque fois, me revoilà. =D
Ce chapitre progresse doucement, et c'est tant mieux, j'ai trouvé ce rythme sympa.
On découvre plus en détails la réaction d'Elena à son assignation à recevoir des cours de tir de la part de Hans, aussi bien par rapport au professeur que par rapport à la discipline concernée. Ses sentiments envers Hans sont mitigés. Elle déteste les lèchent-bottes, mais est pourtant soulagée que ce soit lui qui la forme, en plus de saluer son ardeur à la tâche. On va voir ce que ça va donner. Quant aux armes à feu... Il y a sans doute un traumatisme derrière son aversion, et on en apprendra peut-être plus en temps voulu.
Au passage, "revolver" puis "semi-automatique" sont utilisés pour désigner la même arme, mais j'ai un gros doute quant au fait qu'un revolver puisse être semi-automatique. Une pistolet, en revanche, oui, je crois. De même, Elena entretient son arme avec un mouchoir, et je pense qu'un tissu particulier est approprié. J'espère qu'elle n'utilise pas un Kleenex. ^^
On a ensuite droit à un petit interlude à propos d'un mystérieux carnet secret. De ce que j'en comprends, Elena semble écrire les "numéros de série" de ses victimes - les sujets d'expérience ratés qu'elle est chargée d'éliminer. Je suis perplexe quant au fait qu'elle soit punie si c'est découvert, car j'ai du mal à voir comment qui que ce soit pourrait faire sens d'une suite de chiffres, mais bon, une transgression reste une transgression, dans le milieu militaire. Je suis curieuse de comment elle fait pour déjà savoir et ensuite mémoriser les numéros. Sont-ils écrits sur les individus, façon holocauste ?
Il y a un détail de son rapport qui m'a perdue. Je n'ai pas trop compris comment elle a pu se faire assommer durant sa tâche et être tirée de là tout de même. Si elle est supposément la seule à pouvoir s'occuper des cobayes à éliminer, comment sont-ils allés la chercher alors qu'elle n'avait pas fini ? À moins que ce ne soit sa dernière victime qui l'ait assommée juste alors qu'elle achevait son ouvrage ? Sinon, s'ils ont réussi à la tirer de là avant qu'elle ait fini, alors il faudra qu'elle y retourne... Non ? Qu'est-ce qui m'échappe ? xD
Ensuite, la scène avec Tellin, juste ew. Elle est dégoûtante. Vraiment bien joué pour rendre le malaise d'Elena ! Je me demande simplement comment ils ont pu se rapprocher un jour si elle le déteste autant. Brrr. Et c'est incroyable qu'elle ne puisse pas rapporter ses avances indésirables à qui que ce soit. Supérieur ou pas. Même si son père ne l'apprécie pas et ne la considère pas comme sa fille, comment pourrait-il tolérer de tels comportements dans sa base ? C'est abject. J'espère que Tellin va rencontrer une vilaine fin.
Et enfin, on conclut sur deux scènes un peu plus détendues avec Isis.
- D'abord, en compagnie de Luna et son mauvais thé. J'apprécie grandement l'attention au détail avec le fait que l'amertume du thé soit due non seulement à l'absence de sucre mais aussi la durée d'infusion. Je ne bois pas de thé, mais je côtoie suffisamment de gens qui en raffolent pour relever la véracité de ces propos. Ça paraît anodin, mais ça relève beaucoup le récit. ^^
- Puis, Elena décide d'entraîner Isis au combat. Pourquoi pas. En espérant que la jeune fille n'en ait jamais vraiment besoin.
