Chapitre 9 : Là où se trouvent mes semblables

 

Chapitre 9 : Là où se trouvent mes semblables

 

Évangile de Dédale, chant numéro 7, verset 2

 

« Alors 'Iilaaha dit à son peuple :

« Vous ne prendrez pas votre propre vie, car elle m’appartient. »

*

Les voiles du temple Mumit avaient disparu depuis longtemps dans la nuit, bientôt viendrait l’aube et le peuple d’Iilaaha se pressait sur les quais pour rejoindre leurs barques, leurs ville et leurs lits. Postées chacune à une extrémité, Lactae et Larifari encadraient l’évènement d’un œil acéré, tout en aidant les plus âgés à embarquer ; un alibi parfait.

— Non, merci, je peux me débrouiller, déclina Melchior, aimable, à la main que Larifari lui avait tendue sans réfléchir alors qu’elle surveillait plusieurs hommes qui encadraient un groupe d’enfant.

La petite mère ne put s’empêcher de rougir en s’apercevant qu’elle avait traité l’amant de sa prêtresse comme un vieillard. Se maudissant elle-même, elle marmonna une excuse tandis que Melchior grimpait dans sa barque avec l’agilité d’un chat et que de l’autre côté, Lactae fronçait les sourcils d’un air sévère. À sa droite se trouvait le vieil homme qui avait servi Lulla, l’épaule basse et le regard tourmenté.

Au moment où tout un groupe de domestiques pâles se dirigeait vers une imposante chaloupe, le vieillard frémit et indiqua à Lactae une gamine maigrichonne, aux cheveux blonds tressés en nattes autour de son crâne et à la peau blanche comme le lait. La petite mère de la naissance comprenait pourquoi le serviteur n’avait parlé que sous la pression : la vie d’un pâle n’avait que peu de valeur à Hàgiopolis et si cette enfant était compromise d’une façon ou d’une autre dans l’affaire d’un meurtre, elle ne donnerait pas cher de sa vie et de celle du vieil homme qui l’avait dissimulée.

Les deux petites mères se mirent en mouvement au même instant et il fallut une poignée de secondes avant que l’enfant ne réalise que c’était vers elle que les deux apprenties prêtresses se dirigeaient. Une expression de terreur muette se peignit alors sur ses traits et elle détala à travers la foule en direction du marais.

Lactae et Larifari se mirent immédiatement à sa poursuite, la seconde renversant au passage un groupe de vieux bruns qui roulèrent sur leurs derrières en poussant des cris de panique. La petite mère de la mort bondit au-dessus d’eux et fit aussitôt un écart vers la gauche, remarquant que Lactae était partie vers la droite. Elles allaient la prendre en tenaille !

De son côté, légèrement baissée, Lactae se faufilait comme une anguille parmi la population, ne quittant pas des yeux les éclats dorés qui témoignaient parfois de l’apparition de l’enfant. Elle croisa Lù et son médecin qui lui lancèrent un regard d’incompréhension. Quand elle fut suffisamment proche, elle se jeta au milieu du chemin de la fillette qui poussa un glapissement d’effroi, fit demi-tour et se précipita directement dans les bras de Larifari qui se trouvait juste derrière elle.

Paniquée, la petite esclave enfonça ses dents dans le bras qui s’était refermé sur elle, mais Larifari ne relâcha pas son étreinte et l’enfant fût obligée de desserrer la mâchoire quand elle sentit sur sa gorge la morsure acérée de la lame de Lactae.

— Ça suffit maintenant. Viens avec nous, nous avons quelques questions à te poser.

La fillette parût alors perdre toute volonté et éclata en sanglot tandis que les deux petites mères l’entraînaient en direction d’une zone à l’abri des oreilles indiscrêtes. Elle la faisaient asseoir sur une grosse racine couverte de mousse. Lactae croisa les bras, sans se départir de son arme.

— Nous avons appris que c’était toi qui avais livré le serpent à Lulla au moment de sa mort. Nous désirons savoir qui lui adressait ce type de cadeau.

La petite esclave pleurait de plus en plus fort et bafouilla :

— Je ne l’ai pas tuée, je vous jure... Ce n’est pas moi...

Larifari soupira et secoua ses boucles couleur prune :

— Personne n’a rien dit de tel. Tu n’as pas besoin d’avoir peur, dis-nous juste qui t’a remis le serpent.

— Personne ne me l’a donné, 'am saghira, c’est moi qui suis allé le chercher sur les hauteurs.

Les deux petites mères se jetèrent un regard abasourdi avant que Lactae ne prononce à mi-mot :

— Je suppose que l’idée ne venait pas de toi, il n’est pas facile de se procurer un Djinn et cela nécessitait de l’organisation. Qui t’a demandé de faire ça ?

La petite se tordait les mains et leva vers Lactae des yeux verts et terrifiés :

— C’est Dame Lulla, elle-même, 'am saghira.

Alors que ses interlocutrices restaient muettes de surprise, l’enfant continua son histoire :

— Elle m’a demandé de lui fournir un djinn mortel, de préférence sous la forme de ce petit serpent à gueule noire qui vit dans les termitières. Elle m’a donné de la glaise, de la cire molle et un panier. J’ai épié la termitière pour vérifier que la bête était là et j’ai bouché les autres trous avec de la glaise et quand il est sorti, j’avais mis le panier devant le dernier trou et je l'ai scellé avec la cire une fois qu’il était dedans.

Larifari tourna son regard vers Lactae :

— Se pourrait-il que la jatte ait été mal fermée et que le Djinn se soit échappé par erreur ? Ce qui ne nous dit pas à qui Lulla destinait ce mauvais esprit.

— Sauf votre respect, 'am saghira, j’ai dû garder le panier deux jours avec moi avant de pouvoir le livrer à Dame Lulla, et j’avais si peur du Djinn que j’ai mis plusieurs couches de cire.

Ce nouvel aveu engloba les deux brunes et la pâle dans un silence pesant et ce fût Larifari qui conclut en se tournant vers l’enfant :

— Tu sais que mentir à une apprentie prêtresse est un péché puni de mort et d’enfer par 'Iilaaha, n’est-ce pas ?

L’enfant se remit à pleurer :

— Je ne mens pas, je vous le jure ! Mais j’avais si peur qu’on me tue !

Le silence s’éternisa entre elles, jusqu’à ce que Lactae remette finalement son poignard dans son fourreau :

— Très bien petite, tu peux partir, nous devons réfléchir.

Elle regarda l’enfant détaller ; Larifari fronça le nez :

— Etait-ce la décision la plus sage ?

— Tu penses qu’elle ne nous a pas dit toute la vérité ?

— Je ne sais pas, je ne sais plus qui croire. Cela me paraît difficilement crédible que Lulla ce soit...

— Suicidée ? Il est aussi possible qu’elle ait destiné cette ombre à quelqu’un d’autre et qu’elle ait fait une mauvaise manipulation. Cela ne fait qu’épaissir notre mystère.

Larifari avait l’air bouleversée :

— C’est un péché. Assassiner quelqu’un à l’aide d’un Djinn ou se suicider, c’est un péché devant 'Iilaaha...

Le regard perdu au milieu du fouillis de lianes du marais, Lactae ne répondit pas.

*

La silhouette des tombes dessinait comme des fantômes dans le tanafas. Spirale enfonça une dernière fois sa pelle dans le sable et le projeta derrière elle au ralenti, remplissant le liquide d’une brume épaisse qui se déposa avec lenteur sur les bas fonds. D’un geste, elle encouragea son équipage à tirer le sarcophage parmi les sépulcres recouverts de coraux, jusqu’à le faire couler en douceur dans la fosse qu’elle avait prévu pour lui. Puis les pirates rebouchèrent le trou et placèrent au-dessus de la sépulture une large statue qui représentait une femme au corps de gnou ailé. La mer avait déjà eu le temps de déposer de la vase sur ses yeux vides et en déplaçant l'ensemble, les flibustières avaient fait fuir une petite pieuvre qui s’était dissimulée au creux d’une clavicule. Quand le travail fut terminé, l’équipage remonta petit à petit en s’accrochant à la corde de l’ancre, laissant Spirale prier pour l’âme de Lulla, dans un halo de cheveux rouges et de sardines.