Voilà pour moi pour cette fois. Encore désolée d'être une lectrice aussi lente, sache bien que ce n'est pas dû à la qualité de ton histoire, c'est juste ma gestion bancale de mes lectures à commenter. ^^
À la prochaine fois ! =)
P.S.: voici mon ramassage de coquilles. Je ne peux que te conseiller d'être plus vigilante vis-à-vis des accents circonflexes, parce que leur absence rend vraiment la lecture laborieuse, je trouve. ><
- "reconnaitre" -> "reconnaître"
- "entrainement" -> "entraînement" (x2)
- "assoir" - "asseoir" (les deux semblent exister mais honnêtement je trouve le premier moche xD)
- "ce rapport ne sera jamais lu comme les précédents" -> Sans une virgule avant "comme", la phrase signifie que les autres rapports ont été lus d'une certaine manière, et celui-ci le sera d'une autre. Si le sens que tu souhaites donner est qu'aucun rapport n'est lu, celui-ci comme les précédent, alors la virgule est nécessaire. =)
- "qu’il avait à me parler lendemain" -> "le lendemain"
- "Je me lève de ma chaise et m’appuie contre elle lorsque nous sommes seuls dans la même pièce, je préfère rester debout pour ne pas me sentir inférieure." -> La phrase bénéficierait selon moi d'être coupée en deux entre "elle" et "lorsque". Juste un point-virgule suffirait. =)
- "paraitre" - "paraître"
- "Loin Isis sera de cet homme, mieux ce sera." -> "Plus loin"
- "dégout" - "dégoût" (x2)
- "Je me suis encore faite avoir." -> "fait" (J'ai aussi du mal avec cette règle, mais "fait" est toujours invariable devant un infinitif)
- "disparait" -> "disparaît"
- "reconnaitre" -> "reconnaître"
- "ainée" - "aînée" (x2)
- "connait" -> "connaît"
- "maitriser" -> "maîtriser"
- "d’eux même" - "d'eux-mêmes"
Pour répondre à tes questions, il est vrai que pendant un moment je n'ai pas su très bien comment désigner l'arme. J'ai finalement opté pour le semi-automatique, mais certains autres termes ont dû m'échapper. Je vais approfondir mes recherches pour corriger ça. Pareil pour le nettoyage de l'arme, je vais vérifier ça.
Alors pour le carnet, si cela ne dira rien à beaucoup, pour ceux qui savent ce sera beaucoup plus dangereux. Pour elle, il s'agit d'une sorte de rébellion à sa manière et aussi un moyen bien que peut-être dérisoire pour que l'on n'oublie pas.
Pour l'évanouissement, je vais changer ça, mais l'idée est qu'elle a eu un brève blackout après le coup à la tête et c'est en sortant de la pièce qu'elle est tombée dans les pommes.
Je suis contente des émotions que le passage avec Tellin t'éveille. Je te laisse découvrir la suite sur ce point.
Je me suis bien amusée à écrire le passage avec le thé. De mon côté, étant une buveuse de thé, je sais exactement les erreurs que l'on peut faire XD.
Encore un tout grand merci pour les erreurs, même après des heures de relectures, il y a encore des choses qui m'échappent.
En tout cas, j'espère que la suite te plaira ! Encore merci pour ton passage sur mon histoire !
Je suis sûre qu’on va le retrouver et qu’elle va avoir de gros ennuis !
Le fait qu’elle ne se rappelle plus de ce qu’il s’est passé pendant sa mission est intéressant par contre, est ce que quelque chose s’est produit, qu’elle a oublié ?
« Loin Isis sera de cet homme, mieux ce sera. » = « plus loin » sinon ça fait bizarre.
« Ce baiser ne représente pas l’amour, juste le désir. » = bof, j’aime pas trop cette formulation.
Le paragraphe suivant pourrait je pense être reformulé aussi. j’ai compris les motivations du major, mais ça tombe un peu rapidement à mon goût, et sa défense me paraît ne pas trop tenir la route, (bon après elle ne parvient justement pas à se défendre, mais ça pourrait être expliqué autrement, par ex elle veut le repousser et n’y arrive pas, et du coup s’énerve sans parvenir à canaliser sa rage contre la bonne personne ? )
Quant à la fin, c'est cool de voir les deux filles s'entraider !
Le fait qu'elle a oublié est surtout lié au coup qu'elle a reçu à la tête.
Je vais réfléchir pour le paragraphe entre Tellin et Elena.
J'aime beaucoup faire interagir Isis et Elena. Je suis contente que ce passage te plaise ! J'espère que la suite te plaira également. En tout cas, merci pour tes commentaires ! :-)