Quand la grande mère de la mort jugea que ses oraisons avaient suffisamment touché le cœur d’Iilaaha, elle se redressa, s’inclina brièvement et enfonça son chapeau miteux sur sa tête avant de commencer son ascension vers la surface. Elle émergea du tanafas, s’ébroua rapidement avant d’escalader le flanc du navire, mais au moment où elle posa sa main sur la rambarde, elle dérapa. Spirale n’eut que le temps de voir que ses doigts étaient poisseux de sang quand elle reçut un coup puissant sur la tempe.

— Ne la tuez pas ! C’est la cheffe, remontez-la !

La douleur s’étendit dans tout son corps comme une marée, l’amy kabira sentit que celui-ci refusait de lui obéir et que son esprit fuyait. Au moment où elle allait lâcher la corde, des mains l’attrapèrent par son manteau et le col de sa chemise, puis la remontèrent sur le pont où elle s’écroula. Dans un sursaut, elle vomit, la vision brouillée, pendant que quelqu’un poussait un grognement dégoûté. Spirale roula sur le dos, apercevant des silhouettes aux visages noires et aux moustaches brillantes penchées sur elle. Elle tenta de se mettre debout seule, fût prise de vertiges et dut s’appuyer contre le bastingage pour tenir sur ses deux jambes et tirer son sabre.

— Ne soyez pas ridicule, dit la sombre la plus proche avec un reniflement de mépris.

Mais Spirale ne semblait pas vouloir abandonner la joute, bien qu’elle eut repéré d’autres sombres à bord de son navire, ainsi que la présence de leur bâtiment, amarré sur l’autre flanc de son temple.

— Comment saviez-vous que nous serions ici ? Qu’avez-vous fait de mon équipage ?

Le bois du pont était mouillé de rouge et Spirale eut un haut-le-cœur. La sombre croisa les bras sur sa redingote turquoise brodée de fils d’or :

— Occupe-toi d’elle, Dolores, mais ne la tue pas.

Une deuxième sombre, habillée plus sobrement s’approcha, le visage entouré d’un nuage de cheveux crépus qui faisaient remonter son tricorne.

— Bien Commodore.

Spirale dut se concentrer pour ne pas tourner de l’œil ; elle sentait le sang humide qui coulait de sa blessure au crâne jusque dans ses orbites et se cramponna à son arme. Est-ce que Melchior avait raison ? Est-ce que Dédale est derrière tout ça ? Le sabre de la sombre se précipita contre le sien et elles échangèrent quelques passes qui démontrèrent à Spirale à quelle point sa tentative de riposte serait pathétique : la sombre était une épéiste accomplie et elle allait lui mettre une rouste !

— Qu’est-il arrivé à mon équipage ? répéta-t-elle.

Y avait-il seulement des survivants ? La nommée Dolores avait coincé leurs deux armes l’une contre l’autre et leurs visages étaient tout proches.

— Rien qui te concerne encore.

Et à ces mots, elle la repoussa et lui asséna plusieurs coups en plein visage  à l’aide de la garde de son sabre et Spirale s’écroula, évanouie. La Commodore Josepha Gabriela Di Rodriguez se rapprocha et contempla le corps grand et maigre de la prêtresse des brunes.

— Savez-vous Dolores, que durant la guerre que nous avons menée contre les brunes, cette femme était en grande partie responsable de notre défaite ?

C’était une question en l’air : Dolores savait toujours tout.

— Oui, Commodore, si je me souviens bien, il me semble également que la bataille l’a amenée à affronter Mme votre mère en combat singulier.

C’était une façon polie de rappeler que Spirale l’avait tuée.

— Vous voyez ma chère, c’est cela le problème avec les pirates. Elles ne négligent pas leur style, mais il manque un certain raffinement, un sens de l’ordre et de l’honneur. C’était une grande cheffe, mais on l’a trahie et pour cette raison, elle aura le privilège d’orner l’une de nos places, pendue au bout d’une corde.

D’autres sombres se rapprochèrent et la Commodore se tourna vers elles :

— Tout le bateau est-il sécurisé ?

— On a enchaîné les prisonnières dans la cale de notre navire, les autres sont mortes. On a aussi trouvé un chien.

— Un chien ?

La cheffe des sombres avait l’air déroutée.

— Semble-t-il dangereux ?

— Non, Commodore, de plus il est bien attaché.

— Bien, nous verrons plus tard. Il est temps de lever l’ancre. Emmenez celle-là dans une cale de ce navire-ci et ligotez-la bien !

Les sombres obéirent et transportèrent le corps évanoui de Spirale dans la salle où elle avait embaumé Lulla avant de la saucissonner autour d’une colonne. La pièce était à présent vide de tout, sauf d’un certain nombre d’énormes tonneaux.

— Qu’y a-t-il là dedans ? demanda la Commodore.

Les sombres soulevèrent les couvercles :

— Il y a des pommes, des oignons et des patates douces et plusieurs tonneaux remplis d’algues shifa dans du tanafas.

— Très bien, ça nous sera utile. Parfait, mesdames, je propose de nous retirer et de laisser cette aimable coquine seule avec sa conscience.

*

Préoccupée, Lactae descendait la pente sous-marine qui menait jusqu’au temple de la naissance. Bien qu’elle ne soit pas convaincue que cela change quoi que ce soit, elle considérait comme indispensable de faire part de ses doutes à Portail ; de plus, elle avait passé trop de temps en dehors du temple de la naissance et de ses affaires.

Perdu au milieu des ombres spectrales de rochers gigantesques, le palais de corail blanc commençait à dévoiler ses aspérités, ses saillies et ses encorbellements tout envahis de poissons et de méduses multicolores.

Lactae poussa le portail rouillé et traversa le jardin de gravillons bien ratissés avant d’arriver à l’intérieur de la formation, une immense salle pavée de coquillages blancs où perçaient des puits de lumière. Là se tenaient d’autres brunes, plus sérieusement et proprement vêtues que n’importe qui à Hàgiolpolis et qui constituaient l’ordre respecté des sages-femmes. La petite mère de la naissance les salua en passant à côté de la salle où elle était née et continua sa route en direction du lieu où siégeait Portail. Elle monta un long escalier qui émergeait du tanafas pour arriver devant deux grandes portes que des gardiennes ouvrirent, permettant à la petite mère de pénétrer dans la salle avant qu'ils ne les referment sur elle.

Lactae se rendit immédiatement compte que quelque chose n’allait pas. Portail était assise sur son trône, sous le dôme d’écailles, comme elle en avait souvent l’habitude quand il était l’heure de faire sa sieste. Mais cette fois, son visage était crispé dans une expression d’horreur intense, ses yeux révulsés et sa large gorge percée de plusieurs morsures de Djinns. Le panier autrefois scellé à la cire avait roulé sur le sol, vide.

Lactae sentit son cœur se mettre à battre plus fort et fit un tour sur elle-même pour repérer les lieux. Où se trouve le serpent ? La pièce était ronde, totalement tapissée d’écailles nacrées et dénuée de meuble si ce n’était le trône et le squelette de narval qui l’englobait de sa cage thoracique. C’est là que Lactae repéra le mauvais génie, se glissant entre les côtes ; elle lui cloua la tête sans aucune hésitation de sa dague. En observant le petit cadavre, elle se souvint soudain de l’expression de Lù quand on avait égorgé le gnou et se sentit vaguement mal à l’aise. Se reprenant, elle posa sa main sur la joue de Portail ; sa peau était déjà froide, mais pas rigide, l’amy kabira devait être morte depuis une heure ou deux, pas plus.

L’espace d’une seconde, Lactae réalisa qu’elle allait devenir grande prêtresse et ses doigts se crispèrent sur la garde de sa dague. C’est à ce moment que les portes s’ouvrirent et que trois sages-femmes du temple entrèrent, vêtues de leur redingote blanche et les cheveux couverts d’une coiffe immaculée. Elles se figèrent d’horreur et la troisième porta ses mains devant sa bouche.

— Par 'Iilaaha, qu’avez-vous fait ?

Lactae n’en crut pas ses oreilles :

— Ce que j’ai fait ? J’espère que c’est une plaisanterie ? La vraie question est : depuis combien de temps a-t-on emmené ce panier et qui l’a fait ?

Elle fit un pas vers la sortie, les trois femmes reculèrent et la petite mère de la naissance sentit la moutarde lui monter au nez :

— Ce cadavre date de plusieurs heures, les gardiennes peuvent certifier que je viens seulement d’arriver.

— Je vous déconseille de tenter de sortir avant que je les appelle.

Furieuse, Lactae posa la main sur la poignée de son sabre et commença à le dégainer :

— Je voudrais bien vous voir essayer de m'en empêcher.

— Garde ! appela la troisième d’une voix suraiguë, tandis que les deux gardiennes des portes se postaient derrière elles.

La petite mère ne bougea pas d’un pouce ; elle avait déjà affronté bien pire que trois doctoresses et deux briscardes. En même temps, elle réfléchissait à toute vitesse et lâcha froidement :

— J’espère que Dédale vous a payé grassement pour jouer cette petite comédie ?

L’expression sur le visage des trois sages-femmes ne bougea pas d’un poil et Lactae sût qu’elle avait visé juste. Les soldates étaient sans doute tout aussi compromises, mais malgré la situation, elle se refusait à attaquer la première, car lors d’un procès, cela jouerait contre elle.

C’est au moment où les portes commencèrent à se refermer qu’elle comprit que les cinq femmes n’avaient jamais eu l’intention de l’affronter. Elle poussa un cri de rage, se jeta en avant et coinça sa botte entre les deux battants. Une des gardiennes planta son sabre dans le cuir épais et Lactae étouffa un juron en sentant la lame lui transpercer le pied. Par la fente entre les deux battants, elle enfonça sa propre épée dans la poitrine de son adversaire qui relâcha sa prise tandis qu’une bave rougeâtre lui montait à la bouche. La petite mère arracha l'arme enfoncée dans sa chaussure et arriva à dégager son pied tout en laissant sa botte, mais la masse du bois l’écrasa. La porte se referma, elle se précipita pour la rouvrir et réalisa avec horreur qu'elle ne bougeait pas d'un pouce : une barre avait été glissée dans les poignées !

Elle était faite comme un rat : Dédale lui avait tendu un piège enfantin et elle avait sauté dedans.

*

La fille qui était un Pilier se sentait en sécurité dans le tanafas. Elle souffla par le nez ; une multitude de bulles en sortirent et remontèrent à la surface. Elle avait dormi là, dans le noir et le roulis et c’était la vibration des pas résonnant dans la pièce qui l’avaient réveillée.

Prudemment, elle avait écarté les algues et soulevé le couvercle du tonneau dans lequel elle s’était plongée pour faire un somme. Elle n’était plus seule dans la pièce, alors elle sortit du liquide, et vint se poster face à la femme pirate, saucissonnée à l’un des poteaux. Elle observa le visage contusionné, toucha les cheveux rouges tâchés de sang et porta ses doigts poisseux à sa bouche.

 

Mon nom est H.

J’suis née au fond de l’océan, faite de boue, de coraux et d’un destin trop grand. Quat' fois la déesse Manat que j'sers s’est jouée d'moi. Elle est venue avec sa grande bouche... a mâché le monde et l’a recraché en sable rouge brûlant, en cendre d'os et d'arêtes.

J’suis H, celle qui se souvient du cercle, du cycle. Mais la fille qui y est comme moi est venue et elle a brisé la chaîne de malheur de la déesse à grande bouche et j’peux pas laisser passer cette occasion. J’sens le lien, fragile, et il reste peu de temps avant que le monde ne soit mâché encore.

J’vais là où sont mes semblables.

L’un d’eux est tout près de moi.

Nous sommes tous en grand danger.

- Fin de la partie 1 -

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Nathalie
Posté le 13/11/2022
Bonjour Gueule de Loup

Que de rebondissements dans ce chapitre ! Que de suspens ! Je vibre, je tressaute au rythme de tes mots qui s'enchainent magnifiquement. Encore !
Elia
Posté le 26/08/2019
Hé bien je ne m'étais pas attendue à un tel revirement de situation, en particulier pour Lactae que j'imaginais s'en sortir ! Oh, je sens le pire, je n'aime pas ça hahahah
Rien à redire sur ce chapitre, je suis très curieuse de voir quel était le plan exact de Dédale dans tout ça !
GueuleDeLoup
Posté le 30/08/2019
Merci beaucoup chouchoupidou <3
Elga
Posté le 19/07/2019
Coucou me revoilà pour ce dernier chapitre. 
 Je ferai court parce que je le tape sur mon portable.
Ça bouge de tous les côtés et tu m'as surprise pour Portail et Spirale (ne la tue pas tt de suite, ma préférée! ).
J'ai beaucoup aimé ce chapitre: est-ce qu'il clôt ta 1ere partie? Si c'est le cas, vivement la 2e. Je me rends compte que je n'ai jamais dit que j'aime bien que tes chapitres soient divisés en plusieurs sections,  je les trouve particulièrement efficaces ici.
J'aime beaucoup le dernier paragraphe d'H qui mêle poésie et familiarités.
Je continue d'adhérer totalement à ton style !
Bisous bisous et la suite, la suite! 
Elga 
GueuleDeLoup
Posté le 15/09/2019
Oups, j'avais zappé ce commentaire.
Bon du coup tu dois déjà avoir des réponses. Oui ce chapitre clot la première partie ^^ et merci beaucoup pour mon style et mes chevilles qui ne vont plus rentrer dans leurs chaussures ;p
Flammy
Posté le 17/06/2019
Coucou !
Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça s'accélère et qu'il se passe des choses ! Beaucoup de choses même ! Je dois dire que j'ai bien été surprise de voir que Portail était morte et que Spirale était pas vraiment en meilleur état. Quelle pouffe cette Dédale ! Les petites mères sont en plus dans la merde j'ai l'impression :/ (Mon dieu, j'ai tellement l'impression de faire des commentaires pertinents et raffinés xD)
Mais du coup, la mort de Lulla, ça faisait partie du plan pour que Dédale puisse se débarasser de toute concurrence, et ça s'est juste réalisé trop tôt, ou alors Lulla devait participer aussi pour tuer les autres mères et s'est plantée ? C'est très intriguant tout ça ! Et Dédale risque pas de se mettre toute la population à dos en faisant ça ? 
Raclure <3 Et Italique <3 La rencontre pleine d'émotion, le coup de foudre immédiate :p Clairement, Balthazar et Gaspard savent que Raclure parlent. Et ça leur pose pas problème ? J'ai encore du mal à les relier à tous le bazar, mais je compte sur toi ^^ En tout cas, je ne m'attendais pas à un tel BG gratiné pour Honorine =o C'est quand même violent comme passé. Mais en même temps, avec un pouvoir pareil... Compliqué d'avoir une vie normale. 
Bref, pas grand chose d'intéressant à dire, mais j'aime toujours beaucoup, et ça me fait vraiment plaisir de lire ça <3 A quand la suite ? Surtout que ça s'accélère, on veut savoir ! Enfin, moi en tout cas. Mais c'est pas le plus important ? :p
Pluchouille zoubouille !
GueuleDeLoup
Posté le 17/06/2019
Coucou Mie-chat <3 ( Ma mie, elle est mie-chat, mie-molette <3 )
Ah je suis contente que tu sentes que ça s'accélère. Bah en gros la partie un c'était un peu pour poser les persos et comprendre les différents enjeux entre les uns et les autres ^^ et maintenant Zhou, il va y avoir un peu plus d'action. C'est quand même une histoire de pirates!
 
Et de toute façon, ceux qui ne sont pas dans la merde maintenant le seront très vite dans la partie 2 :p. Et je suis bien contente de m'être débarassé de paortail, elle ne servait à rien de toute façon, me^me si c'est nul de se débarasser des vieux. 
Quand à la mort de Lulla, et bien tu verras. Dans l'idée, c'est moins intéressant pour Dédale de se débarrasser de Lulla vu qu'elle est son sous-fifre. Alors que sans Lactae/Portail, il n'y a plus personna à la place de la naissance, et côté mort, Larifari est infiniment plus malléable que Spirale. Je dis ça, je dis rien.
Et la popualtion n'a aucune idée que c'est Dédale qui a fait ça, donc il n'y a pas de raison qu'ils grognent.
Sinon, effectivement Gaspard et Balthazard savent la vérité pour raclure, on en saura beaucoup plus dans la partie 2.
Et j'écris bientôt la suite promis :*
Aliceetlescrayons
Posté le 20/06/2019
Ah mais ce chapitre! Tout bascule enfin! Qui va sortir Lactae du pétrin? Est-ce que c'est vraiment Dédale qui est derrière tout ça? Vengeance à retardement contre Spirale?
Tu nous laisses avec un super suspens, 'va pas falloir laisser trainer trop longtemps!! :D
GueuleDeLoup
Posté le 15/09/2019
Haha! Un autre retour de commentaire afin de faire disparaitre ce petit triangle rouge X) Merci beaucoup pour ta lecture. Tu dois avoir la réponse à la plupart de tes questions maintenant ;)
Jowie
Posté le 23/06/2019
Hey Lou !
Par rapport à ton commentaire précédant: Oui, ce genre de langage est terrible. Une amie italophone m'a d'ailleurs fait remarque que la phrase “elle s'est fait violer” est impensable en italien et que cette formule l'a choquée en français. Et c'est là que je me suis dit qu'effectivement, il y a un problème! La victime est le sujet de la phrase, comme si c'était “de sa faute”. L'agresseur, lui, n'est même pas inclu dans la phrase comme si finalement, son identité avait peu d'importance!
Cool, j'ai le feu vert pour faire confiance à Raclure xD Eh oui, tu m'as découverte, j'aime bien quand les grossièretés sont utilisées pour un effet comique !
J'ai lu la nouvelle fin du chapitre avec cette excellente Capitaine Cougnette, elle est épique cette dame xD
Par rapport à ce chapitre-ci: J'étais très contente d'en apprendre plus sur la mort de Lulla et on dirait qu'elle préparait quelque chose de pas très net en effet ! Un meurtre ou son propre suicide, ce n'est pas encore clair, mais toute cette affaire m'intrigue beaucoup :D
Quant à Spirale qui se fait prendre par les sombres, ce n'est vraiment pas de chance ! Surtout qu'il y a très peu de chance qu'elle en ressorte vivante...
AH! Et Portail qui se fait tuer juste après et Lactae qui se fait prendre au piège ! Si Dédale est vraiment derrière tout ça, c'est terrible! Est-ce que Lù est au courant de tout ça ? Qu'est-ce qu'elle essaie d'accomplir ? Le chaos? Parce que de toute façon une grande mère et une petite mère de la naissance (S'il arrive quelque chose à Lactae) devront être réélues, non ? Dans tous les cas, je flippe grave pour Lactae et je suis choquée par la corruption des gardes !
J'ai beaucoup aimé le passage de la fin avec H. C'est très mystérieux et je me demande à qui elle se réfère en parlant de ses semblables; les autres pâles? Mais ça, seule la suite me le dira :)
Vivement la suite alors ^^
 
Remarques:
Quand elle fut suffisamment prêt, → près
l’enfant fût obligée de desserrer → fut
La fillette parût alors perdre → parut
lle regarda l’enfant détaller  → détaler
fût prises de vertiges → fut prise de vertiges
 
à bientôt !
Jowie
<br />
Sorryf
Posté le 03/06/2019
Wooow il s'en passe des choses dans ce chapitre !
(avant toute chose, je suis désolée pour le chien qui parle, j'ai honte de moi purée T.T)
 Trop bizarre cette histoire de Djinn super-bien scellé commandé par la victime. Je ne crois pas une seconde a la théorie du suicide, mais alors pas du tout ! surtout avec ce qui arrive a Portail :O !
Je suis dégoutée pour Lactae, j'espère que Larifari va venir la chercher ! Et qu'elle se fera pas accuser à tord.
Italique, trop la classe ! elle va sauver Spirale o/ 
GueuleDeLoup
Posté le 03/06/2019
Coucou Sorry et merci pour le com!
T'inquiète pas pour le chien, ayant une mémoire pourrie, ej serai la dernière à te juger ;)
Et tu as bien raison de ne pas faire confiance à la théorie du suicide. Il y a corne de gazelle sous loukoum :p
Quand à ce qui va arriver à Lactae et Spirale... La suite au prochain épisode...
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